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"Au bonheur d'Elise"
6 mars 2012

article publié dans le magazine Déclic le 24 février 2012

Maïtena Biraben : « J’ai découvert que le meilleur ami de mon fils est autiste » Version imprimable Suggérer par mail
24-02-2012

Maïtena BirabenUne moue reconnaissable, un débit à 300 kilomètres-heure et un franc-parler sur l’éducation et la maternité qui a décoiffé bien des (futures) mamans à l’époque des « Maternelles ». Maïtena Biraben, présentatrice et productrice, anime « La matinale » sur Canal +. Nous l’avons rencontrée. Extraits.

Votre regard sur la place des parents d’enfants handicapés dans la société ?

On est passé d’un discours militant à un discours plus avancé où les parents ne se sentent pas à part, « normés » par le fait d’avoir un enfant handicapé. Ils disent : « J’ai un enfant qui s’appelle Nicolas et il a un handicap ». Dans la société, ça avance, mais pas assez vite. On intègre au compte-gouttes. Il n’y avait déjà pas beaucoup d’AVS, et il y en a encore un peu moins. Regardez à quel point c’est compliqué d’inscrire à la cantine un enfant qui a des allergies ! La loi dit que l’école doit accueillir tous les enfants. Si elle n’est pas appliquée, c’est un abandon des pouvoirs publics inacceptable. Chaque parent, par la faute d’un virus ou d’un gène, peut se retrouver avec un enfant malade ou handicapé.

L’école, c’est la voie du changement ?

C’est le nerf de la guerre. Quand j’étais enfant, je n’ai pas eu de camarade de classe aveugle, ou en fauteuil, ou autiste. Et aucun de mes quatre enfants n’a connu cela, sauf le dernier, qui a 5 ans. Pour la petite histoire, j’ai découvert que son meilleur copain est autiste. Lorsque je l’ai rencontré avec sa maman, j’ai bien été obligée de constater qu’il ne parlait pas et qu’il faisait des bruits un peu étranges pour communiquer. Or mon fils ne m’avait jamais signalé ce détail ! Ma question, maintenant, c’est de savoir s’ils seront encore ensemble au CP… Quand je vois comment réagissent les parents d’élèves, je constate que les gens sont prêts. C’est l’institution qui ne suit pas.

Les parents nous disent pourtant que le regard est dur sur leur enfant.

Le copain de mon fils, je sais comment il s’appelle, j’en entends parler depuis trois ans, j’ai un lien avec lui. Dans une file d’attente de supermarché, si un gamin fait une crise, je n’ai à partager que mon seul regard. Lorsque le lien n’existe pas, tout est plus compliqué.

Plus le handicap sera présent partout dans la société, moins on se posera de questions. Avant d’en arriver là, il faut peut-être passer par une étape où l’on apprend à se regarder sans se blesser. Ce n’est pas automatique. Mon plus jeune fils, il ne se retournera jamais sur un enfant qui profère des sons bizarres. Au fond, il faudrait que le handicap ne soit plus un sujet. C’était déjà notre approche dans « Les maternelles ».

Propos recueillis par Sylvie Boutaudou


http://www.magazine-declic.com/Maitena-Biraben-le-meilleur-ami-de-mon-fils-est-autiste-5678.html

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