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"Au bonheur d'Elise"
12 janvier 2008

Au revoir Emanuelle ....

Comment ne pas évoquer ici le départ d'Emanuelle Prudhon - cousine d'Elise - emportée par une méningite foudroyante en quelques jours. Emanuelle avait 23 ans - à peu près le même âge qu'Elise - était dynamique et tournée vers les autres et poursuivaient des études d'infirmière avec succès ... C'est probablement au contact des malades quelque part près de Nice, lors d'un stage qu'elle effectuait dans un hôpital, qu'elle a contracté le virus. Le jeudi suivant Noël, après avoir accompagné David qui rentrait sur Paris à la gare TGV, nous nous sommes rendus à l'hôpital de Villefranche ma Mère et moi, à son chevet pour découvrir famille et amis en deuil. Emmanuelle était "partie" depuis moins d'une heure ....

Face à ce genre de situation les mots sont souvent impuissants et inutiles ... cependant j'ai pris connaissance quelques jours plus tard, au hasard de mes lectures du texte d'un philosophe - dont je suis un modeste disciple - que je dédie à sa mémoire et à tous ceux qui ont de l'affection pour elle :

Lettre d'Epicure à Ménécée, son disciple

"Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à philosopher, et quand on est vieux, il ne faut pas se lasser de philosopher. Il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard pour prendre soin de son âme. Celui qui dit qu'il n'est pas encore ou qu'il n'est plus temps de philosopher, ressemble à celui qui dit qu'il n'est pas encore ou qu'il n'est plus temps d'atteindre le bonheur ... Il faut donc étudier les moyens d'acquérir le bonheur, puisque quand il est là nous avons tout, et quand il n'est plus là, nous faisons tout pour l'acquérir ...

C'est sottise de s'affliger parce qu'on attend la mort, puisque c'est quelque chose qui, une fois venu, ne fait pas de mal. Ainsi donc, le plus effroyable de tous les maux, la mort, n'est rien pour nous, puisque tant que nous vivons, la mort n'existe pas. Et lorsque la mort est là, alors nous ne sommes plus. La mort n'existe donc ni pour les vivants ni pour les morts, puisque pour les uns elle n'est pas et que les autres ne sont plus.

Il faut [aussi] comprendre que parmi les désirs les uns sont naturels et les autres vains, et que parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires et les autres seulement naturels. Enfin, parmi les désirs nécessaires, les uns sont nécessaires au bonheur, les autres à la tranquillité du corps, et les autres à la vie elle-même. Une théorie véridique des désirs sait rapporter les désirs et l'aversion à la santé du corps et à l'ataraxie de l'âme, puisque c'est là la fin d'une vie bienheureuse et que toutes nos actions ont pour but d'éviter à la fois la souffrance et le trouble.

Quand une fois nous y sommes parvenus, tous les orages de l'âme se dispersent, l'être vivant n'ayant plus alors à marcher vers quelque chose qu'il n'a pas, ni à rechercher autre chose qui puisse parfaire le bonheur de l'âme et du corps. Car nous recherchons le plaisir seulement quand son absence nous cause une souffrance. Quand nous ne souffrons pas, nous n'avons plus que faire du plaisir. Et c'est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin d'une vie bienheureuse."

Je pense donc très fort à Monique et Jacques, ses parents, à ses soeurs et à tous ceux qui éprouvent tristesse et mélancolie et souhaite qu'ils puissent trouver dans cet écrit tout le réconfort moral possible.

Il faut souligner que, suivant l'éthique familiale, ses parents ont acceptés que les organes de leur fille soient prélevés et puissent bénéficier à des personnes en attente .......

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Commentaires
J
Merci Jean-Jacque pour cet hommage à ma filleule chérie.<br /> Je viens de connaitre ton "blog" grâce à Magalie qui m'a envoyé le lien .<br /> Je vais y revenir régulièrement...<br /> Je vous embrasse tous très fort<br /> Ta cousine
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