Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
4 octobre 2011

article publié sur l'Essor Savoyard.fr le 22 septembre 2011

Du rififi chez les parents d'enfants inadaptés

"À qui le tour? "demande cette manifestante.

Jeudi 15 septembre, débrayage des salariés de l'Association de Parents d'Enfants Inadaptés de Chambéry, APEI. Plus de deux cents personnes, médecins, psychiatres, éducateurs et parents se sont rassemblées devant le siège social à Chambéry-le-Haut pour manifester leur colère et soutenir le docteur Stéphane Cabrol, pédopsychiatre, convoqué pour entendre ses motifs de licenciement.


L'association et son président Jean-Louis Baron ayant déposé plainte contre X pour maltraitance auprès du procureur.
Une histoire de pièce L'Institut Médico-Educatif (IME) de Challes-les-Eaux accueille et scolarise des enfants, suivis par le Docteur Cabrol, dont certains sont atteints d'autisme. Un seul enfant suit un protocole particulier. En cas de tension nerveuse, il récupère dans une salle. Salle connue et au vue de tous les parents. Ce local de 1,40 m sur 1,60 m est capitonné et possède une serrure. Juste avant la rentrée, la direction et M. Baron découvrent, au bout de plusieurs années, l'existence de cette pièce. Le président dénonce la non-conformité de cette pièce à la Haute Autorité de Santé, en condamne l'accès et fait ôter tous les verrous. « À chaque dérogation, nous devons prévenir cette instance, nous sommes soumis à des règlements médico-sociaux  », affirme cet ancien ingénieur et chef d'entreprise.
Un bref entretien 17 h 30, le docteur Cabrol arrive. Ce responsable du pôle de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de Savoie, responsable du CESA, Centre d'Évaluation Savoyard de l'Autisme (voir notre article du 5 mai 2011) est ému par les paroles de soutien de la foule venue le soutenir.
L'entretien préalable au licenciement dure une quinzaine de minutes. À sa sortie, le docteur adresse quelques mots : « Je conteste tous les griefs qui sont portés contre moi. Mon souci, c'est le dispositif mis en place, que l'on a construit ensemble depuis dix ans pour les enfants autistes.
Mon souci, c'est aussi les familles et les enfants. Mon poste, ce n'est pas le problème. La confiance, c'est l'avenir de demain
 ». Il serre la main de parents et part. Les manifestants occupent toujours la cour. Ils ont déployé une banderole « parce que Je est unique - singulier  ». D'autres arborent sur leur vêtement « A qui le tour ? ». Les professionnels s'inquiètent, les parents aussi. « Le licenciement est abusif et totalement injustifié. Je travaille avec le Docteur Cabrol depuis longtemps. La direction suspecte de la maltraitance. C'est incompris !
Qu'est ce que le président de l'APEI cherche ? Il a oublié pourquoi l'APEI existe !
 », lance Christian, un éducateur. «  Toutes les démarches du docteur Cabrol sont remises en cause. Elles sont pourtant mondialement reconnues », avance une maman qui craint pour la sécurité de son enfant. Un médecin d'Aix-les-Bains insiste : « C'est tout un dispositif qui s'écroule, nous allons revenir dix ans en arrière, avec une hospitalisation de ces enfants qui s'épanouissent dans ces structures ».
Les familles investissent le hall de l'APEI et veulent être reçues par la direction. Quand Jean-Louis Baron sort d'un bureau, il est interpellé par les parents et s'embourbe dans ses commentaires. Les parents en masse demandent sa démission !
« Vous portez une accusation lourde à un pédopsychiatre. En quelques semaines vous remettez en cause le travail de toute une équipe  », lance une jeune maman. « Notre vision n'est pas la vôtre », réplique le président. S'ensuivent des échanges où le président s'enferre : « Les dossiers des enfants sont aux quatre vents ». « C'est faux ! Les dossiers médicaux sont fermés à clé, dans l'infirmerie. Vous avez été les consulter un dimanche, l'alarme s'est mise en route », lance M. Palleau, l'ancien directeur de l'IME, tout juste à la retraite. M. Baron reconnaît avoir consulté les dossiers ce dimanche. M. Palleau poursuit : « Cette salle fait partie de l'approche ABA, ce n'est pas de la maltraitance. Elle était réservée à un seul enfant qui avait un protocole associé  ». Tous s'insurgent : « Pourquoi l'existence de cette salle n'a pas été discutée calmement et humainement avec le docteur Cabrol !
 » Les syndicats restent mobilisés, comme les parents. Reste à attendre les rebondissements de cette affaire et la suite donnée à l'entretien de licenciement.

MUGUETTE BERMENT

L'Essor savoyard

http://www.lessorsavoyard.fr/Actualite/Aix/2011/09/23/article_du_rififi_chez_les_parents_d_enfants_ina.shtml

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 397 147
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité