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"Au bonheur d'Elise"
4 octobre 2012

article publié dans la-Croix le 2 octobre 2012

Pressenti pour devenir le nouveau président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), le chercheur Jean-Claude Ameisen a été auditionné à l’Assemblée nationale mardi 2 octobre.

Selon ce professeur d’immunologie de Paris VII, la prise en compte de la réalité socio-économique doit faire partie des réflexions éthiques menées dans le domaine biomédical.

Il parle sans notes, avec une aisance qui rappelle que Jean-Claude Ameisen se frotte depuis longtemps déjà aux dilemnes éthiques les plus âpres. Et pour cause : ce chercheur, professeur d’immunologie à l’Université Paris VII a passé sept ans sur les bancs du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), dont il s’apprête à prendre la présidence. 

Mardi 2 octobre, au cours de son audition devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée – étape préalable, avec l’audition au Sénat, à sa nomination officielle –, il ne faisait guère de doute qu’il serait adoubé.

Prendre en compte la réalité économique et sociale.

Devant une poignée de députés, le médecin a exposé ses convictions quant au rôle et au devenir du CCNE. En premier lieu, Jean-Claude Ameisen estime qu’il faut ouvrir cette instance aux économistes, persuadé que la réflexion éthique dans le domaine biomédical doit aujourd’hui prendre en compte la réalité économique et sociale.

Autre conviction : les citoyens doivent être associés aux débats. « L’expertise est essentielle mais elle ne suffit pas  », a observé le médecin, fort de l’expérience actuellement menée par la mission Sicard sur la fin de vie – dont il est membre – qui organise des ateliers citoyens dans plusieurs villes de France.

Après une courte intervention, Jean-Claude Ameisen s’est prêté au jeu des questions des députés. Faut-il lever l’anonymat du don de gamètes ? Autoriser la recherche sur l’embryon ? Quelle place accorder à la génétique ? 

«Le bien contre le bien »

Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes, a notamment fait remarquer que toute la difficulté résidait dans l’appréhension de « conflits de valeurs. C’est rarement le bien contre le mal mais plutôt le bien contre le bien » , a souligné l’élu, qui fut rapporteur de la mission d’information sur la révision des lois bioéthiques.

Jean-Claude Ameisen ne dit pas autre chose. Ce qui ne l’empêche pas de défendre des positions claires. Sur l’accès aux origines et les tests génétiques prédictifs, le chercheur fait valoir que l’on accorde souvent une importance démesurée à la dimension génétique. 

Sans juger ceux qui recherchent leurs origines après un don de gamètes, il remarque qu’ils pensent « qu’ils vont enfin savoir qui ils sont, découvrir LA vérité  », dans une quête un peu « tragique ».

Concernant la recherche sur l’embryon, Jean-Claude Ameisen a appelé à desserrer l’étreinte de l’interdiction avec dérogation, du moins concernant la recherche sur les cellules souches issues d’embryons détruits, en faisant référence au dernier avis rendu par le CCNE sur le sujet. Il a enfin rappelé que les débats intenses menés en France sur le tout début de la vie et sa fin ne devaient pas faire oublier d’autres enjeux éthiques concernant l’enfant, l’adulte ou encore la personne âgée.

MARINE LAMOUREUX

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