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"Au bonheur d'Elise"
20 décembre 2014

Percée : diagnostiquer l'autisme de haut niveau à partir d'images cérébrales liées aux pensées sociales

Des images de l'activité du cerveau lors de pensées sociales ont permis d'identifier les personnes atteintes d'autisme dit de haut niveau (aussi appelé syndrome d'Asperger) avec une grande précision dans une étude financée par le National Institute of Mental Health américain et publiée dans la revue PLOS One.

Les troubles psychiatriques, disent-ils, incluant l'autisme, sont diagnostiqués sur la base d'une évaluation du comportement. Mais l'imagerie cérébrale et les neurosciences cognitives sont prêtes à fournir des outils puissants, disent-ils.

Des travaux précédents d'une équipe de l'Université Carnegie Mellon avaient montré, chez des personnes normales, que des pensées et des émotions spécifiques ont une signature neurale très similaire d'une personne à l'autre.

Marcel Just et ses collègues de cette équipe ont utilisé cette approche pour identifier l'autisme en comparant la représentation de certains concepts dans le cerveau de 17 adultes atteints d'autisme de haut niveau et de 17 adultes neurotypiques. Ils ont demandé aux participants de penser à 16 interactions sociales telles que persuader, adorer, et étreindre alors que des images par résonance magnétique étaient prises.

Des algorithmes informatiques d'analyse de ces images (faisant appel à des techniques d'intelligence artificielle telles que l'apprentissage machine) ont classé les participants comme autistes ou non-autistes avec une précision de 97% (33 participants sur 34).

Les images montraient que les pensées d'interactions sociales chez les neurotypiques incluaient clairement une activation dans des régions indiquant une représentation du "soi". Mais, cette activation était à peu près absente dans le groupe des autistes.

"Lorsqu'on leur demandait de penser à persuader, adorer ou étreindre, les participants neurotypiques s'incluaient dans leurs pensées; ils faisaient partie de l'interaction. Chez les autistes, la pensée ressemblait plus à considérer une définition de dictionnaire ou regarder une pièce de théâtre, sans l'implication du soi", explique le chercheur.

Il s'agit d'une toute nouvelle perspective pour comprendre les maladies psychiatriques, souligne-t-il. "Nous avons montré non seulement que les cerveaux des personnes atteintes d'autisme peuvent être différents, ou que leur activation est différente, mais que la façon dont les pensées sociales sont formées est différente. Nous avons découvert un marqueur biologique de la pensée dans l'autisme."

Les implications de cette étude pourraient s'étendre à d'autres troubles psychiatriques dans lesquels certains types de pensées sont modifiés, souligne le chercheur.

Cette étude de neurosciences est à l'avant-garde sur deux fronts, ajoute-t-il: elle avance la mission scientifique de classification et de diagnostic des troubles mentaux sur la base de mesures comportementales et neurobiologiques (plutôt que les symptômes classiques); et elle intègre les conceptions de cerveau et de pensée ("mind") en évaluant les pensées ("thoughts") en termes de fonctionnement cérébral.

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