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"Au bonheur d'Elise"
22 juin 2014

A Six-Fours, Estelle Lefébure lance sa croisade pour aider les enfants autistes

article publié dans Var Matin

Publié le samedi 21 juin 2014 à 12h39

Estelle Lefébure lance sa croisade - 25805788.jpg

Estelle ne craint pas de se jeter à l'eau lorsque le combat en vaut la peine.Valérie Le Parc

Venue à Six-Fours passer son brevet d’initiateur fédéral de Stand-up-paddle, Estelle Lefébure en a profité pour défendre la cause des enfants autistes.

Réveil chiffonné. Après une première journée dans l'eau mouvementée. Sous le ciel bas. Noir et grincheux…

Pas de quoi lui effacer son sourire enjôleur. Naturel. Si loin des objectifs. Des zooms. Des papiers glacés…

Estelle Lefébure a pris ses quartiers à Bandol. Chez son pote Matthieu Granier. Croisé à Saint-Barth' il y a quelques années. Au détour du sable blanc…

En ce territoire varois méconnu, la belle n'est venue ni musarder, ni lézarder. Mais bosser d'arrache-pied son BIF de Sup. Abréviation barbare de brevet d'initiateur fédéral de stand up paddle…

Sa discipline ! Croquée depuis cinq ans au gré de ses voyages aux semelles de vent.

« Je suis devenue accro,glisse-t-elle en douceur. J'ai eu la chance de débuter sur un lagon, alors…»

Lagon à la toile turquoise. Nourricière de rêves.

D'esquisses d'évasion.

Aussi simple qu'un coup de pagaie appuyé…

« C'est un moyen extraordinaire de découvrir les richesses marines. D'apprécier les paysages qui vous entourent…»

D'entretenir son physique aussi. Même si celui-ci ne souffre pas franchement du temps qui passe et roule sur son épiderme.

« C'est vrai que ça colle à mon hygiène de vie. De toute façon, une semaine sans sport, ce n'est pas possible…»

L'effort, sa seconde peau de naïade. « De guerrière », ponctue Matthieu. Lui qui l'a mise à rude épreuve, lors d'une traversée à la nage sous les éclairs…

« J'aime me dépasser. J'ai touché au wake. Au ski nautique. A la plongée. Même au kite. Enfin, c'était un peu la galère là…»

Alors qu'avec le Sup, Estelle s'est épanouie. Au point d'oser passer à l'étape supérieure.

Revenir sur les bancs de l'école aérée. Pour demain enseigner son art de vivre.

La madone ne manque d'ailleurs pas d'assurance. Sans artifice, elle mène la session de formation dispensée à la pointe du Brusc depuis mercredi. Guide les stagiaires, encore au sec.

En équilibre, chacun écoute. Religieusement. Remarquez, il y a bien pire comme maîtresse…

Les barrières sont ainsi tombées. Si, un jour, elles ont été érigées avec cette femme au contact instinctif.

Aux idées qui fourmillent aussi sous ces lianes blondes, emmêlées au petit matin azur.

« Je construis une méthode, mixant fitness et yoga notamment, autour du paddle. La santé par la rame. Ou comment prendre soin de soi autour du Sup. Un concept clé en main avec des tas de conseils… »

Sans jamais perdre de vue la notion première de plaisir. « Même si ce sera physique. Mais le stand up paddle prend vraiment de l'ampleur. Avec lui, la satisfaction est immédiate.Ça ressemble bien à notre société…»

Vite. Toujours aller vite. Ce credo ne lui sied pourtant guère. D'où sa volonté farouche d'aborder cet univers mouvant autrement.

« La pratique doit être un moment de partage. De communion…»

De celle qui modifie le rapport à l'autre. Comme le sien l'a été. Par hasard…

Car Estelle n'a pas jeté l'ancre en Méditerranée uniquement pour se réaliser sur les flots. Elle livre une croisade. Née sur l'abstrait Instagram… « Un jour, j'ai été contactée sur ce réseau par Pascale Hibbocha. Il s'est passé un truc…»

Pascale Hibbocha, présidente de l'association Ninoo. Une maman qui se bat pour son fils autiste. Qui lutte, avec ses moyens dérisoires, pour les enfants autistes !

Qui se démène, corps et âme, contre des moulins à vent. Les ignorants…

« On s'est rencontré à Paris lors de la journée mondiale de l'Autisme. Et là, ça a été incroyable. Au 54 rue de Rivoli, on a réussi à recouvrir la façade de 14 000 pompons envoyés du monde entier ! »

Le souvenir est encore fort. Imprégné d'émotions. De douleurs aussi devant tant de détresse à nu…

Le top ne s'est alors pas contenté d'un one shot. Depuis ce jour, elle cherche à mobiliser. A rassembler. A bouger les lignes…

« Je connaissais très peu ce handicap et non cette maladie. Je me suis informée. J'ai lu. J'ai vu des reportages. Les préjugés sont si terribles. Et la prise en charge des enfants dérisoire… »

La maman parle à bâtons rompus de ce sujet épineux. Avec ses tripes en vrac. Après les chocs.

« Il faut se bouger pour cette cause. Les aider au quotidien…»

Elle n'a pas hésité à marcher sur les braises. Dénonçant l'immobilisme d'une France aveugle. Ou qui refuse de voir. A Bandol ce week-end, l'ambassadrice servira donc de trait d'union médiatique entre Ninoo et le grand public lors de la Waxx Summer Sup Challenge.

«J'ai demandé à Matthieu si l'épreuve pouvait servir de support pour l'association. Il a gentiment accepté. »

Mieux encore, aujourd'hui à 16 h 15 sera donné le départ en fanfare de la Beach Blue Race.

Soit une course de 2 km pour Ninoo, parrainée par Estelle Lefébure.

Deux mots d'ordre pour cette parenthèse espérée magique : les participants devront être vêtus de bleu et un don sera évidemment bienvenu.

« On essaye effectivement de trouver des fonds. C'est toujours le nerf de la guerre… »

Sa notoriété contribue à cette bataille. Mais ne suffit pas. Alors elle rame.

S'active en première ligne. Celle du front où toutes les causes ne sont pas perdues d'avance…

Au point d'entraîner dans son sillage de bonnes volontés. Comme Matthieu et William Wustenberg, toujours prêts à tendre la main à ces enfants qu'un rien, parfois, pousse à quitter la lune. « On réfléchit à l'organisation d'un camp de surf sur une semaine,explique Mat, président du comité Paca de surf. On va essayer de développer ça rapidement pour qu'ils goûtent aux joies de la glisse… »

Sans fortune, sinon celle de l'intérieur, ces anonymes œuvrent à ouvrir les fenêtres sur d'autres horizons. Osez peut-être, vous aussi, les épauler. Sans arrière-pensée…

Estelle Lefébure a posé son sac à Bandol avec cette unique motivation. Les photos, la promo, n'ont pas lieu d'être ici.

Elle a tombé le masque. Les artifices. Au bénéfice de ces bambins qu'une session de paddle peut transformer.

Qu'un bain de mer peut émerveiller.

Oui, une anodine journée à la plage restera gravée au fond de leur esprit encore secret. Pour qui n'ose passer le seuil des ombres…

« L'amour est le message à passer. S'il vous plaît…»

Comme elle est apparue, Estelle reprend la mer. Pour se vider la tête.

Aujourd'hui et demain, vous la croiserez sûrement sur la plage centrale de Bandol. Aux côtés de Pascale Hibbocha et de son fils, Eliot.

Venez à leur rencontre. Car même parler de tout et de rien serait déjà une victoire…

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