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"Au bonheur d'Elise"
21 février 2017

Mélatonine - La prison circadienne - Michelle Dawson

21 févr. 2017
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot

Michelle Dawson, chercheuse autiste canadienne, travaillant dans le groupe de recherche de Laurent Mottron estime qu'il faudrait une pilule anti-mélatonine, pour briser le cycle circadien du sommeil.

La prison circadienne - 17 mai 2010
The circadian prison

http://autismcrisis.blogspot.com/2010/0 ... rison.html

The Autism crisis / Michelle Dawson The Autism crisis / Michelle Dawson

Traduction Asperansa : Je n'avais aucune idée que mon cycle veille-sommeil était pathologique jusqu'à ce que je voie une présentation il y a quelques années faite par le généticien Thomas Bourgeron. Un de ses intérêts est les gènes de l'horloge dans l'autisme. En fait, c’est seulement en parlant avec lui qu’a surgi en moi l'information que je n'avais pas un rythme circadien.

Comme cela s'avère, les autistes sont réputés avoir des horloges circadiennes "qui ont mal tourné." Deux commentaires (Bourgeron, 2007; Glickman, 2010) couvrent les éléments de preuve à l'égard de l'autisme et des rythmes circadiens, la plupart dans la direction d’atypacités complètes. Glickman (2010) résume le problème : « Les troubles du sommeil-éveil et les profils hormonaux anormaux chez les enfants avec autisme suggèrent une déficience sous-jacente du système de chronométrage circadien. »

Et le mauvais calendrier des enfants autistes, quand il s'agit de sommeil et la veille, est considéré comme perturbateur ou pire, à la fois pour eux et leurs familles qui manquent de sommeil. Bourgeron (2007) soulève la préoccupation que les modèles typiques du sommeil-éveil sont essentiels pour un développement «approprié», pour le fonctionnement de la mémoire, et ainsi de suite. Apparemment, il n'y a rien de bon au sujet des mauvais rythmes circadiens des autistes .

Les autistes dont les cycles veille-sommeil se déroulent indépendamment de l'environnement et des indices sociaux sont dits "de fonctionnement libre" [freerunning]. Ma forme de fonctionnement libre est extrême. Je peux dormir quand je veux - quelques heures ici, douze heures par là, si besoin, peu importe le moment du jour ou de la nuit. J'aime la lumière du soleil, mais son absence n'a pas d'effet sur mon humeur, ou sur mon sommeil. Je peux travailler toute la nuit, sans problème, et décaler les jours en un clin d'oeil. Je n'ai jamais souffert de décalage horaire. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que je sois tombée sur Bourgeron, je n'avais aucune idée que c’était considéré comme pathologique, au moins chez un autiste.

La réponse habituelle au fonctionnement libre dans l'autisme, c'est de voir cela comme un trouble du sommeil relié à l'autisme. Il existe des preuves très préliminaires que les autistes au fonctionnement libre peuvent être traités avec succès par la mélatonine. Bourgeron (2007) fait référence à une brève étude de cas au sujet d'un autiste dont le fonctionnement libre a été assaini par un traitement de mélatonine.

Bien entendu, des non-autistes prennent aussi de la mélatonine. Ils se soumettent à des routines d'hygiène du sommeil et ils vont aux cliniques du sommeil en masse. Ils souffrent terriblement du travail posté et du décalage horaire, et des efforts insuffisants pour éradiquer cette souffrance sont partout, des nouveaux médicaments aux applications du nouveau Phone .

Il y a un énorme marché pour les produits et services qui peuvent traiter les individus qui s'écartent du bon cycle prévu de veille-sommeil. Fait remarquable, l'objectif n’est jamais de libérer les gens de leurs prisons circadiennes mais de les y ramener et de les y maintenir . Le calendrier peut être modifié, avec un effort, mais la prison reste la même.

La prochaine fois que je parlerai à Bourgeron, je lui dirai qu'il devrait y avoir une sorte d'anti-mélatonine qui permettrait aux gens de fonctionner librement comme moi, d’abord pour éviter les maux de décalage horaire, de travail posté, et tout çà. Il semble possible que personne n'ait sérieusement songé à cela.

J'ai proposé l'idée de l’anti-mélatonine à certains collègues non-autistes. Ils se sont répandu dans des histoires sur des carrières détruites,des vies brisées. En contraste avec les autistes comme moi, mes collègues ont parfaitement de "bonnes horloges circadiennes" - qui se révèlent incompatibles avec leur vie difficile [stimulante ?]. Ils ont souffert, pour être normalement enchaînés à leur rythme circadien normal.

S'il y avait une pilule qui pourrait leur donner mon horloge très dysfonctionnelle afin qu'ils puissent fonctionner librement à l'extrême, ils l'achètent en vrac. Mais ce n'est pas le cas. Au lieu de cela il y a l'idée que chacun doit vivre dans une prison circadienne.

Glickman (2010) spécule que l'échec de certains autistes d'enchaîner nos cycles veille-sommeil à des indices environnementaux (vous pouvez trouver des informations sur l'enchaînement, comme ce processus s'appelle ici) peut provenir de notre perception atypique. Mon hypothèse totalement sauvage pourrait être qu'un phénotype "de fonctionnement libre" [freerunning] extrême dans l'autisme peut être contribué en partie par la polyvalence cognitive dans l'autisme, ce qui entraînerait des indices environnementaux perçus affectant les cycles veille-sommeil de manière facultative plutôt qu' obligatoire.

Le célèbre Bora Zivkovic, qui, contrairement à moi, sait tout sur les horloges circadiennes, a récemment écrit que - contrairement à moi - les gens typiques ont "des systèmes circadiens complexes qui sont faciles à sortir d'un grand coup » avec des conséquences désastreuses:

    « Dans l'état de jet-lag presque permanent dans lequel beaucoup d'entre nous vivent, beaucoup de choses vont mal. On retrouve des troubles du sommeil, des troubles de l'alimentation, de l'obésité, des immunités compromises, des problèmes de reproduction, des problèmes psychiatriques, des troubles affectifs saisonniers, de la prévalence des ulcères d'estomac et du cancer du sein chez les infirmières de nuit ... »

Bora Z écrit avec envie sur les rennes qui vivent avec des changements audrastiques de saison, mais qui ont échappé à ce genre de misère, peut-être en ayant une «faible amplitude» de l'horloge. Ils sortent justement de leurs prisons circadiennes, chaque fois que c'est nécessaire à l' adaptation. Comment les pauvres humains souffrants de cette prison peuvent-ils le faire, c'est la question – enfin de compte. C'est une très bonne question.

 

References:

Bourgeron, T. (2007). The Possible Interplay of Synaptic and Clock Genes in Autism Spectrum Disorders Cold Spring Harbor Symposia on Quantitative Biology, 72 (1), 645-654 DOI: 10.1101/sqb.2007.72.020

Glickman, G. (2010). Circadian rhythms and sleep in children with autism Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 34 (5), 755-768 DOI: 10.1016/j.neubiorev.2009.11.017

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