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"Au bonheur d'Elise"
31 août 2016

Inclusion scolaire en collège et lycée

"Inclusion scolaire en collège et lycée" est le premier volet de la série pédagogique de Sophie Robert "Enfants autistes bienvenue à l'école", soutenue par le Ministère de l'Education Nationale. Retrouvez toutes les informations sur le site dédié : www.enfantsautistesbienvenuealecole.com


Inclusion scolaire en collège et lycée par dragonbleutv

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31 août 2016

Votre enfant aura-t-il son AVS à la rentrée ?

article publié sur le site de TOUPI

Votre enfant aura-t-il son AVS à la rentrée ?

Vous avez une notification de la MDPH qui prévoit l’accompagnement de votre enfant par une AVS ? N’hésitez pas à vous renseigner dès aujourd’hui auprès des services du rectorat pour vous assurer que l’AVS sera présente.

Si l’AVS n’est pas présente à la rentrée, soyez réactif : votre réactivité montre à l’administration votre détermination.

Petit rappel des démarches utiles :

  • D’abord, contactez l’enseignant référent, et/ou la coordinatrice AVS de votre secteur. Il se peut que le contrat soit en cours de signature, et que l’AVS arrive rapidement.
  • Contactez également la cellule Aide Handicap Ecole (0810 55 55 00), du ministère de l’Education Nationale. Celle-ci peut, dans certains cas, apporter son aide en contactant le rectorat par exemple.
  • Si ces contacts n’aboutissent pas, contactez l’inspecteur ASH
  • Mettez en demeure l’inspection académique : l’Education Nationale a en effet une obligation de résultat concernant l’octroi des AVS aux élèves handicapés. Voici un modèle de courrier de mise en demeure à adresser au DASEN (Inspecteur d’académie). Attention : ce modèle est à adapter selon votre situation (AVS individuelle ou mutualisée, notamment), et votre département de résidence. Si vous vivez en Ile-de-France, vous trouverez en cliquant ici les coordonnées du DASEN ainsi que d’autres contacts utiles. Si vous avez des difficultés à trouver les coordonnées de votre DASEN, n’hésitez pas à nous contacter.

 

Si malgré toutes ces démarches, l’AVS est toujours absente, il est possible de saisir le tribunal administratif. Même si la saisine du tribunal peut se faire sans avocat, nous vous recommandons, dans la mesure du possible, de faire appel à un avocat. Vérifiez avec votre assureur si vous avez souscrit un contrat de protection juridique.

Pour saisir le tribunal, il y a deux cas selon votre situation.

 

Cas n°1 : Votre enfant n’est pas en âge de la scolarisation obligatoire (moins de 6 ans ou plus de 16 ans) ou bien il est scolarisé malgré l’absence d’AVS

Deux mois après une mise en demeure restée sans réponse, vous pouvez saisir le tribunal via un référé suspension. La procédure pour saisir le tribunal est décrite ici. Veillez à indiquer la mention référé sur l’enveloppe.

Attention : pour que votre recours soit recevable, il faut faire deux requêtes en même temps dont voici des modèles :

L’audience se tiendra dans les 48 heures qui suivront le dépôt de votre requête.

 

Cas n°2 : Votre enfant est en âge de la scolarisation obligatoire (6-16 ans) et il ne peut être scolarisé du fait de l’absence d’AVS

Vous pouvez lancer une procédure de référé-liberté immédiatement (sans délai dès la constatation de l’absence de l’AVS). L’audience se tiendra dans les 48 heures qui suivront le dépôt de votre requête.

Vous trouverez ici un modèle de requête en référé liberté. Veillez à indiquer la mention référé sur l’enveloppe.

 

Pour toute question relative à un problème d’AVS à la rentrée, n’hésitez pas à nous contacter.

31 août 2016

Petit clin d'oeil souvenir 2013 -> les journées de l'autisme organisées par Bry & Le Perreux

   Retour sur... http://www.infolettre.fr/gabarit/newsletterview.php?news=43939

Les Journées de l’autisme

gif676.gif Les conférences, le forum, les interventions et les spectacles sur l’autisme ont remporté un franc succès les 19 et 20 avril derniers au Conservatoire et au Centre des bords de Marne. Ces journées organisées par les Villes du Perreux et de Bry ont permis aux nombreux visiteurs de mieux appréhender les réalités de ce trouble du comportement.

Voir aussi http://dupuiselise.canalblog.com/archives/2013/03/28/26761929.html

31 août 2016

Handicap : l'insertion grâce au travail

 

article publié sur France TV Info

Trouver sa place et s'épanouir dans le monde du travail est parfois difficile pour les personnes handicapées. Certaines structures leur viennent en aide, pour les soutenir et favoriser les échanges, comme l'Esat "Le Marouillet". Reportage.

cheval_handicap

France Télévisions

Mis à jour le 29/08/2016 | 17:41
publié le 29/08/2016 | 17:41

Les Etablissements et Services d’aide par le Travail (Esat) permettent aux plus fragiles de travailler dans un milieu protégé, et de reprendre progressivement leur place dans le monde du travail. Mais bien souvent dans les Esat, les travailleurs handicapés n’ont que peu de contact avec la société extérieure. A l’Esat "Le Marouillet", au cœur de la Charente-Maritime, tout a été mis en œuvre pour que ce soit le contraire. Ce centre équestre accueille des palefreniers déficients intellectuels au service des clients, mais aussi d'autres personnes handicapées. De beaux échanges se créent alors.

Douze travailleurs, presqu'autonomes

Depuis neuf ans qu'elle travaille avec les chevaux, Mylène a appris à se faire obéir. Outre le dressage, elle est responsable de l'entretien des chevaux. Un métier qu'elle aime et qu'elle a pu apprendre au centre équestre, à son rythme.

Comme tous les aides-moniteurs de ce centre équestre, Mylène est une travailleuse handicapée mentale. Trouver un emploi stable n'a pas été simple et elle a, pendant longtemps, enchaîné les stages. Douze travailleurs handicapés travaillent au centre équestre. La totalité est presqu'autonome.

Un travail valorisant et enrichissant

Le centre accueille tous les publics, handicapés ou non, afin de favoriser les échanges et l'intégration des ouvriers. L'institution reçoit, par exemple, des cavaliers autistes, pour une séance d'équithérapie. "D'habitude la personne en situation de handicap est toujours dans l'attente qu'on l'aide. Et là, ce sont eux qui aident les autres, qui ont le savoir. C'est enrichissant pour eux, et valorisant", explique Céline Grelet, monitrice d'équitation au centre.

Le travail est un facteur d’insertion et de développement personnel. Après quelques années, certains travailleurs ont pu quitter leur foyer pour vivre seuls en appartement. Ouvert depuis plus de dix-huit ans, cet Esat a accompagné une cinquantaine de travailleurs handicapés. Certains sont là depuis le début et ils comptent bien y rester jusqu'à leur retraite. Malheureusement pour l'instant tous les postes sont pris !

30 août 2016

Samedi 3 septembre à Fontenay sous bois, ciné-ma différence avec ENVOL LOISIRS

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de retour au ciné... avec Comme des bêtes
 
Samedi 3 septembre au cinéma le Kosmos à Fontenay sous bois, séance ciné-ma différence. Venez nombreux.
 
Pour en savoir +
 
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29 août 2016

Trédarzec.Cassandra fera bien sa rentrée à l'école

Cassandra et Alexia, sa grande sœur, sont en vacances sur l’île d’Oléron avec Sandra et Sébastien, leurs parents.

Cassandra et Alexia, sa grande sœur, sont en vacances sur l’île d’Oléron avec Sandra et Sébastien, leurs parents. | ouest-france

Atteinte du syndrome de Williams et Beuren, la fillette était orientée vers l’Institut médico-éducatif. Mais ses parents se sont battus pour qu’elle intègre l’Unité locale pour l’inclusion scolaire (Ulis).

Sandra et Sébastien Lefèvre, les parents de Cassandra qui aura 9 ans en septembre, ont gagné leur bras de fer de deux ans et demi contre la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), qui orientait Cassandra dans un Institut médico-éducatif (IME) à la rentrée prochaine.

Et ce, « contre les avis de l’équipe pluridisciplinaire du Service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad), des enseignantes et de la psychologue scolaire », dénonce Sandra (Ouest-France du 29 février et du 14 mai).« Un médecin expert a également assuré que la place de Cassandra n’est pas dans un IME », ajoute la maman. Un refus catégorique, à deux reprises, défendu bec et ongles de la part des parents qui ont actionné en juin 2016, le tribunal du contentieux à Saint-Brieuc.

Un ordinateur comme aide pédagogique

La fillette, débordant de joie de vivre, est atteinte du syndrome de Williams et Beuren. Une maladie génétique rare. « Cassandra souffre d’hypertrophie du ventricule droit, avec des sténoses des artères pulmonaires qui nécessiteront une ou plusieurs interventions chirurgicales à l’adolescence », précise sa maman.La maladie se traduit par un retard intellectuel et moteur, des difficultés d’attention et donc d’apprentissage… Qui justifient la présence d’un emploi vie scolaire (EVS), pour assister Cassandra dont le taux d’incapacité est fixé à 80 %.

« Fin juillet, nous avons enfin reçu la confirmation de la rentrée de Cassandra dans l’Unité locale pour l’inclusion scolaire (ULIS), au sein de l’école Anatole-Le Braz, à Tréguier. Cassandra ne serait jamais allée à l’IME de Minihy. Où de toute façon il n’y a pas de place. Elle aurait suivi l’école à la maison », souffle le papa.

Le fruit d’un parcours du combattant.

« De plus, la MDPH a toujours refusé l’aide pédagogique d’un ordinateur portable pour Cassandra, qui manque de tonus dans la motricité fine, pour tenir un crayon. Le tribunal l’a tout de suite accepté », souligne Sébastien, qui, avec son épouse, sont extrêmement reconnaissants envers toutes celles et tous ceux qui les ont aidés dans leur traversée du désert :« Le maire, qui a accepté de garder notre fille durant six ans à l’école, Sylvie Denouel, la directrice, Mme Stievenart, l’inspectrice de l’Education nationale, l’EVS, le personnel scolaire. Mais aussi le service cardio et généticien du CHU Morvan, à Brest… Il y a eu une mobilisation formidable pour Cassandra. »

29 août 2016

Autisme, la thérapie précoce qui change la donne

article publié dans LE TEMPS.ch

thérapie précoce

Une des stratégies de l'Early Start Denver Model consiste à susciter et renforcer les comportements sociaux de l'enfant autiste, comme le fait ce père auprès de son fils à l'Université Davis en Californie, d'où est parti ce programme.

 

Sandrine Cabut (Le Monde)
Publié jeudi 15 octobre 2015 à 09:15, modifié jeudi 15 octobre 2015 à 12:53.

 

Un programme de prise en charge précoce des troubles du spectre autistique obtient d'encourageants résultats auprès des plus jeunes patients. Genève en est une des pionnières européennes

Pong, pong. Dans une petite pièce au décor dépouillé, un enfant et une jeune femme se lancent un ballon de baudruche. Au bout de quelques passes, Jules (son prénom a été changé), 2 ans et demi, part dans un coin. «Fini», bredouille-t-il. Immédiatement, Carolina, l’adulte, range le ballon et lui propose un livre. Puis un puzzle. Sans succès. Alors elle embraye, se dissimule sous une couverture. Jules vient la chercher. D’une voix enjouée, la jeune femme l’incite à se cacher à son tour. Pas de réaction. Alliant le geste à la parole, elle tente «la petite bête qui monte».

Dès qu’un enfant émet un comportement social, on le renforce. Et dans cette démarche, trouver son sourire est un élément essentiel

Cette fois, l’enfant sourit, son regard s’éclaire. Elle recommence encore et encore. Jules éclate de rire, cherche le contact physique avec Carolina. Un joli moment de complicité, mais pas seulement. «C’est une RSS, une routine ­sociale sensorielle, et c’est exactement ce que nous cherchons à obtenir, explique la jeune femme. Dès qu’un enfant émet un comportement social, on le renforce. Et dans cette démarche, trouver son sourire est un élément essentiel.»

Carolina Villiot est psychologue. Jules, atteint d’autisme. Depuis près d’un an, ce petit bonhomme vient ainsi passer cinq demi-journées par semaine au Centre d’intervention précoce en autisme (CIPA), en plein centre de Genève. Il participe à un programme de prise en charge précoce et intensive de l’autisme né il y a un peu plus de cinq ans aux Etats-Unis et en plein essor dans le monde : l’Early Start Denver Model (ESDM).

Obtenir des résultats moins «robotiques»

En pratique, tout est très codifié, à commencer par la formation et la certification des intervenants, dispensée par le Mind Institute de l’Université Davis (Californie), à l’origine de cette approche destinée aux enfants de 1 à 3 ans. L’ESDM est programmé sur une durée de deux ans, à raison de quinze à dix-huit heures par semaine, principalement sous forme de séances individuelles.

Lire aussi: Les antidépresseurs pendant la grossesse augmenteraient de 87% le risque d’autisme

«Tous les trois mois, en présence des parents, nous réalisons une évaluation très complète des forces et des faiblesses du patient, précise Hilary Wood, psychologue responsable du programme à Genève. Puis nous définissons ensemble une vingtaine d’objectifs, portant par exemple sur les interactions sociales, les comportements d’imitation, la motricité globale, l’autonomie… Pour chacun, nous détaillons des étapes intermédiaires, avec des paliers de quinze jours. C’est une approche chaleureuse, qui donne des résultats naturels, moins “robotiques” que les autres méthodes. Mais tout ce que l’on fait est quantifié, avec des données rigoureuses.»

«Pendant les séances, on joue et dès que c’est possible, on inclut un objectif. Au fur et à mesure, on coche les items réussis et on note les observations sur nos fiches. Les interventions peuvent être filmées», ajoute Carolina Villiot.

C’est une approche chaleureuse, qui donne des résultats naturels, moins “robotiques” que les autres méthodes

Dans la floraison de méthodes comportementales, développementales et éducatives proposées dans les troubles du spectre autistique – qui touchent désormais plus d’un enfant sur cent –, rarement une approche a suscité une telle vague d’enthousiasme chez les spécialistes hospitalo-universitaires. C’est en janvier 2010 que Sally Rogers et Geraldine Dawson, les deux psychologues américaines qui ont conçu cette thérapie, publient leur première étude, randomisée, dans la revue Pediatrics. Parmi 48 jeunes patients, âgés de 18 mois à 30 mois, la moitié sont pris en charge par ESDM, les autres ont un suivi classique dans des centres médico-sociaux. Au bout de deux ans, le niveau de langage, les comportements sociaux et le QI sont significativement améliorés dans le groupe ESDM, comparativement au groupe contrôle. Et les scores d’autisme ont diminué, de façon plus ou moins marquée selon les enfants.

Un travail issu du «modèle de Denver»

L’ESDM est en fait issu du modèle de Denver, mis au point dans les années 1980, notamment par Sally Rogers, pour des autistes de 2 à 5 ans. Son principe fondateur était d’élaborer des relations proches avec ces enfants, pour développer les habiletés sociales et communicatives leur faisant défaut. La version «early start» emprunte aussi à des méthodes d’apprentissage comme l’ABA (analyse appliquée du comportement). En juin, la même équipe a publié un nouvel article scientifique, montrant que les bons résultats de l’ESDM se maintiennent deux ans après la fin de la prise en charge. Deux des enfants n’ont d’ailleurs plus les critères de l’autisme, ce qui n’a pas été retrouvé dans le groupe contrôle, soulignent les auteurs.

Aucun spécialiste ne se risque à employer le terme de guérison, gardant la prudence de mise face à une méthode récente et qui n’a été évaluée que sur un nombre encore modeste de patients. Mais beaucoup se disent impressionnés par les publications de Rogers et Dawson, et leurs présentations dans les congrès internationaux.

«On sait depuis les années 1990 qu’une intervention précoce est favorable dans les troubles autistiques, mais il n’y avait pas de méthode aussi structurée que l’ESDM. Les résultats sont inédits en termes de communication et surtout de socialisation, et ces petits patients peuvent gagner jusqu’à 20 points de QI», souligne ainsi le professeur Stephan Eliez (directeur de l’Office médico-pédagogique à Genève), l’un des pionniers de l’ESDM dans les pays francophones.

Une Suissesse formée aux Etats-Unis

En 2009, ­séduit par une communication de Sally Rogers, le pédopsychiatre suisse a ­envoyé une de ses psychologues se former aux Etats-Unis. Puis il a convaincu les autorités suisses de miser sur cette ­approche, et d’autoriser une étude pilote. Stephan Eliez a également créé une ­fondation, Pôle Autisme, pour soutenir financièrement le projet. Fin 2010, un premier centre a ouvert ses portes à ­Genève, pour accueillir six patients ; puis un deuxième en 2014, avec la même capacité. La Suisse dispose aujourd’hui de six centres nationaux agréés avec des intervenants formés à l’ESDM.

Lire aussi: Qui peut dire le destin d’un enfant handicapé?

Le nombre de places va encore augmenter, prévoit Stephan Eliez, qui n’en revient pas de ses résultats préliminaires. « Parmi nos cinq premiers enfants pris en charge, quatre ont rejoint un cursus scolaire ordinaire, alors qu’ils étaient au départ non verbaux et avec un score d’autisme élevé. Habituellement, avec un tel profil, seulement un sur quatre intègre une école maternelle », se réjouit le spécialiste. Une étude de plus grande ampleur (180 patients) est en cours, en collaboration avec d’autres centres européens, et notamment français.

« Ce qui est essentiel et unique dans ­notre organisation, c’est le dialogue ­constant entre le dispositif de soins et la dynamique de recherche », souligne ­Stephan Eliez. De fait, les deux centres d’ESDM genevois sont adossés à un programme de recherche et à une consultation spécialisée, qui permet de recruter les jeunes patients. «La question du repérage précoce se pose différemment en population générale et dans les familles à risque, note-t-il. En population générale, les premiers signes évocateurs d’autisme – difficultés de communication et des interactions sociales – apparaissent au plus tôt à 12 mois, et la plupart du temps vers 18 mois. D’où l’importance de sensibiliser les pédiatres et les crèches, pour qu’en cas de doute ils nous adressent rapidement ces enfants, en sachant que l’on peut leur proposer une intervention.» L’idéal, selon lui, est de la démarrer avant 2 ans, quand la plasticité cérébrale est maximale. «Dans les familles où il y a déjà des cas d’autisme, le repérage peut être effectué encore plus tôt, entre 6 mois et 12 mois, et l’ESDM ­débutée dès 1 an», poursuit M. Eliez.

«Eye-tracking»

Pour poser le diagnostic, et suivre concrètement les progrès des patients pendant leur thérapie, l’équipe genevoise a recours à des examens comme l’«eye-tracking», qui mesure la motivation sociale. « Pendant que des scènes sont projetées sur un écran d’ordinateur, un récepteur infrarouge capte sur le reflet de la cornée la zone précise que regarde l’enfant. On peut ainsi observer et quantifier ses préférences pour des personnages ou des objets», explique le docteur Marie Schaer (universités de Genève et de Stanford).

Ce qui est essentiel et unique dans ­notre organisation, c’est le dialogue ­constant entre le dispositif de soins et la dynamique de recherche

Au-delà du suivi individuel, elle constitue une cohorte à laquelle participent déjà une cinquantaine de jeunes autistes, quelques frères et sœurs de ces derniers, et 30 enfants atteints d’autres troubles du développement. Pendant douze ans, ils seront suivis régulièrement, avec des tests cliniques et tout une batterie d’examens : eye-tracking, électroencéphalogramme à haute résolution, tests épigénétiques…

«L’hypothèse que nous explorons est celle d’un déficit de la motivation sociale, qui entraîne une privation d’expériences sociales, d’où un défaut d’apprentissage dans ce domaine et finalement une atteinte des régions cérébrales impliquées dans le traitement des informations sociales, détaille Marie Schaer. Grâce à cette cohorte, nous espérons élucider les origines de ce manque de motivation sociale ; comprendre à quel niveau de la cascade agit l’ESDM ; et identifier les petits patients qui ont le plus de chances d’en bénéficier.»

«Un fort investissement humain»

« Formellement, le diagnostic d’autisme ne peut être porté avant 36 mois, car cela nécessite une stabilité des symptômes, tempère le professeur Richard Delorme, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Robert-Debré (AP-HP), à Paris. Or, l’évolution est très variable. Certains ­enfants ont des troubles évocateurs vers 18 mois qui peuvent s’amender quelques mois plus tard. Même parmi les cas les plus sévères, 10 % évoluent spontanément vers la normalité. » En outre, poursuit-il, « les stratégies d’intervention précoce intensives comme l’ESDM nécessitent un fort ­investissement humain. Quant aux méthodes plus souples, leurs bénéfices sont difficiles à mettre en évidence. Ainsi, une étude internationale – publiée en 2015 dans The Lancet – n’a pas pu démontrer qu’une prise en charge avant 1 an des bébés à haut risque, par simple guidance parentale, prévient l’autisme ».

En ce qui concerne l’ESDM, Stephan Eliez et ses collaborateurs insistent en tout cas sur le rôle crucial des parents. «Le partenariat avec eux est l’une des valeurs primordiales. Il faut leur donner des outils, car nous, professionnels, ne sommes que de passage», soutient Carolina Villiot.

«J’ai des rapports constants avec l’équipe, de visu et au téléphone. On se sent soutenus moralement, et plus aptes à aider notre enfant », confirme de son côté Lucia, maman d’un garçon autiste de 5 ans suivi à Genève. Une perception d’autant plus rassurante que la famille a traversé une rude épreuve. «A 2 ans, mon fils ne prononçait pas trois mots. Je ne pouvais pas entrer en contact avec lui. Il avait une alimentation restreinte, et le bruit le dérangeait, se souvient Lucia. La première équipe que j’ai vue ne nous a proposé qu’une heure de musicothérapie hebdomadaire. Ici, il a été pris en charge dix-huit heures par semaine. L’autisme est un marathon, mais grâce à cela nous avons passé une étape. Aujourd’hui, mon fils va à l’école avec un accompagnant, il parle, mange presque seul et de tout. On peut même ­recommencer à sortir, à voir des amis.»

Face à un coût de 70 000 francs par an, la recherche d'alternatives

Face au coût élevé de l’ESDM (environ 70 000 francs par an et par patient en Suisse), qui limite sa diffusion, l’équipe de Stephan Eliez envisage des modèles alternatifs, avec une participation encore plus active des familles, préalablement formées. C’est aussi le cas à Lyon. «Nous prenons en charge douze patients en ESDM, douze heures par semaine, grâce à un financement de l’Agence régionale de santé, mais il faudrait trois fois plus de places, explique Marie-Maude Geoffray (hôpital du Vinatier, à Bron, près de Lyon), première professionnelle en France à être allée se former aux Etats-Unis pour dispenser l’enseignement aux familles. Du coup, nous développons – avec les moyens existants – et évaluons des formations auprès des parents (douze sessions d’une heure et demie), pour qu’ils puissent intervenir le plus tôt possible auprès de leur très jeune enfant.» Et la pédopsychiatre d’insister : «Les parents peuvent améliorer le développement de leur enfant, en utilisant les principes de l’ESDM dans les activités du quotidien, ou sous forme de séances. La formation doit être pratique, en présence du petit patient, et individualisée.»

Première à avoir expérimenté le modèle ESDM en France, à partir de 2010, le professeur Bernadette Rogé (Toulouse) s’engage dans la formation des professionnels, pour mieux diffuser cette approche dans notre pays. «Je suis assaillie de demandes», souligne la psychologue, qui a par ailleurs assuré la traduction française des deux manuels de Rogers et Dawson, l’un destiné aux professionnels (L’Intervention précoce en autisme, Dunod, 2013), l’autre aux familles (à paraître en 2016). Mais, en dépit de l’expertise de l’équipe toulousaine, les moyens manquent encore pour les prises en charge des petits patients. Pourtant, plaide Bernadette Rogé, «aujourd’hui, la question principale n’est plus celle de l’efficacité de l’ESDM, spectaculaire dans certains cas, mais celle des modalités d’application».

Lire aussi: Quand le génie et le handicap se tutoient à la tête des entreprises

29 août 2016

La Ferme Nos Pilifs lance un projet d'insertion professionnelle pour jeunes autistes

article publié sur la Libre.be

BELGA Publié le vendredi 26 août 2016 à 15h25 - Mis à jour le vendredi 26 août 2016 à 15h26

La Ferme Nos Pilifs localisée à Neder-Over-Heembeek a inauguré vendredi son nouveau pôle de production de plantes indigènes et sa filière de formation destinée prioritairement aux jeunes autistes, en présence de la ministre fédérale du Budget Sophie Wilmès, de la ministre bruxelloise Céline Fremault, membre du Collège de la Commission communautaire française (Cocof) chargée des Personnes handicapées, et de l'administrateur délégué de Cap 48 Renault Tockert. La Ferme Nos Pilifs est une association qui emploie 140 personnes pourvues de handicaps de différents types, encadrées par une trentaine de personnes supplémentaires. Elle est active dans les secteurs de l'aménagement des jardins et de la production de légumes. Elle dispose sur ses 5 hectares d'une jardinerie ainsi que d'une boulangerie, d'un restaurant et d'une épicerie bio. Elle distribue également des paniers bio.

"La crise économique aidant, certains secteurs sont plus en difficulté et on a décidé d'internaliser la production de plantes, rejoignant ainsi les réseaux d'économie circulaire", a relaté Benoît Ceysens, directeur de la ferme. Ce projet ouvre l'association à la production de plantes condimentaires comme la ciboulette ou l'estragon et de plantes pour toitures vertes.

Pour cette nouvelle orientation, la ferme a construit des installations spécifiques et développé une filière de formation et de mise à l'emploi destinée prioritairement aux jeunes autistes qui sortent de l'école Ados Pilifs. Jusque 4 jeunes peuvent être formés simultanément de manière individualisée.

"Avec ce projet, on met un focus sur les jeunes autistes, car c'est un métier qui peut a priori convenir à ce type de handicap. Reproduire les plantes implique en effet d'effectuer des gestes assez répétitifs. La formation est totalement individualisée. Certains ne mettront que 6 mois à un an pour être formés. D'autres auront peut-être besoin de 3 ans en formation avant d'être assez productifs pour bénéficier d'un contrat de travail à la ferme", a expliqué Benoît Ceysens.

Ce nouveau projet de production de plantes indigènes et d'insertion professionnelle est soutenu à hauteur de 180.000 euros par la Cocof, Cap 48 et la Loterie nationale.

=> Voir aussi http://bx1.be/news/la-ferme-nos-pilifs-lance-un-projet-dinsertion-professionnelle-pour-jeunes-autistes/

29 août 2016

L'autisme, un handicap qui peut devenir un atout dans la Silicon Valley

AFP
Modifié le 28/08/2016 à 14:10 - Publié le 28/08/2016 à 09:37 | AFP

Corey Weiss, autiste, travaille comme analyste à Mindspark à Santa Monica, le 24 août 2016
Corey Weiss, autiste, travaille comme analyste à Mindspark à Santa Monica, le 24 août 2016

Corey Weiss ne déchiffre peut-être pas bien certains signaux sociaux, mais il s'y connaît en logiciels: l'hyper attention aux détails de cet autiste de 27 ans lui a valu un poste chez MindSpark, une startup cherchant à faire à la fois des affaires et du social.

MindSpark, basée à Santa Monica en Californie, recrute des autistes comme "analystes" pour tester des logiciels.

"Je vois des choses que d'autres ne verraient pas", explique le jeune homme, diagnostiqué autiste dans son enfance. "La plus grande force, c'est que ça me rend davantage tourné vers le détail; je suis plus concentré".

Selon l'organisation américaine Autism Society, environ 1% de la population mondiale est touchée par ce trouble qui peut se manifester à des degrés divers: les plus touchés fuient les contacts visuels, ne parlent pas ou peu; d'autres maîtrisent le langage et ont même l'esprit très acéré, mais restent incapables de comprendre et de respecter certaines normes sociales.

C'est dans ce second groupe d'autistes sans déficience intellectuelle, dits "de haut niveau", que MindSpark recrute. Leur obsession des détails et leur capacité de concentration sont des atouts dans le secteur informatique, explique Chad Hahn, cofondateur de l'entreprise, évoquant un "énorme réservoir de salariés talentueux que peu de monde regarde".

Gray Benoist, cofondateur et président de Mindspark, dans ses bureaux à Santa Monica, le 24 août 2016 © Frederic J. BROWN AFP
Gray Benoist, cofondateur et président de Mindspark, dans ses bureaux à Santa Monica, le 24 août 2016 © Frederic J. BROWN AFP

MindSpark compte aujourd'hui 27 analystes, dont 5 à temps plein, payés environ 35.000 dollars par an et même près de 50.000 pour les plus chevronnés.

La startup a raffiné depuis sa création il y a trois ans son modèle d'activité et de recrutement, élargissant progressivement la liste des entreprises qui lui sous-traitent les tests de leurs logiciels. On y trouve par exemple la société multimédia Fox Networks ou l'assureur Liberty Mutual; et MindSpark a commencé cette semaine à proposer ses services à l'international.

"C'est un modèle parfait pour entraîner un changement social. Les entreprises peuvent vraiment réussir en faisant le bien", assure Chad Hahn.

- D'autiste à geek, une fine frontière -

"C'est tellement important que les entreprises technologiques créent un environnement qui prenne en considération les aménagements dont les adultes autistes ont besoin", estime Desiree Kameka, une responsable de la Madison House Autism Foundation. "La plupart n'ont pas accès à un emploi alors qu'ils sont désireux de travailler".

Ils vont en effet être dépassés au travail par les aspects sociaux qui sont des routines pour les personnes "neuro-typiques". D'autres n'ont pas l'encadrement nécessaire à la maison pour s'assurer qu'ils mangent, dorment et se rendent à l'heure au bureau.

L'équipe de Fox Networks travaille dans les bureaux de Mindspark à Santa Monica, en Californie, le 24 août 2016 © Frederic J. BROWN AFP
L'équipe de Fox Networks travaille dans les bureaux de Mindspark à Santa Monica, en Californie, le 24 août 2016 © Frederic J. BROWN AFP

Le groupe informatique Microsoft avait estimé qu'environ 80% des autistes restaient sans emploi malgré des talents parfois exceptionnels en sciences, en mathématiques ou en technologie, en lançant l'an dernier un programme pilote visant à en recruter pour des postes à temps plein.

Il s'était fait aider par une organisation danoise spécialisée, Specialisterne, qui a aussi collaboré avec le géant allemand des logiciels professionnels SAP quand il s'est fixé en 2013 l'objectif d'embaucher des centaines d'autistes dans le monde.

Le président de Mindsparks (arrière-plan) Gray Benoist dans les bureaux de son entreprise à Santa Monica en Californie © Frederic J. BROWN AFP
Le président de Mindsparks (arrière-plan) Gray Benoist dans les bureaux de son entreprise à Santa Monica en Californie © Frederic J. BROWN AFP

Si des systèmes de soutien se créent sur les lieux de travail pour les autistes, ceux-ci s'avèrent généralement des salariés très fidèles, avec en outre l'avantage d'aborder les problèmes de manière différente du reste des équipes, assure Jan Johnston-Tyler.

Elle-même mère d'un enfant diagnostiqué Asperger, elle est la fondatrice d'EvoLibri, une société de conseil qui aide les autistes, mais aussi d'autres personnes "neurodiverses" (atteintes de troubles déficitaires de l'attention par exemple), à trouver du travail, un cursus scolaire ou des services adaptés.

"Nous avons des gens qualifiés, alors que la Silicon Valley continue de se plaindre de n'avoir pas de candidats qualifiés", regrette-t-elle. "Ils ne veulent pas embaucher les gens parce qu'ils sont différents".

"La Silicon Valley s'est construite sur la neurodiversité; c'est ce qui nous a conduit à la situation actuelle", fait pourtant valoir cette femme de 57 ans.

Elle raconte ainsi être allée à l'école à Palo Alto avec des camarades qui, avec le recul, était probablement autistes, mais juste considérés alors comme des "geeks" aux lunettes réparées avec de la bande adhésive, sans petites amies, mais appréciés des professeurs quand il fallait réparer un vidéo-projecteur.

Jan Johnston-Tyler dit avoir vu des tas d'entreprises ou d'organisations tenter de placer des autistes de haut niveau sur des emplois liés à l'informatique.

D'après elle, une difficulté est toutefois de leur ouvrir les portes de carrières de long terme, au lieu de juste leur déléguer de petites tâches comme la suppression de bugs dans des programmes.

28/08/2016 14:09:49 -  San Francisco (AFP) -  © 2016 AFP

28 août 2016

L'équitation peut être perçue comme un art !

Ce matin ballade dans la campagne autour des Ecuries de Coubron où Mathilde Jousse, la monitrice d'Elise a son cheval en pension.

Pilou est habitué aux cascades ... et Mathilde procède à l'exercice avec bienveillance pour le plus grand bonheur d'Elise !

Les reprises classiques avec l'association Trott'Autrement sont normalement prévues pour dimanche prochain ...

Elise assise sur Pilou

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27 août 2016

Information CRAIF - Centre de Ressources Autisme en Ile-de-France

Informations et inscription sur www.aidants-craif.org

Depuis le 16 avril et jusqu’au 26 novembre 2016, le Centre de Ressources Autisme en Île-de-France organise avec ses partenaires des sessions de formation en Ile-de-France à destination des aidants.

Se former pour mieux comprendre

Les actions de niveau 1 se sont terminées en juin 2016. Les actions de niveau 2 (cycle enfant et cycle adulte) démarrent au mois de septembre.

A ce jour, il nous reste des places pour le cycle adulte sur les 8 départements !

L’objectif ? Offrir aux aidants les connaissances et les outils pour disposer de repères et d’informations fiables et en connaissant les droits et démarches à effectuer. Les formations sont dispensées par des professionnels et des parents témoins. 

Vous pouvez retrouver les supports de formation ainsi que diverses ressources à destination des aidants sur notre site, onglet « ressources pédagogiques ».

Qui sont les aidants ?

Parents, fratries et grands-parents ou personnes de confiance...Les aidants sont tous ceux et toutes celles qui apportent une aide dans le cadre familial et la vie quotidienne. Ils jouent un rôle majeur dans l’accompagnement de l’enfant et dans l’apprentissage de son autonomie.

Aidez-nous à relayer les formations 

N’hésitez pas à relayer cette information.

Attention, le cycle enfant est complet mais les pré-inscriptions sont ouvertes pour 2017, de même pour les actions de niveau 1.

 

Informations et inscription sur www.aidants-craif.org

27 août 2016

Hier nous avons fêté l'anniversaire d'Elodie, la petite soeur d'Elise

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Soirée très sympathique hier !

Esther nous avait préparé un fabuleux festin pour les 29 ans de "la petite" passés de quelques jours (23 août) ... Les amis d'Elodie étaient là pour partager ce moment ... Ouaria arrivait juste de Dakar.

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J'avais été cherché Elise à la MAS ENVOL MARNE LA VALLEE ... et elle est arrivée comme les autres invités vers 19h00 toute rayonnante et apprêtée pour l'occasion (merci à l'équipe d'ENVOL !). Elle a bien goûté l'évènement même si elle était passablement excitée (beaucoup d'émotions et de stimulations d'un coup)

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27 août 2016

Rennes. Viré de la banque avec son fils handicapé, il porte plainte

article publié dans Ouest France

Loïc et son fils Fabien ont porté plainte contre la banque, pour discrimination sur personne vulnérable dans un endroit public.
Loïc et son fils Fabien ont porté plainte contre la banque, pour discrimination sur personne vulnérable dans un endroit public. | Ouest-France.

Une agence de la Caisse d’épargne à Rennes a clôturé les comptes d’un père et de son fils autiste, au motif que le jeune handicapé s’est mal comporté dans les locaux de la banque. Le père a porté plainte.

Cela fait 25 ans que Loïc a un compte à la Caisse d’Epargne. Le retraité, 65 ans, n’a pas de carnet de chèque et va tous les mardis faire un retrait au guichet de l’agence de Bourg-L’Evêque, à Rennes. Le 9 août dernier, il s’y rend avec son fils Fabien, un jeune autiste.

Courrier recommandé

Au guichet, le retraité voit son fils s’agiter. Il a envie d’uriner et commence à ouvrir son pantalon. Le père réagit rapidement, gronde son fils et le rassure. Quelques instants plus tard, le jeune homme se rend dans un bureau et essaie une nouvelle fois de baisser son pantalon. Loïc réprimande encore Fabien et parvient à le maîtriser. 

Une semaine plus tard, le retraité reçoit un recommandé, daté du 16 août, de la Caisse d’épargne. La lettre informe le père et le fils que leurs comptes vont être fermés. Ils ont deux mois pour trouver une autre banque.

Plainte pour discrimination

« Comment je vais faire ? s’inquiète le retraité. C’est la première fois que Fabien a un comportement déplacé mais il n’a pas fait de gestes obscènes. Et ils savent bien que mon fils est handicapé. » Le père a saisi un avocat, Me Le Mintier, qui a porté plainte contre la Caisse d’épargne pour «  discrimination sur une personne vulnérable dans un endroit public ».

Saisie de la vidéosurveillance

Bruno Leclerc, secrétaire général de la Caisse d’épargne pour la Bretagne et les Pays-de-Loire, estime « qu’un attentat à la pudeur a traumatisé une collègue ». Le père conteste. Pour en avoir le cœur net, son avocat Me Le Mintier demande la saisie de la vidéosurveillance. Mais le responsable de la banque reconnaît « qu’on est allé un peu vite. On va reprendre la négociation pour que cette famille maintienne ses comptes ».

Dévoué à son fils au quotidien, Loïc s'interroge: « Dois-je le mettre dans une cage quand je vais retirer de l’argent à la banque ? »

26 août 2016

CNSA Les chiffres clés de l'aide à l'autonomie en 2016

25 août 2016

Communiqué de presse du Ministère des Affaires sociales et de la Santé sur la Dépakine et ses dérivés

 

Spécialités pharmaceutiques comprenant de l'acide valproïque (Dépakine® et dérivés)

Marisol Touraine annonce la mise en place d'un dispositif d'indemnisation pour les familles Le ministère des Affaires sociales et de la Santé a rendu publics aujourd'hui les premiers résultats d'une étude demandée en 2015 par Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, à l'ANSM et la CNAMTS pour évaluer l'exposition des femmes enceintes, entre 2007 et 2014, aux spécialités à base d'acide valproïque, comme la Dépakine® et ses dérivés.

http://social-sante.gouv.fr

 

22 août 2016

Dossier technique CNSA mai 2016 - Troubles du spectre de l'autisme

22 août 2016

Il y a près de 50 ans, L. Kanner acquittait les parents d'enfants autistes

article publié dans Médiapart

21 août 2016
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot

Il croyait enterrer le mythe de la mère-réfrigérateur. Aujourd'hui, en France, des associations professionnelles continuent à considérer les parents comme des adversaires à « contrôler » ou à écarter. Des extraits de « IN A DIFFERENT KEY - The Story of Autism » par John Donvan et Caren Zucker : "La mère réfrigérateur" et "La faute de Kanner"

 

On pourrait croire que personne ne véhicule encore le mythe de la « mère-réfrigérateur », que Bettelheim est bien oublié. Et pourtant, « La Forteresse Vide » peut encore être le seul livre publié par une école d’éducateurs. L'année dernière, sous prétexte de pluralisme des idées, une école a fait intervenir un spécialiste expliquant que toutes les mères d'enfants autistes avaient voulu tuer leur enfant, alors qu'un autre professeur ne trouvait comme exemple de causes environnementales que la dépression des mères (il avait signé un article sur le sujet il y a … 35 ans) et explosait se déclarant persécuté par les associations de parents.

Jacques Hochmann prétend expliquer les relations parents-professionnels par le « fantasme de vol d'enfants » et la « contagion de l'autisme » [chez les parents] (dans Revue française de psychanalyse 1/2013 ). 

« Le bébé autiste a souffert d'une chose très simple. Sa maman, qui peut être fort aimante au demeurant, n'a pas pu transmettre le sentiment du cadeau qu'il était pour elle et qui dès lors lui donnait sa place dans le discours qu'elle lui adressait, voire qu'elle lui chantait. Car la prosodie du discours maternel joue un rôle dans le développement de l'autisme. » Charles Melman – Le Télégramme de Brest – février 2014

« Les parents sont très souvent aux prises avec des difficultés psychopathologiques, soit parce que la maladie de leur enfant les rend malades dans leur parentalité, soit parce qu'ils sont eux mêmes en difficultés psychopathologiques. (ce dernier point est toutefois de plus en plus difficile à aborder, voire même interdit!) «  Pierre Delion - 9 mars 2013

Certains de ces professeurs sont devenus « émérites », mais ils enseignent et publient toujours.

« votre fils est autiste et il ne fera jamais rien de sa vie » © Asperansa « votre fils est autiste et il ne fera jamais rien de sa vie » © Asperansa

En examinant la liste des intervenants d'une formation universitaire sur l'autisme, une maman se crispe. « C'est à cause de lui [l'intervenant sur la psychanalyse] que nous avons dû déménager de Nantes. C'est lui qui nous a dit : « Puisque vous tenez à le savoir, oui, votre fils est autiste

Son fils a suivi des études en primaire et au collège, et cherche désormais sa voie professionnelle.  et il ne fera jamais rien de sa vie » et il nous a mis dehors en disant : « J'ai un autre rendez-vous ». »

Le Président du Collège National des Universitaires de pédo-psychiatrie éditioralise  :

  • « Autisme France et Europe ont continué leur travail de sape, de désinformation et d’activisme judiciaire/administratif puisque personne dans les administrations et au gouvernement ne cherche à contrôler leur activisme. « 
  • « Je regrette aussi que sur son initiative [Dr S. Neuville] soit discuté un statut spécial pour la formation continue des médecins dans l’autisme laissant une large part aux associations de parents. » 

Une attitude diamétralement opposée à d'Eric Schopler il y a 32 ans ou à celle de Léo Kanner il y a 52 ans, préfaçant le livre de Bernard Rimland, père d'un enfant autiste  .

Ou de celle de Laurent Mottron, travaillant avec Michelle Dawson, elle-même autiste. 

Laurent Mottron et Michelle Dawson Laurent Mottron et Michelle Dawson

 


Le déni va jusqu'à donner crédit à un groupuscule tel que le RAA »HP » - au sigle si évocateur -, se présentant comme « association de parents et de personnes autistes ».

Dans les structures médico-sociales pour adultes, il y a beaucoup plus de personnes avec un diagnostic de « psychose infantile » que de Troubles envahissants du développement – et en plus forte proportion que chez les enfants. Ils sont les témoins permanents de l'histoire encore récente du traitement psychiatrique de l'autisme. Et les associations professionnelles se mobilisent d'un bel élan unanime (en public) uniquement pour lutter contre l'influence excessive des personnes intéressées à travers leurs associations représentatives ? Alors qu'il y a tant à faire dans le secteur médico-social et le secteur sanitaire (public) ?

Seule réaction publique : celle du président de l'ARAPI, le Dr René Cassou de Saint-Mathurin 

La mobilisation des dirigeants des sociétés professionnelles contre les parents démontre une volonté de jouer un match retour contre les recommandations de la HAS et de l'ANESM de 2012, pendant la phase de finalisation des Recommandations pour les adultes autistes des mêmes organismes.


Extraits de "IN A DIFFERENT KEY - The Story of Autism" - John Donvan et Caren Zucker

 

"In a different key"

Fin du chapitre 7 - The Refrigerator Mother

pp.79-80

MÈRE RÉFRIGÉRATEUR. Ce fut le terme. Et ce fut une insulte - la première graine a été plantée dans le premier article due magazine Time sur le sujet de l'autisme, qui a paru le 26 Avril 1948, sous le titre «Médecine: enfants givrés." Le point principal de ce morceau était de présenter aux lecteurs l'existence de ces rares «schizoïdes de l'âge des couches », qui étaient «plus heureux lorsqu'ils étaient laissés seuls." Mais tout cela a été écrit avec un penchant empreint de blâme, résumé en une question rhétorique du magazine: "étaient-ce les parents froids qui ont gelé leurs enfants» dans l'autisme? Dans tous les cas documentés, selon le Time, les mères et les pères étaient d'un type particulier. Ce sont des parents qui «connaissaient à peine leurs enfants," qui étaient "froids" et "non démonstratifs." Pour parler franchement, «il y avait quelque chose de mal avec chacun d'eux."

Un expert cité à la fin de l'histoire offrait l'image qui définirait la discussion la plus publique de l'autisme pour les deux prochaines décennies. Ce fut sa métaphore du destin rencontré par ces jeunes, « pathétiques patients», comme le Time les a appelés, aux mains de leurs, mères et pères glacials, défectueux. Ces enfants, dit l'expert, ont été "gardés soigneusement dans un réfrigérateur qui n'a pas de dégivrage. "


Mère-réfrigérateur exceptionnellement chaleureuse Mère-réfrigérateur exceptionnellement chaleureuse
Au fil du temps, la discussion sur le blâme commencerait à regarder au-delà du rôle des pères et de se concentrera presque exclusivement sur les mères. La métaphore"réfrigérateur» collée à elles, la transformation de la sympathie pour leurs difficultés en mépris. Presque tout l'appareil de la psychiatrie américaine a participé à cette ostracisante et débilitante représentation de la mère en refrigérateur. Un expert en particulier, cependant, a pris le concept à un tel extrême que son nom est devenu synonyme du blâme de la mère: Bruno Bettelheim.

 Chapitre 9 -LA FAUTE DE KANNER

pp.89-94

EN 1949, LÉO KANNER A PUBLIÉ SON TROISIÈME ARTICLE PRINCIPAL sur ce qu'il a continué à appeler l'autisme infantile précoce, basé sur son traitement d'une cinquantaine d'enfants avec ce trouble. Dans ce document, il n'a jamais mentionné Mary, ou la famille Triplett, par son nom, aussi elle n'a presque certainement jamais appris le portrait qu'il peint d'elle là. Il était étonnamment peu flatteur.

Ce n'était pas seulement Mary qui bénéficiait d'un traitement sévère dans l'article. Les autres parents des enfants qu'il traitait ont également été jugés et condamnés. "Impossible d'ignorer,» écrivait-il, qu'il y avait un ensemble de caractéristiques observées dans «la grande majorité»: «froideur», «sérieux», «obsession», «détachement». Il a continué sur le «type mécanique d'attention» qu'ils accordaient à leurs enfants et le «manque maternel omniprésent de chaleur authentique" - si prononcé qu'il pouvait le voir en quelques secondes lorsque de nouvelles familles arrivaient à sa clinique. "Quand ils montent les escaliers, » écrivait-il,« l'enfant se tient tristement derrière la mère, qui ne prend même pas la peine de regarder en arrière ".

À un moment donné, son article de journal de 1949 arriva à une scène du ménage Triplett. Lui et Mary parlait alors que Donald, pas tout à fait douze ans, était dans la salle. Dans son article, Kanner a enregistré la scène qui a eu lieu:.. "Donald, le patient, assis à côté de sa mère sur le canapé. Elle a continué à se déplacer loin de lui, comme si elle ne pouvait pas affronter sa proximité physique. Lorsque Donald s'est déplacé avec elle, elle lui a finalement dit froidement d'aller s'asseoir sur une chaise ".

Les mêmes yeux qui avaient été en mesure de «voir» l'autisme avant tout le monde en étaient venus à voir le rejet parental comme un élément central du phénomène, très probablement une cause de celui-ci.

Kanner a suggéré ensuite que Mary et Beamon étalonnaient leur affection en se basant sur la capacité de Donald à effectuer des tâches. Il a écrit en termes cinglants sur le fait qu'ils poussaient le jeune garçon à des réalisations précoces inutiles, comme la mémorisation de listes de noms. Beaucoup de parents se sont rendus coupables de cela, a-t-il écrit. "Incapable de profiter de leurs enfants comme ils sont," ils se sont concentrés sur arriver à obtenir des enfants l'atteinte de certains buts objectifs: «la réalisation de la bonté, l'obéissance, le calme, bien manger, le contrôle de l'élimination le plus tôt possible, le vocabulaire le plus étendu, des exploits de mémoire " » 
Les enfants glacés en dehors répondaient à ces exigences de performance, suggérait Kanner, dans « une imploration de l'approbation des parents "Et quand ils explosaient dans des crises de colère, cela " servait d'opportunité - leur seule possibilité – pour des représailles ".

En résumé, il a conclu que les enfants atteints d'autisme «semblent se comporter comme s'ils se détournaient de la situation [leur maison] pour chercher un réconfort dans la solitude." C'était une protestation contre leur emprisonnement à l'intérieur des «réfrigérateurs émotionnels» de leur vie familiale.

BLAMER LES PARENTS était un changement important pour Kanner. Après tout, l'un de ses idées clés sur l'autisme en 1943 avait été que «la solitude des enfants" était évidente "dès le début de la vie», et que leur nature autiste ne pouvait être attribuée exclusivement - ou peut-être pas du tout - aux rapports parentaux précoces. Au contraire, Kanner avait déjà dessiné un trait important entre l'autisme et la schizophrénie en insistant que l'autisme était inné. Dans la phrase de clôture de son article repère de 1943 papier, il a utilisé le mot "inné" pour y mettre l'accent: «Car ici nous semblons avoir des exemples purs de troubles autistiques innés ».

De plus, il avait auparavant eu que des choses les plus positives à dire à propos de Mary Triplett. Il avait parlé à des collègues comment elle était capable en tant que mère. Et dans leur correspondance, il avait indiqué à plusieurs reprises qu'il l'admirait.

Kanner n'a jamais expliqué pourquoi, à la fin des années 1940, il a décidé de d'examiner Mary d'un regard impitoyable, ou pourquoi il a peint les parents en général comment étant au moins en partie à blâmer pour les comportements autistes de leurs enfants. En effet, de nombreuses années plus tard, il devait nier qu'il ait jamais tenu de tels points de vue sur les parents à blâmer et insister qu'il avait été mal cité. Mais cela n'était pas vrai.

Ce qui est certain: avant que Kanner ne commence à utiliser l'image du réfrigérateur, sa découverte de l'autisme était largement ignorée. Dans les premières années après son article de 1943, où figurait "Donald T," on parlait à peine de sa description des enfants avec "autisme infantile" inné dans la littérature médicale. Elle a attiré, au plus, une poignée de citations. La presse populaire n'y a prêté aucune attention. Pas un seul article de journal ou de magazine n'a fait mention de la condition que Kanner décrivait. Plus révélateur, personne ne confirmait ce qu'il avait vu nulle part ailleurs dans le monde. Jusqu'à 1950 ou plus, pratiquement tous les cas d'autisme ont été diagnostiqués à Baltimore, Maryland, par Léo Kanner lui-même. En bref,Kanner ne recevait pas de validation de ses collègues qu'il avait découvert quoi que ce soit.
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Au contraire, les gens que Kanner respectait lui ont dit qu'il n'a, en fait, rien découvert. Louise Despert, une psychiatre de New York que Kanner tenait en haute estime, lui a écrit que tout dans son article à propos de Donald s'interprétait "presque mot pour mot" comme une histoire de cas de schizophrénie. Ils ont eu une vive correspondance à ce sujet, au cours de laquelle Kanner a commencé clairement à vaciller dans ses convictions sur l'importance de ses propres conclusions. Il a même révisé son manuel au cours de cette période, en déplaçant l'autisme infantile dans la catégorie de la schizophrénie. Mais, comme s'il avait encore du mal à fixer son esprit, il lui a donné un sous-titre propre.

Peut-être quelque chose de semblable se trouve derrière son accent retrouvé sur le rôle des parents dans l'apparition de l'autisme. Appeler l'autisme inné allait contre le courant principal de la réflexion sur la maladie mentale. De l'avis de la psychiatrie, la maladie mentale a toujours été causée par des expériences émotionnelles traumatiques, et les mères ont presque toujours été considérées comme ayant joué un rôle dans le problème. Avec la schizophrénie, il y avait même un terme pour cela: la «mère schizophrénogenique." Si l'autisme appartenait à la catégorie de la schizophrénie après tout, il est facile de voir comment Kanner pouvait commencer à réfléchir à ce que les mères avaient fait pour apporter l'autisme chez leurs enfants.

Fait révélateur, ce fut seulement après que Kanner ait commencé à parler des enfants coincés "dans des réfrigérateurs émotionnels» que le magazine Time a voulu écrire sur l'autisme, et que le reste du champ psychiatrique a commencé à prendre connaissance. Comme son ancien assistant Léon Eisenberg l'a observé plus tard: «Quand Kanner a inventé le terme « mère réfrigérateur », 'son point de vue de l'autisme est devenu plus à la mode. " Kanner a appelé lui-même 1951, comme point de départ pour la réputation de l'autisme comme concept. Cette année-là, a-t-il dit plus tard, c'était quand «la situation a brusquement changé» et que ses conclusions ont commencé à acquérir de la crédibilité. Quelques cinquante-deux articles et un livre axé spécifiquement sur le sujet entre cette date et 1959, et l'autisme a commencé à être diagnostiqué chez enfants à l'étranger - d'abord en Hollande, puis ailleurs.

Kanner, au lieu de s'en tenir à sa conviction initiale sur l'autisme comme étant inné, avait hésité. Et ainsi le diagnostic qu'il avait inventé a commencé à prendre de l'ampleur et de la notoriété, et le mythe de la mère-réfrigérateur a été lâché dans le monde pour de nombreuses années à venir.

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En 1966, quand tout psychiatre ou travailleur social disait à Rita Tepper [*] et à d'autres mères que l'autisme de leur enfant était leur faute, Kanner était tranquillement retourné à penser qu'il avait eu raison la première fois - que l'autisme était quelque chose avec lesquels les enfants sont nés, et que l'amour d'une mère, ou la négligence, n'a rien à voir avec cela. Kanner peut avoir lu certaines des premières études démontrant des modèles distincts de réception sensorielle chez les enfants, ce qui suggère une composante neurologique à l'autisme. Il a également été le mentor d' un jeune chercheur du nom de Bernard Rimland, qui démontrait de manière convaincante que la condition était organique. Impressionné, Kanner a exhorté Rimland à continuer.

Quelque chose d'autre a peut-être poussé Kanner loin du camp du blâme de la mère. Il avait seulement du dédain pour Bruno Bettelheim. Sans doute, c'était exaspérant que le livre le plus lu sur l'autisme dans les années 1960 avait le nom de Bettelheim sur la couverture plutôt que le sien, mais ce ne fut pas seulement cela. Quand il regardait le travail de Bettelheim, il ne vit la plupart du temps que grandiloquence et assertions non vérifiées. En 1969, il a ouvertement ridiculisé le livre et l'homme devant une assemblée de parents, à Washington, DC.

"Inutile de vous mentionner le livre," Kanner dit-il, se confiant à ses auditeurs, presque tous des mères et des pères d'enfants autistes, qui savaient qu'il parlait de « La forteresse vide ». "Un livre vide, je l'appelle," a-t-il ajouté, au cas où quelqu'un ait raté la référence.

Kanner dit aux parents qu'il avait personnellement passé au peigne fin un chapitre de quarante-six pages, ligne par ligne. "Sur ces quarante-six pages," a-t-il déclaré, "j'ai compté environ cent cinquante fois où l'auteur dit« il se peut »,« peut-être », et « ce peut juste être une simple spéculation ». Cent cinquante fois!

"S'il vous plaît," implora-t-il son auditoire. «Méfiez-vous de ce type de gens qui vous disent dictatorialement 'Ceci est ce qu'il est parce que je le dis." Nous devons encore être très prudents ".

Puisque l'audience de Kanner était mieux informée que la plupart, il a également pris quelques instants pour répondre sur son propre rôle dans le fiasco du blâme de la mère. Son approche était directe: il a simplement nié toute responsabilité. "De la première publication à la dernière," a-t-il insisté, "j'ai parlés de cette condition en termes non équivoques comme« innée. »Quant au mythe réfrigérateur-mère, c'était un malentendu. «J'ai été mal cité souvent comme ayant dit que« c'est tout de la faute des parents, " dit-il aux mères et aux pères. «Je n'ai jamais dit cela." Cela était techniquement vrai, mais il a soigneusement évité son rôle dans la propagation de cette idée.

Puis il prononça ces sept mots, dont l'effet a été électrisant: "Herewith I acquit you people as parents » ["Par la présente, je vous acquitte en tant que parents"], dit-il.

Tout le monde a compris ce qu'il voulait dire. Il racontait à toutes les mères présentes, ainsi qu'à celles non présentes, que l'état de leurs enfants n'était en aucune façon leur faute.

Les applaudissements ont ricoché sur les murs et au-delà - un élan de reconnaissance et de soulagement, venant d'abord des mères. Debout, applaudissant, certains étaient en larmes. Les pères aussi. Un parent plus tard a décrit le moment comme «passionnant», car c'était non seulement une phrase de leur appréciation partagée remontant et se répandant au-delà de la salle de bal. C'était la phrase libérant de la honte refoulée. Plus tard, un bulletin d'information de parents parla de lui comme «Notre bien-aimé Dr Kanner." Léo Kanner avait changé d'avis sur l'autisme pour la dernière fois.


BRUNO BETTELHEIM JAMAIS n'a changé d'avis. À l'été 1971, Bettelheim est apparu en tant qu'invité sur l'émission de Dick Cavett. La théorie réfrigérateur-mère était toujours debout dans une grande partie du paysage psychiatrique, mais elle reculait de plus en plus . Beaucoup plus avait été écrit alors au sujet de Bettelheim lui-même, qui était encore à l'université de Chicago diregeant l'École orthogénique et la prise en charge des enfants atteints d'autisme. Il avait été rapporté que les parents étaient bannis de l'école, et qu'il y avait en vedette une sculpture de jardin d'une figure de mère couchée, sur laquelle les enfants étaient encouragés à tirer comme ils allaient et venaient. Pourtant, Bettelheim était encore une figure importante, et ses pensées sur l'autisme façonnaient encore la pensée populaire sur la condition.

Cette nuit-là, probablement des millions regardaient quand Cavett a demandé à Bettelheim d'expliquer l'autisme. C'était, dit Cavett, "la perturbation psychotique la plus grave de l'enfance connue de l'homme." Cavett voulait en savoir plus, donc Bettelheim a commencé à expliquer, en douceur et avec émotion, ce que l'autisme chez un enfant vraiment représentait: une forme de désespoir.

"
Pour survivre," Bettelheim dit, "vous devez sentir que vous êtes terriblement important pour quelqu'un."

Cavett a sauté dessus: "
Que quelqu'un s'en soucie."

Oui, c'était tout, a convenu Bettelheim. "
Dans le cas de ces enfants extrêmement perturbés, non seulement personne ne s'en souciait, mais il y avait un souhait que ce serait beaucoup mieux si l'enfant ne vive pas."

Le lendemain matin, à travers l'Amérique, les mères d'enfants avec autisme seraient perçues différemment par tous ceux qui avaient regardé l'émission de la veille, et pas en mieux. Médecins, enseignants spécialisés, diplômés en psychologie, belles-mères, voisins, ils en avaient tous entendu parler de la même façon. Lorsque les enfants étaient autistes, c'était parce que leurs mères voulaient leur mort.

[*] La découverte par Rita Tepper en 1966 de l'autisme de son fils fait l'objet du chapitre 7 de « In a different key », qui se termine par l'extrait précédent.

Lire aussi :

Donald Triplett, le premier enfant autiste (The Atlantic - 2010)

Un homme heureux (In a different key - chapitre 46 - 2015)

Hans Asperger a découvert l'autisme avant Kanner

19 août 2016

Autisme : Appel à projets de recherche ...

 

Appel à projets 2016 Autisme - session 3 | GIS-IReSP

L'IReSP lance la troisième session de l'appel à projets de recherche (AAP) Autisme, financé par la CNSA dans le cadre du troisième Plan autisme (2013-2017), qui fait du développement de la recherche en sciences humaines et sociales spécifiquement consacrée aux troubles du spectre de l'autisme (TSA) une de ses quatre priorités de recherche (Mesure 28 du plan autisme 2013-2017).

http://www.iresp.net

 

19 août 2016

L'autisme qu'est-ce que c'est ? -> La réponse en images

Document réalisé par l'association Sur le Chemin des Ecoliers

L’autisme expliqué aux enfants

Ce petit guide est destiné aux parents/enseignants qui souhaitent expliquer à leurs enfants/élèves les caractéristiques souvent mal connues et comprises des troubles du spectre autistique…

 
Réalisation du Document : Sur le Chemin des Écoliers

 

19 août 2016

Un accouchement provoqué n'augmente pas le risque d'autisme

article publié dans LA PRESSE.CA

Publié le 17 août 2016 à 09h20 | Mis à jour le 17 août 2016 à 09h20

Le risque qu'un bébé soit autiste n'augmente pas... (PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE)

Le risque qu'un bébé soit autiste n'augmente pas si l'accouchement a été provoqué avec un médicament, a conclu une étude publiée en juillet dans la revue JAMA Pediatrics.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Provoquer un accouchement avec un médicament n'augmente pas le risque que le bébé soit autiste, contrairement à ce qu'affirmait il y a trois ans une importante étude américaine. Telle est la conclusion d'une nouvelle étude, tirée de données suédoises, qui a trouvé une manière originale de départager la génétique de l'ocytocine, le médicament couramment utilisé pour provoquer le travail.

«Après l'étude de la Caroline du Nord, nous nous sommes demandé s'il pouvait y avoir un effet génétique ou de l'environnement, explique Anna Sara Oberg, épidémiologiste à l'Université Harvard, qui est l'auteure principale de l'étude publiée en juillet dans la revue JAMA Pediatrics. Heureusement, nous avons accès à des données suédoises qui permettent beaucoup de croisements.»

L'étude de la Caroline du Nord, publiée elle aussi dans le JAMA Pediatrics, avait examiné les dossiers de 650 000 enfants nés entre 1990 et 1997. Elle avait conclu qu'un accouchement provoqué augmentait de 27 % le risque d'autisme.

Celle de Mme Oberg a examiné les dossiers de 1,4 million d'enfants nés en Suède entre 1992 et 2005. Un accouchement provoqué augmentait aussi le risque d'autisme. Mais quand l'analyse était restreinte aux bébés cousins, le risque diminuait. Quand les chercheurs de Harvard n'examinaient que les dossiers des frères et soeurs, un accouchement provoqué n'augmentait plus du tout le risque d'autisme.

«Il semble qu'il y a quelque chose dans la génétique des parents qui mène à la fois à un accouchement provoqué et à l'autisme.»

Clinique de fertilité et déficience intellectuelle

L'équipe de Harvard veut maintenant s'attaquer à une autre étude du même genre, qui avait conclu en 2013 que les couples qui ont des enfants après des traitements dans une clinique de fertilité ont 18 % plus de risque d'avoir un bébé souffrant de déficience intellectuelle. «L'étude de 2013 de Sandin utilisait aussi des données scandinaves, dit Mme Oberg. Nous pensons qu'il devrait être possible d'analyser de nouveau les données pour comparer les enfants d'une même fratrie, comme nous l'avons fait.»

Dans un éditorial accompagnant l'étude de Mme Oberg, un pédiatre de l'Université d'État de l'Ohio, Daniel Coury, a souligné que même si le risque de déficience intellectuelle associé aux cliniques de fertilité s'avérait malgré une réanalyse en tenant compte de la fratrie, le risque demeure faible. 

«Pour les 60 000 enfants nés aux États-Unis de cette manière chaque année, on parle de 1416 enfants avec une déficience intellectuelle plutôt que 1200, dit le Dr Coury en entrevue. Quand on dit aux parents que le risque de déficience intellectuelle ou d'autisme augmente de 20 % ou 30 %, ils s'inquiètent. Je pense qu'il vaudrait mieux leur faire valoir que le risque augmente de 1,5 % à 1,8 % pour l'autisme, ou de 2 % à 2,4 % pour la déficience intellectuelle. Ça permettrait aux parents de prendre des décisions plus éclairées.»

L'avantage scandinave

Plusieurs grandes études épidémiologiques utilisent des données scandinaves. La raison est simple: dans ces pays nordiques, les chercheurs peuvent souvent accéder à des bases de données centralisées combinant des données médicales parents-enfants ainsi que des ministères de l'Éducation et de l'Emploi. «Je ne pense pas qu'il serait possible avec les cohortes américaines d'identifier de cette manière les enfants d'une même mère comme nous l'avons fait», dit Anna Sara Oberg. Y a-t-il trop de protection des données aux États-Unis et au Canada? «C'est assez délicat pour moi, mais j'aurais tendance à dire que oui, dit-elle. Mes recherches sont grandement facilitées par cet accès aux données, par cette confiance qu'ont les Scandinaves envers la sécurité de leurs bases de données publiques. Il est frustrant de voir combien l'absence d'une telle confiance complique la recherche ici.»

«En chiffres

11 % des accouchements en Suède entre 1992 et 2005 ont été provoqués

10 % des accouchements aux États-Unis en 1990 ont été provoqués

23 % des accouchements aux États-Unis en 2012 ont été provoqués

7 % des accouchements à 35 semaines de gestation aux États-Unis en 2012 ont été provoqués.

33 % des accouchements à plus de 42 semaines de gestation aux États-Unis en 2012 ont été provoqués

Sources : CDC, JAMA Pediatrics»

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