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"Au bonheur d'Elise"
27 mars 2012

article publié dans le nouvel observateur le 26 mars 2012

Lancement d'une campagne de sensibilisation sur l'autisme

Créé le 26-03-2012 à 20h47 - Mis à jour à 20h47  

 
Shar

"Ensemble pour l'autisme" lance cette semaine une campagne de sensibilisation pour mieux faire connaître l'autisme dont les Français sous-estiment la fréquence, selon une enquête de l'Institut OpinionWay.

Des spots radios de témoignages d'autistes (écoliers, musicienne mère de famille) et un spot TV, illustrant les difficultés de perception de l'autiste, seront diffusés jusqu'au 5 avril grâce au label Grande cause nationale 2012, selon ce rassemblement associatif, initié par le "Collectif Autisme" (www.autismegrandecause2012.fr).

Le 2 avril, pour la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, de nombreux monuments dans le monde seront illuminés en bleu avec notamment en France, le Louvre, le Musée Orsay, Chenonceau, le pont d'Avignon, le Château de Versailles, indique-t-on au Collectif (voir www.facebook.com/LaFranceEnBleu).

85% des Français sous-estiment le nombre d'autistes et considèrent presque ce handicap comme une maladie rare, d'après l'enquête OpinionWay réalisée auprès d'un échantillon représentatif 1.018 personnes vivant en métropole de plus de 18 ans, du 29 février au 2 mars.

Avant l'âge de 20 ans, l'autisme et autres troubles envahissants du développement touche un enfant sur 150.

Un Français sur quatre pense que les autistes ont une intelligence supérieure à la normale alors que 30% ont un retard mental.

87% savent qu'un autiste ne parvient pas à communiquer avec les autres. 54% pensent qu'il souffre de troubles neurologiques mais pour 37% c'est une personne qui souffre de troubles psychologiques.

Pour 79% des sondés, une personne autiste peut vivre comme les autres, majoritairement avec une aide et plus de 8 sur 10 déclarent que son état peut s'améliorer.

Pourtant un Français sur deux considère qu'un milieu "protégé" (établissements spécialisés...) est le meilleur environnement pour l'autiste.

La très grande majorité (90%) voit dans les techniques éducatives un moyen d'améliorer l'état des autistes. Les Français sont plus partagés concernant les thérapies psychanalytiques : un peu plus d'un sur deux (54%) leur accordent la capacité d'améliorer l'état des autistes, 9% sont d'avis contraire et 36% "ne savent pas".

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120326.AFP1455/lancement-d-une-campagne-de-sensibilisation-sur-l-autisme.html

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27 mars 2012

Des psychomotriciens dans le packing et la "pateaugeoire-thérapie"

Voici un article très intéressant publié dans la revue Science et pseudo-sciences n° 300 - avril 2012.

Son auteur, James Rivière, psychomotricien de formation, est maître de conférence en psychologie du développement à l'université de Rouen. Il est l'auteur d'un aricle paru en 2010 dans la revue Annales Médico-psychologiques qui promeut une pratique clinique basée sur les preuves dans le domaine de la psychomotricité.

Lire l'article => https://docs.google.com/file/d/0B6qRXqLeCMZpZVFwemdYbnJSdS1uWElwc25ZVmFKdw/edit?pli=1

26 mars 2012

posté sur le forum santé de Doctissimo ...

 

Auteur Sujet :

La psychomotricité, le drame de la formation

n°82923
Manidex
Posté le 15-03-2012 à 21:18:45  answer
 

Bonjour,
je suis nouvelle sur ce forum donc je suis désolée si j'ai mal placé mon post ou si j'aurais dû répondre ailleurs.

Je souhaiterais aborder le sujet de la formation des psychomotriciens concernant l'autisme. Il est de notoriété publique sur ce forum que toutes les écoles ne se valent pas en matière d'enseignement.
Je suis moi-même diplômée de l'école de Lille. Et de ça, je ne tire vraiment aucune fierté, bien au contraire. Si j'avais su qu'il existait de telles différences entre les écoles avant d'y entrer, j'aurais été passer le concours à Toulouse. J'ai du supporter pendant 3 ans une panoplies d'inepties, des théories farfelues sans aucun fondement, et ce surtout dans le domaine de l'autisme. En 3 ans, nous avons eu quelque chose comme 1h de cours sur les méthodes ABA et TEACCH, et c'était sans grande conviction.
D'ailleurs, l'autisme était assez peu abordé, ce que j'ai trouvé fort dommage.

J'ai remarqué que certains parents fuient les psychomotriciens de notre école, ou des autres écoles enseignant majoritairement selon les théories psychanalytiques.
Heureusement, je ne suis pas du genre à gober tout ce qu'on me dit sans remettre en question la "science" citée et j'ai recherché un peu partout des renseignements, des témoignages de familles, j'ai notamment beaucoup fréquenté ce forum.

A la fin de mes études, je n'ai pas pu me résoudre à postuler dans les CMP et hôpitaux de jour du Nord de la France, de peur que les cadres tentent de m'imposer leurs théories à la noix et me forcent à faire du packing et de la pataugeoire.

Aujourd'hui, je cherche des solutions de formation pour pouvoir à nouveau travailler auprès d'autistes, pour pouvoir acquérir une expérience qui me manque terriblement.
Mais je souhaitais également poster ce message, pour que les familles qui nous fuient réalisent également que nous ne sommes pas que des "psychomotriciens de Lille" et qu'avoir été dans cette école ne signifie pas être d'accord avec ce qui nous a été enseigné.
Je vous remercie tous d'avoir contribué à ce que je garde une ouverture d'esprit sur ce sujet, de m'avoir permis de ne pas être aveuglée par les principes sans fondement qu'on tentait de m'inculquer. Et j'espère que ce sujet me permettra d'échanger plus directement avec vous, notamment sur les attentes que les parents ont envers la psychomotricité. Parce que pour moi il ne peut y avoir de prise en soin d'un enfant sans concertation avec les parents.

Merci d'avoir lu mon pavé!
Une jeune psychomotricienne.

 
n°82929
transat61
Profil : Doctinaute d'argent
Posté le 15-03-2012 à 21:34:11  answer
 

votre "pavé" me gène un peu :

peut-être bien que c'est vous toute seule qui vous mettez une mauvaise étiquette sur le dos.
(et puis pourquoi venir ici faire une sorte de "méa culpa"
ici ??)

Je connais plusieurs psychomotricien(nes) qui travaillent avec des enfants différents, et notamment autistes;
et personne ne leur a fait d’interrogatoire sur l'endroit d'où ils viennent ni leur formation.
Dans une collectivité, il y a des gens différents, et tout le monde n'a pas les mêmes sensibilités professionnelles.

d'autre part, dés que vous aurez trouvé un poste, vous vous adapterez à l'endroit, au groupe, aux enfants ...
bref, rien n'est figé.


Vous avez votre personnalité, vos idées, votre diplôme,
et vous n'avez pas à vous justifier.


Message édité par transat61 le 15-03-2012 à 21:38:01
n°82933
damalys
Profil : Fidèle
Posté le 15-03-2012 à 21:46:19  answer
 

Ce que dit Madinex est qu'il lui manque la formation nécessaire pour exercer sa profession comme elle la pense efficace auprès d'enfants autistes car cela lui a été enseignée sous un angle psychanalytique, qui est à mon sens (pourtant moi ayant fait une thérapie analytique pendant X années) sans aucun effet sur des enfants autistes.
Je ne peux malheureusement pas répondre à votre question Madinex étant, que depuis très récemment maman d'un petit garçon TED, et ne connaissant pas encore beaucoup le "réseau", mais d'autres internautes pourront vous aider.
Je vous encourage vivement dans vos démarches! bravo! j'espère que d'autres se remettront en question et souhaiteront évoluer de la même manière dans l'intérêt de nos enfants.

n°82934
Manidex
Posté le 15-03-2012 à 21:52:22  answer
 

J'avoue avoir un peu honte de cette étiquette que je ne me suis pas vraiment collée moi-même mais que j'ai lu de nombreuses fois (je l'ai retrouvée ici et ailleurs).
J'ai été en stage dans un CMP, et la psychomotricienne était contrainte de faire de la pataugeoire, alors même s'il y a moyen d'utiliser l'outil physique (le bassin) sans y associer les théories, le bât blesse lors des réunions de synthèse où les vidéos de séances étaient reprise par un professeur D. souvent mentionné. J'ai rencontré énormément de professionnels fermés à toute ouverture et je voulais donner un point de vue de jeune professionnelle pour témoigner du fait que le malaise n'ai pas ressenti que par les parents.

C'est vrai que le but de mon post n'est pas très clair (je ne suis pas une habituée des forums, toutes mes excuses), je crois que dans un premier temps j'aimerais vraiment connaitre les attentes des parents vis-à-vis de la psychomotricité.

J'ai mes idées et ma personnalité, mais parfois j'en viens presque à douter de l'utilité de mon diplôme puisqu'il valide en enseignement auquel je n'adhère pas totalement (fort heureusement, ma formation est très bien pour d'autres troubles, bien sur).

n°82935
Manidex
Posté le 15-03-2012 à 22:01:09  answer
 

Merci beaucoup Damalys pour vos encouragements!

Par rapport à l'étiquette que j'essaye de me décoller, j'ai lu récemment encore des propos comme quoi "toute la psychomotricité est fondée sur les théories psychanalytiques et avec le projet de loi fasquelle, vous serez bientôt au chômage".
Je trouve ça dommage que pour certains (et ils sont nombreux), les psychomotriciens soient catalogués ainsi, notre métier est déjà mal connus, nous n'avons nullement besoin d'une telle image  :(

 
n°82936
damalys
Profil : Fidèle
Posté le 15-03-2012 à 22:04:11  answer
 

Dans le cas de mon fils, j'attendrai que cela vienne travailler ses difficultés de motricité fine (coordination occulo-motrice) car il a un retard de développement à ce niveau: qu'il aide mon enfant à utiliser ses deux mains, ses difficulté à accepter des petits morceaux au niveau alimentaire, qu'il aide au niveau de l'apprentissage de l'utilisation des jeux et jouets.
Mais pour mon fils, c'est une ergothérapeute qui intervient dans ces domaines.

n°82937
anonymous9999
Profil : Doctinaute d'or
Posté le 15-03-2012 à 22:04:23  answer
 

ne vous inquiétez pas il y a du travail, mais effectivement, plus vous ouvrez votre vision, plus vous serez efficace

n°82939
damalys
Profil : Fidèle
Posté le 15-03-2012 à 22:06:25  answer
 

Les psychomotricines s'intéressant à faire des prises en charge efficaces pour les enfants autistes et qui réviseront leur pratique et se formeront pour, ne se verront pas mis au chômage par les parents d'enfants autistes.

 
n°82942
Manidex
Posté le 15-03-2012 à 22:14:26  answer
 

J'avais regardé il y a quelques mois pour des formations, mais tout était assez cher, ce qui ne me permet pas actuellement de me former. C'est pour ça que dans un premier temps je cherche à échanger avec des familles, être au plus proche de leurs attentes pour que le jour où je travaillerais à nouveau avec des enfants autistes je puisse faire un travail efficace, précédé d'une réflexion importante, et pas seulement me jeter sur le terrain sans savoir quels sont les besoins réels des familles (et des enfants, bien évidemment! Mais sur ce point je me renseigne depuis 4 ans déjà).

n°82956
perecastor
Profil : Doctinaute Hors Compétition
Posté le 16-03-2012 à 08:37:33  answer
 

Je vous remercie d'avoir eu le courage de venir témoigner ici de votre expérience et de vos doutes. Ce que vous dites rejoint tout à fait le ressenti de beaucoup de familles. Ainsi voici ce qu'on peut lire sur le sujet de la psychomotricité sur un site d'un groupement de parents:
http://www.egalited.org/PsychomotErgo.html

Pour votre formation, vous devriez peut-être vous intéresser au DU "Autisme" de Bernadette Rogé à Toulouse:
http://www.univ-tlse2.fr/accue [...] s&ONGLET=1

Si vous êtes déclarée au chomage, peut-être que Pole Emploi peut vous aider à financer la formation. Si vous etes salariée, vous pouvez demander un financement de congé de formation au FONGECIF.

Lire la suite => http://forum.doctissimo.fr/sante/Autisme/psychomotricite-drame-formation-sujet_4627_1.htm

26 mars 2012

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 25 mars 2012

Questions à la CIPPA

Après ma série de questions à Bernard Golse (restées jusqu'ici sans réponse), je poursuis ma démarche de questionnement précis des théories et des pratiques psychanalytiques pour l'autisme, en envoyant les questions suivantes à la CIPPA.

Généralités


Dans son document "Alerte aux méconnaissances concernant la psychanalyse et l’autisme" et sur le reste de son site, la CIPPA fournit une description des théories et des pratiques psychanalytiques pour l'autisme qui a surpris un très grand nombre de parents d'enfants autistes, ainsi que de nombreux professionnels (psychiatres, psychologues...), qui ont une expérience quotidienne très différente des pratiques psychanalytiques.
 
1.       Pour prendre un exemple concret, dans "le non" de Geneviève Haag, il est dit que les signataires du texte ne soutiennent pas "l'attitude qui consisterait à attendre la demande". Pourtant, un nombre très important de familles d'enfants autistes réunies dans les associations rapportent qu'on leur a opposé d'attendre "l'émergence du désir de communiquer", retardant ainsi le diagnostic d'autisme pendant plusieurs années. Voir par exemple les témoignages rassemblés sur ce site.
a.       Comment expliquez-vous ce décalage entre les positions affichées par la CIPPA et les pratiques observées sur le terrain?
b.      Quelle proportion des psychanalystes en activité dans le champ de l'autisme la CIPPA pense-t-elle représenter?
c.       Envisagez-vous de prendre position publiquement contre les pratiques consistant à attendre "l'émergence du désir"?
d.      Envisagez-vous de prendre position publiquement contre les pratiques consistant à différer le diagnostic bien au-delà de 3 ans, quand tous les éléments sont présents pour le faire?
 
2.        
a.       Comment expliquez-vous que certains psychanalystes formulent des diagnostics de psychose infantile, d'autres de dépression infantile, pour des enfants qui finalement sont diagnostiqués comme autistes par des psychiatres utilisant les critères diagnostiques des classifications internationales?
b.      Quels sont les critères diagnostiques de l'autisme préconisés par la CIPPA?
 
Sur le plan théorique:
 
3.       La CIPPA dit être ouverte à d'autres approches de l'autisme et les intégrer.
a.       Jusqu'où va la capacité d'intégration de la CIPPA? Est-ce que par exemple vous préconisez d'intégrer les approches "indigo" de l'autisme?
b.      Sinon, où tracez-vous la limite entre les approches valides et celles qui ne le sont pas?
c.       Et sur la base de quels critères?
 
4.        "Les signataires affirment qu’ils ne soutiennent pas l’idée d’une psychogenèse purement environnementale de l’autisme".
a.       Vous soutenez donc l'idée d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux?
Il existe effectivement des preuves qu'un certain nombre de facteurs environnementaux augmentent la susceptibilité à l'autisme, notamment: des infections prénatales, l'exposition prénatale à des toxiques (thalidomide, acide valproïque), les souffrances à la naissance…
b.      Pensez-vous à d'autres facteurs environnementaux qui soient également pertinents? Si oui, quelles sont les données à l'appui de leur rôle dans l'étiologie de l'autisme?
 
5. "les psychanalystes ont appliqué la méthode de l’association libre aux enfants avec autisme en prenant en compte leur langage corporel par lequel ils nous ont révélé eux-mêmes la nature de leurs vécus crispés sur les stéréotypies".
a.       Quelles sont les données prouvant que la méthode de l'association libre permet de révéler quelque chose de pertinent sur quelqu'un?
b.      Quelles sont les données montrant qu'interpréter les  gestes d'un enfant non verbal selon la méthode de l'association libre permet de révéler quelque chose de pertinent sur ses troubles? (autre que des observations évidentes sur la nature de ses éventuels troubles moteurs)
 
"Leur principale panne développementale - quelles qu’en soient les causes - semble la non constitution, ou l’effondrement, des premières constructions du moi corporel, qui permettent à la fois d’être dans sa peau et de contenir ses émotions"
6. a. Quelles sont les données venant à l'appui de cette hypothèse sur la nature des troubles autistiques?
" Révélations faites par les enfants avec autisme de leurs vécus corporels et spatiaux angoissants, plus ou moins colmatés par les stéréotypies et rituels, qui handicapent lourdement leurs explorations spontanées. Ces vécus sont des sensations de chute et/ou de liquéfaction, en rapport avec des effondrements toniques le plus souvent insoupçonnables derrière des enraidissements, des mouvements rythmiques ou des agrippements sensoriels (lumière, son, vertige labyrinthique), mais qui apparaissent parfois brusquement lors d’une séparation corporelle (par exemple fin de séance dans le cadre thérapeutique), d’un changement imprévisible, ou d’un débordement émotionnel : l’enfant s’écroule alors comme un tas de chiffons."
6.       b. Quelles sont les données venant à l'appui de ces "révélations"?
 
"Ceux qui parlent évoquent comme un écoulement d'eux-mêmes et/ou un engloutissement tourbillonnaire. Ainsi, Paul qui, après une longue séparation estivale, s’effondre ainsi en fin de séance de retour et dit avec un filet de voix tremblée, très angoissée "On va pas couler dans les W.C...?"."
7.       a. La peur de tomber dans les WC est fréquente chez le jeune enfant, et, de fait, légitime, considérant leur taille. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que la même crainte, exprimée par des enfants autistes, évoque "un écoulement d'eux-mêmes et/ou un engloutissement tourbillonnaire"?
7.       b. Est-ce le mot "couler" qui vous suggère cette interprétation? Qu'est-ce qui vous permet de penser que l'usage des mots par un enfant autiste de cet âge et de ce niveau intellectuel est suffisamment précis pour justifier des interprétations aussi littérales?
 
"Une fillette sans langage verbal, cherchant à répondre au questionnement sur son enraidissement corporel quasi-permanent, verse de l’eau par terre et désigne la flaque tout en laissant tomber comme une flaque, à côté, une peluche toute molle, vidée de sa bourre. "
8.       Qu'est-ce qui permet d'interpréter ce geste de l'enfant comme une réponse symbolique aux questions qui lui sont posées?
 
"Pour ce qui est de la chute, les enfants font de nombreuses mises en scène d’objets qui tombent du bord des tables, des rebords architecturaux, des sièges etc."
9.       La plupart des enfants aiment faire tomber des objets. Qu'est-ce qui permet d'affirmer que les mêmes gestes, accomplis par un enfant autiste, constituent une mise en scène symbolique de leur peur de tomber?
 
"Certains se perchent eux-mêmes sur ces rebords architecturaux, comme des alpinistes contre la paroi et nous communiquent ainsi la peur qu’ils ne tombent."
En général les enfants qui ont peur de tomber évitent de se mettre dans une situation propice à la chute. A contrario, ceux qui font des acrobaties sont a priori ceux qui la redoutent le moins.
10.   a. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que chez les enfants autistes, les acrobaties reflètent au contraire la peur de tomber?
b. Si vous aviez observé chez les enfants autistes le comportement opposé (évitement des situations de chute), auriez-vous conclu qu'ils n'ont aucune peur de tomber?
 
"Peur de tomber de l’autre côté des yeux ou de la tête d’autrui. Cela est mimé de diverses manières. Nous comprenons que le défaut ou la faiblesse d’introjection de la contenance corporo-psychique est projeté sur la tête de l’autre et que le regard ne trouve donc pas de point de renvoi."
11.   Quelles sont les données autorisant de telles interprétations?
 
12.    
a.       De manière plus générale, qu'est-ce qui justifie l'hypothèse selon laquelle le comportement  des enfants autistes constitue une symbolique ayant un sens caché qu'il conviendrait de décrypter?
b.      Est-ce que les hypothèses psychanalytiques actuelles sur l'autisme reposent exclusivement sur des interprétations des comportements des enfants autistes similaires à celles mentionnées ci-dessus?
c.       Par quelles méthodes et selon quels critères déterminer si ces interprétations sont correctes?
d.      N'y a-t-il pas des données un peu plus objectives à l'appui de ces hypothèses?
e.      Avez-vous conduit des expériences permettant de tester la sensibilité et la spécificité de votre grille de lecture interprétative?
f.        Par exemple, avez-vous tenté d'appliquer la même grille de lecture en aveugle à des groupes d'enfants avec différentes pathologies  et à des enfants témoins, et montré que vos interprétations caractérisent spécifiquement les enfants autistes?
 
Sur le plan des pratiques:
 
13.    La CIPPA dit être ouverte aux thérapies éducatives et comportementales de l'autisme et les intégrer dans ses pratiques "intégratives" et "multidimensionnelles".
a.       Dans ce cas, quelles sont les pratiques spécifiquement psychanalytiques que la CIPPA préconise en plus?
b.      Quelles sont les données montrant que l'association de pratiques psychanalytiques aux thérapies comportementales est plus efficace que les thérapies comportementales seules?
 
 
14.   "la confrontation de nos expériences de psychothérapeutes de formation psychanalytique nous permet d’affirmer que nous avons aidé un certain nombre d’enfants avec autisme de bon niveau intellectuel à évoluer avec beaucoup moins de séquelles, notamment obsessionnelles avec rigidité de la pensée".
a.       Considérez-vous que la confrontation des expériences de psychanalystes entre eux est une démarche suffisante pour établir l'efficacité de leurs pratiques?
b.      "Beaucoup moins de séquelles", par comparaison à quoi? L'évolution de ces enfants a-t-elle été comparée à celle d'un groupe témoin, afin de contrôler les effets dus à l'évolution spontanée des enfants?
c.       L'évolution de ces enfants a-t-elle été comparée à celle d'enfants ayant bénéficié d'autres pratiques thérapeutiques?
 
 
15.    « Une meilleure gestion des angoisses corporelles, des fantasmes et de la souffrance des personnes autistes (surtout quand elles prennent conscience de leur différence) ouvre plus grand les portes aux apprentissages. »
a.       En admettant que les enfants autistes aient des "angoisses corporelles", comment préconisez-vous de les gérer ?
b.      Quelles données montrant que votre manière de gérer ces angoisses permettent à l'enfant autiste de progresser dans les apprentissages (plus que son évolution spontanée ou qu'une autre pratique non centrée sur les angoisses corporelles)?
 
16.   Malgré la longueur du document, les pratiques thérapeutiques psychanalytiques ne sont pour ainsi dire pas décrites.
a.       Pouvez-vous décrire précisément en quoi elles consistent?
b.      Pouvez-vous expliquer le rationnel de ces pratiques et les données à l'appui de leur efficacité?
 
 
17.   Plus spécifiquement:
a.       La CIPPA préconise-t-elle les ateliers-pataugeoire tels que décrits par Anne-Marie Latour?
b.      Si oui pourquoi? Quelles données suggèrent que cette pratique a un intérêt thérapeutique?
c.       Sinon la CIPPA envisage-t-elle de s'en distancier publiquement?


18.    
a.       La CIPPA préconise-t-elle les ateliers-conte tels que décrits par Pierre Lafforgue?
b.      Si oui pourquoi? Quelles données suggèrent que cette pratique a un intérêt thérapeutique?
c.       Sinon la CIPPA envisage-t-elle de s'en distancier publiquement?


19.    
a.       La CIPPA préconise-t-elle les psychodrames psychanalytiques pour les enfants autistes, tels que décrits par Laurence Barrer et Guy Gimenez?  
b.      Si oui pourquoi? Quelles données suggèrent que cette pratique a un intérêt thérapeutique? 
c.       Sinon la CIPPA envisage-t-elle de s'en distancier publiquement?
 
20.   La CIPPA défend l'usage du packing pour l'autisme dans certaines situations précises. L'essai clinique mené par Pierre Delion et ses collaborateurs n'étant pas terminé, sur la base de quelles données le packing peut-il être recommandé?
 
21.   Beaucoup de psychanalystes rejettent l'idée que l'efficacité des pratiques psychothérapiques puissent être évaluées scientifiquement.
a.       Est-ce la position de la CIPPA?
b.      Sinon, pourquoi de telles évaluations n'ont-elles pas encore abouti?

26 mars 2012

petite vidéo réalisée par la Fédération québècoise de l'autisme

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26 mars 2012

journée internationale de l'AUTISME le 2 avril 2012

portons le bleu

25 mars 2012

Les artistes se mettent au vert ...

Atelier peinture avec La drôle de compagnie samedi après-midi au parc du plateau à Champigny

atelier peinture la drôle cie

25 mars 2012

article publié dans le monde.fr le 23 mars 2012

La flore intestinale joue avec notre mental

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |23.03.2012 à 20h08 • Mis à jour le24.03.2012 à 17h54

Par Marc Gozlan

Une visiteuse marche à l'intérieur ce qui est considéré comme le plus grand modèle de l'Europe d'un intestin monté dans la ville de Dresde : l'installation a été construite pour informer le public du fonctionnement de cet organe, des maladies intestinales et de la prévention de cancer.

Chaque être humain héberge dans son intestin un écosystème composé de dix fois plus de bactéries que notre corps ne contient de cellules. L'ensemble des génomes de ces microorganismes constitue ce que les biologistes appellent le métagénome intestinal humain. Objet d'intenses recherches, il a été la vedette du congrès international MetaHIT, qui a réuni 600 chercheurs à Paris du 19 au 21 mars.

Les outils moléculaires et bio-informatiques permettent aujourd'hui de décrire la diversité des 10 000 milliards de bactéries qui colonisent notre tube digestif et forment le microbiote intestinal, ce que l'on appelait il n'y a pas si longtemps la flore intestinale. Formé durant l'accouchement, à partir de la flore fécale et vaginale maternelle, cet organe, non palpable alors que son poids peut atteindre deux kilogrammes, assure des fonctions essentielles pour l'hôte qui l'héberge à demeure. Ces microbes contribuent à la conversion des aliments en nutriments et en énergie, de même qu'à la synthèse de vitamines indispensables à l'organisme. Ils participent également à la maturation du système immunitaire. De récentes expériences chez la souris apportent un nouvel éclairage sur l'implication du microbiote intestinal dans plusieurs pathologies humaines non digestives, dont certaines en lien avec le fonctionnement cérébral.

Des études épidémiologiques ont montré que le microbiote intestinal des enfants asthmatiques diffère de celui des enfants sains et qu'il existe un risque accru de survenue d'un asthme en cas d'administration d'antibiotiques aux premiers âges de la vie. De même, les enfants nés par césarienne, non exposés aux bactéries vaginales et fécales de leur mère à la naissance, ont un microbiote intestinal différent des enfants accouchés par voie naturelle et présentent un risque plus élevé de développer un asthme.

Une étude canadienne, publiée dans la dernière livraison d'EMBO Report et présentée au congrès MetaHIT, montre que l'administration chez la souris de certains antibiotiques en période néonatale peut augmenter la susceptibilité à développer un asthme allergique. L'expérience, conduite par l'équipe de Brett Finlay, de l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver (Canada), a comparé l'impact de deux antibiotiques, la streptomycine et la vancomycine, sur le microbiote intestinal de souriceaux nouveau-nés et a évalué leur capacité à favoriser l'apparition d'un asthme allergique après exposition à un allergène. Le traitement par streptomycine a eu un effet limité sur le microbiote intestinal et sur la maladie asthmatique, alors que la vancomycine a entraîné une importante réduction de la diversité microbienne intestinale et a augmenté la sévérité de l'asthme.

En revanche, aucun des deux antibiotiques n'a eu d'impact chez la souris adulte, ce qui montre qu'il existe une période critique, au début de la vie, durant laquelle une modification du microbiote intestinal peut perturber le développement du système immunitaire et entraîner une sensibilisation allergique. "C'est la première fois qu'une étude montre que le microbiote intestinal joue réellement un rôle dans la survenue de l'asthme", souligne le professeur Finlay.

Si le rôle qu'exerce le microbiote intestinal dans la maturation du système immunitaire est largement reconnu, il est plus difficile, à première vue, "de concevoir que la flore intestinale puisse avoir un impact sur les fonctions cérébrales et le comportement", reconnaît le professeur Stephen Collins, gastroentérologue de l'université MacMaster d'Hamilton (Canada). Plusieurs études chez l'animal ont pourtant contribué à renforcer le concept d'un "axe intestin-cerveau".

Schématiquement, ce réseau bidirectionnel permet au cerveau d'influer sur les activités motrices, sensitives et sécrétoires du tube digestif et à l'intestin d'exercer une action sur les fonctions cérébrales. L'équipe du professeur Collins a montré qu'un traitement oral d'une semaine par plusieurs antibiotiques chez la souris adulte induit des perturbations de la composition des populations bactériennes du côlon, un comportement anxieux, ainsi qu'une élévation du taux d'une protéine impliquée dans la croissance et la survie des neurones, le BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), dans l'hippocampe et l'amygdale, régions du cerveau respectivement impliquées dans la mémoire et l'apprentissage d'une part, l'humeur et la mémoire d'autre part. L'arrêt de l'antibiotique a permis de restaurer le comportement normal des rongeurs.

Récemment, cette équipe a conduit une expérience qui exploite le fait que deux souches de souris n'ayant pas le même comportement naturel diffèrent également par la composition de leur flore intestinale. Les souris d'une souche sont timides et anxieuses alors que celles de l'autre souche montrent une grande tendance à explorer leur environnement. Elevées dans des conditions stériles, les deux souches de souris, dépourvues de germes intestinaux, ont été transplantées avec le microbiote intestinal de l'une ou l'autre souche. Résultat : les chercheurs ont inversé le comportement des rongeurs, les souris timides devenant de vraies exploratrices et vice-versa !

Pour Stephen Collins, "les bactéries résidentes intestinales pourraient produire des substances actives sur le cerveau. Dans les années à venir, la transcriptomique et la métabolomique, techniques permettant d'analyser le fonctionnement génétique et l'activité métabolique du microbiote intestinal, seront essentielles pour déterminer quelle bactérie produit telle molécule neuroactive, seule ou en coopération avec d'autres communautés microbiennes, et sur quelle cible la bactérie interagit".

Son équipe vient de montrer que le cerveau peut également avoir un impact sur le microbiote intestinal. Les chercheurs ont utilisé un modèle de dépression chez la souris par ablation chirurgicale des bulbes olfactifs. Chez ces souris rendues anxieuses et très sensibles au stress, les chercheurs ont observé une altération du microbiote intestinal de même qu'une augmentation du taux intracérébral de CRF, un neuromédiateur du stress libéré par l'hypothalamus. L'étape suivante a été d'injecter du CRF dans le cerveau de souris normales. Cette injection a eu pour conséquence de perturber la flore intestinale. L'axe intestin-cerveau est donc bien bidirectionnel.

Les travaux des chercheurs canadiens ont notamment révélé que les perturbations du microbiote intestinal chez les souris opérées et celles qui ont reçu du CRF en intra-cérébral sont associées à un changement de la motilité du côlon. "Ces nouveaux résultats permettent de penser que les perturbations de la chimie du cerveau observées chez les patients souffrant de pathologies neuropsychiatriques, comme l'autisme, la dépression et la schizophrénie, peuvent modifier la physiologie du côlon, en l'occurrence le transit intestinal, et impacter la composition de la flore intestinale", estime Stephen Collins.

La reconnaissance de l'existence de l'axe intestin-cerveau revêt une grande importance dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales et dans le syndrome de l'intestin irritable (SII). Une pathologie psychiatrique est en effet observée chez 60 % à 85 % des patients souffrant de SII, le plus fréquent des troubles fonctionnels intestinaux qui affecte 10 % à 12 % de la population générale et se manifeste par une douleur abdominale, une constipation, une diarrhée ou une alternance de ces deux symptômes. Chez la souris présentant une inflammation intestinale chronique modérée, l'administration de probiotiques peut normaliser le comportement et la chimie du cerveau.

Autre pathologie où le microbiote intestinal est fortement soupçonné de jouer un rôle central : les douleurs abdominales récurrentes (DAR) de l'enfant, pathologie qui affecte 15 % à 45 % des enfants d'âge scolaire. "Nos travaux montrent que la flore bactérienne intestinale des enfants souffrant de douleurs abdominales récurrentes et du syndrome de l'intestin irritable est différente de celle des enfants sains, avec une composition anormalement élevée de certaines espèces bactériennes", indique le professeur James Versalovic, du département de pathologie du Baylor College of Medicine et du service de pédiatrie du Texas Children's Hospital d'Houston (Etats-Unis). Il souhaite "développer de nouvelles stratégies de manipulation microbienne par des interventions nutritionnelles, l'administration de probiotiques ou d'antibiotiques, afin de renforcer et favoriser les populations microbiennes bénéfiques ou celles capables de résister à la maladie". Le dialogue thérapeutique avec ce monde intérieur ne fait que commencer.

Marc Gozlan

Lexique

Microbiote intestinal Anciennement dénommé flore intestinale, il est constitué de l'ensemble des bactéries qui colonisent notre tube digestif. Il se forme durant l'accouchement, dès la rupture des membranes, à partir de la flore fécale et vaginale maternelle, puis se constitue par le biais de l'alimentation et le contact avec l'environnement, pour se stabiliser vers l'âge de 2 ans.

Métagénome intestinal humain Ensemble des génomes des bactéries qui colonisent l'intestin de l'homme.

Métagénomique Discipline qui permet de déterminer la présence et la fréquence des gènes microbiens présents dans le microbiote intestinal.

Métagénomique quantitative Technique consistant à extraire la totalité de l'ADN fécal pour ensuite amplifier un grand nombre de séquences génétiques. Chaque séquence est plus ou moins amplifiée selon l'abondance ou la rareté du gène bactérien correspondant.

Métagénomique fonctionnelle Technique visant à identifier les gènes microbiens intestinaux impliqués dans une grande variété de fonctions, notamment le dialogue entre le microbiote intestinal et les cellules humaines.

Transcriptomique Science qui permet l'analyser des ARN codés par l'ADN du métagénome bactérien.

Protéomique Science qui permet l'analyse des protéines synthétisées par les ARN bactériens.

Métabolomique Science qui permet l'identification des métabolites (petites molécules) issus de l'activité des populations bactériennes du microbiote intestinal.

Probiotiques Microorganismes (bactéries, levures) qui, après avoir été ingérés vivants en quantité suffisante, exercent un effet bénéfique sur la santé.

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/03/23/flore-intestinale-le-cerveau-sous-influence_1674270_1650684.html

25 mars 2012

article publié par la Voix du Nord le 24 mars 2012

La méthode ABA désormais « recommandée »

samedi 24.03.2012, 05:32- L. D.

 La directrice, Mélissa Becquet (à gauche), au côté de la fondatrice du centre de Villeneuve-d'Ascq, le Dr Rivière.PH. CH. LEFEBVRE La directrice, Mélissa Becquet (à gauche), au côté de la fondatrice du centre de Villeneuve-d'Ascq, le Dr Rivière.PH. CH. LEFEBVRE

« On nous a tellement pris pour des fous ! »
Pour Vinca Rivière, la reconnaissance officielle par la Haute Autorité de santé (HAS) de ce pour quoi elle se bat depuis des années est une victoire. ...

 

Le rapport dit que la méthode ABA (Applied Behavior Analysis), d'approche comportementale, que Mme Rivière a ramenée des États-Unis, en France, en créant le centre Camus de Villeneuve-d'Ascq, est désormais « recommandée ». Menace de fermeture, bataille acharnée, avec l'appui des parents, pour exister. Guerre à l'université : ça y est, une licence existe. Et les critiques essuyées du type : « L'ABA, c'est du dressage pour chien. » Voilà ce qu'a été le combat de ce docteur en psychologie.

Alors, aujourd'hui, elle se réjouit. Et les parents aussi. La maman de Nicolas, 14 ans, a les yeux qui brillent quand elle raconte les progrès accomplis par son fils grâce à l'ABA. « Il ne parlait pas, ne savait pas se laver, n'était pas propre la nuit. Tout ça, il l'a appris rapidement. » Grâce à cette méthode qui sollicite en permanence l'enfant, avec des éducateurs toujours présents, et des récompenses à la clef. « On a vécu l'hôpital de jour. Outre qu'il m'a demandé si l'enfant était désiré, si la grossesse s'était bien passée, le pédopsychiatre estimait qu'il fallait attendre que Nicolas agisse de lui-même, qu'il fallait laisser venir le désir. Il ne progressait pas du tout. Aujourd'hui, Nicolas va à l'école, on a une vie sociale avec lui. Je suis persuadée que si on n'avait pas connu le centre, il serait en hôpital psychiatrique. »

Des moyens

Vinca Rivière et la directrice du centre citent des enfants qui n'ont plus besoin du centre car le handicap est présent mais ne s'exprime plus. Aux critiques malgré tout persistantes, Mme Rivière rétorque que ces méthodes ne sont pas non plus censées faire de miracles.

Et elle tempère sa joie à l'idéequ'il va falloir des moyens pour étendre les méthodes comportementales et éducatives, dont l'ABA. Car il faut former des spécialistes. « C'est une méthode scientifique, qui ne s'apprend pas avec trois heures de formation », prévient-elle. Par ailleurs, l'ABA est très gourmande en personnels. Or, elle le sait, pour avoir plus, il faut que l'approche psychanalytique ait moins. Mais pour l'instant, le rapport ne dit rien dans ce sens.

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/24/article_la-methode-aba-desormais-recommandee.shtml?utm_source=add_this&utm_medium=facebook&utm_campaign=partage#.T22UrgtS9Iw.facebook

25 mars 2012

article publié par la Voix du Nord le 24 mars 2012

Face à face - Deux perceptions du traitement de l'autisme

samedi 24.03.2012, 09:02- Recueilli par LD

Daniel Fasquelle contre l’approche psychanalytique du traitement de l’autisme / Pierre Delion, promoteur du Packing en France Daniel Fasquelle contre l’approche psychanalytique du traitement de l’autisme / Pierre Delion, promoteur du Packing en France

| SANTÉ |

L'approche psychanalytique : un scandale ! »

Daniel Fasquelle, député-maire UMP du Touquet, mène la lutte politique contre l'approche psychanalytique du traitement de l'autisme, ayant même déposé une proposition de loi en janvier visant à l'interdire.

 

De fait, il se « réjouit » de ce rapport qui n’irait néanmoins « pas assez loin ». Il regrette que la Haute Autorité de santé (HAS) n’ait pas conservé « la version initiale de son rapport où elle parlait de méthodes "non recommandées" et pas seulement "non consensuelles". Et ce car le lobby a fait pression sur la HAS et j’en ai la preuve. »

Selon lui, en l’état, « ils vont continuer leurs méthodes dont aucune n’a montré une quelconque efficacité. Mais je ne les lâcherai pas. »

Daniel Fasquelle plaide pour une réaffectation des moyens. Lui qui précise ne pas être parent d’enfant autiste – « Je ne fais que remplir mon rôle de député » – veut mettre fin à « un scandale ». Il a des mots très durs. En déposant sa proposition, il justifiait : « Il faut arrêter le massacre. » S’agissant du packing, il parle de « méthode barbare ».

Et justifie : « Je suis dur car ils traumatisent les mamans et les couples en mettant la responsabilité sur les parents. On en est là aujourd’hui en France ! On a pris un retard monstre. En Angleterre, il y a dix-sept fois plus d’autistes à l’université qu’en France. Et qu’on ne nous dise pas qu’il faut un mélange des méthodes. La leur est mauvaise car elle part d’un mauvais diagnostic : l’autisme n’est pas une psychose, un problème de relation mère-enfant. Mais un problème neurologique. »

 

« Une campagne calomnieuse »

Il est le premier promoteur du packing en France. Le professeur Pierre Delion, pédopsychiatre au CHRU de Lille, n’a pas souhaité directement nous répondre, vu le contexte sensible, a-t-il justifié. Mais circule sur Internet sa prise de position écrite à la suite des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). L’interdiction du packing, sauf dans son service dans le cadre d’un programme de recherche, est « une catastrophe pour les enfants autistes qui bénéficient du packing et leurs parents » (…) « Elle empêche gravement la réalisation de la recherche entreprise en soumettant les chercheurs concernés à un paradoxe difficile à dépasser puisqu’il oblige les chercheurs à demander à des parents l’autorisation d’inclure leur enfant dans une recherche visant à prouver l’efficacité d’une technique qu’elle interdit par ailleurs. »

 Il invoque un avis favorable du Haut Conseil de la santé publique, un autre du comité de protection des personnes. Et dénonce « une campagne calomnieuse et diffamatoire (…) orchestrée par des associations de parents (…) et s’en prenant bien au-delà du packing à la psychanalyse et à la psychothérapie institutionnelle ». Il dénonce enfin « une reprise des désinformations par des politiques pressés d’en découdre avec la pédopsychiatrie et une médiatisation trop partisane… »

Selon lui, la HAS « se disqualifie gravement » et « c’est toute la chaîne des décisions scientifiques qui est remise en question dans notre démocratie contemporaine. Cet état de fait ne pourra rester sans effets et sans suites. »

À l’instar du fondateur du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, dans L’Express : « Les psychanalystes vont entrer en résistance. »

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/24/article_face-a-face-deux-perceptions-du-traitement-de-l.shtml

25 mars 2012

article publié par la Voix du Nord le 24 mars 2012

Autisme : le Nord - Pas-de-Calais au coeur de la polémique

samedi 24.03.2012, 05:32- La Voix du Nord

Dans son rapport, la Haute Autorité de santé s'est déclarée opposée au packing. En revanche, la méthode ABA, pratiquée à Villeneuve-d'Ascq, est recommandée. PHOTOS MAX ROSEREAU ET CHRISTOPHE LEFEBVRE Dans son rapport, la Haute Autorité de santé s'est déclarée opposée au packing. En revanche, la méthode ABA, pratiquée à Villeneuve-d'Ascq, est recommandée. PHOTOS MAX ROSEREAU ET CHRISTOPHE LEFEBVRE
 

| SANTÉ |

Un rapport tel une bombe. Le 8 mars, la Haute Autorité de santé (HAS) a remis en cause une longue tradition française en désavouant l'approche psychanalytique dans le traitement de l'autisme. Depuis, le débat ne cesse de déchaîner les passions, avec en son coeur des acteurs régionaux. Il faut dire que ses enjeux vont bien au-delà de la maladie et posent de grandes questions.

 

> Ça concerne qui ?

Une personne sur 150 est autiste. Des enfants, mais plus encore des adultes. « Longtemps, on a très peu dépisté », justifie Olivier Masson, directeur du « très neutre » Centre ressources autisme régional (CRA). Les autistes seraient donc 20 000 dans la région. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas de plus en plus nombreux. Ou plutôt, « il n'y a pas d'épidémie. Mais vu qu'on dépiste plus et qu'on a élargi le terme, on en compte plus », précise M. Masson. Cela étant, même cette question fait débat. Le prix Nobel de médecine Luc Montagnier a soulevé mardi la polémique en parlant d'« épidémie » et en préconisant le traitement par antibiotiques. Position marginale.

> Que sait-on de l'autisme ?

« Une part génétique importante l'explique. Mais il ne faut pas exclure la dimension environnementale », explique Olivier Masson. « Tout le monde est à peu près d'accord là-dessus », affirme-t-il. Enfin, on en est moins sûr quand on entend le député-maire UMP du Touquet, Daniel Fasquelle, pourfendeur de l'approche psychanalytique : « La vérité, c'est que le cerveau n'est pas le même. Or, les psychanalystes expliquent l'autisme par une psychose, un problème de relation mère - enfant. » Si cette opposition est assez caricaturale, la dimension nature-culture du débat participe néanmoins de l'intérêt de beaucoup de professionnels et d'anonymes pour la question de l'autisme.

> Que dit le rapport ?

Que « les interventions fondées sur l'approche psychanalytique et la psychothérapie institutionnelle » ne sont « pas consensuelles ». Recommandant la mise en place d'un « projet personnalisé d'interventions adapté et réévalué régulièrement »... Des interventions fondées sur « une approche éducative, comportementale et développementale ». Une bombe dans le sens où, en France, l'approche psychanalytique, très influente chez les psychiatres, dominait jusqu'alors largement.

> Débat passionné

Écrire sur l'autisme, c'est la certitude de recevoir dès le lendemain une missive d'un camp ou de l'autre. Parfois des deux. Chacun ne se contente pas de renvoyer à l'autre l'inefficacité de son approche. La critique répandue (notamment chez les parents, constitués en associations) de la psychanalyse consiste à la décrire comme culpabilisant lourdement les mamans. Et celle des méthodes comportementales les décrit comme relevant du dressage. Or, selon Olivier Masson, « bon nombre de psychiatres, même formés à la psychanalyse, sont ouverts et utilisent des approches éducatives ». Quant au terme « dressage »...

> Pourquoi tant de tensions ?

Forte souffrance des familles, enjeux financiers importants, débat inné - acquis, politisation. La caricature veut même que l'approche psychanalytique soit de gauche et la comportementaliste de droite. Ensuite, des psychanalystes ont pu avoir des approches trop culpabilisantes. Et les parents s'impatientent. Car au pays de naissance du lacanisme, l'approche comportementale, très répandue dans les pays anglo-saxons, a eu bien du mal à se faire une place. Tellement attaquée dans son histoire, la psychanalyse a tendance à ne pas lâcher facilement un combat. Et les progrès de la génétique ont été tels qu'il n'est pas facile pour elle de céder si rapidement du terrain. Enfin, il y a la question de la prise en compte de la personne autiste. Doit-on à tout prix en faire quelqu'un de « normal » ? Se pose alors la question de l'acceptation de la différence dans notre société.

> Révolution ?

Le rapport n'interdit pas les approches psychanalytiques. Il ne décide même pas d'une réaffectation de moyens. En tout cas pas pour l'instant : « La psychanalyse va devoir apporter les preuves de son efficacité », décrypte Olivier Masson.

Ce contre quoi, depuis le rapport, certains se battent car ils ne sont pas favorables à, disent-ils, l'évaluation statistique. « Il faut qu'ils fassent cet effort. Et si les résultats ne sont pas bons, il faudra revoir la réaffectation des moyens. »

Crucial : le rapport préconise un taux d'encadrement d'un adulte pour un enfant à hauteur de 20-25 heures par semaine. Et il faut aussi former des soignants ou encadrants aux méthodes éducatives. Même s'il n'a pas force de coercition ou de loi, ce rapport ouvre un immense chantier. Dont on n'a pas fini de parler. •

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/24/article_autisme-la-region-au-coeur-de-la-polemiq.shtml

 

24 mars 2012

article publié dans Le Figaro.fr le 19 avril 2011

Schizophrénie : l'aide des cellules souches

Par Martine Perez Mis à jour le 19/04/2011 à 17:43 | publié le 13/04/2011 à 11:43
En transformant des cellules de la peau de malades schizophrènes en neurones, les chercheurs ont ainsi pu mettre en évidence sur ces cultures des troubles importants de la connection neuronale, mettant le doigt sur les mécanismes biologiques de la maladie. Crédits photo : GARETH WATKINS/REUTERS.
En transformant des cellules de la peau de malades schizophrènes en neurones, les chercheurs ont ainsi pu mettre en évidence sur ces cultures des troubles importants de la connection neuronale, mettant le doigt sur les mécanismes biologiques de la maladie. Crédits photo : GARETH WATKINS/REUTERS.

Des neurones fabriqués à partir de la peau de patients ont permis de découvrir les mécanismes de la maladie.

Une avancée considérable dans l'étude des maladies mentales vient d'être accomplie par des chercheurs de l'Université de Californie et du laboratoire Spring Harbor de New York qui ont travaillé avec des outils totalement inédits: des cellules de la peau de malades schizophrènes transformées en neurones. Ils ont ainsi pu mettre en évidence sur ces cultures des troubles importants de la connection neuronale, mettant le doigt sur les mécanismes biologiques de la maladie. Ils ont également testé des médicaments antipsychotiques sur ces cultures et montré que l'un d'entre eux améliorait les connections entre neurones. Grâce à ces travaux publiés mercredi sur le site de la revue Nature, une nouvelle ère s'ouvre dans la recherche en psychiatrie qui devrait déboucher sur une meilleure compréhension de ces maladies, trop longtemps considérées par certains psychanalystes comme la conséquence de mauvaises interactions «parents-enfants», et sur une meilleure évaluation des médicaments.

La schizophrénie, qui touche 1% de la population, survient en général entre 15  et 25 ans par des symptômes variables selon les patients: délires, hallucinations, repli sur soi, désocialisation. Malgré sa fréquence, et le fait qu'elle frappe une population jeune, les recherches restent insuffisantes. Depuis plus d'une décennie des travaux ont néanmoins permis de comprendre que cette maladie avait un support biologique très important avec des facteurs génétiques notables, associés à certains facteurs environnementaux (prise de cannabis, infections maternelles pendant la grossesse, traumatismes obstétricaux…). En l'absence de modèle animal, l'étude de cette maladie basée sur la génétique, l'imagerie et l'épidémiologie restait assez limitée.

L'équipe de Fred Cage connue pour ses travaux innovants sur les cellules souches, à mille lieues des maladies mentales, s'est intéressée à la schizophrénie selon une démarche totalement innovante. Les chercheurs ont d'abord prélevé des cellules de la peau de quatre malades schizophrènes. Grâce à certaines alchimies, ils les ont transformées en cellules souches pluripotentes, ces dernières étant transformées ensuite en neurones. Par le biais de cette magie biologique ultramoderne, des neurones spécifiques de chacun de ces malades ont pu être créés. Des neurones de personnes «témoins» en bonne santé ont été produits de la même manière.

Un outil irremplaçable

Les chercheurs ont examiné ces cultures et découvert que les neurones produits à partir des malades étaient différents de ceux issus de personnes saines. En particulier, ils développent bien moins de connections entre eux que les «normaux». Ils ont aussi mis en évidence des prolongements synaptiques moins développés chez les malades. Ils ont ensuite testé cinq différents médicaments utilisés dans la schizophrénie sur ces cultures et pu constater que l'un d'entre eux (la loxapine) améliorait les connections neuronales. Par ailleurs, l'analyse génétique a permis d'identifier 600 gènes dérégulés dans ces neurones, dont 25% avaient déjà été impliqués dans la schizophrénie antérieurement. Selon les auteurs, outre la compréhension de cette maladie, ces neurones fabriqués à partir de cellules souches issues de malades offrent un outil irremplaçable pour tester des médicaments et mettre en œuvre une «médecine personnalisée».

«Ces travaux sont passionnants, s'exclame le professeur Marion Leboyer (spécialiste de la génétique des maladies mentales, groupe hospitalier Chenevier-Mondor) qui s'indigne du manque de moyens dédiés en France à la recherche sur les maladies mentales, alors qu'elles sont si fréquentes et désespèrent les jeunes malades et leur famille. Nous avions aussi l'idée de ce type de recherche, mais pas suffisamment de financement.» Le professeur Marc Peschanski, spécialiste des cellules souches en France, estime important que cette voie de recherche s'attaque à la pathologie mentale, mais souligne que «ces résultats méritent une validation sur de plus grands effectifs».

http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/04/13/01008-20110413ARTFIG00669-schizophrenie-l-aide-des-cellules-souches.php

24 mars 2012

article publié dans 20 minutes.fr le 12 janvier 2012

L'Etat financera l'école ABA nantaise

Créé le 21/03/2012 à 04h31 -- Mis à jour le 21/03/2012 à 04h31
Roselyne Bachelot, hier à Nantes.

Roselyne Bachelot, hier à Nantes. L. Failler / 20 Minutes

Elle craignait de devoir fermer ses portes à la rentrée prochaine, faute de financements suffisants. L'école nantaise pour enfants autistes Les Petits malins pourra finalement poursuivre son activité. Venue observer par elle-même le fonctionnement de cette structure associative qui utilise la méthode d'éducation ABA, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, a en effet annoncé ce mardi que l'Etat verserait 710 000€ pour la pérennisation des cinq places actuelles aux rentrées 2012 et 2013 et la création de cinq places de plus à partir de 2014.

Méthode encore critiquée
« C'est un grand jour, commente, ému et surpris, Renaud Dupont, directeur des Petits malins. Notre école a ouvert en septembre 2011 grâce à l'énergie des parents, au soutien financier de sponsors et aux locaux prêtés par la ville. On accueille cinq enfants, âgés de 5 à 15 ans. Mais toutes les semaines, on reçoit des appels de familles désespérées cherchant une place en école ABA. » L'ABA est une méthode comportementale basée sur la stimulation par des exercices répétés. De plus en plus répandue à l'étranger, elle reste très critiquée en France par les défenseurs des méthodes psychanalytiques. « La Haute autorité de santé recommande désormais l'approche Aba, rappelle Renaud Dupont. J'ai vu mon fils atteint d'un autisme sévère réalisé ici en trois mois des progrès que je n'avais jamais vu dans les établissements spécialisés. Ma réponse aux critiques est là. »F.Brenon

http://www.20minutes.fr/article/901861/etat-financera-ecole-aba-nantaise

24 mars 2012

interview sur Europe 1 du professeur Luc Montagnier

L'homme du jour 13/12/2010 - 08:36

"Je ne peux plus faire de recherches en France"

Le Professeur Luc Montagnier se confie sur les recherches sur l'autisme qu'il mènera en Chine.

En duplex : Professeur Luc Montagnier, Codécouvreur du virus du sida et Prix Nobel de Médecine

Ecouter (8 minutes) => http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/L-homme-du-jour/Sons/Je-ne-peux-plus-faire-de-recherches-en-France-335285/

24 mars 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 23 mars 2012

Le président de SATEDI, Emmanuel Dubrulle, a souhaité apporter des précisions suite à la tribune de Gabriel Bernot publiée par Le Monde le 21 mars 2012 et dont nous nous étions fait l’écho hier.

Mesdames messieurs, je souhaites brièvement répondre à la tribune de Gabriel Bernot qui a
été mentionné comme membre de SAtedi dans le texte « Gabriel Bernot « Moi, autiste, face à la
guerre des lobbies » dont le titre original était en réalité « Autisme : deux lobbies pour un
jackpot ? » Ce texte a subit d’après l’intéressé des modifications inopportunes de la part de la
rédaction du journal Le Monde.
Détail qui n’est pas anodin, il m’affirme qu’il n’avait pas mentionné son appartenance à
SAtedi. Dans les faits Gabriel Bernot est bien membre Adhérent mais il ne fait plus partie du
comité directeur de cette association et n’en est pas non plus un porte parole.

Si je ne récuse pas totalement ce texte , je ne suis pas non plus entièrement d’accord avec son
contenu qu’il convient de nuancer et remettre dans un contexte qui n’est pas clairement
explicité par ce même texte, faute de place. L’association SAtedi a donc été mise devant le fait
accompli et à son insu. Je ne vais cependant pas blâmer Gabriel Bernot qui a des sensibilités
différentes des miennes, je tiens à les relire avec vous et les reformuler si ce dernier le permet.
La question qu’il pose c’est – est ce que les approches maintenant prônées par le rapport HAS
sont réellement des approches permettant le progrès ? Est-ce qu’elles ne recueilleraient pas
plutôt les lauriers d’un développement type qui s’avérerait « normal » pour un autiste pour
autant qu’on le laisse pas sans une éducation guidée par une pédagogie had-oc. A question
complexe, réponse complexe que je ne saurai pas résumer en deux lignes.
L’autre question : le système français ne s’est-il pas fourvoyé en privilégiant dans un premier
temps le médico-social au lieu d’un système éducatif, avec une véritable pédagogie dédiée à
ces enfants affranchies de postulats en matière de théories de l’apprentissage qui sont
aujourd’hui dépassés ?
Il y a un risque de faire du surplace, l’HAS qui a pourtant réalisé un travail énorme auquel je
rend hommage, a en effet posé les mauvaises questions induisant des réponses « correctes »
mais qui dans la pratique iront droit dans le mur. La politique de l’éducation en France et en
particulier celle dédiée aux autistes devrait être plus cohérente, il y aura encore des travaux de
longue haleine à mener.

Les initiatives en matière de scolarisation des autistes sont pauvres : CLISS, AVS (pas
toujours bien formés ni valorisés) ainsi que des projets locaux initiés par les associations de
parents main dans la main avec des professionnels.

Pour beaucoup d’autistes ce qu’il faut avant tout c’est une pédagogie qui leur soit adaptée
mais, encore faut-il qu’elle existe, je ne connais pas l’heureuse élue parmi celles qui existent -
ce qui est bien plus facile à constater qu’à résoudre à l’échelle d’un pays qui au demeurant n’est
pas le mien, je vis en Belgique. Chez nous nous avons un réseau spécialisé d’enseignement, de
vraies écoles pour les handicapés dont font partie dans une large proportions les personnes
avec TSA. Des écoles de ce type ne sont peut-être pas la solution à copier, mais cela peut
servir de base de réflexion.
Si dans mon cas il n’a pas été nécessaire de recourir à cet enseignement qui tient pourtant
structurellement compte du handicap de l’élève, cela a été bel et bien le cas pour mon jeune
frère, et il est pour moi un rappel constant que si il y a des jeunes qui ont eu un parcours
comme le mien, il ne faut pas oublier ceux qui sont comme lui.

Emmanuël DUBRULLE – Président de SAtedi.

http://www.soutenonslemur.org/2012/03/23/precisions-du-president-de-satedi-emmanuel-dubrulle-suite-a-la-tribune-du-journal-le-monde/

23 mars 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 23 mars 2012

Le chant des Non-Psykktisans

 

Le chant des Non-Psykktisans

Hervé Bokobza, psychanalyste avant d’être psychiatre, fondateur du Collectif des 39,dont je vous laisse admirer la prose sur le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, a publié dans l’Express un article profondément révoltant: Autisme: « Les psychanalystes vont entrer en résistance ».

Je n’entrerai pas dans les détails, cet article me donne envie de vomir.

Je dirais simplement à ce monsieur que c’est fantastique d’avoir un enfant autiste quand on peut l’éduquer et lui donner les clés comportementales pour se développer, différent parmis les autres.

Ce n’est pas l’horreur, certainement pas. L’horreur c’est de laisser, lorsque l’on est médecin psychiatre, des enfants sans prise en charge efficace de leur autisme, des familles croire que l’on est le docteur, celui qui sait, alors que l’on est un ignorant, incapable de remise en question, et qui ne prend pas la peine de se tenir au courant des approches, pourtant diverses, utilisées mondialement hors des frontières hexagonales. Par simple dogmatisme psychanalytique.

Monsieur Bokobza dit que nous ne sommes qu’une petite vingtaine de forcenés à passer notre vie sur internet pour contester la psychanalyse, mais engage malgré tout ses collègues à entrer en résistance (quelle bravoure!).

Nous voudrions par cet action d’une part le soutenir dans sa guerre contre les familles d’enfants autistes, mais aussi lui signifier que, systématiquement, une armée de crocobics se lèvera et dira son mécontentement dès lors que nous serons bafoués.

Nous ne défendons ni un dogme ni un bifsteack, nous défendons les vies de nos enfants, de leurs fratries, de nos familles. C’est pour cela que nous sommes invincibles.

Voici donc un chant de Résistants (les vrais, ceux-là), remis à la sauce autistique. Nous nous sommes bien amusés à le faire (comme quoi, nous ne vivons pas dans le Rocky Horror Picture Show).

Opération Autisme Infantile

Nous vous invitons à l’envoyer au Centre Psychologique où Monsieur Bokobza est médecin directeur, le Centre Psychologique de St Martin de Vigognoul, en passant par leur formulaire de contact que vous trouverez ici:

http://www.centrepsychotherapique.com/contactnf.htm

Nous vous invitons aussi à ajouter en commentaire ce lien sur l’article de l’Express ici:

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/autisme-les-psychanalystes-vont-entrer-en-resistance_1094612.html

Enfin, les commentaires sont souvent fermés sur le blog Collectif des 39, mais j’en ai trouvé un ouvert ici (il faudra vous connecter pour laisser un commentaire en donnant un mot de passe et une adresse e-mail):

http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=3153&cpage=1#comment-3816

Bref, il y a de quoi s’amuser.

Pour les amateurs de karaoké, voici les paroles:

Le chant des Non-Psykktisans

Psykk, entends-tu la fin de ta profession qu’on piétine?
Psykk, entends-tu les cris de joie de nos gosses qu’on libère?
Ohé! Les parents, et tous les intervenants, c’est la fête.
Ce soir, les psykk sauront que c’est là l’heure de leur retraite.

Assaillez sans relâche de dossiers toutes les MDPH!
Insistez, exigez, que votre enfant à l’école ait sa place!
Ohé! Les orthos, plastifiez vite vos pictos, pour le PECS!
Ohé! Psykk, vraiment on s’en contrefiche si on vous vexe!

C’est nous qui ôtons les draps froids du packing sur nos gosses!
Les ateliers contes et la pataugeoire qui les cabossent!
Il est des pays où les enfants autistes sont intégrés!
Mais ici, eux vois-tu, ils sont enfermés, drogués, et brimés.

Ici les parents savent ce qu’ils veulent pour leurs gosses.
Psykk, toi qui tombes, on ne veut plus personne pour prendre ta place.
Demain, ABA, TEACCH et PECS seront légion, car on milite.
Foncez, les parents, le bonheur de vos enfants est en route.

Ami, entends-tu les cris rauques des psykk que l’on jette?
Ami, entends-tu les progrès de ton enfant qu’on éduque?

Et surtout, n’oubliez pas les paroles!

http://autismeinfantile.com/prise-en-charge/equipe-therapeutique/psychanalyse/le-chant-des-non-psykktisans/#comment-22780

23 mars 2012

article publié dans Médiapart le 23 mars 2012

LE MONDE ET L’AUTISME : INFORMER OU MANIPULER ?

 

Ce billet a été écrit suite à plusieurs articles du journal Le Monde sur le thème de l’autisme et des récentes recommandations de la HAS sur le sujet. Suite, en particulier au plus récent d’entre eux « Moi, autiste, face à la guerre des lobbies », paru le 21 mars.

 

ENTRE PARTI-PRIS ET CONTRE-VÉRITÉS

Ce dernier article est, comme l’indique son titre, l’œuvre d’une personne qui se présente comme « autiste ». En l’ayant publié, Le Monde en rend la critique d’autant plus pénible ; mais au-delà de la gêne éprouvée face au style très « auto-centré » et à la fatuité un peu ridicule de certaines formulations [1], on ne peut manquer d’y relever un grand nombre de contre-vérités et d’affirmations péremptoires.

Intéressons-nous par exemple seulement à ce paragraphe : « La Haute Autorité de santé (HAS) a publié le 8 mars un texte influencé par le lobby anti-psychanalyse, qui affirme impossible notre réussite en visant à imposer des "interventions globales précoces" aux enfants comme ceux que nous étions. En réalité, derrière une façade d'"approche éclectique et diversifiée", ces interventions consistent en un conditionnement comportemental intensif de l'enfant à mimer des compétences. Un postulat incontournable du comportementalisme est la non-pertinence des phénomènes mentaux : il refuse donc de stimuler les compétences intellectuelles de l'enfant, lui fermant la porte d'un avenir décent. »

Si tant est que la première phrase ait un sens, le rapport, consultable ici, n’affirme nulle part « impossible (la) réussite (des autistes) ».

Quant aux deux autres phrases, elles trahissent surtout l’ignorance crasse de l’auteur à propos des TCC, sur lesquelles il n’a visiblement que des idées reçues [2]. Comment affirmer, en effet, que les interventions se réclamant de ces méthodes consistent à « mimer des compétences » et qu’un de leurs « postulat(s) » est la « non-pertinence des phénomènes mentaux » (si tant est, là encore, que cette expression ait un sens) ?

On pourrait aisément objecter à l’auteur qu’au-delà de ses jugements personnels, le dossier des études portant sur l’efficacité des TCC dans le domaine de l’autisme est étoffé (voir par exemple les deux revues Cochrane ici et ), alors que celui de la psychanalyse reste désespérément vide [3]. Et que l’efficacité des interventions TCC est donc un fait, même si, un peu à la manière d’un « expert » qui nous expliquerait que le Titanic n’a pas coulé parce que « c’était impossible », notre auteur cherche à nous expliquer pourquoi elles ne devraient pas « marcher ».
On pourrait, en d’autres termes, lui rappeler qu’en science, le monde des faits prime sur le monde des idées.

Mais surtout, si, comme moi, Le Monde avait pensé à l’interroger, le Pr. Scania de Schonen aurait répondu ceci (en majuscules : souligné par moi) : « Les techniques comportementales ne sont efficaces que PARCE QUE LES ACTIVITES MENTALES DE L'ENFANT AVEC AUTISME SONT MOBILISABLES. Par exemple quand on enseigne à un enfant avec autisme à faire une action en réponse à une situation, on veille à ce que cette action SE GENERALISE A D'AUTRES SITUATIONS PERTINENTES ET S'ADAPTE EN FONCTION DES VARIATIONS DE CES SITUATIONS. Concrètement, on change donc une ou deux fois la situation (parfois plus), on aide à adapter l'action, puis on fournit d'autres situations plus ou moins semblables, et on vérifie que l'enfant généralise ce qu'il a appris aux situations pertinentes et ne généralise pas aux situations non pertinentes. Cette généralisation IMPLIQUE QUE L'ENFANT RECONNAIT LES DIVERSES SITUATIONS COMME AYANT DES POINTS COMMUNS et qu'il détecte les aspects de son action qu'il faut modifier pour s'adapter. Cela s'appelle de la catégorisation et peut se faire a des niveaux DE PLUS EN PLUS ABSTRAITS. Autrement dit, L'INTERVENTION COMPORTEMENTALE S'APPUIE SUR LES ACTIVITES MENTALES sinon elle n'aurait jamais obtenu aucun résultat. Penser aussi à ce qu'il faut que le très jeune enfant comprenne dans les situations où on lui enseigne a diriger son attention vers autrui. IL NE SERVIRAIT A RIEN D'ENSEIGNER A FAIRE ATTENTION DANS UNE SEULE SITUATION ET A UNE SEULE PERSONNE (cela serait du dressage).
Il me semble que ces processus de généralisation déclenchés, mais non créés (car le processus de généralisation fait partie des facultés de l'enfant), par la technique d'enseignement montre bien qu'il ne s'agit pas d'un dressage. »

La position choisie par Le Monde relève donc largement du parti-pris.

TOUS LES AUTISTES SONT TITULAIRES D’UNE THÈSE DE DOCTORAT !

TOUS ? NON : SEULEMENT CEUX QUI ONT EU LA CHANCE D’ÉCHAPPER À ABA !

C’est d’autant plus préoccupant que le journal n’en est pas à son coup d’essai. Le Monde, qui a toujours défendu la psychanalyse au-delà de toute raison, se trouve sans doute aujourd’hui, face aux remises en cause « multimodales » [4] dont elle est l’objet et que, tout à son aveuglement, il n’a pas du tout anticipées, dans une situation classique de dissonance cognitive. Il est naturel qu’il cherche à la réduire, mais les lecteurs doivent savoir que ceci a lieu au détriment de la qualité de l’information.

Comment par exemple ne pas être interloquéspar la façon dont Le Monde avait, quelques jours auparavant, instrumentalisé les positions de Laurent Mottron ? Le journal avait en effet titré « Autisme : une mise en garde contre la méthode ABA » un article du chercheur canadien. Le Monde ayant choisi de traiter le problème de la controverse actuelle (à propos de l’autisme) avec une grille de lecture « guerre des psys – comportementalistes vs. psychanalystes », un tel titre laissait penser que Laurent Mottron était favorable à l’approche psychanalytique… alors qu’il n’en était rien, ce que l’intéressé précisait… dans l’article lui-même ! On a beau se dire qu’en matière de « tromperie par le titre », les défenseurs de la psychanalyse avaient de « glorieux » précédents [5], il est à craindre qu’avec de tels procédés, le lecteur pressé ait tôt fait de penser que tous les autistes sont (ou pourraient, que dis-je, devraient être) tous titulaires d’une thèse de doctorat… à l’exception bien sûr de ceux qui ont eu la malchance d’avoir des parents qui leur ont imposé des méthodes comportementales ! 

Comme si cela ne suffisait pas, l’article en rajoute encore dans la culpabilisation des parents en accusant ceux qui recherchent ces méthodes (au prix, faut-il le rappeler, d’un véritable parcours du combattant dans notre pays) de vouloir des « enfants parfaits ».  On trouve ainsi cette phrase où l’auteur semble content de lui en comparant la situation des autistes à celles des sourds : « Les implants cochléaires, outre qu'ils répondent au « désir d'enfant parfait » des parents d'enfants sourds, favorisent les intérêts des chirurgiens ORL ». Notre autiste thésard devrait réfléchir au fait que dans une société fondée sur le profit, des intérêts vont forcément être « favorisés », quelle que soit la valeur de la méthode utilisée. Si des parents (parce qu’ils veulent un enfant « imparfait » ?) consultent un psychanalyste, ils vont « favoriser son intérêt » : en quoi ceci nous dit-il quelque chose sur la validité de telle ou telle méthode ?

Le jour où Le Monde décidera, sur ce sujet, d’informer ses lecteurs au lieu de les manipuler, il lui sera loisible d’interroger quelques parents incriminés. Voici quelques réactions, glanés sur un célèbre « réseau social », qu’il pourrait alors recueillir, permettant ainsi aux lecteurs en question de percevoir d’autres enjeux :

« C'est toujours blessant de lire que chercher à éduquer avec des méthodes qui nous semblent adaptées, c'est dresser ! »

« C'est la dialectique habituelle de certains Asperger qui ne se rendent pas compte que beaucoup d'autistes n'ont pas la chance de pouvoir s'exprimer verbalement dès le plus jeune âge... »

« Oui il est très blessant cet article. Enfin, c'est ainsi que je le ressens et mon petit Martin est loin d'avoir la capacité verbale et l'autonomie qu'a sûrement cette personne et que je souhaite à tous. C'est très dur d'être égoïste comme ça ! »

« Il me semble en plus que nous sommes plus dans le "désir" d'apporter le mieux possible à nos enfants plutôt que des parents dans un désir d'enfant parfait" (sic). D'autant que je n'entends pas bien cette expression, qui est pour moi pur fantasme... »

« Le Monde a déniché un gars pour mettre dos à dos les psychanalystes et les parents, comme si nous étions en présence de deux forces équivalentes. »

« Et si je suis né avec une jambe trop courte, une prothèse qui m’aide à marcher fait de mes parents des frustrés de l’enfant rêvé parfait et les complices des orthopédistes qui en vivent ? »

Que dire de plus ? Rien. Ou plutôt si, une dernière chose « avec Internet, nous pouvons tout à fait nous passer du Monde pour avoir une information de qualité. Et c’est tant mieux ! »

 

NOTES :

[1] comme par exemple « notre expérience montre » ou ces « théories dont nous avons démontré l'invalidité » : on peut se demander sérieusement qui est ce mystérieux « nous » et dans quelle revue scientifique à comité de lecture on peut trouver ce qu’il a « démontré » ; 

[2] Il est vrai qu’il en est de même de la collaboratrice (et, pour ainsi dire, responsable de la rubrique « psychanalyse ») du journal,  Elisabeth Roudinesco ; ainsi, dans un article où elle se réjouissait de la mise à l’index du rapport de l’Inserm (de 2004, sur l’évaluation des psychothérapies, rapport qui concluait, pour faire court, à l’inefficacité de la psychanalyse) par le ministre Douste-Blazy, on pouvait lire : « A vouloir médicaliser à outrance l’existence humaine, on tombe dans le ridicule comme le font certains comportementalistes qui prétendent guérir des phobies en trois semaines en obligeant un patient qui redoute les araignées à plonger sa main dans un bocal rempli d’inoffensives mygales » !!!

[3] Sans compter, on l’oublie trop souvent, qu’un élément est déterminant dans l'évaluation d'un traitement : l'acceptabilité. Manifestement les familles n’acceptent pas (ou plus) la psychanalyse.

[4] au sens où ces remises en cause viennent de champs aussi divers que la psychologie, la neurologie, l’histoire, la sociologie, l’ethnologie…

[5] Les décideurs culturels hexagonaux sont, pour la plupart, dans un tel état de sidération lorsque la psychanalyse est l’objet de critiques qu’ils essaient par tous les moyens de les cacher. Ainsi, lorsqu’ils ne peuvent empêcher la parution en français d’un ouvrage étranger critique sur la psychanalyse, certains tentent parfois d’en atténuer la portée en modifiant considérablement son titre. C’est comme cela que l’ouvrage Freud, Biologist of the Mind, Beyond the Psychoanalytic Legend de Frank Sulloway* est devenu Freud, biologiste de l’esprit**. La mention « au delà de la légende psychanalytique » a mystérieusement disparu. Quant à Why Freud Was Wrong : Sin, Science and Psychoanalysis de Richard Webster***, il s’est mué en Le Freud inconnu, l’invention de la psychanalyse****. Pas question de laisser celui qui ne verrait que les titres associer « psychanalyse » et « légende » ou imaginer que Freud a pu se tromper !
C’était en tous cas la situation qui a longtemps prévalu, même si, dans les 10 dernières années, elle a un peu évolué, la psychanalyse perdant inexorablement de son pouvoir (voir « 10 ans de science et de liberté d'expression face à la psychanalyse »).

* New York, Basic Books, 1979.

** Fayard, 1981.

*** New York, Harper Collins / Basic Books, 1995.

**** Exergue, 1998.

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-louis-racca/230312/le-monde-et-l-autisme-informer-ou-manipuler

23 mars 2012

information publiée sur le portail du gouvernement

Le 2 avril a lieu la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Elle vise à informer le grand public sur ce trouble envahissant du développement (TED). À cette occasion, zoom sur le plan Autisme 2008-2011 mis en place par le Gouvernement.



L'autisme est une réalité, le handicap touche 1 personne sur 150 dans le monde. En dix ans, le taux de prévalence des naissances est passé de 1 pour 2000 à 1 pour 150. La France compte 430 000 personnes atteintes d'autisme, dont 108 000 enfants. Le plan Autisme 2008-2011, mis en place par le Gouvernement, met l'accent sur l'augmentation des capacités d'accueil en établissements et services, sur la diversification des méthodes de prise en charge et sur le dépistage précoce.

La Journée internationale de l'autisme, via ses nombreuses manifestations, est l'occasion de mettre en lumière ce trouble envahissant du développement (TED) dont le grand public n'a qu'une connaissance approximative.

Un sondage pour Autisme France et Autistes sans frontières sur la "Connaissance et la perception de l'autisme" révèle que cette maladie d'origine neurobiologique est encore largement associée à un handicap mental tant auprès du grand public que des médecins alors que le document sur l'état de connaissance de l'autisme et des TED, publié en janvier 2010 par la Haute Autorité de santé (HAS), souligne "le consensus de plus en plus large sur la nature neurodéveloppementale des TED."

Autre enseignement du sondage, pour une majorité de personnes, "le repli sur soi et l'impossibilité de communiquer avec son entourage" constituent les principaux symptômes des personnes autistiques. Cette vision partielle du handicap est préjudiciable à un dépistage fiable permettant de garantir aux enfants autistes une prise en charge adaptée et efficace. Dépister, c'est le thème de la campagne lancée, ce 2 avril, par Autisme France et Autisme sans frontières.

 

Photo : Philippe Huguen/AFP
Photo : Philippe Huguen/AFP

La Haute Autorité de santé (HAS) a insisté sur l'importance de la précocité du dépistage et du diagnostic. L'amélioration du diagnostic est la pierre angulaire du plan Autisme 2008-2011.
Lire l'article


Photo : Béatrice Bolling
Photo : Béatrice Bolling

Intégrer les enfants autistes en milieu scolaire ordinaire reste un objectif prioritaire des pouvoirs publics, toutefois le large spectre des troubles des enfants atteints par la maladie ne permet pas d’établir une unique solution éducative pour tous. Des structures adaptées existent.
Lire l'article


Photo : Philippe Huguen/AFP
Photo : Philippe Huguen/AFP

Aba, Teacch, Pecs, autant de sigles pour autant d'approches de prise en charge de l'autisme. Mais si les méthodes diffèrent, l'objectif est commun : donner toutes les chances à l'enfant d'acquérir les comportements relationnels et sociaux. Une volonté des familles et des associations prise en compte dans le plan Autisme 2008-2011.
Lire l'article

http://www.gouvernement.fr/gouvernement/journee-internationale-de-sensibilisation-a-l-autisme-mieux-connaitre-la-maladie

23 mars 2012

article publié dans La dépêche.fr le 21 mars 2012

Publié le 21/03/2012 09:11 | La Dépêche du Midi

Agen. Deux journées pour changer le regard sur l'autisme

santé

Depuis sa création, l'association « Planète Autisme », présidée par la sympathique Laurence Franzoni, s'emploie à faire connaître précisément l'autisme et ses troubles apparentés en organisant de nombreuses conférences et différentes formations. L'association s'occupe aujourd'hui de plus de 30 enfants et propose au quotidien une prise en charge « psycho-éducative », qui reste selon la vice-présidente Nathalie Bongibault « le cœur de son activité ».

L'année 2012 est une année particulière pour l'association puisque le gouvernement a attribué à l'autisme le label de « grande cause nationale». Une bonne nouvelle pour «Planète autisme» qui veut en profiter pour sensibiliser l'opinion.

Recevoir pour agir

Plusieurs manifestations sont prévues à la fin du mois. Le 30 mars, à 20 h 30, une table ronde « Quand la science dépasse les pratiques » est ouverte au public à la faculté du Pin. Plusieurs intervenants de qualité comme la sénatrice Valéry Létard, la neuropsychologue Evelyne Arti, le vice-président de l'ARAPI Patrick Chambres ou le psychologue du CERESA Jean-Baptiste Debray livreront leurs analyses éclairées.

Le lendemain, de nombreuses animations seront proposées. Une tombola est organisée au Géant Casino de Boé tandis que de nombreux ateliers de cirque et de maquillage prendront, de 14h à 17h, leurs quartiers place Wilson. Une bonne occasion de soutenir l'association, «qui lutte en permanence pour trouver des fonds» .

Tous concernés

Dans la soirée, un magnifique spectacle intitulé « Le Bal des pompiers » est organisé au théâtre Ducourneau par le Rotary Club Agen Garenne. L'humoriste Laurent Savard y présentera dès 20h30 un one-man-show « rempli d'humour et d'émotion» sur l'autisme, étant lui-même père d'un enfant atteint de ce handicap. Le spectacle, encensé par la critique, vise à interroger le public sur le concept de «différence» tout en mettant le feu à certains préjugés qui n'ont pas lieu d'être.

Laurence Franzoni espère que ces différents événements aideront à changer le regard sur l'autisme « qui est un handicap et non pas une maladie ». Aujourd'hui, « plus d'un enfant sur 100 est atteint d'autisme, c'est énorme. Il faut faire évoluer les mentalités ». Un avis partagé par Jean-Paul Nouhaud, le président du Rotary Club, qui attend des Agenais qu'ils se déplacent en nombre pour montrer leur soutien, «car nous sommes tous un jour ou l'autre touchés par la différence». C.G

http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/21/1311389-deux-journees-pour-changer-le-regard-sur-l-autisme.html

23 mars 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 19 mars 2012

Communiquer et apprendre avec le support des pictogrammes

Lorsqu’un enfant est non-verbal comme Camille, le support des pictogrammes peut être un tremplin vers une communication verbale (et une communication communément partagée), ainsi que vers les apprentissages.

Faire le choix de la communication alternative, ce n’est pas renoncer à faire parler l’enfant. Au contraire, c’est lui donner des outils pour étayer sa pensée visuelle.

Temple Grandin a précisément écrit:

« Ma pensée est entièrement visuelle. Si je dois me souvenir d’un concept abstrait, je « vois » dans ma tête la page du livre ou mes notes et je « lis » les informations qui s’y trouvent. Je me souviens très peu de ce que j’entends sauf si c’est quelque chose qui me touche sur un plan émotionnel ou si je peux m’en former une image visuelle. Pour réfléchir à un concept abstrait, comme celui des relations humaines, je me représente les relations entre les gens comme une porte coulissante en verre qui doit être ouverte doucement pour ne pas voler en éclat. »

La communication alternative, c’est aussi donner les moyens d’interagir avec son environnement et de participer au dialogue. J’ai entendu récemment: « Mais Camille se fait bien comprendre… ». Alors pourquoi s’embêter avec des images? C’était le message implicite de l’interlocuteur. C’est vrai: peut-être Camille sait-elle se faire comprendre par des gestes dans certaines situations, en tirant l’adulte vers l’objet convoité (communication expressive), mais est-ce une solution à terme? Lorsqu’on ne la connaît pas, peut-on dire que l’on a compris sa demande? Je n’en suis pas si sûre. Et à l’âge adulte, si elle ne parle pas, acceptera-t-on ce comportement que l’on jugera probablement inadapté?

Alors, c’est vrai, c’est fastidieux tout ça:

  • les images à chercher sur le net, à adapter pour la compréhension de l’enfant,
  • la banque de pictos colossale à réaliser,
  • associé au fait qu’il faut noter le mot dessous (en majuscule et peut-être aussi en minuscule) pour permettre à l’enfant d’associer l’image et le mot correspondant,
  • sans parler du découpage des vignettes, du velcros à coller et relier, des panneaux, classeurs, affichettes, séquence de tâches à personnaliser!

Bref, un boulot à plein temps et un véritable atelier à la maison!

Mais bon, l’accès à la communication et à l’éducation, c’est un droit et un devoir pour tous. C’est respecter la personne, et lui permettre de trouver sa place parmi les autres.

Je me souviens de la première formation que j’ai suivie sur « l’Autisme et les stratégies éducatives » et de l’intervenant d’EDI Formation qui rappelait combien le support visuel (écrit et imagé) était important pour toute personne. À titre d’exemple, qui n’a pas besoin d’un agenda à consulter pour se rappeler d’un rendez-vous? D’une liste de courses lorsqu’il se rend au supermarché? D’un document affiché sous Powerpoint pour mieux comprendre un concept, une théorie, une idée lors d’une formation?

Parce que l’image, le pictogramme, vaut mille mots. C’est précisément ce que j’ai retenu à l’issue de la formation, parmi d’autres choses:

  • L’image ou l’information codifiée est un support à la compréhension d’une tâche, d’un événement, d’une situation sociale, d’une émotion… Elle permet d’éviter, d’anticiper, ou de réguler des comportements défis. J’ai récemment investi dans le logiciel Les Pictogrammes 2 qui présente un répertoire de données bien fourni, et des outils-modèles très sympas comme la valise à solutions pour amener l’enfant à trouver un comportement alternatif face à une situation problème ou l’écriture de mini-scénarios sociaux.
  • L’image offre des repères dans le temps (prévisibilité, aide aux transitions) et l’espace, et aide à mettre les événements en perspective. Par exemple, sous la forme d’un emploi du temps où l’enfant peut manipuler les images des lieux où il va aller, d’une tâche à venir ou achevée, d’une personne à nommer… Personnellement, je l’ai acheté à Autisme et Apprentissages car le coût était très raisonnable, puis j’ai photographié toutes les personnes de notre entourage et les lieux ressources de Camille pour le personnaliser. Dessous, j’y ai accroché trois pochons (fabriqués par mamie) classés par catégories: personnes, objets, lieux (et hop, une activité d’apprentissage sur la catégorisation ajoutée, mine de rien!).
  • Le pictogramme permet de comprendre, d’identifier et d’exprimer un besoin, une émotion, un état… et un échange d’informations entre deux personnes. Une échelle de douleur peut permettre à l’enfant, l’adolescent, l’adulte, d’expliquer physiquement ce qu’il ressent et de mieux appréhender une situation. De même, un tableau de tri d’activités (deux à trois propositions) permet à l’enfant de gérer un temps libre. J’ai téléchargé les tableaux de choix et de temps (maintenant – après; puis maintenant, ensuite, après) sur le site de E-Learning. Ils sont épurés et simples.
  • Le pictogramme aide à créer des mises en scène pour encourager la communication, et, par la suite, la spontanéité de la communication. Je me souviens du premier pictogramme utilisé par la psychologue dans son cabinet pour amener Camille à demander à aller aux toilettes, mais surtout du ton de voix exagérément enjoué. « Tu veux aller aux toilettes? D’accord! Donne-moi l’image. » (main ouverte et tendue)
  • Le pictogramme aide à la personne à fonctionner de façon plus autonome.
  • Il donne du temps à la personne pour traiter l’information.
  • Le pictogramme peut, par la suite, pour les personnes verbales et non-verbales, soutenir la mémorisation de la structure de la phrase et de son contenu.
  • L’image permet à l’enfant d’entrer progressivement dans les apprentissages:
    • de la discrimination visuelle et de la pré-lecture
    • de la lecture (avec image correspondante associée)
    • en émettant des consignes visuelles (juxtaposition d’images représentant des séquences, comme les exemples d’activités présentées dans le Task Galore (AFD Edition)…

N’oublions pas: une personne autiste ou TED, est 90% visuelle et 10% auditive!

http://autismeinfantile.com/prise-en-charge/methodes/pecs/communiquer-et-apprendre-avec-le-support-des-pictogrammes/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A%20AutismeInfantile%20%28Autisme%20Infantile%29

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