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"Au bonheur d'Elise"
18 février 2016

Valérie Pecresse : l'emploi des personnes handicapées -> Grande cause régionale pour 2016

article publié sur Vivre FM

Mercredi 17 Février 2016 - 09h58

Emploi IDF

La nouvelle présidente de la région Ile-de-France veut faire de l’emploi des personnes handicapées la grande cause régionale de l’année 2016. Renforcer la formation, soutenir les employeurs,… Elle compte agir à tous les niveaux et auprès de tous les acteurs du secteur de l’emploi des personnes handicapées.

Pierre Deniziot (conseiller handicap de V. Pécresse), Jérôme Chartier (Vice Président), Valérie Pecresse et Patrick Karam(Vice Président). (source : Service de presse du Conseil régional d'Ile-de-France)
Pierre Deniziot (conseiller handicap de V. Pécresse), Jérôme Chartier (Vice Président), Valérie Pecresse et Patrick Karam(Vice Président). (source : Service de presse du Conseil régional d'Ile-de-France)

Valérie Pecresse a présenté sa stratégie pour favoriser l'emploi des persones handicapées dans la région capitale.

Lors d'une conférence de presse le mardi 16 février, la nous velle présidente a fait connaître son étonnement : malgré un taux de chômage alarmant chez les personnes handicapées, l’emploi de cette population n’avait jamais fait l’objet d’une priorité de la part de l’ancien Conseil Régional. En Ile-de-France aujourd’hui, un peu plus de 50 000 personnes handicapées sont sans emploi. Pour y remédier, la nouvelle présidente du Conseil régional compte agir à différents niveaux : de la formation à la relation entre employeurs et demandeurs d’emploi handicapés, en passant par CAP emploi (le Pôle emploi des personnes en situation de handicap) et le secteur protégé. Pour faire preuve d’exemplarité en la matière, le Conseil régional s’est engagé, en 2014, à remplir l’obligation de 6% de travailleurs handicapés au sein de l’institution. Mais veut aussi favoriser l'accès à la formation professionnelle initiale et continue des personnes handciapées.

 

Ci-dessous, les propositions de Valérie Pécresse pour favoriser l’emploi des personnes handicapées :
  Préambule

Le marché du travail francilien reste encore trop largement fermé aux personnes handicapées. L’Ile-de-France compte un peu plus de 50 000 personnes handicapées sans emploi. Chez les plus de 55 ans, le taux de chômage est deux fois plus élevé pour les personnes handicapées que pour le reste de la population (48% contre 23%). Même écart chez les demandeurs d’emplois peu qualifiés (34% chez les personnes handicapées contre 18% pour le reste de la population).

Et seuls 20% des établissements franciliens respectent l’obligation d’au moins 6% de travailleurs handicapés contre 31% en moyenne en France. Avec pour conséquence, un grand nombre de personnes handicapées qui renoncent à chercher du travail.

En érigeant l’emploi des personnes en situation de handicap en grande cause régionale 2016, le Conseil régional s’engage à réduire ces inégalités. Tous les leviers régionaux disponibles seront mobilisés, notamment les structures participant au service public régional de l’emploi et à celui de l’orientation, en particulier les Cap Emploi.

La Région montrera aussi l’exemple en atteignant d’ici la fin de la mandature la part réglementaire de 6 % de collaborateurs handicapés dans ses effectifs. Par ailleurs, elle favorisera l'innovation technologique au service de l'accessibilité et de l'autonomie, elle soutiendra le développement de la robotique et de la maison connectée dans les incubateurs aidés par le conseil régional. Enfin, elle veillera à l’accessibilité des lycées dont les locaux lui appartiennent, incitera les autres organismes de formation à aller dans le même sens et fera, notamment via le STIF, de l’accessibilité des transports publics une priorité.

L’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap constitue donc un enjeu majeur pour la région Ile-de-France, comme vecteur d’insertion sociale et d’égalité entre tous les franciliens. Elle sera d’ailleurs au cœur de la prochaine Conférence régionale pour l’emploi, la croissance et l’innovation sociale.

1. L’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap : grande cause régionale pour l’année 2016

Comme annoncé dans le discours d’investiture de la Présidente de la Région lors du Conseil régional du 18 décembre 2015, l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap constitue une priorité pour la Région en 2016 et est érigée en « grande cause régionale ». Avec l’objectif notamment que cette thématique puisse être traitée dans l’ensemble des interventions régionales pour mobiliser en faveur de l’emploi de ce public les actions et dispositifs mis en œuvre cette année, dans la logique poursuivie par la démarche régionale « Agenda 22 - Plan régional pour l'égalité entre personnes en situation de handicap(s) et personnes valides » (délibérations n° CR 11-14 du 13 février 2014 et n° CP 15-494 du 09 juillet 2015).

En effet, au-delà des premières mesures proposées dans le présent rapport directement en lien avec les interventions régionales en matière d’orientation, d’accès à la qualification par la formation et l’apprentissage, de soutien aux employeurs dans leur recrutement et de développement économique et d’innovation, l’enjeu de l’accès et du retour à l’emploi des personnes en situation de handicap nécessite une approche globale des personnes et de leurs besoins. En ce sens, les travaux à mener pourront utilement s’inscrire dans les principes fixés par la démarche globale régionale Agenda 22, puisque l’insertion professionnelle peut être freinée par des problématiques connexes de mobilité et de transports, d’accès au logement, d’accueil aux services de garde d’enfants…

De plus, l’objectif de la Région sera également d’avoir une approche volontariste sur cette thématique avec ses partenaires pour partager cette priorité régionale avec l’ensemble des acteurs du territoire, notamment dans le cadre des instances partenariales régionales (Conseil stratégique pour l’attractivité et l’emploi, Comité Régional de l’Emploi, la Formation et l’Orientation Professionnelle -CREFOP, etc.) mais aussi lors des prochaines conférences régionales qui seront programmées. Il s’agit de mobiliser tous les acteurs, du milieu spécialisé mais aussi et surtout les acteurs du milieu dit « ordinaire », avec l’idée que l’intégration des personnes en situation de handicap doit tous nous mobiliser.

2. Premières mesures proposées dans le cadre de la grande cause régionale 2016 7 2.1. En faveur de l’élévation du niveau de qualification des personnes en situation de handicap à la recherche d’un emploi

2.1.1.Elaborer le programme régional d’accès à la formation et la qualification des personnes handicapées La Région prévoit l’élaboration durant l’année 2016 d’un programme régional d’accès à la formation et à la qualification des personnes handicapées, tel que prévu par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation, l’emploi et la démocratie sociale. Ce programme doit s’inscrire dans le cadre du futur Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP), en lien avec les grandes orientations de la future stratégie régionale en matière de compétitivité et d’emploi. Les travaux de concertation, en particulier avec l’Agefiph1 , le FIPHFP2 et les partenaires sociaux, seront menés au sein de la Commission Handicap du CREFOP sur la base du diagnostic initié en 2015.

2.1.2.Renforcer le partenariat régional avec l’Agefiph

La Région souhaite développer et approfondir le partenariat mené avec l’Agefiph depuis plus de 5 ans. Ce partenariat a déjà permis à l’Agefiph de s’appuyer sur l’offre de formation qualifiante de la Région, pour favoriser l’accès des bénéficiaires de l’obligation d’emploi, à la formation continue. Dans ce cadre, en 2014, l’Agefiph a financé près de 630 places de formation en complément des 21 505 places du Programme régional compétences, financées par la Région. L’Agefiph a également travaillé avec la Région afin de permettre à davantage de jeunes en situation de handicap d’accéder à l’apprentissage.

Au titre de la grande cause régionale, il est proposé de conclure avec l’Agefiph un accord de partenariat, qui rassemblera l’ensemble des engagements réciproques de l’Agefiph et de la Région en faveur des personnes en situation de handicap (formation, apprentissage, accès/retour à l’emploi) ainsi que des employeurs franciliens (information sur les aides mobilisables, appui au recrutement, ….). Elle formalisera l’intervention de l’Agefiph et de la Région dans le cadre des grands projets territoriaux en matière d’emplois, comme par exemple l’expérience développée pour le futur « Village Nature ». La Région et l’Agefiph étudieront la faisabilité d’une Bourse de l’emploi pour faciliter la mise en relation entre les employeurs et les demandeurs d’emploi travailleurs handicapés, en complémentarité avec les outils déjà existants.

Cet accord permettra de renforcer la lisibilité de l’action de la Région et de l’Agefiph et matérialisera leur ambition partagée en matière de formation et d’emploi des personnes en situation de handicap.

2.1.3.Accompagner les acteurs de la formation et de l’apprentissage dans l’accueil et le suivi des stagiaires et des apprentis en situation de handicap.

 L’objectif de la Région est que la proportion de chômeurs en situation de handicap accueillis dans les organismes de formation financés par le conseil régional soit équivalente à celle constatée dans l’ensemble de la demande d’emploi. Aujourd’hui, cet objectif est atteint dans le programme Cap Compétences, dédié à la lutte contre l’illettrisme, ainsi que dans les Espaces de Dynamique d’Insertion, dédiés à l’accompagnement de jeunes très éloignés du marché du travail et qui connaissent des difficultés d’ordre social et cognitif, mais il reste à atteindre pour les formations du programme régional qualifiant Compétences.

Dans le cadre de leur accord régional, la Région et l’Agefiph s’engageront à rendre plus visibles les possibilités de compensation du handicap afin de donner aux structures de formation les moyens d’accueillir les personnes en situation de handicap et d’assurer les conditions optimales de leur formation.

Une concertation sera également menée avec les représentants des réseaux d’organismes de formation (AFPA, GRETA, Union régionale des organismes de formation, Fédération de la Formation Professionnelle) afin de les inciter à s’engager dans une démarche de progrès, via la signature d’une charte régionale d’accueil des personnes en situation de handicap. Cette charte garantira aux personnes en situation de handicap un bon accompagnement au sein de l’organisme et la prise en compte de leurs besoins spécifiques. Elle permettra à l’organisme de formation d’obtenir une reconnaissance des efforts effectués en faveur des personnes en situation de handicap. Des échanges de pratique seront également organisés entre les organismes de formation retenus dans le cadre du programme qualifiant « Compétences » et les Centres de Rééducation Professionnelle (CRP) dont la compétence en matière d’accueil de personnes handicapées est reconnue.

Enfin, avec l’appui de l’Association Régionale des Missions Locales (ARML), le réseau des référents Santé/Handicap des missions locales sera structuré et mobilisé pour favoriser l’entrée des jeunes en situation de handicap dans les programmes régionaux de remobilisation et de construction de projet (Pôles de projet professionnel et Espaces de Dynamique d’Insertion) et à l’apprentissage.

2.2. Pour soutenir l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap

2.2.1.Elaborer une convention de partenariat avec le réseau des Cap emploi franciliens

Les Cap emploi sont des organismes de placement spécialisés dédiés au recrutement et à l'intégration des personnes en situation de handicap dans les entreprises du secteur privé et les établissements du secteur public, en proposant des services de diagnostic, orientation et accompagnement de ces personnes dans leur recherche d’emploi et des employeurs souhaitant les recruter. Ainsi, ils font partie du Service public de l’emploi (SPE), et sont dorénavant opérateurs du Conseil en Evolution Professionnelle (CEP) et membres du Service Public Régional de l’Orientation Professionnelle (SPRO). En Ile-de-France, il existe 8 Cap emploi répartis sur les 8 départements et fédérés depuis 2014 au sein de leur représentation régionale CHEOPS3 . En 2015, le réseau francilien des Cap emploi a accompagné 24 000 personnes en situation de handicap dans leur recherche d’emploi et a rencontré plus de 2 000 employeurs franciliens dont 1 650 employeurs privés.

De par leur mission spécialisée et leur expertise de la relation emploi et handicap, il est proposé de définir avec CHEOPS et les Cap emploi un programme d’actions commun pour améliorer l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap visant aussi bien :

-        le renforcement des partenariats entre les services régionaux et les équipes des Cap emploi (dans leur rôle de prescripteurs des dispositifs régionaux, dans leur contribution au SPRO, etc.) ;

-        la mise en œuvre d’actions spécifiques à destination de leurs publics et des employeurs (mise en place d’actions d’initiative territoriale, information des employeurs sur les aides et dispositifs régionaux, etc.)

L’Agefiph étant un des financeurs du réseau Cap emploi, aux côtés du FIPHFP et de Pôle emploi, les articulations et complémentarités seront recherchées pour une stratégie commune partagée en faveur de l’emploi des franciliens en situation de handicap.

2.2.2.Soutenir les initiatives et actions locales en faveur de l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap L’appel à projets régional, qui sera lancé cette année en faveur de l’ « intégration dans l’emploi », comportera un volet consacré à l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. Ce public étant visé dans les priorités du Programme Opérationnel Régional (POR), le fonds social européen (FSE) pourrait être mobilisé pour cofinancer cet appel à projets afin de soutenir les actions retenues à l’issue du processus de sélection.

En outre, la communication pourra être renforcée, auprès des acteurs, intervenant en faveur de l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap, en particulier les CAP emploi, sur les opportunités offertes par les actions d’initiative territoriale (chantiers école et passerelles entreprises). Ces dispositifs de formation souples permettent en effet de construire des actions sur mesure répondant à des besoins ou problématiques spécifiques, à l’échelle des territoires.

2.3. Soutien aux employeurs

2.3.1. Actions à destination des entreprises et employeurs franciliens En partenariat avec les acteurs du handicap, une grande campagne d’information sera lancée en direction des employeurs franciliens. Cette campagne ciblera prioritairement les petites et moyennes entreprises afin de leur apporter des solutions concrètes : contacts, bonnes pratiques, boite à outils. Cette campagne sera relayée par la Région et ses partenaires dans le cadre de leurs actions de soutien aux entreprises. De plus, Paris Région Entreprises, agence francilienne au service du développement économique des entreprises, organisme associé de la Région, a notamment pour mission d’accompagner les PME et ETI dans leurs phases de développement. Les conseillers en charge de cet accompagnement, pour plus de 1000 entreprises annuellement, feront l’objet d’une sensibilisation à la thématique du handicap dans l’entreprise et aux solutions mobilisables par celles-ci. De façon complémentaire, Paris Région Entreprises, dont l’un des trois domaines d’expertise est l’innovation, pourra appuyer les entreprises dans l’évaluation du caractère innovant d’un service, d’un produit ou d’un process lié à cette thématique. Enfin, les Plateformes RH qui proposent une offre de services en matière de ressources humaines aux dirigeants d’entreprises et d’associations de moins de 50 salariés participent à la sensibilisation des employeurs sur la question du handicap, les informent et les accompagnent dans leur projet de recrutement et/ou de maintien de personnel en situation de handicap. Les plateformes proposant par ailleurs une offre spécifique aux salariés développent des actions favorisant la reconnaissance « Travailleur handicapé » (TH) et le reclassement professionnel. Il est proposé de renforcer en 2016 la sensibilisation et l’accompagnement proposés par les Plateformes Ressources Humaines (Plateformes RH) sur cette thématique aux dirigeants et salariés des petites entreprises.

2.3.2. Actions dans le cadre du soutien de l’économie sociale et solidaire L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) est au cœur des actions de soutien pour l’emploi des personnes handicapées, que ce soit par l’objectif de soutien aux publics fragiles poursuivi par de nombreuses entreprises de l’ESS ou par les statuts des structures. Relèvent ainsi de l’ESS :

-        Le secteur du travail protégé et adapté : l’Ile-de-France compte 291 Etablissements et Services d'Aide par le Travail (ESAT) et Entreprises Adaptées (EA) ;

-        Les intervenants du secteur social et médico-social sous forme associative, coopérative et commerciale avec l’agrément Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) ;

-        Les associations de soutien aux personnes handicapées et à leurs familles et proches aidants.

L’ESS participe ainsi doublement à l’employabilité des personnes handicapées : directement en étant employeur dans les ESAT et EA (150 000 salariés au niveau national en 2013), indirectement en favorisant une insertion sociale et professionnelle de qualité. Il est proposé de renforcer l’action de l’ESS en faveur de l’emploi des personnes handicapées en mobilisant la politique régionale de l’ESS en :

-        promouvant la création d’entreprise par les personnes handicapées : favoriser l’accueil de travailleurs handicapés dans les couveuses et Coopératives d’Activités et d’Emplois (CAE), ainsi qu’auprès des opérateurs de la gamme de financement ;

-        intégrant l’accompagnement RH sur l’emploi des travailleurs handicapés dans les travaux du Dispositif Local d’Accompagnement (DLA) régional ;

-        développant les achats responsables tant en interne à la Région via le schéma des achats responsables qu’en externe par des actions de sensibilisation dédiées ;

-        renforçant la connaissance du secteur par une publication thématique réalisée dans le cadre de l’observatoire de l’ESS.

2.4. Le soutien de l’innovation

 Les actions régionales de soutien à l’innovation, bien que ne concourant pas directement à la création d’emplois en faveur des personnes handicapées, peuvent néanmoins contribuer significativement à la résolution des empêchements multiples auxquels ces dernières sont confrontées. Le fait d’améliorer, notamment grâce à des technologies innovantes, l’accessibilité (dans tous les sens du terme), l’autonomie et la mobilité des personnes handicapées, doit faciliter ensuite leur intégration dans l’entreprise. L’innovation sociale, telle que définie dans la loi ESS de 2014, est également un levier important pour l’amélioration des conditions de vie et de l’employabilité des personnes handicapées, en faisant notamment de l’usager un acteur clé de la construction des solutions.

Il est proposé de mobiliser en ce sens trois dispositifs régionaux d’aide à l’innovation adressés aux PME franciliennes : l’aide à l’innovation responsable (AIR, financée par la Région), l’aide à la maturation de projets innovants (AIMA) et l’Aide à l’expérimentation (AIXPé), ces deux dernières actions étant cofinancées avec Bpifrance. Des appels à projets seront notamment lancés pour faire émerger des projets répondant à ces préoccupations. Ces actions s’appuieront sur différents acteurs franciliens de l’innovation, parmi lesquels Bpifrance, des pôles de compétitivité, des clusters, etc., afin de bénéficier de l’audience la plus large possible et de faire émerger le plus grand nombre de projets.

La thématique du handicap, grande cause régionale 2016, sera également mise en avant dans le cadre de PM’up, en vue de soutenir le développement d’entreprises porteuses d’innovations technologiques et sociales.

Enfin, un concours distinguera chaque année les meilleurs projets et les startups les plus prometteuses dans ce domaine.

2.5. Une priorité en faveur des jeunes en situation de handicap

2.5.1. Signer la convention régionale en faveur de l’insertion des jeunes franciliens en situation de handicap

En Ile-de-France, l’enjeu de sécuriser les parcours des jeunes en situation de handicap en fin de scolarité jusqu’à leur entrée sur le marché du travail, entre leur fin d’études et leur premier emploi, est une des priorités définis dans le PRITH4 mis en œuvre au sein de la Commission Handicap du CREFOP. Cela s’est concrétisé en novembre dernier par la signature d’une « Convention régionale de partenariat pour l’insertion des jeunes handicapés » entre la Préfecture de région, les académies de Paris, Créteil et Versailles, l’Agence régionale de santé, les établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche partenaires, l’ONISEP francilien, l’Agefiph IDF, et des entreprises, branches et filières partenaires, présentée en annexe n° 1 à la présente délibération.

Cette convention vise à mieux coordonner les dispositifs d’accompagnement dans les études et dans les parcours de qualification et d’accès à l’emploi des jeunes franciliens en situation de handicap, quel que soit leur statut (lycéens, y compris ceux relevant des établissements et services médico-sociaux, étudiants, apprentis, stagiaires de la formation professionnelle ou continue ou en reprise d’étude, jeunes à la recherche d’un premier emploi). L’objectif est de prévenir les ruptures dans les cursus et de faciliter l’insertion professionnelle de ces jeunes.

En Ile-de-France, ce sont près de 15 000 jeunes qui sont potentiellement concernés par ce dispositif. Pour sécuriser leur parcours vers un premier emploi, les jeunes handicapés pourront bénéficier d’un accompagnement personnalisé complémentaire, ainsi que d’une prise en charge matérielle, lorsque des besoins spécifiques seront exprimés. Le financement comprend 4 PRITH : Plan régional d’insertion des travailleurs handicapés principalement la participation des entreprises au titre de leur obligation d’emploi des personnes handicapées (OETH) et du Fond social européen (FSE). En cas de décrochage, des réponses seront apportées afin qu’aucun d’entre eux ne soit laissé sans solution de formation ou de qualification.

Il est proposé que la Région, partenaire du PRITH, autorise sa Présidente à signer cette convention de partenariat. De par sa compétence, la Région intervient déjà fortement en faveur des jeunes en recherche d’emploi à travers ses dispositifs en matière d’apprentissage et d’accès à l’apprentissage, le dispositif Avenir Jeunes, le soutien des missions locales… mais aussi auprès des jeunes en situation de décrochage. Aussi, elle est tout à fait légitime à être partenaire de ce nouveau dispositif, innovant dans le sens où il met le bénéficiaire au cœur de son action, et suit en continu le jeune en situation de handicap durant son parcours d’insertion professionnelle, quel que soit son statut. La Région pourra ainsi utilement contribuer à la réussite de ce projet de sécurisation des transitions des jeunes entre le monde éducatif et celui du travail, par la mobilisation de ses dispositifs de droit commun.

2.5.2. Faciliter la mise en situation professionnelle des jeunes en situation de handicap dans le cadre de la mesure régionale « 100 000 stages pour les jeunes »

 Les stages facilitent l’entrée dans le monde professionnel ou le repositionnement dans une nouvelle activité. Ils permettent aussi d’enrichir les parcours et les CV et offrent des expériences professionnelles et des opportunités nouvelles, aux jeunes comme aux adultes, complétant ainsi leur formation.

Or le handicap représente un frein majeur dans l’accès aux stages, que ce soit pour les jeunes ou les adultes. Le rapport 100 000 stages, présenté en Conseil régional des 18 et 19 février préconise d’accorder une attention particulière à ce public.

Afin de faciliter la mise en œuvre de cette mesure, il conviendra de mobiliser les partenaires compétents auprès de ce public et d’informer les entreprises sur les mesures incitatives qui peuvent être mobilisées dans ce cadre.

2.5.3. Favoriser l’accès à l’apprentissage des personnes en situation de handicap

 Le nombre d’apprentis en situation de handicap progresse en Île-de-France, mais reste faible (550 apprentis identifiés en 2014/2015). D’un côté, les stéréotypes autour du handicap persistent dans les entreprises et les CFA, et de l’autre côté les jeunes handicapés, et les réseaux qui les accompagnent, méconnaissent la diversité des formations en apprentissage.

La Région demande aux CFA d’inscrire le handicap comme axe de leur projet d’établissement et les appuie dans la prise en compte du handicap dans leur action (outillage, intégration de la dimension handicap dans les dispositifs régionaux de soutien aux CFA…). Pour autant, les CFA rencontrent des difficultés à identifier les jeunes en situation de handicap dans leur établissement, du fait de l’absence de transition entre le monde de l’école et le monde de l’emploi.

Les apprentis changent de statut et il est important de fluidifier les suites de parcours et de mobiliser les aides existantes. Le Dispositif d’Accès à l’Apprentissage a déjà pour objectif d’accompagner des jeunes vers la signature d’un contrat d’apprentissage, par et au sein des CFA : il permet de préparer les conditions d’une bonne intégration en CFA et en entreprise. La convention régionale pour l’insertion des jeunes handicapés évoquée ci-dessus doit contribuer à répondre à cette difficulté.

Les CFA expriment également des besoins sur la recherche de candidats. Localement, la mobilisation des développeurs de l’apprentissage permet de renforcer les réseaux et de fluidifier les suites de parcours vers les formations en CFA (dont Education nationale, MDPH, Cap emploi, Missions locales, Avenir Jeunes, …).

Il existe toutefois un décalage entre la structure des formations en Ile-de-France, plutôt axée sur le supérieur, et le niveau de qualification de personnes handicapées, souvent plus faible (67% des demandeurs d’emploi reconnus handicapés ont un niveau V ou infra V). De plus, les jeunes sont peu identifiés et représentés parmi les travailleurs reconnus handicapés (2% des demandeurs d’emploi reconnus handicapés inscrits à Pôle emploi ont moins de 25 ans). Il est utile de rappeler que depuis 2009, il n’y a plus de limite d’âge pour les personnes handicapées à conclure un contrat d’apprentissage.

Afin d’appuyer les CFA et acteurs de l’apprentissage dans l’objectif d’améliorer l’accès des personnes en situation de handicap à l’apprentissage, en milieu ordinaire de travail, la Région pilote un groupe de travail technique spécifique réunissant les services de l’Etat, de la Région et de l’Agefiph, et d’autres partenaires intervenant sur ce champ (partenaires sociaux, chambres consulaires, maisons départementales des personnes handicapées, représentants de missions locales, Pôle emploi …).

Il est proposé de :

-        développer les actions d’information ou de formation dans le cadre de la campagne de mobilisation pour l’apprentissage en direction des employeurs ;

-        renforcer les liens avec l’Education nationale et l’Agefiph pour travailler les suites de parcours ;

-        mobiliser huit développeurs de l’apprentissage, un par département francilien, pour favoriser l’accès à l’apprentissage des personnes en situation de handicap ;

-        outiller les CFA pour mieux prendre en compte la dimension handicap et accompagner les jeunes vers et dans l’entreprise, notamment en faisant connaitre les aides mobilisables, en particulier les aides de l’Agefiph qui sont peu demandées (jusqu’à 3.000 € pour l’apprenti et de 1.500 € à 9.000 € pour l’entreprise) ;

-        généraliser le déploiement de l’alternance par anticipation (anticiper les besoins des entreprises par la formation) dans tous les CFA en priorisant les secteurs et les publics pour lesquels elle est la plus bénéfique ;

-        valoriser les CFA handi-accueillants.

2.6. La Région exemplaire en matière d’accueil et de recrutement des personnes en situation de handicap

 La Région, en tant qu’employeur public, a également un rôle à jouer dans l’accueil et le recrutement de personnes en situation de handicap.

Elle s’est engagée dans le cadre d’une convention conclue en 2014 avec le FIPHFP dans une politique inclusive ayant pour finalité d’atteindre les 6% de taux d’emploi et de favoriser le maintien dans l’emploi de ses personnels en situation de handicap ou de restriction d’aptitudes.

Cette volonté d’accueillir plus largement des personnes en situation de handicap en son sein se traduit par l’accueil de stagiaires, le recrutement d’apprentis ou d’agents en situation de handicap. Pour ce faire, la région renforcera ses relations avec des partenaires externes tels que les Cap emploi, les Missions handicap des universités, des CRP et des CFA formant aux métiers présents dans les services opérationnels de la Région.

Cette dynamique s’incarne également dans l’attention portée à l’accompagnement dans le temps des agents en situation de handicap et des managers, l’adaptation des postes de travail et de l’organisation du travail aux restrictions d’aptitudes, attention qui garantit une démarche pérenne de maintien dans l’emploi.

 

La Rédaction

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