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"Au bonheur d'Elise"
27 janvier 2013

Annette et Thomas menacés d'expulsion (article publié dans Le Parisien)

article publié dans Le Parisien

Gilles Cordillot | Publié le 17.01.2013, 07h00


Conches-sur-Gondoire, mardi. Il n’y a qu’aux haras de Conches, aux côtés de la jument Vailyss, que Thomas se sent bien.
Conches-sur-Gondoire, mardi. Il n’y a qu’aux haras de Conches, aux côtés de la jument Vailyss, que Thomas se sent bien. | (LP/G.Co.)

« Quand ça ne va plus, je viens ici, et je hurle dans les champs… » Annette Urbanski, maman de Thomas Gatoux, un jeune homme de 20 ans atteint du syndrome Prader-Willi n’en peut plus. Comme si la au quotidien de la maladie de son fils n’était pas suffisante, elle vient d’apprendre qu’elle sera expulsée de son de Lognes, car depuis un an elle n’arrive plus à payer son loyer.

Elle a été assignée en référé. L’audience doit se tenir le 19 mars au tribunal d’instance de Lagny-sur-Marne.
Cette ancienne contrôleuse de gestion de 48 ans a dû arrêter de travailler pour s’occuper de son fils, lourdement handicapé, car aucune structure n’accepte de l’accueillir. « En 2006-2007, Thomas a été pris en charge par l’institut médico-éducatif départemental (Imed) de Claye-Souilly, explique Annette. Mais un jour on m’a appelée pour me dire qu’il était devenu ingérable et que je devais le reprendre avec moi. »
Thomas souffre d’hyperphagie. Son organisme ne connaissant pas la satiété, il peut manger des quantités impressionnantes de nourriture. Il pèse d’ailleurs 165 kg. Cela s’accompagne d’un retard mental, d’une hypotonie musculaire, de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), de crises de colère, d’une peur du changement… Une maladie pour laquelle la médecine n’a à ce jour trouvé aucun traitement. Il ne peut pas rester seul. C’est donc au cercle hippique de Conches-sur-Gondoire où Romuald et son équipe l’accueillent tous les matins que Thomas a noué ses seuls liens sociaux. Et Vailyss, la jument de son amie Gwendoline est sa préférée.
Annette est seule pour s’occuper de Thomas depuis qu’il a 3 ans. La dureté de la situation de l’enfant ayant eu peu à peu raison du lien paternel. Aujourd’hui, elle ne pèse plus que 44 kg. « Toute la nourriture que j’achète, je la lui réserve, explique Annette. Moi, je ne mange qu’une fois par jour. » Thomas est capable de manger dix yaourts au petit déjeuner.
Financièrement, c’est très dur pour cette maman isolée. « Depuis août 2011, Thomas est considéré par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de Seine-et-Marne en rupture d’orientation et de droit. Cela veut dire que depuis cette date, je ne touche plus aucune aide financière », souligne Annette. Mais ce qui révolte le plus cette mère de famille, c’est qu’elle impute ce naufrage « à un dysfonctionnement de la MDPH ».
Selon elle, « on lui doit près de 11000 € au titre de l’allocation enfant handicapé pour la période allant de juillet 2011 à juillet 2012. Si Thomas avait touché normalement son allocation handicapé, j’aurais pu continuer à payer mon loyer et aujourd’hui, je ne serais pas expulsable », assure-t-elle.
Mais Annette ajoute avec amertume : « A la MDPH on m’a dit sans ménagement qu’ils n’étaient pas là pour payer mes loyers »…

Le Parisien

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Commentaires
L
C'est consternant, bouleversant et écoeurant. Autrement dit, à cette mère, on lui jette à la figure: "Vous avez mis au monde un enfant handicapé, gérez-le!".<br /> <br /> Mais dans quel monde vivons-nous???<br /> <br /> ValérieJ
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