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"Au bonheur d'Elise"
10 novembre 2011

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 10 novembre 2011

Projection-débat du MUR au Cinéma L’Univers de Lille: nous y étions!

 

Le documentaire de Sophie Robert fera date dans l’histoire de la prise en charge de l’autisme. Ça, c’est certain:

  • il y aura un avant: le temps où personne ne pouvait croire que les pédopsychiatres puissent tenir de tels discours,
  • et il y aura un après: le temps où les masques tombent et où la joyeuse clique lacanienne, se croyant « entre soi », se lâche et exprime en toute décontraction et sincérité, face à la caméra, et pendant des heures, toute l’ampleur de la vacuité de ses interprétations mal ficelées.

C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de militer en faveur de la diffusion de ce film, et donc de faire les 400 kilomètres nécessaires en une soirée, avec mon mari, pour entourer Sophie Robert, la réalisatrice, dans la terre d’élection de l’ALEPH (Association pour L’Etude de la Psychanalyse et de son Histoire).

Dès mon arrivée, j’ai su que j’avais raison d’être venue, et que quelque chose était vraiment en train de bouger dans le chnord. D’abord, il y avait du monde, beaucoup de monde, la salle était pleine, et la constitution de l’assemblée était riche:

  • quatre pédopsychiatres psychanalystes (dont une personne qui avait été interrogée par Sophie pour d’autres aspects de son travail),
  • le Directeur du CRA de Lille,
  • des professionnels: orthophonistes, instituteurs spécialisés, éducateurs, psychologues, exerçant dans des structures locales,
  • des étudiants du master ABA de Lille 3 mais aussi du master psychanalyse (oui, ça existe) de la même université,
  • Vinca Rivière,
  • plusieurs psychologues ABA,
  • l’avocat de Sophie,
  • des parents, des mamans, des papas,
  • la star du film, Guillaume,
  • et pas mal de béotiens, habitués du cinéma, qui découvraient l’étendue du désastre.

Le débat a été de bonne tenue, il n’était pas trop émotionnel, puisque les intéressés avaient déjà vu le film et affuté leurs arguments. Vous pourrez l’écouter ici:

J’en retiens personnellement que:

  • la peur change de camp, et la stupéfaction du « camp d’en face » est grande. Je n’en comprends que davantage leur action judiciaire, totalement inconsidérée dans leur position,
  • la vieille garde de la prise en charge de l’autisme est comme un poulet sans tête, on les sent complètement paumés, ne comprenant pas très bien ce qui leur arrive,
  • les jeunes arrivent! Des jeunes motivés, qui ont bien compris qu’on les déforme totalement dès leur première année de fac de psy, et qui en ont marre d’être pris pour des lapins de trois jours. Des jeunes qui essaient de se former, et qui ruent dans les brancards face au dogmatisme de leurs aînés.
  • les jeunes motivés et conscients arrivent, mais ils ne sont pas formés: instituteurs spécialisés qui ne connaissent pas l’autisme, orthophonistes qui sortent de l’université sans avoir jamais eu un cours sur PECS ou Makaton, universités sclérosées où le master ABA doit être défendu devant un parterre d’humanistes, alors qu’ils devrait appartenir à la fac de sciences, et dont la survie ne tient qu’à la voix d’un président d’université qui peut changer demain.
  • la confusion est absolument totale pour beaucoup, qui pensent que Delion utilise PECS et TEACCH, et pour qui le packing est une technique de pointe.

Bref on a du boulot… Pas seulement pour défendre la promotion et la diffusion du MUR, pas seulement pour défendre les droits de nos enfants, pas seulement pour leur aménager des prises en charge valables et qui nous conviennent d’un point de vue éducatif de notre choix (comportemental, développemental, cognitif), mais surtout, surtout, pour informer, former, remettre d’aplomb le système et les professionnels qui doivent le faire tourner.

Ce qui m’a complètement abasourdie après ce débat, ce n’est pas le petit verre de rouge qui accompagnait nos discussions enflamées devant le ciné jusqu’à minuit, c’est de constater avec effroi que ce sont les parents  qui en savent davantage que les pros des structures institutionnelles, et que la voie alternative du libéral n’attire plus qu’un nombre très très limité de jeunes professionnels.

Lorsque le Mur tombera, un mur plus grand encore nous attend, qu’il faudra reconstruire. La psychanalyse et ses dogmes, qui influent les sphères décisionnelles de l’Etat, ont véritablement eu une action criminelle digne des plus grands scandales de santé: outre les mauvais traitements infligés à des générations complètes de personnes autistes, ils ont démoli la possibilité d’une évolution ou d’un changement de cap qui va affecter encore longtemps la prise en charge des autistes français.

Rien que pour cela il nous faut, nous, parents et professionnels conscients, protester toujours et encore plus pour que cesse la main mise de la psychanalyse sur l’autisme. Qu’ils aillent remplir leur tiroir caisse ailleurs, loin de nos enfants !

http://autismeinfantile.com/

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