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"Au bonheur d'Elise"
5 mai 2016

Au Petit-Quevilly, à Seine Innopolis, la start-up Griss embauche et intègre des autistes

Publié le 04/05/2016 á 22H50

Start-up. Griss, jeune pousse installée à la pépinière d’entreprises Seine Innopolis au Petit-Quevilly, a une particularité : ses trois salariés sont ingénieurs et autistes. Une intégration que les deux co-gérants souhaitent développer.

Griss

Griss s’est installée à la pépinière d’entreprises Seine Innopolis en octobre dernier

Adeline Mazier et Simon Beck codirigent l’entreprise Griss (Gestion de ressources informatiques sociale et solidaire) installée depuis octobre 2015 à Seine Innopolis, au Petit-Quevilly. Leur entreprise ressemble à toutes les start-ups, à ceci près que ses trois salariés sont autistes.

Les deux dirigeants se connaissent depuis plusieurs années. Simon Beck travaille depuis une quinzaine d’années «dans le champ de l’autisme. Alors que je travaillais dans l’édition, j’ai rencontré une jeune femme autiste Asperger, cela a été le déclic».

Une lecture du monde différente

Simon Beck a donc repris ses études pour se spécialiser sur l’autisme. Il a notamment travaillé avec l’association Handisup qui s’occupe de l’insertion professionnelle des étudiants handicapés. Adeline Mazier a suivi, depuis l’origine de son parcours, des études en lien avec le handicap. Après une maîtrise en langue des signes, elle s’est intéressée à l’insertion sociale et professionnelle des personnes souffrant d’un handicap. Les deux parcours se sont croisés à Handisup. «Certains autistes ont des appétences et des compétences particulières pour l’informatique», explique Simon Beck. «Pour d’autres, leur intérêt spécifique peut concerner l’histoire, les langues ou l’édition. Ils sont extrêmement rigoureux et persévérants.»

Assez logiquement, Griss a embauché trois personnes autistes, Jérémie Schwartz, Valentin Bion et Nicolas Courtellemont, tous ingénieurs. L’entreprise Griss a trois activités : «le test de logiciels ou Software testing (rapidité, performance, sécurité, codage...), une activité en forte croissance»; le nettoyage et la migration de données informatiques pour les entreprises ; et le conseil auprès des entreprises quand elles souhaitent embaucher des personnes autistes. «Entretien d’embauche, conseils aux entreprises, aménagement du poste de travail et suivi des personnes font partie de notre rôle. Les autistes ont une difficulté de communication sociale, ils ne comprennent pas les sous-entendus et s’intéressent à ce qu’ils voient.» En France, selon Adeline Mazier, «80% des autistes diplômés - Asperger et autistes de haut-niveau - et à la recherche d’un emploi n’en trouveront jamais. C’est un gâchis économique et c’est très difficile pour les familles». Or, selon Simon Beck, l’adaptation du monde du travail aux personnes autistes ne demande pas un effort incommensurable. «Les autistes ont une lecture différente du monde, ils en ont aussi une écriture différente. L’autisme est souvent synonyme de problème dans l’esprit des gens, il faut plutôt le voir comme une solution.» Adeline Mazier et Simon Beck ont choisi le modèle économique de la Scop «pour que les salariés, aujourd’hui en CDI, puissent dans l’avenir s’associer à l’entreprise». À moyen terme, des embauches sont programmées car l’ambition de Griss est de «devenir, à 5 ans, l’entreprise «software testing» reconnue en Normandie».

Patricia Buffet

p.buffet@presse-normande.com

Griss, Seine Innopolis, Petit-Quevilly, contact au 0235764752 ou www.griss.tech

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