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"Au bonheur d'Elise"
16 mars 2017

Le handicap, "un thème peu abordé dans cette campagne" pour Grand Corps malade

article publié dans Le Parisien

Propos recueillis par C.M.|14 mars 2017, 7h05 | MAJ : 14 mars 2017, 7h30|0

 Grand Corps Malade fait partie des personnalités signataires de l'appel

LP/Frédéric Dugit
Propos recueillis par C.M.

Un collectif de personnalités interpelle les candidats à la présidentielle sur des revendications très concrètes. Le chanteur Grand Corps Malade fait partie des signataires.

L'artiste Grand Corps Malade, dont le film «Patients» est actuellement à l'affiche, est l'un des signataires de l'appel aux candidats à la présidentielle. Il nous explique pourquoi.

 

Qu'est-ce qui vous a convaincu dans cette initiative ?
Grand Corps Malade. C'est Michaël Jérémiasz(NDLR : joueur professionnel de tennis en fauteuil et quadruple médaillé paralympique), un autre signataire, qui m'en a parlé. Nous avons été pris en charge par le même kiné, dans le même centre de rééducation. On s'est connus comme ça. Moi je ne me suis jamais senti légitime pour interpeller les politiques au sujet du handicap. Par contre, comme tout le monde, je constate que dans cette campagne ce thème est rarement, voire pas du tout, abordé. J'ai lu l'appel qui est clair, précis, vraiment bien, et j'ai trouvé naturel d'y répondre.

Pourquoi maintenant ?
Il se trouve que je viens de sortir un film qui parle du handicap, avec lequel on a fait une grosse tournée d'avant-première, et ces questions revenaient beaucoup lors de discussions avec le public. J'avais conscience du retard de la France sur l'accès purement physique auprès d'établissements, par exemple, mais aussi l'accès à l'emploi, aux transports en commun, les salles de spectacle... Le monde du handicap est un monde qu'on connaît très peu, dont on a un peu peur même, qu'on cache. Le monde des valides et celui des non-valides ne se côtoient pas beaucoup.

Ce n'est pas en train de changer ?
C'est difficile a analyser. Est-ce que la société regarde davantage le handicap les yeux dans les yeux ? Oui, c'est vrai qu'on parle un peu plus des Jeux paralympiques, oui, dans le monde artistique, ça bouge. Et il y a sans doute un décalage entre une société qui commence à parler de ces sujets-là et les politiques qui ne suivent pas. La tendance va sans doute dans le bon sens mais je trouve, quand même, que ce sont encore deux mondes qui ne se mélangent pas.

Sur quoi faudrait-il insister ?
On n'intègre pas assez d'enfants handicapés à l'école, c'est l'un de mes principaux regrets. Ce qui jouerait aussi sur le regard porté sur la personne handicapée. Si un enfant, dès l'école primaire, grandit avec un paraplégique ou un aveugle dans sa classe, on sait que plus tard il n'aura pas de malaise, il saura comment l'aider. Tout deviendra plus naturel.

 

EN SAVOIR PLUS
>La lettre ouverte d'un collectif de personnalités aux candidats à la présidentielle
>La météo ensoleillée de Mélaine, atteinte de trisomie 21

 

  Le Parisien

Sur le même sujet

> DÉBAT : «Autiste», est-ce insultant ?

> Handi Actif se bat pour une meilleure prise en charge

> François Fillon «pas autiste» : SOS Autisme France saisit le CSA

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15 mars 2017

La vidéo de Mélanie pour ceux qui aurait manqué la météo d'hier ...

mélanie peut le faire

15 mars 2017

Séance avec l'association Trottautrement au centre équestre de Neuilly-sur-Marne

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Petit aperçu des séances d'équitation actuelles d'Elise avec Kalina, une magnifique monture ... A pied ou à cheval l'essentiel est d'avoir du plaisir ... Le pari est réussi sans problème grâce au talents multiples de sa monitrice Virginie Govoroff-Regnault !


La suite en images et les autres actualités tout aussi intéressantes sur la page de Trott'Autrement

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15 mars 2017

Signalement des évènements sanitaires indésirables - Le site du Gouvernement

 

Signalement-sante.gouv.fr

Le signalement des événements sanitaires indésirables est un acte citoyen qui bénéficie à tous.

http://social-sante.gouv.fr

 

15 mars 2017

Une maman se bat pour l'allocation de sa fille autiste

Christelle essaie de se faire entendre depuis des mois pour sa fille Julie, 15
ans.
Christelle essaie de se faire entendre depuis des mois pour sa fille Julie, 15 ans

Des mois qu’elle ne parvient pas à se faire entendre. Depuis quinze  ans, Christelle bénéficie d’une allocation AEEH (allocation d’éducation de l’enfant handicapé) pour sa fille Julie, autiste. Pour continuer à en bénéficier, elle doit tous les trois ans renouveler son dossier afin qu’il soit examiné par la commission de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Charge à elle de déterminer le niveau de handicap de l’enfant et donc, le complément d’allocation qui doit lui être versé par la CAF, normalement simple exécutante.

Une allocation nécessaire

En raison de la gravité de son handicap, Julie bénéficie depuis plusieurs années d’une allocation de complément 4, qui s’élève à environ 800 €. «  Elle ne parle pas, ne sait pas mastiquer ni communiquer. Pour tous les gestes de la vie quotidienne, il faut l’aider  », résume sa maman. Entre le traitement médical non remboursé par la sécurité sociale et les achats de vêtements adaptés notamment, les frais ne manquent pas. En avril 2016, Christelle entame les démarches pour que l’allocation lui soit renouvelée à partir du mois de septembre. En juin, la MDPH lui certifie qu’elle a droit à une allocation de complément 4 (handicap lourd).

« Ils me font dépenser de l’argent que je n’ai pas. J’en ai pour plus de 500  €, entre son salaire et les cotisations à l’URSSAF. Je ne m’en sors pas »

Pourtant, à son grand étonnement, elle cesse de recevoir toute aide entre septembre et début décembre. S’ensuivent des mois d’angoisse, à multiplier les appels, envoyer des courriers recommandés et se déplacer avec un assistant social à la CAF de Cambrai. Quand elle finit par retoucher une allocation, il s’agit d’un complément 2… de 280 euros. «  Je trouve ça aberrant. Normalement, la CAF n’a pas à s’en mêler. On n’a jamais pris la peine de me répondre et de m’apporter de vraies réponses.  »

Pire, on lui indique que pour bénéficier de nouveau du complément 4, elle doit embaucher quelqu’un à 8 heures par semaine pour s’occuper de sa fille lorsque celle-ci n’est pas à l’IME Le Bois fleuri du Cateau. Christelle déclare sa mère. «  Ils me font dépenser de l’argent que je n’ai pas. J’en ai pour plus de 500 €, entre son salaire et les cotisations à l’URSSAF, je ne m’en sors pas…  »

Incompatible

Contactée, la CAF du Nord nous a indiqué que le complément 4 ne pouvait être versé que si l’enfant requiert l’aide d’une tierce personne à temps plein ou d’un arrêt d’activité professionnelle d’un des parents. Un critère incompatible avec le placement de Julie en IME (institut médico-éducatif). Avec deux enfants à charge et un salaire au SMIC comme employée dans une maison de retraite, la situation est ingérable pour cette maman de 38 ans. «  Ce n’est plus possible. Je ne vais quand même pas arrêter de travailler.  » Mère courage, Christelle est prête à aller jusqu’au tribunal administratif. «  Cette allocation, j’en ai besoin pour ma fille. Je me battrai pour elle.  »

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15 mars 2017

Autisme : un essai clinique prometteur pour atténuer les troubles

La seconde étape d’un essai clinique au long cours permet de confirmer l’effet positif d’un simple médicament diurétique atténue la sévérité de l’autisme. Explications.

Autisme : un essai clinique prometteur pour atténuer les troubles ZOOM

Altanaka/Fotolia

Qu’est ce que l’autisme ?

« L’autisme ou plus généralement les troubles du spectre autistique (TSA) apparaît précocement au cours de l’enfance et persiste à l’âge adulte, explique Eric Lemonnier, pédopsychiatre expert de l’autisme au CHU de Limoges, co-auteur de l’étude et co-fondateur de la société Neurochlore avec Yehezkel Ben-Ari, neurobiologiste émérite à l’Inserm de Marseille. Il se manifeste par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des troubles du comportement », poursuit-il. Les personnes souffrant d’autisme semblent isolées dans une sorte de bulle intérieure. À ce jour, 1 % des enfants dans le monde présentent un TSA, avec une prévalence quatre fois plus forte chez les garçons, et il n’existe aucun traitement pharmaceutique approuvé par les autorités européennes ou américaines.

à lire : Autisme, les défaillances de la prise en charge dénoncées

En quoi a consisté cet essai clinique ?

Au sein d’un essai qui s’étale ici sur plusieurs années, il s’agit de la phase 2B, étape visant à tester l’efficacité du produit et déterminer la dose optimale auprès de patients. Il est basé sur le concept, développé dans les années 2000 par Yehezkel Ben-Ari et Eric Lemonnier, qu’un médicament diurétique (augmentant l’excrétion urinaire) peut atténuer le syndrome autistique. En simplifiant, ce médicament, la bumétanide, diminue la concentration de chlore dans certains neurones pathologiques et rétablit ainsi le bon fonctionnement d’un important médiateur chimique du cerveau, le Gaba, qui assure un rôle de frein sur plusieurs fonctions cérébrales (2).

Concrètement, cet essai de phase 2B a consisté à administrer le diurétique, sous forme de sirop, en double aveugle (un groupe recevant le produit, un autre recevant un placebo), auprès de 88 enfants et adolescents âgés de 2 à 18 ans, dans 6 centres français (Brest, Limoges, Lyon, Marseille, Nice et Rouen).

à lire : Un médicament atténuerait les effets de l’autisme

Quel est le résultat ?

« Cette étude a montré des résultats très encourageants sur trois échelles d’évaluation de l’autisme, deux menés par les médecins, un pratiqué par les parents eux-mêmes, rapporte Yehezkel Ben-Ari. Ils permettent d’envisager une prise en charge globale du trouble, en particulier de ses symptômes clés, le déficit social et les comportements stéréotypés », poursuit-il. La majorité des parents a constaté une meilleure écoute, une plus forte présence de leur enfant. De plus, les tests d’évaluation ayant indiqué une amélioration de plus de dix points, la bumétanide est considérée comme satisfaisante par l’Agence du médicament américaine (FDA).

À quand un médicament ?

Après un accord de partenariat entre Neurochlore et les laboratoires Servier, la troisième et dernière étape de cet essai clinique au long cours devrait commencer cette année. Cette phase 3 va encore durer un an, sur environ 300 enfants de 2 à 18 ans, dans des conditions rigoureusement éthiques, le protocole venant d’être approuvé par l’Agence européenne du médicament (EMA). « Si cette étude est concluante, on pourra faire une demande d’enregistrement auprès des autorités de santé européennes pour une mise sur le marché en 2022 », estime Yehezkel Ben-Ari qui souhaite créer à Marseille une fondation spécialisée dans la recherche sur les maladies cognitives, neurobiologiques et psychiatriques.

lire aussi : Josef Schovanec, saltimbanque de l’autisme

Denis Sergent

(1) Publié dans Translational Psychiatry (groupe Nature) du 14 mars 2017.

(2) Tombée dans le domaine public, donc accessible sans devoir payer une licence d’exploitation, la molécule originelle a été inventée en 1971 par les laboratoires suisses Roche et commercialisée sous le nom de Burinex.

à suivre : « Gabin sans limites », tendresses et difficultés d’un fils autiste

13 mars 2017

Cette mère veut sortir l'autisme de l'ombre

Louis et sa mère, sur la scène du théâtre du Champ-de-Bataille.

Louis et sa mère, sur la scène du théâtre du Champ-de-Bataille. 

Clandestin, voyage en autisme (s), c'est l'histoire vraie de Louis et de sa mère, adaptée à la scène. Persuadée que son fils est autiste, elle ne parvient pas à le faire diagnostiquer.

Sept longues années. C'est le temps qu'il a fallu à la mère de Louis pour obtenir le diagnostic qu'elle avait posé dès la naissance de son fils. De longues années d'humiliation et de culpabilisation. Un rôle joué par Claire Rieussec.

De nombreux parents d'enfants autistes reconnaîtront leur histoire, dans Clandestin, voyage en autisme (s). Eux aussi victimes de la ridicule guéguerre psychanalytique en France, qui a déboussolé tant de familles.

La pièce est l'adaptation à la scène d'une histoire vraie, par la comédienne angevine Claire Rieussec, mise en scène par Marie Gaultier, racontée dans un livre écrit par Elisabeth Emily, la mère de Louis, jeune autiste.

Il est incarné par Virginie Brochard et Béatrice Poitevin, alternativement. Une performance qui permet aux spectateurs de ressentir les perceptions d'un autiste, les sons qui se mélangent, les meubles qui ne sont pas stables « Pour incarner Louis, je me mets dans une bulle. Je me rends compte que je ne regarde pas le public, juste à l'écoute de mes émotions, du besoin de sécurité, de se protéger », explique Béatrice. On découvre l'hypersensibilité des cinq sens, l'incapacité de lire sur les visages la complexité des émotions.

« Ne soyez pas égoïste »

« Tout va bien, votre fils est juste jaloux, et puis c'est un garçon. » Au début, la mère, inquiète de ce bébé pas comme les autres, se heurte aux discours lénifiants des psys. À trois ans, il ne parle pas, il est agressif, obsédé par la mort. Ce qui est très courant chez les autistes. Cela déclenche des angoisses fortes. Exprimées parfois avec violence, étant dans l'incapacité de communiquer.

Malgré la certitude, chez la mère, de l'autisme de son fils, c'est elle que les thérapeutes vont culpabiliser. « Vous êtes mal, c'est pour cela que votre fils ne va pas bien. Ne soyez pas égoïste, entamez une psychothérapie. »

Complexe d'OEdipe, soupçon de pédophilie chez le père, tout y passe... Ce sera ensuite le calvaire de l'école où Louis, intelligent, curieux de tout, qui lit, écrit mais n'est toujours pas diagnostiqué, est mis au ban de tous, pour être finalement exclu à la demande des autres parents, après avoir été régulièrement puni.

Sa maîtresse s'indigne devant sa crotte qu'il lui apporte. Elle croit voir un cadeau. En fait, il y a vu du sang et c'est une question grave qu'il lui apporte, à cause de sa terrible peur de la mort.

Croiser une personne âgée, quelqu'un qui a un simple rhume, tout cela peut déclencher des scènes de panique. « Il n'y a qu'en France qu'on continue avec la théorie de la psychose, au lieu d'adopter les techniques comportementales qui permettent aux autistes de s'intégrer et de gérer leur instabilité émotionnelle », s'écrie la mère en colère à la fin de ce spectacle poignant.

Du jeudi 9 mars, 19 h 30, vendredi 10 mars, 20 h 30, samedi 11 mars, 16 h 30, au théâtre du Champ-de-Bataille, 10, rue du Champ-de-Bataille. Tarifs: 15€/13€/10€. Tél. 02 41 72 00 94.

13 mars 2017

Autisme : 18 nouveaux gènes identifiés

article publié dans La Presse.ca

Publié le 12 mars 2017 à 05h00 | Mis à jour le 12 mars 2017 à 07h23

Un projet international auquel participent des chercheurs de l'Université... (photo Soo-Jeong Kang, archives The New York Times)

photo Soo-Jeong Kang, archives The New York Times

Un projet international auquel participent des chercheurs de l'Université McGill a annoncé, la semaine dernière, la découverte de 18 nouveaux gènes liés à l'autisme. Ces résultats accéléreront les recherches sur la source et le traitement de ce trouble et pourraient servir au dépistage.

«C'est une augmentation importante du nombre de gènes liés à l'autisme, explique Mayada Elsabbagh, professeure au département de psychiatrie de McGill, qui est l'une des coauteures de l'étude publiée dans la revue Nature Neuroscience. Auparavant, on recensait quelques douzaines de gènes, mais certains avaient une association faible avec l'autisme. Ceux que nous décrivons ont une association forte avec le trouble.»

L'étude est l'une des plus importantes au monde et elle sera, à terme, la plus grande base de données génétiques servant à la recherche sur l'autisme. «On vise d'avoir des échantillons de 10 000 personnes, dit Mme Elsabbagh. On est rendus à 5000 et on est déjà parmi les plus grands projets. Au Québec, on a des échantillons de 200 familles; les patients, les frères et soeurs et les parents.» Le projet est dirigé depuis Toronto.

L'analyse est faite au moyen d'une nouvelle technique. «Jusqu'à maintenant, la technique la plus répandue était le microréseau, dit Mme Elsabbagh. C'est ce qui est utilisé commercialement et en clinique. La nouvelle technique est pour le moment limitée à la recherche.»

Quelle est la prochaine étape? «On veut faire du phénotypage profond», souligne Mme Elsabbagh, qui est une spécialiste du développement du cerveau et du lien entre ses altérations biologiques et les comportements. «On observe les fonctions des gènes, et ensuite on cherche les comportements, les phénotypes, associés à ces fonctions des gènes. Éventuellement, ça va faciliter le dépistage et le diagnostic dans les cliniques.»

CHIFFRES:

 

  • 1 enfant sur 150 avait un diagnostic d'autisme en 2000
  • 1 enfant sur 68 avait un diagnostic d'autisme en 2014

SOURCE : Autism Speaks Canada

12 mars 2017

Le Docteur Saravane décoré de la Légion d'honneur

Le Dr Djéa Saravane, praticien hospitalier spécialiste de la douleur et responsable du Centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme de l'EPS Barthélemy Durand à Etampes, a été nommé, sur liste du premier ministre, chevalier de la Légion d’honneur par décret du 1er janvier 2017.

Ce titre honorifique, décerné par l’Etat, récompense 40 années de services et plus particulièrement l’engagement du Dr Saravane pour la cause des personnes vulnérables.

>> Télécharger le Journal officiel de la République française

>> En savoir plus sur le Centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme

12 mars 2017

Un centre de soins médicaux qui va faire école

Publié le 10 mars 2017
Le Dr Djéa Saravane est venu, mardi, à la rencontre des étudiants en médecine brestois pour parler de la prise en charge des autistes.
Le Dr Djéa Saravane est venu, mardi, à la rencontre des étudiants en médecine brestois pour parler de la prise en charge des autistes.
« Médecin interniste dans un hôpital psychiatrique je m'intéressais aussi à la douleur parce qu'à l'époque on disait que les schizophrènes étaient insensibles à la douleur... Ce qui est totalement faux ! J'avais donc une consultation de la douleur et je recevais aussi des enfants autistes. Je me suis aperçu qu'ils avaient mal et que personne ne les prenait en charge. C'est à cette époque-là que je me suis dit que ce serait bien de faire un service pour cette population », explique le Dr Djéa Saravane, directeur du Centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme au sein de l'établissement public de santé mentale Barthélemy-Durand, à Étampes (91). Mardi soir, il a rencontré les étudiants de la corpo médecine pour leur parler de la douleur, du centre de soins qu'il a créé et de la télémédecine qu'il expérimente.

Le langage du corps

Le centre de soins n'est ni un service d'urgences, ni un service d'hospitalisation, mais il propose des consultations, chacune dure deux heures. « Il faut prendre le temps d'écouter les familles ou les personnels qui accompagnent le patient s'il est en institution. Nous avons réussi à beaucoup réduire le temps d'attente, qui était de cinq mois auparavant et de cinq à six semaines maximum aujourd'hui », ajoute le médecin, très disponible, au point de ne pas hésiter à laisser son numéro de portable personnel aux familles. Lorsque la parole n'est pas possible, il faut écouter le langage du corps. « Il faut penser à la douleur quand ils ont subitement un trouble du comportement, une agressivité à l'égard des autres ou d'eux-mêmes alors qu'ils étaient bien, sans frustration, soit des troubles du sommeil, associés ou pas, ou une explosion violente d'un seul coup avec des cris. L'échelle que j'ai mise au point utilise ces éléments, il y a six questions auxquelles il faut répondre par oui ou par non, dès qu'il y a deux " oui " cela prouve l'existence d'une douleur et la nécessité de consulter », dit le Dr Djéa Saravane. Ensuite, c'est au médecin de rechercher l'origine de la douleur qui peut être dentaire, ORL, abdominale, et puis de donner un traitement qui soigne et apaise la souffrance. Cette échelle de la douleur, validée avec des patients autistes qui ne parlaient pas, peut servir à d'autres patients, elle a été labellisée santé mentale, autisme, polyhandicap et handicap génétique rare. Le centre d'Étampes est le seul pour les enfants, ados et adultes autistes en France. Il était temps de se préoccuper de ces patients dont l'espérance de vie moyenne n'est que de 54 ans, contre 75 ans minimum pour le reste de la population. « C'est une population excessivement vulnérable avec une double peine : ils ont un handicap, mais en plus ils n'ont même pas accès aux soins de base. Si le diabète d'un autiste n'est pas dépisté il va mourir des complications du diabète et pourtant il suffit de faire une prise de sang pour le diagnostiquer. On peut même parler de triple peine : quand ils sont diagnostiqués, ils n'ont pas une bonne prise en charge médicale. Les médecins ont peur de ces patients ».

Trouver les voies de la douleur

D'autres centres régionaux de ce type vont être créés en France bientôt. Le Dr Djéa Saravane en a écrit le cahier des charges à la demande du ministère de la Santé. Contrairement au centre d'Étampes, ces centres n'auront pas l'activité de recherche qui a permis au Dr Saravane de rédiger des recommandations de bonnes pratiques professionnelles sur les soins somatiques pour l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) qui seront publiées en avril. « Je travaille aussi avec l'université de Sherbrooke, au Québec, pour démontrer que les personnes autistes ont les mêmes voies de la douleur que tout le monde ».


10 mars 2017

David Mandell : Les restrictions du coût de l'autisme (USA)

9 mars 2017
Par Jean Vinçot

Une analyse du coût de l'autisme aux Etats-Unis. Et des interrogations sur la façon de mettre en œuvre des pratiques plus efficientes.

David Mandell, professeur associé, école de médecine Perelman de l’Université de Pennsylvanie.

Une interview sur Spectrum News.

En 1955, les Etats-Unis ont institutionnalisé plus de 500 000 personnes, dont plusieurs autistes. C’est un vrai échec du système pour correctement prendre soin ces personnes, dit David Mandell, professeur associé de pédopsychiatrie à l’Université de Pennsylvanie. Les choses ne sont pas très différentes à l’heure actuelle. L’année dernière, Mandell a évalué le coût de l’autisme de la perte de productivité au coût des hospitalisations. Il a établi que c’est le 4ème poste le plus cher au niveau de la santé, après les traumatismes, les cancers, et les maladies cardio-vasculaires.

De plus, les données du MEDICAID suggèrent que les thérapies disponibles pour l’autisme ne font pas abaisser le coût.

Dans une interview de la semaine dernière, Mandell parle d’importants obstacles qui empêchent de donner des soins réels aux personnes avec autisme et des changements politiques sont nécessaires pour corriger cette trajectoire.

Sfari.org : quel est le coût économique total de l’autisme ?

D.M. : Il y a des coûts directs (ce qui est dépensé) et des coûts indirects (ce qu’on perd).

Nous avons comparé les deux ensembles de coûts avec ce qui est nécessaire pour le développement d’un enfant normal et nous avons trouvé que le coût supplémentaire pour un individu avec autisme et déficience intellectuelle est de 2,4 million de dollars sur sa durée de vie totale. Pour un individu sans déficience intellectuelle, il est de 1, 4 millions de dollars.

S : Pourquoi ces coûts sont-ils si élevés ?

DM : Il y a trois principales raisons qui rendent l’autisme si onéreux. La première est que l’autisme apparaît très tôt dans l’enfance ; c’est un trouble qui dure tout le long de la vie.

La deuxième est que l’autisme est chronique. Si vous recevez le diagnostic d’une dépression, la dépression peut durer longtemps, mais pas toute la vie. Même si les symptômes varient au cours du temps, l’autisme est vraiment une maladie chronique.

La troisième est qu’il n’y a pas de bons traitements et de moyens qui changent réellement l’évolution de l’autisme.

S : Comment pourriez-vous changer l’évolution de ce trouble ?

DM : Nous parlons spécifiquement d’une amélioration du trouble. Nous avons besoin de séparer la maladie du handicap.

Le handicap est défini par le fait qu’une personne n’est pas capable de fonctionner comme une personne normale. La déficience se rapporte au fait qu’il y a des difficultés de relations sociales très particulières à cet ensemble de symptômes. Aux Etats-Unis, et dans beaucoup d’autres pays, nous avons des attentes sociales qui rendent difficile la communication avec les personnes autistes.

S : Est-ce que les traitements disponibles peuvent améliorer ce handicap ?

DM : Il y a de nombreuses interventions précoces qui induisent de grands changements dans les troubles cognitifs et ceux de l’adaptation. Mais nous n’avons pas compris comment les choses évoluent au cours du temps, et comment aider les personnes qui prennent de l’âge.

De plus, nous ne sommes pas bons pour transposer ce que l’on trouve dans la recherche à l’ensemble de la population. Quelle que soit l’efficacité des procédures découvertes à l’université, elles ne montrent pas la même efficacité dans la vraie vie.

S : Comment avez-vous découvert ce fossé entre la recherche et son application ?

DM : Nous y sommes arrivés en considérant les allers-retours entre la recherche et la population . D’en haut, on a examiné un grand ensemble de données, réalisé que l’importance des services dits « thérapeutiques » que les individus reçoivent influent très peu sur les résultats que l’on peut mesurer. Nous avons regardé les hospitalisations psychiatriques et si les individus ont trois ou plus de médicaments simultanément. Nous n’avons pas observé de faits importants et nous nous sommes demandé pourquoi- ce qui nous interroge.

Dans l’autre approche, qui provient des groupes de personnes autistes et des écoles , on observe que les praticiens utilisent très peu ce que l’on considère comme des preuves scientifiques. Les personnes qui interviennent sont passionnées et bien intentionnées mais n’ont pas les connaissances nécessaires pour utiliser de façon fidèle ce qui est reconnu scientifiquement.

S : Que faudrait-il faire pour améliorer l’utilisation des outils scientifiques ?

DM : Quand les cliniciens et les enseignants utilisent avec fidélité les procédures- c’est à dire, quand ils utilisent les protocoles recommandés fidèlement et sérieusement, on obtient des améliorations impressionnantes, mais c’est rarement le cas.

« Efficacy » [efficacité potentielle] est l’efficacité des interventions lorsqu’on utilise les procédures dans un monde idéal.

«  Effectiveness » [efficacité réeelle] est l’efficacité de la procédure ou de l’intervention dans le monde réel avec les moyens disponibles. 

Il y a une grande différence entre les deux. Peu d’interventions qui ont montré leur « efficacy » ont aussi montré leur « effectiveness » (l’efficacité en laboratoire est très différente de celle obtenue dans la vraie vie ).

En partie, il est difficile d’appliquer ces procédures en réalité comme elles devraient l’être. En partie, parce que les enfants de la « vraie vie » sont très différents des enfants pour lesquels on note une efficacité dans les études réalisées- par exemple, ils peuvent avoir des problèmes de comportement plus sévères ou des troubles associés. Les cliniciens et les enseignants dans le public n’ont pas les mêmes moyens que les cliniciens des laboratoires de recherche.

S : Quels sont les obstacles à franchir pour diminuer le fossé entre « efficacy »   et "effectiveness » ?

D.M : Notre croyance implicite était qu’il suffisait de former les gens sur le terrain. Nous avons perdu beaucoup de temps à former des éducateurs à utiliser les procédures, et quand ils ne le faisaient pas, nous avons cru qu’il fallait les former encore plus.

Notre recherche nous a amenés à conclure que la formation est nécessaire, mais pas suffisante. La conviction des éducateurs pour utiliser les techniques est aussi cruciale. Il ne faut pas prendre en compte uniquement leurs compétences, mais leur envie de le faire.

Je suis allé dans une classe où on testait avec fidélité les procédures. Nous y sommes allés avec une caméra vidéo et l’enseignant a ouvert les yeux avec étonnement et dit : « ah, vous êtes là, que voulez-vous voir ? ».   Nous lui avons dit que nous voulions voir 10 mn d’une activité décomposée en séquences, dont chacune fait intervenir une compétence. Elle a choisi un enfant de la classe et a fait une très belle intervention de 10 mn. Puis elle a dit : « C’est bon ? » et a rangé le matériel. Nous avons su qu’elle ne ferait pas d’autre activité de ce type avant notre éventuel retour.

Elle ne pensait pas que c’était important et a préféré faire cours en classe entière. Je pense qu’elle a mal accepté d’avoir une responsabilité supplémentaire. Ici, nous avons eu quelqu’un d’une grande compétence, mais peu de fidélité. Une formation dans ce genre d’intervention n’aurait servi à rien.

S : Comment peut-on aider autrement ?

DM : on doit se concentrer sur comment mieux motiver les enseignants à utiliser ces prodécures en fournissant un meilleur environnement dans lequel l’éducateur sent que l’utilisation de cette procédure est espérée, soutenue, et récompensée. Nous avons aussi besoin de travailler avec les enseignants pour enlever les obstacles dus à l’environnement et aux moyens. Beaucoup de ce travail provient de la discussion- pour essayer de comprendre pourquoi elle n’aime pas l’intervention séquentielle et pourquoi elle pense que ce n’est pas applicable à sa classe- et lui indiquer d’autres solutions. C’est contreproductif de juste lui dire « Vous devez faire ça ! » .

Nous oublions que les classes pour autistes sont des îlots dans l’école. Il y en a peut-être une ou deux par école, et trop peu de personnel. Ces enseignants sont livrés à eux-mêmes. Une des solutions serait de créer un groupe d’enseignants qui transcende la classe et crée un esprit de groupe, partage des missions et fait des propositions.

S : Vous avez travaillé avec certaines écoles en dehors de votre projet de recherche, mais comment vous voyez les choses plus largement ?

DM : Je travaille encore sur cette question. Je pense que cela repose sur le développement de partenariat avec les groupes et les écoles, pour apprendre quelles ressources mettre en place, et penser ce que l’on peut développer avec eux.

De toute façon, nous continuons d’agir comme si la prévalence de l’autisme était basse. Nous développons des tests de diagnostic et des protocoles thérapeutiques intensifs et chronophages. Il n’y a pas beaucoup d’espoir que ces derniers, hors de portée de nos ressources, s’étendent. Nous devons nous tourner vers une approche plus de santé publique, avec des interventions moins consommatrices en moyens, qui ont la possibilité de déplacer la population autistique vers le haut.

Deuxièmement, il faut vraiment repenser l’utilisation des modèles lorsqu’on vient former les enseignants et les cliniciens. Nous essayons de changer leur comportement, et nous considérons tout ce que nous connaissons sur le changement de comportement- et nous sommes vraiment bons sur le changement de comportement des enfants avec autisme- et nous n'en tenons plus compte sur le changement de comportement de ces enseignants et cliniciens. Ce sont des gens avec leur propre vie, leur propre organisation, et des connaissances, des motivations et des ressources qui varient.

Nous devons être sûrs que ce que nous proposons comme soutien correspond bien à leurs besoins spécifiques.

Merci à Marianne et Robert Mary pour la traduction, à Lila pour la révision.

https://spectrumnews.org/opinion/questions-for-david-mandell-curbing-autisms-costs/

8 mars 2017

Ensemble, brisons les barrières pour l'autisme - Autism Europe - Boîte-à-outils de la campagne

8 mars 2017

2 avril - Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme

journée mondiale de l'autisme 2017 autisme france

Affiche_AF_France_en_bleu_2017

7 mars 2017

"Les politiques ne maîtrisent pas toujours la violence symbolique de leur langage"

François Fillon a déclenché de vives réactions sur les réseaux sociaux après avoir répété qu il n'était pas "autiste" au JT de France 2. Comment expliquer l'ampleur de cette polémique ? Décryptage avec l'aide d'un spécialiste.

François Fillon

François Fillon lors de son passage au journal télévisé de France 2

© Jacques DEMARTHON / AFP

POLEMIQUE. Lors de son passage au journal télévisé de France 2 ce dimanche 5 mars 2017, après son meeting du Trocadéro, François Fillon a dit et répété trois fois qu'il n'était pas "autiste", pour expliquer qu'il voyait "les difficultés" de sa campagne et n'était "pas enfermé" dans ses certitudes. Mais l'usage de ce terme par le candidat a attiré les foudres de très nombreux internautes sur les réseaux sociaux, et le Conseil supérieur de l'audiovisuel a indiqué le 7 mars 2017 avoir reçu 55 signalements de téléspectateurs. Comment expliquer l'ampleur de cette polémique ?

"Le signe d'un dérapage verbal intériorisé à partir de clichés"

"Le principal problème est que François Fillon a utilisé le terme "autiste" dans un sens réducteur et négatif, explique à Sciences et Avenir Julien Longhi, professeur en sciences du langage à l'Université de Cergy-Pontoise et co-fondateur du Réseau de recherche sur les discours institutionnels et politiques (R2DIP). Le candidat des Républicains s'est focalisé sur certaines propriétés de ce trouble, des "clichés", qui définissent le patient comme un individu coupé du monde, incapable du moindre contact avec un autre être humain, et non sur le côté brillant des autistes Asperger par exemple. Or la réalité médicale de l'autisme est bien plus complexe, les spécialistes parlent d'ailleurs de troubles du spectre autistique." Comme le souligneDanièle Langloys, présidente de l'association Autisme France, "il y a une définition de l'autisme (lié à l'état des connaissances sur le sujet) émise par la Haute autorité de santé, conforme à celle de l'Organisation mondiale de la santé : il s'agit de troubles neuro-développementaux très précoces qui perturbent les interactions sociales et induisent des comportements stéréotypés et des intérêts restreints". Ainsi, selon Julien Longhi, François Fillon, par son intervention, "court-circuite la richesse sémantique du mot "autiste", pour la polariser vers un sens négatif". "C'est le signe d'un dérapage verbal intériorisé à partir de clichés", ajoute-t-il.

Bien entendu, selon ces spécialistes, François Fillon ne fait que véhiculer un stéréotype ancré dans notre société depuis longtemps, un passé impossible à dater. "À ma connaissance, aucune étude n'a tenté d'évaluer depuis quand nous détournons l'usage de termes médicaux, comme "autiste", "mongolien", "schizo"...", concède Julien Longhi, qui précise qu'il ne faut pas oublier que "la langue est vivante, et que les individus s'en emparent pour la faire sans cesse évoluer". "François Fillon n'a pas voulu blesser les personnes autistes, mais ne fait que reproduire les clichés français sur l'autisme, victime d'une incroyable méconnaissance en France, qui tient entre autres à l'absence de véritable campagne nationale de sensibilisation", déplore de son côté Danièle Langloys.

Un abus de la métaphore préjudiciable

Mais, pour Julien Longhi, la polémique va bien au-delà de celle autour des troubles autistiques. "Les internautes s'insurgent régulièrement contre toute forme éventuelle de discrimination, de manière générale. L'on peut considérer que depuis quelques années, les réseaux sociaux ne laissent plus passer inaperçu le moindre mot à caractère discriminatoire prononcé dans l'espace public (Internet, télévision, radios...). Ce qui n'est pas une si mauvaise chose à condition que cela ne masque pas complètement les sujets de fond des discours...". Selon ce spécialiste, les associations œuvrent pour faire évoluer les mentalités en incitant la population à dire "personnes en situation de handicap", plutôt que "handicapé" par exemple.

Reste un paradoxe : comment, à une époque où l'on sait les discours politiques réglés au millimètre, une telle utilisation controversée du mot "autiste" a-t-elle pu être employée par un candidat à la présidentielle dans l'espace public ? "L'on ne peut faire que des suppositions, car nous ne savons pas si l'usage de ce mot a été improvisé ou non par François Fillon, commente Julien Longhi. Toutefois, l'on peut se demander pourquoi, en cas de dérapage, ne se serait-il pas repris immédiatement...?", s'interroge le professeur en sciences du langage. D'autant que la femme du candidat a elle-même été marraine de l'association Asperger Aide France. "François Fillon donne l'impression d'assumer le choix de ce mot, peut-être pour faire preuve d'un discours décomplexé, afin de séduire une partie de l'électorat, ou pour dénoncer une forme de bien-pensance dans notre société et dans les médias...", suggère-t-il. Ce dernier rappelle que, par le passé, certains hommes politiques, comme Jean-Marie Le Pen, ont pris l'habitude de recourir à des "dérapages contrôlés", afin de créer une transgression ou d'attirer l'attention sur eux.

Quoi qu'il en soit, ce spécialiste déplore que les politiciens usent et abusent de la métaphore, initialement pour mieux se faire comprendre de leurs concitoyens, mais leur message peut se retrouver brouillé. "Ils oublient souvent que l'image évoquée a besoin d'être reconstruite pour être comprise, et risque ainsi d'être déformée, exagérée, source de polémiques, précise Julien Longhi. Ils ne maîtrisent pas toujours l'ampleur sémantique de leur langage, et la violence symbolique qui se cache parfois derrière." Ce professeur prend comme exemple une autre polémique, celle de l'utilisation du mot "kärcher" par Nicolas Sarkozy en 2005, qui évoque "non seulement le nettoyage, mais fait aussi appel à une forme d'agressivité".

7 mars 2017

BFMTV et France 2 confieront leur bulletin météo à une jeune femme trisomique le 27 mars

article publié dans pure médias

Mélanie avait demandé aux internautes de la soutenir pour réaliser son rêve : présenter un bulletin météo à la télévision.

Mélanie
Mélanie

Mélanie peut le faire, et elle le fera ! Depuis le 27 février, cette jeune femme de 21 ans s'est lancé un défi : celui de récolter 100.000 likes sur sa page Facebook, "Mélanie peut le faire ". Atteinte de trisomie 21, Mélanie a un rêve qu'elle souhaite réaliser à tout prix : celui de présenter un bulletin météo à la télévision. Dans une vidéo qui a été partagée à plus de 35.000 reprises sur le réseau social, la jeune femme précise qu'elle veut présenter son bulletin météo le 27 mars.

Derrière cette campagne se cache l'Unapei, une fédération d'associations qui représente et défend les intérêts des personnes handicapées mentales et leurs familles. "Nous savons qu'en attirant l'attention, en mobilisant des milliers de gens, les choses peuvent bouger" explique l'Unapei, interrogée par le Huffington Post. "Aujourd'hui, les personnes en situation de handicap sont indivisibles. Les 100.000 likes que nous demandons sont avant tout des soutiens, ils comptent plus que de simples pouces levés", ajoute la fédération, se réjouissant de la vitesse "impressionnante" à laquelle les likes ont été récoltés.

 

Le message de Mélanie n'a pas tardé à être entendu. Aidée par un relais médiatique important, la page "Mélanie peut le faire" est passée de 20.000 à 100.000 fans en l'espace de seulement vingt-quatre heures. Et, ce matin, alors que la barre fatidique n'avait pas encore été atteinte, la première proposition tant attendue par Mélanie est arrivée dans "Première Édition", la matinale de BFMTV. Alors que le chroniqueur Julien Mielcarek se faisait l'écho de l'initiative de la jeune femme, Pascale de la Tour du Pin a lancé "nous lui proposons le bulletin météo sur BFMTV", appuyée par son compère Christophe Delay. Et, comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, quelques heures plus tard, c'est France 2 qui a annoncé l'arrivée prochaine de la jeune femme sur son antenne.

7 mars 2017

Un déconverti du lacanisme : François RECANATI

5 mars 2017
Par Jacques Van Rillaer
Blog : Le blog de Jacques Van Rillaer


Au début des années 1970, François Récanati, spécialiste de la philosophie du langage, a été séduit par le lacanisme et a acquis un statut de «sujet supposé savoir» dans la communauté lacanienne. Son étude de la philosophie anglo-saxonne l’a fait rompre avec le lacanisme. Il a alors pris pleinement conscience de la mystification opérée par le langage ésotérique de Lacan.


recanati

François Récanati est un philosophe, diplômé de la Sorbonne, devenu un spécialiste réputé de la philosophie du langage. Il est actuellement directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et membre du Centre Jean Nicod (centre de recherches du CNRS). Il est cofondateur et ancien président de la Société européenne de philosophie analytique.

Il a enseigné dans plusieurs universités de grand renom : Berkeley, Harvard, Genève. Il a publié plusieurs livres chez des éditeurs prestigieux : Oxford University Press, Cambridge University Press. En 2014, il a reçu la médaille d'argent du CNRS.

Au début des années 1970, François Récanati a fait partie du cénacle lacanien. Voir p.ex. son discours au séminaire de Lacan «Encore»: http://staferla.free.fr/S20/S20%20ENCORE.pdf

Dans cette vidéo de 25 minutes, il raconte son adhésion au lacanisme et sa déconversion (voir de 08:20 à 34, “La phase Lacan”) :

http://www.archivesaudiovisuelles.fr/FR/_video.asp?format=69&id=61&ress=345&video=87781

Voici quelques éléments.

Au début des années 1970, Récanati a été séduit par le style intellectuel de Lacan, son côté flamboyant. Lacan lui semblait incarner, de façon supérieure, un nouveau style intellectuel. Récanati est alors devenu un “lacanien de choc”, “un sujet supposé savoir”.

Il explique pourquoi la participation à la communauté lacanienne est très valorisante: grâce à un langage hermétique, souvent incompréhensible, on a le sentiment de faire partie d’une élite qui dispose d’un savoir réservé. Le groupe dispose de formules dont personne, même parmi les adeptes, ne sait exactement ce qu’elles veulent dire. La masse qui suit les “dominants” n’y comprend rien ou très peu de chose.

La communauté lacanienne fonctionne comme une secte. Elle est très hiérarchisée. À sa tête se trouve un gourou, Lacan, dont on sait qu’il est le seul qui sait réellement. Le pouvoir repose sur le fait que le gourou est le seul à détenir la vérité. L’axiome de base est : “Ce que dit Lacan est vrai et il faut maintenir cette vérité”. Lacan disait p.ex. “Il n’y a pas de rapport sexuel”. Alors les disciples s’empressaient d’interpréter, de multiples façons et indéfiniment, l’énoncé du Maître.

Les disciples croyaient en la vérité des énoncés avant même de les comprendre. Ils passaient leur temps à répéter ce qu’avait déclaré le Maître et à y attribuer du sens. Les conflits d’interprétation étaient peu importants. L’essentiel était de maintenir l’idée que ce que disait le Maître était vrai. En définitive, le seul critère pour s’assurer de la justesse de l’interprétation était de demander à Lacan ce qu’il en était.

Pour faire partie du groupe, il suffisait d’utiliser des tournures verbales et les mots-clés du lacanisme, sans même comprendre ce qu’on énonçait. Il n’est pas difficile de produire du texte lacanien qu’on ne comprend pas soi-même. Il suffit d’apprendre à manier du jargon.

Récanati a appris assez rapidement à jouer avec les mots-clés pour acquérir un statut de « Sujet supposé savoir » dans la confrérie et produire du discours lacanien. Ainsi, après quelques années de ruminations lacaniennes, Récanati s’est senti très gratifié socialement par sa place dans la communauté lacanienne, mais il était déçu au plan intellectuel, car il avait le sentiment de faire du sur place. Il s’est alors intéressé à la philosophie du langage ordinaire, notamment à John Austin (p.ex. “Quand dire c’est faire”), pour voir ce que cette philosophie avait de commun avec la théorie de Lacan, ce qui pouvait l’enrichir, ce qui pouvait alimenter “le moulin lacanien”. Cette philosophie lui paraissait intéressante parce que, comme la doctrine lacanienne, elle s’opposait au positivisme.

Récanati a alors découvert des auteurs aux antipodes du monde intellectuel du lacanisme, des auteurs compréhensibles qui permettent de communiquer sans ambiguïtés. Il est devenu un partisan de la philosophie analytique et a compris que le « moulin lacanien » est stérile.

En définitive, Lacan n’a pas réalisé une véritable recherche intellectuelle. Il a promu un genre littéraire : « la théorie ». Lui et ses disciples ont lacanisé toutes sortes de choses : Descartes, la linguistique, etc. Récanati dit que Lacan a eu peut-être des intuitions intéressantes, mais il n’a pas fait le travail de les rechercher et de les exploiter. En tout cas, en ce qui concerne le langage, Lacan n’a rien apporté de fondamental.

Lacan évoquait souvent le soutien de grands intellectuels (Heidegger, Lévi-Strauss, Jacobson) avec lesquels il avait des liens d’amitié. Ces intellectuels ne le prenaient pas très au sérieux. Ils ne lui rendaient pas ce que lui voulait leur apporter.

Le succès de Lacan s’explique en partie par le fait qu’il a offert à des disciples ce qu’ils attendaient de la philosophie de cette époque. Il a plu à des gens qui considéraient l’obscurité comme de l’épaisseur.

Annexes (J. Van Rillaer)

1. L’opinion de Martin Heidegger sur Lacan

S’il faut en croire ce qu’écrit É. Roudinesco, «Lacan envoya à Heidegger ses Écrits avec une dédicace. Dans une lettre au psychiatre Medard Boss, celui-ci commenta l'événement par ces mots : “Vous avez certainement reçu vous aussi le gros livre de Lacan (Écrits). Pour ma part, je ne parviens pas pour l'instant à lire quoi que ce soit dans ce texte manifestement baroque. On me dit que le livre provoque un remous à Paris semblable à celui suscité jadis par L'Être et le néant de Sartre.” Quelques mois plus tard, il ajoutait : “Je vous envoie ci-joint une lettre de Lacan. Il me semble que le psychiatre a besoin d'un psychiatre”.» (Jacques Lacan. Fayard, 1993, p. 306).

2. L’opinion de Claude Lévi-Strauss sur le séminaire de Lacan

Entretien avec Judith Miller et Alain Grosrichard. In : L’Ane. Le magazine freudien, 1986, N° 20, p. 27-29.

«Judith Miller — À la première séance du séminaire des Quatre concepts fondamentaux, vous étiez dans la salle. Je m'en souviens très bien, j'y assistais aussi, comme élève de l'École normale. Quel souvenir en avez-vous gardé?

Claude Lévi-Strauss — C'est l'unique séminaire de Lacan auquel j'ai assisté. J'ai été tellement fasciné par le phénomène, disons, ethnographique, que j’ai prêté beaucoup plus d'attention à la situation concrète qu'au contenu même de ce qu'il disait. Le chemin de Lacan et le mien se sont croisés, mais nous allions au fond dans des directions très différentes. Moi-même venant de la philosophie, j'essayais d'aller vers ces sciences humaines dont Lacan critiquait la légitimité, tandis que Lacan, qui, lui, était parti d'un savoir positif, ou qui se considérait comme tel, a été amené vers une approche de plus en plus philosophique du problème.

Judith Miller — Dans ce premier séminaire à I'École normale, qu'est-ce qui vous a frappé en tant qu'ethnologue?

Claude Lévi-Strauss - Ce sont de bien vieux souvenirs... Ce qui était frappant, c'était cette espèce de rayonnement, de puissance, cette mainmise sur l'auditoire qui émanait à la fois de la personne physique de Lacan et de sa diction, de ses gestes. J'ai vu fonctionner pas mal de chamans dans des sociétés exotiques, et je retrouvais là une sorte d'équivalent de la puissance chamanistique. J'avoue franchement que, moi-même l'écoutant, au fond je ne comprenais pas. Et je me trouvais au milieu d'un public qui, lui, semblait comprendre. Une des réflexions que je me suis faite à cette occasion concernait la notion même de compréhension : n'avait-elle pas évolué avec le passage des générations? Quand ces gens pensent qu'ils comprennent, veulent-ils dire exactement la même chose que moi quand je dis que je comprends? Mon sentiment était que ce n'était pas uniquement par ce qu'il disait qu'il agissait sur l'auditoire, mais aussi par une autre chose, extraordinairement difficile à définir, impondérable — sa personne, sa présence, le timbre de sa voix, l'art avec lequel il le maniait. Derrière ce que j'appelais la compréhension, et qui serait resté intact dans un texte écrit, une quantité d'autres éléments intervenaient.»

3. Le témoignage de François George sur la logomachie lacanienne

F. George, dans “L'effet 'yau de poêle de Lacan et des lacaniens” (Hachette, 1979), a donné une description humoristique d’un séminaire lacanien typique des années 1970.

Il raconte qu’un ami, élève de l’Ecole normale supérieure, lui a écrit qu’il abandonnait leur «corps, est-ce pont d’anse?» parce qu’il ne s’intéressait plus à la « peau-lie-tique ». Pour comprendre ce qui lui arrivait, François George s’est introduit dans un cercle qui se livrait à l’exégèse des écrits de Lacan. «Le directeur du séminaire était un barbu dont le regard lointain paraissait dédaigner notre environnement grossier pour scruter les mystères du symbolique. Ses rares interventions faisaient l'objet d'une attention religieuse.»

Un jour il s’est tourné vers George et lui a demandé de commenter un passage particulièrement difficile. Mort de trac, George a dit n’importe quoi. «Peu à peu, je m'aperçus que mes paroles, loin de susciter le scandale, tombaient dans un silence intéressé et je me rendis compte de cette merveille : sans me comprendre moi-même, je parlais lacanien.» «La fin de mon intervention fut accueillie par un silence plus flatteur que des applaudissements, par cette “résonance” qui, selon la doctrine professée par le barbu, devait permettre la “ponctuation”, puis l’“élaboration” adéquates. Sans doute pour prévenir le découragement, le barbu avait appelé notre attention sur “l’effet d'après-coup” essentiel au discours, comme le vieillissement l’est à la qualité du vin.»

George a constaté que d’autres participants ne comprenaient guère plus que lui. « En fait, ils avaient simplement assisté à un échange de signaux, assez comparable à la communication animale. Comment ne pas se comprendre quand on ne fait qu'échanger des mots de passe et des signes de reconnaissance? Et comment ne pas comprendre que le “comprendre” est un leurre, un effet de l'imaginaire, quand toute la question est de se montrer parés des mêmes plumes dans le rituel de parade?»

Pour d’autres déconvertis du freudisme et du lacanisme, voir le film de Sophie Robert :

https://www.dailymotion.com/video/x37mnmz_les-deconvertis-de-la-psychanalyse_school

 Dylan Evans, auteur d'un dictionnaire des concets lacaniens: https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/010317/un-deconverti-du-lacanisme-dylan-evans

Deux sites pour d’autres publications de J. Van Rillaer sur la psychologie, la psychopathologie, l'épistémologie, les psychothérapies, les psychanalyses, etc.

1) Site de l'Association Française pour l'Information Scientifique:  www.pseudo-sciences.org

2) Site de l'université de Louvain-la-Neuve

1° Taper dans Google : Moodle + Rillaer + EDPH

2° Cliquer sur : EDPH – Apprentissage et modification du comportement

3° Cliquer “Oui” à la page suivante : Règlement

6 mars 2017

Fillon dérape en direct : "Je ne suis pas autiste !"

Préambule : Au risque d'aller à contre-courant, je me félicite que l'emploi du mot autiste se banalise dès lors que l'on reste dans des limites acceptables ...
Lorsqu'un candidat à l'élection présidentielle par exemple déclare ne pas être autiste cela signifie en creux que le mot fait déjà moins peur même s'il nous reste à expliciter ce que ce handicap recouvre précisémment & notamment la largeur du spectre ...

Les Troubles Envahissants du Développement (TED) sont un groupe de troubles du développement du cerveau affectant la personne dans trois domaines principaux :
  1. anomalies de la communication orale et/ou non verbale
  2. anomalies des interactions sociales 
  3. centres d'intérêts restreints. 

=> On parle de triade autistique.
Voir le reste de l'article

Jean-Jacques Dupuis

article publié sur Handicap.fr

Résumé : François Fillon : " Je ne suis pas autiste ". Vanessa Burggraf : " Il est autiste ? Non, il est juste con ". A une semaine d'intervalle, deux déclarations sur une chaîne de télé déclenchent les foudres des personnes autistes. Le poids des mots !

Par , le 06-03-2017

« Je ne suis pas autiste », répété à trois reprises. Les propos de François Fillon dans le JT du 5 mars 2017 n'ont pas manqué d'exaspérer certains parents d'enfants autistes, déjà échaudés par ceux de Vanessa Burggraf le 25 février dans l'émission On n'est pas couché. La journaliste, évoquant l'enfant protagoniste du film Monsieur & Madame Adelman, avait déclaré à l'antenne : « Il est autiste ? », « Non, il est décevant », « Il n'est pas très en forme », « Il est juste con ».

Vanessa fait son mea culpa

Ou comment des mots utilisés à tort et à travers creusent le fossé de la stigmatisation. Et, dans ce domaine, l'autisme paye un lourd tribut. A huit jours d'intervalle, Olivia Cattan est donc montée deux fois au créneau. Maman de Ruben, un jeune garçon autiste, et présidente de l'association SOS autisme France, elle a rédigé un communiqué dans lequel elle s'adressait à Vanessa Burggraf : « Nous aurions pu accepter votre immense ignorance mais la façon dont vous en parlez, et l'absence de réaction des autres personnes présentes, ont été ressenties par nous tous comme une méchanceté gratuite. Le handicap n'est pas une bonne blague de fin de soirée à faire avec cette légèreté déplacée. » Olivia Cattan conviait alors la journaliste d'ONPC à venir à la rencontre des personnes autistes au sein de son association. Vanessa Burggraf a répondu à son invitation ; le 2 mars, elle s'est rendue dans ses locaux, accompagnée de Catherine Barma, la productrice de l'émission. Vanessa a tenu à présenter ses excuses, déclarant « avoir compris la réaction des familles et des personnes autistes ».

Stop aux clichés !

Une semaine plus tard, c'est donc au tour de François Fillon d'ajouter sa petite pierre discriminatoire à l'édifice, sur la même chaîne du service public. « Je ne suis pas autiste, je vois bien les difficultés [...]. Je ne suis pas jusqu'au-boutiste, pas enfermé dans une certitude, mais il y a une chose que je constate, c'est qu'il n'y a pas d'alternative », affirmait le candidat LR à la présidentielle à Laurent Delahousse, le 5 mars 2017, sur France 2. SOS autisme, relayée par de nombreux internautes, repart alors au combat… Et signe un tweet : « Stop aux clichés ! ». « Celui qui cite Rousseau dans son discours n'a-t-il pas trouvé un autre mot dans la langue française pour se défendre ! », explique Olivia Cattan qui, une fois encore, regrette la « banalisation de ce mot ».

Une « faute lourde » selon le PS

Ou comment un syndrome neuro-développemental qui touche 650 000 Français, « véritable enjeu de santé publique », devient « un élément de langage de nos élites politiques ». Selon elle, cet usage « renvoie à l'enfermement, à un manque de communication total, donnant une vision extrêmement négative de ce handicap ». Dans un tweet, Ségolène Neuville, secrétaire en charge du handicap, parle à son tour de « Faute lourde », tout comme d'autres membres du PS, omettant qu'en 2008 le PS avait lui aussi dénoncé « l'autisme du gouvernement » de François Fillon. Mémoire courte mais clichés toujours tenaces ! De son côté, Damien Abad, député LR, lui-même en situation de handicap, précise lors d'une interview accordée à la chaîne LCP que le terme a été employé au sens figuré pour désigner le refus d'une « forme de repli sur soi ». Le candidat pris dans la tourmente aurait ainsi voulu se montrer ouvert au dialogue avec les responsables politiques de son parti. Damien Abad dénonce une « polémique inutile », qui n'a pas voulu « blesser » les personnes concernées.

Pénélope Fillon, marraine d'Asperger Aide

SOS autisme a saisi le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel). Elle réclame par ailleurs les excuses publiques de François Fillon et l'invite à venir à la rencontre des familles afin de lui remettre un manifeste contenant de nombreuses mesures pour lutter contre les discriminations. Ironie du sort, c'est sur l'intervention de François Fillon que l'autisme a été déclaré grande cause nationale en 2012. Sa femme, Penelope, étant par ailleurs marraine officielle de l'association Asperger Aide ! Rappelons que le 2 avril 2017 aura lieu la journée internationale de l'autisme.

6 mars 2017

Bordeaux ou sa banlieue -> Initiation à la technique du packing 18 & 19 septembre 2017 !

=> Pour rappel :

"Quelle est la position de la HAS et de l’ANESM sur le packing ?

En l’absence de données relatives à son efficacité ou à sa sécurité, du fait des questions éthiques soulevées par cette pratique et de l’indécision des experts en raison d’une extrême divergence de leurs avis, il n’est pas possible de conclure à la pertinence d’éventuelles indications des enveloppements corporels humides (dits packing), même restreintes à un recours ultime et exceptionnel. En dehors de protocoles de recherche autorisés respectant la totalité des conditions définies par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), la HAS et l’Anesm sont formellement opposées à l’utilisation de cette pratique."

Extrait de http://www.has-sante.fr/portail/jcms/r_1501360/fr/autisme-et-autres-troubles-envahissants-du-developpement-ted#toc_10

(Jean-Jacques DUPUIS)

OBJECTIFS

La prise en charge des personnes, enfants ou adultes, présentant des troubles envahissants du développement (TED) nécessite l'utilisation de dispositifs cliniques élaborés. Les travaux autour des notions d’enveloppes psychiques et corporelles, de représentations du corps, ont permis le développement d’une technique de soin spécifique : le packing. Cette technique aujourd'hui remise en cause, reste pourtant un des rares recours dans les situations d'impasses thérapeutiques, de grands troubles du comportement psychomoteur, de fortes agitations ou d'auto-agressivité. Introduite en France en 1966 par un psychiatre psychanalyste américain M.A. Woodbury, ses travaux en collaboration avec P.C. Racamier apporteront d’importantes contributions sur la symbolisation primaire et le lien psyché-soma des autismes et psychoses. Depuis, les travaux de Pierre Delion notamment, ont permis de consolider un cadre thérapeutique exigeant mais indispensable à la mise en place du packing. Cette pratique n'a pas de valeur seule et doit être le fruit d'une réelle élaboration théorique et collective au sein de l'ensemble de l'équipe soignante. 

À travers ce stage il s'agira de permettre aux participants :

  • d’acquérir les repères théorico-pratiques concernant cette technique ;
  • de présenter le dispositif et ses modalités de fonctionnement ;
  • de travailler sur la dimension nécessairement institutionnelle de cette pratique.

 

CONTENU
apports théoriques

Histoire et processus thérapeutique des packs ou enveloppements humides.
La particularité de cette technique repose sur la mise en jeu du corps, contenu, stimulé, rendu disposnible aux formes archaïques de la symbolisation primaire.
Ces notions seront abordées à partir des travaux de Woodbury, Bovier et Brandli, Coulon et Delion.
Rappels sur les expressions de la vie psychique.
Les enveloppes psychiques, le moi-peau, le schéma corporel et l’image du corps, la dialectique dedans/dehors, contenant/contenu, les fonctions précoces du regard, les rassemblements, les fonctions contenantes, etc.
Ces notions seront abordées à partir des travaux de : Anzieu, Haag, Golse, Roussillon, Winnicott, Bion, etc.

approches pratiques

Les indications : impasses thérapeutiques, trouble du comportement psychomoteur, agitation ou auto-agressivité.
La nécessaire adhésion familiale.
Le dispositif : description du cadre.
La méthodologie et la technique.
Les principes d’intervention : rôle et place des soignants.
La mise en lien des perceptions, des sonorités, des attitudes, des mouvements, des regards et les verbalisations proposées.
L’indispensable travail de reprise et de supervision.
Les conditions institutionnelles nécessaires pour une bonne mise en place de cette technique.

modalités pédagogiques

L'abord des questions théoriques alternera avec des temps d'analyses des pratiques professionnelles réalisés à partir de présentations de séances et d'études de situations.

personnels concernés

Tous les personnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux.

NOMBRE DE PARTICIPANTS
15 personnes maximum

formatrice
Anne Yvonne Lenfant, pédopsychiatre

 

Cette formation pourra être animée in situ pour l'ensemble d'une équipe désireuse de mettre en place des packings. La formatrice peut également superviser des équipes qui utilisent déjà cette technique.

 

durée :
1 cycle de 2 jours
(1 session de 2 jours)

nombre d'heures : 14 h
dates :
18-19 septembre 2017
lieu : Bordeaux ou sa banlieue

coût pédagogique : 345 €

 

Hébergement non assuré par la SOFOR. Une liste d'hôtels sera fournie à l'inscription
6 mars 2017

Penelope Fillon engagée en faveur des personnes autistes et Asperger

article publié dans Vivre FM

Vendredi 10 Février 2017 - 18h33

Penelope Fillon

Pénélope Fillon en compagnie de jeunes autistes en 2008
Pénélope Fillon en compagnie de jeunes autistes en 2008

Elaine Taveau est présidente de l’association Asperger Aide, qui intervient pour soutenir les personnes porteuses du syndrome autistique. Il y a une dizaine d’années cette femme d’origine britannique fait la connaissance de Penelope Fillon par des amis commun. Entre ces deux Britanniques le courant passe et c’est le début d’un engagement commun.

 

Penelope Fillon est devenue marraine de l’association, elle participe même à des activités d’Asperger Aide.

 

 

L’engagement de Penelope s’est notamment traduit politiquement par la consécration de l’autisme comme grande cause national lorsque François Fillon est premier ministre de Nicolas Sarkozy. En novembre dernier l’ancien chef de gouvernement est désigné comme candidat de la droite et du centre. Penelope Fillon continue à être à l’écoute de l’association.

" Quand on essayait de lui donner un cadeau, c'est le garde du corps qui l'attrapait "

Penelope Fillon a donc à son actif un engagement durable en faveur de personnes en situation de handicap. Lors des échanges, les personnes à qui elle vient en aide disent ressentir un attachement et une proximité pour cette femme discrète. Contactée par Vivre FM, une personne atteinte d’autisme qui a rencontré Penelope Fillon témoigne : " Quand on lui serait la main, on sentait que ce n’était pas facile pour elle, un peu comme pour nous." Il poursuit : "Nous avions un cadeau à lui remettre, on s’attend à ce qu’il y ait une interaction sociale, mais Pénélope n’a pas le comportement attendu. Elle n'a pas pris le cadeau et c'est le garde du corps qui l'a pris". Notre contact ajoute « Il n’est pas normal qu’une personne qui a des diplômes de droit soit incapable de prendre la parole dans un média Ill y a un souci ». Cet adulte asperger s'interroge  : « Il y a un tabou autour de Pénélope Fillon. Son fonctionnement différent pèse très lourd dans toute cette affaire. Personne n’ose le dire. Qu’on ne me dise pas que pénélope est idiote, c’est une personne très intelligente, mais elle n’a pas le fonctionnement de quelqu’un qui a ce niveau d’étude. Personne ne connaît Pénélope »..

Rezki Mammar

5 mars 2017

21 au 23 juin 2017 à Paris : 15ème congrès soins somatiques et douleur en santé mentale

Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale

Bandeau_web
15e congrès SOINS SOMATIQUES et DOULEUR
en SANTÉ MENTALE 2017


EDITO

Cher(e)s Ami(e)s, Cher(e)s Collègues,

Le congrès de l’ANP3SM est de nouveau au rendez-vous, avec déjà sa 15e édition !
Cette année nous avons le plaisir de vous accueillir une nouvelle fois à la Cité Universitaire Internationale de Paris.
Un grand nombre de conférenciers européens et américains vont nous permettre d’échanger autour de thématiques très diverses et originales sur la prise en charge des personnes atteintes de pathologie mentale et des troubles du spectre autistique. Le but étant de faire le point sur les  actualités dans ce domaine, de partager ses expériences et d’enrichir nos connaissances. Les questions abordées seront entre autres, une mise au point sur des recommandations récentes, des sujets sur la nutrition, sur la prise en charge gynécologique, sur la collaboration psychiatres et internistes, sur l’éducation thérapeutique, sur l’apport de l’acupuncture, du sport et de l’art dans la prise en charge de la douleur. Pour la session autisme, nous proposons d’essayer d’y voir un peu plus clair dans les dédales du parcours qui mène de l’émergence d’un comportement problème à une prise en charge adaptée…
A l’instar des années précédentes, d’autres sociétés savantes, fidèles partenaires de l’ANP3SM (AMEBUS, AMP) nous honorent de leur participation pour enrichir encore plus les échanges au cours de ces 3 journées.
Nous avons toujours la préoccupation d’ouvrir des débats, d’échanger et de proposer des guidelines qui restent au plus près de la réalité du terrain, afin qu’ensemble nous faisions évoluer les pratiques, les mentalités et l’accès aux soins pour qu’enfin ces patients puissent accéder à une qualité de vie et à une santé meilleures.
Beaucoup d’entre vous reviendront car ils connaissent déjà notre association et les congrès que
nous organisons, et nous les remercions vivement de leur fidélité. D’autres découvriront cette année notre congrès et nous leur souhaitons la bienvenue. A tous nous souhaitons de riches et agréables échanges au cours de ces journées…

Dr Nabil HALLOUCHE, Président et le bureau de l'ANP3SM

>> Téléchargez ici le programme !
>> Les inscriptions en ligne sont ouvertes !

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