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"Au bonheur d'Elise"
16 août 2017

Et si l’intelligence artificielle était la réponse à la plus grande injustice en santé mentale?

article publié sur le Huffington Post

Il reste encore plein de mystères sur l’autisme, mais une chose est sûre : on peut aider les personnes autistes et leurs familles.

15/08/2017 09:00 EDT | Actualisé il y a 5 heures
Jirsak via Getty Images


Cette injustice est tellement importante que l’UNESCO a déterminé que l’information sur la santé fait partie des droits de l’homme.

Cela fait déjà longtemps qu'on prévoit que l'intelligence artificielle (IA) va révolutionner le domaine de la santé mentale. On sait qu'elle va nous aider à mieux détecter les difficultés de santé mentale des personnes, qu'elle va nous aider à offrir de meilleurs services. Mais aujourd'hui, je vais vous parler d'une autre révolution qu'elle entrainera et dont vous n'avez jamais entendu parler : L'IA va résoudre l'une des plus grandes injustices du domaine psychosocial !

Quelle est cette injustice ? Comment l'IA va nous aider ? On va y réfléchir ensemble en prenant un exemple : l'autisme.

Il reste encore plein de mystères sur l'autisme, mais une chose est sûre : on peut aider les personnes autistes et leurs familles.

L'autisme est un trouble neurodéveloppemental qui touche plus de 1% de la population. Il se manifeste principalement par des difficultés importantes dans la communication et les interactions sociales ainsi que par la présence de comportement, d'activité et d'intérêt restreint. Il reste encore plein de mystères sur l'autisme, mais une chose est sûre : on peut aider les personnes autistes et leurs familles. Mais on ne peut les aider qu'à une condition : qu'ils reçoivent des services efficaces et adaptés.

Selon vous, qu'est-ce qui fait que certains enfants autistes vont avoir accès à d'excellents services qui vont leur permettre d'aller mieux alors que d'autres vont se retrouver à suivre des soins totalement inefficaces, qui risquent même d'empirer la situation ?

Les services disponibles ? L'argent des parents ? Le pays de naissance ? Ce sont tous des facteurs importants, mais ils ne suffisent pas !

Prenons le cas de cet enfant autiste de 5 ans mort à la suite de l'administration d'une thérapie inutile (1 , 2 *) et inacceptable en autisme : la chélation. Ou prenons le cas de nombreux enfants autistes qui suivent une thérapie psychanalytique. Une thérapie qui non seulement a été démontrée depuis longtemps comme inefficace (ex : 3, 4), mais qui en plus ose souvent accuser les parents d'avoir causé l'autisme de leur enfant (exemple).

Ces tragédies ont eu lieu dans des pays avec beaucoup de ressources, les parents avaient de l'argent (ces thérapies sont extrêmement dispendieuses), des services de qualité existaient. Alors pourquoi cet enfant est mort et pourquoi des parents ont dû vivre le traumatisme de se croire coupables de la souffrance de leur enfant ?

On prend tous nos décisions en fonction de l'information que l'on a et si on nous prive de cette information on ne PEUT pas prendre une décision optimale.

La réponse la plus facile est de mettre la faute sur les parents : « Ils ne se sont pas bien informés », « ils sont trop crédules », etc. Je trouve ça inadmissible ! Je n'ai aucun doute que ces parents ont fait le mieux pour prendre les meilleures décisions possible. Je ne remets en doute ni leur intelligence, ni leur engagement, ni leur volonté d'aider leurs enfants, ni leur habileté. NON. Je pense qu'ils sont victimes d'une injustice majeure : en tant que société on ne leur a pas donné les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées. On prend tous nos décisions en fonction de l'information que l'on a et si on nous prive de cette information on ne PEUT pas prendre une décision optimale.

C'est toujours cette injustice qui pousse les gens à faire confiance à des thérapies non démontrées ou dangereuses que ce soit la chélation, la psychanalyse, la communication facilitée, le packing, la holding thérapie, la sécrétine, etc.

Pour moi, ne pas donner à une personne accès aux meilleures informations sur des traitements revient à la laisser vulnérable à des thérapies dangereuses. On manque, en tant que société, à notre mission la plus basique : protéger les personnes les plus vulnérables.

Cette injustice est tellement importante que l'UNESCO a déterminé que l'information sur la santé fait partie des droits de l'homme.

Cette injustice est tellement importante que l'UNESCO a déterminé que l'information sur la santé fait partie des droits de l'homme. Pour être précis, il y est inscrit : « Tous les citoyens ont un droit d'accès à l'information qui concerne leur santé et la santé des membres de leur famille et de leur communauté. Il importe tout particulièrement d'insister sur la nécessaire protection des mères et des enfants inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, sur le droit des enfants d'accéder à l'information relative à leur santé inscrite dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant (article 26) et sur le droit de tout un chacun à une information suffisante pour pouvoir consentir en connaissance de cause à un traitement. »

Personnellement, je crois profondément à ce droit et je me bats pour lui. Je trouve inacceptable qu'aujourd'hui des gens souffrent et meurent simplement parce qu'on ne leur a pas donné accès à de l'information. L'information scientifique est un bien commun et elle doit être rendue accessible à tous !

Pourtant on est loin d'atteindre cet objectif. Et pas seulement dans le domaine de l'autisme. On a peu de chiffres à ce sujet, mais il semble qu'aujourd'hui seuls 14% de la recherche est utilisée et cela prend près de 17 ans pour qu'une recherche soit mise en application (5). Imaginez... 86% de notre recherche n'est pas utilisée... une recherche qui pourrait vous aider... que vous avez payé avec vos impôts. VOUS n'y avez pas accès !

Mais pourquoi une aussi faible circulation de l'information ? Il y a bien sûr des centaines de facteurs responsables, mais il y a déjà un facteur capital : on n'a pas la capacité de gérer la quantité de recherche scientifique et d'informations produites.

On estime plus de 3000 articles par jour en psychologie, encore beaucoup plus en médecine ! Comment voulez-vous pouvoir rester à jour ? De plus, certains auteurs estiment qu'en 2020 la quantité d'informations doublera tous les 73 jours (6). On ne sait pas comment trier, analyser, synthétiser une aussi grosse masse d'informations et on ne pourra jamais donner une information de qualité à tous sans régler ce problème.

Et c'est là que l'intelligence artificielle (I.A) peut jouer un rôle capital ! L'I.A est une experte pour traiter et analyser de grandes quantités d'informations. Elle peut donc scanner les recherches et ainsi vous donner accès instantanément à toutes les informations qui vous seront utiles pour prendre des décisions éclairées !

Le but est que chaque personne puisse venir sur l'application web, expliquer sa situation à l'I.A, poser une question et obtenir une réponse personnalisée et à jour !

Je sais que ça parait être de la science-fiction pourtant le premier prototype en autisme est en train d'être développé à Montréal : Myelin. Le but est que chaque personne puisse venir sur l'application web, expliquer sa situation à l'I.A, poser une question et obtenir une réponse personnalisée et à jour ! Si nous réussissons notre pari : tout le monde aura accès aux meilleures informations sur l'autisme et qu'enfin l'injustice du manque d'information soit une histoire du passé.

Une belle mission non ? Pour en savoir plus, regardez la vidéo de ma conférence de TEDx Laval où je parle un peu plus de cette situation : L'intelligence artificielle au service de la santé mentale.

* Les liens dans le texte vous renverront vers des vidéos, des pages d'associations ou des journaux. Les chiffres entre parenthèses vous renverront vers des articles scientifiques.

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15 août 2017

Handicap: il lance un appel pour l'anniversaire de son fils autiste

15/08/2017 à 07h00
Kevin aura 11 ans le 17 août prochain. Le jeune garçon est autiste et n'a presque jamais fêté son anniversaire entouré de camarades. Ses parents ont décidé de lancer un appel sur les réseaux sociaux…
15 août 2017

Atypical ou l’autisme au cœur d’une comédie familiale

article publié dans Le Figaro

Par  Mis à jour le 11/08/2017 à 10:36 Publié le 11/08/2017 à 10:14

VIDÉO - Surprise estivale, la fiction de Netflix dépeint le passage à l’âge adulte d’un jeune de 18 ans atteint de cette maladie. Malgré les bons sentiments, elle sait être juste et touchante.

Après13 Reasons Why sur le harcèlement et To the Bone sur l’anorexie, Netflix poursuit avec sensibilité son exploration des adolescences douloureuses et en marge. Ce vendredi, la plateforme de streaming lance Atypical, une comédie familiale douce-amère en huit épisodes sur l’autisme. À 18 ans, Sam (Keir Gilchrist, United States of Tara) est un ado comme les autres. Il rêve d’indépendance et d’amour. Sauf que le jeune homme, incollable sur l’Antarctique et ses manchots, est atteint d’autisme. La perspective de le voir s’émanciper angoisse ses parents (trop) protecteurs, Elsa et Doug (Jennifer Jason Leigh et Michael Rapaport), qui ont construit leur famille entièrement autour de leur fils, jusqu’à en oublier leurs propres besoins.

Nombreuses anecdotes

Atypical suit Sam dans ses tentatives maladroites de séduction. Peu évidentes : le jeune homme prend toute suggestion de manière littérale. L’humour, jamais moqueur ou blessant, naît aussi des échanges acides entre Sam et sa sœur Casey qui se chamaillent. Comme dans n’importe quelle fratrie.

Malgré ces bons sentiments, Atypical dépeint le handicap au quotidien avec justesse. Le feuilleton n’occulte ni les angoisses d’Elsa et de Doug face au futur incertain de Sam, ni le poids que l’autisme a fait peser sur leur couple, ni la tentation de sacrifier l’avenir prometteur de Casey pour qu’elle continue à veiller sur son aîné, ni l’incompréhension des camarades de Sam quand celui traverse une crise de panique…

De nombreuses anecdotes sentent le vécu. Sûrement parce que la créatrice Robia Rashid a côtoyé l’autisme de près dans sa famille. «De plus en plus de jeunes sont diagnostiqués autistes. Ils ont les mêmes aspirations que leurs pairs mais leurs expériences, leurs difficultés ne sont pas prises en compte dans les fictions actuelles. Avec Netflix, il y avait une réelle possibilité de sortir de la zone de confort habituelle », confie au Figarola scénariste qui a fait ses armes sur How I Met your Mother . «Être un ado ou un parent peut donner lieu à de grands moments de solitude, surtout quand vous vous occupez d’enfants en situation de handicap. Avec cette série, j’espère que chacun se sentira moins isolé».

Robia Rashid, pour qui «l’amour et les tensions qui animent une famille sont universels», estime qu’«au fond, le message d’Atypical, c’est que personne n’est normal». Si la série - surtout dans ses derniers épisodes - s’égare parfois dans des ressorts de soap opera, la performance nuancée et émouvante de Keir Gilchrist, qui s’est battu pour avoir le rôle, lui permet de retomber sur ses pieds et de rester sincère. Ce qui suffit pour qu’on lui souhaite de connaître une deuxième saison.

14 août 2017

Témoignage vidéo de Nora sur les placements abusifs par l'ASE

13 août 2017

Course "La Vague Bleue" à Pont-de-l'Arche le 24 septembre 2017

Information publiée sur le site de la communauté d'agglomération Seine-Eure

course la vague bleue

Infos pratiques
le Dimanche 24 Septembre 2017, 09:30 - 14:00
Pont-de-l'Arche
Description
Elyes a 5 ans. Il est autiste. Pour lui, son père Georgio Loiseau a créé une association, l’Oiseau Bleu, et une course « La vague bleue ».

Dimanche 24 septembre, venez tous participer à la première édition, à 9h30, à Pont-de-l’Arche pour une course de 5 ou 10 km, ou une marche de 5 km.
Pas de chronométrage, pas de classement, l’objectif est juste de sensibiliser à l’autisme qui touche un enfant sur 100 en France. L’association L’oiseau bleu apporte conseils et soutiens aux familles touchées par l’autisme, dans les démarches administratives, dans la recherche de professionnels compétents, etc. Le rêve de l’association : ouvrir une classe pour enfants autistes, à Poses. L’intégralité des inscriptions à la course sera consacrée à la réalisation de ce projet.

Tarif : 8 €/adulte, 4 €/enfant (jusqu’à 16 ans), gratuit pour les personnes autistes.

Inscription : sur Internet via la plateforme HelloAsso, la vague bleue ou formulaire papier disponible à la mairie de Pont-de-l’Arche. Renseignements : 06 07 69 87 41.
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12 août 2017

Un blog à découvrir : Les tribulations d'une aspergirl

 

[VIDÉO] Syndrome d'Asperger, le diagnostic

Le 30 juin, la chaîne locale LCM (La Chaîne Marseille) diffusait une excellente double émission consacrée au syndrome d'Asperger & à son diagnostic Quel dommage que ce TSA soit encore si peu & si mal connu en France...

http://les-tribulations-dune-aspergirl.com

 

11 août 2017

Autisme : "J'ai été diagnostiquée Asperger à 33 ans. Avant, je croyais être folle"

article publié dans le Nouvel Observateur

Autisme : "J'ai été diagnostiquée Asperger à 33 ans. Avant, je croyais être folle"Diagnostiquée autiste Asperger tardivement, Marie a subi harcèlement et racket lorsqu'elle était une enfant "bizarre" pour les autres (photo d'illustration). (FREDERICK FLORIN/AFP)

L’autisme touche trois garçons pour une fille, mais certaines associations et études pointent la difficulté à déceler les troubles du spectre autistique chez les filles. Diagnostiquée tardivement, Marie témoigne.

Alors que la concertation du quatrième plan autisme s'est déroulée début juillet, des études scientifiques affirment que l'autisme – touchant davantage les hommes que les femmes – serait en réalité sous-diagnostiqué chez les filles. S'exprimant de façon différente chez les petits garçons et les petites filles, il serait moins décelable chez ces dernières car elles adoptent mieux les attitudes requises en société.

Âgée de 36 ans, Marie* a appris il y a seulement trois ans qu'elle était atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d'autisme sans déficience intellectuelle ni trouble du langage. Membre de l’Association francophone de femmes autistes (AFFA), qui lutte pour sensibiliser à la spécificité de l’autisme féminin et à son diagnostic, cette mère de deux enfants, eux-mêmes atteints de troubles du comportement, raconte :

"C'est pour ma fille – autiste Asperger, comme moi –, que j'ai décidé de m'engager. Quand je la vois aujourd’hui, je me revois enfant. Je ne veux pas qu'elle subisse ce que j’ai enduré. Toute ma vie, je me suis sentie bizarre, différente. Petite, j'étais dans ma bulle. C'était moins fatigant que d'affronter le monde extérieur, ses bruits, ses sollicitations… Je passais des journées entières avec mes livres, à trier et à catégoriser ma collection de fiches sur les espèces animales.

A l'époque, le diagnostic du syndrome d’Asperger n’existait pas. Et puis, j'ai toujours su m’adapter malgré ma différence. Gamine, lorsque tout que le monde riait à une blague, je faisais semblant de la comprendre et je riais aussi. Je suis passée entre les mailles du filet. Je n'ai été décelée autiste Asperger qu’à 33 ans.

"Ton fils n'a rien, tu divagues"

C’est la découverte de l'autisme modéré de mon fils aîné, qui m'a amené à mon propre diagnostic. Très vite après sa naissance, je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas. Des proches m'ont dit :

"Mais il n’a rien ton fils, c'est toi qui divagues."

C'était très lourd à porter. Je me suis éloignée d'amis, de membres de ma famille. Un bébé, c'est mignon. Mais un bébé qui va mal, se tape la tête contre les murs, ça intéresse beaucoup moins. Le handicap est un fabuleux tri. J'ai perdu des proches. Mais ceux qui restent, eux, restent à vie.

J'ai alors cherché de l’aide et me suis tournée vers un centre d’action médico-sociale précoce. Très vite, les choses se sont retournées contre moi. Vous voyez l’affaire Rachel ? J'ai sensiblement vécu la même chose.

Soupçonnée de maltraitance infantile

Un signalement a été fait auprès des services de l'aide sociale à l’enfance (ASE) : on me soupçonnait du syndrome de Münchhausen par procuration, une forme rare de maltraitance infantile. A l'instar de ces mères qui inventent des pathologies à leurs enfants voire les font tomber malades pour susciter l'attention du corps médical, on me soupçonnait de vouloir rendre mon fils autiste.

On m'a reproché un regard trop fuyant – signe indéniable que je mentais –, et un manque d’empathie, assorti à de trop grandes connaissances paramédicales. On m'accusait d’être folle, et surtout, d'être une mauvaise mère.

"Si ma fille a pu être diagnostiquée, c'est parce que son frère et moi l'avons été."

Cette menace de perdre la garde de mes enfants, malgré le soutien indéfectible de leur père dont je suis aujourd'hui séparée, m'a poussée à contacter nombre de spécialistes médicaux. J'étais prête à recevoir n'importe quel autre diagnostic que celui d’un syndrome de Münchhausen par procuration. Pour une mère, il n'y a pas pire.

"Je ne suis pas un monstre"

Je me souviens très bien du jour où, quelques mois après le signalement, un ponte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière m'a diagnostiquée. Il m'a dit :

"Vous êtes atteinte d'un trouble autistique Asperger."

J'ai pleuré. J'étais tellement soulagée.

"Ce n'est pas de votre faute", a-t-il ajouté.

Et là, on remonte le fil de sa vie jusqu’à l'enfance ; et tout s'emboîte. Lors des funérailles de ma mère, par exemple, je n'ai pas pleuré. Cela m'a été beaucoup reproché. C'était pourtant mon pilier, la seule qui ne me jugeais pas pour ce que j'étais. Pendant des années, on nous dit que c'est de notre faute, on nous enjoint à faire des efforts, mais on ne peut pas. C'est comme demander à un aveugle de voir !

Ce jour-là, je me suis dit :

"Je ne suis pas un monstre."

Trente-trois ans de ma vie trouvaient enfin une réponse.

Enfant, j'ai été qualifiée de "déficiente intellectuelle"

Toute mon enfance, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. Dès l'école maternelle, je me faisais moquer et dépouiller. Je n’avais pas de copains, je cumulais les mauvais résultats. Mes professeurs ne me comprenaient pas. Sur les bulletins scolaires, ça donnait ça :

"Enfant très intelligente, mais Marie* est à côté de la plaque. Que se passe-t-il ?"

J'ai redoublé quatre fois. L'école a été une grosse souffrance. J'ai même été qualifiée de "déficiente intellectuelle" par un psychologue scolaire. J'étais lente, donc on en concluait forcément que j'étais limitée. Or, si les autistes Asperger ne sont pas tous des génies, ils ne souffrent d’aucun retard mental. Après avoir réalisé des tests, on a évalué mon QI à 134.

Toujours est-il que je n'étais pas autonome à 12 ans. Mon beau-père squattait devant la douche pour me contraindre à y aller. A 18 ans, j'étais incapable de prendre un bus seule. Je paniquais.

J'avais aussi des troubles alimentaires. Je pouvais passer trois heures à table à faire le hamster, des boules de viande coincées dans mes joues. Et ça avait le don d’agacer mes parents qui, démunis, finissaient par croire à de l’insolence. Je passais pour une gamine capricieuse, hyper-sensible. Des coups, j'en ai pris toute mon enfance. Cela ne justifie rien, mais sans diagnostic médical, mes parents ne pouvaient pas comprendre.

Trop sage pour être dépistée

En même temps, je parvenais suffisamment à m'adapter pour être considérée comme la petite fille modèle. Je ne faisais pas de bêtises, je ne demandais jamais à sortir et je passais tout mon temps à la bibliothèque municipale. On me demandait quelque chose ? Je le faisais sans broncher, encore aujourd’hui je ne sais pas dire "non" ni mentir.

A l'adolescence, je me suis retrouvée encore plus seule. Les filles de mon âge s'intéressaient aux garçons, se maquillaient entre elles. Moi, je m’en fichais complètement.

Je suis Asperger : ni singe savant, ni "débile mental", je m'en suis sorti. Et j'en ai bavé

Puis, il a fallu travailler. J'ai eu un poste quelques temps en agence d'intérim, avant d'arrêter à l'arrivée des enfants. Les interactions sociales sont très compliquées pour moi. J'ai du mal avec tout ce qui est sous-entendu, implicite : souvent, je comprends les choses de travers. Travailler en équipe ou passer un entretien d’embauche m’est impossible.

Où sont les petites filles autistes ?

Aujourd'hui, j'agis pour mes enfants, pour éviter que ma fille ne rencontre les difficultés que j'ai affrontées. Si elle a pu être diagnostiquée tôt et peut aujourd’hui être accompagnée à l'école d’une auxiliaire de vie scolaire, c'est parce que son frère a été dépisté avant elle, et moi aussi. Dans une famille normale, une petite fille comme la mienne n'aurait que très peu de chance d'être repérée. C'est aussi parce que j'ai une connaissance accrue de l'autisme que j'ai pu en parler, m'interroger. Dans l’école spécialisée de mon fils, on compte seulement deux petites filles autistes. Où sont les autres ? Il n'est pas normal qu’aussi peu de filles soient diagnostiquées.

"Une petite fille qui marche sur la pointe des pieds ? Elle danse !"

La connaissance de l'autisme féminin doit changer. Celui-ci est plus fin, il faut vouloir regarder pour le voir. Ma fille de 8 ans aligne tout le temps ses petites figurines animales de plastique. On va juste se dire que c’est une fillette qui adore les animaux. Mais si un garçon aligne toutes ses petites voitures, on y verra tout de suite la stéréotypie, ce rituel consécutif à une forte émotion qui permet aux autistes de canaliser celles-ci. Un garçon marchant sur la pointe des pieds ? On va s'inquiéter. Une petite fille ? Elle danse ! Si une enfant pleure ou hurle pour un rien, on pensera qu’elle est hystérique ou fait un caprice…

Même pour les garçons, ce n'est pas simple : on a toujours cette image des autistes à la "Rain Man", mais en réalité tous les autistes ne sont pas des petits génies. Certaines femmes ne se posent même pas la question car, comme ce fut mon cas, elles se sentent folles plus que petits génies ! Il faut sortir de ces stéréotypes qui font plus de tort que de bien."

Propos recueillis par Chloé Pilorget-Rezzouk

*Le prénom a été modifié

Chloé Pilorget-Rezzouk

Chloé Pilorget-Rezzouk

Journaliste

 

11 août 2017

Centres de loisirs à parité : 50 % d'enfants handicapés

article publié sur handicap.fr

Résumé : Dans ces "Clap", les enfants handicapés et valides sont accueillis à parité pour partager leur temps libre. Paris compte 9 de ces centres de loisirs qui misent sur la mixité pour ouvrir le regard des enfants et en faire des adultes plus tolérants.

Par , le 04-08-2017

"Il faut lui parler en langue des signes". Rachel, 6 ans, intervient quand elle constate les difficultés de communication entre Michel-Ange, 9 ans, atteint de troubles autistiques, et les visiteurs du centre de loisirs "à parité" (Clap), dans le sud parisien. Ici, enfants handicapés et valides se découvrent dès le plus jeune âge. Dans ce centre du XIVe arrondissement, visité le 3 août 2017 par Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap, une trentaine d'enfants de 3 à 14 ans sont accueillis les mercredis et pendant les vacances scolaires, encadrés par huit personnes.

50 % des places pour enfants handicapés

La moitié des places sont réservées à des enfants porteurs d'un handicap moteur, intellectuel ou sensoriel. Plusieurs enfants sont autistes, dont certains ne parlent pas, un petit garçon est en fauteuil roulant, un autre est trisomique. Pour faciliter la communication, les animateurs utilisent des pictogrammes ou la langue des signes, dont les enfants "valides" ont également appris les rudiments. Rassemblés avant le déjeuner, les enfants lancent un gros cube et, selon le résultat, doivent dire ce qui leur a plu, les a chagrinés ou mis en colère dans la matinée. Giovanni, 8 ans, qui maîtrise bien la langue des signes car son frère est sourd, est sollicité plusieurs fois pour "traduire".

9 centres à Paris

Paris compte neuf centres de loisirs "à parité", sept gérés par la municipalité et deux par la fédération Loisirs Pluriel, à l'origine du concept et qui opère dans 23 autres centres en France. Ces structures favorisent un "changement de regard : les enfants valides vont rencontrer la différence" et deviendront "peut-être des adultes un peu plus tolérants", explique Nathalie Emo, directrice du centre de ressources enfance handicapée de la Mairie de Paris. Ici, les enfants jouent ensemble, se font des amis. Mais "ce sont des enfants en premier. Le lien se fait ou ne se fait pas", souligne Mme Emo.

Beaucoup plus d'animateurs

Rachel, qui est diabétique, ne fréquente le centre que depuis juin mais s'y plaît bien, explique sa maman, Sophie, qui apprécie qu'il y ait "beaucoup plus d'animateurs" que dans un centre classique. "Au départ, elle m'a dit qu'elle avait peur" des enfants agités. "Je lui ai dit qu'elle devait en parler aux animateurs, et je lui ai expliqué que c'était juste des grands enfants, et qu'ils étaient dans leur tête comme sa cousine qui a 3 ans. Elle a très bien compris, et ça se passe très bien". "J'aime bien", souffle Bilal, 10 ans, devant les journalistes. "Il y a mes amis. On peut faire des jeux, on peut les aider, comme ça au moins ils seront pas tout seuls".

Gestion de crises

Jean-Marc, animateur de 36 ans, a travaillé pendant dix ans dans des structures "classiques". Ici, "il faut beaucoup adapter les activités car chaque enfant a des besoins spécifiques". Jérémie Czapnik, éducateur, aurait "du mal à retourner dans un centre classique" car il ne voit pas les journées passer. "C'est toute une histoire de gestion de crises. Il faut être encore plus sur le qui-vive". Ces structures sont "une des solutions" pour les enfants handicapés, a salué devant la presse Sophie Cluzel. "On privilégiera toujours le centre de loisirs qui est à côté de chez soi, pour travailler sur une inclusion dans son quartier", a-t-elle cependant souligné. Car "beaucoup d'enfants peuvent être complètement inclus dans les centres de loisirs de droit commun". "En revanche, le développement de l'accueil mixte est très intéressant pour des enfants qui ont des besoins plus spécifiques, (qui doivent) être plus encadrés".

Un bénéfice pour les parents

L'enjeu est de permettre aux enfants, qu'ils soient handicapés ou valides, d'avoir "une vie sociale, de loisirs", mais aussi que leurs parents "puissent travailler sereinement", a souligné Mme Cluzel. De nombreux parents d'enfants handicapés sont aujourd'hui "contraints d'arrêter de travailler", relève Laurent Thomas, directeur de Loisirs Pluriel, joint par téléphone. Il est important qu'ils puissent bénéficier de modes de garde en complément de l'école ou d'établissements spécialisés, pour se maintenir dans l'emploi.

Par Pascale Juilliard
 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

11 août 2017

Oubliée dans un TGV, une femme handicapée fait 1 000 km de plus

Image d'illustration. Une jeune femme handicapée de 28 ans a été «oubliée» par des agents SNCF lors d'une correspondance à Avignon et a du effectuer 1000 km de plus pour rentrer chez elle.

Image d'illustration. Une jeune femme handicapée de 28 ans a été «oubliée» par des agents SNCF lors d'une correspondance à Avignon et a du effectuer 1000 km de plus pour rentrer chez elle. | OUEST FRANCE ARCHIVE / MANON SIRET

Emmanuelle devait se rendre à Grenoble en train depuis la frontière italienne. Malheureusement, cette femme handicapée de 28 ans, en fauteuil roulant, a manqué sa correspondance à Avignon car les agents SNCF ne l’ont pas prise en charge. Elle s’est finalement retrouvée à Paris et a dû faire un « détour » de 1 000 km pour rentrer chez elle.

« Le train est entré en gare Avignon TGV et à ma grande stupeur, aucun agent d’Accès Plus n’est venu me chercher dans le train ! ». Tel est le récit d’Emmanuelle, une femme handicapée de 28 ans, qui a raconté son histoire rocambolesque sur son blog.

Tout avait bien commencé pourtant…

Partie de Vintimille, en Italie, la jeune femme devait arriver chez elle, à Grenoble, mardi à 16 h. Mais les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu.

Tout avait bien commencé pourtant, puisque des agents de la SNCF l’aident bien à monter à bord du train, à la frontière italienne.

C’est lors de l’arrivée en gare d’Avignon que les choses se compliquent. Alors qu’elle est censée être prise en charge par un agent de la SNCF pour sa première correspondance… aucune personne de la compagnie ferroviaire ne vient pour l’aider à descendre du train.

Pourtant Emmanuelle s’était bien inscrite au service « Accès Plus », destiné à accompagner les personnes handicapées. Finalement, la jeune femme apprendra plus tard que les agents avignonnais l’attendaient… dans le hall de la gare.

La jeune femme sera finalement prise en charge… à Paris

Des passagers, observant la détresse de la femme handicapée, tentent de lui venir en aide, en vain. L’arrêt ne dure que 3 minutes, et le train repart… direction Paris.

C’est donc seulement dans une gare de la capitale que cette dernière sera finalement prise en charge, à la sortie du train.

Une autre mission commence alors : rentrer à Grenoble.

« Une fois arrivée à Paris gare de Lyon, un agent d’Accès Plus était présent mais pour la 2e voyageuse. Il n’était pas au courant de ma situation, les contrôleuses ne se sont pas montrées, c’est un passager qui lui a expliqué ma situation. J’ai bien été prise en charge par cet agent […] Et les agents m’ont trouvé une place dans un TGV », raconte Emmanuelle.

Elle arrivera finalement à Grenoble à 21 h, au lieu de 16 h.

La SNCF parle d’une histoire « tout à fait malheureuse »

LCI a contacté la SNCF, qui a évoqué une histoire « tout à fait malheureuse ».

La jeune femme handicapée a également pris contact avec la compagnie ferroviaire, en leur envoyant une lettre.

Dans son blog, Emmanuelle a tout de même tenu à insister « sur le fait qu’Accès Plus marche bien habituellement et nous est indispensable. Tellement indispensable que le moindre bug a des conséquences énormes comme le démontre mon « aventure » »

La SNCF a présenté ses « excuses » ce vendredi à la jeune femme en situation de handicap et « reconnu » que « nos attentions n’ont pas été à la hauteur de vos besoins ».

11 août 2017

Enfants autistes : la relation avec un chien d’éveil transforme leur vie

L’autisme apporte son lot de difficultés : pour la communication et les interactions sociales, des activités et des centres centres d’intérêt restreints, ainsi que des comportements stéréotypés répétitifs. Cela peut mettre en situation d’échec parents et professionnels qui ne parviennent pas à aider l’enfant comme ils le souhaitent. Une solution d’avenir existe, avec la présence d’un chien d’éveil près de l’enfant malade, des résultats remarquables se produisent.

enfants autistes

Enfants autistes : la relation avec un chien d’éveil transforme leur vie

Permettre à un enfant autiste d’entrer, puis de développer une relation avec un chien d’éveil adapté, est une expérience magnifique. Les effets observés sont souvent au-delà des espérances. Cet animal va permettre à l’enfant de se développer et va atténuer la répétition et l’ampleur des symptômes.

Différentes expériences existent à travers le monde (liens en fin d’article). En France, l’association Handi’chiens à Alençon permet à des familles d’adopter un chien d’éveil pour leur enfant autiste. Des animaux spécialement entraînés, dont toute la famille est invitée à faire connaissance durant une semaine, avant l’adoption.

enfants autistes

Des effets bénéfiques à bien des niveaux

On connaît les chiens d’assistance, qui aident les personnes en situation de handicap dans leurs tâches quotidiennes. Les chiens d’éveil apportent une aide différente, ce qu’explique Sophie Lasne, responsable des chiens d’éveil au centre d’Alençon:

« En accompagnant les gens souffrant d’un trouble psychique, ils favorisent le développement du langage et de la motricité, ainsi qu’une meilleure canalisation de l’énergie.»

Ce chien d’éveil qui apporte tant à l’enfant, n’en reste pas moins un animal dont il faut s’occuper au quotidien. C’est toute la famille qui est concernée. Chacune des familles qui passe ce stage d’une semaine à Alançon compte un enfant souffrant d’un trouble du spectre autistique. À chaque famille, son référent, qui doit pouvoir assumer de manière autonome la prise en charge de l’animal.

Une semaine n’est donc pas de trop pour se familiariser avec les bêtes, et permet souvent « de belles rencontres entre des personnes qui ont les mêmes difficultés ». A peine les chiens sont-ils attribués aux familles, que les résultats sont bluffant. Sophie Lasne se réjouit de ce qu’elle peut observer :

Des enfants que les animaux angoissaient font une totale confiance à leur compagnon, les plus taciturnes se mettent soudainement à parler… on parle souvent de la magie du chien, et ce n’est pas pour rien.

Après deux ans d’attente, venu de Paris avec sa femme Shirley et ses trois enfants, Jacques s’avoue conquis :

enfants autistes« Mon fils, Tsione, a été diagnostiqué à 3 ans. J’espérais lui offrir un chien, parce qu’il adore ça, et c’est en cherchant l’animal le plus adapté que je suis tombé sur l’association (…) c’est un vrai projet familial. En tant que parents d’un garçon autiste, on doit parfois partager notre temps de manière inéquitable entre nos enfants. L’arrivée d’Iroise [le golden retriever qui leur a été confié, NDLR] devrait aider chacun à retrouver sa place.»

Quand Jacques a mentionné sa démarche à des spécialistes de l’autisme, beaucoup ont été séduits. D’autres ont parlé d’une « perte de temps ». Lui ne regrette absolument pas son choix:

Il m’a suffi de voir à quel point Tsione était calme, couché à côté du chien. C’est quelque chose que l’on ne pouvait pas imaginer avant.

Sources : ouest-france.fr

D’autres expériences similaires : la fondation Mira au Québec ou encore l’association Farah-Dogs en Suisse

11 août 2017

Rôle public de Brigitte Macron : 1ères dames et handicap ?

article publié sur handicap.fr

Résumé : Le "rôle public" de Brigitte Macron devrait être clarifié "fin août, début septembre". Elle entend s'investir dans plusieurs domaines, et notamment le handicap. Une "cause" souvent soutenue par les Premières dames de la cinquième République...

Par , le 10-08-2017

Emmanuel Macron avait promis un statut similaire à celui de la First Lady américaine pour son épouse Brigitte. Mais l'Elysée se contentera finalement de publier "fin août, début septembre" 2017 une simple "communication" pour encadrer son "rôle public". La précision intervient alors que plus de 285 000 internautes ont déjà signé une pétition hostile à la reconnaissance de tout "statut particulier" pour l'épouse du chef de l'Etat, même si l'entourage de Brigitte Macron nie un lien quelconque. "On y travaille avec les juristes depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée", fait-on valoir de même source.

Une forme d'hypocrisie

Au cours de la campagne, le leader d'En Marche! avait appelé à "clarifier" le "statut de la Première dame ou du Premier homme" pour en finir avec "une forme d'hypocrisie" et des "pratiques d'entre-deux, de dissimulation". "Rémunéré par la République, non" mais "un rôle, un vrai statut, une vraie capacité à faire, oui", avait-il enchaîné. "Il n'a jamais été question de modifier la Constitution, de faire une loi, mais d'être transparent, ce qui n'avait pas été le cas avec les anciennes Premières dames", soutient désormais l'entourage de Brigitte Macron.

200 lettres par jour

Le document mentionnera ainsi pour la première fois "le nombre de collaborateurs" de l'Elysée attachés à son service, mis à part ceux liés à sa sécurité pour ne pas la compromettre. En l'espèce, trois recrutements ont été effectués : un directeur et un chef de cabinet, Pierre-Olivier Costa et Tristan Bromet, venus tous deux de la Mairie de Paris, ainsi qu'une assistante. La "communication" ne précisera toutefois pas le coût de ce dispositif. Pour faire apparaître "une ligne budgétaire, il faudrait qu'elle ait un statut, or elle n'est pas élue", relève-t-on encore à l'Elysée. Sur le fond, Brigitte Macron entend "prendre le temps" de construire son rôle "en fonction des sollicitations des Français" qui s'expriment notamment au travers d'un courrier abondant de plus de 200 lettres quotidiennes.

Des actions en faveur du handicap ?

Ancienne enseignante, elle pourrait embrasser "plusieurs causes" qui restent à préciser, mais avec pour "fil conducteur" l'éducation et l'"intégration des différences dans la société", et notamment les personnes handicapées, selon un proche collaborateur. Dans l'immédiat, l'épouse du chef de l'Etat agit dans la discrétion. Elle s'est rendue au chevet d'enfants hospitalisés à l'institut Gustave Roussy de lutte contre le cancer, à Villeurbanne en juin pour visiter une start-up qui fabrique des vêtements destinés aux personnes handicapées (article en lien ci-dessous)... Elle était également présente aux côtés de son époux lors du lancement de la concertation autour du 4ème plan autisme à l'Elysée le 6 juillet, recevant 13 jeunes âgés de 7 à 21 ans atteints de ce trouble neuro-développemental dans leurs quartiers privés (article en lien ci-dessous).

Les premières dames et le handicap ?

Effacées ou médiatisées, investies dans des oeuvres caritatives ou engagées politiquement, les épouses de président de la Ve République ont toutes eu des activités publiques. Revue en détails de celles qui ont oeuvré en faveur de personnes handicapées ou enfants en difficulté...

Yvonne De Gaulle. La très discrète "Tante Yvonne", mère d'une fille trisomique, achète en 1945 un château dans les Yvelines pour y accueillir des jeunes filles et des femmes atteintes d'un handicap mental, qui deviendra la Fondation Anne De Gaulle.

• Claude Pompidou. Réservée et anti conformiste, férue d'art moderne, elle crée sa Fondation en 1970 pour aider personnes âgées, malades hospitalisés et enfants handicapés, grâce à des équipes de bénévoles.

• Anne-Aymone Giscard d'Estaing. Timide et discrète, elle n'est pas passionnée par la politique. Elle crée en 1977 la Fondation pour l'Enfance, qui oeuvre en faveur des enfants en difficulté, et la présidera pendant près de 35 ans.

• Bernadette Chirac. Elle lance à partir de 1990 l'opération "Pièces jaunes" afin de collecter des dons pour améliorer la qualité de vie des enfants et adolescents hospitalisés.

Par Hervé Asquin


 

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Sur Handicap.fr

11 août 2017

Ploemeur. La commune obtient le label tourisme et handicap

Hoka, nouvel handiplagiste, sera présent au Stole tout le mois d'août.

Hoka, nouvel handiplagiste, sera présent au Stole tout le mois d'août. | Ouest France

Ce label permet aux personnes atteintes d'un handicap de partir en vacances en toute liberté et sécurité, de pratiquer des activités touristiques et de trouver un hébergement adapté.

La marque tourisme et handicap poursuit deux objectifs : apporter une information fiable et objective sur l'accessibilité des sites et des équipements touristiques mais aussi de développer une offre touristique adaptée aux personnes handicapées.

Si ce label est la reconnaissance d'une volonté politique en termes d'accessibilité et d'accueil des personnes en situation de handicap, c'est également un indicateur de tous les efforts réalisés par les différents acteurs du secteur tourisme et de loisirs du territoire.

Label pour trois types de handicap

La Ville a posé sa candidature il y a quelques mois. Début juillet, elle a reçu la visite d'évaluateurs chargés d'examiner la conformité des prestations offertes dans la commune par rapport aux exigences du cahier des charges.

Plusieurs activités sont regardées à la loupe comme l'hébergement, l'information touristique, les loisirs, ou encore la restauration.

Lire aussi : Le label tourisme handicap, un atout selon les vacanciers

La Ville a appris officiellement l'obtention du label, il y a quelques jours et ce pour trois déficiences sur quatre (moteur, auditif et cognitif). « La labellisation pour le handicap visuel est plus difficile à obtenir, note Martine Yvon, élue déléguée au handicap, mais des efforts sont toutefois réalisés dans ce sens. »

Le passage en niveau 3 pour le label handiplage pour l'anse du Stole, décroché cette année par la Ville, a dû également peser dans la balance pour cette labellisation tourisme et handicap.

Retrouvez notre rubrique Tourisme

Un plan d'investissement pluriannuel

La plage du Stole a bénéficié d'aménagements conséquents pour la rendre accessible. « Nous avons réalisé de gros travaux structurels dès 2015 à hauteur de 80 k€, explique le maire, Ronan Loas, comme la réalisation de quais bus accessibles, de cheminement PMR (personnes à mobilité réduite) de l'arrêt de bus jusqu'à la plage de l'anse du Stole, création de places de stationnement PMR. En 2016, nous avons poursuivi nos efforts avec des aménagements pour un montant de 50 k€ (remise à niveau des sanitaires PMR et douche de plage, création d'un platelage bois pour accéder au futur cheminement PMR installé sur le sable, acquisition et installation des tapis d'accès à l'eau, création plateforme d'accueil pour PMR, amélioration de la signalétique et de l'information sur site). En 2017, 15 k € ont été investis dans ce programme pluriannuel avec, entre autres, l'installation d'un vestiaire handicapés et l'achat d'un fauteuil de mise à l'eau. »

Retrouvez notre rubrique Investissement

Parallèlement à ces investissements directs effectués au niveau de la plage du Stole, un programme sur 9 ans est également mis en place pour mettre en conformité tous les bâtiments publics (salles de sport, écoles, sanitaires) en matière d'accessibilité.

Lire aussi : Quand le tourisme pense au handicap

10 août 2017

Monter en haut d'une grue ... la solution pour une mère d'enfants autistes !

Collectif Citoyen Handicap a partagé la vidéo de L'avis des gens — déterminé.

Vidéo réalisée par l'avis des gens que nous remercions chaleureusement.

Je précise pour être complet qu'il s'agit de Meryem, la vice Présidente de notre collectif, qu'avant la Grue les enfants étaient déscolarisés, sans prise en charge car en attente de Sessad, qu'a l'issue de l'action 2 places de Sessad ont été attribué, que les enfants sont scolarisés avec chacun une AVS formée. Les enfants après seulement 4 mois de CP ont le niveau pour le CE1 ou ils seront à la rentrée

10 août 2017

L'équithérapie, une pédagogie équestre centrée sur la relation homme-animal

L'équithérapie, une pédagogie équestre centrée sur la relation homme-animal
Prendre soin de l'animal c'est aussi ne pas le faire travailler huit heures par jour, lui accorder des périodes de vacances, lui laisser des abris naturels pour se protéger du soleil et du vent qu'il n'aime pas. © Siège NEVERS


Mélinda Corne est non seulement passionnée de chevaux depuis l’âge de 3 ans, mais elle est aussi sensible à la cause des gens différents.

Depuis qu'elle est arrivée dans la Nièvre, il y a huit ans, quittant le Pas-de-Calais pour exercer en tant que monitrice d'équitation au Domaine de l'Espérance de Dampierre-sous-Bouhy, Mélinda Corne a mis en place une pédagogie équestre centrée sur la relation homme-animal. Elle accueille, aux côtés d'enfants venus en colonie, des publics en situation de handicap. Son dada, c'est l'équithérapie.

Elle est venue en parler, transmettre sa passion aux élèves du lycée horticole rural privé (LHRP) du Haut-Nivernais de seconde de la filière animalerie et aussi à ceux de la filière services aux personnes. « Souvent, on privilégie la technique et on oublie ce que le cheval peut nous apporter. C'est ce que je veux transmettre aux jeunes publics que j'accueille. » Ajoutant : « Les enfants handicapés aiment mieux s'occuper de l'animal que le monter ». C'est sur cette base-là qu'elle pose sa pédagogie.

Un parcours atypique

Après des études médico-sociales arrêtées trop vite, elle travaille quelque temps dans un magasin de jeux vidéo après avoir obtenu un Bac professionnel commerce en candidat libre et un BTS management des unités commerciales. Licenciée, pour des raisons économiques, elle qui ne voulait pas, jeune, exercer un métier en lien avec le monde du cheval, mais être éducatrice spécialisée, renonce à poursuivre dans le commerce pour se consacrer entièrement à sa passion. Elle passe alors le Galop 7, indispensable pour devenir monitrice d'équitation, le Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport pour pouvoir accueillir des personnes en situation de handicap et se spécialise dans le monde du handicap mental. Mélinda Corne va ouvrir un centre équestre pour accueillir les enfants handicapés avec leurs familles.

Elle travaille, dès lors, avec les enfants de l'IME de Clamecy et les adultes du Foyer de vie de Corvol-l'Orgueilleux. Avant d'entreprendre toute séance, elle va d'abord sur le lieu de vie des gens, car « il est important de voir comment ils vivent quotidiennement. Au centre équestre, ce sont des gens différents. Un enfant n'écoute pas forcément son éducateur à l'IME, alors qu'à l'équitation, il est attentif ».

C'est là un des bienfaits de l'animal. Le fait de se sentir responsable de l'animal, d'être obligé de le tenir par la longe, de se tenir assis dessus sans dossier, sans soutien, aide l'enfant à progresser, lui qui, dans sa vie de tous les jours, est constamment accompagné, aidé pour accomplir les tâches quotidiennes. « Ce que j'aime avec les enfants handicapés c'est qu'avec eux, tout est vrai, tout est naturel. »

Attentive aux affects de l'animal, Mélinda prend soin de ne jamais laisser un cheval seul, lorsque son compagnon vient à mourir. « Les chevaux vivent toujours par deux, si l'un des deux ne va pas bien, on va mettre un troisième cheval avec eux, afin que le jour où le cheval malade s'en va, l'autre ne se laisse pas mourir. »

Prendre soin de l'animal c'est aussi ne pas le faire travailler huit heures par jour, lui accorder des périodes de vacances, lui laisser des abris naturels pour se protéger du soleil et du vent qu'il n'aime pas. Cette passion, Mélinda la partage avec tous les petits cavaliers qu'elle rencontre au centre équestre.

En septembre au domaine de Poitfond

Dès la rentrée de septembre, au Domaine de Poifond, elle va ouvrir un centre équestre où elle accueillera, à titre particulier, les cavaliers, pour des séances d'équithérapie. Enseigner par le jeu la pratique de l'équitation afin de permettre à tous les enfants porteurs de handicaps ou valides de se familiariser avec l'animal dans une relation familiale. Là, où les parents ne sont pas associés quand les enfants sont en structure, ils pourront, à leur guise, venir observer le comportement et les progrès de leur enfant, et partager leur passion.

Contact. 06.82.13.47.59 ou
melinda.corne@laposte.net.

Anne Magnard

8 août 2017

Le Collectif Émilie, un an après sa création, a aidé 55 familles

article publié sur La Voix du Nord

C’était il y a un an. Karine Héguy créait le Collectif Émilie, du nom de cette jeune maman armentiéroise qui s’était suicidée, désemparée. La CAF lui avait coupé les allocations. Depuis, des dizaines de dossiers leur ont été soumis. Presque tous ont trouvé des solutions.

En juin, le collectif a soutenu une maman et une sœur confrontées à des situations difficiles de handicap. Repro La Voix
En juin, le collectif a soutenu une maman et une sœur confrontées à des situations difficiles de handicap. Repro La Voix

Karine Héguy, l’année dernière, avait pris contact avec nous depuis le Tarn. Touchée par le drame d’Émilie, elle souhaitait créer un collectif et avait demandé à la famille l’autorisation d’utiliser son prénom. Un an après, on l’a rappelée, pour savoir ce que le collectif Émilie avait concrètement fait.

«  L’idée, dit-elle, ce n’est bien sûr pas de faire de la récupération, comme on a pu nous le reprocher, mais bien de faire en sorte que ce drame ne se reproduise plus. » Quand Karine Héguy évoque les dossiers, on sent la détermination, très forte de cette maman. Son fils de 20 ans, dysphasique sévère, vient de décrocher un CAP de boucher, «  pour moi, c’est plus fort qu’une thèse !  », dit-elle.

Un travail de réseau

Elle a une forme de rage tranquille. «  Quand un gamin a besoin d’un fauteuil et d’une baignoire adaptée à 13 500 €, que la famille ne peut payer, oui, ça me met en colère. » La manière d’agir du collectif, c’est le dialogue. «  On essaie de trouver les bons interlocuteurs, de démêler les situations.  » Bonne nouvelle, après le drame, il y a eu une prise de conscience. «  Maintenant, au niveau de la Caisse nationale des allocations familiales, on a une interlocutrice très efficace. »

La CAF du Nord les a sollicités pour un partenariat. Le collectif a des contacts dans les ministères. Peu à peu, les bénévoles ont acquis de l’expertise et de la crédibilité. «  C’est un travail de confiance et de réseau. On n’est pas des terroristes du handicap, on ne mène pas des actions coup de poing. » À Paris, en juin, ils étaient aux côtés d’une maman et d’une sœur en grève de la faim, place de la République, mais c’était exceptionnel.

En juin, une grève de la faim à Paris

La grève de la faim qui s’est tenue en juin place de la République à Paris dénotait dans le climat de dialogue du Collectif Emilie. «  C’est vrai, reconnaît Karine Héguy, mais deux personnes, une maman de deux enfants autistes, et une fille de de 25 ans qui se retrouvait avec son frère de 23 ans à charge, étaient sans solution et déterminées... Quand elles ont décidé de mener cette action, on ne les a pas laissées tomber, mais ce n’est pas nous qui étions à l’initiative.  » Une solution a été trouvée, pour chacune.

Une équipe de bénévoles s’est mise en place, avec des référents par grandes régions. Dans les Hauts de France, c’est Marine Le Henaff, à Saint-Pol-sur-Mer, qui avait d’abord sollicité le collectif pour son fils qui n’a pas eu d’AVS (auxiliaire de vie scolaire) pendant six mois. Puis qui s’est proposée pour aider à son tour. Une vraie chaîne.

En situation de blocage ou d’injustice

Parmi les 55 dossiers pris en charge par le Collectif Émilie, plusieurs concernent les Caisses d’allocations familiales, pour des retards de paiements, des difficultés juridiques transfrontalières (comme c’était le cas pour Émilie) et des demandes de financements refusées.

Le collectif appuie aussi des dossiers pour des auxiliaires de vie scolaire (AVS), quand, malgré une notification par la Maison départementale des personnes handicapées, l’aide n’est pas mise à disposition.

Plusieurs dossiers concernent des recours pour refus d’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ou de prestation de compensation du handicap. Dans un cas, dans les Hautes-Pyrénées, la famille a dû contracter un prêt à la consommation pour payer les soins nécessaires. Un autre dossier est bloqué avec la MDPH du Pas-de-Calais, qui concerne un enfant qui devrait être scolarisé en CE1, domicilié à Liévin, mais pour lequel, pour le moment, aucune solution n’a été trouvée.

Le collectif est aussi intervenu à treize reprises pour des informations préoccupantes, exclusions et placements. «  Nous ne le faisons qu’avec des éléments d’appui forts  », dit Karine Héguy, responsable du collectif. Même si le mot combat revient souvent, elle souligne que «  des élus, des recteurs, des travailleurs sociaux, des chefs de cabinet s’investissent souvent pleinement pour trouver des solutions  ». Une mairie a par exemple accepté à leur demande d’essuyer totalement la dette d’une famille de bonne foi, confrontée à une situation de handicap, et qui ne pouvait pas régler des factures de cantine. Plus basiquement, le collectif est parfois sollicité pour de l’aide financière ou du relogement. Le handicap coûte cher, c’est une réalité. «  Le collectif n’a pas de fonds financiers, rappelle Karine Héguy, les membres, tous bénévoles, se concertent et s’entraident. Ça peut aller d’un don de réfrigérateur à des vêtements. » Ou tout simplement à un soutien moral, de gens qui savent ce que c’est. « Ce dont on parle, on l’a tous vécu. »


 

Émilie, le drame d’une maman

En juillet 2016, Émilie Loridan, 32 ans, mettait fin à ses jours. Cette jeune maman armentiéroise de deux enfants de 6 et 8 ans, était à bout. En mai 2016, elle était venue, à La Voix du Nord, nous expliquer sa situation ubuesque. La CAF lui avait supprimé ses allocations et elle se retrouvait avec moitié moins de revenus. Le papa, dont elle était séparée, étant belge, leur petite fille trisomique devait percevoir l’allocation belge. Son oncle avait, après son décès, déposé, au nom de la famille, une petite lettre de remerciement «  pour l’aide et le soutien  » que cet article lui avait apporté en mai. Nous avons rappelé son oncle il y a quelques jours pour que la famille soit prévenue de la parution de cet article un an après la constitution du collectif. Il confirme qu’aujourd’hui, c’est le papa qui s’occupe de ses deux enfants. La famille d’Émilie les voit régulièrement. «  Ça se passe bien », dit-il, même si la peine est là, toujours.

8 août 2017

Oser s’amuser malgré le handicap

Mardi 08 août 2017 15:43
Oser s’amuser malgré le handicap
Le handicap ne devrait pas priver de loisirs un enfant et sa famille. Chaque année, l’association Meuphine propose un séjour familial où tout le monde s’octroie quelques jours de détente et d’activités « normales ». Un moment très attendu par les familles adhérentes, qui y trouvent de la sérénité, de l’entraide et de vrais moments à vivre ensemble.


« Chez Meuphine on peut tout faire »

Depuis 2003, Meuphine prend soin des familles où l’un des enfants est en situation de handicap. Ses bénévoles mettent régulièrement en place des temps forts de convivialité et de partage. Expositions, ateliers sportifs et culturels, forums… autant de moments de socialisation importants, pour que les familles puissent rompre avec un quotidien difficile.

Point d’orgue de ses actions, un séjour annuel est proposé aux adhérents. Vivre en collectivité pendant quelques jours peut se révéler être une aventure lorsque le handicap impose un certain nombre de contraintes. Mais en réalité, c’est chaque fois une expérience extraordinaire pour l’enfant, pour ses parents et pour ses frères et sœurs. Les familles redécouvrent leur enfant sous un jour nouveau. Très préparé en amont par les bénévoles, le séjour Meuphine donne l’occasion aux familles d’oser, d’aller vers des activités sportives et culturelles inhabituelles, d’oublier un peu les difficultés et les inquiétudes.

Parmi ces bénévoles, une collaboratrice Bouygues Telecom tient un rôle très actif au sein de l’association. Membre du bureau permanent, Laëtitia Paul a parrainé Meuphine auprès de la Fondation Bouygues Telecom pour le séjour qui a eu lieu cette année. « L'association aide les enfants porteurs de handicap à s'intégrer dans le monde dit "normal" et à dépasser leur handicap dans des situations du quotidien. Le séjour permet aux familles de partager des moments de découvertes, de loisirs, d'apprentissages. Les parents échangent sur leur quotidien, les enfants vivent en communauté et participent à des activités nouvelles. Meuphine et ses bénévoles méritent qu'on les soutienne dans leurs actions. »

 

En route pour le bassin d’Arcachon

En mai dernier, durant les quatre jours du week-end de l’Ascension, 14 familles ont pris la direction de la Gironde. Au programme : visite de la Dune du Pyla et du Cap Ferret, pique-nique sur la plage, char à voile, cerf-volant, piscine, sous la houlette des accompagnants Meuphine et d’encadrants spécialisés. « Quand on a un enfant handicapé, on est 365 jours par an sur la prise en charge médico-sociale et scolaire, explique Nadine Vallet, présidente de l’association Meuphine. Là, enfin, on s’autorise des loisirs. »

Et c’est Laetitia Paul, installée à Bordeaux, qui a souhaité faire découvrir sa région aux enfants. « Elle a pris en charge l’organisation du voyage avec deux autres mamans » souligne Nadine Vallet.

Si une grande partie des participants était déjà du voyage les années précédentes, deux nouvelles familles sont venues pour la première fois. Très vite, la pudeur et les craintes ont laissé à la convivialité et à la détente. « Quand on a un enfant handicapé, on n’ose pas se mêler, on a peur de montrer le quotidien de notre enfant. Mais nous, on n’est pas là pour juger mais pour s’amuser. Le mot d’ordre c’est : tout le monde surveille tout le monde. » Car sous l’effet de groupe, les parents se sentent moins seuls. Ils peuvent compter les uns sur les autres. « Leur enfant est là, donc ils ne sont pas soucieux comme ils pourraient l’être si leur enfant était gardé ailleurs, précise Nadine Vallet. Il n’y a pas de culpabilité. »

Grâce au soutien de la Fondation Bouygues Telecom, l’association a pu élargir le nombre de participants, portant le groupe de cette année à 37 personnes. Mais l’aspect financier est loin d’être le seul enjeu. « C’est presque un soutien psychologique, témoigne Nadine Vallet. On nous fait confiance, on nous aide pour que les enfants puissent avoir des activités. C’est une main tendue vers les loisirs et c’est quelque chose que l’on ne s’autorise pas beaucoup. » Une parenthèse enchantée pour ces familles au grand cœur.

Fondation Bouygues Telecom
8 août 2017

Saint-Fargeau-Ponthierry. La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel découvre le centre pour enfants handicapés

article publié dans Le Parisien

Valentine Rault|07 août 2017, 19h18|0
Saint-Fargeau-Ponthierry, ce lundi après-midi. La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel (au centre) a visité les différents lieux d’activités proposées aux jeunes. LP/ValentineRault
Valentine Rault

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, était en visite, ce lundi, à l’Institut d’éducation motrice (IEM) et d’un Centre de rééducation fonctionnelle (CRF) de la Fondation Ellen-Poidatz. Celui-ci propose un programme spécifique pendant les vacances.

Profitant du soleil, plusieurs enfants se baignent dans une piscine gonflable et s’éclaboussent sous l’œil attentif de plusieurs animatrices. Ces enfants âgés de 7 à 15 ans sont handicapés mentaux « sans solution », c’est-à-dire qu’aucune structure ne peut les accueillir à long terme. Le programme Toboggan, développé par la Fondation Ellen-Poidatz, leur offre un temps de loisirs, tout en étant encadrés.

Cette initiative est particulièrement appréciée par Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapée, en visite, ce lundi, au centre Ellen-Poidatz de Saint-Fargeau-Ponthierry. « Il est primordial, dans la prise en charge d’un enfant handicapé, de pouvoir offrir un temps de repos aux parents, de vraies vacances », souligne la représentante du gouvernement.

« Je suis bluffée par le travail fait ici »

En plus de ce programme réservé aux vacances scolaires, le centre dispose d’un Institut d’éducation motrice (IEM) et d’un Centre de rééducation fonctionnelle (CRF). Il accueille, à l’année, 140 personnes handicapées, âgées de 6 à 25 ans. Le CRF s’occupe notamment d’enfants handicapés moteurs ou en rééducation après une intervention chirurgicale. « Nous travaillons beaucoup avec l’hôpital Necker, à Paris. Il ne sert à rien d’effectuer une opération de huit heures, si l’enfant n’est pas correctement suivi par la suite », explique Michel Watier, directeur de la fondation.

 

Sophie Cluzel a salué la complémentarité et la continuité des soins offerts par le centre. « Il est important de partir de l’expertise des gens de terrain pour construire des politiques nationales. Je suis bluffée par le travail fait ici », s’est-elle enthousiasmée.

De son côté, Michel Watier a apprécié la venue de la secrétaire d’Etat : « Elle sait de quoi elle parle ! Et le personnel apprécie d’être reconnu pour le travail colossal qui est accompli ».

Un travail de longue haleine. La Fondation Ellen-Poidatz fêtera son centenaire en 2019.

Huit sites pour handicapés en Seine-et-Marne

Saint-Fargeau-Ponthierry, ce lundi. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel (2e à gauche) a visité le centre Ellen-Poidatz, en compagnie d’un collaborateur. LP/ValentineRault

L’histoire de la Fondation Ellen-Poidatz débute en 1919, sous le nom de « Colonie de Saint-Fargeau ». Le premier établissement, né dans cette ville, se concentrait alors sur les soins et la scolarisation des enfants atteints de poliomyélite.

Aujourd’hui, la fondation compte huit centres pour enfants handicapés en France, dont une majorité en Seine-et-Marne. Ces centres sont composés de deux pôles, sanitaire et médico-social. Le premier comprend des Centres de rééducation fonctionnelle (CRF), un laboratoire d’analyse du mouvement (UNAM) et un centre de rééducation motrice pour tout-petits.

Le pôle médico-social se concentre sur la scolarisation et la sociabilité des enfants, notamment par un Institut d’éducation motrice (IEM). Le centre de Saint-Fargeau-Ponthierry concentre un CRF et un IEM, offrant à l’année 140 places pour les enfants handicapés.

  leparisien.fr
8 août 2017

Autisme : une pétition réclame le retour de trois enfants chez leur mère

article publié sur Le Figaro
Par
Mis à jour le 07/08/2017 à 20:42
Publié le 07/08/2017 à 19:42

Image de Rachel, la mère des enfants autistes, extraite d'un film de soutien.

 

196 associations protestent contre une décision de justice retirant une fratrie de 6 à 11 ans à leur mère Rachel.

C'est une affaire «ubuesque» qui dure depuis plus de deux ans. Début juillet, le placement des trois enfants de Rachel, âgés de 11, 8 et 6 ans, a été renouvelé pour la troisième année consécutive par un jugement du tribunal de Grenoble. Depuis l'été 2015, l'histoire de cette jeune mère de famille est devenue un symbole d'une véritable «violence institutionnelle» et d'une incompréhension totale entre les familles d'enfants autistes et les services de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), l'ancienne DDASS.

 «Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d'autisme peut valoir un signalement»

La pétition

Dans une pétition mise en ligne fin juillet, 196 associations, dont la puissante Unapei, Autisme France ou encore la Fnath, dénoncent une situation de «placement abusif» des enfants de Rachel. Aujourd'hui forte de 35.000 signatures, elle doit être remise au président de la République. «Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d'autisme peut valoir un signalement, surtout aux mères seules: cette violence frappe des centaines de familles, accuse la pétition. Beaucoup de services de l'Aide sociale à l'enfance voient dans ces mères des femmes perverses dont il faut éloigner les enfants: de nombreux juges des enfants suivent aveuglément les délires de ces services.» Les signataires de ce texte virulent réclament notamment une délocalisation de l'affaire et «le respect des droits des enfants privés de leur mère». C'est en juillet 2015 que Rachel s'est vu retirer ses trois jeunes enfants. Il était alors reproché à cette maman divorcée une «recherche effrénée auprès des professionnels de la confirmation du diagnostic d'autisme». Le jugement se fondait sur une expertise psychiatrique réalisée par une pédopsychiatre qui concluait à l'absence de troubles autistiques des enfants et à un syndrome de Münchhausen par procuration pour Rachel. Soit l'invention par cette dernière de problèmes médicaux pour sa fille et ses deux fils.

«Une méconnaissance de ce handicap»

Depuis, les Centres de ressources autisme de Lyon et Grenoble ont diagnostiqué les deux aînés autistes tandis que des signes d'hyperactivité avec troubles de l'attention ont été décelés chez le plus jeune. Malgré ces nouveaux éléments, le placement a été confirmé par la cour d'appel début 2016, afin de protéger les enfants «de la représentation invalidante et alarmiste» de leur mère, et renouvelé en juin de la même année.

Cet été, Me Janois, l'avocate de Rachel, avait bon espoir d'obtenir le retour à la maison de la fratrie. Notamment grâce au rapport des travailleurs sociaux témoignant du comportement approprié de Rachel avec ses enfants lors des rencontres bimensuelles organisées entre eux. Las, le 7 juillet, le placement est prolongé au motif que Rachel majore les handicaps de ses enfants et que ces derniers peuvent «modifier leurs positionnements en fonction de ce qu'elle attend», selon le jugement consulté par Le Figaro.

«Il y a un vrai problème culturel sur la définition de l'autisme et une méconnaissance de ce handicap par les professionnels de l'enfance», se désole Me Janois.

Au conseil départemental de l'Isère, en charge de l'Aide sociale à l'enfance, on relève que «l'ordonnance de placement du juge s'impose au département» et que ce dernier «adapterait ses modalités d'accompagnement» si une nouvelle décision était prise.

«Nous travaillons avec les services de l'ASE pour éviter des situations telles que celle de Rachel», indique pour sa part Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées. Beaucoup de professionnels méconnaissent ce handicap. Cela sera un des axes de travail du nouveau plan autisme.»

https://www.change.org/p/placement-abusif-justice-pour-rach…

http://premium.lefigaro.fr/…/01016-20170807ARTFIG00235-auti…

 

8 août 2017

Aidants familiaux, l’armée des ombres…

article publié sur le site Devenir capable autrement

Que serait en France l’accompagnement à la personne sans cette armée de l’ombre que sont les proches aidants, que ce soient des parents, des enfants, des conjoints, des amis qui mettent pour un temps ou pour longtemps leur carrière professionnelle et leurs rêves personnels entre parenthèse pour accompagner, sur le chemin du handicap, de la maladie ou du vieillissement un proche nécessitant une présence et un accompagnement chronophage.

En France, ils sont 9 millions dont 7 millions de femmes. La moitié travaille à temps partiel et doit ajuster son temps de travail à son temps d’aidant…. Un aidant sur 2 est un conjoint.

 

PCH Prestation de Compensation Handicap et APA Allocation Personnalisée d’Autonomie

Lorsque le handicap et/ou la perte d’autonomie surviennent, la personne concernée (ou l’un de ses proches) doit faire sa demande de PCH ou d’APA.

lac de Der CP Karim TATAÏ

CP Karim TATAÏ

La PCH est une aide financière versée par le département. Elle est destinée à rembourser les dépenses liées à votre perte d’autonomie. Son attribution dépend du degré d’autonomie, de l’âge, des ressources et de la résidence.

L’APA permet de financer une partie des dépenses nécessaires au maintien à domicile. il faut être âgé d’au moins 60 ans.

L’aide accordée peut être utilisée :

  • soit pour rémunérer directement un ou plusieurs salariés (dont un membre de la famille), ou un service prestataire d’aide à domicile, (Ne pas se faire d’illusions sur le nombre d’heures accordées, autour de moi, cela varie entre une à deux heures par jour hors week end ou dimanche)
  • soit pour dédommager un aidant familial.
Yin et yang CP Karim TATAÏ exposition Autiste/Artiste 2015

Yin et yang CP Karim TATAÏ exposition Autiste/Artiste 2015

Qui sont les aidants familiaux ?

Mamans, mamans solos souvent s’occupant de leur enfant autiste, malade ou handicapé, entre salles d’attente d’hôpital ou de consultations médicales, prises en charges de kinésithérapeute, d’orthophoniste, d’ergothérapeute, activités éducatives, dossiers à remplir sans compter le boulot normal de maman (faire les courses, le linge, à manger, le ménage….)  Parents d’adultes handicapés, conjoints, frères ou sœurs, enfants de personnes invalides ou vieillissantes, quand la vie bascule, après un accident, un AVC, une maladie et que l’autonomie et l’indépendance deviennent des mots d’un passé révolu…. Quand il faut là aussi assurer le quotidien, les tâches administratives et financières, en plus des soins et des attentions spécifiques, sans compter le soutien psychologique et moral….   20 % son des voisins, des gardiens d’immeubles, des femmes de ménage….

Grafiti 2017 CP Karim TATAÏ

Grafiti 2017 CP Karim TATAÏ

 Qui peut être aidant familial  ? Ce que disent les textes….

  • le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un PACS,
  • l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4ème degré du bénéficiaire,
  • ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4ème degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine et qui n’est pas salarié pour cette aide

Quel statut, quelle rétribution pour l’aidant familial ?

Mur 2017 CP Karim TATAÏ Strasbourg

Mur 2017 CP Karim TATAÏ Strasbourg

Lorsqu’ils décident de s’occuper totalement de leur proche, ils libèrent l’Etat d’une charge importante (on estime qu’il en coûterait 164 milliards de dépenses supplémentaires à l’assurance maladie pour prendre en charge les personnes en situation de dépendance). Si on remplaçait les aidants familiaux par des infirmières, des aides à domicile, des assistantes sociales, des auxiliaires de vie… « la société ne serait pas capable de les rémunérer ».

Ils perçoivent alors un dédommagement pour Aide Humaine pour aidant familial dont le nombre d’heures attribuées dépend de l’évaluation des besoins et du projet de vie de la personne concernée par une équipe pluridisciplinaire( pour la PCH, pour l’Apa, il y a d’autres mode d’attribution). Le montant de l’heure lui, correspond à 50 % du montant du SMIC net soit actuellement 3,73 € de l’heure (5,59 € s’il cesse ou renonce totalement ou partiellement à une activité professionnelle, mais autour de moi, c’est plus souvent 3,73 €) , ce qui maintient ces personnes en-dessous du seuil de pauvreté.

Grille et ballon Karim-TATAÏ Strasbourg

Grille et ballon Karim-TATAÏ Strasbourg

Au sens de l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale, le dédommagement de l’aidant familial ne constitue pas une rémunération, les sommes versées ne sont pas soumises à cotisations sociales. Ce qui signifie aussi que l’Aidant Familial n’est pas affilié à l’assurance maladie, vieillesse, chômage et invalidité. Il y a néanmoins une possibilité d’affiliation à l’assurance maladie via la CMU et à l’assurance vieillesse volontaire via une cotisation (super avec 3 € 73 de l’heure !!!!)

Par contre ce dédommagement est soumis aux prélèvements sociaux en tant que revenu du patrimoine (CSG et CRDS) au taux global de 15,5 %.

Waouh !!!! Quel statut !!!! Il en faut de l’amour, de l’humanité et de l’abnégation pour décider de devenir aidant familial et renoncer aux droits sociaux que vous donne le salariat.

Aidant familial, c’est pas un travail

Neige CP Karim TATAI Strasbourg

Neige CP Karim TATAI Strasbourg

Ou du moins, cela n’est pas reconnu comme tel, même si cela y ressemble beaucoup, surtout pour celui qui accompagne. C’est fatiguant, usant même, c’est souvent H 24 du moins dans le soucis de l’autre. Aujourd’hui, on estime qu’un tiers des aidants de parents Alzheimer décèdent d’épuisement avant le malade ! Selon une enquête Handicap- Santé-Aidants, 48% des aidants familiaux ont une maladie chronique, sans compter le stress, l’anxiété, les problèmes de sommeil, la fatigue physique et morale.

Ce n’est pas un travail où l’on fait ses heures et après, basta, on rentre chez soi…

Les aidants qui exercent parallèlement une activité professionnelle doivent jongler avec les aménagements d’horaires, pour assurer les rendez-vous médicaux de la personne aidée. Souvent, ils ne se soignent pas eux-même.

K.O. CP Karim-TATAÏ Strasbourg

K.O. CP Karim-TATAÏ Strasbourg

Face à la solitude et aux difficultés rencontrées par les aidants familiaux, certaines associations militent en faveur d’un statut juridique et d’une professionnalisation du « proche aidant ».

Des avancées sont néanmoins à noter notamment autour du droit au répit… Places d’accueil temporaires, ateliers, accueil de jour…. Prometteurs sur le papier mais qui peut parfois virer au cauchemar si l’accueil n’est pas approprié….

Et l’on oublie dans les décomptes les enfants mineurs qui aident leurs parents handicapés physiquement ou psychiquement, en perte d’autonomie. Environ 300 000 jeunes de moins de 18 ans sont dans cette situation d’aidants invisibles

Qu’adviendrait-il à notre système de soins sans cette armée de l’ombre qui met pour une période indéterminée ses rêves et un pan de sa vie au service d’un proche dans le besoin ? Dans notre société vieillissante, sans compter toutes les formes de handicap, nous serons certainement un jour confronté à ce choix, pour un enfant, un parent, un conjoint….

Respect et admiration à ceux qui ont choisi l’accompagnement….

8 août 2017

Autisme : mère et fille en résistance

06/08/2017 05:35

Apolline et Aude, radieuses à l'occasion de la première exposition de la jeune femme et de la présentation de leur livre, un projet commun.

Autiste Asperger, ce n’est qu’à 18 ans que le diagnostic a été posé pour Apolline. Un handicap qu’elle tente d’apprivoiser avec sa mère, sa meilleure alliée.

 Ce sont deux femmes. Une mère et sa fille, toutes deux animées du même courage, de la même volonté farouche face à un handicap dont on ignore encore tout ou presque. L'autisme aurait pu tout balayer dans leur vie saccageant les rêves, foulant aux pieds les joies, les moments de bonheur. Mais Aude Tonneau-Silari et sa fille Apolline ont résisté, tenu, face à ce trouble envahissant du développement diagnostiqué bien trop tardivement (lire par ailleurs).

En 2015, nous avions rencontré Apolline dans le cadre des journées de l'autisme consacrées cette année-là, à Poitiers, à l'intégration sociale et professionnelle des jeunes autistes A 20 ans, la jeune femme s'était livrée sans appréhension, évoquant avec pudeur les épisodes douloureux qui avaient jalonné sa scolarité, ses échecs dont ce son bac pro « Optique et lunetterie » qu'elle avait raté de peu, mais surtout ses envies, ses rêves, son avenir dans le design.

Illustratrice jeunesse

Si ces deux années passées dans une école d'arts appliqués où elle a étudié l'architecture d'intérieur ne se sont pas concrétisées par l'obtention d'un diplôme, elles lui ont permis de mûrir, d'affronter une vie qu'elle sait sans concession et surtout d'affirmer ses choix. Elle vient d'ailleurs de prendre une nouvelle voie.
Il y a quelques jours, c'est une Apolline radieuse qui a accueilli famille, amis et connaissances à la Maison des Sadébriens, à Sèvres-Anxaumont. En cette fin du mois de juillet, ils sont nombreux à avoir fait le déplacement – parfois de très loin – pour assister à sa première exposition. Car c'est dans l'art qu'Apolline s'épanouit. La peinture, la gravure, la photo… Une trentaine d'œuvres sont réunies. L'une d'elles attire particulièrement. Il s'agit d'une aquarelle intitulée « Le petit baigneur breton ». Ce tableau a quelque chose d'hypnotique… C'est le regard de l'enfant, sa profondeur.
« C'est vrai que beaucoup de gens sont attirés par ce tableau », confie avec simplicité la jeune fille qui ne semble pas réaliser l'effet qu'il produit. D'autres amis l'interrogent à ce moment-là et elle répond alors à toutes les sollicitations, heureuse de présenter son travail, de l'intérêt qu'il suscite.
Ce jeudi-là est sa journée, elle fête aussi avec quelques heures d'avance son 22e anniversaire et le début d'une nouvelle aventure. Elle suit désormais une formation d'illustratrice jeunesse, à distance. Et ça lui va comme un gant pouvant gérer ainsi des codes sociaux encore trop lourds à porter, parfois. Dessiner, imaginer, créer… C'est dans ce domaine qu'elle excelle. Qu'elle peut être enfin elle-même. Elle écrit de plus en plus, des histoires, des poèmes. « Elle crée quand elle se sent inspirée, la nuit parfois, raconte Aude Tonneau-Silari dont le sourire épanoui en dit long sur la joie qu'elle éprouve aussi ce jour-là. Elle s'organise de mieux en mieux. Elle fait aujourd'hui partie d'un atelier photo, s'est lancée dans la création d'émaux sur cuivreElle va aussi intégrer le projet Phares (*) de l'université… ». Une autre victoire qu'elles savourent.

 (*) Le dispositif « Phares » est proposé par la fondation de l'université de Poitiers et l'association étudiante HandiSup dans le cadre du projet « Soutien aux étudiants autistes Asperger ».

en savoir plus

" C'est ma fille qui m'a fait grandir "

C'est à un double évènement auquel la famille Silari avait convié proches et connaissance, ce jeudi-là. Une exposition et la sortie d'un ouvrage. Dans le vestibule, quelques exemplaires d'un livre sont posés là. Le titre : « Une petite leçon de course d'obstacles ». Son auteur Aude Tonneau-Silari (Bairille son nom de plume) Il s'agit du récit du parcours d'Apolline, un projet commun mère-fille car illustré par la jeune femme. Ce sont des instants de vie qu'Aude Tonneau-Silari a voulu partager avec légèreté. « Je ne voulais pas que ce soit triste. Ce sont des situations qui sont parfois terribles à vivre sur le moment mais dont on parvient à rire plus tard… C'est ça, cet espoir que je veux transmettre aux mamans qui sont dans le doute. Quand le diagnostic a été posé, il y a quatre ans, j'ai lu tout ce que je trouvais sur le sujet et ça m'a beaucoup éclairée. En écrivant ce livre, j'ai donc pensé à ces parents face à cette situation pour les aider à comprendre ».
Au fil des pages, l'auteur confie s'être débattue dans les méandres d'un univers médical qu'elle connaît pourtant bien mais qui l'a laissée sans réponse. Elle évoque sans détour son désarroi face « à un bébé triste qui ne sourit jamais, ne manifeste rien », les difficultés d'une enfant « si jolie et pourtant si tourmentée » aux réactions parfois violentes, l'agressivité des autres à son égard, sa culpabilité aussi d'avoir voulu jusqu'aux dix ans de sa fille faire d'elle une enfant comme les autres… Une enfant différente qui, dit-elle avec émotion, l'a fait grandir, prendre confiance en elle, l'a construite… »

 « Une petite leçon de course d'obstacles », Aude Bairille, 22,40 €, aux éditions Persée.

Sylvaine Hausseguy
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