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"Au bonheur d'Elise"
23 décembre 2015

Passionné par la pâtisserie, Benjamin se cherche un emploi

Olivia
Olivia Nguonly
Publié le 22 décembre 2015

Publié le 21 décembre 2015
Benjamin pose en compagnie de la propriétaire de Douille Décor à Repentigny, Nathalie Brousseau.

Tout un défi pour un jeune autiste

DÉTERMINATION. Benjamin a 18 ans et se passionne pour la pâtisserie. Il a terminé ses études secondaires en août dernier et aujourd'hui, ce qu'il désire par-dessus tout est de se trouver un emploi. Il apprend vite, est respectueux et sérieux et suit les consignes à la lettre. Un employé modèle? Peut-être, mais lorsqu'il se retrouve en entrevue, Benjamin est gêné et a de la difficulté a effectué un contact visuel, ce qui laissent les employeurs perplexes. Ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est que le jeune homme qui se trouve devant eux n'est pas désintéressé par le travail proposé, comme il peut le sembler, il est autiste.

 

« Benjamin aime tout ce qui a trait à la pâtisserie et à l'alimentation. Il apprend super vite, puisqu'il a une mémoire phénoménale, mais il est certain que d'établir le contact avec la clientèle est plus difficile », explique son père, Marc-André Brouillard, qui précise que son fils cible justement des emplois en lien avec ses capacités.

Malgré sa timidité, le jeune homme de Repentigny continue à frapper aux portes d'employeurs potentiels. Sa détermination ne date pas d'hier. « Après son diagnostic, les médecins disaient que mon garçon ne pourrait pas faire de sports d'équipe et qu'il ne pourrait pas aller à l'école régulière. Il a tout de même réussi à faire le contraire et aujourd'hui il a complété sa cinquième secondaire à l'école régulière et joue au hockey dans une équipe junior », raconte M. Brouillard.

Déterminé

Victime d'intimidation à son ancienne école secondaire, située sur la Rive-Sud de Montréal, Benjamin a complété ses études au Collège Saint-Jean-Vianney, où il a récolté plusieurs Méritas au fil des ans. Résolu à œuvrer dans le domaine de la pâtisserie, le jeune homme a passé des tests d'admission pour être admis dans ce programme d'études au Centre de formation professionnelle Calixa-Lavallée.

« Il tenait à passer les tests réguliers, même s'il y en a spécifiquement pour les gens présentant des difficultés d'apprentissage, auxquels il est admissible, et aurait ainsi bénéficié de plus de temps. Benjamin n'a pas été admis la première fois et finalement, il les a complétés avec succès la seconde et débutera son DEP en pâtisserie en avril prochain », commente son père.

Le petit Benjamin avait cinq ans et demi quand le diagnostic est tombé. « Pour nous, ça été hyper difficile. On voyait qu'il était différent des autres. Comme il faisait souvent des otites, on se faisait dire que c'est à cause qu'il n'entendait pas bien qu'il ne parlait pas bien. Une fois qu'il a été opéré pour les oreilles, ça allait un peu mieux, mais il avait toujours différentes manies. »

Après plusieurs tests, les spécialistes concluent à un trouble du spectre de l'autisme léger.

Les parents de Benjamin ont aujourd'hui trois enfants, dont le plus jeune, âgé de 8 ans, est aussi autiste.

Quel type d'emploi recherche Benjamin? « J'aimerais placer des objets sur des tablettes, travailler en pâtisserie ou aider en cuisine. J'aimerais vraiment travailler dans le domaine de l'alimentation et plus tard, je voudrais m'ouvrir une pâtisserie, partage celui qui a déjà entamé des cours privés en lien avec la confection de gâteaux. Oui, j'ai une différence, mais je peux apprendre vite et j'écoute bien les consignes. »

Le jeune homme a un autre rêve, celui de rencontrer ses deux chefs préférés: Daniel Vézina et le chef pâtissier, Patrice Demers.

« On se demande toujours ce qu'il va arriver si on n'est pas là. C'est stressant si on ne réussit pas à lui trouver quelque chose. Il veut tellement travailler. Peu importe leur différence, j'aimerais que les employeurs laissent la chance à ces jeunes de montrer de quoi ils sont capables », lance comme cri du cœur M. Brouillard.

Société de l'Autisme région Lanaudière

« Il y a assurément un travail de conscientisation à faire dans la société, consent Marie-Ève Desmarais, directrice à la Société de l'Autisme région Lanaudière. Nous avons travaillé avec l'organisme Essor 2, qui a pour mission d'intégrer et d'accompagner à l'emploi les personnes ayant des limitations fonctionnelles qui éprouvent des difficultés à obtenir ou à conserver un emploi, afin de mettre en place un guide. »

La Société se déplace aussi chez les employeurs afin de les sensibiliser à l'autisme et favoriser l'intégration des personnes présentant cette condition. « Sur le marché du travail, les grandes forces des personnes autistes sont de respecter les règles, elles sont loyales, ponctuelles, très droites dans leur travail, justes et respectueuses, ce qui fait d'elles des employées remarquables », conclut Mme Desmarais qui invite les gens à découvrir et bénéficier de leurs services.

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