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"Au bonheur d'Elise"
23 janvier 2012

article publié sur le site de l'AFIS (Association Française pour l'Information Scientifique) le 22 janvier 2012

Autisme : les patients et leurs familles ont droit à une prise en charge par des méthodes et traitements validés
Association Française pour l’Information Scientifique
Communiqué du 22 janvier 2012
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L’AFIS a pris connaissance d’une proposition de loi relative à la prise en charge de l’autisme déposée le 20 janvier 2012 par le député du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle. Cette proposition vise à « réaffecter l’ensemble des moyens existants sur les traitements opérants », en même temps qu’elle prône l’« [abandon] des pratiques psychanalytiques, sous toutes leurs formes ».

La connaissance des causes de l’autisme a beaucoup progressé ces dernières années (identification de composantes génétiques, etc.) rendant caduque l’explication psychanalytique incriminant le comportement et l’attitude des parents.

De même, à travers le monde, les méthodes de prise en charge et de traitement ont été initiées et, surtout, évaluées. Celles qui ont fait leurs preuves ont été retenues et les thérapies d’inspiration psychanalytique ne font pas partie de l’arsenal thérapeutique mis en œuvre dans la plupart des pays et ne figurent dans aucune recommandation nationale ou internationale en matière d’autisme. La France fait figure d’exception : les thérapies d’inspiration psychanalytique y sont toujours largement dominantes, avec des conceptions dépassées, des discours et des explications d’un autre âge, culpabilisant les familles et, tout particulièrement, les mères. C’est ainsi que perdurent des pratiques inadéquates, quand elles ne sont pas, tout simplement, scandaleuses (comme le packing, où les enfants autistes sont enveloppés de draps humides et froids (10°C), méthode dont on n’a jamais prouvé la moindre efficacité, malgré plus de trente ans d’utilisation).

Si le rôle des autorités publiques n’est pas de dire le vrai et le faux en matière scientifique ou médicale, celles-ci sont dans leur droit et, pensons-nous, honorent leur devoir en faisant en sorte qu’en matière de santé publique, les seules pratiques reconnues et mises en œuvre dans le système de soins soient celles validées et reconnues par la communauté scientifique et médicale.

La proposition de loi pose une question légitime : au nom de quoi, en France, les enfants autistes et leurs familles ne pourraient-ils pas bénéficier des pratiques efficaces, validées et mises en œuvre avec succès dans la plupart des pays du monde ? L’autisme est un trouble qui touche environ 1 enfant sur 150. La situation des familles concernées est dramatique en France, car elles n’ont que très difficilement accès aux soins efficaces et doivent souvent s’expatrier à l’étranger pour offrir aux enfants touchés la chance de bénéficier des traitements adaptés. Le législateur est dans son devoir en demandant que les moyens financiers soient réaffectés vers les pratiques efficaces et validées.

Nul doute que la proposition de loi soulèvera des polémiques et que certains la présenteront comme une ingérence dans un débat scientifique. Ce qui ne devrait pas être le cas. Le débat scientifique sur l’apport des théories psychanalytiques à la prise en charge et au traitement de l’autisme est largement clos. Des pratiques non validées s’inspirant de ces théories peuvent relever de choix individuels et privés mais n’ont pas leur place dans le système de santé publique. À l’heure actuelle, il s’agit bien de patients et de leurs familles qui sont privés des soins adaptés, au nom d’un positionnement idéologique et au mépris des connaissances acquises sur l’autisme et sa prise en charge.

Le premier ministre a accordé le label « grande cause nationale » à l’autisme. Souhaitons que ce soit l’année où la France rattrape son retard et se tourne enfin vers des approches dont l’efficacité est démontrée.

Paris, le 22 janvier 2012

Texte de la proposition de loi : http://danielfasquelle.blogspot.com...

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1812

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Commentaires
E
http://sw1ngc.wordpress.com/2011/09/20/exclusivite-liste-des-politiques-corrompus-par-les-lobbys-pharmaceutiques/<br /> <br /> <br /> <br /> Ceci est un fait : <br /> <br /> Daniel FASQUELLE député Pas-de-Calais et UMP, figure clairement sur la liste des élus financés par les lobbys pharmaceutiques.<br /> <br /> Ce fait n'est pas anodin.<br /> <br /> <br /> <br /> Que la position de Monsieur Fasquelle soit aussi celle de parents et de professionnels concernés par l'autisme, c'est un fait. <br /> <br /> <br /> <br /> Il vaudrait mieux que ces faits n'excluent pas la préoccupation de penser le lien entre :<br /> <br /> - le fait de la proposition de loi visant à interdire etc. <br /> <br /> - et le fait de la collusion d'intérêt de son auteur avec les affaires financières bio-médico-pharmaceutiques.<br /> <br /> <br /> <br /> Lorsqu'on est pris dans la tourmente de l'autisme, si la difficulté de voir la portée de ce lien est compréhensible, il n'en demeure pas moins qu'il est également compréhensible que citoyens et Institutions se préoccupent de raison gardée, pour ce qui est de légiférer.<br /> <br /> Une loi concerne une société dans son ensemble, et n'est pas isolée de l'ensemble législatif. <br /> <br /> <br /> <br /> Heureusement que ce qui serait une interdiction de la psychanalyse n'est pas intriquée avec l'obligation de recourir à tel ou tel boîte à outils. <br /> <br /> Parce qu'un jour, alors, des parents se verraient assignés au Tribunal, sous le chef d'accusation de mal traitance de leur enfant, pour avoir, d'une part, parlé à un psychanalyste, et d'autre part, pour n'avoir pas suivi les préconisations des méthodes qui seraient à ce moment-là la norme en vigueur.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de l'opposition à ce projet de loi, il ne faudrait pas confondre, soutient/défense de la psychanalyse (quoi qu'on en pense), et qu'est-ce que cela signifie de commettre une telle législation. En ce sens, l'Unapei fait oeuvre de salut publique, à mon sens, elle assume une position honorable, pour ce qui est de l'ensemble de notre société, et y compris "pour ce qui est de l'autisme".<br /> <br /> <br /> <br /> Il est dommage, et frappant, et compréhensible aussi, dans le contexte sociétal et historique qui est le nôtre, que des parents éprouvent un sentiment de trahison, cependant, il est toujours possible de concevoir qu'un peu de recul sur les tenants et les aboutissants d'une position et d'un projet de loi, apporte une meilleur compréhension de ce qui se passe.
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