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"Au bonheur d'Elise"
30 juin 2015

Le CeRESA Midi-Pyrénées fête ses dix ans

article publié dans LA DEPECHE

Publié le 30/06/2015 à 08:19

Société - Autisme

Les enfants posent avec les dirigeants de l'association devant les dessins du concours./ Photo DDM, Frédéric Charmeux

Les enfants posent avec les dirigeants de l'association devant les dessins du concours./ Photo DDM, Frédéric Charmeux

 

Le CeRESA (Centre Régional, d'Éducation et de Services pour l'Autisme en Midi-Pyrénées) organisait jeudi 25 juin dernier une grande réception à partir de 19 heures dans ses nouveaux locaux impasse de Lisieux pour fêter ses 10 ans d'existence. Acteur incontournable dans la prise en charge de l'autisme en région Midi-Pyrénées, cette association créée en juillet 2005 sous l'impulsion du Pr Bernadette Rogé propose une véritable plateforme innovante de services agissant auprès des personnes atteintes d'autisme et de leurs familles. Depuis 10 ans, le CeRESA a su relever plusieurs défis puisqu'il est aujourd'hui gestionnaire de 4 structures accompagnant près de 90 enfants âgés de 2 ans à 20 ans en accord avec les recommandations de la Haute Autorité de Santé. L'association a aussi reçu le soutien du ministère de la santé en la personne de Ségolène Neuville, Secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées qui a récemment adressé une lettre à leur attention pour souligner la qualité et le sérieux du travail qui y était mené (voir notre encadré). «Nous travaillons avec de nombreux professionnels, psychologues, éducateurs, orthophonistes ou encore enseignants» explique le Pr Bernadette Rogé. «L'objectif est de donner une éducation adaptée aux enfants atteints de troubles d'autisme afin de les aider à s'intégrer dans la société.». Une centaine de personnes étaient présentes lors de cette soirée anniversaire en présence de parents, enfants et proches de l'association, qui s'est conclue par un grand cocktail et un concert de la chorale de la fondation orange, partenaire de l'association depuis sa création. Cette soirée anniversaire était également l'occasion d'une remise de prix.

En effet un concours de dessin ouvert aux enfants des classes accueillant un enfant avec autisme avait été organisé il y a quelques semaines sur le thème du «vivre ensemble». Un jury composé de deux artistes toulousains était chargé de départager les 12 dessins en lice, et ce sont finalement cinq établissements toulousains qui se sont distingués par leur production.


Le Ceresa : «un site d'excellence»

Ségolène Neuville, Secrétaire d'Etat aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion : «(…) je connais l'importance de votre dispositif et l'excellence des interventions et des projets qui s'y développent. Vous faites partie des centres pionniers sur les interventions précoces en autisme qui sont au cœur des priorités fixées par le Plan Autisme 2013-2017 et vous contribuez ainsi à diffuser les recommandations de la haute autorité en santé (HAS) et de l'agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et des services sociaux et médico-sociaux (ANESM). C'est aussi un lieu, une équipe auprès de laquelle les familles et les enfants se sentent en confiance. Et cette confiance est essentielle et se mérite lorsqu'il s'agit d'autisme. (…) Madame la Professeure Bernadette Rogé., vous faites partie de nos experts et professionnels les plus précieux. Vous œuvrez depuis de nombreuses années pour faire avancer la cause de l'autisme. Vous êtes aussi reconnue internationalement pour votre expertise et vos recherches. Pour toutes ces raisons, le CERESA est l'un des sites d'excellence, un site démonstrateur de ce que je souhaite voir se développer partout en France.»

L.A

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29 juin 2015

Au-delà des différences

articlle publié dans Sud Ouest

Publié le 29/06/2015 à 03h44 , modifié le par

Deux associations du Créonnais œuvrent de concert pour intégrer des enfants autistes à travers des temps d’activités créatives partagées. Ambiance.

Au-delà des différences

Les enfants se sont appliqués à décorer des pots de miel, aidés des parents et des animatrices des deux associations. ©

PHOTO C.B.

CHRISTIAN BOISSON

c.boisson@sudouest.fr

Il n'est jamais simple de gérer un enfant autiste au quotidien. Les parents concernés sont les premiers à pouvoir en témoigner. Au-delà de toutes les contraintes que cette situation occasionne, il reste encore un élément qui échappe à la prise en charge médicale : c'est la place dans la société des enfants greffés de cette différence, souvent captée dans le regard des autres.

À Créon, l'association D'une rive à l'autre réunit six enfants frappés du syndrome d'autisme, non pas pour les confiner dans une bulle protectrice, mais bien au contraire pour les éveiller au monde extérieur et les aider à s'intégrer dans leur environnement, aussi bien matériel que relationnel. Une autre association sadiracaise, Les mots de Jossy, œuvre dans le même esprit mais avec des enfants dits « normaux », juste en difficulté scolaire, voire en mal de bases d'apprentissage des actes de la vie.

Il y a un an, Jocelyne Garcia, la directrice des Mots de Jossy, a souhaité se rapprocher de l'association D'une rive à l'autre afin de se faire rencontrer les enfants entre eux et d'observer les comportements réciproques, pour en tirer des enseignements. « Je souhaitais me rendre compte s'il était possible que se crée une passerelle entre eux, évoque Jocelyne Garcia. Comment allaient-ils s'accepter les uns, les autres ? Je voulais voir comment les enfants autistes pouvaient apprendre au contact d'autres enfants. Cette passerelle, ils l'ont bien forgée et cela s'est fait naturellement. »

Un terrain de jeu champêtre

Depuis le mois de mars, Bernard Lafon, le propriétaire de la ferme Oh ! Légumes oubliés, prête gracieusement une parcelle de sa propriété aux deux associations qui se réunissent tous les mercredis après-midi. Le but est de réunir les enfants par binôme : un enfant autiste avec un enfant qui ne l'est pas. Chaque binôme s'attelle à une activité qui est commune pour tout le groupe.

À la ferme des légumes oubliés, toutes les activités tournent autour de la nature : jardinage avec plantations de fleurs et de légumes, vie des insectes (notamment abeilles et coccinelles), dégustations de produits de la ferme. On y organise aussi mais aussi des jeux, tels le parcours dans le labyrinthe végétal ou encore du petit bricolage. « Ces activités leur plaisent beaucoup, assure Virginie Gratiot, présidente d'Une rive à l'autre. « Les familles apprécient également beaucoup ces temps d'échanges, qui les sortent de leur quotidien, parfois éprouvant. Quant aux enfants, nous travaillons sur leur compréhension de la situation et leur acceptation de l'autre. Ces rencontres sont vraiment très constructives. »

Le regard de l'autre

Sous la grande bâche surplombant deux tables en bois, au milieu de la prairie, les douze enfants s'activent à décorer des pots de miel fournis par un apiculteur local. Il s'agit de confectionner des étiquettes originales où tous les enfants signeront. Pour remercier Bernard Lafon de sa gentillesse, deux binômes, encadrés également par les animatrices des deux associations et les parents, décorent une jolie boite à bijoux, en bois léger, en y collant des papiers de couleur. L'intérêt et l'application se lisent sur tous les visages et les parents sont ravis.

Véronique Marzin est la maman d'Alexandre, un enfant autiste de 10 ans. « Pour moi, la différence ne semble pas exister, dit-elle. C'est incroyable ! Ici, on a le sentiment de ne pas être jugé ni de subir le regard des autres. Nous vivons ici tous les mercredis des moments très intenses et très enrichissants. » Quant à Estelle Lagaronne, maman de Romane, 6 ans, non autiste, elle vient pour que sa fille comprenne la différence mais remarque aussi la ressemblance qu'il y a entre tous les enfants. Encore un mercredi avant l'été.

29 juin 2015

Autisme : de l'intérêt d'une approche intégrée pour son diagnostic

article publié sur le site de l'INSERM

18.06.2015 - Communiqué

Des chercheurs de l’Inserm (Unité Inserm 930  » Imagerie et cerveau « ) associés à l’Université François-Rabelais et au CHRU de Tours ont combiné trois approches clinique, neurophysiologique et génétique pour mieux comprendre des mécanismes cérébraux à l’origine de l’autisme. Testée sur deux familles, cette stratégie a permis aux chercheurs d’identifier des combinaisons de gènes spécifiques aux patients autistes les distinguant de patients souffrant de déficience intellectuelle.
Cette étude, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, ouvre de nouvelles perspectives pour le diagnostic et la compréhension des mécanismes physiopathologiques de l’autisme.

L’autisme est une pathologie qui se manifeste par une grande hétérogénéité à la fois sur le plan de ses manifestations cliniques et sur le plan génétique. On estime aujourd’hui que près de 400 gènes pourraient participer à ce trouble. Le diagnostic de cette maladie est d’autant plus complexe qu’elle est fréquemment associée à d’autres troubles développementaux mettant en jeu les mêmes gènes.

Pour améliorer le diagnostic, les chercheurs de l’Inserm ont utilisé une approche originale multi-modale combinant :

  • Une évaluation clinique
  • Une analyse génomique à haut débit pour le séquençage de l’ensemble des gènes
  • Des analyses de l’activité électrique cérébrale en réponse à la perception d’un changement (électroencéphalographie – EEG)


Deux familles incluant des sujets atteints d’autisme et/ou de déficience intellectuelle ont bénéficié de cette approche intégrée. Au sein de ces deux familles, toutes les personnes touchées par la maladie étaient porteuses d’une mutation dans le gène NLGN4X se traduisant au niveau du cerveau par des problèmes de transmission de l’information dans les neurones.

Grâce à l’EEG, les chercheurs remarquent en premier lieu une altération dans les ondes cérébrales, propre aux patients souffrant d’autisme. Le reste de leur famille, y compris ceux atteints de déficience intellectuelle, ne présentaient pas cette caractéristique.

Grâce à cette nouvelle approche, une deuxième mutation rare été caractérisée et associée à l’activité cérébrale atypique mesurée en EEG chez les patients autistes.

Pour Frédéric Laumonnier et Frédérique Bonnet-Brilhault, principaux auteurs de ce travail, « cette étude permet de comprendre qu’il n’existe pas de « gène de l’autisme »  mais des combinaisons de gènes impliqués dans le neurodéveloppement qui vont atteindre le développement des réseaux neuronaux cibles de cette pathologie ».

L’identification de ces combinaisons est une étape clé dans la compréhension de la physiopathologie et à terme dans le développement de molécules thérapeutiques ciblées.

L’autisme est un trouble envahissant du développement qui apparaît précocement au cours de l’enfance et persiste à l’âge adulte. Il se manifeste par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des troubles du comportement. Les personnes souffrant d’autisme semblent souvent isolées dans une sorte de monde intérieur.

Retrouver le dossier d’information « Autisme » sur le site Inserm.fr

Ces travaux ont reçu le soutien de la Fondation de France et de l’Union Européenne (projet FP7 Gencodys)

26 juin 2015

Une classe pour enfants souffrant d'autisme ouverte au coeur d'une école à Toulon

article publié sur le site de France trois côte d'Azur

Publié le 23 juin 2015 à 10h53, mis à jour le 23 juin 2015 à 10h57

classe autistes
© f3 | 5 élèves sont ici scolarisés depuis le mois de février.
Anne Le Hars

C'est une première à l'échelle de la région PACA; une classe pour enfants souffrant d'autisme vient d'être inaugurée dans une école maternelle à Toulon : 5 élèves y sont scolarisés depuis le mois de février. Les résultats y sont déjà positifs.

Cette création a été confiée à l’association AIDERA Var en partenariat avec l’Education nationale, l’ARS PACA pour le budget de fonctionnement, et la mairie de Toulon qui fournit les locaux.
L'objectif de ce projet novateur est d’améliorer l’intégration en milieu scolaire des enfants de 3 à 6 ans ayant des troubles trop importants pour être scolarisés en classe ordinaire.
Les enfants, comme leurs petits copains sont accueillis à l’école maternelle de Camille Saint Saens, quartier du Mourillon à Toulon. Pour assurer leur scolarité et accompagnement, l’encadrement est assuré par une équipe réunissant enseignants spécialisé et professionnels médico-sociaux. 

Reportage RAMIREZ Nathalie, DANGER Virginie, MALET Eric :

Ecole pour enfants autistes - Var

Intervenants : Anne Cerdan - Directrice de l'école maternelle Camille Saint-Saëns, Emilie Casman - Orthophoniste et Anne-Laure Sabran - Directrice de l'Unité d'enseignement en maternelle pour enfant autiste "Canot Major".

26 juin 2015

Un plan pour la prise en charge des autistes lancé en Gironde

Mercredi 17 juin 2015 à 19h05

Le plan régional pour l'autisme a été présenté ce mercredi. Au total, deux nouvelles classes de maternelles et 45 places pour enfants et adultes dans des établissements spécialisés seront créées à la rentrée.

Marie-Claude Leclerc, espère voire la fin du placement des autistes en service psychiatrique  

Le troisième plan régional pour l'autisme découle du plan national. Il s'étale sur quatre ans, de 2013 à 2017. La première version présentée avait divisé associations et partenaires. Ils sont désormais réconciliés et prêt à attaquer l'"énorme chantier". Ce sont plus de sept millions d'euros qui vont être investis sur la région Aquitaine. 

Un projet à trois volets

La grande priorité de l'Agence régionale de santé, c'est l'information.

"Un enfant autiste girondin est diagnostiqué à trois ans et demi, il faudrait qu'il le soit deux ans plus tôt."

— Manuel Bouvard, directeur du centre de ressources d'Autisme en Aquitaine

Une campagne d'information sera menée pour le grand public, mais aussi pour les professionnels. Des formations ont commencé depuis le mois de mars, pour médecins et pédiatres fonctionnaires et libéraux. Le but est aussi de créer des équipes diagnostic de proximité pour les enfants, et d'équipes mobiles pour les adultes. 

En septembre, deux nouvelles classes de maternelle devraient être ouvertes, et deux instituts médico-éducatifs labellisés par l'Éducation Nationale. 

Des évaluations fin 2015

Autisme France travaillait depuis 2003 sur des grilles d'évaluation de la qualités des établissements et des services proposés aux autistes. 

"Ce n'est pas pour sanctionner, mais pour améliorer les pratiques. Nous voulons le faire au niveau national."

— Marie-Claude Leclerc, présidente du groupe Aquitaine d'Autisme France. 

Dans son viseur, les hôpitaux psychiatrique.

"Les autistes n'ont rien à y faire, cela les sur-handicape, ce n'est pas adaptés. En Gironde, 235 personnes autistes sont actuellement dans des hôpitaux psychiatriques, et normalement pour toute leur vie si nous ne faisons rien."

Mais elle le reconnaît, "en Aquitaine, nous sommes bien entendus. Les institutions sont plutôt ouvertes aux nouvelles pratiques. Pour ce débat, nous avons été conviés en tant qu'association et que parents, ce n'est pas le cas partout."

Selon les parents d'enfants autistes, la région Aquitaine est bien équipée - l'une des mères a déménagé dans la région uniquement pour cette raison - mais "la France reste très en retard sur les moyens donnés aux personnes atteintes d'autisme, par rapport à ses voisins européens, et par rapport à la Corée, au Japon et aux États-Unis", explique Marie-Claude Leclerc. Elle s'est donné jusqu'en 2017, année d'échéance du plan, pour mieux acompagner les autistes tout au long de leur vie.

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26 juin 2015

Ce Brésilien valide s'est garé sur une place handicapée ...

Voici la Vengeance d'un Fou du Post-It

 
Ce Brésilien Valide s'est Garé sur une Place...

Découvrez LA vidéo qui fait le tour du monde avec ce jeune indélicat, et parfaitement valide, qui s'était garé sur une place handicapé. Regardez dans quel 'état' il retrouve la voiture !! Bien sûr, impossible de repartir vite et du coup les piétons vont l'applaudir ironiquement pour qu'il se sente le plus mal à l'aise possible.. Gageons qu'il ne piquera plus les places pour personnes à mobilité réduite !!!

26 juin 2015

Rappel : Le Congrès d'Autisme France c'est le 14 novembre 2015 au Palais des Congrès de Paris

 

Congrès d'Autisme France 2015

 

Autisme - On ne lâchera rien

Ce ne sont pas les chantiers qui manquent

 

Palais des Congrès de Paris
le 14 novembre 2015
   

Le plan autisme 3 a permis depuis deux ans quelques avancées : elles restent limitées et précaires, malgré un investissement ministériel fort. Ce congrès sert à rappeler que nous ne laisserons pas sans suite les avancées du plan et que nous gardons nos exigences pour que l’actualisation des pratiques, souhaitée par les familles comme par les professionnels, puisse se poursuivre. Nous nous trouvons devant une série de chantiers que nous devons faire avancer avec rigueur et détermination, en concertation étroite avec les professionnels engagés à nos côtés.

Nous faisons le choix en 2015 de mettre l’accent sur :

  • Le diagnostic et l’intervention précoces
  • L’importance cruciale de l’évaluation fonctionnelle
  • La nécessité d’avoir des outils adaptés pour évaluer les besoins des enfants et adultes
  • La fluidité dans les parcours scolaires La qualité dans les établissements pour adultes

 

Programme détaillé

Renseignements complémentaires

 

Pour s'inscrire :

Bulletin d'inscription à télécharger pour un paiement par chèque ou virement, à nous retourner accompagné de son règlement à Autisme France - 1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE-SUR-SIAGNE.

Paiement en ligne sécurisé par Carte Bancaire
 

Congres_AF_2015_Bandeau_site

 

 

Renseignements : Tél. 04 93 46 01 77 -  email :  autisme.france@wanadoo.fr


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26 juin 2015

Nortkerque : un enfant autiste privé de centre aéré ?

Publié le

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Les vacances d’été auront-elles un goût amer pour Théo Leprince, 13 ans ? Le jeune Nortkerquois souffre d’un trouble envahissant du développement non spécifié ; une forme d’autisme qui entraîne une déficience intellectuelle. L’enfant suit une scolarité quasi normale dans une classe pour l’inclusion scolaire (Clis) de l’école Franklin-Stéphenson de Calais et son travail est très satisfaisant pour ses parents, Anne et Bruno : « L’équipe d’enseignants qui l’encadre est excellente, explique la maman. Elle a su le mettre en confiance, le motiver… Il est bien plus calme qu’il y a deux ans ».

Le handicap de Théo nécessite un encadrement spécialisé dont ne dipose pas pour le moment le centre de loisirs communal. Avant 2012 était mise en place l’opération Défi loisirs, qui permettait au jeune garçon de bénéficier d’un encadrant formé et de pouvoir s’amuser avec ses petits camarades et faire des activités originales comme du laser game ou du sport. Mais la Caisse d’allocations familiales a décidé de supprimer son financement il y a deux ans. Le début des problèmes pour Théo et sa famille. « L’année dernière, nous n’avions pas pu inscrire Théo au centre de loisirs de Nortkerque, faute d’encadrants spécialisés pour s’occuper de lui. Nous n’avons rien dit car la municipalité n’avait pas pu réagir à temps à la décision de la CAF et s’est trouvée devant le fait accompli. »

Deux solutions trouvées par la mairie

Mais cette année, Anne et Guy Leprince craignent qu’on prive une fois de plus leur enfant de centre de loisirs. La mère de famille nortkerquoise a prévenu Frédéric Melchior, aussitôt qu’il a endossé son nouveau rôle de maire, pour l’informer de la situation de son fils. Mais elle n’a rien vu venir jusqu’à ces derniers jours. « Il m’avait dit qu’il prendrait avec son équipe les mesures nécessaires pour pouvoir accueillir Théo cet été. Finalement, rien n’a été fait et mon fils n’ira pas s’amuser cet été avec ses copains ».

Récemment, Amandine Montuy, adjointe en charge de l’éducation et des centres de loisirs, a rencontré le couple. L’élue réfute le terme « exclusion » lâché par les parents de Théo pour qualifier l’éventualité que ce dernier ne puisse faire partie des inscrits du centre de loisirs communal : « Nous n’avons jamais refusé de l’inscrire. Notre équipe d’animation était même prête à s’adapter en fonction de ses besoins. Mais nous devions prendre des responsabilités vis-à-vis de sa sécurité et aussi de notre direction et de son équipe d’encadrants. »

L’adjointe explique que « des contacts ont été pris avec le Sessad, les institutrices de Théo et le Pôle résonance Départemental pour trouver un animateur formé pour cet été » pour s’occuper du jeune garçon. Mais pour l’instant, rien de concret même si, de l’aveu d’Amandine Montuy, « tous les interlocuteurs que j’ai rencontrés ou contactés sont très coopérants et souhaitent vivement trouver une solution. J’attends la confirmation ». Pour l’instant, une association de Calais et le Sessad de Guînes ont proposé les services d’un de leurs animateurs. Une fois le problème réglé, un comité de pilotage prendra ensuite le relais.

En attendant, Théo a bien saisi la situation et il est triste à l’idée de penser qu’il n’aura pas droit à des vacances comme n’importe quel enfant : « Il ne se sent pas bien. Il est plus énervé que d’habitude », confie Anne. Le jeune Nortkerquois passera peut-être son été à la maison, avec ses parents : « On l’emmênera au parc ou faire des balades. On ne pourra pas lui offrir les nombreuses activités qu’il aurait pu faire au centre de loisirs. C’est dommage ».

A travers ses inquiétudes et ce coup de colère, le couple nortkerquois souhaite que ce qui arrive à leur fils n’arrive plus aux autres familles vivant avec un enfant autiste : « Il y a une vraie prise de conscience à prendre et aussi une lutte permanente à mener sur les préjugés concernant l’autisme. Mon fils n’est pas agressif et ne représente un danger pour personne. Ses enseignantes qui le suivent le décrivent comme quelqu’un de calme. Théo est un garçon comme un autre, sauf qu’on lui colle une étiquette ». Un jeune garçon qui n’espère qu’une seule chose : passer des vacances agréables avec ses copains.

Vincent PIHEN

25 juin 2015

Nantes : Gabin, mon enfant autrement, le cri du coeur d'une mère qui enflamme Facebook

article publié sur France 3 Loire Atlantique

Publié le 24 juin 2015 à 15h55, mis à jour le 24 juin 2015 à 18h15

Astrid Willemet et Gabin
© DR | Le cri du coeur d'Astrid Willemet pour son fils Gabin
Fabienne Béranger

Parce qu'elle est fatiguée de l' "attente perpétuelle, de toujours devoir justifier la maladie de (son) fils", Astrid a décidé de prendre la plume sur sa page Facebook, pour savoir si "quelqu'un a un main à me tendre" nous dit-elle. En quelques jours 86000 internautes ont relayé son cri du coeur.

"26 ans, vous êtes enceinte tout va bien, vous êtes heureuse. Votre bébé naît, l'accouchement se passe bien, votre bébé est en forme, tout le monde est heureux. Et puis 15 jours après c'est le début de la fin d'une partie de votre vie"... C'est avec ces mots qu'Astrid, la maman de Gabin, 6 ans, raconte sur Facebook les débuts de sa vie avec son enfant "autrement" comme elle dit.

Car la jeune mère de famille n'a pas de nom à mettre sur la maladie de Gabin : "Il a un retard global du développement, non diagnostiqué, donc il ne rentre pas dans les cases en l'absence de ce diagnostic. On doit donc constamment justifier son état" explique Astrid.

"Ce n'est pas un enfant différent, c'est un enfant "autrement"​

"Pas de diagnostic précis, ça tombe bien, mettre les gens dans des cases, c’est pas mon truc… Même si là, franchement, ça aiderait parfois… Sauf que Gabin a 6 ans. Et 6 ans c’est l’école obligatoire. Et comment fait-on quand votre enfant ne peut pas rester à l’école, qu’il n’y a pas de structure pour l’accueillir et que vous ne pouvez (financièrement) ni ne voulez (psychologiquement) arrêter de travailler ?" écrit Astrid dans son cri du coeur sur Facebook.

Depuis trois ans, Gabin suit sa scolarité en maternelle assisté dans son quotidien scolaire par une assistante de vie scolaire. Mais ses progrès ne sont pas suffisants pour le faire scolariser à l'école primaire. A 6 ans, Gabin connait en effet des "troubles de la sphère autistique, il est "non verbal", il marche, très socialisé. Il comprend tout mais a du retard au niveau des acquisitions. Il est pourtant très intelligent. Ce n'est pas un enfant différent, c'est un enfant "autrement" " nous raconte Astrid.

"Si vous saviez comme j’aimerais n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes​"

La solution ? Qu'un IME, un institut médical éducatif, accueille Gabin à la rentrée prochaine pour "l'amener à l'autonomie car nous ne serons pas toujours là avec son papa"mais il n'y a "pas de place, il y a deux ans d'attente" se désole Astrid qui, avec le père de son enfant, a fait toutes les démarches nécessaires  : "vous montez des dossiers administratifs et là, vous commencez à être rôdé car ça fait 6 ans que vous en remplissez… Et vous expliquez, re-expliquez, re-re-expliquez votre quotidien avec votre enfant, juste pour justifier pourquoi vous avez besoin d’aides ou d’une structure pour l’accompagner au quotidien dans ses apprentissages… Mais franchement si vous saviez comme j’aimerais n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes…" écrit-elle sur Facebook. "Mais il n'y a pas de place, les structures pas adaptées, pas de solution" nous explique Astrid.

La MDPH, la maison départementale des personnes handicapées, qui gère le dossier, n'a pu répondre favorablement à la demande des parents de Gabin.
"Aujourd’hui je suis fatiguée de me battre, j’en ai marre et j’aimerai capituler et connaitre un peu de sérénité et de normalité. Mais je ne peux pas, je ne veux pas, car devant les deux grandes billes bleues de mon petit garçon je ne peux pas abandonner et encore moins capituler…" poursuit-elle.

"Une bouteille jetée à la mer"

C'est pourquoi elle a pris, une nouvelle fois, sa plume comme "une bouteille jetée à la mer". Elle a envoyé un mail à Ségolène Neuville, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion. Elle a aussi contacté des élus locaux, Michelle Meunier, sénatrice de Loire Atlantique et Dominique Raimbourg, député de Loire-Atlantique : "Il faudrait que les élus accordent une vraie place à cette question du handicap et de l’accompagnement de nos enfants. Et plus, nous, parents, expliquerons notre quotidien et plus nous pourrons sensibiliser autour de ce sujet qui fait peur et peut-être ainsi faire bouger les choses…"

Et puis surtout la maman de Gabin a écrit ce texte qu'elle a fait lire à une amie qui a aussitôt eu envie de le partager via les réseaux sociaux.
C'est ainsi qu'en quelques jours 86 000 internautes ont partagé son post et lui ont laissé de nombreux messages de soutien.

Pour la rentrée, Astrid n'a pour l'heure pas de solution pour Gabin et elle ne veut pas démissionner de son boulot car dit-elle son "boulot c'est une bouffée d'oxygène, une vie normale".

25 juin 2015

Je vous invite à découvrir => A.B.A. à Toulouse - Maud Collinet

https://sites.google.com/site/abaautisme31/home

ABA Toulouse Collinet 1

L'A.B.A. (Applied Behavior Analysis) est l'analyse appliquée du comportement. Encore trop peu développée en France, l'A.B.A. est l'application des principe de la science du comportement humain. Ces principes nous permettent d'évaluer les enfants et de proposer des programmes d'intervention qui peuvent répondre aux problématiques des personnes atteintes d'autisme.
 
Depuis plus de 10 ans, je travaille auprès d'enfants et adolescents atteints d'autisme, et de leurs familles. J'ai travaillé auprès de ces enfants à leur domicile, au sein de leur école et également au sein de structures mettant en oeuvre les principes de l'A.B.A. (structures expérimentales). Une autre partie de mon travail est de proposer des formations, des supervisions de professionnels et de structures existantes voulant se former à ce type d'approche.
 
Parce que la France a un grand retard dans le domaine du handicap, et plus particulièrement dans la prise en charge de l'autisme, j'ai à coeur d'essayer de faire bouger les choses.
25 juin 2015

Pas de places en IMPro : que faire de nos enfants ?


article publié sur Handicap.fr

Résumé : Une pénurie de places en IMPro et la menace de voir leurs enfants laissés à la maison a poussé des parents du 93 à lancer un collectif. Ils n'ont plus rien à perdre et alertent le Président pour venir à bout d'une situation inextricable.

Par , le 25-06-2015

Que feront-ils de leur enfant à la rentrée 2015 ? Et à celle de 2016 ? Cette question taraude une dizaine de parents de Seine-Saint-Denis. Ces jeunes sont, pour le moment, accueillis au sein de l'EMP (Externat médico pédagogique) Henri Wallon de Stains (93) mais, faute de places dans le département, ni ailleurs, aucune perspective d'orientation n'est envisagée vers un IMPro (Institut médico professionnel). Ce type de structure accueille des jeunes en situation de handicap mental à partir de 14 ans et jusqu'à 20 ans pour leur proposer un enseignement professionnel. Mais les places étant « de plus en plus chères » dans les ESAT (établissements et services d'aides par le travail) qui sont en mesure d'accueillir ces travailleurs à l'issue de leur formation, ou dans les foyers occupationnels, la grande majorité des IMPro sont engorgés par le maintien de résidents de plus de 20 ans, selon le principe de l'amendement Creton. Un embouteillage qui compromet l'accès des plus jeunes postulants. Les listes d'attente s'allongent, parfois sur plusieurs années.

La maison ou la Belgique ?

« C'est désespérant, confie Ouarda Loxa, la maman de Méline, âgée de 16 ans, elle-même maintenue dans son EMP depuis deux ans. Ma fille a fait de réels progrès dans cette infrastructure où l'on valorise ses capacités avec des prises en charge adaptées. » Une « chance », selon elle. « Je suis convaincue qu'elle peut aller plus loin encore… Et tout devrait s'arrêter là ? La menace est réelle, pour certains jeunes (et leur famille), d'un retour au domicile ! Et pour des parents aussi qui devront arrêter de travailler pour s'occuper de leur enfant. ». Cette situation dure depuis des années déjà mais 2015 est, semble-t-il, celle du ras-le-bol. « Auparavant, poursuit cette maman, certaines orientations étaient plus longues, plus difficiles, demandaient davantage de coordination, de travail et de rencontres entre établissements mais finissaient toujours par aboutir. Mais, ces derniers temps, malgré la notification de la CDAPH, nous essuyons refus sur refus. On nous renvoie vers des établissements à Paris qui disent donner la priorité aux Parisiens. » Il y a bien quelques solutions alternatives. Par exemple, la… Belgique ! « Eh oui, encore la Belgique, s'indigne-t-elle, excédée ! ». Toujours les mêmes rengaines, toujours les mêmes impasses.

Plus rien à perdre

Une cinquantaine de parents réunis sous le même joug ont donc décidé d'unir leurs forces, soutenus dans leur démarche par le conseil d'administration de l'association Leila (association gestionnaire de l'IME) ; le collectif Leila voit le jour fin 2014, au lendemain du Noël de l'EMP. Déterminés, ils multiplient les actions auprès des pouvoirs publics pour revendiquer l'élargissement de l'offre de places en milieu médico-social et comptent bien se faire entendre, de préférence en haut lieu. Un courrier a donc été adressé le 23 mars 2015 au président de la République. A ce jour, sans réponse. Pas plus de chance du côté du Défenseur des droits ou de l'ARS (Agence régionale de santé). Le collectif fait alors appel à l'ex-ministre Marie-Georges Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, qui se fend également d'une lettre à l'Elysée, sans plus de succès. En parallèle, le collectif décide de lancer une pétition (lien ci-dessous) ; en ligne et en version papier depuis deux mois, elle a rassemblé 3 600 signatures à ce jour.

Un rendez-vous est prévu le 25 juin 2015 avec la vice-présidente du Conseil général du 93 en charge des personnes handicapées. « Aujourd'hui, explique Ouarda, nous avons le sentiment que les parents osent prendre la parole, plus libres de parler de leur situation qu'avant. De toute façon, nous n'avons plus rien à perdre. ». 13 000 enfants handicapés seraient sans solution éducative en France.

25 juin 2015

Comment savoir s'il a très mal ?

article publié dans le magazine Déclic

     
23-06-2015

Non, il n'est pas insensible à la douleur, mais il l'exprime autrement ! Avec des enfants atteints de Troubles du spectre autistique (TSA), il faut veiller à ne pas passer à côté d'un problème de santé important. Conseils du Dr Amaria Baghdadli.

 

Comment s’exprime la douleur chez les enfants autistes ?
Les enfants atteints d’autisme ont de grandes difficultés à exprimer la douleur et à la localiser. Nous manquons de connaissances sur le sujet, mais une étude réalisée en 2013 a permis d’observer de manière objective ce qui se passait lors d’un examen de santé avec piqûre. On a noté chez les enfants avec autisme une augmentation de la fréquence cardiaque, de la respiration, la présence de mimiques douloureuses, comme chez les enfants non autistes. Même si les signes étaient plus difficiles à observer, ils étaient bien présents. Contrairement à une idée encore répandue -y compris chez certains professionnels de santé- les enfants autistes ne sont pas insensibles à la douleur.

Quels sont les signes à observer ?
Un retrait, de l’irritabilité, des troubles du sommeil ou de l’alimentation, des comportements inhabituels, un changement dans la manière de se tenir. Lorsque les troubles du comportement augmentent, les médecins ont tendance à demander un avis psychologique, alors qu’il s’agit souvent d’un problème médical. J’invite les parents à noter toutes ces modifications dans le comportement de leur enfant et à insister pour obtenir un bilan médical complet permettant d’éliminer une cause somatique.

Et si mon enfant ne parle pas ?
On peut utiliser des pictogrammes, des gestes, apprendre à l’enfant à reconnaître sa douleur, à la situer et à en donner une intensité. Tout cela est long à mettre en place, mais aide à mieux comprendre et soulager son enfant. Il existe différentes échelles d’évaluation de la douleur utilisées avec des enfants, qui peuvent servir aussi à ceux qui ne parlent pas. Anticiper est important, en préparant par exemple une fiche descriptive sur la manière de communiquer avec l’enfant. Surtout s’il doit aller aux urgences avec des professionnels généralement peu formés à l’autisme et qui ne sauront pas forcément comment s’y prendre avec lui.

Amaria Baghdadli est Professeur au Centre de ressources autisme du Languedoc-Roussillon et au département universitaire de pédopsychiatrie du CHRU de Montpellier.

- Votre enfant doit subir un vaccin ou une piqure ?  

- Le CRA Bretagne propose une plaquette de sensibilisation aux problématiques liées à la douleur dans l’autisme, Changements de comportement, et si c’était une douleur ?   :

- Autisme et douleur, analyse bibliographique, Amandine Dubois, Cécile Rattaz, René Pry, et Amaria Baghdadli, revue Pain. 

25 juin 2015

Moussaron : maltraitance sans responsables

Moussaron : maltraitance sans responsables
Alors qu'elle disposait d'un rapport accablant sur les conditions d'accueil de jeunes handicapés au sein de l'IME Moussaron, l'Agence régionale de santé Midi-Pyrénées n'a pas saisi le procureur de la République.

Publié le 24 juin 2015

Beaucoup de questions et peu de réponses. L’affaire de l’Institut médico-éducatif (IME) Moussaron à Condom, dans le Gers, continue de susciter l’incompréhension de nombreuses associations de personnes en situation de handicap. Leur comité d’entente Midi-Pyrénées vient de rendre public, le 18 juin, une lettre ouverte à l’Agence régionale de santé (ARS) Midi-Pyrénées et à Pierre Aurignac, le procureur de la République du Gers.

«Pourquoi une telle absence de réaction de l’ARS ?»

capture depeche itw procureur AuchCe dernier avait accordé une interview à la Dépêche du Midi (photo ci-contre), le 16 avril. Il y expliquait que les plaintes des salariés et du ministère des Personnes handicapées contre la direction de l’IME avaient été classées sans suite. Tout comme celles de quatre des cinq familles de résidents ayant engagé des poursuites. « L’ARS ne m’a pas saisi pour une quelconque maltraitance institutionnelle », précisait-il. « Pourquoi une telle absence de réaction de l’ARS ? Comment se situe l’ARS dans cette affaire par rapport à la mission qui lui incombe de défense des droits des usagers de la santé ? », interroge le Comité d’entente régional.

Atteintes à la santé, à la sécurité et à la dignité

synthese de la mission rapport ARS Moussaron 072013Le rapport établi en juillet 2013 par des inspecteurs de l’ARS (photo ci-contre) était pourtant accablant. Il pointait de « graves dysfonctionnements (…) susceptibles d’affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral, le respect de la dignité et de l’intimité des jeunes accueillis ». Mais aussi « une situation de maltraitance institutionnelle » : « Durant la nuit, la majorité des enfants est contenue physiquement (…) sans prescription médicale, ce qui est contraire aux droits de l’enfant » ; « les enfants polyhandicapés restent seuls sans surveillance continue de 19 à 20h », etc.

Des faits passibles de sanctions pénales

« La maltraitance n’est pas une qualification pénale, éclaire Myriam Fabre, docteur en droit et auteur d’une thèse sur la violence institutionnelle. Mais de nombreux faits relevés par les inspecteurs auraient pu être qualifiés pénalement : la contention sans prescription médicale, par exemple, constitue une violence. » Interrogée par Faire Face, l’ARS a fait savoir que saisir la justice ne relevait pas de sa responsabilité mais de celle du ministère des personnes handicapées. Marie-Arlette Carlotti, alors en charge de ce portefeuille, a en effet déposé plainte contre X, en mars 2014. Pas pour des faits liés à la maltraitance, « difficiles à prouver », dixit l’ARS, mais pour abus de bien social et abus de confiance. La plainte sera ensuite classée sans suite car l’enquête « a démontré qu’il n’y avait aucun enrichissement personnel », souligne le procureur de la République d’Auch.

L’ARS était obligée de saisir le procureur…

« L’ARS était tout à fait habilitée à saisir les autorités judiciaires, conteste Myriam Fabre. Elle en avait même l’obligation. Selon l’article 40 du code de procédure pénale, toute autorité constituée ayant connaissance d’un délit est tenue d’en informer le procureur et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements. En l’occurrence, le rapport, établi par ses inspecteurs constatant les actes de maltraitance. »

… mais elle ne l’a pas fait

L’ARS a choisi de ne pas saisir le procureur. Sans doute pour éviter de s’engager dans une voie qui aurait donné des arguments supplémentaires aux partisans de la fermeture de l’établissement. Les pratiques de l’IME Moussaron avait en effet déjà été mises en cause à plusieurs reprises par les autorités de tutelle. « La majorité des dysfonctionnements graves relevés par la mission se retrouve dans les précédents rapports d’inspection (1997, 2001 et 2002) (…) sans que la plupart des mesures correctives correspondantes n’aient été apportées », souligne le rapport de l’ARS. Mais, en cas de fermeture, il aurait alors fallu trouver, dans l’urgence, un nouveau lieu d’accueil pour les 85 résidents. Une tâche difficile à mener alors que les établissements accueillant des jeunes lourdement handicapés sont trop peu nombreux.

Un rapport de forces déséquilibré

« Les grandes associations ne nous ont pas soutenus. En publiant un communiqué en mai 2015, le comité d’entente, entre autres, s’est réveillé trop tard et a tapé à côté, regrette Anne-Marie Nunes, la représentante départementale de l’APF dans le Gers, membre du collectif départemental ayant lancé l’alerte, en novembre 2013. Une mobilisation nationale aurait pu changer le rapport de forces. » Rapport de forces d’autant plus inégal, que certains élus locaux craignaient pour la centaine d’emplois de l’IME et souhaitaient donc la sortie de crise la moins préjudiciable à la pérennité de la structure.

L’ARS a réduit la capacité de 85 à 55 places…

Sur instruction du ministère des personnes handicapées, l’ARS aura donc pris le parti de nommer, en décembre 2013, un administrateur provisoire, chargé de mettre en œuvre le plan d’action figurant dans le rapport de juillet 2013. Sa mission finie, un an plus tard, la directrice, fille du propriétaire, a repris les rênes d’un établissement de taille plus modeste. L’ARS a en effet baissé la capacité d’accueil en internat de l’établissement de de 85 à 45 places, tout en lui donnant un agrément pour dix places de Sessad, un service intervenant à domicile.

… et « assure un suivi étroit » de l’IME Moussaron

« Les enfants sont aujourd’hui logés dans des conditions convenables de sécurité et de confort, dans l’attente d’aménagements ultérieurs à valider », précise l’ARS. De plus, elle « s’assure désormais du respect de l’ensemble des préconisations par un suivi étroit de l’établissement ». Quant au volet judiciaire, il est quasiment clos… Reste le sentiment que la question de la responsabilité des « graves dysfonctionnements » n’obtiendra jamais de réponse. Franck Seuret

24 juin 2015

Elise au zoo de Vincennes ce matin ...

Quelques photos

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24 juin 2015

La France épinglée par l'ONU : les enfants autistes sont maltraités

L'ONU demande des comptes à la France sur sa violation des droits des enfants autistes (Illustration).

afp.com/Joel Saget

Danièle Langloys, la vice-présidente d'Autisme France, explique pourquoi l'ONU demande des comptes à la France sur sa violation des droits des enfants autistes. En cause: une vision archaïque de l'autisme.

Autisme France a rédigé un rapport alternatif au rapport de l'Etat français, grâce au Comité ONU des Droits de l'Enfant, pour dénoncer les violations des droits des enfants autistes. L'ONU a relayé la liste des violations constatées. Le Comité des Droits prie donc la France de s'expliquer sur les discriminations et maltraitances subies au titre du handicap de manière générale et parce que ces enfants sont autistes. 

>>> A lire aussi: le blog de Magali Pignard, The Autist 

La France doit justifier son silence

La France devra donc fournir des explications sur la maltraitance institutionnelle, ses efforts limités en matière de désinstitutionnalisation, sa politique de placement des enfants sans leur consentement. Elle va devoir justifier son absence d'efforts pour mettre aux normes sa politique de l'autisme: diagnostic et intervention précoces n'existent toujours pas, les interventions comportementales recommandées par la HAS (Haute autorité de santé) n'existent qu'à doses homéopathiques ou restent aux frais des familles. 

L'école inclusive pourtant garantie par une loi n'existe pas pour les enfants autistes. La France devra expliquer pourquoi. 

Cinq condamnations sérieuses

Le Comité ONU des Droits de l'Enfant rappelle, comme l'a fait Autisme France, les cinq condamnations de la France pour discrimination à l'égard des personnes autistes et le Commissaire Européen aux Droits de l'Homme s'est ému de la même façon de ces violations des droits. 

En France on préfère conforter la vision archaïque des psychanalystes qui réduisent l'autisme à la psychose et veulent garder nos enfants à vie à l'hôpital. 

Le droit des autistes à vivre hors de l'hôpital

Ce lobby ringard reste tout-puissant et prive d'avenir nos enfants. Le Comité ONU des Droits de l'Enfant demande donc à la France quelles mesures elle va prendre pour mettre fin aux traitements inhumains et dégradants dans les institutions: sont nommément cités le packing, enveloppement forcé dans des draps glacés, et la flaque thérapeutique, autrement appelée pataugeoire. 

Discriminations et maltraitances à l'égard de nos enfants doivent cesser. Tout le monde sait ce qu'il faut faire pour aider les enfants autistes et leurs familles: faisons-le au lieu de les enfermer et de les priver de tout apprentissage de l'autonomie et de droit à vivre en milieu ordinaire.

23 juin 2015

L'ONU demande des comptes à la France sur la situation des enfants handicapés : Thimothée nommément citée.

article publié dans l'Express

En prévision de sa prochaine session (janvier 2016), le Comité des droits de l’enfant de l’ONU sollicite la France en l’invitant à répondre publiquement à sa Liste de points, qui constitue une série de questions précises relativement aux droits des enfants. Ce questionnement porte sur les mesures mises en place,  sur les moyens mis en œuvre pour remédier à des états de faits problématiques, etc.

La sollicitation relève successivement les points sensibles, touchant aux discriminations, aux violences et harcèlements, à l’adaptation des accompagnements, au droit à l’information, aux inégalités, etc. Elle distingue ainsi diverses catégories d’enfants susceptibles d’être concernés par ces différents points.

entree-ONU

Concernant les enfants atteints de troubles autistiques, on sera particulièrement attentifs aux questions 6, 9, 10, 12, et 13 :

Question 6[1] : violences en institutions et traitements dégradants (packing, etc) ;

Question 9[2] : politique de désinstitutionalisation. Il est fait ici référence nommément à la situation de Timothée D., dont le cas avait fait l’objet d’une interpellation par la Rapporteuse spéciale sur les droits des handicapés à la fin de l’année 2014, sans réponse satisfaisante de la part du gouvernement français. La question du retrait de la garde des enfants pour « avoir exigé leur inclusion scolaire et refusé des traitements inadaptés en institution » est ici posée. Timothée apparaît donc ici comme le cas emblématique de ce type de maltraitance. On rappellera que la garde de Timothée a récemment été ôtée, par une pirouette juridique, à sa mère pour un placement chez son père, dans le but que ce dernier l’envoie en IME, ce qui a eu lieu. Cette décision fait suite précisément à l’exigence réitérée de sa mère qu’il reste inclus en collège ordinaire, et à son refus d’orientation en IME. Timothée D. est le seul enfant nommément évoqué dans ce rapport.

Question 10 : il s’agit ici du droit de chaque enfant à être informé, et à exprimer son opinion, et des mesures « prises pour s’assurer de la continuité des repères éducatifs et relationnels de l’enfant ». Concernant Timothée, la juge des enfants responsable de son placement a précisément invoqué une prétendue « déstabilisation » de Timothée à rester dans sa famille, et la responsabilité de sa mère dans sa déscolarisation (comprendre dans le refus de voir son fils aller en IME). On sera attentif à la réponse de la France sur ce point.

Question 12[3] : dépistage précoce des troubles autistiques et accompagnement  adapté. Compétences des professionnels dans le milieu scolaire ordinaire : ici encore il faudra être attentif à la réponse, sachant ce qu’il en est couramment sur le terrain. Soutien et formation des parents, avis des enfants et des familles respectés.

Question 13[4] : demande d’éclairement sur la « traduction pratique de “l’éducation inclusive“ ». En effet, les textes de lois ne sont rien s’ils ne sont pas suivis d’effets concrets. Il est question ici de l’exclusion des classes ordinaires au profit des CLIS, ULIS, mais aussi d’exclusion totale.

 

La réponse de de la France à l’intervention de la Rapporteuse spéciale citée plus haut était pour le moins surprenante, lorsqu’elle soulignait entre autre que les sommes engagées par le 3ème plan autisme était entièrement consacrées à la création de places en institutions spécialisées.

Qu’en sera-t-il cette fois ?

[1] Veuillez fournir des informations sur les poursuites pénales engagées contre les personnes responsables de traitements inhumains et dégradants infligés à des enfants en situation de handicap dans des institutions spécialisées et sur les condamnations prononcées. Veuillez également préciser les mesures prises pour que de tels faits ne se reproduisent plus à l’avenir et pour contrôler de manière effective et régulière ces institutions. Veuillez enfin indiquer les mesures prises pour mettre un terme de manière urgente aux traitements infligés aux enfants avec troubles du spectre autistique tels que le packing, la flaque thérapeutique ou encore leur sur-médication

[2] Veuillez indiquer si l’Etat partie s’est engagé dans une politique de désinstitutionalisation et, dans l’affirmative à quelle échéance. Veuillez également indiquer la suite donnée aux préoccupations exprimées par la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées concernant l’institutionnalisation deTimothée D. et les mesures prises pour prévenir cette institutionnalisation. Veuillez également commenter l’information selon laquelle de nombreux autres parents se seraient vus retirer la garde de leur enfant pour avoir exigé leur inclusion scolaire et refuser des traitements inadaptés en institution.

[3] Veuillez indiquer les mesures prises pour mettre en œuvre les injonctions du Conseil de l’Europe et du Comité européen des droits sociaux, pour que les enfants avec troubles du spectre autiste bénéficient, d’un dépistage et d’une intervention précoce éducative et comportementale auprès de professionnels formés aux méthodes préconisées par la Haute Autorité de Santé depuis 2012. Veuillez notamment indiquer les mesures prises pour proscrire les accompagnements inadaptés et non scientifiquement validés; renforcer les capacités et compétences des professionnels, en particulier dans le milieu scolaire ordinaire; mettre en place des programmes de soutien et de formation pour les parents et s’assurer que l’avis des enfants et des familles est entendu et respecté

[4] Veuillez expliquer la traduction pratique de « l’éducation inclusive» selon la loi No. 2013-595 du 8 juillet 2013 et les résultats concrets de la mise en œuvre de cette loi par rapport aux enfants exclus des classes ordinaires, déscolarisées, ou placés en dispositifs spécialisés tels que les Classes pour l’inclusion scolaire et les Unités pédagogiques d’intégration. Veuillez fournir des informations détaillées sur les mesures en place ou envisagées pour remédier à l’exclusion totale ou partielle des enfants handicapés, des gens de voyage, ou des enfants migrants des écoles ordinaires, des activités pédagogiques et des services périscolaires, ainsi que des loisirs.

21 juin 2015

Les combats des parents d'enfants autistes

Article publié dans le Huffington Post Québec

Emmanuelle Assor Headshot
Publication: 19/06/2015 08:49 EDT Mis à jour: 19/06/2015 09:55 EDT

La plupart des gens n'ont aucune idée de ce que représente le quotidien avec un enfant autiste. En résumé, c'est une série de batailles, certaines ayant de l'importance, d'autres moins.

Cela commence par la longue bataille pour recevoir un diagnostic de TSA (trouble du spectre de l'autisme). Tous vous diront, l'ayant vécu péniblement, que cela prend presque 2 ans avant que des portes s'ouvrent. Ensuite, vient le moment des services: là, débute la chasse aux orthophonistes, ergothérapeutes, psychoéducatrices, nutritionistes compétentes... et surtout disponibles!

Au quotidien, il faut aussi gérer les changements de routine, les crises, celles de notre enfant, celles du couple, celles de la vie... À cela s'ajoute le regard des autres, qui ne savent pas ce qui affecte notre enfant. Il n'est pas physiquement handicapé et on m'a même déjà dit «qu'il n'a pas l'air autiste».

L'école pour les autistes, pas un choix!

Cette année, notre plus grande bataille a bien été celle de l'école. Une bataille dont on ne parle pas assez alors que celle-là, c'est l'une des plus importantes. Saviez-vous qu'un parent d'enfant handicapé ne peut pas choisir l'école qu'il désire pour son enfant? Sauf si vous êtes anglophone, car la Commission scolaire English-Montreal a pour mission d'intégrer les enfants aux besoins spéciaux dans leurs écoles de quartier.

Mais pas pour nous, qui sommes francophones. Nous, qui devrions plus que quiconque être responsables de ce choix, nous les seuls vrais spécialistes de nos enfants, nous sommes bafoués. C'est à peine si on nous donne les noms des écoles possibles à fréquenter. Et quand on les appelle, ils refusent de nous recevoir tant que nous ne sommes pas inscrits dans leur établissement. «Bienvenue à HandicapLand», disait Fabien Toulmé, bédéiste français, père d'une petite fille trisomique.

Pour l'orientation scolaire de notre enfant, un comité s'occupe de tout cela pour nous. Certes, ce comité spécialisé en la matière choisit l'école selon les besoins de l'enfant mais tient peu compte des besoins des parents. De plus, les quelques écoles avec classes TSA sont loin, faute de ressources, mais ce sont ces rares écoles qui acceptent de prendre et d'éduquer nos enfants. Ainsi, mon enfant n'ira probablement jamais à l'école que je convoitais pour lui. Un deuil s'inscrivant dans une série de deuils, allant de celui de l'enfant «parfait», à celui d'une «vie normale», pour en finir avec de minces rêves de paix intérieure.

Depuis quelques semaines et après des mois d'acharnement, j'ai réussi à inscrire mon fils dans une école à quelques minutes en voiture de chez moi. Apparemment, il pourra intégrer des classes «régulières» d'ici 2 ans. Au lieu d'être remplie d'espoir, je suis plutôt sceptique, m'étant fait dire par certaines éducatrices spécialisées que presque aucun enfant avec un TSA ne passait d'une classe spéciale à une classe «normale».

Je ne compte plus les gens qui m'ont dit des choses négatives, sans espoir et j'essaie de les écouter très peu. À ce que je sache, personne ne peut prédire l'avenir.

Que dire aussi du système des commissions scolaires intransigeantes? Il faut constamment se battre pour avoir des dérogations de territoire, il faut pouvoir démontrer que «notre territoire» ne peut offrir les services nécessaires puis arriver avec des lettres d'appui, des documents officiels, des rapports de toutes sortes. Un processus épuisant et totalement décourageant pour un parent déjà à bout de souffle.

J'ai lu quelque part qu'être parent d'un enfant différent, c'est comme avoir été lancé dans une piscine profonde, qui semble sans fond, et de ne pas savoir comment nager. Après, on apprend. On se calme, on ne coule plus, on respire, on ravale sa salive, et puis on se dit que de pires choses pourraient nous arriver. Plusieurs enfants autistes souffrent d'épilepsie sévère, d'autres ont des problèmes de défience intellectuelle et sont envoyés dans des écoles spécialisées, eux aussi, sans amis, sans repères, loin de chez eux et de leurs parents, les seules personnes qui les aiment plus que tout au monde.

Je pourrais faire une liste très longue des combats que nous menons depuis la naissance du petit (le langage, la propreté, le sommeil, la nourriture, etc.) mais je m'en tiendrai à celles qui sont essentielles, car elles concernent son avenir. Le choix d'une école appropriée est définitif pour le reste de sa vie. Aucun parent d'enfant «neurotypique» n'accepterait de laisser cette décision entre les mains de professionnels, quels qu'ils soient.

Par ailleurs, nous avons eu la chance de rencontrer de merveilleuses personnes sur notre chemin. Des gens qui nous ont aidé à avancer. Certains ont eu la gentillesse de nous inviter à des activités comme à l'Orchestre symphonique de Montréal, ce qui a totalement enchanté notre enfant. D'autres ont été patients, sont venus chez nous à plusieurs reprises avec leurs enfants et ont accepté que le nôtre s'enferme parfois dans sa chambre. Jusqu'à ce qu'il en sorte et dise bonjour. Un «bonjour» si mignon quand il sort de sa bouche. D'autres nous ont tenu la main quand nous sommes revenus désespérés de nos «vacances» ratées de 3 jours car notre enfant était si mal loin de chez lui que nous avons dû rebrousser chemin et accepter de passer l'été, puis l'hiver, à Montréal, au parc du coin.

La vie de tous les jours

La semaine dernière, nous avons été invités pour le première fois en trois ans à l'anniversaire d'un enfant (neurotypique) du CPE. Une grande première pour nous, un événement banal en soi, mais comme pour tout événement nouveau, un stress immense pour notre petite famille car nous craignons toujours que notre enfant soit anxieux ou énervé par trop de nouveauté. Par ailleurs, trois ans d'isolement social ont fini par nous miner et nous préférons nous mettre en zone d'inconfort plutôt que de rester tous seuls chez nous, toutes les fins de semaine. «Qui ne risque rien n'a rien», disait le proverbe.

Lors d'une fête d'enfant, alors que tous les autres parents socialisent, nous passons tout notre temps à surveiller notre enfant, à s'assurer qu'il va bien, qu'il ne fasse pas de crise, à vérifier s'il mange ou pas, s'il se comporte de façon adéquate, s'il regarde ou joue avec les autres enfants. Nous ne savons pas non plus quoi dire exactement à ces autres parents qui ne suspectent pas ce que nous vivons et qui n'osent pas demander, par délicatesse, ce qui nous stresse.

Malaise, vous dites? Mais comment raconter sa vie à de purs étrangers vaguement croisés dans les couloirs de la garderie? Que dire aussi de ces parents qui font comme si nous sommes invisibles? Ceux qui nous dévisagent, mais qui ne nous sourient jamais. Ceux qui savent quelque chose, mais ne nous saluent pas. À ceux là, je dis «tant pis pour vous. Vous ne saurez jamais comment mon fils est pur et attachant». Aux autres, à ceux qui nous regardent avec amabilité, je prends le temps d'expliquer ce qui nous arrive. Une personne à la fois, quand le moment me semble opportun.

Au quotidien, nous avons fait le deuil d'être sollicités pour des après-midis de jeux entre enfants, puisque notre fils semble peu intéressé par ce genre d'activité, mais nous avons découvert le plaisir de jouer à le prendre comme un sac de patates sur le dos, ce qui le fait rire aux éclats. Souvent le soir, on saute sur notre lit en s'esclaffant, puis on se cache sous les couvertures en faisant semblant d'être dans un bateau. Dans la vie, on peut toujours compter sur des plaisirs simples. On ne s'ennuie jamais.

Depuis une semaine, je me bats pour ne pas me faire enlever l'accompagnatrice de mon fils au CPE, faute soi-disant de personnel l'été, alors que nous avons une subvention à cet effet. Pour l'instant, c'est là que nous en sommes. La vie est longue et chaque combat pour nous est aussi pour les autres. En espérant qu'un jour, tous les parents rencontrés salueront les «autres parents» comme nous, pour que l'on puisse enfin vivre ensemble avec l'autisme.

21 juin 2015

Belfort : le combat d'un père pour trouver un accueil pour son enfant autiste

20/06/2015 à 11:54

Père d’une enfant autiste, Fabrice Pellegrini se heurte au manque de structures d’accueil dans le Territoire de Belfort.

Pour Fabrice Pellegrini, son épouse et leur fille, une solution semble se dessiner à l’IME de Grand-Charmont. Photo Xavier GORAU

Pour Fabrice Pellegrini, son épouse et leur fille, une solution semble se dessiner à l’IME de Grand-Charmont. Photo Xavier GORAU

«On est à bout de forces, mon épouse et moi. La vie au quotidien est devenue un enfer » résume Fabrice Pellegrini, salarié chez GE installé à Cunelières.

Le couple n’a qu’une enfant, Annaëlle, actuellement âgée de 7 ans et demi. « À l’âge de 3 ans et demi, elle a été diagnostiquée autiste sévère. Depuis, son état n’a fait qu’empirer. Elle est souvent en état de stress, fait des crises de nerfs, casse des objets ou même des meubles, frappe les gens. Elle est devenue totalement ingérable » raconte son père, dont l’épouse a quitté son emploi d’assistante sociale à Delle pour se consacrer exclusivement à sa fille.

Intolérance et incompréhension

Au fil des années, le couple a touché du doigt l’intolérance, l’incompréhension, la méfiance qui entourent parfois les personnes handicapées. « Les amis ne viennent plus nous voir, la famille non plus mais c’est parce qu’ils ont peur pour leurs propres enfants. Seuls mon père et mon beau-père continuent à nous rendre visite ». Malgré tout, le couple essaie de vivre le plus normalement possible : « Je ne veux pas cacher ma fille, je l’emmène avec moi en ville, dans les magasins. Tant pis si elle fait une crise et si je croise parfois certains mauvais regards ! »

Voici deux ans, le couple a voulu inscrire Annaëlle dans un club de danse dans un village du Territoire : « Ca n’a pas été possible. Les parents ont menacé la monitrice de faire une pétition et de retirer leurs enfants si elle l’inscrivait ! »

Depuis l’âge de trois ans, Annaëlle est scolarisée en demi-journées à l’ APEI (association de parents d’enfants inadaptés) du Sundgau à Dannemarie (68). « Mais depuis quelques mois son état s’est dégradé. Nous avons dû nous résoudre depuis le début du mois de juin à rechercher une structure en internat. C’est la meilleure solution pour elle et pour nous, mais c’est quasiment impossible dans le Territoire de Belfort ».

L’inventaire dans le département est en effet rapide à faire. Seul le centre Kaléido, l’Institut médico-éducatif de Roppe, géré par l’ADAPEI 90 « Les Papillons Blancs », est spécialisé dans l’autisme et les troubles envahissants du comportement. Il accueille des enfants adolescents et jeunes adultes de 5 à 20 ans. Mais les places sont peu nombreuses : dix-neuf en semi-internat (le matin et l’après-midi) et cinq en internat de semaine (du lundi au vendredi).

« L’internat est toujours complet » confirme Marie-Christine Guillemin, directrice adjointe de la structure. Fabrice Pellegrini indique toutefois que la structure a proposé au couple d’accueillir leur fille « pour des séjours de rupture ». Au passage, il salue « la compétence et la qualité d’écoute » de ses différents interlocuteurs, à Roppe comme à Belfort.

Une solution à Grand-Charmont

Par bonheur, une solution correspondant davantage à sa demande a commencé à se dessiner vendredi matin. « J’ai reçu un appel m’indiquant qu’une place pourrait être disponible à l’IME de Grand-Charmont (25) à partir du 26 août » indique le papa. Pour le couple, cette possibilité d’accueil de leur fille à 30 km de chez eux est une perspective rassurante mais aussi la promesse d’un peu de répit.

Cette pénurie de structures d’accueil concerne aussi les autistes handicapés. Patrick Bonnet, président de l’ADAPEI 90, l’a déjà souligné auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) de Franche-Comté, et l’a rappelé jeudi lors de l’assemblée générale de l’association.

Didier PLANADEVALL

20 juin 2015

Toul : une jeune autiste sans solution de prise en charge

20/06/2015 à 12:40 Vu 2034 fois

IME souvent complets, écoles pas toujours accessibles : les jeunes autistes doivent parfois rester à la maison. À l’instar de la petite Léonie, 8 ans, de Manoncourt-en-Woëvre.

Faute de place, Léonie n’est suivie, depuis novembre, par aucun centre spécialisé.   Photo ER

Faute de place, Léonie n’est suivie, depuis novembre, par aucun centre spécialisé. Photo ER

Manoncourt-en-Woëvre. Elle reste avec maman, dans la maison de Manoncourt-en-Woëvre, dans le Toulois. Pendant que ses deux frères et sa sœur sont à l’école, comme il se doit. À 8 ans, Léonie Moulart aurait pourtant besoin de vivre au contact des enfants de son âge pour se sociabiliser, et progresser. Pour apprendre -enfin- à s’exprimer, à manger seule, à être propre. Des apprentissages tout simples, basiques même, mais que la petite fille, diagnostiquée autiste en 2012, n’a toujours pas pu acquérir. Il faut dire que son parcours, comme celui d’autres jeunes souffrant de cette pathologie, n’a rien de la voie toute tracée.

D’abord suivie en hôpital de jour à Toul, en séances individualisées, la petite fille a ensuite bénéficié du Sessad (Service d’Éducation spéciale et de Soins A Domicile) de Laxou, service médico-social basé sur l’intervention de médecins et éducateurs. « Cela lui a permis d’être suivie par divers spécialistes », confirme sa maman Marylène.

Neurologue, orthophoniste ou psychomotricien : à leur contact, Léonie a tenté d’évoluer. Et, à 6 ans, elle fait son entrée en moyenne section à l’école de Tremblecourt, village voisin de Manoncourt. « Cette tentative d’intégration en milieu scolaire ne s’est pas bien passée, malgré la présence d’une assistante de vie scolaire », déplore son papa Cédric. « Nous avons ensuite tenté l’IME (institut médico-éducatif, N.D.L.R.) de Toul, mais là encore, il était évident que, au contact d’enfants souffrant d’autres pathologies et ayant besoin d’autres soins, cela n’était pas adapté », avancent ses parents. « On la voyait stressée, avant d’y aller et en revenant, et elle ne progressait pas. À ce jour, elle n’est toujours pas propre, ne sait pas manger avec des couverts, et elle ne dit quasiment rien, à part ‘’papa’’ et ‘’maman’’. »

Centres d’accueil saturés

Depuis novembre dernier, c’est donc chez elle et avec sa mère que Léonie passe la plupart de son temps, les deux structures les plus proches, à savoir les IME Claude-Monnet de Pont-à-Mousson et J.-B. Thiery de Maxéville, étant complets. Une situation qui n’a malheureusement rien de rare. « Les structures sont saturées partout ; et encore, la Lorraine est une région plutôt bien pourvue par rapport à d’autres », note-t-on au siège de la MDPH, la Maison départementale des personnes handicapées, entité qui suit les autistes et les oriente, sur dossier, vers les établissements ad-hoc.

« Selon les chiffres de l’INSEE, en France, une personne sur 150 souffre d’autisme, il n’est donc pas toujours simple de trouver une place dans une structure adaptée », confirme Jean-Marie Othelet, président de « Autisme 54 », association qui a également ouvert un service Sessad (38 places). « Mais rester à la maison n’est jamais la solution : d’abord parce que c’est très difficile à vivre pour les parents, ensuite parce que ça ne permet pas au malade de progresser. »

Pour Léonie, comme pour d’autres jeunes dans son cas, l’avenir s’avance donc, pour l’heure, en forme de gros point d’interrogation. « Si elle n’évolue pas, comme va-t-elle grandir ? Que va-t-elle devenir ? », s’interroge sa maman. « Concrètement, pour elle les journées sont longues, elle tourne un peu en rond. Et pour moi, c’est difficile de l’occuper, alors qu’elle demande une attention de tous les instants. »

Avec toutes les répercutions que l’on imagine sur la vie d’une famille plongée dans une situation complexe, et qu’elle espère transitoire. Mais qui, pour elle, dure chaque jour depuis trop longtemps.

Stéphanie CHEFFER :

20 juin 2015

Reportage en images -> Aujourd'hui, séance de voile avec l'association Envol Loisirs à la VGA Saint Maur

Tous les renseignements sur le site d'Envol Loisirs ICI

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