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"Au bonheur d'Elise"
30 avril 2016

3ème plan Autisme - Rapport d'étape > Mai 2013 - Avril 2014

 

 

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29 avril 2016

Cette appli sur montre connectée pour les enfants autistes est en lice au concours Lépine à la Foire de Paris

Publication: 29/04/2016 17h15 CEST Mis à jour: il y a 5 heures

APPLICATION - Vendredi 29 avril, le Parc des expositions de la porte de Versailles accueillait des milliers de visiteurs pour l'ouverture de la Foire de Paris. Parmi les 1800 exposants, il y a notamment les 536 inventions en lice pour le concours Lépine.

Ameublement, électroménager, beauté, loisir... Tous les domaines sont représentés par des innovations très variées. Parmi ces centaines d'inventeurs, Le HuffPost a retrouvé Estelle Ast, qui nous avait présenté en décembre dernier WatcHelp, son projet d'application pour montre connectée pour améliorer le quotidien des enfants autistes.

Sortie en février sur le magasin d'application d'Android, WatcHelp est une des innovations qui participe au fameux concours des inventeurs, vieux de 115 ans. Qu'elle gagne la compétition ou non, Estelle Ast est déjà plus que satisfaite du parcours de son invention.

Plus de 1000 téléchargements

"Il y a eu plus de 1000 téléchargements en deux mois et plusieurs centaines d'abonnés. J'ai eu beaucoup de retours positifs. Egalement des suggestions d'améliorations que nous allons, pour certaines, mettre en place dans les prochains mois", précise-t-elle.

Comment ça marche? L'application se télécharge sur le smartphone de l'aidant et sur une montre connectée (la liste des appareils compatible est disponible ici) pour la personne atteinte d'un handicap (autistes, mais aussi personnes âgées, hyperactifs, ou personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, de trisomie 21, etc).

Sur son téléphone, l'aidant va mettre en place des programmes spécifiques, minutés, à respecter, et va les planifier tout au long de la semaine.

foire de paris

Les "séquentiels peuvent contenir des images, des photos et du texte, et disposent chacun d'un timer.

29 avril 2016

Autisme : penser aussi aux adultes

29/04/2016 05:40
Le foyer de vie pour adultes présentant des troubles du spectre autistique de l'Adapei est en attente d'une reconnaissance officielle, synonyme de moyens complémentaires. - Le foyer de vie pour adultes présentant des troubles du spectre autistique de l'Adapei est en attente d'une reconnaissance officielle, synonyme de moyens complémentaires. 
Le foyer de vie pour adultes présentant des troubles du spectre autistique de l'Adapei est en attente d'une reconnaissance officielle, synonyme de moyens complémentaires.

La prise en charge des adultes avec autisme a longtemps été négligée. Avec les familles et les professionnels, l’Adapei s’en saisit.

Douze visages, souriants, disposés sur un grand tableau blanc. Trois sont au judo, quatre au bricolage, un autre en atelier lecture. Bientôt viendra l'heure du dîner, avec un autre tableau, un autre support visuel pour aider les personnes avec autisme à se repérer. Le foyer de vie des Rosiers, géré par l'Adapei 37 à La Bellangerie, à Vouvray, accueille depuis fin 2013 douze adultes présentant un trouble du spectre autistique (TSA). Une unité dédiée aux adultes, qui espère obtenir bientôt le statut de structure spécialisée.

" On peut voir des progressions exceptionnelles "

« Bien prendre en charge l'autisme coûte cher, en encadrement notamment. Être reconnu officiellement permet d'obtenir des moyens supplémentaires », explique Lydia Hassini, directrice adjointe du pôle soin de l'Adapei. L'association ambitionne ainsi de former tous ses intervenants dans les autres structures de soin (foyer d'accueil médicalisé, accompagnement à domicile…), et d'y créer des places dédiées. Même en s'ajoutant à la cinquantaine de places proposée par La Maisonnée, gérée par l'ADMR à Azay-le-Rideau, ce dispositif d'accueil resterait insuffisant. Il y a entre 80 et 100 personnes en attente à La Maisonnée, « et nous avons une liste d'attente d'une trentaine de personnes », souligne Lydia Hassini.
Le troisième plan autisme, qui court jusqu'en 2017, promet de créer 1.500 places supplémentaires pour les adultes touchés. « Ces dernières années, on a mis beaucoup de moyens pour la prise en charge précoce des enfants, mais on a trop négligé les adultes », pointe Isabelle Carteau-Martin, psychologue.
Par défaut de places, ou du fait d'une absence de diagnostic pour les plus âgés, des adultes souffrant de troubles autistiques « sont disséminés un peu partout », regrette Didier Lucquiau, psychiatre spécialisé dans l'autisme et coordonnateur au pôle soin de l'Adapei. « Dans un environnement sécurisant, qui respecte leurs particularités sensorielles, avec une approche développementale adaptée, des ateliers éducatifs, on peut voir des progressions exceptionnelles, même chez des adultes », souligne Isabelle Carteau-Martin. Renvoyés dans leurs familles, en Ehpad, en foyer d'accueil voire internés en psychiatrie, ils « peuvent rapidement régresser, développer des troubles du comportement, et devenir surmédicamentés », alerte Didier Lucquiau.
Dans le département, professionnels de santé, associations et familles se mobilisent pour obtenir une continuité des soins, et offrir aux adultes avec autisme et à leur famille un accompagnement adapté. Un combat qui grandit avec les enfants.

Journée de conférence sur la prise en charge des adultes avec autisme, organisée par l'Adapei, en partenariat avec l'Arapi et le Centre de ressources autisme, mardi 10 mai, à l'IRFSS Centre - Croix-Rouge, à Chambray-lès-Tours. Renseignement au 02.47.88.00.56.

Mariella Esvant
29 avril 2016

Noelia : La première maîtresse de maternelle atteinte du syndrome de Down - trisomie 21

trisomique prof

Elle s’appelle Noelia Garella, elle a 29 ans et a donné une conférence pour parler de sa vie. « J’ai étudié de nombreuses années et maintenant je suis responsable de trois classes, soit un total de 170 élèves », dit-elle fièrement pour exprimer ce qu’elle a été réalisé à seulement 29 ans. Elle explique également que ses relations avec les parents sont excellentes.

Noelia Garella est la première enseignante atteinte du syndrome de Down (trisomie 21). elle a reçu son diplôme de professorat des écoles en 2007 et enseigne aujourd’hui dans une école maternelle de la ville de Córdoba, du nom de “Capullitos” en Argentine. « Le directeur m’a beaucoup aidé à rentrer dans cette école maternelle ».

« Les parents n’ont jamais eu aucun préjugés avec moi. Quand j’ai commencé à travailler, ces derniers étaient très heureux et les enfants aussi. Nous passons de très bons moments à l’école ».

Noelia Garella est titulaire d’un baccalauréat en économie et gestion spécialisée dans le tourisme, l’accueil et le transport. Elle a ensuite obtenu un master pour l’enseignement, à l’université Antonio Sobral.

De là elle a été invitée par la Chambre Internationale de Gualeguaychú à raconter son expérience et ce qu’elle a déjà pu réaliser dans la vie. « J’ai été invité à la Chambre Internationale pour raconter l’histoire de ma vie », ajoute-elle.

Sa condition n’est ni un obstacle, ni une difficulté, et ne la définit pas non plus en tant que personne. Noelia est confiante et avance vers ses objectifs.

29 avril 2016

Handicap : Instruction sur la mise en oeuvre des pôles de compétences et de prestations externalisées - 12 avril 2016

 

 

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29 avril 2016

Depuis 17 ans, on n'a jamais eu plus de 4 jours sans Lou

article publié dans La Libre.be

Annick Hovine Publié le jeudi 28 avril 2016 à 11h03 - Mis à jour le jeudi 28 avril 2016 à 11h05

 

Belgique

Deux femmes, une sexagénaire et sa fille, ont été retrouvées mortes, mardi après-midi, dans leur maison de Lonzée, en province de Namur. La jeune femme de 30 ans est décédée soit d’un étouffement, soit d’une prise de médicaments; la maman, "qui n’allait pas bien", s’est suicidée quelques heures plus tard.

Pour le parquet de Namur, c’est un drame familial. "Non, c’est la chronique d’une mort annoncée et c’est cela qui est absolument terrible", rétorque Luc Boland, cinéaste et président (démissionnaire, faute de subsides…) de la Plateforme Annonce Handicap, une association qui fait un travail d’information et de sensibilisation via un site et d’autres outils. Mais Luc Boland, c’est d’abord le papa de Lou, un adolescent de 17 ans, porteur du syndrome de Morsier.

Ce jeune aveugle porteur d’une déficience mentale qui limite très fortement son autonomie et ses compétences en dehors de la musique, réussit à enflammer les salles de spectacle.

Un immense besoin de répit

Son papa sait forcément ce que signifie, concrètement, être parent d’un enfant handicapé. "C’est un combat de tous les instants, dès les premiers jours et pour toute la vie. On est tout pour son enfant étant donné qu’il n’a pas de contacts sociaux : le soignant, le professeur, le psy, l’ami… On vit totalement reclus et sans aucune perspective d’avenir. C’est d’abord dû au manque de moyens donnés au secteur du handicap : il faudrait beaucoup plus d’aides, à tous les niveaux, pour les familles." Et notamment des endroits de répit, pour permettre aux parents de souffler.

"On n’a pas à se plaindre avec Lou. Mon Dieu, non !, poursuit son papa. Mais la situation n’est pas simple néanmoins. Depuis 17 ans, on n’a jamais eu plus de 4 jours sans Lou. On n’a jamais pu partir en vacances. Sur une année, on a en tout et pour tout deux week-ends, du vendredi soir au dimanche midi où on peut envisager de faire une activité pour nous. Et on a de la chance par rapport à d’autres familles."

"J’accuse"

Alors, s’il y a parmi ces parents des super-héros, qui tiennent envers et contre tout, d’autres craquent. Comme Rita Henkinet, condamnée le 9 mars dernier à dix ans de prison pour le double assassinat de sa fille et de son fils handicapés. Sur son blog, Luc Boland, relayant "la profonde colère" de nombreux parents d’enfants handicapés, avait adressé un puissant "J’accuse" aux pouvoirs publics "qui auraient dû être condamnés pour non-assistance à personne en danger". Si nul ne peut ôter la vie d’autrui, il manquait dans ce procès le véritable coupable, insiste Luc Boland.

A la suite du drame de Lonzée, la maman étant décédée, il n’y aura pas de procès. Mais Luc Boland persiste et signe : "C’est le drame de la surprotection. Quand un parent se retrouve seul à devoir tout faire pour son enfant, qu’il ne trouve pas d’aide autour de lui et qu’il se sent isolé, à bout de force, oui, il peut entrer dans un schéma de surprotection qui fait qu’on se dit qu’après soi, il n’y a plus aucune solution pour son enfant. Ces parents se sentent devenus les seuls experts de leur enfant. Et ils envisagent un acte extrême." Ou le posent.

Un plan Marshall, d’urgence

A défaut d’une réaction collective et urgente pour le secteur du handicap, il y aura d’autres drames, prévient Luc Boland. "Pour moi il faut un plan Marshall. On se trouve dans un imbroglio institutionnel inextricable vu que les compétences sont éclatées entre le fédéral, les Régions, les Communautés et autres. Le seul moyen, c’est de mettre tout le monde autour de la table et de faire une conférence interministérielle pour énumérer tout ce qui devrait être entrepris et chiffrer les besoins."

Le papa de Lou en est convaincu : si on communique correctement, la population sera d’accord de refinancer le secteur via l’impôt. "Les gens sont généreux : regardez combien Cap 48 et le Télévie récoltent de fonds ! Il faut expliquer que c’est le boulot des pouvoirs publics, que c’est l’Etat qui doit remplir cette mission."

29 avril 2016

Josef Schovanec. L'autisme et ses qualités

28 avril 2016 à 11h02 1

Josef Schovanec a profité de son escale brestoise pour dédicacer, chez...
Josef Schovanec a profité de son escale brestoise pour dédicacer, chez Dialogues, son nouveau livre, « De l'amour en Autistan ».
Josef Schovanec, 34 ans, était ce mercredi, à Brest. L'occasion pour ce philosophe, atteint du syndrome d'Asperger, de parler de cette mission confiée par Ségolène Neuville, secrétaire d'État en charge du Handicap, sur l'emploi et l'autisme. Interview.

Êtes-vous heureux de vous retrouver à Brest ?


Josef Schovanec : « Il y a un tissu associatif remarquable en ce qui concerne l'autisme dans le Finistère, j'y suis venu à de nombreuses reprises. Ce qui est amusant, c'est que les journées de l'autisme, comme celles organisées ici ou demain à Lorient, intéressent de plus en plus les gens. Les organisateurs sont presque dépassés ».

Ségolène Neuville, secrétaire d'État chargée du Handicap, vous a confié une mission, quelle est-elle ?


« Ce n'est pas encore officiel. D'ici la fin de cette année, nous présenterons des mesures pour le quatrième plan Autisme. Nous avions la crainte, vu l'actualité politique qui se profile l'année prochaine, que ce plan soit repoussé. Normalement, François Hollande devrait annoncer officiellement mon rôle fin mai, lors de la Conférence nationale sur le handicap à l'Élysée. Il sera consacré à l'emploi chez les autistes adultes, qui a longtemps été négligé en France. Tous les autistes devraient travailler, car il y a des compétences et trop de vies gâchées ».

Est-ce différent ailleurs ?


« Oui ! À Wall Street, par exemple, être autiste est un plus sur un CV. C'est une question de rationalité économique. Un fonds d'investissement qui embauche un autiste sait que ce dernier est passionné et travaillera sans compter. En Grande-Bretagne, depuis 1994, il y a un programme pour l'emploi des autistes. Je ne dis pas que c'est le paradis, mais il y a des efforts ».

Pourquoi une telle différence chez nous ?


« En France, nous avons très peu d'autistes qui font du militantisme, à la différence des États-Unis ».

La médecine a-t-elle sa part de responsabilité ?


« Longtemps, la médecine a pensé qu'il y avait des sous-syndromes, pour expliquer les différences entre autistes. Alors qu'il ne s'agit, au final, que des fruits des expériences de vie, des parcours ».

La question de la scolarisation est donc fondamentale...

« Oui. Au Canada, c'est très banal d'accueillir un enfant autiste. En France, certains croient que c'est contagieux ou que c'est à cause des parents qui éduquent mal leurs enfants ! ».

Vraiment ?

« Oui, il y a pire. Depuis environ un an, il y a une "épidémie" de placements d'enfants touchés par l'autisme. Il y a des cas où les parents sont suspectés de violences. Lorsque ces derniers préfèrent scolariser leur enfant plutôt que de l'envoyer en psychiatrie, ils sont dénoncés pour refus de soins ! Et, dans ces cas-là, il vaut mieux être riche, parce que le combat est très dur. J'ai entendu des procureurs expliquer que l'autisme n'existe pas ! Véridique ! ».

Comment vivez-vous ce statut de « porte-parole » de l'autisme ?

« Je ne suis vraiment pas un modèle de succès, c'est même le contraire. Beaucoup de personnes autistes de la nouvelle génération, qui n'ont pas connu les errements psychiatriques d'antan, se débrouillent infiniment plus que moi. Lorsqu'ils me rencontrent, au bout de 20 minutes, ils voient que je suis nul, que je ne sais pas conduire, que je ne vais pas chez le coiffeur, etc. ».

Comment expliquez-vous votre succès ?

« J'ai appris le jeu de scène, l'art du "speech", le bla bla ! ».

De là à vous imaginer dans un gouvernement, un jour ?

« Oh non. Le Politique et l'Autiste sont antagonistes. Le premier cherche à se montrer, à parler au plus grand nombre ; le second, c'est l'inverse. Je connais un peu le monde politique et ce n'est pas pour moi. J'ai même écrit des livrepour le compte de certains politiques, qui ne faisaient que signer l'ouvrage ! ».

Des noms !

« Je n'en citerai qu'un, car il est décédé : Stéphane Hessel. Mais ce n'est pas "Indignez-vous !" ».

Que répondez-vous, lorsqu'on vous parle de « vie normale » ?

« Qu'est-ce qui est normal ? Il y a des non-autistes suicidaires, alcooliques. La vie statistiquement normale est loin d'être idéale ! ».
 
Journées de l'autisme, du 1e r au 4 mai, avec l'association Asperansa. Renseignements sur le site internet www.asperansa.org De Josef Schovanec : « De l'amour en Autistan (éditions Plon).

28 avril 2016

Autisme : cet énorme gâchis humain dans lequel s'enlise la France sans la moindre excuse valable

article publié sur Atlantico

On n’est plus en 1960 !

Publié le 2 Avril 2016

Ce samedi 2 avril a lieu la journée mondiale de l'autisme. L'occasion de revenir sur l'incroyable retard de la France dans les connaissances et l'établissement de diagnostics précoces, mais aussi sur le rôle joué par la toute-puissance de la culture psychanalytique dans la culpabilisation des parents d'enfants autistes.

 

Autisme : cet énorme gâchis humain dans lequel s’enlise la France sans la moindre excuse valable

Ce samedi 2 avril a lieu la journée mondiale de l'autisme. Crédit Reuters

Atlantico : Du 13 au 16 janvier 2016, le Comité des droits de l’enfant, organisme de l’ONU chargé d’évaluer l’application concrète de la Convention internationale des droits de l’enfant, a auditionné des représentants du gouvernement français dont Laurence Rossignol, la ministre de la Famille. L’État s’est particulièrement fait réprimander sur la prise en charge des enfants autistes, où notre pays accuse un retard considérable. A quel point la France est-elle en retard dans la prise en charge de l’autisme ?

Christel Prado : Incontestablement, la France est en retard : les enfants autistes et en situation d’handicap ont encore le malheur de grandir ailleurs qu’auprès de leurs familles, de passer leur vie dans des hôpitaux et d’y mourir. L’accompagnement n’est pas adapté aux connaissances sur l'autisme qui ont évolué depuis 1943.

En France, passées les années 1960, les cerveaux de ceux qui auraient dû continuer à avancer dans la connaissance de l’autisme ont arrêté de fonctionner. Quand les scientifiques arrêtent de réfléchir, cela donne lieu à de l’obscurantisme. Il est révoltant pour les parents non pas tant de voir qu’il y a des scientifiques dont les connaissances n’ont pas évolué, mais que ces mêmes scientifiques continuent à recevoir de l’argent public pour faire des recherches qui vont à l’encontre des connaissances actualisées sur l’autisme. Il serait préférable que l’argent public serve à diagnostiquer de façon précoce les enfants atteints d’autisme : aujourd’hui la moyenne d’âge du diagnostic des enfants autistes en France est à 7 ans alors qu’on peut diagnostiquer bien avant 18 mois !  A cela s’ajoutent les personnes victimes de cet obscurantisme qui n’ont pas pu être diagnostiquées, ou en tout cas pour lesquelles le diagnostic n’était pas le bon. L'argent public devrait également servir à l’accompagnement précoce : dès que le diagnostic a été établi, il faut commencer à agir au niveau des troubles de la cognition de l’enfant pour lui permettre d’être le plus autonome possible et lui éviter de développer des manifestations classiques des personnes autistes non accompagnées telles que des troubles du comportement majeurs ou de l’automutilation. Le fait de ne pas accompagner précocement les malades est véritablement de la non-assistance à personnes en danger. 

Dans l’avis que j’ai rendu au Conseil économique, social et environnemental en 2012 sur le coût économique et social de l’autisme en France, j'avais mis en avant une étude faite en Ontario en 2010. Cette étude portait sur une cohorte de 1300 personnes atteintes d’autisme dont certaines étaient accompagnées précocement. Cette étude nous a permis de nous rendre compte que les économies réalisées par l’Ontario sur cette cohorte de 1300 personnes étaient de 45 millions de dollars : les investissements dans l’éducation de ces enfants les ont rendus plus autonomes, à la fois durant l’enfance mais aussi à l’âge adulte, et donc à terme cela a permis de limiter les coûts de la communauté nationale. 

Il est aberrant qu’en France, alors qu'on en est au 3e plan autiste, le chiffre exact des personnes atteintes d’autisme ne soit pas connu. Un plan à 250 millions d’euros pour environ 650 000 personnes alors qu’il faut travailler sur le diagnostic précoce, l’accompagnement précoce et le changement des pratiques professionnelles, c’est dérisoire ! Si on compare cela aux montants alloués aux plans cancer et à la population concernée par le cancer, on se rend vite compte que les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur de l’enjeu social de l’autisme. 

La France est-elle le seul pays à accuser un tel retard dans le traitement de l’autisme ? Qu’en est-il des autres pays européens ?

Pour ma fille atteinte d’autisme, je me suis notamment intéressée à ce que faisaient les Belges. De façon un peu schématique, les pays où la psychanalyse n’a pas été édictée comme un culte, ont réussi à suivre l’évolution des connaissances qui montrent maintenant que l’autisme est un trouble neuro-développemental et qu’il faut agir dessus. Pour agir sur ce trouble en particulier, que ce soit la psychanalyse ou la poudre de perlimpinpin, c’est un peu la même chose ! 

En quoi les difficultés des médecins français à établir un diagnostic précoce contribuent à la culpabilisation des parents, alors même que l’autisme est une maladie ? 

C’est la toute-puissance de la culture psychanalytique en France qui pousse à la culpabilisation des parents : dès lors qu’on a mis au monde un enfant autiste, tout un tas de raisons de pointer la relation mère-enfant sont trouvées. 

Un parent qui met au monde un enfant en situation de handicap se pose déjà beaucoup de questions par rapport à l’avenir, à la place qu’aura son enfant. Malgré les difficultés de l’enfant, la famille se mobilise pour améliorer les relations de l’enfant entachées par des troubles cognitifs. Pointer la culpabilité de la mère sape tous les efforts entrepris. Quoi que la mère fasse, elle a tout faux. Plutôt que d’accompagner les familles et de les aider, on les enfonce et on ne leur donne pas les moyens d’agir avec des professionnels auprès de leurs enfants. 

28 avril 2016

Handicap : ma question à Ségolène Neuville

Madame la Ministre,

Un mot pour commencer sur les résultats d’une enquête sur le respect de la loi par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), menée par 4 associations regroupant des familles concernées par le handicap.

Parce que certains chiffres avancés par l’enquête sont pour le moins inquiétants, notamment sur les délais de traitement des dossiers déposés par les personnes handicapées ou par leur représentant légal.

1°) Ainsi, 51% des personnes ayant répondu à l’enquête ont indiqué que leur MDPH ne respecte jamais ou très rarement le délai de réponse de 4 mois qui lui est imparti pour statuer sur une demande (Article R241-33 du Code de l’Action sociale et des familles).

2°) Également, 70% des personnes interrogées ont déclaré que leur MDPH ne transmet jamais le Plan Personnalisé de Compensation (PPC) 15 jours avant la commission d’évaluation (article R146-29 du Code de l’Action sociale et des familles).

C’est le cas de 19 MDPH dont celle du Morbihan qui me concerne particulièrement. Vous connaissez les conséquences qu’ont la non-transmission du PPC pour les usagers mais également pour le bon fonctionnement des MDPH.

3°) Enfin, 71% des répondants ont indiqué que leur MDPH ne motivait pas ses décisions ce qui est pourtant obligatoire : Article L241-6 du Code de l’Action sociale et des familles.

Comment une famille peut-elle être en mesure de comprendre une décision si celle-ci n’est pas motivée ? Comment peut-elle décider ensuite de former ou non un recours contre cette décision ?

Comment donc Madame la Ministre s’assurer que les MDPH respectent à la fois les délais et plus globalement leurs obligations légales?

 

 

Et puis Madame la ministre, je voudrais aborder une question importante : celle de la Dyspraxie.

Et je souhaite notamment connaitre les garanties données par le Gouvernement sur le maintien de la Dyspraxie dans le champ de compétences de la MDPH lorsque les familles la sollicitent et ce, quelque soit le taux d’incapacité.

En effet, de nombreuses associations de parents m’ont contacté – et je me fais leur relais – afin de connaître les améliorations prévues d’ici la fin de la législature pour les élèves dyspraxiques concernant :

– l’actualisation du guide-barème afin qu’il intègre de nouvelles formes de handicap jusqu’ici non reconnues.

– la proposition faite aux parents de la mise en œuvre du Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP), qui a pour effet de sortir les personnes souffrant de ce handicap du champ de la MDPH et donc les empêchent d’accéder aux droits garantis par la loi du 11 février 2005.

– l’accès difficile des familles au diagnostic du handicap, tant financier qu’en termes de délais

Compte-tenu de l’absence de réponse de Madame la Ministre, à ma question sur la Dyspraxie, je la poserai à nouveau sous la forme d’une question écrite.

28 avril 2016

Commentaire du Comité Autisme du 21 avril 2016

Publié sur le site d'Autisme France

Commentaire Autisme France du Comité Autisme du 21 avril 2016

tiret VIVRE FM

Lire le pdf

 
27 avril 2016

Le Makaton, langage adapté aux autistes, est enseigné dans une maternelle de Meaux

Une expérience originale est menée depuis la rentrée de septembre dans une école maternelle de quartier sensible, à Meaux. Des écoliers de grande section apprennent le makaton, le langage des signes adapté aux enfants autistes. Une façon de calmer les plus agités et désinhiber les introvertis.


Le Makaton, langage adapté aux autistes, est... par leparisien

27 avril 2016

Vidéo Autisme : La France est-elle à la traîne dans le diagnostic et la prise en charge ?

Interview de Monica Zilbovicius, psychiatre et directrice de recherche à l'INSERM


Autisme: La France est-elle à la traîne dans le... par BFMBUSINESS

Le 2 avril est la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Un Français sur cent est touché par ce trouble du développement, qui s'exprime le plus souvent par des problèmes de communication. Pourtant, la France semble être en retard en matière de dépistage et certaines familles de patients dénoncent une mauvaise prise en charge. Quelle est l'origine du trouble ? Comment le traiter ? Quels sont les éléments de prise en charge ? - Avec : Monica Zilbovicius, psychiatre et directrice de recherche à l'INSERM. - Votre santé m'intéresse, du samedi 2 avril 2016, présenté par Alain Ducardonnet, sur BFM Business.
27 avril 2016

Le pôle autisme Océan indien a été créé sous le parrainage de Josef Schovanec

article publié sur 1ère France TV info Réunion

Par Gilbert HoairPublié le 07/04/2016 | 15:21, mis à jour le 08/04/2016 | 11:19

Lors des journées de l’autisme, les représentants des associations des Seychelles, de l’Ile Maurice et de La Réunion  ont signé la convention créant le Pôle Autisme Océan Indien.

© Delphine Poudroux (Réunion1ere)
© Delphine Poudroux (Réunion1ere)

Ce pôle est ouvert aux autres associations de parents  d’enfants autistes des pays de l’Océan indien qui souhaiterait y participer.
 Le pôle a plusieurs objectifs :

  • Faire reconnaitre l’autisme comme un handicap spécifique dans chaque pays.
  • Quecet handicap bénéficie de moyens budgétaires, humains avec un encadrement de qualité.
  • Faire respecter les droits de ces personnes handicapées.
  • Développer l’entraide entre les associations membres du Pôle Autisme Ocean Indien.


Josef Schovanec

 
Un diagnostic difficile
 
A La Réunion il y aurait 5187 personnes autistes, une estimation compte tenu de la population.  Les cas i ne sont pas tous identifiés et  ne bénéficient pas toujours d’un traitement approprié.
Pour dédramatiser l’autisme, l’association réunionnaise a invité Josef Schovanec.
Il est autiste de haut niveau, philosophe et globe-trotter.
A 6 ans il ne disait aucun mot, aujourd’hui il parle 7 langues.
 
Il était l’invité de Philippe Dornier mercredi matin 6 avril

27 avril 2016

Un enfant autiste submergé par l'émotion au concert de Coldplay, le groupe lui répond

article publié sur My TF1 NEWS

Edité par
le 26 avril 2016 à 12h30 , mis à jour le 26 avril 2016 à 12h51.

 

Amériques

LA BELLE HISTOIRE DU JOUR - Luis Vasquez et son fils, atteint d'autisme, se sont récemment rendus au concert du groupe préféré du jeune garçon, Coldplay. Quelques jours après, le père de famille a posté une vidéo sur Youtube montrant la réaction très émue de son fils. Une séquence déjà vue plusieurs millions de fois, notamment par les membres du groupe...

La vidéo a déjà été vue plus de deux millions de fois en six jours. Samedi 16 avril, Luis Vasquez et son fils, atteint d'autisme, se rendent au concert de Coldpay à Mexico City. Il s'agit du groupe préféré du jeune garçon.

Lorsque le groupe commence à jouer sa célèbre chanson "Fix You", la mère de famille commence à filmer avec son téléphone la réaction de son mari et son fils. Sur les images, on peut voir le jeune garçon submergé par l'excitation, sautant et dansant dans les gradins. Il est rapidement rattrapé par l'émotion et ne peut contenir ses larmes. Lorsqu'il remarque la réaction émue de son fils, Luis prend son fils dans ses bras et lui chante la chanson à l'oreille.

"Vous devez voir ça !"

Trois jours plus tard, le père décide de poster la vidéo sur YouTube avec comme seule légende : "Quelque chose que ma femme et moi avons décidé de partager avec le monde entier". Avant de lancer un petit message au groupe britannique : "Vous devez voir ça ! Ca montre tout ! Les gars #coldplay s'il vous plaît vous devez voir ça !".

Et le message a été entendu. Trois jours plus tard, Coldplay partage la vidéo sur son compte Twitter :"Ce genre de choses donne un sens à ce qu'on fait". Il écrit ensuite en espagnol : "Bonjour Luis et ton petit garçon. Love". Un post retweeté plus de 12.000 fois.

This kind of thing makes it all worthwhile https://t.co/dy8Vm9naxh; Hola Luis y tu hijo hermoso! love cgwj&p


Une vidéo qui n'a pas non plus manqué de faire réagir la Toile, et notamment les internautes eux-mêmes atteints d'autisme. Dans des tweets relayés par le Dailymail, quelqu'un écrit : "Je dirai toujours à moi-même et aux autres personnes atteintes d'autisme : vous n'êtes pas autiste, vous êtes toujours vous-mêmes. Voyez les choses du bon côté. Je peux faire tellement de choses malgré mon handicap".

27 avril 2016

Qu'est-ce que l'autisme ?

article publié sur le site du CRAIF (Centre de Ressources Autisme Ile-de-France)

Définition
 

L’autisme est un trouble développemental débutant avant l’âge de 3 ans. Il touche simultanément :
- Les interactions sociales
- La communication, à la fois verbale et non verbale
- Le comportement avec des gestes répétitifs, stéréotypés, des rituels, des intérêts restreints

D’autres troubles existent dans les domaines de la cognition, de la motricité, de la sensorialité, des capacités adaptatives, mais ils ne sont pas retenus dans les critères diagnostiques.
Dans les classifications internationales actuelles, l’autisme fait partie d’un groupe plus large de troubles appelés Troubles Envahissants du Développement (TED). Le terme « Envahissants » employé ici signifie que plusieurs secteurs du développement sont touchés (interactions sociales, langage, comportements…). L’hétérogénéité des Troubles Envahissants du Développement est déterminée par la sévérité des symptômes, leur âge d’apparition et leur mode d’évolution, les troubles associés, l’existence ou non d’un retard mental…
L’autisme est la forme la plus typique et la plus complète de TED.

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Historique


L’autisme est un trouble dont la description est relativement récente. En effet, ce n’est qu’en 1943 que le psychiatre américain d’origine autrichienne Leo Kanner décrit sous le nom d’autisme infantile des particularités de comportement de certains enfants : tendance à l’isolement, besoin d’immuabilité et retard de langage.

Dans les années 50-70 les conceptions psychanalytiques ont fortement marqué la psychiatrie française et la compréhension de l’autisme. L’autisme était alors relié aux « psychoses infantiles », terme employé dans les classifications officielles jusqu’en 1980.
Par la suite d’autres courants de recherche théorique ont pris une importance croissante dans l’étude du développement normal et pathologique de l’enfant : biologie, psychologie développementale, sciences cognitives… La compréhension des troubles autistiques a été fortement modifiée par ces contributions, et continue d’être enrichie par les recherches actuelles.
En 1980 le concept de psychose infantile a été abandonné au plan international, en même temps qu’est apparu le terme de Trouble Envahissant du Développement (en 1975 dans la CIM 9) et en 1980 dans le DSM-III.

L’autisme est conçu actuellement comme un trouble neuro-développemental aux origines multifactorielles, notamment génétiques.
Il existe actuellement une controverse pour savoir si l’autisme et les différents types de TED représentent un continuum, ou s’il s’agit d’entités différentes justifiant le terme de « spectre des troubles autistiques » (Autism Spectrum Disorders) qui tend à devenir le plus utilisé.
Il est intéressant de souligner que les premières personnes à avoir reçu le diagnostic d’autisme viennent tout juste d’atteindre le troisième âge.

Description


L’autisme apparaît au cours des 36 premiers mois de la vie. Parfois, des signes sont présents quasiment d’emblée, dès les premiers mois de la vie, parfois les signes apparaissent après une période plus ou mois longue de développement apparemment normal.
L’autisme est réputé durer toute la vie, il interfère avec le développement et les apprentissages de tous ordres.

L’hétérogénéité du développement est caractéristique de l’autisme et des TED, c'est-à-dire que certains domaines de développement vont être très atteints, d’autres beaucoup plus légèrement ou pas du tout. Des compétences cognitives particulières sont également fréquemment retrouvées chez les personnes avec autisme. Les tableaux cliniques présentés par les personnes avec autisme ou TED sont donc très variables.

Les troubles autistiques peuvent être isolés, ou associés à d’autres anomalies, troubles ou maladies.
Il faut noter qu’il n’existe pas de moyen objectif (pas de tests sanguins, radiographiques…) pour faire le diagnostic d’autisme. Les examens complémentaires très importants à réaliser ont pour but de rechercher les fréquents troubles associés.

Dans tous les cas, le diagnostic est clinique, basé sur l’observation du trépied classique :

  • Altération qualitative des interactions sociales
  • Altérations qualitatives de la communication
  • Caractère restreint, répétitif et stéréotypé du comportement, des intérêts et des activités

D’autres signes cliniques moins spécifiques viennent s’ajouter à ce tableau.


Les symptômes caractéristiques de l’autisme et des Troubles Envahissants du Développement

Les troubles décrits ici peuvent être plus ou moins sévères, certains peuvent être présents et d’autres non. Pour poser le diagnostic d’autisme ou de TED, un certain nombre de symptômes doivent être associés.  Différentes classifications ont été mises au point pour permettre ces diagnostics, qui doivent être basés sur des évaluations précises des difficultés de la personne.

Altération des interactions sociales

Les personnes autistes ont une mauvaise appréciation des signaux sociaux ou émotionnels, comme l’intonation de la voix ou les expressions faciales. Elles ont beaucoup de mal à interpréter ce que les autres pensent ou ressentent, elles manquent d’empathie. Les enfants autistes ne savent pas comment jouer de façon interactive avec les autres enfants, ils ont tendance à s’isoler, ne répondent pas à l’appel de leur prénom, fuient le regard.

Altérations qualitatives de la communication


Les troubles du langage sont constants. Un grand nombre d’enfants autistes n’accède pas au langage oral, ou lorsque celui-ci est acquis, souvent avec retard, un grand nombre de difficultés persistent. Pour le langage verbal :

  • Sur le plan expressif : Le langage reste très concret, autour des besoins de la vie quotidienne (nourriture, famille, toilette…). Le « je » n’est pas utilisé. L’intonation est étrange, la voix peu modulée, « haut perchée ».
  • Sur le pan réceptif : on constate un manque de réaction émotionnelle aux sollicitations verbales, des difficultés d’accès à la compréhension du second degré.

Lorsque le langage oral est acquis, une faible synchronisation, un manque de réciprocité dans les échanges conversationnels restent perceptibles et entravent plus ou moins la communication.

Les personnes avec autisme sont également gênées dans leur communication non verbale : elles utilisent peu de gestes sociaux (« au revoir », « bravo »…), peu de gestes interactifs, peu ou pas d’imitation. La communication parlée n’est pas accompagnée de gestes, les mimiques faciales sont peu expressives. Chez les enfants, on constate des anomalies dans le jeu du « faire semblant ».

Caractère restreint, répétitif et stéréotypé du comportement, des intérêts et des activités

Les intérêts des enfants autistes sont restreints, leurs activités ont tendance à être stéréotypées et répétitives. Ils peuvent être fascinés par des objets inhabituels (bouts de ficelle, plumes, miettes…), ou utiliser de façon inhabituelle des objets ou des jouets (faire tourner indéfiniment une roue de petite voiture…). Souvent ils ont besoin de rituels plus ou moins complexes et supportent très mal les changements dans le quotidien. Il existe des stéréotypies : gestes répétitifs comme se balancer ou tourner sur soi-même. Les personnes autistes peuvent également présenter des comportements auto-agressifs et des automutilations.
Tous ces comportements sont plus ou moins envahissants, et peuvent persister ou au contraire s’atténuer. Ils peuvent également être renforcés ou réapparaître à certaines périodes de la vie. Il sera alors important d’essayer de comprendre les facteurs pouvant entraîner ce type d’aggravation.

Autres symptômes

D’autres symptômes sont fréquemment associés à l’autisme

  • Des compétences cognitives particulières : très bonnes capacités visuo-spatiales, mémoire très développée dans certains domaines…
  • Des particularités sensorielles : elles peuvent concerner toutes les modalités sensorielles (ouïe, vision, odorat, toucher, vestibulaire, c'est-à-dire sens de la position dans l’espace), et être caractérisées par une hypo, une hypersensibilité, ou la recherche de stimulations sensorielles souvent inhabituelles (sensibilité à certains sons, odeurs ou textures, coexistant parfois avec une apparente indifférence à d’autres, perception différente de la douleur…)
  • Des troubles de la motricité et de la posture : difficultés de coordination droite-gauche ou haut-bas du corps, raideur et utilisation de la posture pour réguler les émotions, atteinte de la motricité fine…


Les troubles associés à l’autisme

Les anomalies, troubles ou maladies associés à l’autisme sont fréquents, ils doivent être recherchés systématiquement :

  • Le retard mental : Dans une majorité de cas (environ 70%), l’autisme s’accompagne d’un retard mental plus ou moins sévère. Les autres 30% sont appelés « autistes de haut niveau ». Cette répartition est parfois contestée.
  • Les déficits sensoriels, auditifs ou visuels sont beaucoup plus importants que dans la population générale
  • L’épilepsie : environ 1/3 des personnes autistes présentent des manifestations épileptiques plus ou moins graves
  • Des syndromes génétiques


Epidémiologie

La fréquence exacte de l’autisme est encore mal connue précisément, les estimations actuelles se situent de 1,7/1 000 à 4/1 000 pour l’autisme typique et de 3 à 7/1 000 pour l’ensemble des troubles envahissants du développement (soit en France entre 200 000 et 400 000 personnes, tous âges confondus. Source : Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autisme - Fédération française de psychiatrie, 2005)

Une étude internationale de grande envergure parue en 2008 précise ces données en estimant à 2/1000 la fréquence de l’autisme typique et à 6.6 pour 1000 la fréquence des Troubles Envahissants du Développements (soit 380000 personnes en France).[1]

L’autisme touche 4 fois plus de garçons que de filles.

Une forme particulière de trouble envahissant du développement est constituée par le syndrome d’Asperger, qui est proche de l’autisme de haut niveau, mais avec une absence de retard de langage.

Causes de l’autisme


A ce jour, il n’a pas été trouvé de cause unique à l’autisme et il est probable que plusieurs causes différentes peuvent entraîner le développement des signes de l’autisme.

Les recherches actuelles suggèrent fortement qu’il existe des bases neurologiques et génétiques. L’idée selon laquelle l’autisme trouverait son origine dans des troubles de la relation parent-enfant doit être maintenant totalement abandonnée (Autisme Europe. Les personnes atteintes d'autisme : Identification, Compréhension, Intervention).

Le risque d’apparition de l’autisme ne dépend pas du niveau social ou éducatif de la famille ni de l’origine ethnique.

Les recherches sur les causes de l’autisme font appel à des spécialités scientifiques différentes et à des approches variées, sans doute complémentaires. Voici un bref aperçu des principaux courants de recherche :

L’abord neuropsychologique

Il cherche à comprendre le fonctionnement cognitif des personnes autistes. Trois modèles principaux ont été proposés et étudiés :

  • Un déficit des fonctions exécutives [2], c'est-à-dire de l’ensemble des capacités mentales qui permettent à une personne de gérer son comportement, d’initier une action, de la planifier et de l’organiser, d’être flexible face à une tâche.
  • Une « faiblesse de la cohérence centrale » [3] La cohérence centrale est la fonction qui permet de situer une information dans son contexte, d’extraire les informations significatives parmi l’ensemble des informations reçues, et de les hiérarchiser. Les personnes avec autisme privilégieraient le traitement du détail au détriment du tout, elles traiteraient préférentiellement les aspects perceptifs de l’environnement du fait d’une capacité moindre à accéder au sens.
  • Un déficit de la « théorie de l’esprit » [4] Il s’agit de la capacité d’un individu à attribuer des états mentaux à soi-même et à autrui. Cette capacité permet par exemple d’interpréter ou de prédire les comportements d’autrui à partir des désirs, croyances, intentions… que l’on peut prêter à l’autre. Elle permet de se représenter les situations sociales, de mentir, d’anticiper les conséquences de ses actes. Cette difficulté expliquerait les troubles de la socialisation, de la communication et de l’imagination.


L’étude des particularités dans le traitement des perceptions

Selon Laurent Mottron [5], le déficit de base de l’autisme serait un traitement de la perception à un « bas niveau » : les personnes autistes traiteraient préférentiellement les perceptions dans leurs propriétés élémentaires, surtout dans les domaines visuel et auditif. D’autres auteurs proposent un déficit dans le traitement des informations complexes.


Les données neurobiologiques

Ces recherches se basent sur l’étude de la morphologie du cerveau, sur l’étude de son fonctionnement avec les nouvelles techniques d’imagerie, sur des mesures biologiques.
Ces études ont permis de mettre en évidence des différences de morphologie du cerveau des personnes autistes, des différences dans leur cinétique développementale, des anomalies du traitement de l’information révélées par des anomalies dans l’activation des différentes zones et des différents circuits cérébraux, des anomalies biologiques significatives.

Les données génétiques

L’intervention de facteurs génétiques parmi les causes de l’autisme est maintenant reconnue. Il s’agirait d’une transmission multigénique complexe. De nombreux gènes ont été détectés à partir de l’étude des différences entre sujets atteints, sujets apparentés ou sujets sains (« gènes candidats » qui pourraient être impliqués dans l’autisme). Actuellement seules les anomalies sur les gènes q21-35 et le chromosome 17q ont été répliquées de manière significative. Les gènes de la neuroligine, la neurexine SHANK semblent aussi impliqués, affectant la fonction synaptique par dysrégulation de la synthèse protéique.

Les données psychanalytiques

Les particularités perceptives, sensorielles et motrices des personnes autistes entraîneraient des troubles dans la constitution du psychisme, et notamment concernant la constitution de l’image du corps et des « enveloppes corporelles ». Ces difficultés entraîneraient un débordement émotionnel lui-même responsable de difficultés surajoutées dans le développement et l’organisation des perceptions sensorielles et de la cognition.
« Les recherches psychanalytiques actuelles s’appuient sur des éléments de concordance apparus ces dernières années entre les données fournies par les neurosciences, les travaux du courant de la psychologie du développement et les théorisations élaborées à partir de l’observation des bébés notamment, des ressentis des patients et des observations empathiques recueillies dans les traitements ».

Prise en charge de l'autisme


Il n’y a pas à ce jour de traitement capable de guérir l’autisme, et il est très difficile de ne pas se perdre devant la multiplicité des modes de prises en charge proposées pour répondre aux difficultés des personnes autistes. Actuellement, seul un article a montré de manière validée une supériorité d’une modalité de traitement par rapport à une autre dans la prise en charge des personnes autistes [6].

Un accord existe cependant autour des points suivants :

- Il est couramment recommandé que la prise en charge des personnes autistes repose sur trois grands volets dont la part relative est à adapter en fonction des caractéristiques de chaque personne et de son évolution (projet personnalisé). Ces trois volets sont les suivants :

  • Educatif, avec pour objectif l’autonomie du sujet
  • Pédagogique, avec pour objectif les apprentissages
  • Thérapeutique, avec pour objectif la santé mentale et physique du sujet


- L’intérêt d’une prise en charge précoce est reconnu. Il faut cependant savoir qu’une personne autiste peut continuer de progresser toute sa vie, y compris à l’âge adulte.

- La prise en charge doit être suffisamment intensive.

- Elle doit être individualisée, c'est-à-dire adaptée aux particularités de chaque personne et régulièrement réévaluée en fonction de l’évolution.

- Il n’existe donc pas une prise en charge de l’autisme mais des modalités différentes qui peuvent être plus indiquées pour certaines personnes, pour certaines difficultés, ou à certains moments de l’évolution de la personne autiste. Les modèles souples, ouverts, coordonnant plusieurs modalités de prise en charge sont à privilégier. Les règles de bon sens sont également importantes (se méfier des techniques qui excluent les autres ou sont trop onéreuses).

- L’utilisation de médicaments peut-être indiquée. Il faut savoir que les traitements pharmacologiques sont toujours symptomatiques c'est-à-dire qu’ils visent à réduire certains symptômes (comme l’agitation, l’anxiété, des stéréotypies ou rituels envahissants, les troubles du sommeil…), sans traiter la cause de l’autisme. En général ces traitements ne sont pas dénués d’effets secondaires. Chez l’enfant très peu ont reçu l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Par contre, en permettant de soulager un symptôme gênant ou d’apaiser une période de crise, ils peuvent avoir un impact indirect sur les apprentissages, la communication ou la socialisation.

- Il faut toujours porter une grande attention à la  santé physique de la personne autiste, dont les problèmes somatiques peuvent être occultés par la symptomatologie autistique notamment les troubles de la communication et du comportement.

Document à consulter : BAGHDADLI Amaria. Interventions éducatives, pédagogiques et thérapeutiques proposées dans l'autisme. Paris : Ministère de la santé et des Solidarités, DGAS, Juin 2007.

Evolution


L’autisme interfère dans les apprentissages de tous ordres et entraîne un développement très hétérogène. La plupart des symptômes cependant s’améliore avec le temps. Le pronostic dépend notamment de l’existence et de l’importance d’un retard mental associé, de la présence d’une épilepsie, de l’apparition du langage avant 6 ans. Une aggravation pendant la puberté est fréquente, qui peut durer un à deux ans, avec retour à l’état antérieur.

Au total, l’évolution est très variable d’une personne autiste à une autre. Certaines d’entre elles restent très handicapées toute leur vie, n’accèdent pas au langage, alors que d’autres vont arriver à une autonomie personnelle relativement bonne. La très grande majorité des personnes atteintes d’autisme a besoin d’un accompagnement important tout au long de la vie.

[1] Fombonne Eric. Epidemiology of pervasive developmental disorders. Pediatr Res. 2009;65(6):591–8.
[2] Ozonoff S, Pennington BF, Rogers SJ. Executive function deficits in high-functioning autistic individuals: relationship to theory of mind. J Child Psychol Psychiatry. 1991 Nov;32(7):1081-105
[3] Frith U, Happé F. Autism: beyond "theory of mind". Cognition. 1994;50(1-3):115-32
[4] Baron-Cohen S, Leslie AM, Frith U. Does the autistic child have a "theory of mind"? Cognition. 1985 Oct;21(1):37-46
[5] MOTTRON Laurent. L'autisme, une autre intelligence. Sprimont : Editions Mardaga, 2004
[6] Dawson G, Rogers S, Munson J, Smith M, Winter J, Greenson J, Donaldson A, Varley J. Randomized, controlled trial of an intervention for toddlers with autism: the Early Start Denver Model. Pediatrics. 2010 Jan;125(1):e17-23

27 avril 2016

Un bel outil pour les enfants... et même les parents

Olivia
Olivia Nguonly
Publié le 24 avril 2016

Ariane Hébert estime que le premier diagnostic de TDA/H est souvent posé entre 5 et 12 ans.

Lancement du livre « Le TDA/H raconté aux enfants »

TDAH. « Ça va trop vite dans ma tête, je ne suis pas capable de me concentrer ». Ces phrases, la psychologue Ariane Hébert les a entendues souvent de la bouche d'enfants atteints d'un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Afin de donner des outils aux parents pour expliquer ce trouble à leur enfant, Mme Hébert lançait récemment son deuxième livre, Le TDA/H raconté aux enfants.

 

« C'est rare que j'annonce moi-même le diagnostic à l'enfant et souvent, les parents ne savent pas trop quoi leur dire. La documentation disponible reste du côté scientifique, alors pour quelqu'un qui ne connait pas ça, c'est du sport. Là, autant le parent que l'enfant peut consulter le livre dont le langage est adapté aux enfants d'âge scolaire », détaille l'auteure et psychologue.

Ariane Hébert, qui se spécialise en évaluation de la santé mentale auprès des adultes et des enfants, estime que le premier diagnostic de TDA/H est souvent posé entre 5 et 12 ans. Avant ces âges, la maturité du cerveau est loin d'être stabilisée et les outils de détection ne sont pas suffisants.

« Avec les animaux, je voulais trouver un pôle positif pour appuyer le pôle négatif parce que les interactions des enfants atteints d'un TDA/H sont souvent négatives et ainsi, ils perdent de vue qu'ils ont des qualités », explique celle qui a inclus un chat-garou, une tortuette et une sautabeille pour illustrer l'état d'esprit de son petit lecteur.

Des trucs

Tout comme dans son premier livre, TDA/H la boîte à outils, Ariane Hébert, elle-même maman de deux enfants présentant un TDA/H, propose une fois de plus des trucs à la portée des enfants et des parents dans sa nouvelle publication.

Ainsi, Léo, neuf ans, qui a longtemps eu l'impression d'être différent à cause de son impulsivité et ses sautes d'humeur, amène son lecteur à le suivre dans son quotidien illustré, tout en lui proposant des astuces pour modifier ses comportements non-souhaités.

« Il y a moins de préjugés qu'auparavant entourant le TDA/H, mais il y en a encore beaucoup. Les nouveaux parents sont à l'aise d'en parler et plus informés, mais ils sont plus jugés par des personnes plus âgées », observe la spécialiste qui se réjouit toutefois que le fait d'avoir un enfant présentant un TDA/H n'est plus automatiquement synonyme de mauvaise pratique parentale dans l'esprit des gens.

Le TDA/H raconté aux enfants est publié aux Éditions de Mortagne. Il est sorti en librairie le 13 avril.

Organisations: Éditions de Mortagne

26 avril 2016

Des dysfonctionnements trop nombreux dans les centres autisme

21/04/2016 à 18h14 Mis à jour le 21/04/2016 à 18h14
French Health minister Marisol Touraine arrives at the Hotel Matignon prior to take part in the strategic committee for healthcare industries, on April 11, 2016 in Paris.  PATRICK KOVARIK / AFP
 
La ministre de la santé, Marisol Touraine, le 11 avril 2016. - PATRICK KOVARIK / AFP
Selon un rapport remis par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) ce jeudi, les centres autismes connaissent trop de dysfonctionnements pour être pleinement efficaces.
26 avril 2016

TRIBUNE : Il faut sortir des polémiques et des querelles idéologiques

Claude Bursztejn, pédopsychiatre et président de l’Association nationale des centres ressources autisme (Ancra), répond à la question « Comment améliorer la prise en charge des personnes autistes ? ».

Il existe aujourd’hui 26 centres ressources autisme (CRA). Ces structures ont été généralisées sur le territoire à partir de 2005 en étant le plus souvent adossées à des hôpitaux. Elles sont composées d’équipes pluridisciplinaires réunissant des psychiatres, qui sont le plus souvent des pédopsychiatres, mais aussi des psychologues, des orthophonistes, des psychomotriciens, des éducateurs, des travailleurs sociaux… Ces centres ont vocation à accueillir les enfants, les adolescents et les adultes ayant des troubles autistiques ou d’autres troubles envahissants du développement (TED). Leur mission est d’assurer un diagnostic précoce, mais aussi des actions de recherche, de formation, de conseils et d’expertise auprès des familles et des professionnels.

Aujourd’hui, de nombreuses familles se tournent vers ces structures pour la réalisation d’un diagnostic. Et, comme le note le rapport de l’Igas, les délais sont souvent excessifs. C’est un problème dont nous sommes conscients et chaque CRA va devoir s’organiser pour réduire ces délais.

Mais il faut aussi préciser que nos centres n’ont pas vocation à assurer tous les diagnostics en France. La tendance est qu’à l’avenir, ils se concentrent sur les cas les plus complexes et difficiles. Et qu’à moyen terme, les diagnostics les plus simples soient assurés par des équipes de proximité, qui seront formées. Mais tout cela prend du temps, il faut en être conscient. Nous devons aussi avancer pour améliorer la prise en charge des autistes adultes, car il est clair que la France a un retard important dans ce domaine.

Pour le reste, je ne souhaite pas alimenter de polémique avec les associations de familles. Il faut vraiment qu’on puisse sortir de ces querelles idéologiques entre certains parents et certains professionnels. Il est possible que, ici ou là, il existe encore des spécialistes bloqués sur des approches anciennes. Mais j’ai quand même le sentiment que la situation évolue en France. L’Igas prend certes acte du fait que la situation reste conflictuelle mais elle constate aussi que, sur le terrain, en région, les familles et les professionnels arrivent bien souvent à s’entendre et à travailler ensemble.

Aujourd’hui, les approches éducatives et comportementales sont reconnues au niveau international et, en France, par la Haute Autorité de santé (HAS). Nous estimons que ces approches ont leur place, doivent être financées et peuvent être très utiles pour certaines personnes. Et je n’ai pas le sentiment que les CRA freinent leur diffusion. Mais au regard de la diversité de ce que recouvre l’autisme, nous estimons que d’autres approches, notamment développées par la pédopsychiatrie, peuvent être possibles et utiles dans certains cas.

Recueilli par Pierre Bienvault
26 avril 2016

Le guide autisme pour les MDPH

25 avr. 2016
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot
La CNSA vient enfin de publier un guide à destination essentiellement des MDPH concernant l'autisme. En prendre connaissance peut permettre de mieux présenter les demandes. Cela permet de comprendre le raisonnement des équipes pluridisciplinaires des MDPH. Des extraits et remarques, à partir des problèmes rencontrés par l’association ou au sein d'une CDAPH.
Guide MDPH autisme Guide MDPH autisme
Le guide (138 pages) commence par une description du diagnostic et du fonctionnement des personnes avec TSA.

Le diagnostic doit se faire avec la CIM-10

Utile rappel page 10: «Tout diagnostic figurant en classification CFTMEA doit être mentionné en équivalent CIM-10 « 

Ce n'est pas tellement difficile : pour le RIMP (relevé informatisé médical en psychiatrie), les éditeurs de la CFTMEA fournissent un logiciel de conversion automatisé du diagnostic CFTMEA en CIM-10. A la MDPH, cela devrait être pareil : « psychose infantile » dans un certificat médical doit se traduire par « TED »= F84 et doit être introduit dans le système informatique.

P.13 : "C’est parmi les diagnostics de syndrome d’Asperger et de TED non spécifié (TED NOS) du DSM-IV que se trouvent le plus de cas non retenus par les critères DSM-5. "  Pas vraiment pour le Syndrome d'Asperger (SA) : 95% restent en TSA.[à revoir : note et 05.2014)

P.16 : l'explication sur les particularités sensorielles est intéressante. Elle signale bien qu'il ne s'agit pas de déficits, mais que cela peut représenter un handicap, exemples à l'appui.

P.19, il est rappelé que " 1 à 10 % ont un travail à temps complet " . Autant dire que les personnes autistes ont une restriction durable et substantielle pour l'accès à l'emploi en général (condition pour obtenir l'AAH si le taux est inférieur à 80%).

Ne pas attendre – ne pas attendre – ne pas attendre un diagnostic par le CRA !!!!

P.21, point essentiel, rappel p.23, p.47, p. 48 :

« Il n’est pas nécessaire d’attendre l’établissement d’un diagnostic formel (aussi bien nosologique que fonctionnel complet) pour préconiser une orientation vers des interventions personnalisées ou pour proposer et mettre en œuvre des mesures de compensation. Dès que des limitations d’activités sont identifiées et décrites, avec leurs répercussions dans la vie quotidienne de la personne, même si elles ne sont pas encore toutes connues, l’évaluation de la situation individuelle doit être enclenchée pour identifier des besoins et mettre en place des réponses adaptées.

Néanmoins, une suspicion de TSA peut ne pas être suffisante pour envisager la mise en œuvre de toutes les réponses de compensation proposées par les MDPH pour les personnes avec TSA. La démarche diagnostique nécessite ainsi d’être poursuivie et finalisée. « 

P.22 : « le Modified Cheklist for Autism in Toddlers (M-CHAT – Robins, Fein, Barton and Green, 2001) est un court questionnaire qui peut être donné aux parents d’enfants âgés de seize à trente mois et renseigné dans la salle d’attente « 

Version officielle : http://www.asperansa.org/m-chat/

P.26 : « Un diagnostic posé par un médecin libéral, utilisant des outils standardisés recommandés, est valide. Il est souhaitable qu’y soient joints plusieurs bilans fonctionnels. Il n’y a aucune nécessité à exiger une confirmation ou une nouvelle batterie d’examens par le CRA ou toute autre équipe pluridisciplinaire. « 

Il est également noté : « Le rôle des MDPH n’est pas de confirmer ou d’infirmer le diagnostic et les évaluations du fonctionnement. Elles peuvent néanmoins, en cas de diagnostic non conforme à la classification internationale, le « questionner » pour aider la personne et sa famille à s’orienter vers des équipes pluridisciplinaires en capacité de réviser/compléter le diagnostic tout en enclenchant des premières réponses au regard des altérations de fonctions identifiées. « 

En face d'un diagnostic de « psychose infantile », les équipes de MDPH devraient donc signaler à la personne ou à sa famille qu'il est nécessaire de s'adresser à des équipes qualifiées.

Je vois ce conseil essentiel pour le cas particulier des ITEP. Il y a 131 enfants avec un diagnostic de « psychose infantile » dans les ITEP de Bretagne, alors que les ITEP, prévus pour les troubles du comportement, sont officiellement déconseillés pour les TED. 35% des enfants en ITEP sont dans cette situation. Remettre en cause cet état de fait inacceptable aura des conséquences économiques : il y aura résistance au changement. Ce sont en général des enfants dont l'Education Nationale ne veut plus. Mais qui doivent y trouver leur place.

Les habiletés sociales et autres

P.36 : « Parmi les interventions proposées pour aider l’enfant/adolescent à développer ses habiletés sociales, sont recommandées : (...) •les interventions en séances individuelles et/ou en petit groupepermettant d’expérimenter des situations de partage, tour de rôle, attention à l’autre, reconnaissance et prise en compte des émotions, pensées et intentions de l’autre (théorie de l’esprit) afin d’aider l’enfant/adolescent à anticiper, prévoir, comprendre l’autre, généraliser et apprendre. "

P.39 : "Des programmes spécifiques et adaptés (groupes de compétences sociales, ateliers portant sur la vie affective et sociale), animés par des professionnels formés, peuvent également être proposés par les équipes d’interventions aux adolescent(e)s. "« 

Difficulté dans une MDPH : elle exige que les groupes d'habiletés sociales organisés par les associations respectent les règles concernant le regroupement des mineurs. Mais quelles règles ? Il ne s'agit pas d'activités de vacances ou de loisirs, il y a moins de 15 séances de deux heures par an, il n'y a pas plus de 7 personnes ...

P. 37 : « Les activités physiques et sportives, les activités musicales et les activités réalisées avec les animaux ne peuvent être considérées en l’état des connaissances comme thérapeutiques, mais constituent des pratiques pouvant participer à l’épanouissement personnel et social de certains enfants/adolescents avec TSA, selon leurs centres d’intérêt, s’ils bénéficient d’un accompagnement spécifique. »

Interventions recommandées

« La troisième partie présente les interventions personnalisées, globales et coordonnées visant le développement du fonctionnement d’une personne avec TSA et l’acquisition de comportements adaptés. Cette description des interventions est, en quelque sorte, une synthèse des recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées en 2012 par la Haute Autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM). Par ailleurs, l’accompagnement par le job coaching pour l’accès et le maintien dans l’emploi ainsi que la guidance parentale pour un soutien aux parents et aux proches, dans le cadre de la mise en place d’interventions personnalisées par exemple, sont également décrits dans ce chapitre.

P 40 le job coaching.

P41 Guidance parentale, dont :

« favoriser des espaces de parole (individuels ou collectifs) pour les membres de la famille (parents, fratrie, autres membres…) qui en expriment le souhait et le besoin. "  Je note amèrement que c'est ce que faisait le CRA de Bretagne, et qui a été supprimé en janvier 2013 (cf. p.6).

Avec ce chapitre sur la guidance parentale, cela justifie les demandes de financement de formation des parents ou de guidance parentale à domicile. Ce qui est rappelé page 45.

PP 45-46 "Les autres dispositifs (de formation, de répit) susceptibles d’apporter un soutien aux familles font l’objet de la quatrième partie du guide. "

L'appréciation des besoins par la MDPH

p.52 : Vous trouverez la description des éléments qui permettront à l'équipe de la MDPH d'apprécier les besoins. L'entourage peut donner des informations : ce recueil d'informations a été organisé pour le handicap psychique dans certaines MDPH. Cette méthode pourrait aussi être utilisée pour des adultes TED, avec leur accord.

p.56 sont précisés les domaines des besoins. Puis " Cette démarche de mise en évidence des besoins par les équipes des MDPH doit être faite « hors contrainte de l’offre », sans présupposer les réponses possibles. C’est ce qui permettra l’élaboration d’un plan personnalisé de compensation mobilisant les solutions les plus adéquates, non seulement au regard des besoins de la personne, mais également au regard de ses attentes sans se limiter obligatoirement aux demandes explicitement formulées par la personne ou ceux qui l’accompagnent. La démarche d’évaluation n’est pas une finalité en soi : elle n’a de sens que dans l’objectif d’élaborer des réponses personnalisées de compensation du handicap. " La réponse de la MDPH se limite trop souvent aux demandes faites, alors qu'elle pourrait aussi indiquer les solutions qui ne dépendent pas d'elle.

P. 60 à 84, sont déroulées de nombreuses activités. Savoir bien répondre sur ces activités pourra notamment permettre d'accéder à la PCH.

P.99 : "Quand la CDAPH se prononce sur l’attribution de MPA [matériel pédagogique adapté], la description doit porter sur les caractéristiques et les fonctionnalités de l’outil en lien avec les besoins de l’enfant et non sur sa marque ou son modèle précis. " Le poids de l'appareil est souvent un problème : il faut donc faire attention à le préciser dans la demande.

Pour le complément de l'AEEH

Essentiel, p.101 :

« Les compléments de l’AEEH peuvent venir couvrir plus ou moins partiellement le financement de ces interventions. Lorsque les professionnels (éducateurs, psychomotriciens, enseignants…) ou autres tierces personnes interviennent auprès des jeunes, à domicile ou dans d’autres lieux de vie, sans prodiguer de soins médicaux ou paramédicaux, ces interventions doivent être prises en compte pour leur quotité d’ETP en tierce personne et non en frais. Les aspects relatifs aux soins médicaux ou paramédicaux seront pris en compte en frais puisque l’AEEH et les compléments peuvent couvrir plus ou moins complètement des soins non ou mal remboursés par la Sécurité sociale dès lors qu’ils sont en lien avec le handicap (frais de transport, consultation de certains professionnels libéraux non remboursée par la Sécurité sociale : psychologues, ergothérapeutes, psychomotriciens). Il est également possible de contribuer à financer une formation destinée aux parents qui en font la demande pour mieux connaître les TSA, mieux accompagner leur proche afin d’améliorer son bien-être et la qualité de vie familiale. « Distinction difficile entre l'embauche pour "tierce personne" et pour soins.

Sur (p.101) « De ce fait, lorsque le taux d’incapacité est inférieur à 50 %, en application des critères indiqués ci-dessus, l’AEEH ne peut être attribuée ; les frais ou répercussions professionnelles ne peuvent donc pas être pris en compte au titre d’un complément de l’AEEH « Cette phrase me pose un problème. D'abord, en cas de troubles autistiques, j'ai du mal à croire que le taux est inférieur à 50%. D'autre part, il existe une circulaire pour les troubles dys (29 mars 2004), qui permet d'attribuer un taux provisoire de 50% pendant un an pour tenir compte des frais occasionnés par des soins non remboursés.

Page 103, il est fait référence à un arbre de décision élaboré au niveau de la région Languedoc-Roussillon, réunissant le CRA, les MDPH et

actes colloque CNSA - CRA - MDPH actes colloque CNSA - CRA - MDPH
l’ARS, mais il n'est pas reproduit. On peut se référer cependant aux actes du 2ème colloque CNSA - CRA - MDPH, pp. 37-39. Extrait :

"Aujourd’hui, trois types d’équipe sont à disposition des familles. Premièrement, nous retrouvons des intervenants éducatifs qui disposent d’une formation globale sur l’autisme et, à des degrés divers, d’une formation spécialisée en matière d’interventions recommandées. Leur offre s’oriente généralement vers des interventions directes à domicile et leurs tarifs varient, pour les aides médico-psychologiques, de 15 euros à 30-45 euros. Deuxièmement, nous disposons d’une offre de psychologues plus variée que celle des intervenants éducatifs en Languedoc-Roussillon. Certains d’entre eux réalisent à la fois des bilans psychométriques, participent aux équipes éducatives et effectuent une guidance parentale. Leurs tarifs varient de 50 euros pour une visite à domicile à 200-250 euros pour un bilan psychométrique.Troisièmement, notre région compte des intervenants offrant des services généralistes d’aide à la personne. Ces intervenants affirment être spécialisés dans l’autisme, mais il est encore impossible de le vérifier. Aussi, la CNSA mène un projet Handéo pour essayer d’aboutir à une labellisation des services d’aide à la personne en matière d’autisme. Par ailleurs, les parents souhaitent parfois réaliser les interventions eux-mêmes."(09/2014)

Le guide s'appuie à juste titre sur les recommandations de la HAS, mais il ne tient pas compte de la jurisprudence.

PP. 104-105 est analysé l'accès à l'AAH en fonction des capacités d'accès à l'emploi. Les personnes autistes ont très peu accès à l'emploi à temps complet (de 1 à 10%). A mon avis, cela ne tient pas seulement à leur capacité, mais à la disponibilité de la société à leur permettre d'accéder à l'emploi. EDF et ERDF ne trouveraient aucun emploi compatible avec sa qualification à Eric, jeune avec syndrome d'Asperger licencié ? Ce n'est pas une restriction substantielle ? Nous luttons pour que les entreprises acceptent d'accueillir ces candidats : elles apprendront à utiliser leurs compétences particulières. En attendant, elles les rejettent : il ne faudrait pas en plus que les MDPH refusent l'attribution de l'AAH.

L'accès à la prestation de compensation du handicap (PCH)

 

Guide CNSA des éligibilités Guide CNSA des éligibilités
Sur la PCH, à noter p. 106 :

« Pour les situations relevant du champ des TSA, il ne faut pas négliger la prise en compte de la capacité de la personne à faire spontanément l’activité concernée :

si elle n’est jamais initiée sans aide (même s’il ne s’agit que d’une stimulation), la difficulté est absolue ;

si elle peut être spontanément initiée, mais que sa réalisation nécessite une présence humaine (stimulation ou surveillance) afin de finaliser l’activité et d’assurer un résultat satisfaisant, la difficulté est grave. »

L’attribution de la PCH nécessite, dans une liste de 19 activités, une difficulté absolue ou deux difficultés graves.

P. 109 : Charges spécifiques et/ou exceptionnelles « Concernant les interventions globales et coordonnées, cet élément peut permettre de prendre en charge les frais liés à la formation des parents, la supervision ou les interventions si les actes réalisés ne relèvent pas de l’élément aide humaine (actes essentiels, surveillance). "

Pour le taux de handicap, lire les pages 111 à 113.

26 avril 2016

Clip vidéo > Une école pour tous

Ajoutée le 7 avr. 2016

Pour Saint-Etienne, être solidaire doit être plus qu'une tradition, un devoir : la ville a la volonté de changer les regards et de permettre à toutes les personnes handicapées, quels que soient leur âge et leur handicap, de bien vivre au quotidien. Elle souhaite faire en sorte que chacun puisse se déplacer, se loger, se soigner, avoir accès à des loisirs et à une vie sociale. Elle a donc
donc soutenu la création de ce clip vidéo.

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