Comment la nouvelle ministre de la santé entend éviter tout conflit d’intérêts avec le poste de son mari
Agnès Buzyn ne traitera pas les questions en lien avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, un organisme public dirigé par Yves Lévy, son mari.
LE MONDE | 18.05.2017 à 18h41 • Mis à jour le 18.05.2017 à 19h42 | Par François Béguin et Paul Benkimoun
Emmanuel Macron avait lui-même décidé de pratiquer ce « déport » destiné à prévenir tout conflit d’intérêts lorsqu’il était devenu secrétaire général adjoint de l’Elysée, en 2012. « Je n’ai pas traité de dossiers que j’avais eu à connaître, j’ai fait la même chose en tant que ministre », expliquait-il sur Mediapart le 5 mai.
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Mais cette réponse, qui maintient la cotutelle du ministère de la santé, pose toutefois à son tour de nouvelles questions. Comment Mme Buzyn, dont la nomination a été bien accueillie par le monde de la santé et dont les compétences médicales, scientifiques et managériales ont été saluées, fera-t-elle pour ne pas prendre part à des arbitrages concernant l’organisme dirigé par son époux ?
Pour un ministre de la santé, l’Inserm n’est pas un domaine occasionnel, mais un sujet d’activité quasi quotidien. La prédécessrice d’Agnès Buzyn Avenue de Ségur, Marisol Touraine, avait obtenu, non sans discussions, que la gouvernance du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), qui fonctionne sur des fonds provenant de l’objectif national des depenses d’assurance-maladie gérés par les service du ministère de la santé, reste entre les seules mains de ce dernier plutôt que d’être partagée avec l’Inserm-Aviesan.
En revanche, le fait que le budget de l’Inserm soit entièrement assumé par le ministère chargé de la recherche semble avoir été un argument suffisant pour qu’Agnès Buzyn entre au gouvernement, sans que son époux soit contraint à démissionner de la tête de l’Institut.