En deux jours, Alexandre en aura fait des kilomètres. “Je suis assistant de tournage, nous précise-t-il, un peu essoufflé, contrats à la main. Il faut que je rencontre toutes les personnalités pour qu’elles signent une autorisation de diffusion.” Un travail inédit pour ce grand gaillard de 27 ans, qui préfère d’ordinaire la solitude d’un bureau à la frénésie d’un plateau de tournage. Alexandre est autiste. "Aller vers les autres n’est pas quelque chose de naturel pour moi", confie-t-il. "Mais c’est un bon exercice." Et s’il s’est retrouvé ce dimanche de février sur le plateau, ce n’est pas par hasard : SOS Autisme, l’association dont il est le vice-président, a décidé de tourner un clip pour sensibiliser l’opinion à la cause.
Juliette Binoche, Anggun ou Samuel Le Bihan
Pendant deux jours, les célébrités se sont donc mêlées aux enfants, adolescents et adultes autistes pour porter un message : celui de l’importance de l’intégration des autistes dans la société. "C’est une nécessité de parler d’autisme autrement, pas de façon pleurnicharde", précise Olivia Cattan, la présidente de SOS Autisme. "Ok, ils sont autistes. Mais ils peuvent être intégrés et on peut les aider à devenir autonomes. Il y a encore tellement à faire."
Cette mère de famille, dont le jeune Ruben, dix ans, est lui aussi autiste, a pesé de tout son carnet d’adresse pour faire venir des stars. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa mobilisation a payé : Juliette Binoche, Anna Mouglalis, Anggun, Samuel le Bihan ou encore Arié Elmaleh, plus d’une quinzaine de stars se sont succédées pour intervenir sur le spot. "Lors du tournage du film Camille Claudel, j'ai eu l'occasion de tourner avec des autistes", explique Juliette Binoche, que l'expérience a "profondément touchée". "Vivre et grandir avec des gens différents fait que dans notre société, on est ensuite davantage prêt à accepter la différence", continue l'actrice.
Un peu plus loin, Samuel Le Bihan sort justement du plateau. "Etre artiste, ça sert aussi à ça : porter des messages auprès du grand public", renchérit l'acteur. "Il faut informer l’opinion sur le monde de l’autisme. Ces enfants ont besoin d’un accompagnement spécifique. Il n’y a aucune raison qu’ils n’aient pas les mêmes chances que les autres."