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"Au bonheur d'Elise"
6 avril 2012

article publié dans lamontagne.fr le 6 avril 2012

Auvergne > Saint-Rémy-sur-Durolle 06/04/12 - 05h54
Une jeune autiste du Puy-de-Dôme aurait été maltraitée dans un centre lillois

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La plainte d'un Puydômois auprès de l'Agence régionale de santé a déclenché une enquête sur un centre du Nord-Pas-de-Calais spécialisé dans la prise en charge des enfants autistes. Le rapport vient d'être rendu, il est accablant.
Cécile Bergougnoux

Vic et Lili, deux soeurs autistes, ne sont pas des inconnues dans le Puy-de-Dôme. Pendant deux ans, entre 2006 et 2008, à Saint-Rémy-sur-Durolle, leurs parents, Fernando et Marie-Laure Ramos, ont mobilisé les énergies autour d'elles.

Jusqu'à trente-huit bénévoles par an se sont relayés huit heures par jour pour qu'elles progressent dans le cadre d'un programme éducatif intensif. Olivier Merle et Mohamed Abouda sont, entre autres, les parrains de l'association " Pour Vic et Lili ".

 

Et puis, la prise en charge est devenue trop lourde. La famille déménage dans le Nord-Pas-de-Calais pour faire entrer les filles au centre Camus à Villeneuve-d'Ascq, le seul en France qui pratique la méthode comportementale ABA (pour applied behavior analysis). Lui aussi est très connu. L'acteur Francis Perrin a largement contribué à sa renommée. Son fils y est pris en charge. Aujourd'hui, une plainte de Fernando Ramos jette le centre Camus dans la tourmente. Le rapport d'enquête, suite au signalement du Puydômois à l'Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais, et remis fin février, conclut que ce centre présente des " dysfonctionnements " constituant " des facteurs de risques de maltraitance susceptibles d'avoir des répercussions sur les enfants accueillis " (*). Alicia a 8 ans, est rentrée en Auvergne, avec sa famille, il y a dix mois, " traumatisée " décrit son père. Interview.

Comment étaient prises en charge Victoria et Alicia au centre Camus ? Sur vingt et un enfants, dix cumulaient le centre Camus et l'école Camus. Dont Victoria, 9 ans aujourd'hui, en CE1. Alicia, scolarisée cette année en moyenne section de maternelle, n'avait que trois demi-journées à l'école et passait le reste du temps au centre.

Alicia était la plus jeune, le plus âgé avait 12 ans. La prise en charge est normalement intensive avec l'ABA, un ou deux intervenants par enfant supervisé par un psychologue. Ils travaillent tout, de l'alimentation – Alicia ne mangeait que des petits pots mixés – aux comportements, jusqu'à la compréhension des règles sociales…

Ont-elles progressé? Oui. Pour Alicia, le programme alimentation a été un réel succès.

Quand vous êtes vous aperçu que quelque chose n'allait pas? Au bout d'un an. Les résultats stagnaient. Une régression au niveau du comportement d'Alicia a été notée. Pleurs dans la rue pour ne plus aller au centre, cris, jets d'objets pendant les séances. Cela a empiré, elle urinait jusqu'à dix fois par jours sur elle, poussées d'eczéma, coups aux intervenants.

Avez-vous été témoins de scènes? Ce qui a été le plus choquant, c'est de savoir que l'on sortait notre fille qui venait de " faire sur elle " dans la cour avec les autres sans la changer. Une fois, nous sommes arrivés, Alicia était dans les toilettes, par terre, la psychologue assise sur elle pour la bloquer parce qu'Alicia donnait des coups.

Est-ce que la méthode ABA est censée être aussi violente? Non, ce n'est pas l'ABA qui est en cause. C'est sûrement le meilleur outil pour les autistes, j'en suis certain. Mais une mauvaise pratique et un mauvais suivi sont dramatiques. C'est pourquoi je m'insurge lorsque j'entends parler d'ABA à droite ou à gauche et qu'il n'y a pas de psychologue ABA pour superviser. C'est de l'arnaque aux parents et il faut le savoir?!

Quand avez-vous décidé de rentrer en Auvergne? En juin 2011. J'ai appris que ma fille était plongée dans le noir depuis plusieurs jours sans mon accord. Là, j'ai éclaté. J'ai culpabilisé car j'avais pris une mauvaise décision pour l'avenir de ma fille. J'ai eu honte, pensé au suicide avec mes filles. Je me suis repris, j'ai déposé plainte à l'ARS et j'ai appelé un déménageur.

(*) À lire " Autisme : un courrier embarrassant pour un centre toujours cité en exemple " sur Mediapart. On y trouve de larges extraits du rapport d'enquête de l'ARS, une description plus complète de la mise en oeuvre de la méthode ABA et des explications de Vinca Rivière, créatrice du centre Camus.

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2012/04/06/une-jeune-autiste-du-puy-de-dome-aurait-ete-maltraitee-dans-un-centre-lillois-1136622.html

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Commentaires
L
Bon, ça va relancer le débat tout ça et donner du grain à moudre aux anti-ABA...<br /> <br /> <br /> <br /> Décidément avec l'autisme, rien n'est simple!<br /> <br /> ValérieJ
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