Elle a décidé de se retrousser les manches. De dire tout haut ce que certains gardent pour eux. De partir en croisade contre ce qui est, à ses yeux, une sorte d’injustice. Christine Van Pellecom, de Chaumont-Gistoux, est la maman de Diego, 8 ans et demi, qui avait défrayé la chronique l’an dernier avec son appel aux cartes postales sur Facebook, pour son anniversaire. Son cas avait ému de nombreuses personnes et une solidarité s’était installée: 2 000 personnes avaient «liké» sa page Facebook.

Mais Christine veut aller plus loin. Si l’avenir de son fiston la préoccupe, elle s’inquiète aussi du sort des autres, et c’est dans ce but qu’elle a décidé de s’adresser, via une lettre, à la reine Mathilde. «Cela fait déjà bien longtemps que je me dis que je vais écrire cette lettre mais le travail, les aléas du quotidien et Diego m’ont fait retarder ce moment.» Voici une partie de son message adressé au nom d’un collectif de parents réunis pour un Plan Autisme en Belgique: «C’est pour Diego et tous ses copains, petits et grands, que je m’adresse à vous, dans l’espoir d’une oreille attentive, dans l’espoir d’une main tendue. Tant de choses sont encore à faire pour que les autistes, enfants et adultes, soient pris en charge correctement. Nous nous battons pour que, enfin, nos enfants aient les meilleures chances d’apprendre, de s’épanouir et de progresser. La logopédie n’est pas remboursée pour nos enfants, beaucoup de parents ouvrent des ASBL pour vendre des bics, des ours, afin de pouvoir payer les séances de logopédie… C’est pour eux, une source d’épuisement et beaucoup de temps perdu auprès de leur enfant.»

Peu d’enfants scolarisés

Christine tient à expliquer que beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés, par manque de structures. «Pour vous avoir suivie, depuis vos fiançailles jusqu’à présent, je sais que vous êtes logopède et que votre travail de fin d’études portait sur l’autisme. Je peux voir au quotidien, dans les médias belges et étrangers, à quel point le sort des enfants plus démunis ou différents, vous touche. Je ne tiens pas à vous retenir trop longtemps. Je n’ai qu’une chose à vous demander: pourriez-vous nous rencontrer, ce collectif de parents et moi-même, afin d’échanger et de faire avancer les choses dans la mesure du possible? C’est à mon sens une noble cause, urgente et capitale, afin d’assurer l’avenir de nos enfants qui trouvent difficilement une place dans notre monde et qui en souffrent davantage, sans parler de leur entourage.» Cette lettre, envoyée le 29 décembre, a été signée par 116 parents. Christine signale cependant que si d’autres veulent la signer, ils peuvent se rendre sur la page Facebook «Diego, vers l’autonomie».

Pour le collectif, on est conscient que l’autisme ne se guérit pas, mais c’est un trouble qui, avec les moyens adéquats et accessibles, peut s’apaiser, s’atténuer et permettre aux enfants de vivre le mieux possible dans ce monde qui leur est étranger, effrayant souvent, et où ils doivent, jusqu’à épuisement parfois, mobiliser toutes leurs petites forces pour s’y adapter, au détriment des apprentissages, du contact aux autres, d’un bien-être auxquels tout enfant a droit.

Infos: www.leetchi.com/c/anniversaire-de-diego-lopez