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"Au bonheur d'Elise"
30 juin 2016

Samedi 3 décembre 2016 -> Congrès Autisme France - Autisme : il est urgent de sortir de l'ignorance

Information publié sur le site d'Autisme France

Congrès Autisme France 2016

Palais des Congrès de Paris
Amphithéâtre Bleu (800 places)


Samedi 3 décembre 2016

Autisme : il est urgent de sortir de l’ignorance

Faisons confiance aux professionnels bien formés  

Nous restons pour ce congrès dans la notion d'urgence développée pour la campagne du 2 avril, tellement la situation pour les enfants et adultes reste difficile. L'ignorance de ce qu'est l'autisme, encore largement répandue en France, est une des causes du retard de notre pays, si spécifique, hélas.

Aussi voulons-nous partir de la connaissance de la prévalence de l'autisme, du diagnostic précoce, et de problèmes de santé essentiels et pourtant peu connus : la lutte contre l'obésité et l'entretien de la santé par des sports adaptés à l'autisme.

L'ignorance, c'est aussi la méconnaissance des outils et compétences nécessaires à la scolarisation : un GEVASCO adapté et l'existence de vrais intervenants pédagogiques.

Les adultes sont les grands oubliés de tous les plans autisme. Il nous faut apprendre comment mettre en œuvre des logements accompagnés et des sections d'ESAT spécifiques. Le témoignage d'une maman Asperger qui a attendu 60 ans son diagnostic montre l'étendue des retards. 

Au Québec, existe un service d'urgence 24h/24h à domicile et nous devons aussi apprendre comment mieux soutenir les familles. Nous pouvons compter sur Josef Schovanec pour faire la synthèse des remèdes à l'ignorance en matière d'autisme.

 
 
 


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► Paiement par chèque ou virement : Bulletin à télécharger, à nous retourner accompagné de son règlement à :

Autisme France - 1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE-SUR-SIAGNE



Plans d'accès et visuel
  

Amphithéâtre Bleu
Palais des Congrès de Paris
Plan d'accès automobile
au Palais des Congrès de Paris


  Plan d'accès piéton

METRO
Ligne 1, station Porte Maillot - Palais des Congrès
 

RER

RER C, station Neuilly, Sortie Porte Maillot - Palais des Congrès
 

Consulter le plan interactif du réseau francilien de métro et RER.
 

BUS :
Lignes 43, 73, 82, 244, PC 1, PC 2 et PC 3, arrêt Porte Maillot.
Consulter le plan interactif du réseau francilien de bus.

 

Depuis les AEROPORTS FRANCILIENS :
Orly :

Navette Air France (toutes les 20 minutes), jusqu’à l’arrêt Etoile, puis aller à la station de métro Charles de Gaulle-Etoile, prendre la ligne 1, direction La Défense, et descendre à Porte Maillot.
Roissy - Charles de Gaulle :

Navette Air France (toutes les 20 minutes), jusqu’à l’arrêt Porte Maillot.

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30 juin 2016

Discours de Ségolène Neuville - 14ème congrès de l'Association Nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale

 

logo_republique_francaisePublié sur le site du Ministère des Affaires sociales et de la santé

Discours de Ségolène Neuville - 14ème congrès de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale (ANP3SM) « Soins somatiques et douleur en santé mentale »

29 juin 2016 - Ouverture de la session Autisme

Monsieur le Président de l’Association Nationale pour la Promotion des soins somatiques en santé mentale, cher Docteur Saravane,
Mesdames, Messieurs les représentants d’associations de familles et de personnes avec autisme,
Mesdames et Messieurs les professionnels,
Mesdames et Messieurs les parents présents,
Mesdames et Messieurs,

Alors que la prise en charge de la douleur est présentée comme un enjeu majeur de santé et de société, celle de la douleur en santé mentale en particulier, parce que jugée éminemment complexe, a trop longtemps été ignorée.
Lorsque les patients sont des personnes avec des trouble du spectre autistique et qu’elles ne peuvent dire leur douleur avec des mots, la consultation est alors réputée encore plus difficile. Et pourtant, pour ces patients aussi, identifier les pathologies organiques douloureuses, les apaiser, les traiter, est essentiel.

Tout d’abord, et j’ai une pensée toute particulière pour les parents présents dans la salle, les comportements/problèmes liés aux pathologies non traitées entraînent non seulement des hospitalisations vécues de façon terrible par les personnes et par leurs proches, mais aussi des ruptures de parcours lourdes de conséquences. Ces hospitalisations, pourtant, peuvent être évitées.

Ensuite, et les études cliniques et épidémiologiques l’indiquent, ces patients ont une espérance de vie réduite. Les risques de mourir à la suite d’une maladie organique chez les personnes atteintes de troubles du spectre de l’autisme, sont supérieurs à celui de la population générale. Ce n’est pas l’autisme qui les tue, mais bien le défaut de soins.

Pourtant, avec la création du Centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme de l’Etablissement public de santé Barthélémy-Durand, vous avez démontré, Docteur Saravane, qu’il est tout à fait possible de rendre accessible la consultation médicale aux patients autistes dyscommuniquants.
Vous en parlez avec simplicité, en mettant en avant ce que les familles et les personnes autistes elles-mêmes vous ont appris. L’essentiel, dîtes-vous, est de laisser vos patients se familiariser avec l’environnement des locaux où se déroule la consultation et de prendre aussi tout le temps qui leur est nécessaire. Avec vous, une consultation dure en moyenne deux heures !

En respectant ainsi les personnes et leur volonté ; en les soignant sans discrimination, vous faîtes, Docteur, honneur à la profession médicale. Vous participez également, avec les membres de votre équipe, à l’avancée de la connaissance. J’en tiens pour preuve l’intérêt que le centre suscite, m’a-t-on dit, au Québec, réputé en pointe en matière de prise en charge de l’autisme.

Par ailleurs, vous avez su faire bouger les lignes ici, en France, puisque vous êtes parvenu à ce qu’une question sur la douleur chez les patients autistes soit inscrite au programme du concours de l’internat pour les étudiants en médecine.

Les choses avancent, et il faut s’en réjouir. Je n’oublie pas pour autant que le souhait que j’ai déjà formulé devant vous de voir des consultations spécialisées s’implanter dans chaque région, n’est toujours pas réalisé. Vous pouvez compter sur ma ténacité pour faire avancer ce projet.

J’aimerais maintenant vous donner quelques nouvelles des mesures concernant la santé des personnes handicapées inscrites à la feuille de route du Gouvernement.

Je me souviens que je vous avais parlé l’année dernière, lors du colloque annuel l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale, de la diffusion de la charte Romain Jacob que certains d’entre vous ont fortement soutenue. Les efforts collectifs ont porté leurs fruits : toutes les régions auront signé la charte d’ici la fin du mois, à l’exception de la Guadeloupe où elle sera signée en octobre. D’ores et déjà, des chartes spécialisées - notamment pour les urgences, les soins bucco-dentaires et la médecine physique de rééducation - sont en préparation sur le modèle de la charte Romain Jacob.

Concernant la prise en compte du handicap dans le cadre des soins de ville et dans les établissements de santé, des consultations dédiées ont été mises en place. Elles ont fait la preuve de leur intérêt pour les personnes en situation de handicap, c’est la raison pour laquelle les agences régionales de santé ont veillé à conforter les consultations existantes et à identifier celles qu’il convient de créer. Le financement de cette mesure intervient sur la base d’un financement pluriannuel du Fonds d’Intervention Régional (pour 10 millions d’euros).
Le Gouvernement agit par ailleurs pour faire évoluer les pratiques.

C’est la raison pour laquelle la Haute Autorité de Santé travaille à la rédaction d’un guide relatif à l’accueil et la prise en charge des personnes handicapées dans les établissements de santé. Il s’appliquera aux pratiques professionnelles, aux organisations et à la certification.

Par ailleurs, afin de faciliter l’accès aux soins des personnes handicapées en établissements, le recours à la télémédecine et à l’hospitalisation à domicile fait l’objet de réflexions. Une évaluation de la montée en charge de l’hospitalisation à domicile dans les établissements médico-sociaux réalisée par la direction générale de l’offre de soins, la DGOS, et la direction générale de la cohésion sociale, la DGCS, est en cours. Y participent en appui quatre agences régionales de santé. La publication du rapport d’évaluation et de sa feuille de route devrait intervenir rapidement.

J’en viens maintenant à un sujet qui me tient particulièrement à coeur : les moyens de resserrer les liens entre secteurs sanitaire et médico-social autour des bonnes pratiques et de la recherche.

La mise en oeuvre de projets territoriaux de santé mentale, inscrite à l’article 69 de la loi de modernisation de notre système de santé promulguée le 26 janvier dernier, est lancée. Le projet territorial de santé mentale a pour objectif d’améliorer l’accès des personnes concernées à des parcours de santé et de vie de qualité.

En outre, les travaux du Centre de preuves sur le handicap psychique ont abouti à la rédaction d’un rapport. Remis en 2015, il a fait l’objet d’une présentation aux agences régionales de santé en avril dernier.
Quant aux travaux communs à la HAS et à l’ANESM sur les recommandations de bonnes pratiques pour adultes ayant des troubles du spectre de l’autisme, ils sont engagés.

Quelques mots, si vous le voulez bien, sur l’amélioration de l’organisation du parcours de santé des personnes handicapées vieillissantes : les circulaires budgétaires destinées aux agences régionales de santé en ont fait une priorité en 2015 et 2016, sur la base des recommandations de l’ANESM et du rapport de Patrick Gohet. L’analyse des conditions d’accueil, d’accompagnement spécifique et de soins des personnes handicapées vieillissantes est en cours. L’objectif est d’élaborer une stratégie nationale pour les personnes handicapées vieillissantes. De nature globale, elle portera sur les soins, sur les conditions de médicalisation, impliquant de ce fait le personnel paramédical, les formations spécifiques, et aussi la coopération entre le secteur du handicap et la filière géronto/gériatrique.

J’en termine en évoquant les actions et les messages de prévention. Les objectifs de prévention ont été intégrés aux Contrat Pluriannuels d’Objectif et de Moyens, les CPOM, conformément aux dispositions votées dans la loi de modernisation de notre système de santé. C’est à mon sens essentiel car cela permet d’organiser l’offre sur le long terme et de s’assurer de la diffusion des bonnes pratiques.

Enfin, la question de la reprise de la mesure du troisième plan autisme (objet de la fiche n°18) consacrée à la prise en charge de la douleur, dans le quatrième plan annoncé par le Président de la République lors de la Conférence nationale du handicap du 19 mai dernier, m’a été posée.

Ce que je peux vous dire à l’heure actuelle, c’est que ce nouveau plan sera construit avec les personnes autistes et dans le souci constant de tenir compte de l’avancée des connaissances et des bonnes pratiques recommandées par la HAS et de l’ANESM.

D’ores et déjà, deux thèmes ont été retenus : la scolarisation et l’emploi. Ce dernier était absent du troisième plan et réclame d’être approfondi. C’est la raison pour laquelle Josef Schovanec, qui interviendra tout à l’heure, a été chargé d’une mission sur l’insertion professionnelle et la participation sociale des adultes autistes. Il a désormais rejoint mon cabinet.

Pour les autres thèmes qui figuraient dans le troisième plan, ils feront au préalable l’objet d’une évaluation. Les mesures qui n’ont pas été prises seront aussi étudiées, de telle sorte de déterminer les raisons pour lesquelles elles sont restées en suspens. C’est le cas, je le rappelais à l’instant, de la question de la prise en charge de la douleur, son anticipation et son traitement chez les personnes autistes et celles avec des troubles envahissants du développement.

Le bilan du troisième plan viendra nourrir le quatrième. D’autres apports sont les bienvenus : soyez assurés que je regarderai avec le plus grand soin les propositions et réflexions qui me parviendront. Pour conclure, je profite de ma présence aujourd’hui pour vous dire que les contributions de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale à la réflexion me seraient particulièrement précieuses.

Il me reste, pour conclure, à saluer l’engagement de l’ensemble des professionnels qui vont cet après-midi faire part de leur expertise et de leur expérience.

A vous tous, je vous souhaite des débats et des travaux fructueux.

Je vous remercie.

pdf Le discours au format PDF Téléchargement (106.9 ko)

En savoir plus :

Lire le dossier "Autisme : dépasser les préjugés"

13 juin 2016

Handicap France : le système est au bord de l'implosion

Classé dans : Actualités | 1

Des millions de français sont tous les ans touchés dans leur chair à cette période de l’année : les parents d’enfants à besoin spécifiques. En effet, tous les ans à cette période ce sont près de 10% des enfants en âge d’être scolarisés qui relèvent d’un handicap au sens de l’éducation nationale et du ministère de la santé, dont les parents vont commencer un véritable chemin de croix.

Les parents dont les enfants ont besoin d’aménagements spécifiques en raison de leur handicap, d’une aide humaine (AVS), d’une aide financière pour payer des soins indispensables non pris en charge par la sécurité sociale ou d’un ordinateur et des logiciels adaptés, doivent remplir un dossier MDPH.

Ce dossier, particulièrement ardu d’une dizaine de pages doit être complété par une multitude de documents : les bilans médicaux, les documents scolaires, les attestations, les jugements, les frais médicaux, les frais de garde…. C’est ainsi que certains dossiers font presque 200 pages.

Une fois cette démarche accomplie, les MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) ont un délai théorique de 4 mois pour proposer un plan de compensation du handicap pour chaque enfant.

Oui mais voilà, le système est au bord de l’implosion, les MDPH sont totalement débordées par le nombre de dossiers à gérer et les personnels des MDPH sont en souffrance tout comme les familles qui y ont recours.

Les mouvements sociaux se multiplient au sein des MDPH, tout comme le ras le bol de personnels attachés à protéger les plus faibles qui se retrouvent obligés de faire de l’abattage et finalement ne protègent plus grand-chose.

Le manque de personnel ou l’absence de personnels formés sur certains types de handicaps et notamment les handicaps d’origines neurologiques que sont le TSA (trouble du spectre autistique) le TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) ou les troubles DYS (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie) entrainent des retards de traitements innombrables, des pertes de dossiers (volontaires parfois pour gagner du temps) et des téléphones qui sonnent dans le vide parfois pendant des semaines.

Les CDAPH (Commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) sensées prendre toutes les décisions concernant les aides et les prestations à la lumière de l’évaluation menée par l’équipe pluridisciplinaire mise en place au sein des MDPH ne se réunissent pas toujours par manque de temps et ce sont les gestionnaires de dossiers qui seuls prennent les décisions à la lumière des éléments dont ils disposent ce qui entraine des notifications de prises en charge totalement aléatoires d’un dossier à l’autre ou d’un département à l’autre.

Les parents qui sont en principe au cœur des dispositifs mis en place par la loi du 11 février 2005 concernant le plan de compensation du handicap proposé pour leur enfant ne sont finalement que très rarement informés des procédures et leurs choix très peu respectés.

Les procédures judiciaires des parents devant les TCI (Tribunal du contentieux de l’incapacité) ou devant la CNITAAT (Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail) se multiplient face à des orientations parfois totalement dénuées de tout fondement et contre l’avis des parents et des équipes de soignants.

C’est notamment le cas des notifications vers des IME ou des ITEP pour les enfants dont les troubles sont d’origines neurologiques.

Ces orientations continuent à se pratiquer en grand nombre malgré le fait que la Haute Autorité de Santé le déconseille(HAS) dans ses recommandations et que la France soit condamnée très régulièrement en raison du fait qu’elle s’acharne à exclure ou à parquer dans des structures inadaptées des enfants qui n’ont rien à y faire et qui forcement y régressent.

Il faut que cela cesse. C’est évidement la première initiative à prendre pour prévenir les causes de mauvais traitements dans ces institutions comme le recommandait le comité des droits de l’enfant de l’ONU le 4 février dernier.

Oui mais voilà, les IME et les ITEP sont financés, alors que les AVS et les AVSI (Auxiliaire de vie Scolaire) indispensables pour certains enfants mais dont le travail est également bénéfique pour l’ensemble des enfants des classes dans lesquelles ils sont présent, ne le sont pas.

Encore une fois, il est plus que temps que notre pays mette un terme à un système d’exclusion généralisé qui s’auto génère et s’autofinance avec l’argent de la sécurité sociale.
(Ecole, médico-social, Aide Social à l’Enfance)

Des milliards d’euros de soins inadaptés sont dépensés chaque année par la sécurité sociale pour faire fonctionner ces structures inadaptées ; les moyens financiers sont donc là.

En outre les enfants qui passent dans ces structures sont moins de 3% à faire des études supérieures,
on les prédispose à la précarité et au chômage, voir pour certain à une dépendance et une prise en charge à vie.

Pour faire des économies de bout de chandelle on maintient des enfants en situation de handicap et dans le futur, ils resteront à la charge de la société pour un coût de plusieurs millions d’euros.

Pourtant ces futures adultes, s’ils avaient la possibilité de suivre un cursus scolaire normal pourraient dans leur grande majorité être totalement autonomes et indépendants économiquement.

Il est urgent d’agir, l’accueil des enfants présentant un handicap à l’école ne doit plus être abordé par l’état français comme un service que l’on rendrait aux parents en accueillant leurs enfants mais réellement comme un droit de l’enfant à être scolarisé afin qu’il trouve plus tard toute sa place dans notre société.

Charles Millon 

Président de l’Avant-Garde

13 juin 2016

Enfants autistes : bienvenus à l'école -> Carrefour soutient la cause de l'autisme

10/06/2016

 
 
 
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Carrefour est partenaire d’« Enfants autistes : bienvenus à l'école » documentaire de la réalisatrice Sophie Robert, déployé auprès de l'Education Nationale pour encourager les enseignants à accueillir les enfants autistes sur les bancs de l'école. Le projet a été initié avec le parrainage de l’association Autistes Sans Frontières, qui œuvre pour la scolarisation des enfants autistes et dont Carrefour est l’un des soutiens depuis 2014.
Le soutien de Carrefour à la cause de l’autisme s’inscrit dans la continuité des actions déployées sous l’impulsion de sa Mission Handicap créée dès 1999. Des actions à l’impact tangible puisque l’entreprise accueille aujourd’hui plus de 11 000 collaborateurs en situation de handicap, un chiffre en progression de 7,1% sur 2015.

Accueillir un enfant autiste à l’école, « de l’intention à l’action »

Après deux premiers documentaires, « Le Mur » en 2011 et « Quelque chose en plus » en 2014, dédiés à la question de l’autisme, Sophie Robert signe avec le soutien du Ministère de l’Education Nationale et de la direction générale de l'enseignement scolaire et le mécénat de Carrefour, un nouveau film conçu comme un outil pédagogique pour les enseignants et les personnels scolaires.

Le principe : à travers les parcours gagnants en collège et lycée de trois adolescents, des professeurs ainsi que des experts de l’éducation et du handicap répondent aux interrogations de leurs pairs. Réunis en plateau, ils leur font partager leur expérience pour sensibiliser à la démarche d’inclusion à travers la valorisation de ce qui marche. Plusieurs reportages séquencent le documentaire et permettent ainsi de découvrir le parcours scolaire, au collège et au lycée, de trois enfants aux profils d’autisme bien distincts : un enfant verbal pourvu d’une déficience légère, un enfant autiste sans déficience, un enfant autiste de haut niveau.


L’autisme en quelques mots et chiffres
En France, 1 enfant sur 100 est touché par l’autisme. Près de 80% des enfants autistes ne vont pas à l’école tandis que la majorité d’entre eux pourraient apprendre comme les autres grâce à un accompagnement adapté. Chez les adolescents autistes, seuls 11% accèderaient au collège et 1,2% au lycée, selon les chiffres du Ministère de l’Education Nationale. L’autisme est un trouble appelé « trouble envahissant du développement » (TED) qui affecte les fonctions cérébrales. Il apparaît avant l’âge de 3 ans et se manifeste par un isolement, une perturbation des interactions sociales, des troubles du langage et de la communication non verbale, associé à des difficultés d’apprentissage.


Carrefour, entreprise accueillante dans tous les pays sur le terrain du handicap

Carrefour accueille plus de 11 000 collaborateurs en situation de handicap dans le monde dont 4 000 en France où l’entreprise affiche un taux d’emploi de 6,3% en supermarchés et 6,7% en hypermarchés. Partout où Carrefour est implanté, les équipes déploient des actions au service de l’insertion des personnes handicapées. Un panel d’initiatives dont l’impact est effectif puisque la part de salariés en situation de handicap a augmenté de 7,1% durant l’année écoulée.

Parmi celles-ci : depuis 2006, le recrutement en Pologne d’hôtes et hôtesses de caisse sourds ou malentendants, dont 346 accueillis en 2015 ; un travail constant sur l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap en France et la sensibilisation des jeunes mené notamment avec l’association ARPEJEH (Accompagner la Réalisation des Projets d'Etudes de Jeunes Elèves et Etudiants Handicapés) via des ateliers coaching et simulations d’entretien avec 250 jeunes accueillis et formés en 2015 ; ou encore le programme « Duo Day » en Belgique en partenariat avec l'AWIPH (Agence Wallonne pour l‘Intégration des Personnes Handicapées) où les collaborateurs travaillent en duo avec une personne en situation de handicap pendant plusieurs jours.


Par ailleurs, Carrefour porte à ses clients en situation de handicap la même attention et a ainsi développé des services adaptés à chacun. Par exemple, Carrefour Belgique propose un accompagnement aux personnes malvoyantes pour leur permettre de faire leurs courses. Carrefour France accueille et accompagne les associations de dressage de chiens guides pour les familiariser aux lieux publics.

Fort de ces actions, Carrefour assure en 2016 la Présidence du Bureau Directeur du Réseau Handicap de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) dont la Charte Handicap avait été signée en 2015 par son Président-Directeur Général de Carrefour Georges Plassat (Carrefour étant membre fondateur du réseau créé en 2011). Le 29 juin prochain, Carrefour hébergera à ce titre une grande conférence pour encourager d’autres entreprises à rejoindre la dynamique en faveur de l’insertion des personnes handicapées portée par l’instance onusienne.

Plus d'information sur: http://www.enfantsautistesbienvenuealecole.com/
 

Télécharger le communiqué du 10 06 2016 (pdf 286.3 Ko)
11 juin 2016

Je fais le procès de l'ignorance des symptômes de l'autisme

article publié dans place GRE'NET

TROIS QUESTIONS À – Une nouvelle audience s’est tenue le mercredi 8 juin au palais de justice de Grenoble, concernant l’avenir des enfants de Rachel, placés il y a près d’un an au motif que leur mère serait atteinte « d’aliénation parentale ».  Alors que celle-ci cherche à faire reconnaître leur autisme pour retrouver la garde de se enfants, le juge doit maintenant statuer sur ce point et sur une requête de placement chez les grands-parents maternels. Maître Sophie Janois, l’avocate de Rachel, revient sur cette affaire.

 

procès rachel autisme

Rachel et ses enfants dans une vidéo de soutien

RAPPEL DES FAITS – Rencontrant des difficultés avec l’un de ses enfants, Rachel, jeune mère de 29 ans avait pris la décision de se rendre en 2015 dans un centre de diagnostic de l’autisme, sur les conseils de Ghislaine Lubart, présidente de l’Association Envol Isère Autisme.

Face aux troubles du comportement de ses enfants, le juge des enfants avait alors demandé une enquête sociale et judiciaire.

Une pédopsychiatre, chargée d’expertiser tous les membres de la famille, avait conclu que Rachel était victime du syndrome de Münchausen et d’aliénation parentale. Elle serait donc seule responsable de ces troubles.

Le 10 juillet 2015, la justice décidait de retirer à Rachel la garde de ses enfants, les deux garçons les plus jeunes étant placés par l’Aide sociale à l’enfance à la pouponnière du Charmeyran à La Tronche, et l’ainée en famille d’accueil.

De son côté, l’avocate de Rachel, maître Sophie Janois, a fait diagnostiquer le cadet des enfants aux troubles du comportement manifestes. Le Dr Brigitte Assouline du Centre alpin de diagnostic précoce de l’autisme (Cadipa) a alors conclu à l’autisme, plus précisément à un trouble envahissant du développement non spécifié.

Le tribunal n’ayant pas pris en compte cette expertise, la défense a alors fait le choix de faire examiner les trois enfants par le Dr Sandrine Sonié, responsable du Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes. Celle-ci a conclu que les trois enfants avaient des troubles autistiques, ainsi que la mère, autiste Asperger.

 

Salle des pas perdus. © Véronique Magnin - Place Gre'net

Salle des pas perdus. © Véronique Magnin – Place Gre’net

Voilà maintenant près d’un an que la justice reste impassible malgré de nombreux documents scientifiques déposés par Maître Sophie Janois, l’avocate de Rachel, afin de convaincre les juges de son autisme et de celui de ses enfants. « On reproche toujours à Rachel d’avoir provoqué l’autisme de ses enfants. On lui dit qu’ils ne sont pas autistes du tout, et donc qu’ils vont très bien », explique Ghislaine Lubart, présidente de l’association Envol Isère Autisme, qui soutient Rachel dans son combat depuis le début de l’affaire.

Une situation paradoxale, selon elle, le tribunal semblant à mi-chemin entre la négation et la reconnaissance des troubles autistiques chez les enfants. « On reproche à Rachel les rééducations qu’elle avait décidées pour ses enfants [afin de les adapter à leur autisme, ndlr] et elles sont maintenues, donc c’est incompréhensible », déclare Ghislaine Lubart.

Depuis le 8 juin le délibéré est en cours. Le juge devra avoir statué sur le renouvellement du placement ainsi que sur la requête formulée avant le 24 juin, date à laquelle la décision de la justice sera rendue.

 

Maître Sophie Janois à la sortie de l'audience d'appel le 22 janvier 2016. © Véronique Magnin – Place Gre’net

Maître Sophie Janois à la sortie de l’audience d’appel le 22 janvier 2016. © Véronique Magnin – Place Gre’net

Quel ressenti avez-vous à ce stade de l’affaire ?

Me Sophie Janois : Cette affaire est emblématique de ce que peuvent subir les mamans seules ayant des enfants autistes. Cela a permis de faire avancer les choses, pas pour Rachel, mais au niveau national. Il y a une prise de position du défenseur des droits au regard du handicap. On va probablement avoir une annexe au troisième Plan autisme du gouvernement, qui va dans le sens d’une formation des personnels judiciaires et de l’Aide sociale à l’enfance, au regard des troubles autistiques.

Aujourd’hui, on croit encore qu’être autiste c’est se cogner la tête contre les murs, hurler, se balancer d’avant en arrière… Mais c’est beaucoup plus subtil que ça. On a autant de formes d’autisme qu’on a d’autistes. La situation de Rachel a permis de faire avancer cette cause, mais malheureusement, comme Jeanne d’Arc, j’espère qu’elle ne sera pas brûlée au bûcher.

Pour moi c’est significatif de l’ignorance. Je le dis régulièrement, je fais le procès de l’ignorance des symptômes de l’autisme. Aujourd’hui, ils nous disent que les enfants vont bien. Ils relèvent deux, trois petits détails qui sont vraiment propres à l’autisme mais ces petits détails, on accuse la mère d’en être à l’origine, même après un an de séparation. Il faudrait qu’on m’explique comment on provoque ce genre de choses par télépathie.

Le problème c’est que la justice n’écoute pas les scientifiques. Au lieu de ça, ils écoutent une pédopsychiatre qui n’y connaît rien. C’est ça le problème. Lors de cette dernière audience, j’ai déposé 44 pièces qui sont en majorité des éléments scientifiques. J’espère que le juge va en prendre connaissance et qu’on aura un miracle.

L’affaire est de plus en plus relayée par les médias. Les associations s’intéressent beaucoup au cas de Rachel, loin d’être unique en France. Comment réagit le tribunal face à cette médiatisation ?

Tout d’abord, j’ai eu une réflexion du procureur général au moment de l’appel. J’ai aussi reçu un courrier du premier président du tribunal pour avoir envoyé en délibéré la note de la ministre au cours d’une convocation à l’Agence régionale de santé. Selon cette lettre, je faisais pression sur les juges et il m’a été dit que je ne respectais pas la séparation des pouvoirs. Je suppose que c’était une manière de m’intimider, ce qui n’a absolument pas fonctionné.

Cette affaire mérite d’être médiatisée. Cela permet de faire prendre conscience aux gens de ce qui se passe. Si Rachel a pu tenir bon, c’est aussi grâce au soutien qu’elle a pu obtenir de la part des associations, par la médiatisation, le soutien populaire…

 

Message de soutien à destination de Rachel. DR

Message de soutien à destination de Rachel. DR

Si l’ordonnance rendue le 24 juin ne permet pas à Rachel de récupérer la garde de ses enfants, quelles autres voies seront possibles ?

On arrive en audience après un an de placement des enfants, et le juge devait statuer sur le renouvellement du placement et sur une requête faite de placement chez les grands-parents maternels. Il faudra sûrement faire appel et user de toutes les voies de droit avant d’envisager de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme.

J’avais l’intention d’écrire une lettre à François Hollande. Je ne l’ai pas fait en fin de compte car, entre temps, la ministre de la Santé a pris une position très claire via sa secrétaire d’État au handicap, Ségolène Neuville, qui a fait une déclaration de soutien à Rachel lors du congrès d’Autisme France. Elle la soutient ouvertement et publiquement.

Par ailleurs, j’étais aux Nation unies au moment des questions au gouvernement. On a pu discuter avec les rapporteurs. D’une part, dans leurs recommandations à l’État français, ils ont demandé de faire attention aux placements abusifs d’enfants autistes. D’autre part, j’ai eu l’occasion de parler individuellement avec le rapporteur auprès des Nations unies. Ce dernier m’a proposé de faire un recours selon le protocole numéro trois, ratifié très récemment par la France, qui permet de saisir le comité sur des questions individuelles. J’ai donc l’intention de le faire.

Julien Deschamps

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11 juin 2016

La pédopsychiatrie en danger de mort ? 3/3

10 juin 2016
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot
La « profession » (Conseil National Professionnel de Psychiatrie ) prétend que la protection sociale est menacée par on ne sait quelles mesures. Les contrôles des hôpitaux de jour par les ARS valent-ils vraiment cette levée de boucliers ?

Protection sociale menacée ?

Je reviens sur la question de la protection sociale menacée.

« certains courants hostiles au système de soins et à la protection sociale se targuent d’avoir droit d e cité dans les cabinets de nos ministères.  (…) Sous prétexte de désaliénisme, des intérêts privés se sont imposés dans des domaines qui relevaient jusqu’ici du service public et de l’université. Des organismes en conflit d’intérêt remportent des appels d’offres sans concurrence. » 

Des intérêts privés menacent la protection sociale ? Certes, quand les associations critiquent les soins apportés aux personnes autistes dans les hôpitaux de jour, on peut dire qu'elles sont «  hostiles au système de soins «  tel qu'il est actuellement.De là à dire qu'elles sont hostiles à la protection sociale : il y a des baffes qui se perdent.

Derrière les « intérêts privés » qui s'imposent «  dans des domaines qui relevaient jusqu’ici du service public et de l’université », que voit- on ? La Générale de Santé , MédiPôle Partenaires, Elsan, Korian, Orpéa, DomusVi etc … ?

Non : rien à voir à ce qu'on connaît dans les cliniques privées ou les maisons de retraite.

Il s'agit seulement du secteur médico-social à but non lucratif, dont les mastodontes sont l'UNAPEI et l'APAJH. Certes, c'est juridiquement du « privé », mais on joue sur les mots pour affoler la gauche (c'est une lettre au Président de la République). Mais c'est souvent aussi du « service public », qui ne peut être réduit au secteur hospitalier public.

 Pour prendre l'exemple de l'UNAPEI (avec ses 3000 établissements), il y a bien longtemps qu'elle s'est imposée – et que les déficients intellectuels ne relèvent pas du « service public [comprenez HP] et de l’université », bien heureusement.

Il faut raison garder par rapport à ces organismes et lobbies qui seraient en train de mettre en péril la protection sociale ! Il y a eu 23 structures expérimentales associatives financées dans le cadre du 2ème plan autisme, dispersées entre diverses associations. Si on cumule avec les établissements de Sesmae-Autisme, du Groupement de Coopération Médico-Social d'Autisme France, (une vingtaine), des autres assos membres d'AF (une quinzaine), d'AFG Autisme, d'Agir et Vivre l'Autisme … est-ce qu'on arrivera à 200 établissements ?

Les attaques contre le secteur associatif sont imprécises, mais vicieuses. Ainsi dans ce texte de Brigitte Chamak

« Le marché privé de l’autisme se développe : une aubaine pour les psychologues comportementalistes qui, par l’intermédiaire des associations, s’assurent une clientèle, mais aussi pour les établissements privés de gestion qui étendent leur influence. Certains parents intègrent les conseils d’administration d’associations pour asseoir leur crédibilité et créer leur propre structure.

D’autres, anciens présidents ou membres d’associations de parents, fondent leur société de gestion d’établissements. Certains même sont à l’origine d’une réclamation collective au niveau de l’Europe pour critiquer le système public français. » 

On pourra y reconnaître André Masin, président de l'AFG Autisme, dont la femme, Evelyne Friedel, en tant que présidente d’Autisme Europe, a mené l'action qui a fait condamner la France. Mais est-ce qu'il ne s'agit pas de l'activité associative classique dans le secteur du handicap, tantôt militante, tantôt gestionnaire de services à but non lucratif ?

Je rejoindrai cependant Brigitte Chamak sur le fait que se développe un marché privé de l'autisme «  pour les psychologues comportementalistes » ou d'autres métiers, comme les éducateurs spécialisés. Elle a montré elle-même pourquoi : ce sont les pédopsychiatres du secteur public qui eux-mêmes recommandent aux familles favorisées d'aller voir ailleurs.

Les associations cherchent désespérément à trouver des psychologues et des éducateurs pour les personnes autistes. Dans de nombreux cas, ce sont les associations ou les parents qui assurent la formation.

Ce marché est cependant si fragile que les services (dans le médico-social comme le sanitaire) accueillant des personnes autistes recrutent dans ce personnel expérimenté et formé par les associations ! Il n'est pas étonnant que les personnes préfèrent un emploi garanti, une convention collective, un contrat à temps plein etc...

On peut espérer que les nouveaux PCPE (pôles de compétence et de prestations externalisés) permettent une consolidation de ce petit secteur - en le « socialisant », si opn peut dire, par l'intermédiaire des établissements médico-sociaux qui en assureront la gestion.

A avis, l'autisme n'est pas vraiment privatisable. Il s'agit d'un handicap permanent et lourd. L''exemple de la privatisation de la santé aux Pays-Bas montre que les risques lourds ne peuvent faire l'objet d’une concurrence. 

Quelques exemples : Limousin, Québec, New Brunswick

On ne peut se satisfaire pour autant de la situation actuelle, avec un secteur sanitaire apparemment décidé à ne pas bouger. On peut prendre l'exemple de la région du Limousin.

 L'ARS du Limousinl a décidé de mettre en œuvre une politique coordonnée de l'autisme. Cette politique a été définie et suivie par un large comité de pilotage

  • Des mesures budgétaires ont permis cette politique : financement par le FIR (fonds d'intervention régional) et prélèvement de seulement 1% du budget des hôpitaux.

  • Les moyens mis en place par le Centre Expert permettent une prise en charge intensive pendant 2 ans de tous les enfants diagnostiqués dans la région, en suivant la méthode de Denver (ESDM)

  • Ce sont aux parents de choisir entre ce centre Expert et la prise en charge en hôpital de jour. Ce n'est pas très difficile d'imaginer ce que tous choisissent.

Le centre expert ne dépend pas du pôle psychiatrie de l'hôpital, mais reste dans le secteur sanitaire.

Au Québec, une structure publique a été mise en place. LE CENTRE DE [ EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE ET EN TROUBLES ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT DE MONTRÉAL (CRDITED de Montréal) est un établissement du réseau de la santé et des services sociaux offrant des services spécialisés d’adaptation et de réadaptation à plus de 4500 personnes qui présentent une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). 

Le secteur hospitalier continue à faire les diagnostics et l’évaluation, le CRDITED faisant la prise en charge (un seul psychiatre dans ses salariés).

Autre exemple : la Province du New Brunswick - Canada

Depuis de nombreuses années, la province de New Brunswick au Canada [800.000 habitants, comme le Limousin ou le Finistère] a décidé d'assurer une prise en charge gratuite de tous les autistes jusqu'à 18 ans.

L'université du New Brunswick assure la formation de tous les intervenants dans tous les milieux de vie. D'où l'intérêt pour les Universités françaises de s'appuyer sur cette expérience, ce qui est la tâche assignée à l'Université de Clermont-Ferrand dans le cadre du 3ème plan.

La prise en charge est intensive si nécessaire, et est variée en fonction des besoins de l'individu. Elle est basée sur l'ABA Autisme.

Le point faible est l'absence de politique publique après 18 ans : en cas d'autisme sévère, il n'y a plus de prise en charge suffisante.

A travers ces quelques exemples, il est possible de voir qu'une politique publique de l'autisme peut être menée, sans que cela mène au développement d'un marché privé – consubstantiel au comportementalisme pour le collectif des 39 !

Mais cela implique des choix politiques. Et ne pas laisser le champ libre au conservatisme de la psychiatrie hospitalière.

Retour en arrière au Québec ?

Nos amis psychiatres disent encore : « Des exemples de Bonnes Pratiques dans des pays étrangers sont avancées comme modèles mais ce sont précisément les mêmes qui aujourd’hui dans ces pays sont critiquées pour leurs effets pervers, après des années d’aveuglement et de dépenses inutiles. «  

L'exemple du Québec étant donné, voilà le résultat d'un forum en février 2016 : 

  1. Assurer la mise en place du rôle de l’intervenant pivot en vue d’améliorer la coordination et la concertation des différents partenaires concernés.

  2. Améliorer l’accès et s’assurer de la qualité de l’application de l’Intervention comportementale intensive (ICI) dans les différents milieux de vie de l’enfant.

  3. Assurer, dans le respect des rôles de chacun, le transfert des connaissances auprès des partenaires privilégiés, notamment les parents et les services de garde à l’enfance, quant aux modes d’intervention à employer.

    « L’état des connaissances permet d’affirmer que c’est lors de la première année de participation à l’ICI que les progrès de l’enfant sont les plus significatifs. Des données expérientielles indiquent que l’ICI génère peu d’effets chez certains enfants. Dans tous ces cas, il existe peu de balises cliniques ou de connaissances scientifiques permettant aux établissements d’offrir d’autres services appropriés et ce, de façon harmonisée pour tout le Québec. « 

Et pour enfoncer le clou, voilà une partie des gracieusetés de Laurent Mottron au sujet de nos psychiatres français, qui s'oppose pourtant aux pratiques de l'intervention comportementale intensive précoce dans son dernier livre  [L’intervention précoce pour enfants autistes - Nouveaux principes pour soutenir une autre intelligence] très intéressant :

« Les visions obsolètes s'effondrent le plus souvent d'elles-mêmes, sous la pression du temps qui passe et de la force d'évidences de visions autres. (…) La France a mis à jour récemment le caractère anachronique et indéfendable du diagnostic et de la prise en charge qui régissait l'autisme sur son territoire. On s'accorde à mettre fin à une période pendant laquelle la France faisait figure de secte sur ces questions à l'égard de la rationalité dominante ailleurs. »

Je voudrais être aussi optimiste que Laurent Mottron. Le cadavre bouge encore !

Et aucune velléité de retourner à la psychanalyse au Québec. Rappelons ce que Laurent Mottron écrivait en 2013 : "Le rapport argumentaire de la HAS et ses recommandations sont dans leur quasi totalité un travail remarquable. Je soutiens sans réserve l'approche éducative, – tous les autistes doivent aller à l'école régulière par défaut, avec accompagnent si nécessaire – comme je soutiens les thérapies cognitivo-comportementales pour les autistes verbaux. Ces dernières n'ont rien à voir avec les interventions comportementales précoces ou ABA, qui s'adressent aux enfants d'âge préscolaire, et que je désapprouve – mais les français mélangent tout dans le domaine, il n'y connaissent rien faute d'y avoir été exposé à cause de la psychanalyse, et ne font aucune nuance entre des techniques qui n'ont à peu près rien à voir entre elles.(...) Alors que pour moi la psychanalyse n'a rien à dire ni à faire avec l'autisme. La psychanalyse est une croyance, une pratique qui doit rester limitée à un rapport entre adultes consentants. On doit la sortir du soin, des enfants en particulier (et pas seulement de l'autisme). Je suis parti au Canada pour fuir cela il y a vingt ans."

Les contrôles des ARS

Dans le dernier dossier sur l'autisme de "L'école des parents" (n°619), où les psychanalystes s'expriment largement, il y a cet échange (p.3ç) :

  • « Catherine Vanier : Mais reconnaissons aussi que certains psychanalystes et psychiatres se sont tiré une balle dans le pied en proposant aux enfants autistes et à leur famille des thérapies complètement inefficaces, ou en leur tenant des propos insensés !
  • Bruno Falissard : C'est pour cette raison que les centres de soins psychiatriques doivent accepter les inspections de l'IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales). Tout le monde a le droit de savoir ce qui se passe au sein de ces structures de soin. »

Je crois que nous touchons là aux raisons de la levée des boucliers des « professionnels » de la pédopsychiatrie : les inspections des services de pédopsychiatrie des hôpitaux par les ARS. Car il n'y a pas de mesures nouvelles dans le 3ème plan autisme (appliqué très partiellement).

Le syndicat des psychiatres hospitaliers s'est furieusement élevé contre. 

Puis, dans un nouveau courrier, il donne carrément des consignes de réponse. Sur le thème : les cliniciens font ce qu’ils veulent. Foin bien sûr des recommandations de la HAS.

Gille Bouquerel, psychiatre en retraite, écrit sur Mediapart à ce sujet : « Et rien sur 90 % des recommandations (…) Sur tant de points cruciaux, pas une question, ce qui invalide toute valeur probante à une telle grille, et expose à des erreurs manifestes d’appréciation à la chaîne.

Je note d'abord qu'il est curieux qu'un psychiatre à la retraite ait connaissance de la grille d’évaluation qui est utilisée par les ARS pour ses inspections du secteur sanitaire. En effet, le Ministère a refusé de les communiquer aux associations et au comité de suivi du plan autisme, pour des raisons de confidentialité et pour éviter que les services inspectés aient connaissance au préalable de cette grille.

Mais, pas de pot, le syndicat des psychiatres l'a diffusée.

On aurait certes aimé que les inspections se basent sur l'instruction ministérielle du 18 décembre 2015 qui porte « sur l’évolution de l’offre des établissements et des services médico-sociaux au travers de la diffusion d’un outil d’appui à l’évolution de l’offre qui s’insère dans la démarche qualité de ces structures, préalable à la délégation des crédits prévus dans le plan pour appuyer cette évolution. "  

Elle concerne les établissements médico-sociaux. Cette grille, qui a utilisé le référentiel Qualité d'Autisme France, fait effectivement le tour des recommandations. Cela aurait été intéressant de l'appliquer. Certains établissements médico-sociaux le font, sans attendre une inspection ou une évaluation externe.

Mais le Ministère est bien prudent. Il limite l'inspection à quelques points significatifs, dont l’application des recommandations rédigées par la Fédération Française de Psychiatrie en 2005 sur le diagnostic des enfants. Trop rapide pour arriver au cerveau des dinosaures ?

Pour l'instant, ils ne risquent pourtant rien, car ses inspections se traduiront seulement par des recommandations pour l'instant.

Mais l'idée de rendre des comptes provoque la colère de nos professionnels : « Nous sommes déterminés à faire progresser la prise en charge de l’autisme, en imposant le retour à la démocratie dans les discussions,y compris en engageant des contentieux là ou cela est nécessaire et en appelant les personnels de santé et les familles à s‘exprimer par tous les moyens autorisés par la loi.« Mazette ! C'est la révolution ?

Ce ne sera pas la première fois que la citadelle de la pédopsychiatrie manifeste sa volonté de rester sans contrôle du public.

Cf la mise en place laborieuse du CRA Pays de Loire.

Cf la volonté de l'ANCRA (association nationale des CRA) de ne pas avoir de représentant des usagers.

Cf la nécessité de la Fédération Française Sésame Autisme de se débarrasser de ses Hôpitaux de Jour (l'Elan retrouvé) du fait du refus des pédopsychiatres de tout contrôle par le Conseil d’Administration.

Mais qu'il est doux de se réfugier dans des envolées lyriques pour défendre le droit de continuer son train train sans tenir compte des besoins de son public : « Honte à vous, ministres, secrétaires d’état, élus de toutes étiquettes qui depuis le début du millénaire vous faites les héraults de l’idéologie du pire, de l’inhumanité et de l’obscurantisme. »(P. Rassat – collectif des 39)

J'ai ainsi assisté à une conférence du responsable du CMPP d'Orly, auréolé par la suite comme victime (et donc preux chevalier) de l'ARS d'Île-de-France, qui ne voulait pas valider dans le compte administratif une dépense de 80 € pour un colloque : « L'autiste et le psychanalyste ». 

Les petits enfants autistes ont tous des troubles du sommeil. « Prescrivez-vous de la mélatonine ? » : « Pas question ».

Ils sont orientés vers un orthophoniste. « C'est bien l'orthophonie précoce ! » : « Non, il faut d'abord que la parole se débloque. »

En allant chercher l'enfant non verbal pour sa séance de psychothérapie, le pédopsychiatrie remarque que la mère est en train d'échanger avec l'enfant, grâce à du matériel visuel. Il s'en étonne. C'est donc par hasard que l'échange avec un parent se réalise ? C'est vrai que le coup des mères froides nous avait été présenté auparavant ...

L'essentiel, pour ce Médecin directeur au CMPP d'Orly, psychiatre et psychanalyste à Corbeil Essonnes, responsable du Réseau Institution Psychanalyse, c'est que cette pratique, c'est « résister au discours capitaliste ».

Je me passe très bien de cet anti-capitalisme là.

11 juin 2016

Projection du nouveau documentaire de Sophie Robert à l'Assemblée Nationale

8 juin 2016

Un succès !

Projection nourveau documentaire Sophie Robert à l'assemblé

10 juin 2016

Mort de Kimbo Slice ... un copain de Lisou

Mort de Kimbo Slice, le « doux géant » qui a popularisé le MMA

LE MONDE | 07.06.2016 à 17h12 • Mis à jour le 07.06.2016 à 18h12 | Par

 


On le connaissait surtout pour son look, crâne rasé et grosse barbe, et ses dents en or. Et pour son charisme, qu’on devinait dans ses premières vidéos, tournées dans les rues de Miami au début des années 2000, jusqu’à ses derniers combats sur les rings de diverses organisations d’arts martiaux mixtes (MMA).

Kimbo Slice, de son vrai nom Kevin Ferguson, un des hommes qui a contribué à la popularité mondiale de cette discipline, est mort à l’âge de 42 ans. Les causes sont inconnues.

Originaire des Bahamas et ayant grandi à Miami, Kimbo Slice est devenu une star virale avant l’explosion des réseaux sociaux, avec ses violentes vidéos de bastons de rue. Mal filmées et mises en ligne sur des sites louches, elles suivaient l’impressionnant Slice dans les rues de Miami, où il défiait d’autres hommes, amateurs ou non.

Certains se voyaient proposer 100 dollars pour accepter de prendre une droite de Kimbo dans le ventre. Ça ne valait jamais le coup.

Ces bagarres de rue, vues des millions de fois en ligne, l’ont mené aux circuits de MMA, une discipline en plein essor à la fin des années 2010. Malgré ses lacunes techniques, il en devint un des athlètes les plus populaires, par son charisme, son humilité, sa gentillesse envers les fans et ses rivaux – une fois en dehors de la cage.

En 2008, il participa au premier combat de MMA retransmis sur une chaîne grand public américaine, devenant automatiquement le visage intimidant de ce sport pour des millions de personnes.

Les hommages ont été unanimes dans le monde du MMA. Scott Coker, PDG de Bellator, deuxième plus grande organisation de MMA, a parlé d’un « des combattants les plus populaires de l’histoire du MMA ».

« Kimbo était une personnalité charismatique et hors du commun qui a transcendé le sport. En dehors de la cage, il était gentil. C’était un doux géant et un homme dévoué à sa famille. »

Malgré cette popularité, Kimbo Slice ne combattra que 7 fois (5 victoires et 2 défaites), alternant avec des essais dans la boxe professionnelle (7 victoires, dont 6 knock-out entre 2011 et 2013). Dans une discipline comme dans l’autre, il n’aura jamais de ceinture de champion, ce qui lui allait très bien. Il ne cherchait pas les titres, content que le sport lui ait permis de payer l’éducation supérieure de ses six enfants.

En 2010, avant son deuxième combat pour l’UFC, il disait à l’agence Associated Press (AP) :

« Les gars qui ont les titres, ils sont incroyables. Je suis juste content de passer de belles journées dans ce milieu être avec eux, faire les combats d’ouverture, simplement contribuer à l’UFC et au sport. C’est vraiment ce que je veux faire. Je ne prévois pas de gagner des titres ou rien du genre. J’essaie d’apprécier chaque combat, l’un après l’autre. »
Luc Vinogradoff
Journaliste au Monde.fr

 

10 juin 2016

Autisme : le niveau inflammatoire pendant la grossesse lié au retard mental

Une étude sur 1001 femmes

Des chercheurs américains ont  trouvé un lien entre l'autisme avec déficience intellectuelle et le système immunitaire de la mère durant la grossesse. Deux familles de molécules sont impliquées.  

Autisme : le niveau inflammatoire pendant la grossesse lié au retard mental
coffeemill/epictura
Publié le 08.06.2016 à 15h28

La déficience intellectuelle chez un enfant autiste serait associée aux dysfonctionnements du système immunitaire chez la mère. Des chercheurs de l'université de Californie ont remarqué que les femmes ayant eu un enfant autiste avec un retard mental avaient beaucoup plus de marqueurs d'inflammations durant leur grossesse. Les résultats ont été publiés dans la revue Molecular Psychiatry.

Un retard mental dû aux cytokines

L'objectif des chercheurs américains a été d'évaluer les biomarqueurs de l'autisme chez les mères durant leur grossesse et comprendre l'origine des différentes formes du syndrome des troubles autistiques. Pour cela, ils ont analysé des échantillons de sang de femmes enceintes entre les années 2000 et 2003. Plus précisément, l'analyse a porté sur 184 mères d'enfants autistes avec déficience intellectuelle, 201 mères ayant eu un enfant autiste sans retard mental, 188 mères qui ont accouché d'un enfant avec déficience intellectuelle seule et 428 mères d'enfants sans souci de santé particulier. Tous les échantillons ont été prélevés au deuxième trimestre de grossesse. 

Les résultats ont montré que les femmes enceintes avec un niveau élevé de cytokines et de chimiokines étaient plus a risque d'avoir un enfant autiste avec déficience intellectuelle. Ces molécules sont utilisées par les cellules du système immunitaire pour communiquer.

Les chercheurs se sont même aperçus que les taux de ces protéines étaient plus élevé chez les femmes ayant eu un enfant autiste avec déficience intellectuelle que chez les mère d'enfants autistes sans retard mental. 

Des taux élevés n'expliquent pas tout

Les auteurs pensent que le dysfonctionnement immunitaire durant la grossesse, qui se caractérise par des taux de cytokines et chimiokines élevés, peut altérer le développement neuronal du fœtus. Mais les scientifiques restent prudents, les taux élevés de ces molécules ne sont pas la seule origine d'un autisme avec déficience intellectuelle. 

Ils ont aussi montré que les profils des mères pouvaient entrer en ligne de compte dans le risque d'avoir un enfant autiste. Durant la grossesse, certaines femmes sont prédisposées génétiquement pour avoir des taux de cytokines élevé. Par ailleurs, certains facteurs environnementaux, comme l'exposition aux pesticides ou à d'autres perturbateurs endocriniens, peuvent aussi influencer le fonctionnement du système immunitaire des femmes enceintes.

 

10 juin 2016

Rachel, dont les trois enfants ont été placés en foyer, est-elle victime d'une incroyable erreur judiciaire ?

Mis à jour : 07-06-2016 17:18
- Créé : 07-06-2016 16:59

DROITS DE L’ENFANCE - Une jeune maman de 30 ans est séparée depuis plus d’un an de ses trois enfants, après avoir indiqué au corps médical qu’elle les pensait atteints d’autisme. Alors qu’on lui reproche d’avoir inventé ces troubles autistiques, elle se bat aujourd’hui pour récupérer son droit de garde. Une affaire complexe à nouveau examinée par le juge des enfants ce mercredi 8 juin au tribunal de Grenoble.
On reproche à Rachel, maman de 30 ans, d'avoir inventé les troubles autistiques de ses enfants. 

On reproche à Rachel, maman de 30 ans, d'avoir inventé les troubles autistiques de ses enfants. 

Photo d'illustration / Sipa Press

 

10 juin 2016

L'intervention précoce pour enfants autistes - Nouveaux principes pour soutenir une autre intelligence

article publié dans SCIENCE & Pseudo-sciences

Laurent Mottron. Mardaga, Coll. Émotion, intervention, santé, 2016, 250 pages, 35 €

Recension par Christine Philip

Comme l’indique son auteur, ce livre ne contient pas de nouvelles données scientifiques d’intervention, il se présente plutôt comme « une refondation des postulats, cibles et principes techniques de l’intervention comportementale intensive précoce (ICIP) » (p.11). Il constitue une sérieuse remise en question de cette intervention pratiquée aux États-Unis, au Québec et plus récemment en France. Le Royaume-Uni est le seul pays à avoir résisté à cette pratique avec ce qu’elle implique. Quant à la France, elle occupe une place particulière dans la mesure où, selon l’auteur, elle a maintenu beaucoup plus longtemps que les autres pays une interprétation psychanalytique de l’autisme dont elle peine encore à se défaire aujourd’hui. Du coup, elle se trouve aujourd’hui dans une posture de « guerrier », avec une vision binaire entre psychanalyse et sciences comportementales, en considérant que si l’on n’est pas d’un côté, on est nécessairement de l’autre ! Laurent Mottron, quant à lui, refuse cette vision binaire et n’hésite pas à remettre en cause certaines pratiques comportementales, sans pour autant adhérer à la psychanalyse dont il affirme à plusieurs reprises qu’elle est inadéquate.

L’ouvrage se déploie en six chapitres : en premier lieu, il est question de repenser l’autisme et son fonctionnement particulier, avant de s’attarder sur les résultats de l’intervention comportementale précoce dont il est montré qu’ils sont loin d’être scientifiquement prouvés, comme on l’entend souvent affirmé, notamment en France. Nous avons ensuite une présentation d’une autre approche pour les enfants autistes d’âge préscolaire, basée sur le principe de nourrir « une autre intelligence », titre de l’ouvrage précédent de l’auteur1. Dans les deux derniers chapitres, un message est adressé d’abord aux parents qui viennent d’avoir le diagnostic d’autisme, puis aux politiques chargés de mettre en œuvres les pratiques sociales. Dans cette note, nous souhaitons mettre l’accent sur les apports nouveaux de cet ouvrage, à savoir : tout d’abord une nouvelle présentation des autistes non verbaux, considérés non comme des êtres déficients et asociaux, mais au contraire comme doués d’une intelligence particulière et d’une sensibilité sociale inaperçue par les non-autistes. Puis une nouvelle intervention est proposée, susceptible de se substituer à l’ICIP. Et comme dans son ouvrage précédent, Laurent Mottron défend une autre vision de l’autisme, non seulement comme une série de déficits qu’il faut compenser, mais comme des forces à exploiter dans un processus éducatif, et si possible parmi les autres dès le début du parcours de vie.

L’auteur se propose de « refonder notre compréhension de l’autisme à l’âge pré-scolaire » (Chap. 1). Ce qui interpelle notamment dans son approche, c’est ce qui est appelé « la refondation de la socialisation autistique » (p.36-43). La conception de l’autisme comme déficit social est toujours bien présente dans le monde médical. Il est encore très fréquent d’entendre définir l’autisme comme un trouble de la communication. Quant à l’intervention précoce proposée, elle est souvent basée sur une sorte de réparation de ce déficit social qui a pourtant servi de repère pour le diagnostic, comme si l’on voulait supprimer ces signes autistiques en rapprochant l’autiste de la norme. Ce qu’il appelle « la cible sociale de l’ICIP » consiste en effet à entraîner l’enfant aux compétences sociales des autres enfants du même âge chronologique, par exemple, lui apprendre à regarder dans les yeux ou à communiquer en pointant du doigt. Selon l’auteur, faire une telle proposition revient à ne pas tenir compte du fonctionnement particulier de ces enfants, en essayant de les rapprocher du fonctionnement des enfants neurotypiques. Or ces enfants autistes non verbaux, dans le bas du spectre de l’autisme, contrairement à ce que l’on pense, ne sont pas dépourvus de compétences sociales. Le problème est qu’ils expriment leur socialité autrement, d’une façon qui n’est pas repérée, non seulement par l’entourage, mais aussi par les professionnels spécialistes de l’autisme. À ce sujet, Laurent Mottron signale une éclosion d’études scientifiques récentes sur les aspects de la socialisation des autistes (Birmingham et al, 2015, et Forgeot d’Arc et al en cours de publication). Ainsi, ces enfants autistes non verbaux, contrairement à ce que l’on croit, n’ont pas peur des autres et ne cherchent pas à les éviter. Il leur arrive même de faire des demandes à leur façon, en prenant la main de leur interlocuteur, mais ils envoient moins de signaux sociaux aux autres. Quant à leur intelligence, l’auteur fait comprendre que pendant cette période pré-scolaire, elle n’est accessible que par la voie non-verbale et se caractérise par un sur-fonctionnement perceptif, non pris en compte par les non-autistes. Ce sur-fonctionnement consiste en une capacité à discriminer certains aspects comme le mouvement, la luminosité, la hauteur sonore, etc. Dans ce domaine, des études montrent que les capacités des enfants autistes sont supérieures aux capacités d’enfants non autistes du même âge. Et une distinction intéressante est faite entre deux catégories d’autisme : l’autisme prototypique et l’autisme syndromique. Alors que le premier n’est pas associé à une déficience intellectuelle et se caractérise par un sur-fonctionnement perceptif, et se trouve très proche de la description initiale de Kanner, le second (syndromique) est associé à la présence d’une déficience intellectuelle et, comme l’affirme Mottron, une littérature abondante montre que les comportements problématiques sont associés à cette déficience. Suite à cette distinction, il faut préciser que cet ouvrage ne concerne pas les autistes syndromiques, mais seulement les prototypiques, c’est à dire « les enfants ressemblant le plus à la description initiale de Kanner, avec un tableau très marqué en début de vie, mutiques, mais sans déficience intellectuelle » (p.52-63).

Par rapport à l’intervention précoce à proposer, la première chose à faire est de regarder cet enfant autiste avant tout comme un enfant, mais en respectant ses particularités. C’est ainsi que les parents devront, aidés par des professionnels, adapter leur façon d’être parent. Mais pour éduquer ces enfants, ils auront à s’appuyer sur les mêmes principes qu’avec les autres enfants. Ainsi les intérêts particuliers de ces enfants, même s’ils ne correspondent pas aux intérêts des enfants typiques, ne doivent pas être considérés comme « des sortes de parasites que l’on devrait supprimer pour révéler le « vrai » enfant caché sous des symptômes » (p. 172). Comme le disent certains adultes autistes, « mon autisme n’est pas dans une valise à côté de moi, dont on pourrait me séparer. Je suis cet autisme » (p. 172). Ainsi pour le développement des apprentissages, il ne faut pas chercher à développer des prérequis pour qu’ils puissent apprendre. Des enfants autistes non verbaux pourront très bien savoir lire avant même de développer leur langage oral, si toutefois ils le développent. Il ne faut donc pas à tout prix vouloir développer leur langage verbal, il faut suivre leur développement atypique et leur intérêt pour les traces écrites et visuelles, alors même qu’ils ne parlent pas. Il faut tenir compte de leur calendrier développemental qui n’est pas le même que celui des enfants typiques. L’objectif de l’intervention précoce ne doit pas être de « rendre l’enfant non-autiste », mais plutôt « de lui donner accès à la culture et aux droits universels des humains selon sa manière propre » (p. 172). Au lieu de vouloir supprimer ses particularités autistiques, comme on le fait dans l’ICIP, il faut au contraire repérer ses intérêts particuliers et s’appuyer sur eux en lui fournissant du matériel adapté, susceptible de l’intéresser, pour lui permettre de développer ses compétences. Mais il importe de ne pas confondre les manifestations atypiques de l’autisme avec « les comportements problématiques qui doivent être traités en urgence par des équipes de crise », sachant que « la gestion de crise peut requérir un milieu spécialisé temporaire en cas d’échec en milieu naturel » (p. 208)…

Bref, ce qu’il convient à tout prix d’éviter c’est ce que l’auteur appelle la « professionnalisation de l’intervention précoce » en train de se développer en France, avec ce qu’il appelle deux exigences contradictoires : la première ségrégative et ultra spécialisée, avec des professionnels ABA qui se substituent aux parents vingt heures par semaine, et la seconde plutôt inclusive, avec des enseignants. Manifestement l’auteur fait le choix d’une inclusion dès le départ dans un milieu non-ségrégué, avec juste un appoint de professionnels spécialisés.

Parmi les neuf principes qui sont proposés pour guider cette nouvelle intervention destinée aux autistes non verbaux, citons en quelques-uns à titre d’exemples. Il s’agit ainsi de détecter l’intelligence de cet enfant non verbal, et même de faire le pari de l’existence de cette intelligence, ce qui correspond au postulat d’éducabilité lancé par Vygostki, car sans un tel pari on ne se lancera pas dans le processus éducatif. Il s’agit aussi de s’appuyer sur les forces et les intérêts restreints de l’enfant en mettant à sa disposition un matériel adapté, sans oublier le rôle de l’exploration spontanée et de l’activité solitaire dans les apprentissages, et de s’adosser à une tutelle latérale où l’adulte fait une activité devant l’enfant, mais sans le solliciter. Quant au dernier principe énoncé, il est un des plus importants : il consiste à « favoriser une socialisation de type autistique  ». Ce principe va à l’encontre de ce qui est proposé dans l’ICIP et en situation d’inclusion scolaire. On doit apprendre aux enfants tout-venants à respecter cette socialisation autistique, car elle les incite à accepter la différence, au lieu, comme on a tendance à le faire, d’entraîner l’enfant autiste à suivre les principes de la socialisation typique…

Dans la nouvelle intervention qu’il propose aux familles, aux chercheurs et aux politiques, Laurent Mottron est bien conscient que l’on n’en est seulement qu’au début et qu’il faudra des études comparatives avec les pratiques de l’ICIP. Il confie dans la préface de son ouvrage qu’il a longuement hésité avant de livrer ses propositions au public dans un ouvrage. Il reconnaît qu’ « il aurait pu être plus sage d’attendre la fin complète du processus, soit d’avoir montré avec des données que ce qui est proposé va plus loin que l’ICIP », mais ajoute : « j’ai, âge oblige, préféré exposer ces considérations à mi-parcours, dans l’espoir que d’autres groupes partent de cette problématique, pour accélérer la transformation de l’intervention précoce en pratique scientifiquement et éthiquement acceptable »(p. 17).

Ce que l’on peut ajouter, c’est que si l’on peut comprendre le souhait de parents et de professionnels de rapprocher l’enfant des normes sociales, on peut aussi admettre l’importance d’être attentif aux particularités autistiques et de les prendre en compte au lieu de se donner d’emblée comme objectifs de les éliminer. Que l’on cherche à faire un effort en ce sens correspond à la logique actuelle de l’inclusion scolaire et sociale, dont il est aujourd’hui beaucoup question dans les discours officiels et dans les textes de loi comme la loi de 2013 sur la Refondation de l’école qui prône « une école inclusive » accueillant toutes les différences… Ce qui caractérise le processus inclusif est bien cet effort qui doit être fait par notre système en vue d’un effort d’adaptation pour répondre aux besoins particuliers des personnes en situation de handicap. Jusqu’à présent nous avons plutôt été dans une perspective d’intégration dans laquelle on s’est plutôt soucié de leur adaptation en milieu ordinaire, ce qui correspond tout à fait à la démarche de l’ICIP. Et l’on est très loin d’avoir porté une attention excessive au fonctionnement et aux besoins particuliers de ce public… Terminons par cette remarque : « Alors que les groupes de parents ont à juste titre défendu que l’intégration scolaire pour l’autisme est un droit humain, dénié par l’hospitalisation de jour dans des cliniques psychogénétiques (d’orientation psychanalytique), ils referment ce qu’ils ont ouvert, en soutenant les techniques intensives pour la période pré-scolaire »(p. 175). Ainsi peut-être est-il temps de développer l’inclusion, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, et de diminuer le poids du médical dans notre pays ?

1 Mottron, L. (2004). L’autisme : une autre intelligence. Diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle. Mardaga

9 juin 2016

Inauguration du SESSAD ACCESS par Ségolène Neuville

information publiée sur la page facebook de Ségolène Neuville

ségolène neuville ceresa

Aux côtés de la Députée et Présidente de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale, Catherine Lemorton, je suis allée à la rencontre des parents et des professionnels du Service d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) « ACCESS » spécialisé dans les Troubles du spectre de l’autisme.

C’est un centre pionnier et d’excellence sur les interventions précoces en autisme grâce notamment à l’engagement de Mme la Professeure Bernadette Rogé.

Compte tenu de la qualité des actons menées au sein du SESSAD « ACCESS », j’ai souhaité soutenir les projets de l’établissement en attribuant 323 000 Euros de financement pérenne au titre de ma réserve ministérielle. Ce financement permettra de faire face aux demandes des parents et d’accompagner plus d’enfants. Je souhaite que des services comme celui-ci soient proposés partout en France.

bernadette rogé et ségolène neuville



Ce chemin vers l’excellence des interventions et de l’accompagnement des enfants et des adultes ayant des troubles du spectre de l’autisme a été pris en compte par le 3ème Plan Autisme 2013-2017. Le Président de la République François Hollande m’a demandé de préparer dans les meilleurs délais un 4ème plan qui sera construit avec et autour des personnes autistes, enfants et adultes, dans le souci constant de travailler tous ensemble en prenant en compte l’avancée des connaissances et les bonnes pratiques.

ségolène neuville ceresa inauguration



Ma priorité est de permettre aux enfants et adultes autistes d’aller à l’école, d’apprendre, de progresser, d’avoir une vie sociale et professionnelle. Pour garantir ces droits, il faut mettre en œuvre les bonnes pratiques, c'est-à-dire des interventions pluridisciplinaires fondées sur les recommandations et les connaissances scientifiques.

Nous agissons par tous les moyens possibles pour faire progresser la qualité des réponses aux attentes et besoins des enfants et des adultes autistes, conformément aux principes de la loi de 2005 et aux engagements internationaux de la France.

Ce sont ces engagements et ces principes que le Président de la République a rappelé lors de la dernière conférence nationale du handicap. Ce sont sur ces principes que nous construirons ensemble un 4ème Plan Autisme.

cérésa autisme éducation

5 juin 2016

Une maman creusoise de trois enfants autistes a été diagnostiquée en même temps que sa fille

Creuse

 01/06/16 - 14h35

 

Musique, dessin : « Quand aime quelque chose, on s’investit à fond ». - séverine perrier

Musique, dessin : « Quand aime quelque chose, on s’investit à fond ». - séverine perrier

Diagnostiquée autiste Asperger à 39 ans, Véronique (*) était le vilain petit canard de la famille. La petite fille qui ne rentrait pas dans le moule. Aujourd’hui maman de trois enfants Asperger, elle s’avoue plutôt sereine. Fière de sa différence.

«Quand j'étais petite, ma grand-mère m'avait lu plusieurs fois Le vilain petit Canard. Et elle me disait : "Tu vois, à la fin, c'est un beau cygne". Je ne sais pas pourquoi je me rappelle de ça. » Mais elle le sait bien. Le vilain petit canard de la famille, c'était elle.

La petite fille toujours seule dans son coin. « Dans son monde » comme disaient ses parents. « Agressive » pour certains instits. Pas comme les autres. Qui connaissait le solfège avant de savoir lire. Qui dévorait Zola, Stendhal et Flaubert dès la 6 e mais ne pouvait pas prendre le bus si la ligne n'était pas directe. Qui n'a eu qu'une seule amie au collège : « Dyslexique, donc différente. Comme moi. Les autres, ils me jetaient dans les cartables ».

Ses parents ont préféré ignorer

Sa différence, il lui a fallu attendre 39 ans pour mettre un nom dessus. Quand sa fille aînée, alors âgée de 10 ans, a été diagnostiquée autiste Asperger.

« Depuis qu'elle était toute petite, je retrouvais plein de choses qui me faisaient penser à moi. Elle en a bavé avec certains enfants. En CM1 et CM2, elle passait tout son temps, seule, avec un bouquin ! À 10 ans, elle avait la logique d'une personne de 18 ans. J'essayais de la protéger tant bien que mal. Moi, mes parents ont préféré ignorer : il fallait que je rentre dans le moule. Tout ce que j'aimais, le dessin, la musique, c'était pour les saltimbanques ! Je n'ai jamais eu les moindres félicitations pour quoi que ce soit. » Pas question donc pour Véronique de reproduire le même schéma avec ses enfants, tous trois autistes Asperger.

« Pour nous, les Aspi,
il faut que tout soit cadré »

« Il y a un an, on a commencé le diagnostic pour mon fils qui a 8 ans. Pour la petite, qui est encore jeune, c'est en suspens pour l'instant : elle a 5 ans et demi, elle sait lire depuis l'année dernière. Avec mes enfants, j'utilise beaucoup mon instinct. Je sors ma boîte à outils. Je leur explique que pour certaines choses, ils doivent s'entraîner à la maison. Ma plus grande, qui a 13 ans maintenant, apprend à son frère et sa sœur. Elle se sent plus forte : elle aussi a les outils. Oui, il y a des choses qu'ils vivent mal, bien sûr. Le comportement des autres enfants. De certains adultes. Mais ils se confient plus facilement à moi qu'à mon mari par exemple : forcément, je les comprends. Pour nous, les Aspi, il faut que tout soit cadré. Dès que ça sort du timing, on est perturbé. Un imprévu pour nous est très dur à gérer. Je ne vous raconte même pas quand on passe des examens, les entretiens pour un boulot. C'est très compliqué. Et c'est ce qui me soucie le plus pour mes enfants. L'autisme Asperger est encore tabou, mal vu. La France est un vieux pays en terme de mentalité, il y a encore un gros manque d'information et je crains que mes enfants aient à affronter la même chose que moi. Mais quand je vois comment ils évoluent, je me dis que j'ai fait un travail énorme. Le médecin qu'on voit m'a dit qu'ils étaient bien dans leurs baskets. »

Et Véronique aussi d'ailleurs. « Oui, je suis hypersensible. Je ne fais pas les choses à moitié. Mais finalement, c'est une vraie richesse. Je sais faire plein de choses, j'ai une bibliothèque dans la tête et j'apprendrai jusqu'à la fin de mes jours. Je suis fière de ce que je suis. » Le vilain petit canard a pu prendre son envol. Sans y laisser trop de plumes.

(*) Le prénom a été modifié.

Séverine Perrier

5 juin 2016

Revoir la Vidéo > Albert Algould : Son combat pour les autistes

Cette vidéo est pour moi un marqueur important ... réalisée en 2010, elle permet de mesurer le chemin parcouru & l'immense chantier en cours. La situation a-t-elle vraiment évoluée ? (jjdupuis)


Albert Algoud - Son combat pour les autistes. par N99

4 juin 2016

Inauguration de la Maison d'Accueil Spécialisée - MAS - L'Oustalet à Saint Alban par Ségolène Neuville

article publié dans La dépêche

Publié le 04/06/2016 à 03:54, Mis à jour le 04/06/2016 à 09:54

Le moment de couper le traditionnel ruban pour l'inauguration

Le moment de couper le traditionnel ruban pour l'inauguration

 

Hier matin, Ségolène Neuville, la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, a inauguré la Maison d'Accueil Spécialisée (MAS) «L'Oustalet» à Saint-Alban, accueillie par Claude Rous, président de l'association Marie-Louise, le maire Raymond Roger-Stramare, le personnel, de nombreux bénévoles de l'association et quelques résidents. Également présents Nathalie Mader, conseillère régionale, Victor Denouvion, conseiller départemental et Christophe Alvès, adjoint au maire de Toulouse chargé du handicap.

C'est presque en voisine (Pyrénées Orientales) que Ségolène Neuville est venue ce qu'elle a précisé mais surtout elle connaît le milieu hospitalier ayant été soignant. Elle a apprécié cette initiative de Marie-Louise car «les personnes en situation de handicap psychique étaient et sont encore hospitalisées, or l'hôpital n'est un lieu de vie pour personne». Parmi les 21 résidents venant de l'hôpital psychiatrique Marchant certains jouent à la pétanque et d'autres du cheval (équithérapie).

«Cette prise en charge humaniste, porteuse de mieux-être, permet à chacune de ces personnes en souffrance psychique d'évoluer en tant qu'être social» a rappelé Claude Rous en accueillant ensuite ses invités au siège de l'association à Gratentour.

Cette innovation, Françoise Imbert, députée, l'a soulignée, elle qui suit depuis 20 ans l'association. «Cette MAS L'Oustalet répond à une attente supplémentaire et particulière» Elle a terminé son propos sur «toutes les valeurs incarnées par Marie-Louise : le respect de l'autre, sa différence, la générosité et la solidarité. Notre société a le devoir d'être ouverte à tous, aux plus fragiles d'entre nous notamment aux personnes en situation de handicap»

Ségolène Neuville a rappelé les projets dans le domaine du handicap : «aucune personne en situation de handicap ne doit rester sans solution, sans réponse adaptée. C'est l'objectif fixé lors de la conférence nationale du handicap qui s'est tenu le 19 mai. Bravo pour le chemin parcouru»

Jean-Louis Le Tallec

4 juin 2016

Les parents d'enfants autistes comparés à des nazis ! Réponse cinglante d'une mère et du dessinateur Parfawl !!!

article publié sur Humour de Malade

nazis psychanalystes

Polémique autour d'un collectif psychiatrie : Les parents d'enfants autistes comparés à des nazis ! La réponse cinglante d'une mère et du dessinateur Patfawl !!!

La guerre fait rage dans le milieu de l'autisme. Après que l'état ait enfin bougé pour faire interdire les méthodes maltraitantes psychanalytiques envers les personnes autistes, un collectif de psychiatres pro-packing ont écrit un article qui compare les parents d'enfants autistes, les membres associatifs et l'état qui soutiennent l'interdiction de ces méthodes aux nazis de la seconde guerre mondiale et les hautes autorités de santé leur "Furher" ... Que vont-ils dire lorsque Patfawl va sortir avec sa co-auteur Maud Lacroix une BD d'humour à charge sur le thème en Novembre ? Pour répondre à cet amassé d'horreurs, quoi de meilleur que la réponse d'un parent d'enfant autiste avec un beau "comic-strip" de Patfawl pour en rire ? C'est ce que nous vous proposons ici : "Monsieur, J'ai lu attentivement votre article en prenant mon café du matin et il m'a fallu une relecture pour me décider à vous faire une réponse. J'ai d'abord pensé à une blague... mais non, vous êtes malheureusement sérieux. Vous prétextez le travail de votre inconscient pour écrire ce texte truffé d'approximations, de mensonges et d'une mauvaise fois sans limite. J'en appelle donc à votre conscience, Monsieur, pour tenter de vous ramener à la raison! Bien que je pense que dans ce cas présent, ce soit peine perdue! Voici donc ma réponse, celle d'une maman d'enfant autiste qui a usé ses petites fesses sur les bancs de la faculté de psychologie. J'utiliserais donc une technique que vous connaissez bien Monsieur, celle de vous renvoyer à vos propres questionnements. De qui avez vous peur? A quel obscurantisme faite vous référence, celui de l'avancée de la science ou le vôtre? En quoi, l'interdiction du packing remet-elle à ce point en cause votre pratique? Cette méthode définit-elle à elle seule l'accompagnement que vous proposez à vos patients? Et enfin, Monsieur, soyons sérieux un instant, la comparaison de l'interdiction du packing et la remise en question de votre travail, avec la montée du totalitarisme ne peut être que le fruit d'un inconscient qui me semble bien perturbé! Il va falloir en convenir... mais vous n'y êtes pas prêts. Et je vais vous expliquer pourquoi. Vous êtes pris dans une pratique que vous ne voulez pas remettre en question. Je le comprends, votre inconscient risquerait de chavirer si tel était le cas...et il est fort à parier que vous vous vous retrouviez à flirter avec cette folie dont vous seul détenez la définition! Je connais les théories qui vous sont chères, celles auxquelles vous vous accrochez pour garder la face. J'ai épuisé mes yeux dessus et j'en suis très fière. C'est cette connaissance qui me permet de vous accuser vous et vos collègues d'obscurantisme. Se servir de l'inconscient, le vôtre et le collectif, pour avancer vos théories est d'une mauvaise fois sans nom. Je suis persuadée que Freud se retourne dans sa tombe en ce moment. Et je suis même certaine qu'il n'aurait pas fait ce que ces dignes successeurs font, nier les évolutions de la science et de la société. Parce que, Monsieur, un bon praticien se reconnaît à sa capacité à évoluer et s'adapter. Vous ne pouvez donc pas en être un, je l'affirme. Je vais, à présent, vous faire la réponse de la maman. Je connais les institutions dans lesquelles vous pensez prendre correctement en charge nos enfants. Puisque votre inconscient vous entraîne dans des chemins tortueux, puis je encore une fois en appeler à votre conscience? Sincèrement, Monsieur, vous êtes persuadés que nos enfants sont accompagné dans le respect de ce qu'ils sont puisque la spécificité de leur fonctionnement y est nié. J'ai croisé, heureusement, de bons professionnels au sein de la sacro-sainte institution psychiatrique. Ceux qui sont capables de remettre en question leur pratique et de s'adapter à l'enfant. Ceux dont vous ne faites pas partie... Ceux qui ne se cachent pas derrière le concept de l'inconscient (que je connais bien et auquel j'adhère d'ailleurs) pour justifier des prises en charge archaïques et projeter sur leurs patients le fruit de leur propre délire. L'ex étudiante et la maman vous salue, vous, vos certitudes dangereuses et votre obscurantisme affligeant. Je salue même cet inconscient délirant qui m'a permis de jeter quelques mots ici. Ma conscience et moi même allons continuer le combat pour vous faire sortir de votre tour de verre. Vous détrôner pour que, dans l'avenir, vous ne puissiez plus approcher les enfants comme le mien. Faire en sorte que vos dogmes théoriques d'un autre temps puissent tomber dans l'oubli et faire parti de l'histoire, comme certain régime totalitaire..."

Le Vendredi 03 Juin 2016 dans sante

4 juin 2016

Handicap mental : SantéBD ne plus redouter le médecin

article publié dans handicap.fr

Résumé : Nouveau dispositif d'information en ligne, SantéBD propose des fiches pédagogiques pour informer les personnes avec un handicap mental et leurs aidants sur le déroulement des consultations médicales. La santé facile à comprendre et en images !

Par , le 03-06-2016

« Je vais passer une IRM ». « Le dentiste me soigne une carie ».  « Je vais avoir un plâtre ». Les thématiques sont variées ! SantéBD, nouveau site d'information sur les consultations médicales à destination des personnes déficientes intellectuelles ou autistes, balaie de nombreuses spécialités, à travers un référencement sous forme de fiches illustrées. En complément des dessins, des explications sont fournies grâce à des petites phrases écrites dans un langage simplifié. Lancée en juin 2016, la plateforme est également destinée aux aidants mais pas que... « Les fiches sont écrites en français facile à lire et à comprendre. Elles peuvent donc s'adresser aux enfants, aux personnes âgées ou étrangères, précise Clémence Coiffard, en charge de la promotion du projet. L'idée est d'agir en faveur de l'accès aux soins pour tous ».

Améliorer la communication entre pros et patients

Combinant un site internet et une application mobile, SantéBD entend faciliter la communication entre les patients et les professionnels de la santé pour améliorer la compréhension des soins, apporter des réponses et calmer les éventuelles appréhensions des futurs patients. Une fiche pourra répondre de manière complète à toute sorte d'interrogation : « Comment vivre avec un plâtre ? Comment se passe une prise de sang ou un rendez-vous pour un scanner ? » SantéBD résulte avant tout d'une démarche collaborative, pilotée par un groupe de travail composé d'une quarantaine de participants (représentants des différents types de handicap, professionnels de santé ou du médico-social...).

Des documents personnalisables

Adaptés aux difficultés de compréhension, ces documents sont gratuitement téléchargeables et personnalisables selon le profil des utilisateurs. « En fonction de leur handicap, de leur sexe ou de leur âge, le contenu des fiches ne sera pas toujours le même », précise Mme Coiffard.  Le public ciblé est donc très large ; il devrait trouver ses réponses en surfant sur cette application inédite. En 2014 déjà, l'Unapei (association de personnes handicapées mentales) publiait deux guides rédigés en facile à lire, qui donnaient aux personnes déficientes intellectuelles des pistes pour prendre soin de leur santé tandis que, quelques mois plus tard, Trisomie 21 France mettait en ligne une nouvelle plateforme d'aide au suivi médical, santétrèsfacile.fr, avec le même objectif (articles en lien ci-dessous). Des outils utiles et éclairants pour tous ceux dont le parcours de soins ressemble souvent à celui du combattant et qui visent l'autonomie, en matière de santé aussi !

© CoActis Santé / SantéBD

4 juin 2016

La société inclusive, posture et imposture


La dernière conférence nationale du handicap, le 19 mai, a été irriguée par l'objectif d'une société inclusive. Sans remettre en cause - bien au contraire - cette visée, l'ancien adjoint de Bertrand Delanoë, lui même handicapé (aveugle), pointe l'écart entre les belles intentions affichées et les dures réalités vécues par des millions de personnes handicapées.

Il y a plus d'un siècle, Jaurès disait : "Quand on ne peut changer les choses, on change les mots !" C'est manifestement le parti pris par l'exécutif sur l'enjeu du handicap.
Pourtant, 2012 avait laissé espérer une évolution d'envergure avec la concrétisation rapide d'une promesse du Président. Pour mémoire, il s'agissait d'accompagner tout projet de loi d'une étude précisant son  impact sur les personnes handicapées.  Les naïfs qui pensent encore que la France n'est ni un grand Vatican, ni une petite URSS ont cru que leur vie allait enfin changer. Le bon sens allait enfin prévaloir dans notre beau pays... Enfin, les quelque dix millions de citoyens confrontés au handicap cesseraient de vivre dans la rupture et l'isolement !
Stop ! Rêver nuit gravement au quotidien. En France, les décideurs pratiquent l'art de l'annonce, mais le verbe se fait rarement chair. Pas étonnant puisque le décideur ne se donne pas les moyens de vérifier l'effectivité de ses décisions. A croire qu' il s'en contre-fiche ! Mais, au fait, pourquoi s'inquiéterait-il ? Les personnes handicapées ont tellement patienté qu'elles patienteront bien encore...
 
Triple peine

Ainsi par exemple, le législateur a voté une loi supprimant les cotisations sociales forfaitaires pour les employés à domicile. Cette décision, parfaitement généreuse dans son principe, a occasionné une charge accrue pour les personnes handicapées employant une auxiliaire de vie. Charge non compensée, bien entendu ! L'étude d'impact devait être incomplète.Ou alors, elle s' est égarée dans les couloirs d'un ministère. 
N' empêche que nombre de personnes handicapées sont pénalisées et meurent de faim dans l'indifférence générale. Comment se déplacer ou faire ses courses sans aide ? Comment sortir pour une promenade ? Ainsi, certains ne quittent plus leur domicile. Triste prison. Et navrante double peine.
Triple peine, dirai-je. Car si un détenu ose se plaindre, il a peut-être une chance d'intégrer un établissement où il sera "soigné" convenablement. Quelle claque pour celui qui se prenait pour un citoyen comme les autres !
Il se croyait acteur du changement, relié au monde et potentiellement productif grâce aux nouvelles technologies ? Il demeure, malgré les déclarations ronflantes, en réalité, un malade objet de la charité annuelle qui ne guérira pas et qui finira peut-être par espérer la mort comme une délivrance. Un oublié...
 
Les autistes restent... en plan

Mais, me direz-vous, les choses avancent. La préparation d'un 4e plan en faveur de l'autisme en témoigne. Hélas, l'expérience nous apprend que les mesures se suivent et que les problèmes demeurent. Dans la pratique, un autiste risque donc surtout de rester... en plan. Il a l'habitude. En effet, en France, les conditions de vie des autistes empirent. Trop souvent, Ils passent leur vie et meurent dans un hôpital psychiatrique. Pendant ce temps, en Israël, certains d'entre eux  dirigent des start-up [lire sa chronique, NDLR] tandis que d'autres, aux Etats-Unis, œuvrent comme chercheurs. 
J'ai eu l'occasion de mener une étude sur leur employabilité. Ce sujet n' intéressait pas les institutions : ni l'Agefiph ni le Fiphfp n'ont participé à son financement. 
 
Discriminations au quotidien

 Force est de constater d' ailleurs que le handicap n'est pas un sujet. Que dire d'un service fiscal qui envoie une lettre dactylographiée à un aveugle en réponse à un mail mentionnant son handicap ?
 Que dire des travaux rendant les gares accessibles... et des trains qui eux, conservent leurs marches alors que la France exporte des rames adaptées au handicap dans le monde entier ?
Ces exemples ne constituent qu'un minuscule échantillon des situations humiliantes et absurdes que vivent des millions de gens en situation de handicap, au pays de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, de la Lettre sur les aveugles et de l'invention du braille.
 
Quatre propositions qui ne coûtent (presque) pas un rond

Mais soyons positifs ! Après tout, j'ai été (le temps d'un organigramme) membre de l'équipe de campagne du président ! Je me dois donc de proposer un crash-test de la société inclusive. Des mesures peu coûteuses qui montreront la bonne foi des dirigeants et souligneront mon ingratitude à leur égard ! En voici quatre :
1/ Répondre systématiquement à un mail par un mail dans l'administration.
2/ Faire évoluer l'étiquetage des produits pour rendre identifiable le code barre. Peut-être arrêterai-je ainsi de me raser avec un insecticide ?
3/ Quitte à faire voter en force la loi travail, s'inspirer du code du travail britannique et intégrer in extenso les quarante premières pages de ce dernier dans le code du travail de notre pays ! Il s'agit de 40 pages décrivant les différentes mesures de lutte contre toutes les discriminations à l'embauche et les sanctions encourues par ceux qui discriminent.
4/ Faire passer le secrétariat d'Etat aux personnes handicapées sous l'autorité directe du Premier ministre pour le déconnecter du secteur médico-social et affirmer sa vocation transversale.
4 juin 2016

L'auteure du Royaume de Tristan nous parle de l'autisme en France

article publié dans le blog de Hop Toys


 auteur-royaume-tristan-3

Publié le 21 avril 2016 / par Amandine / Temps de lecture estimé 5 min.

Partie 3 : L’auteure du Royaume de Tristan nous parle de l’autisme en France

Chez Hop’Toys nous avons récemment lu le livre d’Anne-Sophie Ferry, Le Royaume de Tristan. Nous l’avons lu avec beaucoup de compréhension et d’empathie. Suite à cette lecture, nous avons souhaité partir à sa rencontre afin d’en savoir plus sur son histoire mais aussi les méthodes comportementalistes pour sensibiliser mais aussi apporter des réponses à notre communauté.

Pour approfondir un maximum ces sujets intéressants nous avons décidé de couper l’interview en 3 parties distinctes qui correspondront à 3 articles sur notre blog. Voici la dernière partie !

Avant de débuter cet article nous souhaitons remercier Anne-Sophie Ferry qui a pris le temps de répondre à toutes nos questions de la manière la plus complète possible. :) Encore Merci !

Qu’en est-il aujourd’hui en France concernant l’autisme ? Il y a-t-il des évolutions ? Les méthodes comportementales sont-elles reconnues ?

Il existe une dichotomie absurde unique dans notre pays.

Pour résumer car le chantier est très, très vaste, la Haute Autorité de Santé proscrit la psychanalyse comme traitement de l’autisme, et préconise les approches comportementales. C’est donc plus que reconnu, d’ailleurs  l’ONU a épinglé 5 fois la France à ce sujet. C’est ici qu’apparaît le paradoxe: la France croule sous les plaintes du conseil européen, se ridiculise au niveau mondial, mais si vous entrez dans un hôpital de jour et posez la question au chef de service: personne n’est au courant, tout va bien, l’autisme en France c’est super…

J’ai reçu un grand nombre de messages après la sortie du livre, de professionnels « de terrain » – éducateurs, psychologues,  infirmiers, AVS, etc ….ils se battent pour recevoir ces formations, afin de faire mieux vivre les enfants en instituts, afin d’avoir les techniques pour leur transmettre des apprentissages. Mais une hiérarchie et des collègues réfractaires préfèrent travailler « à l’ancienne mode », ce qui paralyse toute évolution possible des prises en charges. Il y aurait tant à dire sur ce propos, que  je recommande la lecture du livre, « AUTIME: LA GRANDE ENQUETE », de Florent Chapel, où tout est expliqué.

Heureusement, il y a une évolution  » parallèle » avec beaucoup d’instituts aux « normes » qui ouvrent et qu’on appelle  « expérimentaux » alors que ces pratiques existent depuis 50 ans dans le monde (!) , mais il n’y a pas assez de place : des centaines de milliers d’enfants attendent encore, ballottés entre des diagnostics contradictoires et des prises en charges sans effet. A part ces exceptions, on ne constate aucune formation correcte ni pratiques adaptées dans les instituts  » traditionnels » du secteur public. Hélas, au lieu d’y avoir une cohérence interprofessionnelle et dans toute la France, des familles se perdent dans le labyrinthe : le secteur public avec le clan psychanalytique et pluridisciplinaire qui tentent timidement quelques approches de tous bords- sans résultats probants – et le comportemental, non remboursé, donc parfois inaccessible.

Quels conseils donneriez-vous aux parents d’enfants porteurs de troubles autistiques ?

D’abord je leur conseillerais de se rapprocher très rapidement des CRA ( centres ressource autisme ), car c’est ici qu’ils auront accès aux protocoles aux normes pour les diagnostics corrects. C’est là qu’ils seront conseillés:  par exemple c’est le CRA de Bordeaux qui m’a conseillé les approches comportementales. Ensuite, je conseille qu’ils prennent contact avec une association Autisme de leur région, normalement ils seront guidés. Il pourront être aidés pour effectuer des démarches auprès de la MDPH afin d’ avoir des financements, puisque l’ABA n’est toujours pas remboursé. Et s’ils le peuvent, s’ils sont dans une région qui le permet, s’entourer de professionnels qualifiés.

Je leur conseille ensuite de suivre des formations ABA ( idéalement à Lille 3, mais sinon auprès de professionnels certifiés ) comme je le disais précédemment, afin de comprendre mieux leur enfant et sa prise en charge.

Par contre, je ne conseille à personne de faire comme moi: être seule thérapeute est juste un pis aller. De plus, l’enfant ne généralise pas ce qu’il a appris, mais bien sûr si on n’a aucun financement pour les prises en charges en libéral, on n’a pas le choix, c’est mieux que rien.

En priorité, je donnerai le meilleur conseil que l’on nous a transmis à Lille 3: toujours croire dans les capacités de l’enfant aussi handicapé soit il. Avec un très bon travail, on découvre souvent des ressources surprenantes. Donc, toujours travailler en gardant à l’esprit les progrès qu’il va faire et en ayant confiance dans l’enfant.

Une question nous brûle les lèvres : aujourd’hui comment va Tristan ?

Aujourd’hui Tristan va bien, mais il pourrait aller mieux s’il n’avait pas si peu d’heures de prise en charge faute de moyens ( 2h/semaine et  4h de trajet);  il progresse lentement, au niveau du langage il échange parfois très bien, il commence à lire et à comprendre de plus en plus de concepts abstraits et de situations entre les personnes. Mais avec son père nous rêvons qu’un jour il bénéficie d’une équipe tous les jours pour me relayer et lui apprendre à vivre, faire du sport, retourner à l’école, etc…

Reste à espérer que la France nous donnera un jour les moyens de faire progresser Tristan.

Je vous remercie beaucoup de m’avoir permis de parler de Tristan et de la situation de l’autisme en France. Merci à toute l’équipe de Hop Toys 🙂

Lire la Partie 1

Lire la Partie 2

1 juin 2016

48 députés déposent avec Daniel Fasquelle une proposition de loi visant à l'interdiction du packing comme le demande l'ONU

Proposition de loi publiée sur le site de l'Assemblée Nationale

N° 3727

_____

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 10 mai 2016.

PROPOSITION DE LOI

visant à interdire la pratique du packing,
ou
enveloppementcorporelhumide, sur toute personne atteinte du spectreautistique, ainsi que son enseignement,

(Renvoyée à la commission des affaires sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

présentée par Mesdames et Messieurs

Daniel FASQUELLE, Marc LE FUR, Claude de GANAY, Éric STRAUMANN, François de MAZIÈRES, Vincent LEDOUX, Pascal THÉVENOT, Dino CINIERI, Marie-Jo ZIMMERMANN, Véronique LOUWAGIE, Patrick HETZEL, Lionnel LUCA, Jean-Michel COUVE, Jean-Claude MATHIS, Bernard DEBRÉ, Franck RIESTER, Didier QUENTIN, Jean-Pierre DECOOL, Sauveur GANDOLFI-SCHEIT, Paul SALEN, Alain MARLEIX, Jean-Pierre VIGIER, Rémi DELATTE, Laurent FURST, Alain MARTY, Sylvain BERRIOS, Valérie LACROUTE, Yves FOULON, Pierre MORANGE, Jean-Claude BOUCHET, Jean-Claude GUIBAL, Lucien DEGAUCHY, Christian KERT, Arlette GROSSKOST, Annie GENEVARD, Yves ALBARELLO, Lionel TARDY, Marie-Christine DALLOZ, Marc FRANCINA, Bérengère POLETTI, Patrick LABAUNE, Fernand SIRÉ, Jacques LAMBLIN, Josette PONS, Thierry LAZARO, Damien ABAD, Alain GEST, Dominique NACHURY,

députés.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Le packing consiste à envelopper étroitement, des pieds à la tête, un enfant ou un adulte pratiquement nu dans des draps mouillés placés auparavant au réfrigérateur. Les thérapeutes maintiennent ainsi la personne pendant environ 30 minutes. Ce traitement est parfois répété plusieurs fois par semaine, à heure fixe.

En 2011, dans l’article « Against Le Packing : A consensus statement » publié dans le Journal of the American academy of child and adolescent psychiatry, un groupe d’experts internationaux parvient au consensus selon lequel le packing doit être considéré comme contraire à la déontologie par les praticiens et familles à travers le monde. De plus, cette « thérapie » ne prend pas en compte les connaissances médicales et scientifiques actuelles sur les troubles du spectre autistique (TSA).

Dans la recommandation de bonnes pratiques intitulée « Autisme et autres troubles envahissants du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent » publiée en mars 2012, la Haute Autorité de santé mentionne qu’elle est « formellement opposée à la pratique du packing et enveloppement humide corporel. »

Malgré cette condamnation sans ambiguïté et malgré les protestations des associations de parents et de personnes autistes, cette « thérapie »  reste, encore aujourd’hui, avec la psychothérapie psychanalytique, la seule option proposée dans la majeure partie des hôpitaux psychiatriques. Tant est si bien que dans ses observations finales publiées le 4 février 2016, le comité des droits de l’enfant de l’ONU exhorte de nouveau l’État français à interdire, sur le plan légal, cette pratique du packing assimilable à de la maltraitance.

Pour mémoire 44 % des personnes autistes étaient, en 2014, victimes de maltraitance, de mauvais traitements ou de carence en matière de soins selon une étude publiée par le Collectif autisme, soit plus de 250 000 personnes autistes sur 600 000 en France selon cette estimation.

Il est donc plus que temps que la France prenne ses responsabilités et mette fin à une pratique unanimement dénoncée dans le monde.

C’est pourquoi, il est demandé au législateur, à travers cette proposition de loi, d’affirmer que le packing ne doit plus être pratiqué sur des patients atteints de TSA dans les structures sanitaires ou médico-sociales en France et que les nombreuses formations universitaires sur ce thème soient également interdites.

Au delà de son inefficacité thérapeutique, de son manquement à l’éthique et à la déontologie, cette pratique est également coûteuse pour l’État. Aussi, nous demandons à ce que l’argent public cesse de servir à financer des pratiques non recommandées par une autorité publique indépendante.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

Après le deuxième alinéa de l’article L. 246-1 du code de l’action sociale et des familles, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« La pratique du packing, ou enveloppements corporels humides, est interdite sur toute personne atteinte de troubles du spectre autistique. »

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