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"Au bonheur d'Elise"
18 avril 2013

La formation des pairs surpasse les interventions traditionnelles auprès des autistes

article publié sur Autisme Information Science

Peer Training Outperforms Traditional Autism Interventions

Traduction : Koala
 
Intervenir auprès des camarades de classe d’enfants autistes produit des résultats plus significatifs en termes d’inclusion sociale que l’entraînement aux habiletés sociales des enfants autistes.

Beaucoup d'enfants atteints d'autisme suivent une scolarité au sein de classes ordinaires pour au moins une partie de la journée scolaire. Beaucoup éprouvent de la difficulté socialement et risquent d'être isolés ou d’être victime d’intimidation ou de harcèlement. L'intervention la plus courante consiste à tenter d’améliorer les compétences sociales de l’enfant autiste au travers de sessions d’entraînement aux habiletés sociales dans une clinique ou dans le cabinet privé d'un thérapeute. L’instructeur modèle les aptitudes sociales appropriées soit en tête-à-tête avec l'enfant, soit avec un groupe d'enfants présentant des difficultés dans les interactions sociales. Ces deux types d'interventions améliorent les compétences sociales - du moins dans les cliniques et les centres universitaires où ils ont été étudiés. Leur efficacité dans des contextes réels est moins claire.

Cette année, les résultats d'une importante étude plaident en faveur d'arrêter de s'appuyer uniquement sur cette forme standard d’entraînement aux habiletés sociales, mais plutôt vers un plus grand accent porté sur l’entraînement des camarades de classe des enfants autistes, visant à leur enseigner comment interagir avec les enfants qui ont des difficultés dans les interactions sociales. .

L'étude a été menée par une psychologue spécialisée dans la psycho-éducation Connie Kasari, Ph.D., de l'UCLA Center for Autism Research and Treatment. Elle est parue dans le numéro d'Avril de la revue Journal of Child Psychology and Psychiatry.

Les chercheurs ont recruté 60 élèves avec des troubles du spectre autistique (TSA), du CP au CM2. Tous ces élèves suivaient un cursus normal dans des classes ordinaires pendant au moins 80 % de la journée scolaire. Les chercheurs ont distribué les enfants de façon aléatoire dans l'un des quatre groupes suivants:

- Un groupe d’enfants a bénéficié d’un entraînement aux habiletés sociales en tête à tête avec un adulte pendant six semaines. Le thérapeute a aidé l'enfant à pratiquer des compétences sociales telles que comment rentrer dans un jeu dans la récréation ou la conversation.

- Un groupe d’enfants n'a reçu aucun entraînement aux habiletés sociales, mais avait trois camarades de classe neurotypiques qui ont reçu une formation pour comment interagir avec les enfants présentant des difficultés dans les interactions sociales. Ces camarades de classe ne connaissaient pas l'identité des enfants avec autisme.

- Un groupe d’enfants a reçu à la fois un entraînement aux habiletés sociales en tête-à-un et la formation des trois camarades de classe neurotypiques.

- Un groupe d’enfants n’a reçu aucune intervention dans la première phase de l'étude et a par la suite participé à l'une des interventions.

Toutes les sessions d’entraînement ont duré 20 minutes, deux fois par semaine pendant six semaines. Lors de l'intervention, les observateurs ont regardé et ont noté les comportements pendant les récréations. Ces observateurs ne savaient pas quels enfants avaient reçu une intervention. Trois mois après avoir terminé les sessions d’entraînement et de formation, les enquêteurs sont revenus observer les enfants atteints d'autisme, les interroger, et interroger leurs enseignants.

Ceux dont les camarades de classe ont reçu une formation - y compris ceux qui n’avaient reçu aucun entraînement aux habiletés sociales - passaient moins de temps seuls sur le terrain de jeu et avaient plus de camarades de classe les désignant comme des amis, par rapport à ceux qui ont reçu seulement de l’entraînement en tête à tête avec un thérapeute, ou pas d'intervention du tout.

En outre, les enseignants ont signalé que les compétences sociales des élèves autistes pendant la classe se sont améliorées de façon significative après la formation de leurs pairs neurotypiques. Par comparaison, les enseignants n’ont noté aucun changement dans les habiletés sociales des enfants atteints d'autisme qui ont reçu un coaching en tête en tête sans aucune formation de leurs camarades de classe. Comme les observateurs pendant les récréations, les enseignants ne savaient pas quels enfants avaient reçu quelle intervention.

Dans le cas où leurs camarades de classe ont été formés, les enfants atteints d'autisme ont continué à démontrer une meilleure connexion sociale avec leurs pairs, même après qu'ils aient changé de classe et de camarades à la rentrée scolaire.

«Je pensais que travailler à travers les pairs serait plus indirect, mais nous avons trouvé exactement le contraire», a déclaré le Dr Kasari concernant ses conclusions surprenantes. «Le modèle où un adulte travaille directement avec l'enfant autiste n'était tout simplement pas aussi efficace."

Cependant, l'étude a également souligné des domaines problématiques. Par exemple, alors que l'interaction facilitée avec les pairs a diminué l’isolement à la récréation, il n'a pas amélioré tous les comportements pendant les interactions. La plupart des enfants atteints d'autisme avaient encore des difficultés avec le « chacun son tour », l’initiation des conversations et autres activités conjointes. En outre, malgré une plus grande intégration dans les cercles sociaux, les enfants atteints de TSA ne semblaient pas avoir conscience qu'ils avaient plus d'amis.

"Nous avons constaté que même si un enfant atteint d'autisme est populaire auprès de ses pairs, les temps de jeux à la récréation sont toujours difficiles pour lui", a déclaré le Dr Kasari.

Le National Institutes of Health (NIH) a parrainé la recherche. Dr Kasari a également reçu plusieurs subventions de recherche de Autism Speaks qui s'appuient sur son travail dans les écoles et auprès des populations d'enfants atteints de TSA recevant peu de services thérapeutiques. Deux des subventions pilotes Autism Speaks sont devenues la base de grandes études de recherche parrainées par le NIH.

«Il s'agit de travaux novateurs qui pointent vers les moyens les plus efficaces d'aider les enfants autistes à naviguer avec succès dans la socialisation à l'école», a déclaré Geri Dawson, Ph.D., conseiller scientifique en chef à Autism Speaks. "Il est très important que ces interventions soient testées dans des contextes réels afin que nous puissions appliquer plus facilement ces résultats de recherche à la population. C'est l'un des points forts de cette étude."

Kasari C, Rotheram-Fuller E, J Locke, Gulsrud A. Making the connection: randomized controlled trial of social skills at school for children with autism spectrum disorders. J Child Psychol Psychiatry. 2012; 53 (4): 431-9.

 

 

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18 avril 2013

Autisme : découverte de nouvelles spécificités structurelles dans cerveau

article publié dans RT Flash

Lundi, 15/04/2013 - 16:39 
Autisme : découverte de nouvelles spécificités structurelles dans le cerveau 

Des chercheurs de l'Hôpital pour enfants de Boston et de l'Université catholique de Louvain ont mis à jour de nouvelles différences structurelles dans les connexions cérébrales chez les enfants souffrant de troubles autistiques.

Ces travaux, qui ont utilisé des modèles mathématiques d'analyse de réseau, ont montré que les enfants autistes possédaient plus de connexions redondantes entre des aires voisines du cerveau et moins de connexions à plus longue distance.

Comme l'explique Jurriaan Peters, chercheur à l'hôpital pour enfants de Boston, "Nos recherches ont pu montrer que, chez les enfants autistes, l'organisation de la connectivité globale du cerveau était différente, ce qui a des conséquences profondes sur la façon dont les autistes organisent et traitent l'information".

Dans cette étude, des scientifiques ont analysé les électroencéphalogrammes de trois groupes d'enfants autistes : 16 enfants atteints d'autisme, 14 enfants dont l'autisme est lié à un syndrome génétique, la sclérose tubéreuse de Bourneville, et enfin 46 enfants ne présentant aucune pathologie neurocérébrale. Cette comparaison a permis de découvrir que dans les deux groupes d' enfants atteints d'autisme, on observe plus de connexions entre les régions voisines du cerveau et moins de connexions reliant les régions plus distantes.

L'étude a également montré que les enfants atteints de sclérose tubéreuse ont une diminution globale de connectivité, alors que ceux souffrant seulement d'un autisme simple présentent une augmentation de connexions locales et une diminution des connexions à longue distance.

Selon les chercheurs, la présence chez les enfants autistes d'un réseau cérébral configuré principalement à partir de connexions à courte distance  expliquerait pourquoi ces enfants, qui parviennent souvent à accomplir une tâche particulière de manière remarquable, ne sont pas capables d'effectuer parallèlement plusieurs actions en traitant simultanément des informations provenant de différentes aires cérébrales.

Un exemple frappant de cette incapacité réside dans l'impossibilité pour un autiste de décrypter une émotion sur un visage. "Il est possible qu'un enfant autiste ne parvienne pas à interpréter un sentiment, comme la joie ou la colère, en voyant un visage, parce que son centre cérébral visuel et son centre cérébral émotionnel ne peuvent pas communiquer à cause de la singularité structurelle de leur cerveau" souligne le Professeur Peters.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BMC

17 avril 2013

Sels d'aluminium contenus dans les vaccins, attention danger ?

Par La rédaction d'Allodocteurs.fr
rédigé le 12 novembre 2012, mis à jour le 13 novembre 2012

"Nocivité des sels d'aluminium dans les vaccins : du soupçon aux certitudes". C'est ce qu'estime aujourd'hui le Réseau Environnement Santé sur la question des sels d'aluminium utilisés comme adjuvants dans la plupart des vaccins.

logo france5

 

 

Afficher Pr. Romain Gherardi


tiret vert vivrefm topVoir la vidéo de l'interview du Professeur Gherardi sur le site de France 5

 Le Pr. Romain Gherardi, directeur de recherche à l'Inserm et à l'hôpital Henry-Mondor, était l'invité du "Magazine de la santé", sur France 5, le 12 novembre 2012.
Il étudie les effets des sels d'aluminium sur l'organisme depuis 18 ans.

Depuis qu'on les utilise dans la fabrication des vaccins (1926 aux Etats-Unis, 1990 en France), les sels d'aluminium alimentent le débat et la controverse.

Techniquement, une dose infime d'hydroxyde d'aluminium suffit pour stimuler la réaction immunitaire en induisant un petite réaction inflammatoire locale. Et, si une majorité de scientifiques considère qu'une fois injecté dans l'organisme, l'aluminium se dissout spontanément et n'a donc pas d'effet toxique, d'autres comme le Réseau Environnement Santé et lePr. Romain Gherardi, chercheur à l'Inserm et médecin à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, avancent le contraire. 

Les sels d'aluminium en cause

Ils estiment que les sels d'aluminium peuvent provoquer une myofasciite à macrophages, une maladie complexe dominée par un ensemble de symptômes : douleurs musculaires et articulaires, épuisement chronique, troubles du sommeil et troubles neuro-cognitifs.

Chez les patients observés, lePr. Romain Gherardi a repèré la présence d'aluminium dans le muscle du deltoïde, soit à l'endroit où la personne a reçu le vaccin dans l'épaule. Ainsi, contrairement à ce qui est affirmé depuis des années, chez certaines personnes, les sels d'aluminium ajoutés dans le produit de vaccination ne seraient pas éliminés par l'organisme.

Cette réaction n'apparaîtrait que chez des personnes génétiquement prédisposées. Il n'empêche, pour le Pr. Gherardi, cela signifierait que l'organisme ne parvient pas "à digérer complètement les particules d'aluminium".

Dans certains cas, rares, l'aluminium serait capturé par des cellules du système immunitaire et pourrait ainsi être transporté jusqu'au cerveau.

Le Pr. Romain Gherardi a aujourd'hui identifié 585 cas, et voudrait poursuivre ses travaux pour pouvoir démontrer le lien direct de cause à effet entre la vaccination et cette maladie.

Travaux de recherche avortés ?

Malheureusement pour lui et son équipe, l'Agence du médicament (ANSM) vient de décider de ne pas poursuivre le financement de ses recherches. Se considérant comme un lanceur d'alerte, le Pr. Romain Gherardi, soutenue par l'association Réseau Environnement Santé, a décidé de publier la décision de l'Agence du médicament, et de leur demander des explications.

L'Agence du médicament, de son côté, se défend de toute censure, assure s'intéresser à la question mais ne pense pas que l'axe de recherche du Professeur Gherardi soit le meilleur pour répondre à la question des risques des sels d'aluminium. 

"La ministre de la Santé nous a saisi sur le sujet, nous sommes d'accord qu'il doit y avoir une étude à ce propos, mais pas sous cette forme", commente Bernard Delorme, responsable de l'information à l'Agence du médicament.

"Il a fallu dix ans pour prouver que la vaccination n'avait aucun rapport avec l'apparition de la sclérose en plaques. Il faut donc être prudent. Nous ne nions pas l'existence d'une cicatrisation vaccinale, soit de la présence d'aluminium dans le deltoïde, là où les gens se font vacciner. Par contre, aucune preuve n'a été faite sur le lien entre vaccination et les symptômes de la myofasciite à macrophages."

En mars 2012, des députés ont demandé un moratoire sur les vaccins à base d'aluminium, au nom du principe de précaution. Mais en juin 2012, l'Académie de médecine s'y est opposée, arguant que cet adjuvant est nécessaire à l'efficacité de certains vaccins et que la quantité contenue dans les injections est bien plus faible que celle que nous ingérons sans nous en apercevoir, via l'eau ou les aliments.

La couverture vaccinale menacée ?

L'Académie de médecine redoute que cette polémique jette une nouvelle fois le soupçon sur la vaccination en générale. Pourtant, les détracteurs de l'aluminium estiment que des solutions alternatives existent. L'association E3M (Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages) a d'ailleurs dénoncé en juillet 2012 le retrait progressif du marché des seuls vaccins encore sans aluminium.

L'Académie, elle, revient sur la nécessité de ces adjuvants et explique qu'en cas de moratoire, les éventuelles solutions de rechange ne pourraient être prêtes avant cinq ou dix ans.

 

17 avril 2013

Autisme, secteur porteur pour la recherche

Mardi 16 avril 2013
article publié sur le blog de chronimed

Pour son premier numéro, JAMA Psychiatry (nouvel avatar de The American Journal of Psychiatry) a consacré un éditorial aux troubles du spectre autistique (TSA). 

Un double parallèle est mentionné : l’augmentation « spectaculaire » des publications sur le sujet depuis une dizaine d’années doit être simultanément rapprochée de l’envolée considérable des cas d’autisme diagnostiqués (« +78 % dans la prévalence des TSA depuis 6 ans ») et de l’accroissement notable (mais pourtant insuffisant) des fonds publics et privés consacrés à la recherche sur ce « trouble très fréquent et coûteux du neurodéveloppement. » 

À titre d’exemple, l’auteur rappelle que dans ce premier numéro de JAMA Psychiatry figurent déjà « trois articles sur l’autisme », alors qu’il fallait « toute une année » aux revues psychiatriques pour publier ce même nombre d’études, lors des décennies précédentes !

Mais malgré la hausse substantielle des crédits dévolus à l’autisme aux États-Unis (334 millions de dollars venant du public et 74 millions de dollars venant du privé), l’augmentation de la prévalence des TSA est telle que la répartition de ces crédits par personne avec autisme a en réalité baissé (passant de « 62 dollars par intéressé en 2007 à 47,5 dollars en 2012 »). 

Il est donc crucial de ne pas se résigner et de continuer les recherches, « en particulier dans des secteurs encore négligés comme celui des thérapeutiques et de l’autisme chez l’adulte. »  

L’auteur insiste notamment sur le « besoin urgent » de promouvoir les recherches dans le domaine de la maturation du cerveau en période prénatale et peu après la naissance, dans la mesure où plusieurs études viennent confirmer l’impact de facteurs dans l’environnement (comme certains polluants aériens) et/ou d’anomalies immunitaires durant cette période critique du neurodéveloppement. 

D’autres avancées devraient provenir de l’essor des nouvelles techniques en matière d’imagerie médicale, comme la tomographie par émission de positons (PET scan) qui a déjà montré, en cas de TSA, la présence d’anomalies de fonctionnement dans l’activation de la microglie (cellules d’origine hématopoïétique, et impliquées dans les défenses immunitaires du cerveau). 

Dr Alain Cohen Publié le 16/04/2013 

 

Dawson G : Dramatic increase in autism prevalence parallels explosion of research into its biology and causes. JAMA Psychiatry 2013 ;70 (1) : 9–10.

16 avril 2013

Soirée d'enfer au Perreux samedi avec Percujam et Laurent Savard et son bal des pompiers

Les journées de l'autisme organisées par les villes de Bry-sur-Marne et du Perreux

les 19 & 20 avril

Dernières places

tiret vert vivrefm tophttp://www.leperreux94.fr/Les-journees-de-l-autisme

http://laurentsavard.com/


Percujam le film par Cvfidelio

Le film documentaire PERCUJAM raconte avant tout une histoire d'artistes.
Le foyer ALTERNOTE est leur maison à Antony (92). Et elle est dirigée par Michel Pinville 365 jours par an et fonctionne nuit et jour. Ce foyer médico éducatif mise sur la proximité et la personnalisation de l'encadrement et copte sept jeunes internes. Les intervenants sont des éducateurs spécialisés, des musiciens professionnels et du personnel médical.
"Mon objectif est d'aller vivre avec eux, de suivre leurs journées, leurs ateliers, les suivre dans leur préparation, jusqu'à faire oublier la caméra en évitant tout sensationnalisme ou voyeurisme." Alexandre Messina.
Ils se nomment Mylène, Kevin, Raphaël, Gilou ... et nous font partager leur quotidien : répétitions, création, studio, tournée... et de grands concerts.
Ils sont soutenus par Grand Corps Malade, Calogero, Tryo et bien d'autres.

Film produit par Alexandra Lederman et Alain Miro
Réalisation Alexandre Messina


Percujam - Madame en bleu par fondationorange

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15 avril 2013

Soins dentaires. Une prise en charge adaptée aux handicaps.

article publié dans Le Télégramme

15 avril 2013

Les soins dentaires sont parfois compliqués pour les personnes handicapées physiques ou psychiques. Des dentistes leur apportent une réponse adaptée.

Des personnes handicapées vivent les soins dentaires, dans les conditions classiques, comme une agression. Par ailleurs, de part leur configuration, certains cabinets dentaires ne sont pas accessibles à tous. Depuis dix ans, des dentistes du Morbihan sont mobilisés. En 2006, la Caisse primaire d'assurance-maladie du département a financé l'achat d'un fauteuil dentaire adapté aux personnes handicapées. Un équipement installé au Centre hospitalier Bretagne atlantique (CHBA), accessible à tous les chirurgiens-dentistes du département qui souhaitent y accueillir leurs patients handicapés. « L'intérêt de l'installation du fauteuil au CHBA, c'est que, sur place, nous avons accès à l'utilisation du gaz méopa pour les patients dont le comportement ne permet pas une anesthésie locale », explique le Dr Jacques Provost, à l'initiative du projet.

Quatre sites adaptés dans le Morbihan

Même dans ces conditions, les soins ne sont pas possibles pour certains patients handicapés. « Il n'y a parfois pas d'autre solution que d'intervenir en bloc opératoire sous anesthésie générale », indique le Dr Thierry Le Gall. Afin de développer l'accès aux soins dentaires sur l'ensemble du département, une convention a été signée entre différents partenaires. Aujourd'hui, il existe ainsi quatre lieux de prise en charge dans le Morbihan : en fauteuil adapté, au CHBA à Vannes et au centre de rééducation de Kerpape qui donne accès à son cabinet à des dentistes libéraux; ou en bloc opératoire, à la clinique du Ter, à Lorient et à l'hôpital de Pontivy.

Des soins pour éviter les extractions

L'objectif est de rendre les soins accessibles à un maximum de personnes, afin de rester dans le soin de conservation pour éviter l'extraction des dents. « L'extraction pose ensuite des problèmes alimentaires car, compte tenu de leurs faibles moyens financiers, des personnes handicapées ne peuvent pas s'offrir de prothèse dentaire », explique Sonia Bourion, de la Caisse primaire d'assurance-maladie du Morbihan. L'association Vannes aide handicap, présidée par Jacques Provost, intervient sur l'ensemble du département pour accompagner les dentistes. « Nous sommes présents pour épauler nos confrères qui viennent, par exemple, pour la première fois au cabinet du CHBA. Nous sommes également là quand, pour des interventions longues, nous devons être plusieurs », explique le président. Le conseil général du Morbihan finance par ailleurs le déplacement des personnes handicapées accompagnées pour se rendre dans un lieu adapté aux soins dentaires dont elles ont besoin. Contact Association Vannes aide handicap, 02.97.42.65.68.

Stéphanie Le Bail

15 avril 2013

Autisme : Des chercheurs américains repère des anomalies grâce à une technique inédite (vidéo)

11 avril 2013

article publié sur le site de RTS.ch

Des chercheurs américains ont pu repérer des anomalies liées à l'autisme en observant le cerveau

Le cerveau a été observé en transparence, colorisé et détaillé de manière inédite.

14 avril 2013

Handicap et institution : vers d'autres modèles -Colloque au CNAM

article publié sur le site de la fondation IRTS Ile de France

Handicap et Institution : vers d'autres modèles - Colloque au CNAMColloque au CNAM, en partenariat avec les amis de l’atelier, le Jeudi 30 mai 2013 de 9 h à 17 h - Paris

A l’heure de la désinstitutionalisation recommandée par le Conseil de l’Europe, en écho avec le courant dominant exprimé par la Convention Internationale sur les droits des personnes handicapées, il semble opportun d’interroger les concepts de milieu normal, de milieu adapté, d’institution et de désinstitutionalisation.

Pour le Conseil Français des Personnes Handicapées, vivre en collectivité n’est pas forcément vivre en institution.

L’institution, pour d’autres, est dans les têtes avant d’être dans les murs.

L’institution moderne ne peut être réduite à une représentation héritée des concepts asilaires décrits par Erving Goffman. Mais elle est fortement remise en question. L’intégration scolaire remet en cause l’école spécialisée. La vie en milieu ordinaire d’habitat, de travail interroge les parcours proposés en foyers, en ESAT.

Certains pays comme le Québec se sont lancés depuis près de trente ans dans une désinstitutionalisation radicale. Le Portugal compte accueillir l’ensemble des enfants quel que soit leur handicap dans l’école ordinaire d’ici 2013. Ce ne sont là que deux exemples pris parmi d’autres qui peuvent inspirer nos choix et nos pratiques.

Les questions restent posées aux décideurs, comme aux acteurs de terrain

- Quelles sont les alternatives à l’institution ?
- Une institution peut-elle penser la désinstitutionalisation ?
- La question posée par l’institution n’est-elle que celle du nombre et du seuil au-delà duquel elle engendre plus de contraintes pour l’usager que de bénéfices ?
- Comment favoriser, dans ou à côté de l’institution, les projets d’intervention, de services, individualisés ou collectifs, visant une moindre dépendance à l’égard de l’institution et une intégration toujours plus grande ?
- Le travail social est censé créer plus de droit et de participation sociale pour les personnes auxquelles il s’adresse. Le travail en institution est-il un frein ou une opportunité ?

Programme

PDF - 2 Mo
Télécharger le programme

9h00 - Accueil - Café
L’animation de la journée sera assurée par Dominique Lallemand, Directrice du pôle Communication et relations institutionnelles du Syneas

9h30 - Ouverture
- Christian Forestier, administrateur général du CNAM
- Marie Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires Sociales et de la Santé -sous réserve

10h - L’institution : approche sémantique, philosophique et sociologique
Robert Lafore, professeur, Directeur honoraire de l’Institut d’études politiques de Bordeaux

10h30 - L’institution vécue : parole aux usagers (vidéo)
Usagers de la pension de famille La Maison Heureuse et de l’ESAT La Vie en Herbes, Fondation des Amis de l’Atelier

10h45 Pause

11h15 - Le modèle québécois
Chantal Caron, Directrice des services professionnels, de la recherche et de la programmation, CRDI de Québec, Canada

11h45 - Le modèle des pays de l’Europe du Nord
Dr Wil Buntinx, chercheur associé à l’Université de Maastricht - département recherche et service de santé et Governors Kremer Center pour personnes déficientes intellectuelles - Pays-Bas

12h15 - Déjeuner libre

14h00 - Intérêts, limites et perspectives des institutions
Étienne Gobin, directeur de l’ESAT de Châtillon, Fondation des Amis de l’Atelier

14h30 - Les innovations sociales et les nouveaux enjeux pour les associations et institutions
Jean-Louis Laville, professeur, titulaire de la Chaire Relations de service, CNAM, Paris

15h00 - L’impact des nouvelles politiques publiques sur les institutions et sur les cultures professionnelles
Marcel Jaeger, professeur, titulaire de la Chaire de Travail social et d’intervention sociale, CNAM, Paris

15h30 - Table ronde avec les intervenants puis débat avec la salle, animés par Mme Dominique Lallemand

16h30 - Discours de clôture

Lieu, date & contact

Jeudi 30 mai 2013 de 9h à 17h.
Colloque au CNAM
Amphi Paul Painlevé - 292 rue Saint-Martin - 75003 Paris

Entrée libre sous réserve d’inscription. Nombre de places limité

Viviane Sekercioglu
Fondation des Amis de l’Atelier - 17 rue de l’Égalité - 92290 Châtenay-Malabry
01 64 86 41 19
S’inscrire par mail

Zaia Rehiel
CNAM
01 58 80 83 03
S’inscrire par mail

14 avril 2013

Effets d'un essai d'ocytocine dde 10 jours chez des adultes âgés sur la santé et le bien-être

12 avril 2013

article publié sur le site Autisme Information Science

Effects of a 10-day oxytocin trial in older adults on health and well-being  

Traduction : J.V. 
 
Barraza, Jorge A.; Grewal, Naomi S.; Ropacki, Susan; Perez, Pamela; Gonzalez, Anthony; Zak, Paul J.

Source

[i]Experimental and Clinical Psychopharmacology[/i], Vol 21(2), Apr 2013, 85-92. doi: 10.1037/a0031581

Résumé

Selon le résumé, des études cliniques ont utilisé l'administration intranasale d'ocytocine  OT pour traiter les symptômes liés à un certain nombre de troubles psychiatriques, dont l'autisme, la schizophrénie et la dépression. 
 
La plupart de ces recherches, cependant, ont été basées sur des traitements à dose unique chez des jeunes adultes. 
 
Cette étude a examiné l'impact sur la santé et le bien-être psychologique d'une administration de 10 jours d'ocytocine dans une population de personnes âgées.   
 
Des adultes plus âgés logés dans une résidence (Nombre = 41, âge moyen de 80 ans) ont été inclus dans une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo. Les participants ont reçu 40 UI par voie intranasale ou un placebo pendant 10 jours consécutifs. 
 
Pas de changements d'humeur ou des états cardiovasculaires ont été observés dans la période de 10 jours. 
 
Des mesures répétées ont montré que la tendance à la gratitude s'est améliorée pour les participants , alors que celle-ci diminuait chez les placebos au cours des 10 jours (p = .015). Ceux avec ocytocine n'ont pas fait état d'un déclin des fonctions physiques au fil du temps comme cela a été observé dans la condition placebo (p = .05), et ont également signalé moins de fatigue par rapport aux témoins (p = .03). 

 

Aucun événement indésirable significatif n'a été rapporté, tout au long de l'étude, ce qui indique que l'ocytocine peut être utilisée en toute sécurité avec les personnes âgées.
14 avril 2013

Communiqué de presse -Vincent Peillon - George Pau-Langevin - 12/4/2013

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale, et George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative, s'engagent en faveur de l'inclusion des élèves en situation de handicap
Communiqué de presse - Vincent Peillon - George Pau-Langevin - 12/04/2013

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale, et George Pau-Langevin, ministre déléguée en charge de la réussite éducative, se sont rendus ce matin à Éragny dans le Val d'Oise, au lycée des Métiers Auguste Escoffier. Cet établissement offre à des élèves en situation de handicap des formations adaptées, leur ouvrant la voie à une insertion professionnelle de qualité.

Une volonté politique : une école inclusive
Les ministres ont rappelé la volonté du Gouvernement de permettre aux enfants en situation de handicap d'accéder à une scolarisation ordinaire, la même que celle de tous les autres enfants de France comme en témoigne le projet de loi de refondation de l'école de la République qui pour la première fois inscrit dans la loi la dimension inclusive de l'école.

Une amélioration concrète de la prise en charge des enfants
Les auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent individuellement les élèves en situation de handicap, font partie des clés de voûte de l'école inclusive. 1 500 ont été recrutés à la rentrée 2012 et 350 autres seront recrutés pour la prochaine rentrée scolaire. Par ailleurs, 2 300 auxiliaires ont également été recrutés pour l'aide mutualisée, afin d'accompagner les élèves vers une plus grande autonomie.
Dans le cadre de la création des écoles supérieures du professorat et de l'éducation à la rentrée 2013, une place importante sera accordée à la formation pour la prise en compte des besoins spécifiques des élèves en situation de handicap pour tous les enseignants.
Enfin, le 3e plan autisme, présenté par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion, prévoit la création de 30 unités d'enseignement dédiées à l'autisme à la rentrée 2014.

L'enjeu numérique pour améliorer l'accessibilité
La multiplication des ressources pédagogiques numériques constitue un puissant levier pour rendre les formations plus accessibles aux élèves en situation de handicap.
Une nouveauté : la mise en place d'une offre d'orientation, accessible aux élèves en situation de handicap sur Smartphone : "Total accès" (Onisep) : http://www.education.gouv.fr/total-acces. "Total accès" est constitué d'un site mobile et d'une application smartphone. Il propose des informations sur les formations ante et post-bac, les métiers, les établissements, ainsi que des témoignages et une recherche dédiée pour les jeunes en situation de handicap. Ce service permet de trouver les structures d'accueil et des organismes d'aide. "Total accès" dispose d'un lecteur d'écran qui restitue les contenus du site de façon orale.

Mise à jour : avril 2013

13 avril 2013

Scolarisation des enfants handicapés : le gouvernement fait machine arrière sur l'amendement 274

article publié sur le blog de Daniel Fasquelle

13 avril 2013

En tant que président du groupe d'études autisme à l'Assemblée nationale, j'avais interpellé, lors des questions d'actualité Vincent Peillon sur l'amendement 274 adopté avec son accord dans le cadre du projet de loi de refondation de l'ecole. Je me réjouis aujourd'hui, avec les familles, du recul, même s'il est tardif, du ministre de l'Education nationale qui aura mis plusieurs semaines pour faire enfin, marche arrière ce vendredi.
Le texte permettait aux établissements de changer d'orientation des élèves handicapés, même sans l'accord des parents. Grâce à la mobilisation des familles et des parlementaires, en particulier de l'UMP, nous échappons à une incroyable et insupportable régression dans un pays où, pourtant, le nombre d'enfants handicapés scolarisés est déjà très insuffisant.  Reste que les parents auront eu, une nouvelle fois, la très désagréable impression que l'Education nationale ne voulait pas d'eux et de leurs enfants.

Je vous rappelle la question que j'avais posée à Vincent Peillon :

Monsieur le Ministre,

Grâce à l’action des gouvernements successifs sous l’impulsion en particulier de Jacques CHIRAC, de nombreuses initiatives ont été prises pour faciliter l’accueil en milieu scolaire des enfants handicapés.

La France a néanmoins un retard encore important à rattraper : par exemple, seuls 20 % des 100 000 enfants autistes français sont scolarisés souvent à temps partiel, quand ce pourcentage est de plus de 80 % chez plusieurs de nos voisins européens.

Comment expliquer, dans ces conditions, que dans le cadre de la loi de Refondation de l’école, un amendement donne désormais à l’Education nationale la possibilité de demander le retrait de l’école des enfants et adolescents en situation de handicap ?

Cet amendement proposé par des députés socialistes proches des milieux de l’Education nationale et adopté avec le soutien de votre ministre Vincent PEILLON constitue une incroyable régression.

Est-ce là votre idée de la justice ?

Comment accepter, Monsieur le Premier Ministre, qu’au mépris de la volonté des parents, l’Education nationale puisse exclure des enfants qui, visiblement, dérangent ?

Est-ce là l’école de la République que vous nous préparez ? Une école où l’on n’accepte que les enfants qui sont dans la norme ?

Monsieur le Premier Ministre, les enfants handicapés ont besoin d’être au contact des autres pour progresser, mais c’est aussi grâce à eux que les jeunes Français pourront s’ouvrir au monde et devenir des citoyens responsables.

Quand allez-vous Monsieur le Premier Ministre agir dans ce pays en faveur de la justice autrement que par des mots et des discours ?

Monsieur le Premier Ministre, allez-vous entendre la voix des familles qui sont profondément choquées et qui vivent douloureusement cette nouvelle stigmatisation ?

Monsieur le Premier Ministre, ces familles attendent de vous, devant la représentation nationale, cet après-midi, une réponse claire en faveur du retrait de cet amendement et de la scolarisation de tous les enfants de France."

Daniel Fasquelle

13 avril 2013

Le 3ème plan autisme : un changement culturel ?

article publié dans le blog de France Info Télé "Dans vos Têtes"

 

 

Publié le 13 avr 2013  

 

Vous avez dû certainement entendre parler de l’autisme ces derniers temps…Le label « grand cause nationale » en 2012, la journée nationale de l’autisme le 2 avril dernier, les différents documentaires et fictions diffusés à la télévision (Le cerveau d’Hugo, docu fiction de Sophie Revil), les dernières publications littéraires de personnes atteintes du syndrome d’Asperger (Daniel Tammet ou Josef Schovanec), le 3ème plan autisme qui devrait bientôt être présenté par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées, mais surtout, le débat entre les théories d’inspiration psychanalytiques et comportementales.

Pour essayer de faire évoluer ce débat, le 3ème plan autisme sera axé notamment sur une meilleure formation des professionnels en s’appuyant sur les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de la L’ANESM (Agence Nationale de l’Evaluation et de la Qualité des Etablissements et Services Sociaux et Médicaux-Sociaux). Et celles-ci insistent pour que les professionnels des structures d’accueil se forment et utilisent l’approche comportementale pour prendre en charge les personnes avec autisme qu’elles accueillent (je n’évoquerai pas ici les arguments scientifiques qui motivent l’utilisation d’une telle approche pour la prise en charge des personnes porteuses d’un handicap). Le plan prévoit d’ailleurs que les structures financées par les Agences régionales de Santé (ARS) feront l'objet d'évaluations portant sur le type de thérapie que ces structures mettent en oeuvre. Les établissements qui ne respecteraient pas ces recommandations se verraient retirer leur agrément. Le problème, c’est que même si ces pratiques font autorité légale, il ne suffira pas d’imposer, encore faudra-t-il former les personnes. Car la prise en charge comportementale est très loin d’aller de soi. Deux obstacles principaux : la psychiatrie française, les universités de psychologie, les écoles d’éducateurs, d’infirmiers ont pour socle d’enseignement les théories dites mentalistes (dont la psychanalyse fait partie) et une majorité de professionnels s’inscrit donc dans ce courant. Mais la psychanalyse est beaucoup plus qu’une approche thérapeutique, c’est presque un folklore : complexe d’oedipe, refoulement, pulsion, névrose, divan, etc. sont des terminologies qui font partie de notre quotidien et sont souvent utilisées pour justifier nos actes. Il devient donc presque évident que des dispositions légales ne suffiront pas à rectifier le tir. Sans compter que les idées comportementalistes sont très différentes de l’approche classique dans leur formulation, c’est pourquoi les institutions françaises du soin psychique ont vu d’un très mauvais œil l’arrivée en France de ces idées comportementalistes, mal comprises. Et là, le deuxième obstacle, majeur à mon avis : au-delà d’une difficulté à changer des pratiques si bien ancrées dans la culture du soin, les théories comportementales sont également complexes à appréhender de par les conceptions philosophiques qu’elles véhiculent. Alors que la théorie freudienne plaçait l’origine de nos comportements « à l’intérieur de l’individu » (nos actes seraient déterminés par nos conflits internes), le comportementalisme déclare au contraire que nos comportements sont entretenus par notre environnement qui en est la cause, allant même jusqu’à suggérer que le libre arbitre n’existe pas.

L’enjeu est très important, car ces deux conceptions si divergentes du comportement humain ont des conséquences tout aussi différentes sur la prise en charge des personnes.

« Peut-être la raison pour laquelle les gens sont si effrayés devant les considérations causales vient de leur terreur à l’idée que, les causes des phénomènes de l’univers une fois mises au jour, le libre arbitre de l’homme pourrait se révéler n’être qu’une illusion. » K. Lorenz

Pour modifier la prise en charge des personnes avec autisme ou tout autre forme de handicap, il faudra donc bien plus que des dispositions légales. C’est une nouvelle culture des institutions de soin, une nouvelle idée de nos comportements qu’il faudra peu à peu modifier.

13 avril 2013

Quand un psychanalyste parle de mauvaise foi ... ce n'est jamais de la sienne ! (à titre d'exemple)

article publié dans le Huffingtonpost

Fernando de Amorim

Psychanalyste, président du RPH.

Autisme: les errances innocentes de l'aliénation, voire de la mauvaise foi

Publication: 09/04/2013 06:00

AUTISME - "Je suis en retard" comme le lapin blanc.

Dans l'agenda d'un psychanalyste il y a les consultations quotidiennes à assurer et les livres à lire pour se maintenir sur la vague de l'actualité. Et il y a aussi les articles dans les journaux!

Le matin du 3 avril, Le Figaro publie une analyse de Martine Perez. Pris comme je le suis entre le texte de ma conférence pour le colloque qu'organise le RPH le 20 avril prochain à Paris, intitulé "La sexualité masculine?", et celui de ma conférence sur "Lacan et la philosophie" à la Sorbonne, je ne puis faire autrement que de prendre le temps de répondre à Madame Perez sur son article ainsi titré: "Autisme : les errances coupables de la psychanalyse" (article payant). Ce sera une erreur de stratégie clinique de s'émanciper de la psychanalyse, ainsi qu'elle le prône. Tout d'abord, elle ignore les avancées de la psychanalyse française et celles du RPH, qui ne parle pas de psychanalyse mais de psychothérapie avec psychanalyste concernant un certain nombre de tableaux cliniques (avec les enfants, les malades, les psychotiques, les autistes).

Cette fascination pour les États-Unis est toujours aussi saisissante! Depuis quand les États-Unis sont-ils une référence en matière de santé en générale ou de psychanalyse en particulier? Je suis toujours stupéfait face à l'expression "psychanalyse nord-américaine" car, pour ma part, je ne suis pas du tout convaincu que la psychanalyse ait réussi à s'introduire en Amérique du Nord.

Le "tout "psy"" évoqué par Madame nécessite une remarque: ce n'est pas parce que quelqu'un se dit être d'"orientation psychanalytique"ou "formé à la psychanalyse" ou encore "psychiatre-psychanalyste" qu'il est vraiment psychanalyste. Utilisée avec rigueur et dans le respect des consignes techniques et méthodologiques, la psychanalyse est un atout majeur pour la clinique, et des enfants autistes également.

Quel dommage que les enfants ne puissent pas profiter d'une rencontre qui pourrait leur être très profitable. Et pourquoi ne pourraient-ils pas en profiter? Parce que quelques-uns ont décidé que la psychanalyse n'est pas "consensuelle".

Innocence, stupidité, ignorance ou mauvaise foi?

La clinique n'est pas de consensus, ce n'est pas de la démocratie. Dans la clinique de l'être parlant, autiste ou pas, nous avons affaire à des désirs qui ne veulent pas être reconnus, des tyrannies, des faux amours, des amours de trop. Personne n'est dupe dans ces volontés de fermer les portes à la psychanalyse. Ils veulent vivre dans le pays des bisounours. Personne ne veut vraiment de la psychanalyse parce que personne ne veut vraiment savoir sur le désir inconscient. Ce n'est pas une faute, c'est simplement un fait de notre condition humaine.

En interrogeant une mère sur le fait que son fils ne fixe pas le regard, est mutique et asocial, elle m'a dit: "je l'avais remarqué mais je ne me sentais pas à l'aise pour savoir ce qui se passait". Et votre mari: "Il n'était pas là non plus!".

La différence entre ce discours et le discours de personnes qui veulent extirper la psychanalyse des soins possibles aux enfants autistes est que, de toute évidence, il est préférable de ne pas savoir sur ce qui anime quelqu'un à ne pas être dans le monde, à désirer occuper la position inconfortable de père et de mère. Exclure l'écoute psychanalytique pour les enfants autistes est une faute clinique, ils le savent, c'est justement pour cela qu'ils le font.

Tout, sauf savoir sur le désir qui les anime, telle est leur devise! Ce n'est pas celle de la psychanalyse.

12 avril 2013

Autisme. La vision humaniste de Josef Schovanec

article publié dans Le Télégramme

josef schovannec





12 avril 2013

« Je suis à l'Est » est le titre du livre de Josef Schovanec, un autiste qui s'interroge sur la volonté de soigner les autistes. Ce week-end, il donnera deux conférences dans le Finistère.

« Il faut que les parents d'enfants autistes sachent qu'il est tout à fait possible que leur enfant, quel que soit son profil de départ, réussisse dans la vie, si la société lui propose un cadre adapté », dit Josef Schovanec, qui vient de sortir aux éditions Plon « Je suis à l'Est ».

Parents « bouledogues »

À l'âge de 22 ans, il a été enfin diagnostiqué autiste Asperger, après avoir été considéré psychotique, schizophrène, assommé de neuroleptiques. Aujourd'hui docteur en philosophie, il fait des recherches à l'université de Bucarest sur la philosophie des religions du Moyen Orient. Mais il récuse désormais le terme d'autiste Asperger, ou de haut niveau. « Il n'y a aucune différence réelle entre les autistes, c'est juste une question de degré d'apprentissage ». Et l'apprentissage justement, peu d'enfants autistes y ont accès en France. « Seulement 20 % des enfants autistes en France ont la possibilité d'aller à l'école. Aux États-Unis, ce sont 80 % des enfants avec autisme qui sont scolarisés ». Enfant, il était considéré comme retardé mental mais ses parents « bouledogues » ne se sont pas laissés convaincre et ils se sont aperçu que cet enfant qui ne parlait pas avait appris à lire seul. « Ma soeur, de quatre ans mon aînée, m'a aussi aidé chaque jour, elle m'a donné des outils. L'enfant le plus normal on peut en faire un retardé mental, si on l'enferme dans une boîte et qu'on lui donne des neuroleptiques ». Mais Josef estime qu'il n'a pas vraiment réussi. Dans la précarité, il a raté tous ses entretiens d'embauche et ne peut encore entrer seul dans un restaurant. Interrogé sur la possibilité de soigner l'autisme, il réagit : « Est-ce qu'il est souhaitable de soigner les autistes, quand je vois des adultes avec autisme qui ont pu apprendre des choses ! Qu'est-ce qu'on cherche à guérir ? Par exemple, moi, je ne suis pas voleur, je n'ai pas de compte dissimulé, je ne dis pas que je suis agrégé de je-ne-sais-quoi. Dans une société où les autistes seraient majoritaires, peut-être que les non autistes seraient bizarres ». Conférences Ce soir, à 20 h 30, à l'Astrolabe, rue Jean-Zay, au Relecq-Kerhuon. Demain, à 14 h, à Quimper, amphithéâtre de l'IUT, 2 rue de l'Université, entrée gratuite.

Catherine Le Guen

12 avril 2013

L'amendement 274 de la loi Peillon a été retiré

Peillon retire de son projet de loi un amendement polémique sur les enfants handicapés

Par , publié le 12/04/2013 à 13:29

Le ministre de l'Education nationale fait marche arrière sur un amendement contesté de son projet pour l'école. Le texte permettait aux établissements de changer d'orientation des élèves handicapés, même sans l'accord des parents. 

 

Peillon retire de son projet de loi un amendement polémique sur les enfants handicapés

"Nous allons retirer l'amendement" sur le changement d'orientation des enfants handicapés, a promis Vincent Peillon, lors d'une table ronde sur l'accessibilité pédagogique pour les élèves handicapés.

afp.com/Kenzo Tribouillard

Faut-il pouvoir changer l'orientation scolaire des enfants handicapés - même sans l'accord des parents? Un amendement du projet de loi sur l'école allait dans ce sens. Il sera finalement retiré, a annoncé le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon

L'amendement, proposé par le député PS Michel Ménard et adopté le 6 mars par l'Assemblée nationale, prévoyait d'autoriser la communauté éducative à demander, en cours d'année, un changement d'orientation des élèves handicapés. "Ceci permettrait de mieux suivre l'évolution des besoins des élèves handicapés et de traiter plus équitablement le 'payeur' qu'est l'Education nationale", selon le texte de l'amendement, qui proposait que soit pris en compte "l'avis des parents", mais ne parlait pas d'obtenir leur accord. "Nous allons retirer cet amendement", a promis Vincent Peillon, lors d'une table ronde sur l'accessibilité pédagogique pour les élèves handicapés, organisée au lycée hôtelier Auguste Escoffier d'Eragny-sur-Oise (Val-d'Oise). Le texte "a donné le sentiment que nous ne laissions pas aux parents le choix", a reconnu le ministre, parlant d'une "incompréhension" due à un problème de formulation. Il s'agit d'un "malentendu", a-t-il ajouté, assurant de son "engagement total" en faveur d'une "école inclusive". 

Colère des parents

L'adoption de cet amendement par l'Assemblée nationale avait provoqué la colère de parents et d'associations d'enfants handicapés. Ces derniers souhaitaient qu'il soit retiré du projet de loi pour la "refondation de l'école de la République", qui doit être à présent examiné par le Sénat."La scolarisation des enfants handicapés est une priorité (...) Nous devons nous transformer pour accueillir les élèves tels qu'ils sont", a assuré Vincent Peillon, en rappelant les "efforts" du gouvernement sur ce sujet. 

"J'ai souhaité qu'il y ait 1 500 assistants de vie scolaire (AVS) qui soient recrutés", a souligné le ministre, qui a par ailleurs annoncé l'ouverture, "à la rentrée 2014", de "30 unités d'enseignement dédiées à l'autisme". Selon Vincent Peillon, la formation des enseignants comportera en outre, dès la rentrée prochaine, un module de sensibilité obligatoire à la question du handicap à l'école. "Il y a un module que j'ai demandé, qui sera intégré à la formation", a-t-il assuré. 

12 avril 2013

Les préjugés découlent de la méconnaissance : connaissons l'autisme

 

Stephanie Deslauriers

Publication: 10/04/2013 11:13

Ce mois-ci, c'est le mois de l'autisme.

Vous ne savez pas ce que c'est, l'autisme? Oh. Je suis sûre que oui.

Vous savez ce que c'est l'autisme s'il vous est déjà arrivé de croiser un enfant qui courait dans les allées du Toys "R" Us et que vous avez vu passer son parent, inquiet, qui l'interpellait par son prénom, avant de le rattraper. Sa progéniture s'est alors étalée de tout son long, en poussant des cris stridents. (À ne pas confondre avec un enfant qui tente de faire réagir son parent en sachant qu'il finira par gagner la bataille.)
Vous savez ce que c'est l'autisme si vous avez déjà été témoin d'une crise monumentale d'un enfant à la sortie du Cache-à-L'eau, incapable de verbaliser qu'il ne veut pas partir. (Le même commentaire que celui ci-dessus s'applique.)

Vous savez ce que c'est l'autisme si vous vous êtes déjà plaint au propriétaire d'une boutique, car il avait laissé entrer cette maman avec sa fille, accompagnée de son énorme chien Mira, en disant que vous, les chiens, ça vous fait des gratouilles dans la gorge.

Vous savez ce que c'est l'autisme si vous avez déjà pesté dans l'autobus en voyant cet «ado flanc-mou» avachi sur le premier banc en avant, l'air dans la lune, sous prétexte que ses grandes jambes étaient dans le chemin, en le regardant fixement puis en soupirant, sans que rien ne change.

Vous savez ce que c'est l'autisme si vous avez déjà mangé au restaurant en levant les yeux au ciel, vous disant: «Bon, qui est-ce qui a eu la brillante idée d'amener son petit montre au resto pendant que moi, je viens ici pour tenter de décompresser», alors que l'enfant faisait des simagrées en tentant de prendre une bouchée de son plat.

Vous savez ce que c'est l'autisme sans le savoir. C'est justement le fait de ne pas savoir qui vous a fait dire: «Maudit qu'il est mal élevé, lui!», sans aucun égard pour lui, ni pour l'adulte posté à ses côtés, communément appelé son parent.

Vous avez croisé l'autisme sans savoir. Sans savoir qu'une personne autiste n'est pas mal élevée; elle a simplement du mal à s'exprimer, parfois, à bien saisir les subtilités sociales, aussi.

Elle a du mal à tolérer le bruit; son cerveau n'arrive pas à bien filtrer les sons importants des moins importants. Aussi, elle a du mal avec les contacts physiques; soit elle les sent trop, soit pas assez.
Elle peut aussi être très réactive à tous changements, surtout ceux qui sont imprévus.

Il est aussi difficile pour elle de soutenir votre regard; pour elle, il n'y a rien à comprendre dans vos yeux, pas plus qu'il y en a dans vos mains. Pour elle, tous ces micromouvements faciaux peuvent être trop intenses, trop stimulants, trop difficiles à décoder.

La personne autiste n'est pas folle ni bizarre. Elle est simplement différente. Et les personnes autistes partagent quelques traits semblables, ceux que l'on retrouve dans un manuel diagnostic, mais elles ont aussi une panoplie de différences, qui les rendent toutes uniques. Et la différence est ce qui crée une foule de situations d'apprentissages, d'exploration, de compréhension, d'ouverture au monde.

Les préjugés découlent de la méconnaissance. Prenons donc le temps, en avril, de connaitre. Juste pour se donner une chance d'accepter.

Stéphanie Deslauriers est psychoéducatrice et auteure du livre »Laisse-moi t'expliquer l'autisme», paru en septembre aux éditions Midi Trente.

10 avril 2013

Les villes de Bry-sur-Marne et du Perreux-sur-Marne se mobilisent autour de l'autisme - 19 & 20 avril 2013

Deux journées pour mieux comprendre l’autisme

Tout est gratuit ! Mais pensez à vous inscrire ...

Deux journées pour mieux comprendre l'autisme

Les villes de Bry-sur-Marne et du Perreux-sur-Marne se mobilisent autour de l’autisme. Durant deux journées, professionnels de santé, associations, professionnels de l’éducation, familles,… auront l’occasion d’échanger et de partager leur vécu, points de vue et connaissances sur ce trouble :

Vendredi 19 avril de 14h à 18h à l’auditorium

Conférences

  • L’autisme et ses différentes formes par le Professeur Philippe Evrard
  • Bilan du 2e plan autisme et perspectives du 3e plan par Monsieur Daniel Fasquelle, Député du Pas-de-Calais
  • Repérage précoce de l’autisme par le Docteur Didier Perisse
  • Diagnostic par le Docteur Nadia Chabane
  • Echanges avec la salle

Samedi 20 avril de 14h à 18h à l’auditorium

Forum et interventions

  • Rencontres avec les associations spécialisées sur les questions de l’autisme
  • Interventions de spécialistes sur la prise en charge et l’accompagnement de l’autisme
  • Témoignages

Samedi 20 avril de 20h à 23h au grand théâtre du Centre des Bords de Marne

Concert du groupe « Percujam »
Pièce de théâtre de Laurent Savard « Le bal des pompiers » sur le thème de la différence
Échanges avec la salle

Réservations possibles au 01 43 24 54 28
Tous les événements proposés lors de ces journées sont gratuits.
10 avril 2013

Sous la carapace de l'autisme

article publié sur le site de l'UQAM

isabelle soulière

 

Les recherches de la neuropsychologue Isabelle Soulières montrent que les enfants autistes sont souvent intellectuellement sous-estimés


Deux tests de perception utilisés par Isabelle Soulières. Dans le premier, le but est de trouver dans le dessin la forme ressemblant à une maison. Dans le deuxième, l'élève doit repérer le plus rapidement possible de X rouge.

Par Benjamin Tanguay

Quand on pense à l'autisme, on pense au  personnage incarné par Dustin Hoffman dans le film Rainman, à des personnes dont la connaissance d’un domaine précis – mathématiques, musique ou même les statistiques au baseball – dépasse l'entendement. Bref, dans l'imaginaire collectif, les autistes ont souvent des capacités surestimées et surhumaines. En enseignement, la tendance est inverse. Les cas lourds – 30 % des enfants autistes, parfois incapables de communiquer de quelque manière que ce soit – sont même considérés comme des déficients intellectuels.

Pour Isabelle Soulières, professeure au Département de psychologie, les enfants sévèrement atteints d'autisme sont intellectuellement sous-estimés. «En apparence, ces enfants ont un niveau très faible, explique la neuropsychologue, mais il ne faut pas abandonner l'idée de leur faire faire des apprentissages académiques.» C'est la conclusion d'une étude qu'elle a menée auprès d'une trentaine d'élèves de 6 à 12 ans provenant de deux écoles spécialisées dans l'enseignement aux autistes ayant d’importantes difficultés d’adaptation. Les élèves sélectionnés étaient tous considérés par les tests traditionnels de QI comme étant déficients intellectuels et ne parlaient pas ou très peu. «Souvent on se fait reprocher de choisir des autistes parmi les plus doués pour montrer qu'on peut leur faire faire des tâches complexes, souligne-t-elle. Là on a fait le contraire.»

Évaluer l'intelligence

Avec les enfants autistes, évaluer l'intelligence n'est pas un objectif simple à réaliser. Puisque plusieurs autistes de bas niveau ne communiquent pas verbalement, une majorité de tests ont dû être écartés. Le test retenu, celui des matrices progressives de Raven, a été élaboré spécialement pour des personnes issues de cultures différentes. Ce test consiste à trouver parmi les choix de réponses celle qui complète la suite de formes géométriques présentée. Le tout est entièrement logique et ne requiert aucune instruction.

Problème résolu? Loin de là. Plusieurs enfants autistes, pour des raisons qu'on ignore, ne sont pas en mesure de pointer un choix de réponse. Isabelle Soulières a donc dû modifier ce test pour en faire une sorte de casse-tête où l'on doit placer un morceau dans un trou. «Encore là, on avait des problèmes parce que les enfants étaient surentraînés à utiliser toutes les pièces, donc tous nos choix de réponses, pour compléter le casse-tête, se souvient la professeure en riant. On a dû leur montrer qu'ils ne pouvaient utiliser qu'une seule pièce.» La neuropsychologue a aussi soumis les enfants à des tests de perception, un domaine où les autistes performent typiquement mieux que la population normale.

Dans le groupe étudié, le test des matrices progressives de Raven a révélé que 65 % des autistes généralement considérés comme déficients intellectuels ont des capacités de résolution de problèmes comparables à celles d'élèves de classes régulières. Les notes aux tests de perception renforcent ce résultat : les élèves doués pour repérer des formes géométriques ou des lettres réussissaient mieux au test d'intelligence classique de Raven. «Cela veut dire que les autistes "de bas niveau" ont souvent des capacités intellectuelles dans la normale sans être en mesure de les appliquer dans leur vie quotidienne», commente Isabelle Soulières.

La neuropsychologue, qui rédige un article scientifique à partir de ses résultats, est aidée par Michelle Dawson, une chercheuse autiste autodidacte qui possède une connaissance encyclopédique du domaine. Isabelle Soulières lui soumet ses analyses afin qu'elle y pointe les failles et erreurs de raisonnement, un processus que la professeure qualifie en riant «d'épreuve d'humilité».

Styles cognitifs

Au point de vue neurologique, l'explication traditionnelle veut que l'autisme soit causé par une sous-connectivité entre les lobes pariétaux, qui sont mis à contribution quand on tente de se représenter abstraitement une information, et le lobe frontal, qui permet de tester des hypothèses. Le corolaire de cette théorie implique que plus une tâche est complexe et demande une communication entre ces deux parties du cerveau, plus les autistes sont désavantagés. Ce n'est toutefois pas ce qu'Isabelle Soulière constate dans ses recherches. «À QI égal, une personne autiste est 42 % plus rapide au test des matrices progressives de Raven qu'une personne typique», observe-t-elle.

Sans savoir exactement ce qui se passe dans le cerveau de personnes comme Michelle Dawson, la professeure se borne à souligner qu'elles ont des points forts, comme le raisonnement logique, différents du reste de la population, probablement en raison d'une manière de traiter l'information qui leur est unique. C'est d'ailleurs en tenant compte de ces styles cognitifs particuliers qu'elle espère trouver une méthode d'enseignement adaptée aux autistes permettant de voir au-delà de leur carapace.

9 avril 2013

Entretien avec Allen Frances : - La psychiatrie est en dérapage incontrôlé

Créé le 29-03-2013 à 17h54 - Mis à jour le 02-04-2013 à 09h16

Le «DSM-5», nouveau manuel de psychiatrie destiné à s’imposer aux médecins du monde entier, est une véritable catastrophe selon un orfèvre en la matière. Entretien avec Allen Frances à lire dans «BoOks», en kiosque tout le mois d’avril.

 

ALLEN FRANCES est un psychiatre américain. Il a dirigé l’équipe qui a réalisé le DSM-IV, le manuel de psychiatrie encore en vigueur dans le monde développé. Il est professeur émérite à Duke University. (DR)

ALLEN FRANCES est un psychiatre américain. Il a dirigé l’équipe qui a réalisé le DSM-IV, le manuel de psychiatrie encore en vigueur dans le monde développé. Il est professeur émérite à Duke University. (DR)

 

BoOks Pourquoi partez-vous en guerre contre le nouveau manuel de la psychiatrie (1)?

Allen Frances Je ne m’étais plus guère occupé de la question des critères diagnostiques depuis l’époque où je dirigeais l’équipe qui a rédigé le manuel encore en vigueur à ce jour, le «DSM-IV», paru en 1994. J’avais même pris ma retraite de psychiatre. Je vivais au bord de la mer, après m’être longtemps occupé de ma femme, malade. Invité à un cocktail à l’occasion d’une réunion de l’American Psychiatric Association (APA) à San Francisco, j’y ai retrouvé beaucoup d’amis. Ils étaient très excités par la préparation du «DSM-5», agitaient des idées nouvelles.

L’un parlait d’une nouvelle possibilité de diagnostic, celle du risque de psychose (schizophrénie). Il serait désormais envisageable de prévoir qu’un jeune deviendra psychotique. J’ai tenté de lui expliquer le danger d’une telle idée: nous n’avons en réalité aucun moyen de prédire vraiment qui deviendra psychotique et il y a fort à parier que huit jeunes sujets ainsi labellisés sur dix ne le deviendront jamais. Le résultat serait une inflation aberrante du diagnostic et des traitements donnés à tort à des sujets jeunes, avec des effets secondaires graves (2).

Risque de psychose, et quoi encore?

Un autre psychiatre se passionnait pour le diagnostic d’hyperphagie, ces moments où l’on se jette sur la nourriture en dehors d’un repas. Je me dis: j’ai peut-être bien ça moi-même. Un autre se concentrait sur le «trouble cognitif mineur» (on oublie les dates, etc.). Je me dis: j’ai peut-être ça aussi… Un autre encore parlait du «dérèglement sévère de l’humeur» chez l’enfant qui pique des colères. Bref, je constatai une forte propension à vouloir médicaliser tous les problèmes de la vie quotidienne.

Or, l’expérience du «DSM-IV» me l’avait appris: la moindre modification, extension ou abaissement, du seuil d’un diagnostic est une aubaine pour les compagnies pharmaceutiques. J’ai compris qu’il serait irresponsable de ma part de rester à l’écart du débat. D’autant que ma qualité d’ancien responsable du «DSM-IV» me donne du poids et me permet de me faire entendre.

29 03 13 SavingNormal AllenFrances
"Saving Normal: An Insider's Revolt Against Out-of-Control Psychiatric Diagnosis, DSM-5, Big Pharma, and the Medicalization of Ordinary Life" ("Sauver le normal: la révolte d'un initié face au diagnostic psychiatrique incontrôlé, au DSM-5, à Big Pharma et à la médicalisation de la vie ordinaire"), par Allen Frances, William Borrow, à paraître en mai 2013. (Ed. William Borrow)

Qu’aviez-vous plus précisément retenu de votre expérience du «DSM-IV»?

Il faut d’abord dire un mot de son prédécesseur, le «DSM-III», publié en 1980. Celui-ci avait marqué un tournant positif, car il établissait pour la première fois une liste de critères diagnostiques sur lesquels les psychiatres pouvaient se mettre d’accord. Jusqu’alors, le diagnostic était resté pour l’essentiel une affaire subjective. Une conversation typique entre psychiatres portait sur les rêves de la nuit précédente et leur interprétation psychanalytique. Avec le «DSM-III», les discussions se sont portées sur le diagnostic.

Le manuel a eu également d’énormes conséquences, tout à fait inattendues. Il a servi de base pour le remboursement des soins et des médicaments, pour la prise en charge de services à la personne, pour la reconnaissance d’une invalidité, et même pour l’obtention d’un permis de conduire, d’un permis de piloter, la reconnaissance du droit d’adopter un enfant, etc. Menée par le fougueux Robert Spitzer, cette révolution a été suivie d’une nouvelle révision du manuel, le «DSM-IIIR», qui introduisit encore de nouveaux diagnostics et en transforma d’autres. L’ambition du «DSM-IV» était au contraire de calmer le jeu.

Le «DSM-IV» a-t-il vraiment stoppé l’inflation diagnostique?

Oui. Nous avons analysé 93 suggestions de changement et n’en avons retenu que trois. Cependant, ces modifications que nous pensions mineures ont eu des conséquences inattendues. Ainsi le trouble bipolaire de type 2, que nous avons introduit, a permis aux entreprises pharmaceutiques, grâce à la publicité télévisée en particulier (les États-Unis sont le seul pays au monde à autoriser les laboratoires à faire de la publicité directe), de doubler le nombre de patients traités pour troubles bipolaires.

De même, nous avons un peu élargi le diagnostic du trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention pour permettre de repérer davantage de filles. Et nous avons eu la surprise de voir les laboratoires s’engouffrer dans la brèche. Le marché des médicaments contre les troubles de l’attention est passé de 15 millions de dollars avant la publication du «DSM-IV» à 7 milliards aujourd’hui…

Dernier point: l’autisme. Constatant que de nombreux enfants ne présentaient qu’une partie des symptômes, nous avons introduit le syndrome d’Asperger. Nous pensions que cela triplerait ou quadruplerait le nombre de cas recensés. En fait, ça l’a multiplié par vingt. Cette inflation est due à un autre phénomène: la possibilité pour les parents de bénéficier de services spécifiques à l’école et ailleurs.

À propos de l’autisme, les auteurs du «DSM-5» entendent justement supprimer le syndrome d’Asperger. Ils iraient donc dans la bonne voie?

Mais ils se trompent. En rangeant toutes les formes d’autisme dans une seule catégorie, appelée «spectre de l’autisme», ils pensent rationaliser l’approche diagnostique et jugent que cela n’aura guère d’effet sur le nombre d’enfants diagnostiqués. En réalité, des études indépendantes indiquent que le nombre d’enfants éligibles à un diagnostic d’autisme va beaucoup baisser. Ce serait une bonne chose si c’était pour de bonnes raisons. Malheureusement, les nouveaux critères, définis par une poignée de psychiatres, sont contestables, et l’on doit s’attendre à ce que beaucoup de jeunes malades qui ont besoin d’être pris en charge ne le soient pas ou ne le soient plus. 

Comment expliquez-vous que les auteurs du «DSM-5» aient à nouveau voulu multiplier les innovations?

Je vois plusieurs raisons. D’abord, une ambition excessive. Ils voulaient créer un changement de paradigme. Ils sont fascinés par les apports possibles de la biologie, alors que la psychiatrie, contrairement aux autres branches de la médecine, ne dispose pas de tests biologiques. Ils sont fascinés par la médecine préventive, au moment même où celle-ci fait marche arrière dans certains domaines, en raison des coûts et des risques associés aux systèmes de détection précoce (du cancer du sein, par exemple).

Ensuite, chaque psychiatre a tendance à pousser sa spécialité ou son sujet de prédilection et à vouloir élargir le filet des patients potentiellement concernés. Enfin, ils ne réfléchissent pas du tout aux conséquences d’une inflation des diagnostics pour la société et les patients eux-mêmes. 

Ils ne réfléchissent pas, ou ils sont influencés par l’industrie?

Non, leurs liens avec l’industrie sont minimes. Je les connais, la plupart d’entre eux sont des gens bien. Mais ils sont naïfs. Et s’ils n’ont pas de conflits d’intérêts au sens habituel du terme, ils développent souvent un conflit d’intérêts intellectuel. Chacun veut faire davantage valoir ses compétences, ses recherches, ses lubies aussi, chacun veut s’assurer que le système ne laissera pas de malades de côté. La plupart du temps, cela se traduit par une pression pour élargir le champ des diagnostics dans son secteur. Quand je leur dis qu’ils ne réfléchissent pas aux conséquences, ils répondent que ce n’est pas de leur ressort, que ce n’est pas leur responsabilité, que leur responsabilité s’arrête à la science. Mais ce n’est pas vrai.

Peut-on vraiment parler de science?

Non, à dire vrai. J’ai passé une grande partie de ma vie à évaluer des articles de recherche soumis aux grandes revues de psychiatrie. On ne peut pas dire que l’esprit scientifique saute aux yeux. Les études sont incomplètes, difficiles à interpréter et à généraliser. 

Vous les accusez aussi d’avoir hâté les procédures de validation. De quoi s’agit-il?

En principe, chaque innovation doit être validée par des essais de terrain. Or les essais de terrain ont été très mal conduits et finalement bâclés. Il y a normalement deux étapes, la seconde étant destinée à repenser les critères diagnostiques qui n’ont pas passé la barre de la première étape et à refaire l’étude. Dans la préparation du «DSM-5», la première étape a duré deux fois plus longtemps que prévu. Du coup, la seconde a été purement et simplement annulée, alors même que les essais avaient dans l’ensemble été conduits de manière critiquable.

Pourquoi? Parce que le «DSM» est aussi un énorme business. L’une des surprises créée par le «DSM-III» fut de le voir se vendre à un million d’exemplaires. Le succès du «DSM-IV» a été nettement plus grand, il s’en est encore vendu une centaine de milliers d’exemplaires par an jusqu’à aujourd’hui. L’American Psychiatric Association, qui a dépensé 25 millions de dollars pour les essais de terrain du «DSM-5», a besoin de cet argent pour combler son déficit (3).

Quelles sont les conséquences prévisibles du «DSM-5»?

Les conséquences sont de plusieurs types. D’abord, il faut faire très attention quand on pose un diagnostic, surtout sur un sujet jeune. Parce que, même s’il est faux ou abusif, ce jugement risque de rester attaché à la personne toute sa vie. Le diagnostic va changer à la fois la manière dont l’individu se voit et la manière dont les autres le voient. Or, même si les experts du «DSM-5» peuvent avoir parfois raison dans leur façon de modifier telle ou telle catégorie diagnostique, et si chacun d’eux peut avoir la compétence nécessaire pour l’appliquer de manière pertinente à ses patients, il n’en va pas de même des médecins généralistes qui, aux États-Unis comme en France, prescrivent 80% des psychotropes.

Ils ne sont pas formés à la psychiatrie et sont particulièrement sensibles au marketing des laboratoires. Et pour ces derniers, comme je l’ai dit, toute modification de diagnostic est une aubaine, parce qu’elle permet de proposer de nouveaux médicaments ou de nouveaux usages pour des médicaments anciens. Ce qui accroît le coût pour la collectivité et les risques d’effets secondaires. [=> Lire «À qui profitent les psychotropes?», «BoOks», n°29, février 2012.]

Vous dénoncez l’inflation des diagnostics, mais que valent les études statistiques sur la prévalence des maladies mentales?

Les données épidémiologiques sont structurellement gonflées. Sur le terrain, les enquêteurs ne sont pas en mesure d’évaluer si un symptôme est complètement présent ou non. Si bien que les chiffres intègrent beaucoup de cas non significatifs. Par ailleurs, c’est l’intérêt des grandes institutions publiques de recherche, comme les NIH (National Institutes of Health) aux États-Unis, de se référer à des données surévaluées. Cela leur permet de décrocher davantage de crédits. Les compagnies pharmaceutiques, elles, tirent argument des taux élevés pour dire que beaucoup de malades ne sont pas identifiés et qu’il faut élargir le marché. 

Le «DSM» a moins d’impact en France qu’aux États-Unis, puisque chez nous le remboursement des frais médicaux n’est pas directement lié au diagnostic. Quel est le meilleur système?

Le système américain est très contraignant, car le psychiatre ou le généraliste est obligé, si le patient veut faire jouer l’assurance, de poser un diagnostic dès la première visite. Une visite qui, chez le généraliste, est de sept minutes en moyenne (4) ! C’est une source d’erreurs, et d’inflation des diagnostics et des dépenses de santé. En France, il n’y a pas d’obligation de faire un diagnostic mais, du coup, de nombreux traitements sont engagés sans examen sérieux, et cela n’empêche pas l’explosion des dépenses de santé.

29 03 13 BoOks42
Cet entretien est issu du n°42 de "BoOks" qui, avec un dossier consacré aux pièges de la mémoire, est en kiosque tout ce mois d'avril 2013.

Quelles solutions avez-vous en tête?

D’abord, je crois qu’il faudrait envisager de réformer en profondeur la pratique médicale. Un psychiatre ou un médecin devrait pouvoir attendre plusieurs séances avant de faire un diagnostic. La moitié des gens qui viennent pour un problème relevant de la psychiatrie se rétablissent d’eux-mêmes. Si le problème persiste, il faut recommander une psychothérapie avant de prescrire un médicament.

Par ailleurs, il faudrait conduire des études sérieuses pour mieux identifier les secteurs où il y a surprescription et les malades graves qui au contraire échappent au système de soins (c’est notamment le cas de bien des grands déprimés). Autrement dit, il y a un immense travail à faire pour lutter contre la mauvaise allocation des ressources.

Enfin, je crois que la procédure utilisée pour fixer les critères diagnostiques a fait son temps. Il faut se rendre à l’évidence: l’APA n’est pas qualifiée pour évaluer tout le faisceau de conséquences médicales, économiques et sociales de la redéfinition d’un diagnostic. Il faudrait quelque chose comme une FDA (Food and Drug Administration) internationale. Mais la FDA n’est pas non plus à l’abri des critiques. Il est plus facile de blâmer que de construire.

Propos recueillis par Bernard Granger et Olivier Postel-Vinay

1| La parution du DSM-5 est prévue aux États-Unis le 22 mai prochain. La traduction française devrait paraître en 2014.

2| À la suite d’un débat houleux au sein de l’American Psychiatric Association, le diagnostic de risque de psychose («syndrome de psychose atténuée») a finalement été écarté du «DSM-5» et inclus dans une liste de syndromes «exigeant des études complémentaires».

3| Publiée chez Masson, la version française du «DSM-IV» coûte 123 €. L’APA publie aussi un «Mini DSM-IV», dont la version française chez Masson coûte 22 €.

4| Quinze minutes en France.

9 avril 2013

Question à propos de l'intervention de Bernard Golse sur RTL le 2 avril 2013

article publié sur FRblog - le blog de Franck Ramus

Cher M. Golse,
J'ai écouté avec intérêt l'émission du 2 avril sur RTL dans laquelle vous interveniez sur l'autisme infantile. Certains de vos propos m'ont interpellé et je vous saurais gré de me donner quelques informations supplémentaires.

Vous dites: "Les cognitivistes nous ont montré, il y a 10 ou 20 ans, (...) que pour pouvoir ressentir qu'un objet ne fait pas partie de nous, qu'un objet est extérieur à nous (...), il faut pouvoir le percevoir par plusieurs canaux sensoriels simultanément, ce que l'enfant autiste n'arrive pas à faire..."
Je n'ai pas connaissance de ces résultats (à la fois pour l'enfant normal, et pour l'enfant autiste). Auriez-vous l'obligeance de m'indiquer les références de ces travaux?

Faisant référence à la situation française, vous affirmez:
"Aujourd'hui, on estime que il n'y a que 30 à 40% d'enfants autistes qui, malgré tous les efforts qu'on peut faire, s'enfoncent dans une difficulté gravissime, le reste des enfants évolue beaucoup plus favorablement."
Pouvez-vous préciser à quelles données vous faites référence?

Vous dites: "Le psychothérapeute va pouvoir aider l'enfant autiste en mettant des mots sur ce que l'enfant vit. (...) Il est capable aussi de mettre en sens certains comportements atypiques de l'enfant." Puis vous racontez une histoire selon laquelle les comportements atypiques des enfants autistes cessent lorsqu'un psychanalyste en formule  l'interprétation correcte.
Pouvez-vous m'indiquer les publications dans lesquelles ces résultats spectaculaires sont décrits? Comment se fait-il que les plus grands pédopsychiatres et experts internationaux de l'autisme n'aient jamais entendu parler de ces méthodes proprement miraculeuses? Si de telles méthodes ont cours en France, comment se fait-il que leurs effets merveilleux ne se reflètent pas dans les résultats de suivi longitudinal d'Amaria Baghdadli et collaborateurs? (cf. http://franck-ramus.blogspot.fr/2012/12/dans-lautisme-tout-ne-marche-pas-meme.html)

Vous dites: "c'est des angoisses qui sont en-deçà du morcellement, c'est des angoisses de tomber dans un trou (...) la vie des enfants autistes parfois ça dure, ça dure, c'est effrayant."
Quelles sont les données à l'appui de la présence de telles angoisses chez l'enfant autiste? Pouvez-vous me donner les références? (de préférence des articles avec de véritables données publiés dans des revues internationales. Je connais déjà les textes en français de Geneviève Haag).

Vous dites: "1 ou 2 cas pour 2500 enfants (...) ce n'est pas en les mettant tous dans le même sac qu'on va y voir plus clair". Vous contestez donc l'unité des troubles du spectre autistique, au profit d'une catégorisation singularisant l'autisme "typique". Mais que faites-vous de toutes les données cognitives, cérébrales et génétiques qui montrent la continuité absolue entre autisme typique et autres formes de TSA? Comment interprétez-vous, par exemple, que l'héritabilité des TSA pris ensemble soit plus élevée que celle de l'autisme typique pris séparément? Qu'une même mutation (d'une neuroligine 3 par exemple) puisse engendrer un autisme typique chez un enfant, et un syndrome d'Asperger chez son frère, si ce sont des troubles absolument distincts?
Jamain, S., Quach, H., Betancur, C., Råstam, M., Colineaux, C., Gillberg, I. C., . . . Bourgeron, T. (2003). Mutations of the X-linked genes encoding neuroligins NLGN3 and NLGN4 are associated with autism. Nat Genet, 34(1), 27-29.

Vous affirmez: "Le bébé humain est le bébé mammifère qui naît le plus inachevé."
Avez-vous déjà entendu parler du lapin? Du rat? Du chat? Du chien?
Quelques références pertinentes:
Gibson, K. R. (1991). Myelination and behavioral development: A comparative perspective on questions of neoteny, altriciality and intelligence. In K. R. Gibson & A. C. Petersen (Eds.), Brain maturation and cognitive development: Comparative and cross-cultural perspectives (pp. 29-63). New York: De Gruyter.
McKinney, M. L. (1998). The Juvenilized Ape Myth: Our "Overdeveloped" Brain. BioScience, 48(2), 109-116. doi: 10.2307/1313136

Bien cordialement,
Franck Ramus

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