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"Au bonheur d'Elise"
19 septembre 2012

article publié dans l'express le 19 septembre 2012

Hier, une maman que je connais bien, visiblement à bout de forces, m’a parlé de son fils, âgé de 23 ans.

Florent : auparavant, enfant autiste verbal avec de bonnes capacités, aujourd’hui, jeune adulte sans avenir. Classique.

 

Parcours type d’un enfant autiste en France

Après deux ans d’école en maternelle, Florent passe par la case  CMPP (Centre Médico-Psycho Pédagogique) . Là-bas on dit à la maman : « On va le soigner après il pourra retourner à l’école » . Il n’y retournera jamais. Où passait-il ses journées alors ? Chez ses parents, en hôpital de jour, en institutions… « L’école, c’est pas pour lui. », affirme la directrice.

Là où il est parqué placé, le personnel n’est pas formé. Pas de programme éducatif, pas d’objectifs fixés. En fait on le surveille, on l’occupe.

Bilan : depuis le début, quasiment pas de prise en charge adaptée. Pas d’accès à l’éducation, merci l’Education Nationale. Pas de possibilité d’imiter ses pairs car exclu très tôt de la société.

 

Conséquences

Aujourd’hui Florent est dans un Foyer d’Accueil Médicalisé.

Plus il grandit, plus c’est dur de l’occuper. Une des occupations qui le calme est la randonnée. Mais cette activité est permise uniquement aux patients ayant des troubles gastro-intestinaux. En fait il a une seule activité par semaine, c’est tout.

Alors il tourne en rond, crie, frappe. Pour attirer l’attention, pour échapper à quelque chose qu’il ne veut pas faire. Pour passer le temps, tout simplement.

Comment réagit du personnel non formé aux troubles du comportement ?

Simple : en donnant des neuroleptiques.

Conséquences : Florent se calme… Mais il a des effets secondaires. Il a mal aux yeux, aux dents. Il bave, tremble. Il n’a plus goût à rien, plus trop d’émotions. Et bien sur, les neuroleptiques n’arrangent pas son cerveau : ses capacités intellectuelles diminuent, de manière irréversible. On n’arrive  même plus à comprendre ce qu’il dit car il a des troubles de l’élocution.

Prise en charge classique d'un adulte autiste

 

Sa maman ? Cassée, usée, détruite…  C’est qu’elle l’aime son fils… Et c’est quoi son avenir là ? C’est pire qu’un prisonnier condamné à perpétuité. Du coup elle cherche des solutions… Mais les places sont chères, sauf en Hôpital Psychiatrique (coût à la sécurité sociale : plus de 700€ par jour).

 

Solution : l’exil.

Alors voila… Elle envisage la Belgique. Le personnel est mieux formé pour ce handicap. Peut-être que là-bas il sera traité de manière humaine ? Déménager, trouver un boulot à Lille, faire des aller-retour en Belgique… Elle ne sera pas la seule à s’exiler.

Cette maman, en attendant, me demande de l’aider…. Et je me sens bien impuissante. Je me sens aussi en colère contre ces politiciens démissionnaires, qui choisissent de laisser les parents sans solutions adaptées, plutôt que de prendre les devants pour une politique inclusive, qui leur coûterait pourtant nettement moins cher.

Pour ces parents-là, leur vie est foutue et, au lieu d’avoir des réparations sur les dégâts causés à leur famille, leur calvaire continue, augmente avec l’âge. Quand on a un enfant autiste en France, on doit subir un vrai parcours de combattant pour qu’il ait une bonne prise en charge, pour qu’il soit simplement éduqué. Ce combat ne s’arrête jamais. C’est usant…

 

Pour ne plus subir ce combat : l’élixir de fin de vie.

Ne croyez pas que les choses ont beaucoup changé entre l’époque de Florent enfant, et aujourd’hui. Les évolutions qui existent, on ne les doit qu’aux actions des associations de parents, au soutien de quelques professionnels et d’un député. La politique de ségrégation existe toujours. Les prises en charge inadaptées aussi.

Moi aussi, je vis aujourd’hui dans l’angoisse incessante du manque de visibilité de l’avenir…

La vie, un jour à la fois, surtout, surtout ne pas penser au futur… Et si je pense au futur, voila ce que ça sera.

 

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17 septembre 2012

article publié dans l'express.fr le 17 septembre 2012

Comment sont perçus les autistes ?

Voici mes réflexions personnelles sur la manière de médiatiser l’autisme, et sur la façon dont on peut « voir » une personne ayant un handicap invisible.

Aux journalistes : les adultes autistes sévères, ça existe !

Les journalistes sont beaucoup plus intéressés par le quotidien d’un adulte Asperger, doué si possible, plutôt qu’au quotidien d’un adulte autiste sévère non-verbal qui se balance, bave, fait une crise dans son institution psychiatrique ou chez ses parents vieillissants et usés. C’est normal, ils pensent à l’audience…

Peut-on imaginer un reportage dont l’introduction serait par exemple : « Aujourd’hui nous allons suivre une journée avec M., adulte autiste sévère,vivant chez ses parents. » ??

Et pourtant, des cas comme M., il y en a un sacré paquet… Je porte un immense respect à ces parents oubliés de la société, et je  ferai tout mon possible pour ne pas subir leur quotidien plus tard.

 

Comment régler le problème de l'autisme en France ?

 

La fausse image du handicap invisible

J’ai entendu plusieurs fois des parents penser que les Aspergers n’avaient pas tant de mal que ça à s’insérer socialement, professionnellement, que leur handicap était bénin.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas parce que le handicap se voit moins que c’est moins gênant.

Beaucoup d’adolescents dont le handicap est invisible subissent très souvent à l’école des moqueries, des humiliations, voire des coups, bien visibles !

 

Ben X, humilié par ses pairs

 

Même pour moi, qui suis officiellement insérée, qui ai une vie de famille, ce n’est pas évident tous les jours.

J’ai été prof pendant 8 ans… C’était très dur. Certains collègues  m’humiliaient sans même qu’ils s’en rendent compte, surs d’eux, sur un ton condescendant… Je me sentais traitée comme une enfant irresponsable.

Quand je devais me rendre dans la salle des profs, je choisissais bien le moment, de façon à ce qu’il y ait le moins de profs possibles. Je rasais les murs de mon lycée, faisais attention à faire des allées-venues pendant les heures creuses.

J’ai démissionné pour m’occuper de la prise en charge de Julien, et ça a été un immense soulagement pour moi. Pas une seconde je n’ai regretté. Aujourd’hui je ne souhaite plus retravailler avec des gens.

 

La loi du plus adapté est-elle  toujours la meilleure ?

J’ai beaucoup souffert de mon inadéquation sociale, de la difficulté à avoir des amis, à être la tête de turc des autres, que ce soit au collège, en centre aéré, colonie. Je me pensais évidemment inférieure, mais comment ne pas penser cela, surtout quand les résultats scolaires ne suivent pas ?

Aujourd’hui la plupart du temps j’oublie ces difficultés, je me sens l’égale de n’importe quelle personne « normale »…  Jusqu’à ce je reçoive une remarque d’une personne  pointant mon comportement non adapté, et là mon estime  chute brutalement, sans prévenir

Estimation de mon estime

 

Je me sens alors remise à ma place, en dessous de n’importe quelle personne.

 

Mauvaise planète ?

Que peut ressentir une personne d’apparence normale mais manquant d’intuition sociale, seule au milieu de personnes  adaptées, qui lui pointent régulièrement ses comportements inappropriés, enfantins ? Que peut ressentir mon fils, autiste sévère et à qui on essaye de réduire ses comportements inappropriés ? A-t-il conscience de tout cela ?

Pourquoi, mais pourquoi ces autistes, qui ne se connaissent même pas, ont-ils la même image quand ils parlent des relations sociales ? « Des fois je me crois sur la planète des singes »…

 

mauvaise planète...

 

J’espère que mon fils, autiste sévère, souffrira moins que moi : je tacherai de lui épargner tout ce que j’ai enduré. Je ne le laisserai pas avec des gens « normaux »‘ sans surveillance.

16 septembre 2012

article publié dans l'express le 14 septembre 2012

 

Le chercheur en sciences cognitives Franck Ramus, membre du KOllectif7Janvier, collectif pour une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques, vient de publier dans son blog un article qui j’espère vous interpellera.

Son article porte sur la récente publication de la 5ème édition de la Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent (CFTMEA). Cette classification est à destination des psychiatres français souhaitant pratiquer une psychiatrie française, avec des critères de diagnostics fondés sur une théorie psychanalytique des troubles mentaux tombée en désuétude dans le monde entier, sauf en France et dans quelques pays sous influence française.

 

Mafia

Wikipédia :« Une mafia est une organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société civile et des institutions… »

Quel est donc ce pays, dans lequel une « bande organisée » de professionnels a infiltré les médias, milieux intellectuels, universitaires, éducatifs, médicaux, juridiques, hospitaliers, et tenant les décideurs par toutes sortes de pressions

 

Profitant de ce contexte, cette « bande organisée » crée une classification propre des maladies mentales, sans consulter d’autres collègues, sans tenir compte des recherches et découvertes scientifiques sur le plan international. Cette classification, ne rencontrant absolument aucun obstacle de la part du gouvernement, est alors utilisée dans les endroits dans lesquels ils travaillent, c’est à dire… À peu près partout !

 

Manque de courage politique

 

Conséquences

Les conséquences, ce sont les patients qui les subissent, car c’est bien à partir de cette classification que les prises en charge se font. Allez voir du coté de l’autisme, 40 ans de retard par rapport aux autres pays développés. Regardez du coté des agressions sexuelles sur les enfants… Et il y en a bien d’autres.

 

Enfin il n’y a pas que les patients…

Il y a aussi ceux qui payent ces professionnels, c’est à dire… l’État.

Combien coûte à l’État une journée d’Hôpital Psychiatrique ? Au moins 800 €.

Combien de patients, mal diagnostiqués, donc recevant un traitement inapproprié, et par conséquent ayant très peu de chance de voir leur état s’améliorer, vivent-ils en institution ou Hôpital Psychiatrique ? Alors qu’avec une bonne pris en charge, ils pourraient accéder à une semi-autonomie, revenant ainsi moins cher à l’état ?

 

Exil, seule solution ?

Peut-on espérer que les syndicats de médecins réagiront à cette publication ? J’ai de sérieux doutes !

Quand est-ce que les décideurs au ministère de la santé prendront-ils conscience de tout ce gâchis d’argent, alors que le gouvernement cherche à faire des économies ?

Quand, mais quand, le gouvernement aura-t-il le courage de ne plus céder aux pressions, et de virer ces professionnels, qui démontrent par cette classification l’ampleur de leur incompétence ?

Aurai-je la chance de voir cela un jour ?

En attendant, ayant un enfant autiste sévère, je vois mon avenir ailleurs, et surtout pas dans ce pays gangrené.

 

Magali Pignard

15 septembre 2012

article publié dans le blog Autisme Information Science le 15 septembre 2012

Disorder of Neuronal Circuits in Autism Is Reversible, New Study Suggests

Traduction: G.M.

Une nouvelle étude suggère que le désordre des circuits neuronaux dans l'autisme est réversible 

ScienceDaily (14 septembre 2012)  
Les personnes atteintes d'autisme souffrent d'un trouble envahissant du développement du cerveau qui se manifeste dans la petite enfance. Peter Kaspar Scheiffele et Vogt, professeurs au Biozentrum de l'Université de Bâle, ont identifié un dysfonctionnement spécifique dans les circuits neuronaux qui sont causés par l'autisme. Dans la revue Science, les scientifiques ont également rapporté leur réussite dans l'inversion de ces modifications neuronales. Ces résultats constituent une étape importante dans le développement de médicaments pour le traitement de l'autisme.
Selon les estimations actuelles, environ un pour cent de tous les enfants développe un trouble du spectre autistique. Les personnes autistes peuvent présenter des troubles de comportement social, des modes rigides de comportement et le développement d'un langage limité. L'autisme est un trouble héréditaire du développement du cerveau. Un facteur de risque central pour le développement de l'autisme sont les nombreuses mutations dans plus de 300 gènes qui ont été identifiés, y compris le gène neuroligine-3, qui est impliqué dans la formation des synapses, la jonction de contact entre les cellules nerveuses.
Perte de neuroligine-3 interfère avec la transmission du signal neuronal

Les conséquences de la perte neuroligine-3 peuvent être étudiées dans des modèles animaux. Les souris dépourvues du gène de la neuroligine-3 développent des comportements qui reflètent des aspects importants observés dans l'autisme. En collaboration avec Roche les groupes de recherche de l'Biozentrum de l'Université de Bâle ont identifié un défaut dans la transmission du signal synaptique qui interfère avec la fonction et la plasticité des circuits neuronaux. Ces effets négatifs sont associés à une production accrue d'un récepteur de glutamate neuronal spécifique, qui module la transmission de signaux entre les neurones. Un excès de ces récepteurs inhibe l'adaptation de la transmission du signal synaptique au cours du processus d'apprentissage, ce qui perturbe le développement et la fonction du cerveau à long terme.
La conclusion est d'une importance majeure puisque l'altération du développement du circuit neuronal dans le cerveau est réversible. 
Lorsque les scientifiques ont réactivé la production de neuroligine-3 chez les souris, les cellules nerveuses ont réduit la production des récepteurs du glutamate à un niveau normal et les défauts structurels dans le cerveau typique de l'autisme ont disparu. 
Par conséquent, ces récepteurs du glutamate pourraient être une cible pharmacologique approprié afin d'arrêter l'autisme trouble du développement ou même l'inverser.

Vision pour l'avenir: Médicaments pour l'autisme

L'autisme ne peut actuellement pas être guéri. À l'heure actuelle, seuls les symptômes de la maladie peuvent être atténués grâce à la thérapie comportementale et d'autres traitements. 
Une nouvelle approche pour le traitement, cependant, a été découvert à travers les résultats de cette étude. Dans l'un des projets de l'Union européenne en charge, l'UE-AIMS, les groupes de recherche de l'Biozentrum travaillent en collaboration avec Roche et d'autres partenaires de l'industrie sur l'application des antagonistes des récepteurs de glutamate dans le traitement de l'autisme et dans l'espoir que, dans l'avenir, ce trouble peut être traité avec succès chez les enfants et les adultes.
15 septembre 2012

information publiée sur le site EgaliTED - Autisme - page actualités

Septembre 2012 - EgaliTED écrit à M. le Ministre de l'Education Nationale, Vincent PEILLON, au sujet de la scolarisation des enfants autistes:


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15 septembre 2012

article publié sur le site de la fondation orange le 10 septembre 2012

Voici le deuxième interview de notre série : nous nous entretenons aujourd’hui avec Guillaume Huguet, Doctorant en Neurogéntique sous la direction du Professeur Thomas Bourgeron, Laboratoire de Génétique Humaine et Fonctions Cognitives, Institut Pasteur, Paris.

Cet entretien a été réalisé par Kérima Nicholls.

Qu’est-ce qui vous a amené à la recherche et plus particulièrement sur l’autisme ?

Ce qui m’a amené à travailler dans la recherche est lié au fait que je sois dyslexique. Ce trouble du langage m’a beaucoup handicapé tout au long de ma scolarité. Dès lors j’ai voulu comprendre comment le cerveau fonctionne. Avec cette question comme point de départ, j’ai fait des études de biologie et plus particulièrement de génétique où j’ai eu comme Professeur Thomas Bourgeron, qui m’a ensuite recruté dans son équipe pour y faire ma thèse. Et je consacre depuis mon temps et mon énergie à la recherche pour mieux comprendre l’autisme et le cerveau humain et ses capacités.

 

Quel est votre sujet de recherche ?

Ma thèse s’inscrit dans la continuité des recherches du laboratoire. Celles-ci tendent à répondre à de nouvelles questions qui se posent à la suite des précédentes observations sur les gènes influençant la structure même des éléments que l’on appelle synapses et qui permettent aux neurones de communiquer entre eux. En parallèle, je travaille à un nouveau projet portant sur la dyslexie. Dès lors mon sujet de recherche est d’identifier des gènes influençant les troubles du langage impliqués dans la vulnérabilité à l’autisme, la dyslexie mais aussi de façon générale dans la population humaine. Ainsi l’objectif que l’on s’est fixé est de pouvoir mieux comprendre les éléments biologiques qui influencent le langage. D’un point de vue fondamental, cela permettra de mieux comprendre cette biologie qui est encore mal définie et sur le plan clinique, de pouvoir aborder avec une nouvelle perspective les maladies, où le langage est altéré par rapport à la norme.

Quels sont vos principaux résultats ?

Mes principaux résultats sont multiples et proviennent d’un travail d’équipe, tout d’abord sur la famille de gènes SHANK 1, 2 et 3, réalisé par Claire Leblond et moi. Celui-ci a permis de montrer l’implication des gènes et de décrire les conséquences fonctionnelles et cliniques des mutations observées. Dans un premier temps, nous avons identifié de nombreuses mutations dans ces gènes chez nos patients. Par la suite, nous avons testé leurs impacts sur des cultures cellulaires de neurone, cela nous a montré qu’une partie des mutations provoquait une diminution du nombre de synapses.

Un deuxième projet porte actuellement sur les gènes de l’horloge biologique chez les autistes, en collaboration avec Cécile Pagan qui réalise l’étude biochimique. Nous nous sommes intéressés à l’horloge biologique car plus de 60% des autistes ont des troubles du sommeil. Ainsi nous voulions comprendre les mécanismes biologiques altérés et préciser les conséquences comportementales chez les patients. Cécile a montré que les patients qui avaient des troubles importants de dérégulation biochimique de l’horloge biologique avaient des stéréotypies et intérêts restreints plus sévères. Pour ma part la partie génétique de cette étude est encore préliminaire.

Par ailleurs, les projets sur lesquels je travaille de manière plus indépendante sont les anomalies de la structure des chromosomes chez les patients avec autisme. En particulier, nous avons initié un projet sur tous les patients autistes nés de 1985 à 1994 dans les îles Féroé. Pour la partie dyslexie, nous avons aussi initié une étude sur une grande famille avec plusieurs personnes atteintes de dyslexie. Pour cela j’utilise des technologies de séquençage du génome humain complet, ce qui représente plusieurs millions de variations par personne mais aussi du génotypage à haut débit pour avoir le maximum d’informations sur le génome des patients.

Une anecdote à partager lors de vos années de thèse ?

Deux anecdotes me viennent à l’esprit : la première a eu lieu lorsque j’ai eu l’occasion pour la première fois de voir une famille avec des enfants autistes, car on a au laboratoire une certaine distance avec les patients, et tout cela peut nous paraître très abstrait. J’ai donc grâce à cette expérience, pu voir l’implication du travail en laboratoire et son importance pour les familles.

La deuxième s’est déroulée lorsque j’ai participé à des modules de formation pour l’éducation nationale sur les troubles envahissants du développement, où j’ai pu voir l’implication et l’intérêt dont les gens peuvent avoir sur ce sujet, et surtout l’importance de vulgariser et de transmettre les connaissances issues de la recherche, pour éliminer tous idées reçues qui sont souvent fausses et ainsi avoir une vision plus vraie de la réalité du sujet.

Que pensez-vous de la dynamique actuelle de la recherche sur l’autisme ?

Celle-ci me semble très stimulante, tout évoluant très vite à l’échelle internationale. En effet, de nouveaux gènes sont découverts régulièrement, ce qui donne de nouvelles pistes, c’est un véritable challenge.

Ce qui est novateur actuellement et de voir émerger le fait qu’un gène peut être impliqué dans différentes pathologies et que c’est la combinaison de celles-ci qui va orienter le syndrome du patient. Il se pourra que l’on voie naître dans les prochaines années une unification des maladies mentales et troubles cognitifs sous une même enseigne.

De plus, des nouveaux moyens d’étude au niveau de la biologie cellulaire par exemple sur la reprogrammation des cellules du sang ou de la peau en neurone ouvrent des voies qui n’étaient pas accessibles, ainsi nous pouvons avoir des neurones de nos patients pour les étudier.

Un conseil aux parents ?

De garder espoir, car de nombreuses personnes travaillent pour mieux comprendre l’autisme, afin d’améliorer leur quotidien. Que ce soit au niveau du milieu hospitalier ou de la  recherche, beaucoup de choses commence à changer en France, qui connaît un retard important dans le suivi et les soins des personnes atteintes d’autisme ou d’autres maladies mentales. Et de ne pas hésiter à participer a des projets de recherche car plus nous avons de grandes populations plus les observations des chercheurs seront pertinentes.

Et je pense que les parents doivent se renseigner sur les thérapies comportementales et éducatives, et se regrouper autour d’associations qui pourraient les aider à mieux vivre le handicap de leur enfant. Et de ne pas hésiter à contacter les associations pour avoir des informations.

Par exemple les parents ont des difficultés à obtenir des informations fiables et traduites en français sur les thérapies comportementales et les choses à faire au quotidien pour encadrer et stimuler leur enfant autiste au mieux.

Je souhaite aussi que dans le combat que mènent les personnes avec autismes, leurs parents, les cliniciens et les chercheurs, on puisse tous intégrer aussi le corps enseignant, qui pourrait être un autre acteur important de ce combat.

J’espère que ces cinq éléments interagissent entre eux sur une même plateforme pour être plus efficaces et pour que l’information circule au mieux.

Emmanuelle  Zoll
Responsable éditoriale du blog de la Fondation Orange
Suivez moi sur Twitter : @EmmanuelleZoll
14 septembre 2012

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 14 septembre 2012

Peut-il y avoir une exception française en médecine?


Imaginez que dans une spécialité médicale, n'importe laquelle, disons, par exemple, la diabétologie, les spécialistes français s'honorent d'avoir une classification des maladies franco-française. Une classification basée sur des idées sur les causes du diabète différentes de celles communément acceptées dans la recherche médicale internationale, et conduisant à définir les multiples formes de diabète différemment des critères préconisés dans la Classification Internationale des Maladies éditée par l'Organisation Mondiale de la Santé. Qu'en penseriez-vous? Aimeriez-vous être soigné(e) par ces diabétologues français?
Bien sûr, il peut y avoir des spécificités locales dans les manifestations d'une maladie. Il se pourrait qu'en France des facteurs environnementaux spécifiques modifient les susceptibilités au diabète ou certains de ses symptômes. Il se pourrait aussi que les diabétologues français soient particulièrement géniaux et fassent des découvertes qui révolutionnent la compréhension des causes et des conséquences du diabète. Dans un cas comme dans l'autre, il serait de la responsabilité de ces médecins et/ou chercheurs de publier leurs travaux dans les revues scientifiques et médicales internationales, et, si leurs données et leurs arguments s'avéraient corrects, ils seraient à même de convaincre leurs collègues du monde entier, et de faire ainsi évoluer les théories, les critères diagnostiques et les pratiques thérapeutiques au niveau international.
Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Je vous demande d'imaginer une situation où les diabétologues français, convaincus d'avoir raison contre tous les autres diabétologues du monde, mais peu soucieux de confronter leurs idées et de les soumettre à l'examen critique de leurs pairs, publieraient leurs travaux et leurs théories dans des revues et des ouvrages français publiés et lus uniquement par eux-mêmes, et éditeraient leur propre classification des maladies uniquement en français, pour usage en France. Ils se garderaient bien de chercher à publier leurs travaux et leurs idées dans des revues médicales internationales, et ainsi de participer à l'évolution globale des connaissances sur le diabète. Ils s'accrocheraient à l'idée qu'il peut y avoir une science française du diabète, isolée des connaissances du reste du monde, au mépris même de leur code de déontologie médicale. Leur diabétologie française aurait bien sûr des conséquences sur la manière dont le diabète est diagnostiqué, traité, et sur la manière dont les patients sont pris en charge en France. Des conséquences en l'occurrence dénoncées par un certain nombre d'associations de patients diabétiques. Vous trouvez ce scénario invraisemblable?
C'est pourtant exactement ce qui se passe au sein de la psychiatrie française. La 5ème édition de la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA) vient d'être publiée, à destination des psychiatres français souhaitant pratiquer une psychiatrie française, avec des critères diagnostiques fondés sur une théorie psychanalytique des troubles mentaux tombée en désuétude dans le monde entier, sauf en France et dans quelques pays sous influence française. Cette classification débouche sur des modes de prise en charge et sur des pratiques thérapeutiques tout aussi franco-français, et qui, dans le cas de l'autisme par exemple, sont rejetés par la quasi-totalité des associations de patients, et ont fait l'objet de plusieurs condamnations, notamment par le Conseil de l'Europe en 2004, par le Comité Consultatif National d'Ethique en 2005, par un groupe de spécialistes internationaux de l'autisme en 2011, et sont exclues de la recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé en 2012. Et pourtant, la CFTMEA continue à être largement utilisée par des psychiatres français (particulièrement en pédopsychiatrie), les diagnostics inappropriés continuent à être formulés et les pratiques contestées perdurent. 
Certes, une part non négligeable des psychiatres français sont entrés sans réserve dans l'ère de la psychiatrie fondée sur des preuves. Mais les partisans de l'exception française leur mènent la vie dure, notamment au niveau des recrutements dans les postes hospitaliers et universitaires. La psychiatrie française n'a pas totalement accompli la révolution intellectuelle consistant à baser ses théories et ses pratiques sur les connaissances scientifiques établies au niveau international. Et alors qu'il est totalement consensuel qu'il ne peut y avoir d'exception française ni en science ni en médecine, l'idée absurde qu'il puisse y en avoir une en psychiatrie perdure. La publication de cette nouvelle édition de la CFTMEA n'en est qu'un des symptômes. Jusqu'à quand le ministère de la Santé, les facultés de médecine, les syndicats de médecins, les comités d'éthique et bien d'autres instances vont-ils rester complices de cette situation?
Franck Ramus
Directeur de recherches au CNRS
Membre fondateur du KOllectif du 7 janvier pour une psychiatrie et une psychologie fondées sur des preuves (http://kollectifdu7janvier.org/)

Références
Amaral, D., Rogers, S. J., Baron-Cohen, S., Bourgeron, T., Caffo, E., Fombonne, E., . . . van der Gaag, R. J. (2011). Against le packing: a consensus statement. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry, 50(2), 191-192. doi: 10.1016/j.jaac.2010.11.018 
Avis n°102 du CCNE « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme ».
Classification française des troubles mentaux de l'enfant etde l'adolescent - R2012. Correspondances et transcodage - CIM10 - 5e édition. Roger Misès (dir.). Presses de l'EHESP. 2012 / 15 x 23 / 128 p. / 978-2-8109-0082-4
Code de déontologie médicale figurant dans le Code de la Santé Publique sous les numéros R.4127-1 à R.4127-112. 
Décision du 4/11/2003 du Comité européen des droits sociaux, sur la réclamation N°13/2002 par Autisme-Europe contre la France.
World Health Organization. (2008). International Statistical Classification of Diseases and  Related Health Problems - Tenth revision (2nd ed.). Geneva: World Health Organization.
14 septembre 2012

article publié sur Doctissimo le 12 septembre 2013

Un test sanguin pour dépister l’autisme ?


mercredi 12 septembre 2012

 

Depuis quelques années, la recherche sur l’autisme ne cesse de faire des progrès. Après avoir réussi à mettre en évidence plusieurs gènes impliqués, les chercheurs se sont attelés à mieux comprendre les mécanismes en jeu. Dernière découverte en date publiée dans Molecular Psychiatry : la mise au point d’un test génétique permettant de prédire avec une précision de 70 % (chez les personnes de type européen) les risques de développer des troubles du spectre autistique (TSA).

un test sanguin pour dépister l'autisme

Un test sanguin pour dépister l'autisme ?

Déclaré Grande Cause nationale 2012, l’autisme reste encore méconnu à bien des égards et notamment en ce qui concerne ses origines. Très récemment, la recherche avait déjà fait un bond en avant en identifiant un gène associé à l’autisme chez l’homme, SHANK2. Aujourd’hui, c’est une équipe australienne qui fait parler d’elle avec un test censé prédire le risque de développer des troubles du spectre autistique (TSA).  

En effet, plus qu’une simple maladie, l’autisme recouvre en fait un large spectre de symptômes regroupés sous le terme des troubles du spectre autistique (TSA). Jusqu’à présent, plusieurs centaines de gènes ont pu y être associés : l’équipe du Pr. Stan Skafidas, directeur du Centre pour l’Ingénieurie Neurale de l’Université de Melbourne a donc mis à profit ces connaissances pour tenter d’établir un test.Pour ce faire, ils ont donc analysé des données américaines de 1862 personnes avec des TSA et  2587  membres de leurs familles au premier degré (provenant de la  cohorte Autism Genetic Resource Exchange - AGRE). Après analyse de leurs génomes, ils ont pu identifier 237 marqueurs génétiques (SNP) de 146 gènes impliqués dans les TSA : soit ces derniers contribuaient au développement des TSA; soit, au contraire, ils en protégeaient.

A partir de ces données, les scientifiques ont été en mesure d’établir un test mesurant à la fois les marqueurs "protecteurs" et les marqueurs "inductifs". Prenant en compte ces deux types de marqueurs pour les traduire dans un "score" prédictif du risque de développer des TSA (plus il y a de marqueurs inductifs, plus le score au test génétique sera élevé... et inversement).  

Pour évaluer sa validité et son taux de précision, le test en question a été réalisé sur des échantillons sanguins provenant de deux autres cohortes (une américaine,  de la Simons Foundation Autism Research Initiative (SFARI) et une britannique, de la UK Wellcome Trust 1958 normal birth cohort (WTBC)). Résultat, le test s’est avéré exact sur 71,7 % des individus de type caucasien (Central European). A l'inverse, testé sur une cohorte chinoise (Han Chinese cohort), le test ne s’est avéré exact que dans 56,4 % des cas. D’autres recherches sont en cours pour développer une méthode précise pour tous les groupes ethniques.
 
En conclusion, l’auteur principal précise que "ce test pourrait aider à la détermination précoce de ces troubles chez les bébés et les enfants et ainsi améliorer la prise en charge. Cela parait particulièrement pertinent pour les familles avec des précédents d’autisme ou affiliés comme le syndrome d’Asperger". Si ces résultats valident la pertinence d'un test basé sur des marqueurs génétiques pour identifier des risques de TSA, de plus amples recherches restent nécessaires pour valider la spécificité et la sensibilité de cet outil, notamment sur d’autres groupes ethniques.

Yamina Saïdj

Source :Predicting the diagnosis of autism spectrum disorder using gene pathway analysis, E Skafidas and al, Molecular Psychiatry, 11 septembre 2012

14 septembre 2012

Philippe Croizon, rédacteur en chef du Grand Journal canal + 10 septembre 2012

Concernant l'autisme, Olivia CATTA, porte parole de "Paroles de femmes", interpelle le Président de la République François Hollande à la 7ème minute.

Voir l'article du Monde sur Philippe Croizon ICI

Toute l'émission est formidable !

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo
14 septembre 2012

extrait de l'émission "Revu et corrigé" - Autiste : l'école interdite - 12 novembre 2011

Interview d'Olivia CATTAN, porte parole de "Paroles de femmes".

Le retard de la prise en charge des autistes en France :

 


Le retard de la prise en charge des autistes en... par N99

13 septembre 2012

article publié dans le cercle psy le 12 septembre 2012

Jean-François Marmion
Article publié le 12/09/2012

Branle-bas de combat, Sophie Robert revient ! Après Le Mur qui s’attaquait, voici un an, à l’autisme vu par une certaine psychanalyse, un teaser présente quelques séquences annonçant un nouveau film à venir, La Théorie sexuelle. Le principe est le même : des psychanalystes exposent leur point de vue, mais cette fois sur la sexualité, la féminité, l’amour, et même la pédophilie. Les propos retenus pour les neuf minutes du teaser ne peuvent laisser indifférents, et laissent présager une nouvelle polémique retentissante... à supposer que le film se fasse. Car rappelons que la réalisatrice a été attaquée en justice par trois psychanalystes interviewés dans Le Mur, à savoir Esthela Solano-Suarez (que l'on retrouve dans le teaser), Eric Laurent et Alexandre Stevens, qui l'accusaient d'avoir manipulé leurs propos. La justice leur a donné raison en première instance. L'appel était prévu pour septembre mais serait repoussé pour début 2013. Le motif ? Les trois plaignants avaient également attaqué l'association Autistes sans frontières, diffuseur éphémère du Mur sur Internet. Le tribunal les avait déboutés, et même condamnés pour procédure abusive. Ils ont décidé de faire appel. La procédure s'en trouve retardée.

Le Mur et La Théorie sexuelle s’inscrivent dans une série projetée de longue date, intitulée désormais La Psychanalyse dévoilée, et non plus, comme c’était prévu lors de la réalisation des interviews, Voyage dans l'inconscient. En réalité, ni le titre, ni le format final de la série documentaire ne seraient définitifs. Et pour cause, il semble qu'aucun partenaire financier ne veuille plus prendre le risque de travailler avec la réalisatrice tant que sa situation ne sera pas éclaircie. D'où l'incertitude de la forme finale de la série. Les rushes sont là, issus des mêmes entretiens qui avaient servi de matériau au Mur. Mais Sophie Robert assure ne pas pouvoir finaliser La Théorie sexuelle ni les autres volets, faute de moyens.

Que Sophie Robert puisse travailler ou non, la controverse soulevée par Le Mur n'est pas terminée. Car pour corser l'affaire, on nous annonce encore un autre film sur la prise en charge psychanalytique de l'autisme. Signé par deux réalisateurs de Los Angeles, Alex Plank et Noah Trevino, Shameful (littéralement : Honteux) devrait sortir à l'automne. Et pour couronner le tout, côté psychanalyse aussi, on semble fourbir un documentaire...

13 septembre 2012

Un cabinet d’autistes vidéo publié par Europe 1

C'est pour trouver un emploi à son fils autiste qu'un Danois a créé un cabinet de consultants qui emploie des autistes.

11 septembre 2012

article publié dans l'express.fr le 10 septembre 2012

Psychanalyse : des théories sexuelles machistes et dangereuses

 

Un an après la diffusion de son film « Le mur ; la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » sur internet, la réalisatrice Sophie Robert révèle au grand public le teaser du 2ème volet de sa série sur la psychanalyse. Ce deuxième film sera consacré aux théories sexuelles.

On avait déjà eu un bel apercu de ces théories dans son premier film dédié à l’autisme avec des phrases choc, comme celle de la psychanalyste Jacquelines Schaeffer : l’inceste paternel ça fait pas tellement de dégats, ça rend juste les filles un peu débiles, mais l’inceste maternel, ça fait de la psychose.

Là et bien euh… Bon, il faut le voir !

 

Le phallus, toujours le phallus… Et les testicules alors ?

On a l’impression qu’avec les psychanalystes, tout tourne autour du phallus : « L’ordre phallique, machine phallique, loi phallique, femme phallique »…

Normal, le phallus est un organe protubérant, donc il a une signification symbolique de puissance, permettant l’acte sexuel, comme le dit le professeur d’université Jean-Michel Hirt, psychanalyste : Le phallus représente l’acte sexuel dans sa réalisation potentielle à savoir pour qu’il y ait acte sexuel il faut une érection donc un pénis dressé.

 

Le pilier des théories sexuelles psychanalytiques

 

Un peu de vocabulaire : femme phallique…

Dans ce teaser, Marie-Christine Laznik, docteure en psychologie et psychanalyste renommée, nous explique ce qu’est une femme phalliquement lourde : c’est une femme autonome financièrement, qui n’a besoin en rien d’un homme ; si elle est belle c’est pire parce que la beauté c’est phallique.

J’en conclue, avec l’évolution des mœurs, que les femmes aurait tendance à prendre du poids, phalliquement parlant…

Source : inconnue...

 

Le sexe de la femme ?  Un trou, non désirable.

Le phallus est un organe bien visible, contrairement au sexe féminin : en effet, selon le psychologue, sexologue et psychanalyste Guidino Gosselin, Le sexe (féminin) c’est un trou, c’est un vide donc c’est le seul organe qui n’a pas de signifiant propre. En effet, il  n’est pas visible, comme le souligne Jean-Michel Hirt : on ne représente pas le sexe féminin puisque de toutes façons il n’est pas visible.

Daccord, il n’est pas visible, enfin moi je le vois mon sexe hein… Au fait, est-ce qu’il est désirable ? Réponse de Jean-Michel Hirt : c’est d’abord ce que l’on voit que l’on désire. Et ce que l’on ne voit pas n’est pas vécu comme quelque chose de désirable.

Et bien, ce n’est pas l’impression que j’ai moi en parcourant certains sites et revues etc…

 

La sexualité, une perversion ?

C’est difficile de concevoir qu’une relation sexuelle saine entre un homme et une femme est possible, si on a la conviction que le sexe de la femme ne peut pas être désiré. Le désir sexuel n’est pas naturel, selon Gérard Pommier, psychanalyste… La sexualité est de l’ordre l’excès pour Jacquelines Schaeffer psychanalyste, formatrice à l’Hôpital St-Anne.

 

Théorie machiste

L’homme, avec son phallus, symbole de puissance associé à la virilité, le sera encore plus si sa partenaire féminine lui est soumise, comme le souligne Jacquelines Schaeffer : « Plus la femme sera soumise plus l’homme sera fort. Plus l’homme sera viril. »

Doit-on associer la force d’un homme à la domination qu’il exerce sur la femme ?

 

La femme n’existe pas.

À propos de femme, de féminin… La psychanalyste de renommée internationale Esthela Solano, affirme que la féminité c’est que du semblant. Et que si les femmes savent mettre en avant leurs atouts féminins, c’est pour masquer la femme qui n’existe pas selon E. Solano.

Mais oui, il n’y pas d’universel féminin, vu que le sexe de la femme c’est le vide, il n’existe pas. (Suis-je explicite ?)

La psychanalyste Claude Parchliniak l’explique peut-être mieux que moi ? Les femmes existent, mais pas LA femme [...] sauf dans la psychose. C’est à dire qu’elle existe quandelle passe hors-la-loi phallique, et cela produit un déchaînement qui conduit au pire.

 

Exemple d'une femme qui existe : Médée, assassinant ses enfants

 

 

La pédophilie, un acte d’amour ?

Ah oui j’ai oublié de parler dans ce teaser, de la façon dont le psychanalyste Guidino Gosselin justifie la pédophilie…

Le pédophile lui il veut être un bon père, c’est-à-dire un père non seulement qui aime l’enfant, qui fait preuve d’amour avec l’enfant mais qui veut aussi que l’enfant puisse jouir […] Il veut reconnaître le droit à la jouissance de l’enfant.[...] Il va tomber amoureux.

Et de la façon dont il décrit la relation éducateur-enfant :

On ne peut pas être un bon éducateur, excusez-moi, sans être quelque part, avoir un amour pour les enfants.

Un pédophilie est-il amoureux de l'enfant ?

 

 

Dire que les professionnels (psychologues, psychothérapeutes, sexologues,etc) d’orientation psychanalytique sont censés nous aider à résoudre nos problèmes psychologiques… Et qu’ils sont la majorité !

Bon, c’est logique, puisque les formations universitaires et professionnelles sont majoritairement axées sur l’approche psychanalytique du traitement des troubles psychologiques et mentaux.

 

Après avoir vu ce teaser, on peut se demander comment sont pris en charge les enfants victimes d’abus sexuels, les victimes d’inceste… Réponse au prochain article.

11 septembre 2012

information publiée sur le site de l'ANESM

 

L’Anesm a inscrit à son programme de travail 2012 /2013 une recommandation « Besoins en santé des personnes handicapées ». Cette recommandation a pour objectif de mettre en évidence les conditions qui facilitent la prise en compte des besoins en matière de santé globale des personnes accompagnées et d’encourager le développement de pratiques et d’organisations au sein des établissements et services médico-sociaux susceptibles d’améliorer les réponses apportées.

 

Cliquez ici pour accèder à la page dédiée à la recommandation en cours "Besoins en santé des personnes handicapées" et consulter la lettre de cadrage.

 

Cet appel à contributions s’adresse aux établissements et services médico-sociaux qui accompagnent les personnes en situation de handicap (enfants, adolescents et adultes). Il vise à recueillir leur avis et leur expérience sur les thématiques suivantes :

  • les besoins de santé des publics que vous accompagnez ;
  • les difficultés éventuelles que vous rencontrez dans la prévention, l’accès aux soins et le suivi de leur santé ;
  • les stratégies d’intervention que vous avez développées (pratiques professionnelles existantes ou en projet, difficultés, pistes de réflexion et réalisations des établissements et services en matière d’accès aux soins et d’éducation à la santé) ;
  • le bilan que vous en tirez sur les moyens mobilisés en interne et les partenariats développés ou à développer.

 

La finalité de cet appel à contributions n’est, en aucun cas, de réaliser un état des lieux exhaustif. Il s’agit d’effectuer un recueil des pratiques destiné à venir alimenter, sur la base du volontariat, l’équipe projet et le groupe de travail dans l’élaboration des recommandations.

L’analyse de vos retours viendra ainsi enrichir la production de ces recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Quel que soit le stade d’avancée de votre structure, votre contribution nous intéresse. Elle nous permettra de repérer, tant les obstacles et les difficultés que les réponses possibles et les dispositifs innovants permettant pour concrétiser l’accès aux soins des personnes en situation de handicap.

 

Pour accéder au questionnaire merci de bien vouloir renseigner votre adresse mail dans le champ en bas de page. Un lien vers le questionnaire vous sera envoyé. Pour information, ce questionnaire étant enregistré automatiquement, vous avez la possibilité de le renseigner en plusieurs étapes.

 

Nous vous demandons de bien vouloir le renseigner au plus tard le 19 octobre 2012. Merci de votre contribution.

Accès à la publication de l'ANESM : ICI

Contacts  :

 

Pour tout complément d’information, Pour tout complément d’information, vous pouvez joindre :

  • Anne VEBER, responsable de projet : anne.veber@sante.gouv.fr / 01.48.13.91.18
  • Emilie COLE, chef de projet : emilie.cole@sante.gouv.fr / 01.48.13.91.23
  • Mahel BAZIN, chargé d’études : mahel.bazin@sante.gouv.fr / 01.48.13.91.14
  • Nicolas BOUTIN, chargé d’études : nicolas.boutin@sante.gouv.fr / 01.48.13.91.26
11 septembre 2012

article publié dans le blog Autisme Information Science le 11 septembre 2012

Mutations in BCKD-kinase Lead to a Potentially Treatable Form of Autism with Epilepsy.

Traduction: G.M.
Science. 2012 Sep 6. 
 
Des mutations dans BCKD-kinase conduisent à une forme potentiellement curable d'autisme avec épilepsie

Novarino GEl-Fishawy PKayserili HMeguid NAScott EMSchroth JSilhavy JLKara MKhalil ROBen-Omran TErcan-Sencicek AGHashish AFSanders SJGupta ARHashem HSMatern DGabriel SSweetman LRahimi YHarris RAState MWGleeson JG.

Source

Source

Neurogenetics Laboratory, Howard Hughes Medical Institute, Department of Neurosciences, University of California, San Diego, CA 92093, USA.
Résumé
Les troubles du spectre autistique sont une constellation génétiquement hétérogène de syndromes caractérisés par des déficiences de l'interaction sociale réciproque.
Les traitements somatiques disponibles ont une efficacité limitée.
Nous avons identifié des mutations inactivantes dans les gènes BCKDK ((Branched Chain Ketoacid Dehydrogenase Kinase) dans des familles consanguines atteintes d'autisme, d'épilepsie et de déficience intellectuelle.
La protéine codée est responsable de la phosphorylation médiée par l'inactivation de la sous-unité α de E1-déshydrogénase à chaîne ramifiée cétoacide (BCKDH).
Les patients ayant des mutations homozygotes BCKDK affichent des réductions de l'ARNm et de protéines BCKDK, une phosphorylationE1-α , et des acides aminés plasmatiques à chaîne ramifiée .
Des souris génétiquement privées de Bckdk montrent des anormales du profil des acides aminés dans le cerveau  et des déficits neurocomportementaux qui répondent aux suppléments alimentaires.
Ainsi, l'autisme présentant une déficience intellectuelle et de l'épilepsie causée par des mutations BCKDK représente un syndrome potentiellement traitable.
11 septembre 2012

Lisou va reprendre l'équitation avec Trott'Autrement au Haras du Grand Clos

Elise va reprendre samedi prochain ses séances d'équitation adaptée avec Trott'Autrement au Haras du Grand Clos à Conches sur Gondoire ...

J'ai trouvé sur le net cette petite vidéo sympa qui donne un aperçu de l'ambiance de l'endroit ... Vous comprendrez mieux qu'elle puisse manifester une certaine impatience !!!

11 septembre 2012

Laurent Savard et son spectacle "le bal des pompiers"

Nouvelle tournée triomphale (j'anticipe) pour notre ami Laurent. Premier rendez-vous :

14/09: Champagnole (Jura) à l’Oppidum à 20H30
Renseignements: 03.84.51.12.97

Mais aussi (plus près de chez moi) le 20/10 à Lesigny et le 13/11 à Fontenay-sous-Bois.

Voir toutes les dates et endroits où il se produit http://laurentsavard.com/

"Le Bal des Pompiers met le feu aux préjugés (...) un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte."
- LE PARISIEN

11 septembre 2012

article publié dans le courrier de l'Ouest le 10 septembre 2012

Autisme : les mamans acquittées

 

Autisme : les mamans acquittées

Grande cause nationale 2012, l’autisme reste encore mal connu. Un point paraît (enfin !) acquis, les mamans sont innocentes... Le propos vous choque ? Figurez-vous cependant, que l’autisme a longtemps été considéré comme résultant d’erreurs - conscientes ou inconscientes - de la mère. Le Pr Gilbert Lelord, psychiatre, membre de l’Académie nationale de médecine et ancien professeur à l’Université de Tours, a été le fondateur de l’équipe autisme de l’Unité INSERM 316. Pour Destination Santé, il retrace l’histoire mouvementée des recherches menées sur un trouble qui n’en finit pas de défrayer la chronique.

La première fois que le vocable autisme a été utilisé remonte à 1911. Son « inventeur » en quelque sorte, a été le psychiatre suisse Eugène Bleulert. « Il a été le premier à caractériser l’autisme chez l’adolescent comme un repli sur soi-même, un isolement vis-à-vis de l’entourage », explique Gilbert Lelord. Mais c’est en réalité l’Américain Léo Kanner, qui le premier va décrire « en 1943 et de manière remarquable, le tableau clinique de l’autisme chez l’enfant. Pour lui, l’autisme relevait d’une incapacité innée à établir le contact affectif avec les personnes ». Pour notre interlocuteur, « cette description est toujours d’actualité. L’enfant présente une incapacité à établir des relations, il se replie comme dans une coquille ».

L’ère des théories farfelues

Il poursuit : les années 50 ont été marquées par « une rencontre déterminante. Celle d’Alfred Fessard, pionnier de l’étude des activités électriques du système nerveux, et de Georges Heuyer qui sera le fondateur de la pédopsychiatrie en France. Cette rencontre a vu la création, à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière de Paris, d’un laboratoire de recherches sur les activités cérébrales, dans un service d’enfants. J’ai eu la chance inouïe de me trouver là au bon moment », exprime avec passion Gilbert Lelord.

« Au début des années 60 sont publiés en France, les travaux de René Spitz et Harry Harlow. Ils apportent la preuve scientifique du fait qu’un jeune enfante privé du contact de sa mère en est fragilisé sur le plan psychologique » Pour la première fois, des spécialistes décrivent la dépression de l’enfant. Problème, « au même moment, des théories farfelues exploitent ces résultats pour expliquer l’autisme. » Les mères malveillantes et négligentes sont ainsi accusées d’être à l’origine de l’autisme de leur enfant. « Pire, toutes ces hypothèses reçoivent un écho démesuré en France, grâce à une couverture médiatique exceptionnelle », se désole Gilbert Lelord.

Mais en 1972, l’exploration de l’activité électrique cérébrale va radicalement changer la donne. « A partir de là, les preuves commencent à s’accumuler. Ainsi avons-nous établi l’existence de troubles du fonctionnement cérébral chez l’enfant autiste », explique-t-il. Parallèlement, différentes méthodes de rééducation se développent. A Tours, une approche innovante voit le jour. Avec Catherine Barthélémy (pédopsychiatre) et Laurence Hameury (psychiatre) les Thérapies d’échange et de développement sont mises au point. Leur mise en place à l’époque, ne suscite qu’un faible écho en France.

Des causes génétiques

En 1980, l’Association de Recherche pour l’Autisme et la Prévention des Inadaptations (ARAPI) est créée, en France. Elle réunit des parents et des professionnels. « C’est une étape décisive pour les parents, qui peuvent ainsi s’informer aux meilleures sources scientifiques. » Gilbert Lelord tient à également à rendre hommage au travail de Dominique Sauvage. « Il a développé en 1984 une méthode originale. Cette dernière reposait sur l’observation des films familiaux. Il a ainsi montré que les premiers signes évocateurs de l’autisme étaient visibles dès les premiers mois ». C’est également dans les années 1980 qu’est créé, grâce à Léandre Pourcelot, l’Unité de recherches INSERM à Tours. Son intitulé vaut lettre de mission : « Le système nerveux du fœtus à l’enfant, développement, circulation et métabolisme ». « Pour nous, ce fut une grande victoire. Car nous avons pu mener de multiples travaux sur les enfants autistes. »

C’est avec passion naturellement, qu’il aborde les dernières évolutions de la connaissance dans ce domaine. Et notamment les travaux de Monica Zilbovicius, réalisés grâce à l’avènement des techniques modernes d’imagerie. « Elle appartenait à l’Unité INSERM d’Orsay (André Syrota) et de de Tours. En 1991, elle a montré une perturbation des zones de communication chez les enfants autistes. C’est une découverte fondamentale » C’est également à cette époque que des particularités géniques sont décelées à Tours dans l’autisme, avec Jean-Pierre Müh et Jacques Mallet. « Nous disposons aujourd’hui d’assez d’éléments de preuves scientifiques pour enfin dire que la responsabilité des mamans n’est plus engagée. En quelque sorte, elles sont désormais acquittées ».

Aller plus loin : L’exploration de l’autisme, le médecin, l’enfant et sa maman de Gilbert Lelord – Editions Bernard Grasset – 302 pages.

8 septembre 2012

La suite du MUR de Sophie Robert (la psychanalyse dévoilée) - 7 septembre 2012

La suite du MUR: découvrez le teaser de « La Théorie sexuelle »

 

Lire l’article en français | Read the post in english

La psychanalyse a connu son heure de gloire dans l’après guerre jusqu’aux années 90, à partir desquelles elle a amorcé un lent et inexorable déclin.
Aujourd’hui, la psychanalyse est devenue très marginale dans le monde, lorsqu’elle n’a pas complètement disparu, excepté dans deux pays: la France et l’Argentine.

En France, ses représentants restent ultra majoritaires dans les institutions psychiatriques, en psychologie, à l’hôpital et à l’université, et dans maintes professions paramédicales touchant à l’enfance. Or la psychanalyse est un cursus parallèle au cursus médical et scientifique. Il n’est validé par aucun diplôme d’État, aucune instance externe objective fondée sur les preuves et le bénéfice thérapeutique.

La psychanalyse est également très représentée dans les médias. Dans l’intelligentsia française, une personne sur quatre passe par le divan sans savoir le plus souvent quel est la formation de son thérapeute, ni sur quels postulats repose sa vision de la souffrance psychique.

Très peu de patients savent ce que pensent réellement les psychanalystes à qui ils livrent leur vie intime, parce que ceux-ci emploient vis-à-vis du profane un jargon abscons dont le sens est connu des seuls initiés. Ce double discours contribue à brouiller les cartes et entretenir maintes idées fausses sur ce qu’est ou n’est pas la psychanalyse.

C’est pour cette raison que j’ai entrepris de réaliser une série documentaire destinée au décodage de la théorie et de la pratique analytique, par la bouche des psychanalystes eux-mêmes: « LA PSYCHANALYSE DÉVOILÉE ».
Pour la première fois les psychanalystes s’y expriment sans fard, expliquant au profane le discours habituellement tenu entre seuls initiés.

Après « LE MUR » le prochain volet de cette série est consacré à « LA THÉORIE SEXUELLE »:

La psychanalyse se distingue de toutes les autres psychothérapies par la place prépondérante accordée à la sexualité – une vision très particulière de la sexualité, au contenu politiquement très incorrect. Comment les psychanalystes appréhendent-ils la sexualité aujourd’hui? Quel est, de leur point de vue, le rapport entre la sexualité et l’inconscient? Quel rôle joue la sexualité dans l’apparition des troubles psychiques?

7 septembre 2012

article publié sur le site Romandie le 6 septembre 2012

Un complément alimentaire traiterait une forme d'autisme, selon une étude


WASHINGTON - Un simple complément alimentaire offre l'espoir de traiter une forme particulière d'autisme couplé à de l'épilepsie, selon une recherche publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Environ 25% des personnes souffrant d'autisme sont aussi épileptiques, un trouble électrique cérébral caractérisé par des convulsions dont les causes restent largement méconnues.

Ces chercheurs des Universités de Californie à San Diego et de Yale (Connecticut, nord-est) ont découvert une mutation génétique présente chez des autistes épileptiques qui accélère le métabolisme de certains acides aminés, créant ainsi une carence.

Cette découverte pourrait aider les médecins à diagnostiquer cette forme particulière d'autisme plus rapidement, ce qui permettra de commencer un traitement plus tôt.

Selon les auteurs de ces travaux, il serait ainsi potentiellement possible de traiter cette forme d'autisme avec des compléments alimentaires contenant ces acides aminés dits à chaîne ramifiée comme l'ont aussi montré des expériences sur des souris génétiquement modifiées pour avoir la même mutation génétique.

Ce fut très surprenant de découvrir des mutations génétiques affectant le métabolisme qui sont spécifiques à l'autisme et peuvent potentiellement être traitées, relève le Dr Joseph Gleeson, professeur de neurosciences à l'Université de Californie à San Diego, principal auteur de l'étude.

Le fait que le traitement potentiel soit évident et simple est le plus emballant: juste donner aux patients affectés les acides aminés dont leur organisme manque, ajoute-t-il.

Le professeur Gleeson et ses collègues ont séquencé une partie du génome d'enfants autistes dans deux familles souffrant aussi d'épilespsie et ayant une mutation dans le gène qui régule le métabolisme des acides aminés à chaîne ramifiée.

Ces chercheurs ont également examiné des cultures de cellules souches neuronales provenant de ces patients et découvert que celles-ci se comportaient normalement en présence des acides aminés à chaîne ramifiée.

Enfin, chez les souris génétiquement modifiées, leurs symptômes ont disparu en augmentant la prise de compléments alimentaires contenant ces acides aminés, précisent ces chercheurs.


(©AFP / 06 septembre 2012 20h02)

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