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"Au bonheur d'Elise"
4 octobre 2012

article publié sur le site Radio Londres le 3 octobre 2012

Enfants autistes et scolarisation…

 

Enfants autistes et scolarisation…

Un enfant sur cent est actuellement touché par les Troubles Envahissants du Développement, plus communément appelés « autisme ». On est capable de déceler dès 18 mois les premiers signes de T.E.D. mais malheureusement, en France, l’autisme est un handicap peu connu des professionnels en lien direct avec les familles : peu de médecins, de pédiatres et a fortiori d’enseignants sont formés pour reconnaître et prendre en charge un enfant autiste. Et pourtant, un dépistage précoce est l’assurance d’une possibilité d’évolution et d’intégration dans la société pour ces enfants et adultes.

Rappelons que l’autisme affecte principalement les capacités de communication, entraîne des troubles du comportement et perturbe les relations sociales. Fort heureusement, grâce à une prise en charge adaptée, ces symptômes peuvent grandement s’améliorer. Mais ceci n’est possible que si on cesse de mettre systématiquement les enfants autistes hors du système scolaire.

En effet, l’école est un terrain d’apprentissage indispensable pour les autistes, qui expérimentent alors les relations humaines, la communication, l’imitation, et se frottent ainsi dès leur plus jeune âge à la vie, tout simplement. Or il s’agit bien de cela avant tout : pour aider les autistes à comprendre les interactions sociales et avoir un comportement adapté, il faut qu’ils soient en contact avec leurs pairs, qui leurs servent d’exemples. Et pourtant, 80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés*.

Eloignez n’importe lequel d’entre nous de la société, privez-le de contact et il sera incapable ensuite de s’intégrer. Ne privons donc pas les enfants autistes de l’école, cessons de renvoyer les parents vers des institutions fermées, ouvrons la porte de l’école aux autistes !

Car l’école a des cadres prévus pour accueillir les enfants en situation de handicap, comme les CLIS (classes pour l’inclusion scolaire), de douze élèves maximum en situation de handicap. Mais aussi avant même un dépistage formalisé, dès la maternelle, une équipe éducative peut être mise en place avec la direction de l’école, l’enseignant, les parents et les professionnels de santé qui accompagnent l’enfant, ainsi qu’un référent de scolarité rattaché à l’académie. Cette équipe éducative peut demander une Assistance de Vie Scolaire, pour au moins quelques heures par semaine, permettant à l’enfant d’être accompagné par une personne chargée de l’aider au sein de la classe.

Les AVS soulagent alors le travail de l’enseignant et lui permettent de bien suivre l’ensemble des élèves de la classe sans avoir besoin de consacrer un temps plus important à l’élève en situation de handicap. L’AVS aide l’enfant à comprendre les consignes et à réaliser les tâches demandées, lui explique le déroulement de la classe et sont souvent indispensables au moment des récréations, les temps libres et informels étant souvent les moments qui sont le plus source d’angoisse chez les autistes, qui leur préfèrent des activités cadrées, dans le calme et le silence.

Malheureusement, peu d’AVS ont l’autorisation de déjeuner avec l’enfant et c’est au tour des ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) en maternelle ou du CLAE de s’occuper des enfants. Et ils sont souvent peu nombreux dans les écoles qui refusent alors la prise en charge des enfants autistes à la cantine.

Les AVS étant des emplois précaires et peu formés, le manque de postes disponibles font que c’est la loterie à chaque rentrée : les heures demandées par les équipes éducatives se trouvent réduites comme une peau de chagrin, les AVS promises arrivent avec deux mois de retard et on peut se retrouver dans des situations dramatiques pour l’enfant autiste confronté seul au milieu scolaire, se retrouvant dans une situation angoissante ou alors l’établissement refusant tout bonnement l’élève en classe tant qu’il n’aura pas d’accompagnant.

Pourquoi ce manque de coopération ? Parce que les enseignants ne reçoivent aucune formation pour l’intégration du handicap. Ils sont du coup 68%* à penser que les autistes devraient rejoindre les institutions spécialisées. Difficile de le leur reprocher, mais inconcevable sachant que le droit d’aller l’école est un droit fondamental défini par la Convention des droits de l’enfant de 1959.

Le manque de moyens mis en place par l’Education Nationale les empêchent d’accéder à l’enseignement et ainsi faisant marginalise les autistes. Espérons que le fait que l’autisme soit la Grande Cause Nationale 2012 fasse bouger les choses dans le bon sens.

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