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"Au bonheur d'Elise"
29 septembre 2011

article publié sur le site intégration scolaire & partenariat

Les AVS à la rentrée 2011

Les Assistants de Scolarisation

 

Les mesures relatives à l'accompagnement des élèves handicapés à la rentrée 2011 : AVS et Assistants de scolarisation.
 

Voir sur le site du Ministère de l'Education nationale : Scolarisation des élèves handicapés : Les mesures annoncées lors de la conférence nationale du handicap
http://www.education.gouv.fr/cid56511/scolarisation-des-eleves-handicapes-les-mesures-annoncees-lors-de-la-cnh.html

ou http://www.emploi.gouv.fr/profil/travailleur_handicape/dossierpresse_cnh.pdf (dossier de presse)

  La deuxième conférence nationale du handicap avait pour thème "pour une société inclusive pour tous et à tous les âges de la vie". Elle s’est déroulée au Centre Georges Pompidou, à Paris, le mercredi 8 juin 2011. Une série de mesures a été annoncée par le Président de la République, en vue notamment de garantir l'accès de tous à l'éducation et à la formation.
  Ces mesures sont mises en oeuvre par une circulaire du 4 juillet 2011, circulaire interne à l'éducation nationale et non publiée au Bulletin Officiel.
Voir : circulaire du 4 juillet 2011 relative à
"l'accompagnement des élèves handicapés à la rentrée 2011"
Cette circulaire contient en outre, en Annexe 2, un référentiel des fonctions et statut des assistants de scolarisation
Principales mesures :
  • Les contrats aidés seront progressivement remplacés par des contrats d'assistants d'éducation
  Il s'agit d'améliorer la qualité de l'accompagnement. Dès cette année, le ministère recrutera un nombre plus important d'assistants d'éducation (2000 postes en 2011, 2300 nouveaux postes en 2012), tandis que les EVS (souvent appelés "contrats aidés") sont appelés à disparaître progressivement.
  Il y aura encore des recrutements d'EVS à la rentrée 2011, pour répondre aux besoins d'accompagnement. Mais dès cette rentrée les renouvellements ou les nouvelles contractualisations de contrats aidés sont réservés à l'accompagnement des élèves handicapés ; et s'agissant des contrats correspondant aux assistants administratifs de directeurs d'école et aux autres fonctions, il est mis fin à tout recrutement ou renouvellement.
  A terme, l'accompagnement des élèves handicapés sera pris en charge exclusivement par des assistants d'éducation mieux formés, plus qualifiés et recrutés sur des contrats de 3 ans renouvelables une fois pour accompagner dans la durée les enfants handicapés.
  • Dès la rentrée 2011, recrutement d’assistants de scolarisation qualifiés, sous contrat de droit public, pour faire face à la montée en charge de la scolarisation en milieu ordinaire et pour faire en sorte qu’aucun enfant ne reste sans solution d’accompagnement.
  Ces nouveaux AS (ou ASCO) (Assistants ou Auxiliaires de scolarisation) sont des Assistants d'Education, comme les AVS. Ils sont appelés à remplacer les AVSco.
  Tout laisse penser qu'il faut voir là un infléchissement de la politique d'accompagnement des enfants handicapés, et que le pourcentage du nombre des ASCO ira croissant tandis que celui du nombre des AVSi ira en diminuant. Les créations annoncées ci-dessus (2000 postes en 2011...) sont des postes d'ASCO.
  • Le principe d'un accompagnement individuel adapté (AVSi), pour les situations où l’accompagnement collectif n’est pas suffisant, est maintenu.
  Deux observations sont faites à ce propos :
Premièrement que l'éventualité d'AVS destinés à l’accompagnement des enfants dans leurs différents lieux de vie (école et hors temps scolaire), gérés en partenariat avec les associations, afin de sécuriser leur gestion sur le plan juridique et financier, n'est pas exclue ;
  et deuxièmement qu'une amélioration des pratiques d’attribution des auxiliaires de vie scolaire (AVS) s'avère nécessaire. Elle se fera
- en développant et généralisant des outils d’aide à l’évaluation des besoins et à la décision (référentiel)
- et pour les premières attributions, en évaluant les besoins "en situation"
   
Conclusion : situation à la rentrée 2011
  A la rentrée 2011, 4 dispositifs d¹accompagnement coexistent dans la précarité :
- les Auxiliaires de Vie Scolaires (AVS) : statut d'assistants d¹éducation
- les Auxiliaires de Scolarisation AS ou (ASCO) : statut assistant d¹éducation
- les Emplois de Vie Scolaire (EVS) avec une fonction d¹Auxiliaire de Vie Scolaire : contrats aidés (appelés à disparaître progressivement)
- les Auxiliaires de Vie Scolaire en fin de contrat repris par des associations dans le cadre d¹une convention (AVS asso), conformément à la circulaire n° 2010-139 du 31 août 2010
 
Comment comprendre cette évolution ?
Pour comprendre cette évolution, il est éclairant de se reporter au rapport Paul Blanc sur la scolarisation des enfants handicapés, de mai 2011. Le rapport offre une vision assez critique du fonctionnement actuel.
  1. La disparition programmée des EVS
La disparition (programmée) des EVS et leur remplacement par des AVS étaient demandés par une majorité des associations (par exemple Handik, à Pau). Le niveau des EVS était très hétérogène, on souhaitait un recrutement donnant au départ de meilleures garanties.
  2. La critique du dispositif actuel

La question d'un rééquilibrage entre AVSCO (devenus ASCO) et AVS a fait l'objet de débats, notamment entre les associations qui siègent au sein du CNCPH, dont on retrouve l'écho dans le rapport de Paul Blanc.

Certains sont convaincus, en effet, que les demandes individuelles (AVSi), qui ont connu en quelques années un développement exponentiel, selon l'expression de Paul Blanc, correspondent dans de nombreux cas à besoin d’accompagnement qui relèverait plutôt de la responsabilité collective de l'école. 
Les critiques contre le dispositif actuel portent notamment
- sur sa lourdeur : il exige systématiquement le passage individuel devant la MDPH pour l'attribution des AVS. Cette procédure demande du temps, des expertises, des dossiers. Pendant ce temps, l'enfant doit être scolarisé, mais sans les accompagnements que nécessite sa situation. Cela est souvent source de tensions entre l'équipe pédagogique et les familles, et la presse se fait régulièrement écho de ces situations dans lesquelles est pointé « le manque d'AVS » à la rentrée scolaire.
- sur son imprécision et sur sa rigidité :  les objectifs de l'action de l'AVS ne sont que très rarement précisés, la MDPH ne rendant son avis qu'en termes de nombre d'heures, nombre d'heure pas forcément adapté aux besoins du terrain. On a relevé ainsi des notifications « automatiques », de 6 heures ou 12 heures sans vraiment prendre en compte la réalité de la situation de l'élève. La réactivité et la souplesse du dispositif sont très faibles.  Il y a des temps morts dans le temps de travail des AVS.
- sur son inefficacité : la prescription d'AVS individuels, retenue souvent par défaut d'autre solution, ne favorise pas forcément une scolarisation de l'enfant dans de bonnes conditions et peut nuire à son autonomie. Certains adolescents sont sensibles à l'effet de stigmatisation que représente un AVSi qui les accompagne. Et la présence d'un ASCO dans la classe rendrait inutile, dans certains cas,  l'attribution d'un AVSi auprès de l'enfant.
  3. Vers des "assistants de scolarisation"

D'où l'idée que plutôt que de multiplier le nombre des AVSi, il serait préférable de développer au sein des établissements scolaires la fonction d'"agent pour l'inclusion scolaire", ainsi que les désignait Paul Blanc, pour une aide à la scolarisation, sans rattachement à un élève en particulier.

Leur intervention pourrait être ponctuelle, ou sur certaines plages horaires seulement. Ces personnels reprendraient donc, somme toute,  les missions un temps confiées aux ASEH. Leur activité pourrait être coordonnée, selon le cas, soit par l'équipe pédagogique, soit par l'équipe de suivi de la scolarisation, en liaison avec l'enseignant référent, et sous la responsabilité de l'IEN-ASH et du chef d'établissement pour les établissements du second degré.
  On rappellera en effet que ce besoin non attaché spécifiquement à un élève en particulier avait été pris en considération par l'éducation nationale lors de la création des ASEH (Circulaire n° 2005-129 du 19-08-2005) qui prévoyait  de mobiliser  préférentiellement, notamment dans les classes de petite et moyenne sections d’école maternelle, "des personnels recrutés sur des contrats d’accompagnement dans l’emploi pour assurer les fonctions d’aide à l’accueil et à la scolarisation des élèves handicapés (ASEH)". Mais l'explosion de la demande d'accompagnement individuel a rapidement mobilisé la totalité des moyens de recrutement de ces ASEH.  Le projet actuel prévoit un recrutement différent, du niveau assistant d'éducation.

Le ministère a laissé entendre, lors d'une réunion interassociative (le 16 septembre 2011) que la vocation des assistants de scolarisation est d’être placés dans des établissements scolaires où il y a plusieurs élèves en situation de handicap. Une définition des missions et des compétences des AS est à l'étude, elle devrait être finalisée pour le 21 décembre.

  4. Les missions des AVSi
Une fois l'ensemble de ces dispositions mises en oeuvre, il y aura des enfants dont les besoins d'accompagnement ne seront pas couverts par cette première mission inclusive.
On pourrait alors recentrer les missions des actuels AVSi à partir d'une évaluation rigoureuse des besoins d'accompagnement individuel du jeune en situation de handicap, évaluation prenant appui sur l'observation et l'évaluation en milieu scolaire, par l'équipe éducative, complétée et analysée par l'équipe pluridisciplinaire de la MDPH, qui doit garder son rôle essentiel d’évaluation des besoins de compensation de l'enfant handicapé.
Cette évaluation devrait porter sur les besoins de l'enfant pour la construction de son projet personnalisé de scolarisation et aussi de son projet de vie.  
La MDPH pourrait alors, sur la base de cette évaluation, ouvrir un droit à compensation et notifier pour certaines situations une orientation scolaire avec accompagnement par un AVS mais aussi éventuellement un accompagnement hors temps scolaire et sur d'autres lieux que celui de l'école (loisirs, culture...).
  Resterait à définir les modalités de statut et de fonctionnement pour ces nouveaux services, peut-être dans le cadre d'un partenariat avec des associations, avec le médico-social
  Le rapport Paul Blanc observe que c'est aux familles qu'il appartient, aux termes de la loi, de faire appel au prestataire de leur choix, mais qu'il n'en paraît pas moins indispensable d'offrir l'accès à un service réunissant les compétences attendues.
  L'intervention, dans le cadre scolaire, des personnels relevant d'une association ou d'un service médico-social doit alors être encadrée par une convention, comme cela se fait encore actuellement dans le cadre du dispositif de reprise des AVS en fin de contrat.

On n'en est pas encore là ! Mais ces perspectives sont certainement en arrière-fond des dispositions récentes et permettent de mieux les situer.

http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page795.htm
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26 septembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 26 septembre 2011

Laurent Savard grimpe au MUR

Laurent, tu présentes, dans ton spectacle, la psy qui suivait Gabin à l’école d’une manière qui nous est complètement ridicule, à nous parents d’enfants autistes. Pour ma part, avant de visionner le reportage Le Mur par Sophie Robert, je n’avais jamais entendu ce genre de discours, à part dans les mots des parents qui passent sur Autisme Infantile, et j’ai été profondément choquée par leur message. Qu’as-tu pensé de ce reportage?

Sophie Robert a réalisé un travail remarquable, courageux et tellement révélateur! Bravo également à Autistes Sans Frontières, il y aura un AVANT et un APRÈS « LE MUR », c’est certain. Il suffit d’aller sur Facebook et de voir à quelle vitesse se reproduisent les crocodiles! J’ai même croisé quelques alligators, peut-être des mamans mal renseignées.

Plus sérieusement, l’enjeu est désormais que ce reportage soit diffusé le plus largement possible. La prise en charge de l’autisme, c’est comme le Médiator, c’est un problème de santé publique. Nos politiques peuvent-ils donc ainsi cautionner les dérives d’une pseudo-science qui est à la psychologie ce que l’astrologie est à l’astronomie? Bon, OK, j’avoue parfois regarder mon horoscope, mais dans une logique de pur divertissement. Mon regard sur la psychanalyse est du même ordre.

Qu’ils s’appellent Geneviève, Aldo ou Gaston, les propos livrés par les psychanalystes – et pas que dans ce reportage – sont de l’ordre du risible, l’absurde étant la base de l’humour, il suffit de relire Devos pour s’en convaincre. On dira donc que Gaston est un Raymond qui s’ignore.

Quand notre ami Aldo attribue « la culture » au père et « la nature » à la mère, « la culture » étant censée détacher l’enfant de mère « nature », j’ai donc deux options: soit je m’esclaffe, soit j’avoue avoir fauté, je n’ai pas joué mon rôle de père, putain, merde, j’ai laissé fusionner mon fils avec sa mère, et du coup j’ai fait barrage au langage et à toute bribe d’autonomie! Mais oui bien sûr, mais quel con je suis, quel con! Ou comme aurait pu dire l’ami Zemmour qui aime bien reprendre les propos d’Aldo, la classe en moins (notez la virgule), j’ai dû trop changer les couches de mon bébé de fils, trop dû lui donner son bain, ce qui rime avec Gabin bien sûr, et ça, forcément, ça a dû lui foutre tout un bordel dans la tête de voir son papa lui nettoyer les fesses!

Maintenant, c’est curieux, car juste à l’étage au dessus un couple d’amis avait aussi un petit garçon, à quelques mois près du même âge. Et je crois bien, j’en suis même sûr, que le papa lui donnait systématiquement le bain, je pense même qu’il lui a aussi nettoyé le zizi plus d’une fois… et bien rien, il avait rien son petit! Il a eu chaud, mais putain il a rien, il a très vite marché, parlé, non, rien, ni handicap, ni talent particulier. Bon, il faudrait songer à en parler à Aldo.

Oui, mieux vaut en rire, car bien évidemment, mis en application, les propos de Geneviève & friends n’aboutissent au mieux qu’à l’inaction, au pire… bah au pire. Packing, internement dans des pseudo-centres de soin, parfois en dehors de nos frontières. Où les enfants végètent toute la journée avec quelques Legos, à poil derrière des portes vitrées fermées à clef, et qu’on ne risque pas de faire poser dans un quelconque calendrier.

Les politiques ne peuvent plus continuer à ignorer ces pratiques, le traitement de l’autisme est une bombe à retardement bien plus terrible que le scandale du sang contaminé… et l’amie Martine – OK, Aubry, je dis Aubry – devrait demander plus de détails sur sa conception de la prise en charge de l’autisme à Monsieur Delion, qu’elle aurait choisi comme expert en la matière – désolé j’ai oublié le prénom, mais à priori ce n’est pas Gaston. En plus Lille n’est pas loin de la frontière, super pratique, juste un petit aller-retour. Si tu veux je viens avec toi Martine… euh je me permets le tu, en mec plutôt de gauche comme la plupart des artistes engagés mais pas trop. Mais qu’ils s’appellent Martine, Ségolène, Nicolas, François ou bien encore François – euh, Gaston y’a pas, et Marine on s’abstiendra, étant de plus en plus adepte de l’ »extrême-centre » – il est temps que les politiques s’engagent sur le sujet, et s’ils n’ont pas l’info qu’ils visionnent « le Mur » en priorité.

De mon côté je retiens la phrase de mon pote Laurent – le prénom en commun, peut-être: « Si l’enfant ne fait rien de toute la séance et que je somnole à coté de lui, ça m’est égal. Je suis habitué à ça dans mon travail de psychanalyste ». Oui, c’est mon pote, car nous sommes deux à aimer faire la sieste, rien de tel après une bonne bière. La seule différence, c’est que Gabin ne m’en laisse pas le loisir. Gabin étant aussi hyperactif, je pense même que l’autre Laurent aurait beaucoup de mal à faire sa petite sieste « tranquille, à la cool, je rêve de mon plumard ». Mais Laurent n’en demeure pas moins mon pote, car je préfère de loin un psychanalyste qui sommeille.

Si tu avais pu poser une question aux psychanalystes interviewés, qu’aurais-tu demandé?

Bon, là je vais faire super court: « eh les ami(e)s, pourquoi vous posez tou(te)s devant une bibliothèque? Les livres, c’est pour faire intelligent ou c’est parce que vous planquez vos Pif Gadget? » Bon, OK, on leur a peut-être demandé, et à sa décharge Bernard (Golse) est à son bureau, et on remarque une jolie peinture à sa droite. J’aime bien ce coté dépouillé, il me fait penser à mon salon super feng-shui et super dépouillé, vu que mes livres sont un peu dans leurs cartons. Pour cette note artistique, merci Bernard.

J’ai décidé, puisque je suis une maman crocodile, de profiter de mon statut pour montrer les dents aux psychanalystes. On n’entend pas très souvent les papas. Que penses-tu de ton statut de stylo Bic?

J’adore écrire, mais paradoxalement je fais usage principalement du clavier, cela dénote un problème, pas de doute. Qui plus est, Marylou, la maman de Gabin, collectionne les 4 couleurs (véridique)! C’est donc un très gros problème, seul un psychanalyste digne de ce nom serait capable d’expliquer – pardon, interpréter – la chose.

Mais puisqu’on fait ici allusion à cette chère Geneviève du reportage – le voir pour le croire – je dois avouer ma gêne. Si Geneviève savait tout ce que j’ai pu faire subir à mes jouets étant jeune, j’aurais rassemblé tous les handicaps possibles sur terre, il est même probable que ma mère m’ait expulsé avant même la conception.

Pour ma part, en tant que papa qui ne peut donc montrer ses dents (et mon sourire n’est peut-être pas des plus terribles), comme chacun des personnages que j’interprète dans mon spectacle, j’essaie de comprendre qui sont les psychanalystes, comment ils fonctionnent, comment situer une Geneviève ou un Aldo dans le spectre psychanalytique… et, à l’image de nos enfants, ils sont bien sûr tous très différents. Et comme au final j’ai beaucoup de mal à les comprendre (voilà ce que c’est de ne pas avoir lu tous les bouquins de la bibliothèque), je préfère les interpréter… mais pas qu’eux bien sûr, ils ne sont pour moi source d’aucune obsession.

Dans le parcours de votre famille pour aider Gabin (obtention du diagnostic, prises en charge), avez-vous souvent eu affaire avec des personnes d’obédience psychanalytique?

La psychologue scolaire que j’interprète dans Le Bal des Pompiers, nous l’avons croisée bien entendu. Ses propos sur Gabin, qui se mettait au centre d’un cerceau pour mieux chercher l’utérus de sa maman, elle les a effectivement tenus. Le terme de succion auto-érotique – Gabin suçait son pouce – elle l’a également écrit mot pour mot dans une lettre adressée au psychologue d’un CMP, que nous ne sommes jamais allés voir, bien sûr. Et la lettre nous l’avons décachetée, cela va de soi.

La psychanalyse était en elle depuis toujours, c’est certain, un peu comme une Jeannie Longo accro à son vélo, pas moyen de la faire pédaler autrement – métaphore de haut vol, je sais – mais dans le même temps, sa voix douce et son attention sincère, son physique plutôt agréable – je parle de la psy bien sûr – faisaient qu’il était plutôt sexy d’être en sa compagnie. Il fallait juste ne pas l’écouter ou plutôt faire en sorte que ce soit elle qui nous écoute. Sinon c’était tomber dans un terrible piège, qu’elle n’était même pas consciente de nous tendre. Et nous esquissions faussement un sourire complice quand elle nous glissait qu’on en était plus à Bettelheim. C’est l’avantage d’être comédiens. On décode peut-être aussi plus vite les intentions.

Que penses-tu du fait que la majorité des prises en charge en France pour les autistes soient trustées par les psychanalystes, sachant que cette pratique n’a jamais donné de résultat sur nos enfants?

Il est amusant de voir comment les psychanalystes concernés introduisent progressivement des techniques comportementalistes ou des supports visuels tout en ne démordant pas de Freud et Lacan. D’ailleurs le problème n’est pas la psychanalyse en soi, on s’en tape de Freud et Lacan tant qu’ils ne mènent pas à une maltraitance de nos enfants. Qu’un adulte majeur et consentant ne souffrant d’aucune pathologie aille livrer ses rêves et autres névroses en cabinet, et qu’éventuellement il en tire un bénéfice ou quelque rééquilibrage psychologique, why not… et quand Carla Bruni – exemple d’adulte à priori consentante, choisie au pif avec ou sans gadget – déclarait se rendre deux fois par semaine chez son analyste par « hygiène », même si j’ai du mal à établir le rapport entre lavage des mains et abréaction (bon j’avoue j’ai quelques restes du Bibliobus), là encore je me dis que chacun voit midi à sa porte-fenêtre – métaphore Lorenove cette fois… mais cette même Carla aurait-elle accepté qu’on l’enveloppe dans des draps glacés? « Et vous trouvez ça normal!?! » aurait même ajouté son protecteur de mari. Non tu as raison Nicolas, ce n’est pas normal, c’est même une honte nationale!

Alors s’il est encore une majorité d’établissements « trustés par les psychanalystes » – il faudrait avoir les chiffres – c’est tout simplement parce que depuis trop longtemps on a enseigné la psychanalyse comme une science établie, irréfutable. Depuis mes cours de philo où Freud ne nous avait pas lâché pendant tout un trimestre je fais d’ailleurs super gaffe à la position de ma tête sur mon oreiller, parce que sans le savoir on exprime des trucs pas toujours super-clean tout de même!

Oui, la psychanalyse est partout, et a conditionné – ce qu’on reproche souvent au comportementalisme – des générations entières d’enseignants, de médecins et de psychologues scolaires, entre autres. Dans ma propre famille, j’ai souvent l’occasion de m’opposer sur ce sujet. La plasticité cérébrale a ses limites et nous avons toutes et tous notre part de rigidité. Mais de la part de gens qui se disent avoir une démarche scientifique, c’est plus que troublant. J’ai fait des études scientifiques (bac C comme comique) et, même si j’ai manqué quelques matinées et brûlé quelques neurones lors de soirées étudiantes un brin dévastatrices, j’ai gardé de cette période un certain sens de l’analyse, et une rigueur intellectuelle, qui m’est à la fois utile dans ma vie de papa d’enfant dit différent et sur scène … parce que l’air de rien, faire rire les gens, c’est un métier super sérieux!

Plusieurs fois, tu nous as donné ton soutien, notamment pour nos dernières actions militantes anti-psykk. Quelle est la ligne d’action qui te semble la plus intéressante pour faire tomber la psychanalyse de son piédéstal?

Certains psychanalystes commencent à faire marche arrière d’eux-mêmes, disent qu’en effet la psychanalyse ne peut rien apporter au traitement de l’autisme. À long terme ne devrait rester qu’une poignée d’irréductibles emMURés dans leurs idées… peut-être joueront-ils les victimes, crieront-ils à l’acharnement. Bon, on a vu des combats plus utiles. Et rien ne vaut le retrait d’attention.

Le mieux serait simplement qu’ils s’investissent dans d’autres domaines de recherche qui ne soient dommageables à personne. Ainsi, Geneviève pourrait s’investir dans l’analyse des peluches sauvages et autres tortues d’eau, il y a en effet foule de choses à interpréter. Bernard dans l’interprétation des œuvres picturales, je pressens même qu’il est déjà sensible au sujet. Entre Beaubourg et Le Louvre, il y a de quoi s’occuper, pas de doute.

Quant à Aldo, on lui laisse la primeur des plateaux télés. Rares sont en effet les émissions sans leur psychanalyste de service. Qu’il s’agisse de la dette grecque, de la préparation du cartable à la rentrée ou des errances de DSK, pas de doute, les psychanalystes fournissent la meilleure analyse possible. Qui sait, peut-être sauront-ils nous sortir de la crise? Mais les médias étant globalement une sphère de divertissement, OK, c’est peut-être le meilleur débouché finalement. Et je ne suis pas sûr que la reconnaissance médiatique soit un piedestal des plus stables.

Et surtout mon fond humaniste et d’éducation catholique – même si j’ai fait acte d’apostasie depuis un bon bout de temps – fait que je vois en chacun chacune un(e) ami(e) potentiel(le) malgré tout. Aldo, si tu veux être pote sur Facebook, c’est donc OK, tu pourras même faire ta promo sur mon mur, no problemo. Bon, pour Geneviève, ce sera peut-être un peu plus difficile, je ne suis pas sûr qu’elle apprécie plus que cela mon second degré. Mais j’espère de tout cœur qu’ils viendront me voir sur scène. Mon spectacle est tout public – bon, à mon tour de faire ma promo, Aldo – on peut donc y croiser des étudiants, en psycho ou pas, des familles concernées par l’autisme, des gens qui veulent rire et s’émouvoir pas trop connement, quelques vedettes du show-bizz, et même des psychologues scolaires! Bon Aldo, si tu viens, pense à réserver, même si je ne dispose pas encore de tes accès médias, mon spectacle remplit plutôt bien les salles. Je te donne même ci-dessous toutes les infos sur la tournée et le Déjazet au mois de mai. Tu peux les mettre sur ton MUR bien entendu.

As-tu une dernière chose à ajouter?

Juste cette petite info dénichée sur le net (actualités-sciences.com) en réponse aux psychanalystes qui pourraient s’offusquer de mes propos ou de devoir faire face à une marée de crocodiles et autres cartes postales terrifiantes (euh, là, vu que je suis super lâche – mais sincère – je tiens à préciser que je n’en suis pas l’instigateur):
Le rire est un antécédent évolutionnaire de la joie humaine, qui aurait évolué chez les chimpanzés et chez les êtres humains pour établir une hiérarchie sociale. Le rire serait un outil de survie, pas nécessairement une réponse intellectuelle à l’humour. Telle est l’hypothèse de plusieurs chercheurs -neuroscientifiques, psychologues sociaux- qui étudient le rire de manière scientifique.

Tu vois Geneviève, ces mamans crocos ne sont pas si méchantes.

Le Bal des Pompiers

LE BAL DES POMPIERS (de et par Laurent Savard)

  • ANGERS – Théâtre Chanzy, dimanche 16 octobre à 15H30 / RESA : 06.78.02.58.68
  • SANNOIS – à l’E.M.B., samedi 05 novembre à 20H30 / RESA : 01.39.80.01.39
  • NICE – Théâtre Francis Gag, samedi 12 novembre à 20H30 / RESA : 04.92.60.97.68
  • LAUSANNE/St PREX – Centre du Vieux Moulin, sam. 03 déc à 20H30/RESA 021 341 04 20
  • LYON – Salle Victor Hugo, mercredi 14 décembre à 20H30 / RESA : 04.78.60.52.59
  • POITIERS- St BENOIT, La Hune, vendredi 6 avril 2012 à 20H / RESA : 06.76.36.65.68
  • PARIS, Théâtre Déjazet, du 2 au 19 mai 2012 à 20H30 / RESA : 01.48.87.52.55 (13 exceptionnelles du mardi au samedi / Relâche le 8 mai /Traduction LSF prévue)
  • également prévues: ARRAS, BRUXELLES, BRETAGNE, AGEN, … et NOUMEA si je surmonte ma peur de l’avion!)

Plus d’infos sur la page Facebook Le Bal des Pompiers.

http://autismeinfantile.com/

26 septembre 2011

article publié dans Elle le 22 septembre 2011

AUTISME : « LA FRANCE A QUARANTE ANS DE RETARD »

Autisme la France a quarante ans de retard

Monica Belluci, Sandrine Bonnaire, Francis Perrin…. Une  vingtaine de personnalités ont déjà signé la pétition de l’association  Paroles de femmes qui réclame une meilleure intégration scolaire des  enfants autistes. Le problème n’est pas nouveau… En 2004, la  France a  déjà été condamnée par le Conseil de l’Europe pour « maltraitance ». En  cause ? Le peu de structures adaptées pour ces enfants et des  accompagnantes de vie scolaire (AVS) pas suffisamment formées. Mais sept  ans après, rien n’a changé. Olivia Cattan, qui dirige Paroles de  femmes, est maman d’un petit garçon de cinq ans atteint de ce trouble.  Elle nous explique sa démarche.

 

Pourquoi avoir lancé cette pétition ?
 Pour sensibiliser le Président de la République sur la question  de la prise en charge des enfants autistes en France qui, aujourd’hui,  est une honte pour notre pays. Il y a des moyens de scolarisation, mais  cela reste très coûteux. Certaines femmes divorcées ou en situation de  précarité ne peuvent pas payer. Les conséquences sont alors dramatiques  pour les enfants. Sans école et un minimum de socialisation, il n’y a  aucune amélioration possible. La formation des accompagnantes de vie  scolaire (AVS) est aussi à revoir. Elles sont formées au handicap en  général, et non à l’autisme. Or, c’est une maladie complexe qu’il faut  apprendre à connaître. Quant aux méthodes pratiquées pour traiter  l’autisme (l’ABA, le TEACH, le PECS, Padovan, Feuirstein), la France a  bien quarante ans de retard par rapport au Canada, la Suisse ou encore  la Belgique. À l’étranger, on s’est aperçu qu’il fallait scolariser,  socialiser et stimuler l’enfant. Ce dernier point est essentiel,  pourtant, il n’est pas pris en compte en France.

Quelles sont vos attentes ?
 On réclame une véritable formation des AVS sur l’autisme mais  aussi des directeurs d’établissements scolaires et des professeurs des  écoles qui, parfois, font preuve de maladresse avec les parents. Il  n’est pas rare de s’entendre dire que notre présence à l’école n’aide  pas nos enfants à aller mieux… Alors qu’on demande simplement de pouvoir  remplacer les AVS en cas d’absence ! Il faudrait également la mise en  place de vrais centres d’accueil avec suffisamment de places. Les  enfants y seraient alors scolarisés le matin et stimulés l’après-midi.  On attend bien sûr des psychanalystes qu’ils s’ouvrent enfin aux  méthodes anglo-saxonnes qu’ils refusent d’appliquer sous prétexte que  leur efficacité n’a pas été prouvée scientifiquement. Or, de nombreux  parents affirment le contraire ! Moi, la première. En trois semaines,  grâce à la méthode Feuirstein, mon fils est passé de quatre mots à six  cents mots…

En tant que maman d’un enfant de cinq ans atteint de ce  trouble, quel combat menez-vous au quotidien ?
 Pour cette rentrée, le plus dur a été de scolariser mon fils et  de trouver une AVS. Mais l’année ne s’annonce pas simple. Elle m’a déjà  annoncé une semaine d’absence pour cause de formation. Un laps de temps  où mon fils n’ira pas à l’école. Sauf, si l’Education nationale accepte  que je l’accompagne. Ce n’est donc pas gagné… Quant à l’inscription au  sport, là aussi, le combat est rude. De nombreux clubs refusent  d’accueillir des enfants autistes parce qu’ils ne savent pas gérer ce  genre de troubles.  Nous, parents, nous nous battons pour inscrire nos  enfants dans une équipe « normale », avec des enfants dits « normaux »  pour les sociabiliser. Les autistes ne sont pas débiles, ils ont une  capacité d’apprentissage énorme.

À quelques mois des présidentielles, y a-t-il une volonté  politique de s’emparer du sujet ?
 J’espère que les candidats à la présidentielle vont s’emparer du sujet.  J’attends d’eux qu’ils cassent ce système qui ne convient pas à nos  enfants. Notre pétition a déjà reçu les soutiens de François Hollande et  Arnaud Montebourg, mais, étonnamment, pas celui de Martine Aubry. Il  s’agit d’un problème qui concerne de nombreuses familles car un enfant  sur 1000 est diagnostiqué autiste. Le système d’accueil actuel est une  honte pour notre pays. D’ailleurs, beaucoup de parents ont exprimé leur  ras-le-bol en s’expatriant en Belgique, en Suisse ou au Canada. Ces  familles partent pour chercher une véritable scolarisation et  l’application des méthodes anglo-saxonnes qui permettent aux enfants  d’acquérir un langage, de suivre une scolarisation et de soigner les  troubles sensoriels.

Propos recueillis par Sabrina Pons Le 22/09/2011

http://www.elle.fr/Maman/News/Autisme-la-France-a-quarante-ans-de-retard-1728442

La pétition
http://www.petitionenligne.fr/petition/dis-maman-cest-quand-quon-va-a-lecole/1645

26 septembre 2011

article publié dans la Voix du Nord le 25 septembre 2011

Pour aller à l'école, Clément, handicapé, doit se battre contre les sceptiques

dimanche 25.09.2011, 05:28- La Voix du Nord

 Clément et sa maman dans leur jardin. À 5 ans, il fréquente l'école maternelle tous les matins. Clément et sa maman dans leur jardin. À 5 ans, il fréquente l'école maternelle tous les matins.

|  LE VISAGE DU DIMANCHE |

Aller à l'école maternelle quand on n'est pas comme les autres. Affronter le regard des copains. S'adapter à la discipline collective quand on ne tient pas en place. C'est le défi quotidien de Clément, scolarisé à Descartes, dans le nord de la ville. Celui de ses parents et de ses instituteurs est de se battre avec le système pour le faire accompagner par une assistante de vie scolaire. Rencontre.

PAR SYLVAIN LIRON

tourcoing@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »

Clément est allongé sur le canapé, la télé allumée sur des dessins animés. « Il regarde Dora ou Diego, des programmes interactifs. Il adore les lettres, le son des mots », précise sa Hélène, sa maman. Le regard contemplatif, calme, il observe d'un oeil l'intrus qui interrompt son après-midi avec sa maman. Il a promis d'être sage, nous dit-elle. « Sa trisomie 20 (voir encadré) le rend hypertonique. Il ne sait pas rester en place. Il dort très peu et il est toujours en mouvement. » Ce jour-là, ce n'est pas flagrant. En guise d'agitation, il vient se proposer de nous jeter un sucre dans le café. Sans éclaboussures ! Au passage, il en récupère un pour la route, le sourire gourmand aux lèvres. Difficile de lui résister très longtemps. Une bouille adorable et une redoutable intelligence qui lui permet d'user de la patience de sa maman. « Souvent, je suis fatiguée avant lui quand on fait des choses ensemble », souffle-t-elle.

Aide-soignante, elle a adapté son emploi du temps pour passer le maximum de temps avec son fils. Dévouée mais surtout déterminée à ce qu'il ait une vie normale. Un centre pour handicapés comme les médecins le lui conseillaient ? Hors de question. Ce sera l'école maternelle et le centre de loisirs.

Une institution tourquennoise adaptée qui mélange handicapés et valides. « Il va à la piscine, au parc d'attractions et moi, pendant ce temps-là, je peux souffler un peu. » Pour mieux repartir au combat.

Améliorer l'insertion des handicapés dans la société, voilà le discours officiel. Chaque enfant concerné a le droit à un assistant de vie scolaire (AVS) pour l'accompagner dans ses activités. En théorie. « L'an dernier, on s'est rendus compte que le contrat de son AVS se terminait... le 31 mai !, témoigne Hélène, incrédule. Ils étaient prêts à le laisser à la maison tout le mois de juin. J'ai dû remuer ciel et terre pour convaincre l'Éducation nationale de détacher une autre AVS. » Comme si intégrer un enfant handicapé n'était pas assez difficile, une assistante ne peut pas s'occuper de lui sur la durée. Généralement, ça n'excède pas six mois, renouvelables une fois. Depuis le mois de juin, Clément est en classe avec une nouvelle guide, Bartha et presque tout est à recommencer. « Le changement l'a perturbé. On sent qu'il la teste. Il se permet des choses qu'il ne faisait plus », explique Manuela Da Silva, son institutrice. Et après ? « Le contrat doit être renouvelé au 30 novembre... Jusqu'au 30 mai !, se désespère la directrice Nadia Geujon, qui a eu Clément en classe l'an passé. Que la personne qui a imaginé ce dispositif lève le doigt ! Une aberration tant administrative que pédagogique. « Dans l'idéal, on aimerait que la même AVS l'accompagne toute sa scolarité voire même au CP.

Avec Nadia, ils étaient complices. les apprentissages passaient mieux. Elle connaissait ses capacités et ses limites.

Le petit garçon passe toutes ses matinées à l'école. Au milieu des autres. Son assistante collée à ses basques. « Il n'est pas bête, il n'a aucune déficience mentale. Il connaît les couleurs et l'alphabet. Son problème, c'est de la psychomotricité fine qui l'empêche de bien tenir son crayon », précise sa maman. Écriture, découpage, collage, rappel des consignes, l'AVS est omniprésente. « Il papillonne tout le temps. C'est difficile de retenir son attention. À côté de ça, il est attachant, poli, bien éduqué et bien intégré », complète Manuela, sa maîtresse.

Malin aussi. Le jour de notre visite, sage comme une image, il pique soudain un petit somme. Lui qui ne dort jamais bien longtemps d'habitude, rechigne à se lever devant l'intérêt qu'il suscite. Pas moyen de le faire venir pour la photo. Même les câlins de maman sont sans effet. Pour une fois, il sent que notre sort dépend de son bon vouloir et cela l'amuse beaucoup. Une demi-heure plus tard, le caprice terminé, il vient poser sans faire d'histoires sur la balançoire du jardin. Puis se précipite pour demander à voir les photos. « Elles sont belles », s'émerveille-t-il, fier comme un paon de susciter l'intérêt. Merci Clément ! Quand on vous disait qu'il était bien éduqué... Il nous raccompagne ensuite gentiment et tient à nous ouvrir personnellement la porte. Pour son avenir, ses parents ne se projettent pas. « On verra à la fin de l'année. » •

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Tourcoing/actualite/Secteur_Tourcoing/2011/09/25/article_pour-aller-a-l-ecole-clement-handicape-d.shtml?utm_source=add_this&utm_medium=facebook&utm_campaign=partage#.ToAOTTxkMik.facebook

 

26 septembre 2011

extrait du congrès de l'autisme de l'association VAINCRE L'AUTISME - 2 octobre 2010

Maturation cérébrale et Autisme : altérations du chlore et diurétiques

Pr Yehzekel BEN‐ARI – Lauréat du Grand Prix Inserm 2009 Fondateur et Directeur Honoraire de L’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (INMED)

Dr Eric LEMONNIER ‐ Psychiatre ‐ Responsable du Centre Ressources Autisme de Bretagne

Un traitement diurétique porteur d’espoir

Chez l’homme adulte on sait qu’il existe environ 10 puissance 15 connexions neuronales.
On sait également que des crises, des agressions, des épilepsies peuvent entraîner un retour à une situation neuronale immature avec notamment des courants ioniques immatures (un neurone immature régulera mal le chlore, on sait qu’un tissu épileptique possède une concentration de chlore intracellulaire trop élevée).
La régulation du chlore intracellulaire évolue avec l’âge. Chez les jeunes, le transporteur NKCC1 qui fait entrer le chlore dans la cellule est en plus grand nombre que le transporteur KCC2 qui fait sortir le chlore à l’extérieur de la cellule (de plus on sait que le KCC2 ne fonctionne pas bien chez les jeunes). Cette situation s’inverse avec la maturation neuronale (avec l’âge).

C’est pour cette raison que la concentration de chlore intracellulaire est plus élevée chez les jeunes que chez les vieux et qu’elle diminue progressivement avec l’âge.
Une expérience mesurant la concentration de chlore intracellulaire chez un foetus avant et après parturition a montré qu’au moment‐même de la parturition, le pic d’ocytocine chez la mère provoque une chute drastique de la concentration de chlore intracellulaire du foetus. Ce mécanisme permet la protection du cerveau du nouveau‐né, le rend moins sensible aux insultes anoxiques et abaisse le seuil de douleur, notamment chez les nouveau‐nés humains.
L’hypothèse était alors d’évaluer l’effet d’un diurétique tel que le BURINEX. Ce médicament agit en bloquant le transporteur NKCC1, donc en faisant baisser la concentration de chlore intracellulaire ce qui mime l’effet de l’ocytocine.


Chez les autistes on sait que :

- les benzodiazépines aggravent l’hyperactivité

- ils ont un seuil de douleur plus élevé

- ils ont des problèmes au niveau de la migration neuronale, ce qui sous‐entend une situation neuronale immature avec des courants ioniques immatures.


L’hypothèse est que les autistes ont une concentration de chlore intracellulaire élevée au niveau des neurones corticaux, donc le BURINEX pourrait agir en baissant cette concentration de chlore anormalement élevée. Cette hypothèse a été testée dans le cadre de l’étude réalisée avec et par le Dr LEMONNIER.
Les effets thérapeutiques du BURINEX
Les effets thérapeutiques du traitement diurétique au BURINEX tels que décrits par les parents sont clairs : un enrichissement du langage, une amélioration du comportement des enfants puisqu’ils sont plus « présents » (le film vidéo montre des effets spectaculaires sur la mémoire et le langage chez une fille Asperger avec autisme de haut niveau).
Un arrêt du traitement entraîne une reprise des symptômes.
Il a été observé que l’association médicamenteuse de la ritaline et du burinex va bloquer l’action de la ritaline. La durée du traitement est d’un an.
Une étude future en double aveugle est prévue sur 60 patients avant de tirer des conclusions.

https://storage.canalblog.com/77/46/104760/57847362.pdf (page 6)

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23 septembre 2011

article publié dans Agora Vox le 17 septembre 2011

Autisme : les psychanalystes dans « Le Mur »

Le 7 septembre dernier, l’association « Autistes Sans Frontières » organisait une projection publique d’un documentaire intitulé « Le Mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ». Ce film est aujourd’hui visionnable sur le site web de l’association (lien ici).

Que découvre-t’on dans ce film ? Il s’agit en fait d’une succession d’interviews de pédopsychiatres de renom ou de psychologues, tous actuellement en activité dans divers centres hospitaliers ou cabinets de psychiatre. On y retrouve quelques noms prestigieux comme le Pr Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie de l’hopital Necker à Paris, ou le Pr Pierre Delion, responsable du Centre Ressource Autisme du Nord-pas-de-Calais. Ces professionnels, qui sont amenés tous les jours à diagnostiquer et mettre en place des thérapies pour les enfants autistes que les familles leur amènent, nous expliquent en détail leurs conceptions théoriques de l’autisme à travers la vision psychanalytique qui est la leur. Dans le dernier tiers du documentaire, ils nous disent aussi ce que, selon eux, la psychanalyse peut apporter concrètement à un enfant autiste.

En contrepoint, quelques scènes de vie quotidienne de plusieurs familles touchées par l’autisme d’un enfant nous sont montrées. Dans ces scènes, les parents racontent leurs parcours et nous expliquent comment et pourquoi ils ont, eux, choisi pour leurs enfants des prises en charge éducatives, non psychanalytiques, et les enfants eux-mêmes nous montrent l’étendue de leurs progrès.

Il s’agit donc a première vue d’une nouvelle résurgence de la querelle entre psychanalystes et cognitivistes sur la question de l’autisme, ses causes et sa prise en charge. Sauf qu’ici, ces professionnels d’orientation psychanalytique, tous en activité, nous livrent le fond de leur pensée, sans détour. Et c’est là où l’on apprend déjà que selon ces professionnels, l’autisme est toujours une « psychose » c'est-à-dire une maladie mentale résultant d’un effondrement du psychisme, alors même que les recommandations françaises et internationales ont depuis des années énoncé qu’il n’en est rien et qu’il faut cesser d’entretenir la confusion entre ces deux types de troubles. Cette confusion autisme/psychose est en effet responsable en partie de l’utilisation de thérapies inadaptées toujours en application en France.

Mais pire, on apprend que toujours selon ces professionnels, la mère est reste la principale responsable de l’autisme de l’enfant (la « mère crocodile », « les dents de la mère ») de par ses pulsions psychiques incestueuses, et que c’est le « phallus du père » qui permet de l’en empêcher. Ou encore, que « mieux vaut un inceste paternel qu’un inceste maternel, parce qu’un père incestueux, ça donne une fille juste un peu débile, alors qu’une mère incestueuse ça fait un garçon psychotique »… On est à des années lumières des discours publics habituels des mêmes professionnels, qui repètent à qui veut les entendre que cela fait bien longtemps qu’on a abandonné l’idée de la culpabilité maternelle chère à Bettelheim et Mannoni.

L’intérêt de tout cela est que ces personnages nous confirment ainsi ce dont les familles d’enfants autistes témoignent régulièrement : les diagnostics inadaptés, les discours culpabilisants envers la mère, tout cela est subi aujourd’hui par beaucoup de familles désemparées en quète d’aide compétente pour leur enfant, et qui se tournent vers les professionnels de la pédopsychiatrie. Cette situation est dénoncée par les associations de parents depuis des années (voir par exemple le Livre Blanc de Autisme France).

Par ailleurs, ces notions de « psychose infantile » et de culpabilité maternelle sont aujourd’hui abandonnées par la communauté scientifique internationale, depuis des décennies. On sait que l’autisme est un trouble neurodéveloppemental d’origine principalement génétique avec l’influence de facteurs environnementaux physiologiques, on a démontré depuis 15 ans grâce à des études épidémiologiques que les parents n’étaient absolument pas en cause dans l’apparition de l’autisme de leurs enfants, on sait aussi que ces enfants ont avant tout besoin d’une prise en charge éducative cognitivo-comportementale. Ces résultats sont détaillés dans un Etat des Connaissances publié en 2010 par la Haute Autorité de Santé (lien ici) et par plusieurs guides de bonnes pratiques étrangers (un guide français est en cours d’élaboration par la HAS).

Mais le pire est montré dans le dernier tiers du film, où l’on demande à ces professionnels : « que peut attendre concrètement un autiste de la psychanalyse ». La meilleure réponse est sans conteste « le plaisir de regarder voler une bulle de savon ». Chacun se fera son idée en visionnant les réponses des divers protagonistes interrogés.

Finalement, deux « bonus » permettent de faire un état des lieux (présenté par le Dr Zilbovicius) sur les dernières avancées des neurosciences dans le domaine de l’autisme. On a là une explication claire de ce que l’on a découvert récemment sur les véritables causes de l’autisme, ses racines neurophysiologiques, et leurs conséquences sur la perception du monde par les autistes, expliquant une bonne partie de leurs difficultés. Le contraste avec les propos tenus par les professionnels d’orientation psychanalytique du documentaire est saisissant.

En conclusion l’auteur de cet article ne peut que recommander à tout un chacun de visionner ce documentaire, car c’est la première fois qu’on peut découvrir ce que les pédopsychiatres et psychologues d’orientation psychanalytique pensent vraiment des parents – que leurs enfants soient autistes ou non.

http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/autisme-les-psychanalystes-dans-le-100754

23 septembre 2011

le congrès de l'autisme à l'hôtel de ville de Paris le 1er octobre 2011

   
Bonjour à toutes et à tous,       
 
Plus que quelques jours avant le Congrès de l’Autisme, qui se tiendra le samedi 1er octobre à l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris !
 
Le Congrès de l’Autisme se donne l’objectif de montrer les résultats et connaissances au niveau international en matière d’autisme et les perspectives de demain, tant en matière de recherche que de traitements. L’édition 2011 du Congrès de l’Autisme aura pour fil conducteur « ESSENCE », en lien avec l’actualité de la recherche sur l’autisme.           
 
Le Pr Christopher GILLBERG, Psychiatre de l’enfance et de l’adolescence (Suède), est le premier à avoir proposé et mis en avant ESSENCE (Syndromes symptomatiques précoces suscitant un examen clinique neuropsychiatrique et neurodéveloppemental). Les professionnels se concentrent souvent sur l’un des symptômes sans avoir une vue d’ensemble, alors que plusieurs sous-groupes se chevauchent, notamment aux niveaux génétique, symptomatique et neurodéveloppemental. ESSENCE met en avant l’importance d’avoir cette vision d’ensemble par la prise en compte de la globalité des symptômes. Nous savons que l’autisme est une maladie commune (1% de la population) et on s’aperçoit que l’issue de cette maladie et la qualité de vie des personnes autistes ne sont pas systématiquement mauvaises. Un diagnostic précoce et une intervention précoce peuvent faire toute la différence…
 
Le thème sera développé tout au long de la journée par des intervenants connus et reconnus au niveau international : Pr Yehezkel BEN-ARI, Pr Christopher GILLBERG, Pr Robert HENDREN, Pr Thomas BOURGERON,… pour n’en citer que quelques uns. Vous trouverez en pièce jointe le dossier de presse du Congrès de l’Autisme 2011.
 
Infos pratiques
Droit d’entrée (déjeuner compris) :
Tarif normal : 60 €
Tarif réduit (étudiant, sans emploi) : 30 €

Pour vous inscrire, il vous suffit de remplir le formulaire « inscription » ci-joint et de nous l’envoyer, accompagné du règlement du droit d’entrée (nécessaire pour valider l’inscription). En cas de tarif réduit, merci de joindre un justificatif de votre situation.
 
Venez nous rejoindre le samedi 1er octobre 2011 au Congrès de l’Autisme !

 A très bientôt,
   
VAINCRE L'AUTISME
51 rue Léon Frot 75011 Paris
Tél: 01 47 00 47 83 - Fax: 01 43 73 64 49
20 septembre 2011

article publié dans l'express.fr le 20 septembre 2011

Pour les autistes: "Dis maman, c'est quand qu'on va à l'école"

une pétition de Paroles de Femmes, publié le 20/09/2011 à 12:25

 
Pour les autistes: "Dis maman, c'est quand qu'on va à l'école"

En 2004, la France a été condamnée par le Conseil de l'Europe pour "maltraitance" vis-à-vis de ces enfants "différents", TED, autistes et autres.

AFP/PHILIPPE HUGUEN

En matière d'intégration scolaire des enfants autistes, la France accuse un retard inacceptable, condamné en 2004 par le Conseil de l'Europe. Depuis, la situation a peu évolué et l'association Paroles de femmes s'en émeut, à travers une pétition déjà signée par une vingtaine de personnalités. 

Lundi 5 septembre 2011. C'est enfin la rentrée des classes mais pour Ruben, 5 ans et demi, la porte de l'école est encore fermée. 

La raison? Pas d'AVS (accompagnante de vie scolaire). 

Ruben a été diagnostiqué "TED", troubles envahissants du développement avec troubles sensoriels. 

Un petit garçon qui, l'année dernière s'est sauvé d'une école privée en pleine récréation pour rentrer chez lui malgré une maîtresse, des caméras et trois surveillants. "Malheureusement la porte était restée malencontreusement ouverte", laisse échapper un agent de sécurité. 

C'est grâce à la police et à la gentillesse d'une boulangère qui l'a recueilli que l'enfant fut retrouvé tout près de son domicile. Apparemment Ruben avait été mis dans un coin et il avait juste ressenti le besoin de rentrer chez lui. 

Voilà pourquoi les parents recherchent une AVS compétente parce que rechercher son enfant dans les poubelles en compagnie de la police est une expérience traumatique que les parents ne veulent plus revivre.

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/pour-les-autistes-dis-maman-c-est-quand-qu-on-va-a-l-ecole_1032084.html 

Et même si cela fait plusieurs mois que les parents ont contacté les organismes privés afin de rechercher une personne compétente, les candidates se font rares. De plus, au fil des semaines, certaines se sont désistées pour un poste mieux payé ou ont montré leur inexpérience. 

En 2004, la France a été condamnée par le Conseil de l'Europe pour "maltraitance" vis-à-vis de ces enfants "différents", TED, autistes et autres, qui n'ont pas de structures adaptées pour les accueillir et qui n'ont pas non plus d'AVS suffisamment formées. 

A part quelques organismes privés ou associations, l'Éducation nationale propose également des AVS, "mais il faut bien tomber" nous explique discrètement une personne de la MDPH. Qui sont les AVS que propose l'Éducation nationale? Des chômeurs, des gens qui veulent se lancer dans le social et qui ont le bac ou une formation de quelques heures.  

Mais le handicap, notamment l'autisme, demande bien plus qu'une vocation ou qu'une formation sommaire. 

Alors les parents se débrouillent comme ils peuvent, certains s'expatrient et partent en Belgique, en Suisse ou au Canada, d'autre créent avec d'autres parents leurs propres structures et se relaient pour jouer les professeurs. 

Que dire du corps médical? Pas grand-chose. Les parents sont tous passés par les trois incontournables professeurs qui monopolisent le marché de l'autisme et qui ne font rien. Malgré le témoignage bouleversant de Francis Perrin ou de Sandrine Bonnaire que Paroles de femmes a soutenus, l'approche concernant ces troubles reste psychanalytique en France. Et les médecins se serrent bien les coudes pour que rien ne change. Des médecins qui "évaluent et diagnostiquent" mais qui ne proposent aucune solution en matière de soin ou de scolarisation. 

Peut-être parce que contrairement à d'autres pays plus évolués, personne ne croit au potentiel de ces enfants ni à une guérison possible. Et pourtant au-delà de l'Atlantique que d'exemples d'anciens autistes devenus professeurs à l'Université, musiciens ou informaticiens de génie. 

Parce que parfois l'autisme de haut niveau, de type Asperger ou Kanner, démontre que ces enfants ont un haut potentiel intellectuel. Albert Einstein, Michel Ange, Glenn Gould ou encore Bill Gates auraient été diagnostiqués comme tels. 

Pourquoi la France continue-t-elle à rejeter toutes ces méthodes de stimulation qui ont montré qu'un enfant autiste était capable de vaincre ses problèmes de langage, de faire des études, de trouver un emploi et de devenir autonome? 

Est-ce une question de financement du handicap ou une indifférence totale envers ces Français que l'on considère comme des sous-citoyens? 

Au lieu de se moderniser, les pouvoirs publics laissent faire.  

C'est ainsi que dans notre pays, l'autisme est devenu un véritable "marché" pour certains, un bric à brac d'arnaques en tout genre entre formations bidons et remèdes miracles. 

Certains se réclament "Représentant officiel" des Méthodes américaines, brésiliennes ou israéliennes. L'ABA, le TEACH, le PECS, Padovan ou Feuirstein alors qu'il n'en est rien. Le plus grave est que ces soi-disant praticiens exercent sans contrôle ni validation d'un quelconque organisme et ce, à des tarifs exorbitants. 

Parce que pour se permettre d'avoir un enfant autiste, il faut avoir de gros moyens financiers et éviter d'être divorcées ou mères isolées. Malheureusement, beaucoup de mamans se retrouvent dans cette situation. Et si leurs enfants ne peuvent pas être scolarisés, faute d'AVS, ces femmes sont obligées d'arrêter de travailler. S'ajoutent alors au handicap, la précarité et l'isolement. 

Voilà pourquoi aujourd'hui, Paroles de femmes s'engage dans ce nouveau combat auprès de toutes ces femmes ayant un enfant porteur de ce handicap. 

Nous demandons aux pouvoirs publics de laisser la possibilité à certains parents formés de pouvoir accompagner leurs enfants, faute d'AVS compétentes. 

Nous demandons au Président de la République d'entamer une grande campagne de sensibilisation et d'ouvrir notre pays aux méthodes anglo-saxonnes et de reconsidérer l'importance des troubles sensoriels dans l'autisme et les TED. 

Nous lui demandons d'ouvrir suffisamment de centres d'accueil, d'accompagnement et d'apprentissage pour ces enfants, privés d'éducation. 

Des centres qui seraient tenus par des personnes compétentes et formées et où ces enfants auraient la possibilité de suivre une scolarisation, accompagnée d'un travail d'orthophonie, de psychomotricité, d'ergothérapie et de sport. 

Nous lui demandons aussi de sensibiliser les fédérations sportives afin que les Clubs accueillent et intègrent ces enfants. 

Aujourd'hui, ce n'est pas seulement en tant que présidente de l'association Paroles de femmes qui a eu connaissance de la détresse de toutes ces femmes qui cherchent désespérément de l'aide que je m'adresse à vous mais également en tant que maman de ce petit Ruben qui n'a qu'un seul rêve, celui d'aller à l'école comme tous les enfants de son âge. 

Premiers signataires: Francis Perrin, Monica Bellucci, Sandrine Bonnaire, Jean Dujardin, Thomas Dutronc, Samuel Benchetrit, Jean-Paul Rouve, Bruno Wolkowitch, Anggun, Arnaud Montebourg, Marc Levy, Audrey Dana, Jean-Michel Tinivelli, Marc Cerrone, Anne Hidalgo, François Hollande, Rama Yade, Hervé Morin, Rokhaya Diallo, Marek Halter, Sihem Souid, Apte autisme, Sens commun autisme... 

Pour signer cette pétition, envoyez vos nom, activité et adresse e-mail valide ici

19 septembre 2011

article publié dans la Voix du Nord le 2 septembre 2011

La famille Thelliez tente une nouvelle méthode éducative pour sortir leur fille Anna de l'autisme

vendredi 02.09.2011, 05:24- PAR ÉLODIE BARTOLIC

 Anna en compagnie de sa maman, Anne-Sophie Thelliez, dans sa chambre d'éveil. Anna en compagnie de sa maman, Anne-Sophie Thelliez, dans sa chambre d'éveil.
 

| LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |

Anna, 5 ans, est atteinte de troubles autistiques. Malgré de multiples prises en charge, son évolution reste stagnante. Ses parents, Anne-Sophie et Sébastien Thelliez, de Beuvrages, ont décidé de mettre en place les « 3 i ». Une méthode éducative où le jeu tient une place centrale dans le développement de l'enfant. Pour stimuler Anna, la famille recherche une quarantaine de bénévoles qui se relayeront du lundi au dimanche.

 

« Je suis atteinte de troubles autistiques qui m'empêchent d'être un enfant comme les autres. J'ai besoin de vous. Venez jouer avec moi 1 h 30 par semaine. » L'affiche, placardée dans les rues, boulangeries et autres commerces du Valenciennois ne laisse pas indifférent. La bouille ronde, les cheveux blonds, le sourire généreux, elle s'appelle Anna. Âgée de 5 ans, les médecins lui ont diagnostiqué, il y a trois ans, un retard de langage et d'apprentissage. Difficile à première vue d'y croire lorsqu'on la voit sautiller sur son trampoline. « Anna est très sociable.

Elle aime courir, faire du vélo. Elle n'est pas dans sa bulle comme peuvent l'être certains autistes », assure Anne-Sophie, la maman. Ses parents, respectivement enseignant et puéricultrice, ont essayé différents types de prises en charge pour éveiller leur fille, cependant « son évolution reste stagnante ». Depuis janvier, Anna partage ses journées entre l'école maternelle de Petite-Forêt et l'hôpital de jour de Valenciennes. « Un rythme trop intense et fatiguant pour une enfant », reconnaît Anne-Sophie. Dès septembre, les Thelliez vont essayer une nouvelle méthode éducative : « les 3 i ». « C'est l'ancienne institutrice d'Anna qui m'en a parlé. Son garçon, qui souffre des mêmes troubles qu'elle, suit ce programme. Les résultats sont probants. D'ailleurs, il est scolarisé normalement. »

Normal, un mot qui revient en boucle dans la bouche de la maman. « Je souhaite que ma fille mène une vie la plus normale possible et qu'elle retourne dès que possible à l'école. »

Un appel au bénévolat

La méthode, soutenue par l'association parisienne Autisme espoir vers l'école, est basée sur le jeu intensif, individuel et interactif (les fameux 3 « i »). Intensif, le mot est approprié, étant donné qu'une quarantaine de bénévoles est nécessaire par enfant. « Les volontaires se relayeront auprès d'Anna, toutes les 1 h 30, à raison de 6 heures par jour, du lundi au dimanche. » Le couple ne recherche pas de profils particuliers. Retraité, étudiant, mère au foyer, homme ou femme, peu importe. « Nous ne faisons pas de sélection, seule la motivation compte. »

Les exercices auront lieu au domicile des parents, à Beuvrages, dans la salle d'éveil aménagée à cet effet. La pièce, qui fera office de cocon à Anna, comporte une petite table, deux chaises ou encore des étagères « pour qu'elle montre du doigt les jouets avec lesquels elle veut s'amuser ». La durée du suivi variera en fonction de son état, « de 18 mois à 2 ans », complète Anne-Sophie, qui est également maman d'une petite Jeanne (2 ans). Chaque semaine, les progrès de la fillette seront évalués et validés par un psychologue (300 E par mois), ce qui permettra d'établir un programme évolutif. Les Thelliez ont programmé une réunion à Anzin le 26 septembre (lieu à préciser) pour rencontrer les intéressés. •

19 septembre 2011

article publié sur le site Mise en Abyme - Tribune de Genève - le17 septembre 2011

17.09.2011

Dépistage précoce de l’autisme : un questionnaire pour les parents

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Rapide à remplir par les parents, facile à analyser par les médecins, un questionnaire distribué en cabinet lors de la visite des 12 mois pourrait permettre un diagnostic et un traitement ultraprécoces de l’autisme.1Le questionnaire CSBS DB[*], qui contient 24 questions regroupées en différentes catégories – aptitude à communiquer, habileté, compréhension – a été testé au Centre d’excellence sur l’autisme de l’Université de Californie à San Diego. Qu’apporte cette méthode peu coûteuse en temps et en argent ? Entretien avec Hilary Wood, psychologue responsable du Centre de consultation spécialisée en autisme de l’Office médico-pédagogique à Genève.

Propos recueillis par Marina Casselyn

Sur plus de 10 000 enfants ayant participé à l’étude, 32 ont reçu un diagnostic provisoire d’autisme, 56 de retard de langage, et 9 de retard du développement. Comment être sûr de la qualité de ce test ?

Comme pour tous les questionnaires, les résultats ne sont jamais complètement fiables : on peut obtenir deux réponses opposées en formulant différemment la même question. Ce test CSBS DB, qui vient compléter les tests dont nous disposons déjà, n’est donc pas à 100% prédictif, mais il a une très haute sensibilité, ce qui représente une vraie promesse.

Un dépistage systématique chez des enfants aussi jeunes peut-il être efficace ?

Oui. Il est très important que nous disposions d’une structure permettant de dépister les enfants dès leur plus jeune âge. Cependant en Suisse, ce type de dépistage n’est pas encore suffisamment utilisé. Actuellement, l’identification précoce se fait rarement avant 10 mois, car il ressort de nombreuses études que peu de symptômes sont observables avant cet âge. Dès 11-14 mois, on peut observer ce que j’appelle des «drapeaux rouges», de réelles alertes.

Faudrait-il traduire ce questionnaire en français, pour que les pédiatres romands puissent le distribuer aux parents ?

Utiliser le CSBS DB en Suisse pourrait effectivement permettre un dépistage encore plus précoce. Le M-CHAT[**], utilisé pour les enfants âgés de 16 à 30 mois, est déjà traduit en français. Il est important que les parents et les pédiatres aient accès à des outils d’évaluation dans leur langue.

Vers quel âge peut-on dépister de façon sûre le spectre autistique ?

Toujours avant trois ans. Et dans la plupart des cas, l’autisme est présent de façon évidente dès l’âge de 18 mois. Plus les symptômes sont sévères et plus le trouble est détecté précocement.

Cinq des 32 enfants dépistés par le test ne présentaient plus de signes de la maladie après avoir bénéficié d’une intervention précoce. Pour expliquer ce phénomène, les auteurs n’excluent ni la possibilité de faux positifs, ni les effets correcteurs de la thérapie. Qu’en pensez-vous ?

La possibilité d’une diminution des symptômes après qu’un enfant a bénéficié d’une intervention très précoce a du sens. L’enfant autiste naît avec une différence cérébrale qui l’attire vers certains stimuli, comme les mouvements circulaires d’une roue, d’un lave-linge, au lieu de stimuli sociaux comme la voix de sa mère par exemple. Une véritable rupture développementale se crée, suivie d’une cascade d’événements délétères car au lieu d’apprendre en permanence, le cerveau se focalise sur des informations moins pertinentes. Plus on attend, plus l’enfant passe à côté des opportunités d’apprendre et de développer une compréhension sociale. Une intervention précoce, notamment sur le «cerveau social», permet, en théorie, d’interrompre ce processus et de réorienter le développement du cerveau. L’enfant – puis l’adulte – pris en charge précocement, bien qu’ayant toujours des traits autistiques, voit ses capacités cognitives et sociales extrêmement améliorées.

Quels sont les obstacles à la prise en charge précoce des enfants autistes ? Le retard de diagnostic. Souvent, les parents entendent un «wait and see» de la part de leur pédiatre, même lorsqu’ils sont réellement préoccupés. Et lorsque l’enfant est référé pour un dépistage, il y a généralement une longue liste d’attente ou un manque d’accès à une évaluation diagnostique. L’âge moyen du diagnostic aux Etats-Unis se situe autour des trois ans. En Suisse, on ne connaît pas le nombre d’enfants avec autisme ni l’âge moyen du diagnostic. Cependant, une étude de 20092 effectuée sur trente-trois jeunes adultes autistes par le Pr Evelyne Thommen, de la Haute école de travail social et de la santé du canton de Vaud, suggère que le diagnostic se pose assez tard, avec un âge moyen de sept ans. Je reçois parfois des adolescents de 15 ans pour qui l’on n’a toujours pas eu de diagnostic. Dans l’étude, les auteurs rapportent que certains parents d’enfants dépistés ont refusé le moindre traitement. Cela m’est arrivé également, bien que rarement. La plupart du temps, je rencontre des parents qui ont désespérément besoin d’aide pour leur enfant, et qui sont très motivés pour entrer dans un programme d’intervention précoce, mais très peu de centres offrent de tels programmes en Suisse.

Les 137 pédiatres ayant participé à l’étude continuent à utiliser le questionnaire dans leur cabinet. Quel serait votre message aux pédiatres suisses ?

L’autisme n’occupe pas une place suffisante dans la formation des pédiatres, si l’on considère le nombre d’enfants touchés. Car ce trouble du développement n’est pas rare : il concerne un enfant sur cent dix. Ce que je conseillerais, c’est qu’au moindre doute, un pédiatre utilise une check-list telle que la CSBS DB pour les bébés de 12 mois, ou la M-CHAT pour ceux âgés de 16 à 30 mois. De la même façon, si les parents se posent des questions – sur un manque d’interactions sociales, une absence de babillage ou la présence de comportements répétitifs – ils ne doivent pas hésiter à consulter un spécialiste.

Bibliographie

  1. Pierce K, et al. Detecting, studying, and treating autism early : The one-year well-baby check-up approach. J Pediatr 2011. Edition en ligne du 19 avril.
  2. Zoppetti A. Pour une meilleure intégration des personnes autistes. Fonds national suisse. Horizons. 2009, 18.


[*] Communication and symbolic behavior scales developmental profileTM, sur www.brookespublishing.com/store/books/wetherby-csbsdp/CSBSDP_Checklist.pdf. [**] The Modified Checklist for Autism in Toddlers.

http://miseenabyme.blog.tdg.ch/

18 septembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 17 septembre 2011

Rions (jaune)! Faites passer les LOLpsykk

Vous avez tous vu le reportage Le Mur: La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme. On y retrouve un ramassis d’horreurs et de paroles culpabilisantes envers les parents d’enfants autistes, en particulier ces mamans crocodiles qui veulent dévorer leur enfant.

Le souci, c’est que la plupart des gens ne prendront pas le temps de regarder le reportage, et donc, ils ne vont pas s’indigner et vouloir le faire connaître au monde entier. Je vous propose de diffuser ces images partout, rendons-les virales, faisons connaître les horreurs psychanalytiques que les parents d’enfants autistes (et parfois les parents tout court!) doivent subir à longueur d’année.

LOLpsykk

"(Quand ils mettent la main dans le crocodile), je suis inquiète (...) Le crocodile, c'est le ventre de la mère. Les dents de la mère." (Geneviève Loison)

LOLpsykk

"Les enfants autistes sont malades du langage. L'autisme est une façon de se défendre de la langue." (Esthela Solano)

LOLpsykk

"La grossesse n'est qu'organique, l'enfant n'existe pas en tant que personne. Il est complètement dans le vide relationnel, et ça ça donne (de l'autisme)" (Geneviève Loison)

LOLpsykk

"(L'autisme, c'est) soit la fusion, soit l'abandon complet, le vide." (Geneviève Loison)

LOLpsykk

"Le point fondamental de mon attitude en tant qu'analyste vis à vis (des enfants autistes), c'est le fait d'abdiquer l'idée d'une progression." (Laurent Danon-Boileau)

LOLpsykk

"Moi, si l'enfant ne fait rien de toute la séance, et que je somnole à côté de lui, ça m'est égal. Je suis habitué à ça dans mon travail de psychanalyste." (Laurent Danon-Boileau)

Pour rappel, la psychanalyse est la seule à être remboursée en France, malgré le fait qu’en elle-même, elle n’aide en rien nos enfants à progresser. Ceux qui veulent faire des méthodes comportementales, avec ou sans suivi psychologique, doivent trouver un financement et batailler comme des fous – quand ils peuvent seulement trouver des intervenants.

Les psychanalystes, qui détiennent toutes les places fortes comme les hôpitaux de jours, CMP et autres lieux où on envoie nos enfants, cherchent à tout prix à empêcher les méthodes comportementales (ABA, TEACCH) d’être accessibles aux parents en France, afin de garder leur suprémacie sur ce handicap.

Il y avait tellement de matière à faire des LOLpsykk, je n’ai pas pu tous les faire. N’hésitez pas: vous avez fait, ou envie d’en faire d’autres? Partagez-les ici! Je mettrai en ligne les meilleurs.

http://autismeinfantile.com/informations/actualites/rions-jaune-faites-passer-les-lolpsykk/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

18 septembre 2011

article publié sur TF1 news LE 24 mars 2009 (cela m'avait échappé)

Il se déguise en Spiderman pour sauver un enfant autiste

le 24 mars 2009 à 11h10 , mis à jour le 24 mars 2009 à 11h15

Un pompier thaïlandais a revêtu le costume du super-héros pour secourir l'enfant, qui s'était assis sur une corniche au troisième étage de son établissement.

 
Spiderman 3, le jeuSpiderman 3, le jeu

Sa lumineuse idée a peut être sauvé un enfant autiste de huit ans. Des enseignants thaïlandais d'un établissement de Bangkok pour enfants en difficulté ont alerté les autorités lundi lorsqu'un autiste, effrayé à son premier jour d'école, s'est assis sur une corniche au troisième étage et a refusé de venir à l'intérieur. En dépit des efforts déployés par des enseignants, le petit garçon ne voulait pas bouger.

Interrogée par les secours, sa mère a mentionné la passion de son enfant pour les super-héros. C'est alors qu'un pompier a eu la bonne idée de se déguiser en Spiderman. Le sauveteur est rapidement retourné à la caserne de pompiers, a enfilé la combinaison de l'homme araignée et a porté secours à l'enfant.
 
"Je lui ai dit : Spiderman est là pour te sauver, aucun monstre ne va  t'attaquer, marche lentement vers moi parce que courir, ça peut être dangereux", a raconté le pompier à une chaîne de télévision locale. L'enfant s'est aussitôt levé et s'est mis dans les bras du pompier. Le pompier a expliqué qu'il gardait une combinaison de Spiderman à la caserne de pompiers pour égayer un peu les séances d'exercice.
 
D'après agence

le 24 mars 2009 à 11:10
http://lci.tf1.fr/insolite/2009-03/il-se-deguise-en-spiderman-pour-sauver-un-enfant-autiste-4893695.html
18 septembre 2011

en matière de communication sur l'autisme un exemple de communication pratique

Nos amis canadiens ont quelques longueurs d'avance ... en témoigne cette affiche destinée à être affichée dans la salle d'attente des médecins :

http://www.interteddi.ca/projet-pratiques-exemplaires/poster_french.pdf

D'autres exemples et infos :
http://www.autismcentral.ca/research/index.php?option=com_content&task=view&id=67&Itemid=

17 septembre 2011

C'est le week-end détendons nous - hommage aux Mères crocodiles !

16 septembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 15 septembre 2011

Billet de mauvaise humeur

Vous êtes nombreux à  avoir vu ces derniers jours l’excellent documentaire de Sophie Robert: Le Mur: la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme, visible prioritairement sur le site d’Autistes sans Frontières, qui est à l’initiative de ce reportage.

À l’écoute de ces interviews et de ces théories dispensées par de grand psychiatres et psychanalystes français, les idées et les réflexions se sont bousculées dans ma tête, et je n’ai pas résisté à l’envie de les partager avec vous.

Le syndrôme de la mère crocodile

Pour résumer ce que j’ai compris des thèses exprimées, un enfant devient autiste en raison d’une mère trop glaciale, voire mortifère – trop froide donc -, ou au contraire trop fusionnelle, trop « chaude », voire incestueuse. Le pauvre enfant n’est sauvé que par le père séparateur, le super-héros StyloBic! Si le stylo Bic fait défaut ou est empêché par la mère « psychogène » d’intervenir, c’est foutu, vous avez un enfant autiste! CQFD!

Ces éminents spécialistes faisant référence à Freud, Bettelheim et Lacan, je me suis donc replongée dans mes vieux souvenirs, plus précisément ceux de mes cours de philosophie. Si je me souviens bien, la théorie de Freud, père de la psychanalyse, est basée sur le postulat suivant: la petite fille s’apercevant qu’il lui manque un pénis, toute sa vie psychique ne sera désormais qu’envie et jalousie envers le « mâle » pourvu de cette extension. Lacan a repris le flambeau, et chemin faisant, cette idée, cette théorie est devenue sacro-sainte parole, jamais remise en cause, du moins jusqu’à récemment.

Les bases de la psychanalyse sont donc affreusement misogynes! Tiens, à ce propos, qu’en disent les féministes? Il faudrait leur demander leur opinion, mais ceci est un autre débat… Quant à l’intervention de cette psy, nous assénant que l’inceste paternel est moins grave car « il ne donne que des filles débiles », mais que l’inceste maternel engendre des « psychotiques » (et sachant que pour les psys, les autistes sont des psychotiques), les victimes d’inceste et les associations d’aide aux victimes d’inceste apprécieront!

Raisonner « psychanalyste »

Pour pouvoir contrer, voire combattre, une idée, il faut aussi savoir raisonner comme ceux qui la soutiennent. Arrivée à ce point de mes pensées, me vient une idée subversive: et si, en fait, c’étaient plutôt les hommes qui, s’apercevant qu’ils ne pourront jamais « porter » la vie, étaient les mortifères, les psychogènes, les jaloux incestueux, voulant dévorer leurs enfants tels des ogres, ou comme Chronos, le père de Zeus, qui dévorait ses enfants pour ne pas qu’ils le détrônent (la psychanalyse est pleine de références à la mythologie grecque), et que le fiston a fini par dessouder pour pouvoir lui piquer sa place? Et toc! Je jette les bases d’une nouvelle psychanalyse, à mon sens tout aussi sujette à caution que la précédente!  C’est pratique la psychanalyse, ça marche pour plein de choses, et chacun peut élaborer sa théorie, c’est créatif!

Ne pas être idéologue non plus

Je me moque et j’ironise, car le rire permet d’échapper un peu à ce qui est triste à pleurer. Non,  je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain, et je reconnais que la psychanalyse a son utilité. Celle d’avoir donné la parole aux « fous », de les avoir écoutés, eux qui étaient promis à l’enfermement et à la camisole (chimique ou pas). Oui, les psychanalystes ont aidé bien des personnes à se réconcilier avec elles-mêmes, oui ils ont été les premiers à s’intéresser à l’autisme (notamment avec Bettelheim, c’est vrai), quand personne ne s’y intéressait. Mais c’était il y a bien longtemps.

L’évolution que la psychanalyse ne veut pas voir

Il y a déjà plus de trente ans, d’autres psychiatres et psychanalystes ont abordé l’autisme différemment, en s’appuyant sur le constat d’échec de cette pratique (ce n’est pas une science, je me permets de le rappeler) à « soigner » l’autisme,  puis en s’informant sur les avancées de la biologie et des neurosciences. D’autres thérapies, d’autres prises en charge ont vu le jour, portant, elles, leurs fruits, même imparfaits, et ne promettant pas de miracle non plus. Mais qui donnent quand même plus de résultats (enfin, me direz-vous, il est plus facile de donner des résultats quand on part de zéro).

Cependant, quelques psychanalystes français (et pas des moindres, et de plus, en général, enseignants) sont encore les seuls à dire que la cause neurobiologique est réductrice… De leur pouvoir, peut-être?

La mauvaise foi le disputant à l’entêtement, les psychanalyses (du moins, ceux que l’on voit dans le reportage) se font un devoir d’appeler la biologie à leur rescousse – quand ça les arrange, d’ailleurs (voir le passage sur l’origine génétique du placenta, qui tombe à pic pour appuyer la thèse du père séparateur, c’est à se tordre).

Informer, informer, informer !

Dans le diagnostic et la prise en charge de notre fils, on ne nous a jamais tenu ce discours, et les interventions des professionnels sont plutôt pragmatiques et concrètes. Nous avons eu de la chance, mais je sais par les dizaines de témoignages sur les blogs, les forums, les réseaux sociaux, que ce n’est pas encore le cas pour beaucoup d’enfants. Beaucoup trop. Je pense à eux et leurs familles après ce reportage, et cela me renforce dans ma conviction: il faut encore et toujours informer, informer et informer!

Personnellement, c’est ma thérapie, ça me permet d’être de moins mauvaise humeur !

http://autismeinfantile.com/observation/reflexion-sur-lautisme/billet-de-mauvaise-humeur/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

16 septembre 2011

article publié dans le quotidien du médecin le 15 septembre 2011

Appel pour des assistants sexuels auprès de handicapés

lequotidiendumedecin.fr 15/09/2011

L’Association des paralysés de France (APF) et l’association Cho(o)se ont lancé un appel pour « l’assistance sexuelle des handicapés », déjà signé par le philosophe Pascal Bruckner, l’ancienne star du X Brigitte Lahaie ou le comédien François Cluzet. L’appel, publié dans « Libération », interroge : « Accepteriez-vous une vie sans relation sexuelle, alors que vous en avez le désir? »

Les deux associations demandent qu’un débat national soit engagé sur le sujet. « Refuser l’assistance sexuelle aux personnes en situation de handicap qui en ont besoin, c’est les priver d’une partie de leur citoyenneté », expliquent-elles.

Au début de l’année, une proposition de loi de l’ex-député UMP Jean-François Chossy avait déjà été controversée. Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, avait vigoureusement rejeté le recours à ce type d’assistant. « J’y suis rigoureusement, formellement, totalement opposée », avait-elle déclaré. Une opposition qu’elle avait maintenue en affirmant : « Soit cela relève du bénévolat et de relations interpersonnelles et on n’a pas à intervenir, soit ce sont des relations rémunérées en échange d’un service sexuel, cela porte un nom, cela s’appelle de la prostitution. ». La proposition de loi avait été ajournée.

Une mission a été confiée à Jean-François Chossy sur le regard que porte la société sur le handicap. Son rapport, qui doit être remis dans les prochains jours au Premier ministre, aborde le problème de la sexualité des personnes handicapées. Le rapport ne prend pas position sur le problème des assistants sexuels mais Jean-François Chossy se réjouit que le tabou de la sexualité des handicapés soit tombé. « Nous avons ouvert la porte à la discussion », souligne-t-il.

Le statut d’assistant sexuel existe déjà en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse. « Cet assistant, homme ou femme, aurait pour rôle de répondre à un besoin d’apprentissage et de découverte de l’intimité, mais aussi de prodiguer, dans le respect, une attention sensuelle, érotique et/ou sexuelle », plaident dans leur appel les associations qui rejettent toute assimilation à de la prostitution.

L’organisation féministe Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF) se déclare contre toute légalisation des aidants sexuels et appelle Roselyne Bachelot à s’opposer de nouveau « à cette tentative de légiférer » sur le sujet.

› Dr LYDIA ARCHIMÈDE

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/appel-pour-des-assistants-sexuels-aupres-de-handicapes

16 septembre 2011

Truc de fou ! ... mais c'est parfois la réalité de terrain

15 septembre 2011

article publié sur le site Mise en Abyme - Tribune de Genève - le 14 septembre 2011

14.09.2011

Suite à la publication de l’article « L’autisme, ce « cercueil fermé », « Le Courrier », 14 septembre 2011.

 Il faut avoir une certaine forme de courage pour déclarer, en septembre 2011, dans les colonnes d’un journal de la presse locale (Le Courrier, 14 septembre 2011) que l’autisme est « un cercueil fermé ». Ce courage nous le devons à un représentant de la psychanalyse: le docteur Sergio Caretto.

La maman que je suis - et je pense parler au nom de beaucoup, beaucoup de parents, est outrée d’apprendre que des médecins aussi titrés que M. Caretto se permettent impunément d’insulter nos enfants, leur dignité et leur intégrité morale en les qualifiant de « cercueil fermé ». Pour un psychanalyste, qui prône la relation à autrui il y a encore, je constate, beaucoup de choses à apprendre sur le sens basique du respect à l’autre.

Si j’étais en train de rédiger un billet en faisant un exercice de style, comme on nous apprenait à en faire sur les bancs du lycée, et que je voulais, par exemple, m’adresser à des zonards titrés, je dirai sûrement : « Tu sais ce qu’il te dit le cercueil fermé, tête de noc (verlan) ? » 

Mais comme je suis très polie et que ma modeste fonction de Présidente ne me consent guère à une telle bassesse linguistique, je dirai plutôt :

Cher Monsieur Caretto, nous avons lu avec un grand intérêt vos propos rapportés par M. Ammann, journaliste au Courrier, dans lesquels vous avancez que l’autisme n’est ni « un handicap, ni un déficit, mais qu’il est une fermeture radicale à l’autre, cet autre qui est perçu comme une menace, plutôt qu’une ressource pour sa propre existence ».

Votre opinion (parce que il s’agit bien d’une doxa) n’a d’intéressant que le vide qu’elle véhicule. Nous pourrions dès lors décider de disserter, vous et moi et les quelques autres adeptes de la pensée libre de cette auguste République, sur le sens du vide et la valeur de l’existence en confrontant les pensées d’Heidegger que par ailleurs vous citez mal et celles des nombreux autres essayistes qui se sont exercés à écrire des hypothèses sur l’origine du langage. Je vous invite d’ailleurs, mais c’est sûrement évidemment déjà fait, à vous pencher, pour traiter de ce merveilleux sujet, sur les textes de la période hellène dont Heidegger n’est qu’un lointain représentant. Les sources sont toujours plus instructives. 

Nous vous somme gré Monsieur Caretto de reconnaître que notre quotidien de parents n’est pas simple confronté à ce « cercueil vivant » (je cite vos propos insultants), mais nous pouvons vous assurer qu’il serait beaucoup (mais alors beaucoup) plus simple si nous n’avions pas à supporter vos éternelles interprétations au sujet de nos enfants, qui n’ont de sens que dans le cercle très restreint de vos débats pseudo-littéraires qui occupent probablement votre intellect et vos soirées. En tout cas au niveau international, vos opinions sont caducs et ne font même plus l’objet de cours sur les bancs de l’Université. Vous pouvez avoir une première idée de ce que les neurosciences apportent notamment dans le domaine de l’autisme en lisant la page 8 du même quotidien qui vous consacre une page entière.

C’est assez intelligent d’ailleurs de la part de ce très bon quotidien de laisser ainsi la possibilité aux lecteurs de confronter les avis (même si indirectement) et de faire prendre conscience de l’énorme débat qui se joue actuellement en Romandie dans le domaine très pointu de l’autisme. Psychanalyse ou neurosciences ?

L’alliance entre la psychanalyse et la neurologie que certains de vos collègues prône au nom de la plasticité cérébrale est comme le miroir aux alouettes qui, à une lecture scientifique, s’écroule comme un château de cartes. Mais quel délice intellectuel : rien à redire. Dès que je trouve une minute dans mon emploi du temps, fort chargé, à force de devoir répondre à toutes les inepties qu’on peut lire dans les quotidiens, promis je viens à vos soirées littéraires. Cela doit être jouissif (c’est bien un lemme que vous appréciez ?). 

Je profite d’ailleurs de l’occasion pour inviter toutes les personnes qui sont intéressées à en connaître un peu plus sur les deux approches antagonistes aujourd’hui en vigueur à Genève, celle prônée par M. Caretto et celles représentée par le courant des neurosciences le 26 novembre 2011 à l’auditoire R089 (UniMail), de 9h00 à 17h30.

L’association qui aime le dialogue (sans insulter l’autre) a en effet invité tout le monde, tous bords confondus, à s’exprimer sur ses choix théoriques et ses résultats pratiques. La journée sera ponctuée de deux débats modérés par Christophe Ungar, journaliste à la tsr. Venez donc nombreux écouter les uns et les autres. Place à la disputatio ! Histoire d’y voir un peu plus clair. Informations et inscriptions sur notre site : www.autisme-ge.ch

Comme le dit M. Caretto, pour une fois nous sommes d’accord, c’est sûrement dans le dialogue (sans insulte…merci à M. Caretto de s’en souvenir) qu’il y aura un bénéfice mutuel. Mais le dialogue ne suppose aucunement des syncrétismes, comme en font systématiquement les tenants lacaniens qui ont même pour ambition de créer une chaire en autisme sur l’alliance neurologie/psychanalyse. Le dialogue suppose une prise de conscience des différences théoriques avec -comme objectif- qu’elles soient clairement énoncées aux parents. Parce que pour l’instant le jeu du « cache cache, coucou c’est pas ça… » ce sont les représentants de la psychanalyse qui en sont les champions. Vous ne connaissez pas ce jeu ? Le principe est très simple, il s’agit de tourner le plus adroitement possible autour du pot sans jamais rien dire de « décisif » aux parents :  

1/ ne pas annoncer, par exemple, de diagnostic aux parents parce que -paraît-il- cela influe notre relation à l’enfant. Alors ils pratiquent le jeu du « cache cache coucou c’est pas ça »…en disant « votre enfant souffre de la relation » « votre enfant a une évolution dysharmonique », « votre enfant a un trouble de la compréhension » et autres fioritures de ce genre… ; 

2/ ou par exemple ne pas formuler d’objectifs à atteindre et encore moins les mettre par écrit (et oui… scripta manent). Ici le jeu du « cache cache coucou c’est pas ça » consiste à dire aux parents « mais non…pas besoin de rapport par écrit pour l’instant, on observe l’enfant », « on le regarde évoluer », « il a besoin de venir à nous », etc.…le problème c’est qu’ils l’observent pendant au moins 6 ans….Un peu long comme observation, vous ne trouvez pas ?

Enfin, M. Caretto, pour votre gouverne la psychanalyse n’est pas la seule discipline à vouloir faire découvrir à la personne (je préfère ce lemme à celui de « sujet » que vous employez) une vérité qui la concerne. Loin de là, perdez, je vous prie, cette dernière illusion que vous cultivez avec tant de mots. Si l’esprit ne se réduit pas au cerveau, le cerveau explique l’esprit et pas que celui de la lettre. 

Et puisqu’il vous plaît avec si peu de convenance de citer des personnes avec autisme au profit de votre théorie, permettez-moi, M. Caretto, de conclure ma lettre qui a un certain état d’esprit, j’en conviens, par ces mots eux aussi écrits par une personne avec autisme : 

« Quand la première psychiatre me demanda d’évoquer mes souvenirs (et les freudiens ont tendance à adopter cette ligne), sa demande me parut étonnante et dangereuse », Donna Williams (personne avec autisme de haut niveau).

Ps:Si M. Caretto veut prendre contact avec l’association, nous serons ravis de discuter avec lui. Je pense que nos coordonnées sont très simples à trouver. Et si M. Amman veut entendre le point de vue des parents, il sait aussi comment me contacter J !

Mj Accietto

http://miseenabyme.blog.tdg.ch/archive/2011/09/14/suite-a-la-publication-de-l-article-l-autisme-ce-cercueil-fe.html

14 septembre 2011

publié sur le site du CRAIF (Centre de Ressources Autisme Ile-de-France)

Une petite bande dessinée très bien faite pour comprendre ce qu'est l'autisme :

l'autisme_en_image

http://www.craif.org/78-nos-publications.html

14 septembre 2011

article paru sur le site du CRAIF (Centre de Ressources Autisme Ile-de-France le 14 septembre 2011

Appel à projet pour la mise en place d’un centre de diagnostic et d’évaluation autisme pour adultes en Ile-de-France

14/09/2011
Dans le cadre du financement des différents plans et mesures de santé publique, la circulaire de la DGOS relative à la campagne tarifaire 2011 des établissements de santé poursuit l’appui financier de certains objectifs du plan autisme 2008-2010.

A ce titre, l’ARS Ile-de-France a souhaité soutenir la mise en place d’un centre de diagnostic et d’évaluation autisme pour adultes (CDEAA).

Un appel à projet est lancé. Les projets doivent être remis au plus tard pour le 31 octobre 2011. La sélection des projets aura lieu mi-novembre.

Consulter l’appel à projet et le cahier des charges

http://www.craif.org/actualite-45-153-appel-a-projet-pour-la-mise-en-place-d-un-centre-de-diagnostic-et-d-evaluation-autisme-pour-adultes-en-ile-de-france.html

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