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"Au bonheur d'Elise"
23 septembre 2012

article publié dans le journal Sud Ouest le 9 septembre 2012

 

Le Landais Jean-Pierre Bernard vit depuis quinze ans en Californie où il a choisi de s'expatrier pour offrir une meilleure prise en charge médicale et scolaire à sa fille autiste
 
Jean-Pierre Bernard (avec sa fille Ariane et son fils) regrette que la France accuse un si grand retard dans la prise en charge de l'autisme.
Jean-Pierre Bernard (avec sa fille Ariane et son fils) regrette que la France accuse un si grand retard dans la prise en charge de l'autisme. (photo s. c.)

En apparence, tout semble sourire à Jean-Pierre Bernard, 58 ans. Landais originaire, du côté maternel, de Poyanne et Préchacq, à l'est de Dax, il réside depuis près de quinze ans en Californie, où il préside aux destinées de BHC Consulting, entreprise spécialisée dans le management, après avoir travaillé dans le secteur high-tech. Président de la Chambre de commerce franco-américaine de San Francisco en 2003-2004 (dont il est toujours membre du conseil d'administration), le Landais dirige aussi la Ligue Henri IV, association créée en 1895 par des immigrés du Sud-Ouest.

Derrière cette réussite se cache pourtant une expatriation aux origines douloureuses : « En 1997, un peu plus de deux ans après la naissance de notre fille Ariane, elle a progressivement perdu l'usage du langage et traversé des périodes de souffrance diffuse difficile à localiser. » Jean-Pierre Bernard et son épouse, originaire des États-Unis, tentent d'identifier le phénomène, consultant notamment le célèbre pédiatre Aldo Naouri.

 

Après une foule d'examens sans diagnostic précis, le couple met à profit ses vacances d'été en Californie pour réaliser de nouveaux tests à l'hôpital pour enfants de l'université de Stanford, ainsi qu'un diagnostic psychomoteur. « Les examens n'ont pas permis d'identifier de pathologie claire, mais le diagnostic fut sans appel : notre fille était autiste. Elle correspond à un cas dit « régressif » où l'enfant perd les facultés de communication et comportementales acquises dans ses premières années. »

Aidée à plein temps

De retour en France, la famille essaie de mettre en place des soins médicaux et paramédicaux pour Ariane. En dépit de l'aide apportée à l'hôpital parisien Necker par l'équipe travaillant sur l'approche génétique de l'autisme, Jean-Pierre Bernard se rend compte que les solutions pour sa fille, notamment sur le plan scolaire, sont maigres : « Nous sommes arrivés à la conclusion que la seule possibilité pour le bonheur de notre fille était de nous expatrier dans un pays ayant des programmes de traitement et un placement scolaire adapté. Ma femme étant américaine, nous avons décidé de nous tourner vers les États-Unis. La loi américaine donne en effet obligation de proposer un environnement scolaire adapté. »

Peu autonome et considérée comme « non verbale », Ariane est aujourd'hui intégrée en « high school », en classe spécialisée. Elle bénéficie d'une aide dédiée à plein-temps. Les deux professeurs responsables de la classe ont une expertise en techniques de communication et des années d'expérience de l'enseignement aux enfants autistes et handicapés.

Le mal du pays

Quinze ans après son départ, et même s'il avoue que la France lui manque et qu'il aime « la région de l'Adour, Dax, les plages et le caractère naturel des Landes qui est encore préservé », Jean-Pierre Bernard, qui a encore de la famille à Poyanne et Préchacq, ne regrette pas la décision de s'expatrier. « Je ne revois pas aussi souvent que je le souhaiterais ma famille dans le Sud-Ouest, mais le bien-être de ma fille passe avant tout. » Même si la France a décidé que 2012 serait l'Année de l'autisme pour améliorer et développer la prise en charge des enfants, le Landais n'envisage pas de retour au pays dans l'immédiat : « Ma fille bénéficie d'un environnement bien adapté, mon fils a grandi ici, et j'ai trouvé ma place professionnellement. Il est juste dommage de constater que la France a tant de retard sur l'approche de l'autisme. J'aimerais contribuer à faire évoluer les choses et aider la société française à mieux assimiler les handicapés en leur donnant une place à part entière. »

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Commentaires
L
Là où on se rend bien compte que la France est très, très en retard et qu'il n'y a qu'une volonté politique de "façade" de faire réellement changer les choses...<br /> <br /> <br /> <br /> ValérieJ
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