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"Au bonheur d'Elise"
21 mai 2015

Autisme : Israël a développé une méthode qui marche

article publié dans The Times of Israël

Changer le regard sur l’autisme s’avère être toujours un long parcours semé d’embûches pour les familles

6 février 2014, 17:30
Un enfant autiste travaille avec un psychomotricien dans un institut médico-éducatif à Paris (Crédit : AFP/Archives Franck Fife)
Journalistes

AFP – Les enfants autistes subissent en France une « discrimination quotidienne ». Peu ont accès à l’école, aux loisirs, aux mêmes droits que les autres en général, et changer le regard de la société est un parcours du combattant, témoignent les familles.

La quasi-totalité des Français (95%) accepteraient que leur enfant soit en classe avec un enfant autiste, révèle un sondage Ifop pour l’association SOS autisme en France publié mercredi 5 février.

Pourtant « seuls 20% des enfants autistes sont aujourd’hui scolarisés », déplore la porte-parole de l’association, Olivia Cattan. « Il y a 600 000 autistes en France, mais ils restent invisibles », lance-t-elle, dans un cri de colère.

Cette militante féministe, auteur du témoignage « Un monde à l’autre. Autisme : le combat d’une mère » aux éditions Max Milo, est la maman de Ruben, 8 ans, diagnostiqué autiste à 5 ans. Elle rend compte de leur combat pour le faire accepter à l’école.

Pour lui permettre de suivre, à mi-temps, une scolarité ordinaire, et « parce qu’aucune auxiliaire de vie scolaire (AVS) publique n’était disponible », Olivia Cattan, ancienne journaliste, a cessé toutes ses activités professionnelles et pris la décision d’accompagner elle-même son fils à l’école, pendant deux ans.

Aujourd’hui, la famille paie une AVS privée et des séances de psychologie comportementale. « Mais comment font les mères célibataires qui vivent avec le RSA? », s’insurge Olivia Cattan.

Elle y raconte aussi le quotidien de sa famille, confrontée au mutisme du petit garçon, jusqu’à ce qu’une méthode éducative en Israël parvienne à lui débloquer la parole.

En effet, le centre Feuerstein, emploie près de 160 personnes dans ses locaux de Jérusalem afin d’aider les personnes autistes. Il s’appuie sur une méthode élaborée dans les années 1970 par le professeur israélien, d’origine roumaine, Reuven Feuerstein.

Reuven Feuerstein (Crédit : Wikimedia commons)

Reuven Feuerstein (Crédit : Wikimedia commons)

Celle-ci est destinée aux enfants handicapés, ou en situation traumatique. Selon Feuerstein, « toute personne est capable de changement quel que soient son âge, son handicap et la gravité de ce handicap. Les enfants différents ont simplement besoin d’un surcroit d’attention et d’investissement personnel ».

La méthode se fonde sur le principe de « médiation », à savoir une personne qui s’interpose entre l’enfant et le monde.

Selon le site de L’Express, « Des méthodes comme [celle de] Feurstein, qui ont fait leurs preuves depuis des années en sortant les enfants littéralement de leur mutisme et en permettant à ces enfants d’avoir une vie sociale et professionnelle, sont révolutionnaires. Certains enfants de ce grand centre situé en Israël sont devenus professeurs dans des universités, comptables, infirmiers, d’autres sont entrés dans l’armée à des postes de haut gradés. Ils ont pour la plupart fondé une famille et sont autonomes. »

« Il y a 600 000 autistes en France, mais ils restent invisibles »

Olivia Cattan

Malgré la loi handicap de 2005, qui voulait favoriser la scolarisation des élèves handicapés en milieu ordinaire, les associations dressent un constat d’échec.

« De plus, à chaque étape de la scolarisation obligatoire, le nombre d’enfants atteints d’autisme scolarisés diminue », souligne M’Hammed Sajidi, président de Vaincre l’autisme.

« Ainsi, si 87% des enfants autistes qui sont scolarisés en milieu ordinaire le sont en école élémentaire, seulement 11% le sont au collège et 1,2% au lycée ».

Et le combat ne s’arrête pas aux portes de l’école. « Les enfants autistes n’ont pas non plus accès aux centres de loisirs, aux clubs de sport ou aux conservatoires », explique Olivia Cattan. « Quand j’ai voulu inscrire Ruben à un club de tennis, on m’a suggéré de lui faire faire plutôt du rugby ou du trampoline », soupire-t-elle.

« Il n’y a pas un jour sans que l’on soit confronté à une menace d’exclusion d’un lieu public », raconte aussi Laurent Savard, père de Gabin, 11 ans, autiste et hyperactif.

« Contrairement à la trisomie 21, l’autisme ne se voit pas, du coup, c’est un peu la double peine : votre enfant souffre d’un trouble du comportement et peut aussi provoquer le rejet ». Pour se battre, ce comédien a choisi l’arme de l’humour (noir), en abordant dans un spectacle, « Le bal des pompiers », la différence de son fils.

« On se figure généralement l’autiste comme le personnage de « Rain Man » mais il y a des tas de formes d’autisme, qui restent très méconnues et peuvent faire peur », souligne-t-il.

Pour mettre fin aux discriminations, l’association SOS autisme en France a fait appel à une équipe d’avocats, que pourront saisir les familles pour faire valoir leurs droits.

Un premier accord a été conclu avec la fédération d’athlétisme, qui s’est engagée à ne pas refuser d’enfants autistes dans ses clubs, se félicite l’avocat David Koubbi.

« Nous sommes dans une phase de sensibilisation mais, si dans une deuxième phase nous constatons qu’il y a violation des droits, nous engagerons des poursuites en justice », assure-t-il.

Dans une décision rendue publique mercredi 5 février, la France a été épinglée par le Conseil de l’Europe qui lui reproche de pas respecter l’accès à la formation professionnelle des autistes et leur droit à être scolarisés dans des établissements ordinaires.

Pour Vaincre l’autisme, à l’origine d’une réclamation collective contre l’Etat français, « cette condamnation apporte aux familles concernées « espoir et soulagement ». L’association a récemment publié son rapport, faisant un bilan des avancées ou non de l’année 2013.

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Commentaires
G
Attention à la scolarisation comme principe sytématique: c'est à mon avis aussi stupide que l'orientation systématique en institution. Ce qu'il convient de faire (et je l'ai souvent vérifié), c'est de partir des besoins effectifs de chaque enfant. Il convient donc de ne pas être dogmatique et de s'adapter. J'ai connu des enfants autistes (dont le mien), qui n'ont été en mesure de progresser qu'à partir du moment où ils ont pu quitter l'école pour accèder à un accompagnement dans un environnement et avec des méthodes adaptées. On doit aussi pouvoir diversifier les types d'accompagnementen qualité comme en quantité, et ré-évaluer régulièrement les besoins de chaque enfant.
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