Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
15 mars 2014

Limoux : un livre démonte les idées reçues sur l'autisme

article publié par l'indépendant

Le 15 mars à 6h00 | Mis à jour il y a 2 heures

Pierre Sans :

Pierre Sans : "Seule la France n'a pas compris que scolariser un autiste, c'est le socialiser". PHOTO/GUILLAUME

Pierre Sans est psychiatre. Il a travaillé à l'hôpital de Limoux et il vient de publier un ouvrage qui ne va pas lui faire que des amis dans son milieu professionnel. Rencontre...

"Avec ce livre, je ne vais pas me faire que des amis chez les psychanalystes mais qu'importe, je suis habitué". Pierre Sans est psychiatre : il veut rendre à César ce qui est à César et aux disciplines médicales ce à quoi elles sont destinées. En clair, "que les psychanalystes s'occupent de la bobologie freudienne : complexes d'œdipe, castration, etc. et non plus des psychotiques et des autistes, ceux-ci relevant de la psychiatrie". Fermez le ban.

Un livre, à paraître le 24 mars prochain, décline tout cela en détail. Son titre : "Autisme, sortir de l'impasse". Sous-titre : "Du diagnostic à l'inclusion". C'est édité chez De Boeck, en Belgique, l'auteur ayant essuyé un refus généralisé des éditeurs français, excepté chez l'Harmattan. "J'ai préféré De Boeck car les spécialistes de l'autisme ont été édités chez eux".

Dans l'ouvrage, Pierre Sans commence par rappeler ce qu'est l'autisme : signes, diagnostics différentiels, causes. Et là, premier constat : sur la planète terre en général et psychiatrique en particulier, "la France est le bon dernier de la classe". Motif ? "On en est encore à cette explication assénée par la doxa psychanalytique qui culpabilise les mères : l'enfant est autiste à cause d'une maman castratrice, réfrigérante, hyperprotectrice et hyperstimulante...".

Alors que pour P. Sans, l'organicité est tout autre.  

Pas de gène

Des recherches menées à travers le monde (sauf dans "la France psychanalytiquement verrouillée") démontrent qu'"il existe une prédisposition à faire de l'autisme, mais il n'y a pas de gène. Et on peut être autiste soit seul, soit 'associé 'au syndrome de 'l'X fragile'». Sans oublier les facteurs environnementaux : "Souffrance néonatale, anténatale ; raison bactériologique ; carence en vitamine B12 lors de la grossesse ; pollution atmosphérique (piste repérée à l'université de Stanford, USA)...".

Toutes ces avancées ont entraîné une prise en charge "socialisée" de la personne autiste : "Dans de nombreux pays, sauf le nôtre, les enfants atteints par ce trouble sont scolarisés à 60 ou 70 %. En France, 80 % sont placés en institut médico-éducatif (IME), voire en hôpital de jour. Seule la France n'a pas compris que scolariser un autiste, c'est le socialiser ; qu'un autiste est un être humain qui a besoin d'être scolarisé, éduqué".

Selon Pierre Sans, "il est plus que temps de sortir du tout psychanalytique et entrer dans les méthodes modernes cognitivo-comportementales" qui permettent la scolarisation. Le but est de déconditionner l'enfant autiste, afin qu'il ne crie plus, cesse de s'automutiler, d'être victime de stéréotypie (gestes récurrents tels que le balancement, manger des cailloux...).

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 397 038
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité