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"Au bonheur d'Elise"
20 janvier 2018

Communiqué commun concernant les orientations envisagées pour le quatrième plan autisme

Personnellement ce communiqué me réjouit d'emblée ... Si seulement les pratiques pouvaient évoluer pour mettre en oeuvre les recommandations de la Haute Autorité de Santé ... Rappelons que l'autisme n'est pas une maladie et le soin pour une personne autiste peut s'appliquer à d'éventuelles commorbidités.

L'accès au soins classiques doit être vu comme un droit qu'il faut intégrer dans les lieux de soins.

Les professionnels doivent évoluer vers une accompagnement de qualité des personnes avec autisme.
Les usagers et leurs familles en ont marre d'être pris en otage par un système qui refuse d'évoluer !

Inutile de rappeler que le retard français dans l'autisme est mondialement reconnu.

Jean-Jacques Dupuis

Paris le 19 janvier 2018

 

logos Communiqué

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Les.organisations d’usagers, de professionnels et d’établissements soussignées tiennent à faire savoir leur très grande inquiétude quant aux informations dont elles ont eu connaissance, concernant les orientations envisagées pour le quatrième plan autisme, notamment pour les hôpitaux de jour de psychiatrie infanto-juvénile.

 

Ces orientations, si elles devaient être confirmées, témoigneraient de manière contre-productive d’un non-respect du travail et de l’engagement des professionnels de santé au service des personnes autistes, faisant de ce plan initialement annoncé comme «le plan de l’apaisement», «le plan d'un échec assuré».

 

Au risque d’aggraver les clivages délétères existants, ce plan ne tient aucun compte des leçons du plan précédent, alors que ses objectifs devraient être guidés par le souci constant de co-construire une véritable alliance des usagers et des professionnels face à la maladie, sans complaisance ni démagogie, mais dans le respect des places et des rôles de chacun. Dans d’autres champs de la psychiatrie, cette alliance a d’ailleurs démontré depuis de longues années, la dimension irremplaçable de son apport.

 

Ceux qui ont la responsabilité de piloter ce plan devraient pourtant savoir qu’un climat de confiance est la condition indispensable à des soins sécurisants et de qualité, que ce quatrième plan aurait dû veiller, par son esprit même, à garantir.

 

Force est de constater que ce n’est pas la voie choisie, alors que nul ne peut contester que des progrès sont nécessaires dans notre pays pour la prise en charge des personnes autistes, ce qui ne laisse aucune place à des conflits récurrents et stériles. Les acteurs de terrain sont aujourd'hui engagés dans une démarche d’amélioration des pratiques que ce soit sur le plan diagnostic, des évaluations fonctionnelles ou des interventions
spécifiques

 

Faut-il rappeler que le métier de soignant, s’il doit veiller à s’inscrire dans une démarche continue d’amélioration de ses pratiques et de ses compétences, n’a pas d’autre vocation que le mieux-être de nos concitoyens les plus fragiles qui lui font confiance.

 

Compte tenu de la gravité des orientations envisagées, dont les répercussions ne peuvent qu’être très négatives pour les personnes autistes, les organisations soussignées en appellent aux pouvoirs publics à leur plus haut niveau, pour restaurer les conditions indispensables à l’élaboration sereine d’un plan autisme à la hauteur des enjeux et digne de notre pays.

 

Gisèle APTER, Présidente de la Société de l’Information Psychiatrique (SIP)
Marc BETREMIEUX, Président du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH)
Rachel BOCHER, Président de l'Intersyndicale des Praticiens Hospitaliers de France (INPH)
Jean-Jacques BONAMOUR DU TARTRE, Président de la Fédération Française de Psychiatrie (FFP)
Jacques BORGY, Secrétaire Général du Syndicat National des Psychologues (SNP)
Stéphane BOURCET, Président de l’Intersyndical de Défense de la Psychiatrie Publique (IDEPP)
Maurice CORCOS, Président du Réseau Multicentrique Européen TCA et maternité
Michel DUGNAT, Président de là World Association for Infant Mental Health France (WAIMH)
Bruno FALISSARD, Président de l'International Association of Child and Adolescent Psychiatry and Allied Professions (IACAPAP)
Claude FINKELSTEIN, Présidente de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers en Psychiatrie (FNAPSY)
Daniel MARCELLI, Président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant, de l’Adolescent et des Disciplines Associées (SFPEADA)
Pascal MARIOTTI, Président de l'Association des Directeurs d’Etablissements participant au service public de Santé Mentale (ADESM)
Gladys MONDIERE, Co-Présidente de la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie (FFPP)
Marie-Rose MORO, Présidente du Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP)
Christian MULLER, Président de la Conférence nationale des présidents de CME de CHS
Annick PERRIN-NIQUET, Présidente du Comité d’Etudes des Formations Infirmières et des Pratiques en Psychiatrie (CEFI-Psy)
Norbert SKURNIK, Président de la Coordination Médicale Hospitalière (CMH)
Roger TEBOUL, Président de l'Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile (API)
Michel TRIANTAFYLLOU, Président du Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP)

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20 janvier 2018

Regard scientifique sur la psychanalyse (TenL#58)

Enregistré le mercredi 10 janvier 2018 à la Bibliothèque Stanislas de Nancy

Invité : Joel Swendsen

 

Editorial

Si comme moi, vous attachez une importance particulière à votre santé, et notamment à votre santé mentale, vous avez à cœur de ne la confier qu’à des gens compétents et vous vous méfiez des marabouts, des aigrefins, des affabulateurs et des gourous.

Les troubles mentaux peuvent être de natures très diverses, tous ont à voir avec la manière dont notre cerveau traite les informations et les pensées que nous avons de nous-même et de notre environnement. Il y a donc tout un champ disciplinaire destiné à comprendre le fonctionnement des boyaux de la tête et les causes de ses possibles dysfonctionnements. On appelle ça la psychologie.

L’histoire de cette discipline a été marquée par un personnage devenu célèbre à qui l’on attribue de grandes découvertes. Freud s’est lui-même comparé à Galilée et Darwin. Après la blessure narcissique de l’héliocentrisme qui expulse la Terre du centre de l’univers, puis la blessure de l’évolutionnisme qui fait de l’Homme un animal comme un autre, Freud réduisait notre contrôle de nous-même, notre conscience à un frêle esquif sur un inconscient tel un océan monstrueux. L’idée était-elle vraiment si nouvelle ? L’Inconscient freudien est au programme de Philo de nos Terminales.

Permettez qu’on doute de la légende de Sigmund Freud, protégée par la mise au secret d’une grande partie des archives par les héritiers de la maison Psychanalyse. Doutons, car la psychanalyse est d’abord créée comme une thérapie ; Freud se veut un scientifique et il s’appuie sur les cas traités par lui. Mais si l’on s’avise que Freud n’a jamais guéri personne, que les 6 cas historiques sont en réalité 6 échecs thérapeutiques, cela ne jette-t-il pas une ombre au tableau ?

Ne réduisons pas la psychanalyse à Freud, néanmoins. Il y a aussi Lacan, capable de dire à peu près tout et son contraire, de justifier le fait de s’endormir pendant les séances avec ses clients et d’affirmer parfois avec beaucoup d’autorité des choses privées du moindre sens : « L’interprétation doit être preste pour satisfaire à l’entreprêt. De ce qui perdure de perte pure à ce qui ne parie que du père au pire.» Une phrase qu’il n’a prononcée que pour le plaisir de l’oreille comme il l’admit lui-même.

Au-delà des cas particuliers de ces deux figures historiques, la psychanalyse, c’est un ensemble de concepts irréfutables qui immunisent commodément la théorie contre les critiques.

Prenons le refoulement. Il permet d’expliquer pourquoi les patients ne se souviennent pas de ce que la théorie dit leur être arrivés et lance les analysant à la recherche de souvenir enfouis comme s’ils étaient figés quelque part. Les faux souvenirs induits par des thérapeutes attachés aux théories psychanalytiques ont purement et simplement détruit des vies. La résistance est un autre concept pratique : si vous ne croyez pas la psychanalyse c’est parce que cela vous dérange inconsciemment, et cela est la preuve que la théorie a vu juste. Écrasant avantage : la lecture symbolique des événements psychiques permet de toujours arriver à la conclusion souhaitée.

Si votre santé mentale ou celle de vos proches vous importe, vous avez envie d’un peu plus de sérieux que cela. La science fait des progrès remarquables et nous soigne de mieux en mieux, y compris des maladies mentales. Le travail des psychologues et des chercheurs en sciences cognitives est d’appliquer la méthode scientifique aux questions qui concernent les mécanismes de l’addiction, de la dépression, des angoisses, et aussi le fonctionnement ordinaire et biaisé de notre jugement.

Ces méthodes permettent d’élaborer de nouvelles thérapies mais aussi d’évaluer l’efficacité de toutes les thérapies, et notamment celles des psychanalystes. Cette évaluation est peu connue du grand public, et nous recevons ce soir Joël Swendsen, professeur de psychologie et directeur de recherche CNRS à l’Institut de Neurosciences cognitives et intégratives d’Aquitaine pour qu’il nous éclaire sur l’état actuel de la science. Les connaissances d’aujourd’hui nous permettent-elles d’avoir un avis fiable sur la validité des théories psychanalytiques et sur l’efficacité des thérapies qui s’en inspirent ?

19 janvier 2018

Ecrans et autisme : la thèse farfelue et virale d'un médecin

 

Ecrans et autisme : la thèse farfelue et virale d'un médecin

Au printemps 2005, Michael Waldman, économiste de la prestigieuse université américaine Cornell, découvre une corrélation étrange entre l'autisme et le niveau des précipitations de plusieurs Etats américains (les enfants ayant grandi pendant des périodes de forte pluie sont plus susceptibles d'être autistes).

https://www.nouvelobs.com

 

19 janvier 2018

FaSiLa Différence Concert à Paris cité de la Musique - Momo - Dimanche 18 février 2018 à 11h00

Fa Si-La différence Paris info

Dimanche 18 février 2018 à 11h00

Synopsis : Momo vit dans un cirque avec son grand-père, le très célèbre clown Huberto. Mais son grand-père le destine à être clown alors que Momo n’aime pas les clowns. Heureusement les animaux du cirque vont l’aider dans ses aventures. Composé par Pascal Dusapin, ce spectacle pour jeune public évoque avec humour et poésie l’univers particulier et mystérieux du cirque.

Salle des Concerts
Cité de la musique

Cité de la musique - Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris
Salle équipée pour les personnes à mobilité réduite

Tarif : 8€ par personne, gratuit pour les accompagnateurs professionnels des groupes

Contact : Bertrand Roger

Téléphone : 01 71 20 22 64 / 06 24 50 33 14

Courriel : fasila@cinemadifference.com

Grâce au :


 

Fa Si-La différence : des concerts TOUS PUBLICS, adaptés pour les personnes dont le handicap peut entraîner des troubles du comportement.
Présence de bénévoles / Information de l’ensemble du public / Accueil adapté.

19 janvier 2018

Cluzel : vœux au CNCPH, quelles priorités handicap en 2018 ?

article publié sur handicap.fr

Résumé : Le 18 janvier 2018, Sophie Cluzel adressait ses vœux aux associations du champ du handicap réunies au sein du CNCPH. Quelles priorités pour 2018 ? L'école, l'emploi, la simplification des démarches mais aussi la maltraitance...

Par , le 18-01-2018

 

«... une mission, que vous assumez avec conviction, qui vous échoue… ». Oups, elle voulait dire « échoit » ! C'est par quelques mots que Dominique Gillot, présidente du CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), a accueilli Sophie Cluzel. La secrétaire d'Etat au handicap venait, le 18 janvier, à l'issue de la première session 2018 du cette assemblée qui rassemble les associations issues du champ du handicap, présenter ses vœux aux membres présents en nombre. Malgré ce lapsus linguae, qui a fait sourire la salle, la présidente du CNCPH entend placer cette année 2018 sous les meilleurs auspices et assure la ministre qu'elle peut « compter sur la loyauté, les avis et les conseils de ce conseil ». Elle espère ainsi que « 2018 verra changer considérablement la considération portée aux personnes handicapées », rappelant malgré tout que les « temps administratifs et politiques ne sont pas les mêmes ».

Vœux de ministre

Sophie Cluzel a ensuite pris la parole. On prétend que c'est la première fois qu'une ministre vient rendre visite pour la nouvelle année à cette instance qui siège pourtant au même endroit, dans les locaux du ministère de la Santé. Mais, pour Sophie Cluzel, c'était une « évidence » ; elle dit vouloir « s'appuyer sur cette assemblée pour faire avancer la politique du handicap et l'effectivité des droits ». La ministre en a profité pour rendre hommage à Maudy Piot, décédée en décembre 2018 et a salué une « belle figure militante qui a mis en lumière les violences faites aux femmes ». Elle s'est ensuite fendue d'une rétrospective des mesures « handicap » qui ont marqué l'année 2017 depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, rappelant une fois encore que le président de la République a souhaité faire de ce thème l'une des priorités de son quinquennat. Elle a observé, au cours de cette campagne, des « débats âpres et rudes qui ont donné lieu à des interrogations, voire de l'angoisse » mais justifié le choix de « ruptures positives ». Et de mentionner plusieurs chantiers en cours…

Chantiers en cours

Tout d'abord une rentrée scolaire plus fluide avec la transformation des contrats aidés en AESH (assistants auprès des élèves handicapés). Ensuite le lancement de la concertation autour du 4ème plan autisme à l'Elysée qui doit « servir de base au gouvernement pour préciser et arbitrer » sa politique « afin de rejoindre les meilleurs standards internationaux ». Dans le cadre de la revalorisation de l'AAH jusqu'à 900 euros en 2019, elle a convenu que le gouvernement « pourrait faire mieux en termes de communication », évoquant à mots couverts certaines mesures collatérales non concertées (changement dans la prise en compte des revenus du conjoint, fusion des compléments de ressources…) qui ont provoqué la gronde des associations (article en lien ci-dessous). Mais renchérit : « Je ne laisserai pas dire que cette revalorisation d'un montant global de 2,5 milliards d'euros se fait au détriment des personnes handicapées ».

Autre mesure en attente : la désignation d'un haut fonctionnaire dédié à la question du handicap dans chaque ministère (article en lien ci-dessous). La liste devait être dévoilée le 10 novembre 2017 mais, selon Sophie Cluzel, « a nécessité des délais plus longs qu'imaginés ». Enfin nommés, ils doivent se réunir le 29 janvier 2018. Pour clore cette rétro 2017, la ministre rappelle qu'elle a « renoué le fil du dialogue avec les départements » qui sont, selon elle, « ses premiers interlocuteurs ». Une lettre a été envoyée à 100 présidents pour les inciter à déployer le système d'information commun à toutes les MDPH dès le 1er semestre 2018.

Et en 2018 ?

Bilan achevé, Sophie Cluzel fait un focus sur deux axes prioritaires pour l'année 2018. Mentionnant à nouveau l'école inclusive, elle réaffirme la nécessité d'un plan de transformation du système éducatif et médico-social. Cela impose de former les enseignants à la question du handicap avec le déploiement, dès la rentrée 2018, d'une plateforme nationale d'information mais aussi de multiplier les modes de scolarisation et de faciliter le partenariat entre l'Education nationale et le médico-social, quitte, selon elle, « à déplacer le centre de gravité » de ce dernier « au sein de l'école ». Elle entend également « améliorer le dispositif d'accompagnement du recrutement » des AESH pour que « 100 % des décisions soient suivies d'effet ».

Le deuxième axe, c'est l'entreprise inclusive. Rentrée chargée dans ce domaine avec pas moins de trois rapports sur ce thème dont deux spécifiquement sur la gestion de l'emploi des personnes handicapées, qui égratignent sans détour les deux fonds dédiés (Fiphfp et Agefiph) mais, selon Sophie Cluzel, « ouvrent de nombreuses pistes ». Quelques priorités (améliorer les prestations de service, mobiliser la voie de l'apprentissage…) mais surtout « refondre totalement la politique de l'emploi des personnes handicapées » qui s'avère « trop cloisonnée ».

Intraitable sur la maltraitance

Trois autres projets ont également été mentionnés : le travail de préparation au projet de loi logement, le projet de simplification des démarches administratives des personnes handicapées confié au député Adrien Taquet et enfin celui « pour un Etat au service d'une société de confiance » qui a, entre autres, pour objectif d'améliorer les relations entre administration et administrés. Dernier sujet abordé : la maltraitance des personnes handicapées sur laquelle Sophie Cluzel promet d'être « intraitable ». Elle fait notamment allusion à la sauvagerie dont a été récemment victime un jeune avec une déficience intellectuelle à Bolbec (article en lien ci-dessous). A l'issue de sa prise de parole, certaines associations ont regretté, en off, l'absence d'annonces sur la compensation, un sujet critique pour de nombreuses personnes dépendantes.

Appel au dico

La ministre a en dernier lieu confirmé la tenue d'une nouvelle Conférence nationale du handicap au printemps 2018, qualifiée de « novatrice et ambitieuse » et de « moment fort pour rendre visible le handicap » à quelques jours de la publication du baromètre du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) qui atteste de son absence dans les medias. Les objectifs 2018 sont donc nombreux mais le plus ambitieux est certainement une révolution sémantique suggérée par Sophie Cluzel qui enjoint, « 12 ans après la loi handicap de 2005 », les dicos à « réviser leur définition du handicap ». Tout un symbole !

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

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19 janvier 2018

Val-d’Oise : elles veulent pallier l’absence de centre pour enfants autistes

article publié dans Le Parisien


Maïram Guissé| 18 janvier 2018, 19h23 |0
Montlignon. L’association 1 2 3 Tremplin accueille des enfants autistes. Ici Aaron, 7 ans, joue avec les éducatrices Marine Le Drogo et Candice Robin (au 2e plan), anciennement du centre pédiatrique de Sarcelles. LP/C.L.

A Sarcelles, des mères d’enfants atteints de troubles autistiques sont à l’initiative d’un centre de soins, qui vient d’ouvrir. La demande est telle qu’à peine lancée, la structure a attiré une quinzaine de familles.

C’est « une révolution ». Avenue du 8-Mai-1945, à Sarcelles, s’ouvre la maison pour Leah, un centre de soins pour enfants porteurs de handicap, plus spécifiquement autistes. A l’origine de ce projet, une mère. Stéphanie Valentini, présidente de l’association et maman d’une adolescente 15 ans, autiste, a réuni autour d’elle une dizaine d’autres mères, qui s’activent dans les locaux en ce jour de rentrée. « Toutes ont un enfant autiste, on est toutes bénévoles », précise-t-elle. Dans l’est du département, comme au niveau national, « il y a un vrai manque de structures ». D’ailleurs, à peine ouverte, la maison pour Leah est déjà assaillie par les demandes. Quinze familles sont entrées en contact. Le lieu doit accueillir trente enfants cette année.

Pourquoi s’installer à Sarcelles ? « J’ai rencontré une maman de deux enfants autistes, élue à la ville [Fabienne Sroussi], au détour d’un cabinet professionnel de santé. Elle m’a parlé des besoins dans le 95 », détaille Stéphanie Valentini. Cette dernière est à la tête de Cap handi cap, une structure d’accompagnement des familles d’enfants autistes dans les Hauts-de-Seine. Très vite, le projet sarcellois est créé et soutenu par la municipalité. « Dans une ville de plus de 60 000 habitants, c’est une nécessité d’avoir une infrastructure comme ça, réagit Nicolas Maccioni, le maire (PS). Il y a une demande très forte des habitants. »

 

Des prédiagnostics pour identifier le handicap

En quoi ce centre est-il inédit ? Des prédiagnostics sont réalisés pour identifier le handicap. « Dans les hôpitaux, c’est gratuit mais il faut attendre deux ans en moyenne. Ici, ça prend entre un et trois mois. Le coût peut aller de 200 € à plus de 1 000 € », précise Stéphanie Valentini. Psychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes, éducateurs… Tous les spécialistes, libéraux, nécessaires à la prise en charge d’un enfant autiste sont répartis dans les onze salles. « C’est un plus pour les familles et moi, explique Virginie Cloud, psychologue. Entre professionnels, nous allons pouvoir échanger et travailler ensemble autour d’un projet constructif pour l’enfant. »

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LP/C.L.

Au-delà de la prise en charge médicale, la maison pour Leah, c’est aussi un accompagnement dans les longues démarches administratives. Et, surtout, un accompagnement humain. « Lorsqu’une famille est suivie, elle adhère à un projet, reprend Stéphanie Valentini. Nous allons organiser des formations de parents pour assurer une continuité du travail fait au centre une fois l’enfant rentré à la maison. » Une convention avec l’Education nationale a également été signée afin de former des auxiliaires de vie scolaire (AVS). « Nous accordons une grande importance à la scolarisation. Ils ont le droit à l’éducation, répète Stéphanie Valentini. Notre but c’est de rendre les enfants le plus autonome possible. »

« Quelque part, on pallie l’absence de l’Etat, souffle Fabienne Sroussi. Nous avons fait une demande de subvention auprès de la région, mais nous n’avons encore eu aucun retour. » A terme, les bénévoles de l’association espèrent ouvrir d’autres centres de soins comme la maison de Leah. Pour que les familles d’enfants autistes ne soient plus démunies.


« J’attends beaucoup de ce centre »Anna*, mère d’un enfant autiste âgé de 8 ans.

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De gauche à droite : Camille, Bernadette (chapeau), Magaly, Josy et Stéphanie (présidente de l’association) sont toutes mères bénévoles qui accueillent au sein du nouveau centre la maison pour Leah les familles. LP/M.G.

L’autisme de son fils de 8 ans, Anna* l’a découvert il y a un an. Cette habitante de Sarcelles de 34 ans, mère de quatre enfants, est alors désemparée. « Je ne savais pas ce que je devais faire, quel spécialiste voir. Je n’avais personne pour m’orienter, c’est hyper compliqué », confie-t-elle, assise dans la salle d’attente de la maison pour Leah. L’ouverture à Sarcelles de cette nouvelle infrastructure, c’est pour elle « une très bonne chose, c’est à côté de chez moi. » « J’attends beaucoup de ce centre, poursuit la jeune femme. Je veux que les professionnels aident mon fils, qu’ils lui apprennent à être dans une autonomie maximum. »

Terminé les allers-retours entre Sarcelles, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et Maisons-Alfort (Val-de-Marne) pour que son garçon bénéficie de soins adaptés. Ce jeudi matin, elle est accueillie par les souriantes bénévoles de l’association. « J’ai rendez-vous avec une psychologue et une éducatrice, détaille-t-elle. C’est un soulagement d’être ici. »

« Je n’ai pas les moyens de tout payer »

Ce jeudi, c’est le troisième dépistage pour le fils d’Anna. « L’année dernière, un psychologue de Maisons-Alfort me l’a fait. Ça m’a coûté 650 €. Il m’a dit que mon fils était autiste Asperger [NDLR : sans déficience intellectuelle mais avec des troubles de l’empathie]. » Quelques mois après, lors d’un nouveau diagnostic à « 650 € », précise-t-elle, Anna apprend que son fils est bien autiste mais « avec un retard intellectuel, ce n’est pas du tout la même chose ». « Je me suis fait arnaquer financièrement, souffle-t-elle. Aujourd’hui, pour le bilan je dois régler 250 €. Toutes ces sommes ne sont pas remboursées. J’ai quatre enfants, je n’ai pas les moyens de tout payer moi-même. Je ne comprends pas que la sécurité sociale ne prenne pas en charge ces symptômes. » Anna espère une aide de la de la maison départementale du handicap (MDPH). Elle constitue actuellement le dossier.

M.G.

*Le prénom a été modifié


Des anciennes de Sarcelles créent un « tremplin » vers l’école à Montlignon

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L’association 1 2 3 Tremplin accueille des enfants autistes. Ici ses créatrices Marine Le Drogo, Nola Reine-Adélaïde, Candice Robin et Lise Engels (de gauche à droite). LP/C.L.

Walid, 3 ans, accroche sur son classeur un pictogramme représentant un objet. Nola Reine-Adélaïde, éducatrice spécialisée, lui tend. Comme le petit garçon, ils sont neuf enfants, âgés de 25 mois à 10 ans et porteurs de troubles autistiques, à bénéficier depuis octobre dernier du travail de l’association 1 2 3 tremplin, basée à Montlignon, et hébergée dans les locaux de la « Mutuelle la Mayotte ». Une organisation créée par quatre éducatrices spécialisées, auparavant employées dans les classes dites « Mésanges » du centre pédiatrique de Sarcelles, qui ont fermé fin 2016 pour cause de financement.

« Quand les classes ont fermé, dix familles se sont trouvées sans solution du jour au lendemain, explique Lise Engels, l’une des fondatrices de l’association. Nous avons voulu faire perdurer notre savoir-faire et notre expérience. » Ces professionnelles, qui ne se dégagent pas encore de salaires, travaillent à travers des méthodes comportementales, et notamment la méthode ABA. « C’est encore très méconnu en France, souffle Candice Robin, autre fondatrice de la structure. Même dans les écoles de formation, nous ne sommes pas sensibilisées aux méthodes comportementales. »

L’objectif est d’aider les enfants à s’intégrer dans les milieux ordinaires. « L’idée est de compléter ce qui existe déjà, reprend Lise Engels. Nous travaillons en lien avec l’école et les familles. Ces enfants ne sont pas préparés au milieu scolaire et les enseignants ne sont pas sensibilisés à l’autisme. Il faut notamment qu’il y ait une communication. On leur apprend des compétences fonctionnelles pour le quotidien de l’enfant. »

18 enfants accueillis à terme

Tout juste lauréate du concours créatrices d’avenir dans la catégorie « entreprise responsable », 1 2 3 Tremplin pourrait accueillir 18 enfants à terme, sur des temps de trois heures répartis du lundi au vendredi. Et les candidats sont nombreux, même si l’allocation délivrée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ne suffit pas à combler les frais. Car il faut compter 70 € la séance collective, avec deux éducatrices pour cinq enfants ou 75 € la séance en binôme, avec une éducatrice pour deux enfants.

Les résultats, eux, ne tardent pas, comme en témoigne Aurore Decque, maman du petit Mathys, 4 ans. « Il évolue à vitesse grand V grâce à 1 2 3 Tremplin, souffle cette habitante de Domont. Ils nous ont donné des vraies clés, pour que les attitudes négatives soient transformées en attitudes positives. » Des propos confirmés par Sandrine Rusek, habitante de Crépy-en-Valois (Oise) et maman de Joshua, 10 ans. « Son comportement a complètement changé, assure-t-elle. Il est plus apaisé, plus patient, plus souriant. Il était déscolarisé et maintenant, il retourne même à l’école. »

Christophe Lefèvre


Seules 66 places dédiées dans les écoles

Dans le Val-d’Oise, l’Agence régionale de santé (ARS) compte, pour les enfants, 120 places d’IME (Institut médico-éducatif) et 73 de Sessad (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile), explique le conseil départemental.

On compte aussi « deux unités d’enseignement maternel accompagnées chacune par un Sessad, deux Ulis [NDLR : unités localisées pour l’inclusion scolaire] maternelles, une en élémentaire et une en collège. Soit 66 places dédiées aux enfants avec trouble du spectre autistique. Ce qui mobilise 14 auxiliaires de vie scolaire, des enseignants spécialisés et des services de soins.

Un pôle de compétences et de prestations externalisées vient aussi d’être créé. Il doit accompagner les personnes sans prise en charge, enfants et adultes confondus, dont une grande partie concerne les personnes avec troubles du spectre autistique. Cette année, est également prévue la création d’« une plate-forme de proximité de diagnostic autisme, qui a pour objectif de permettre un dépistage et un diagnostic précoces », détaille le département.


Des diagnostics et des soins coûteux

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LP/C.L.

Il est difficile de donner le coût moyen d’un diagnostic pour déterminer si un enfant est autiste. Le montant dépend en effet de nombreux paramètres liés au degré d’autisme. Car selon les cas, les professionnels de santé sollicités ne sont pas les mêmes. A la maison pour Leah de Sarcelles, un prédiagnostic peut coûter entre 200 et 1 000 €.

Suivent les soins, eux aussi très coûteux. Là encore, le coût d’une prise en charge varie selon chaque enfant, exige un programme adapté. Cela peut aller de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros par mois. « J’ai payé 3 000 € mensuellement pour les soins de ma fille autiste pendant plusieurs années », atteste ainsi Stéphanie Valentini, présidente de l’association la maison pour Leah.

A noter qu’il est possible d’obtenir une allocation de 1 200 € par mois auprès de la Maison départementale des personnes handicapées. A condition de remplir certaines conditions. La maison pour Leah, elle, a pu bénéficier d’une subvention de la municipalité de Sarcelles d’un montant de 12 000 €.

19 janvier 2018

Connaissez vous le site de l'IME ECLAIR - Association AIME 77 "Autisme Intégration par Méthodes Educatives" ?

 

IME - ECLAIR / AIME 77 - Page d'accueil de AIME77 Et de l'IME ECLAIR

C'est en octobre 2009, que notre Institut Médico-Educatif a vu le jour et nous l'avons baptisé " ECLAIR " pour une Education Comportementale et Ludique vers l'Autonomie et l'Intégration Réussie. AIME77 est l'association gestionnaire de l'IME. Son but est non lucratif, de loi 1901.

https://aime77.fr

 

19 janvier 2018

Maître Sophie Janois dans "Le magazine de la Santé" sur France 5 du 12 janvier 2018

19 janvier 2018

La marche joue un rôle dans le mécanisme de la mémoire et restaure les neurones

C'est prouvé, la marche joue un rôle dans le mécanisme de la mémoire et restaure les neurones.

Qui mieux que le médecin et grand explorateur Jean-Louis Étienne pour en parler ? ▶️ http://bit.ly/2AZ8Chf

19 janvier 2018

Les effets de l'activité physique sur le cerveau...

1. Plus de substance grise :
« La pratique régulière de l'activité physique augmente le volume de plusieurs aires cérébrales, dont le cortex préfrontal. »

2. Neurogenèse :
« Des expériences montrent clairement que l'exercice physique provoque la libération de facteurs de croissance et la formation de nouvelles cellules nerveuses dans l'hippocampe, un important centre des souvenirs. »

3. Une meilleure connectivité :
« Quand on s'entraîne physiquement, la substance blanche du cerveau se développe - elle est constituée d'axones, de câbles de connexion interne du cerveau. À cela s'ajoutent des travaux montrant que l'activité physique régulière augmente la formation de nouvelles synapses dans l'hippocampe. »

4. Création de nouveaux vaisseaux sanguins :
« L'exercice physique stimule l'irrigation du cerveau. Dans de nombreuses régions apparaissent de nouvelles artères et veinules. »

5. Changements fonctionnels :
« L'activité physique a des effets, non seulement sur l'anatomie, mais aussi sur l'activité du cerveau. Les clichés d'imagerie cérébrale pris pendant des tests psychologiques révèlent des profils d'activité neuronale différente chez des personnes actives physiquement, par rapport à des sujets inactifs. Des observations cohérentes avec le fait que la pratique régulière d'activité physique améliore les performances d'attention ainsi que les fonctions exécutives, notamment le contrôle de l'impulsivité et la capacité de planification. »

© Propos de Ulrich Pontes, Infographie, Revue : Cerveau & Psycho, N° 86, Mars 2017, pages 58-59.

P. Smith et al., Aerobic exercise and neurocognitive performance : A meta-analytic review of randomized controlled trials, Psychosomatic Medicine, vol. 72, pp. 239-252, 2010. A.G. Thomas et al., The effects of aerobic activity on brain structure. Frontiers in Psychology, vol. 3, art. 86, 2012. M.W. Voss et al, Exercise, brain and cognition across the life span, Journal of Applies Physiology, vol. 111, S.1505-1513, 2011.

18 janvier 2018

Bussy-Saint-Georges : Moez et Corinne soignent de jeunes autistes par le sport

article publié dans Le Parisien

Alexandre Métivier| 18 janvier 2018, 15h10 |0
Lagny-sur-Marne, jeudi 11 janvier. Moez Chaabane accompagne le jeune Wilson, 4 ans, dans l’eau de la piscine. LP/Alexandre Métivier

Créée il y a trois ans, l’association ASMA 77 vient en aide à une quarantaine d’autistes grâce à la motricité et aux séances en piscine. Aujourd’hui, l’association cherche à faire reconnaître officiellement sa méthode.

Tapis de course, vélo à bras ou escalier mobile. Adrien, 30 ans, enchaîne les exercices avec son éducateur sportif Christopher. Atteint d’autisme sévère, il adore aller au Fitness Place Bussy. « Ça l’a dérouillé, il s’est affiné et a repris confiance », indique Danièle, sa maman. « La première séance, il fallait être deux pour le convaincre de le faire. Aujourd’hui, s’il n’y va pas, il n’est pas content », indique Corinne Chaabane.

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Bussy-Saint-Georges, janvier 2018. Avec son éducateur Christopher (à droite), Adrien (à gauche) enchaîne les exercices sportifs sous les yeux de Corinne Chaabane (au centre).

Présidente de l’association autisme sport multi-approches (ASMA77), elle travaille avec son mari Moez et une équipe de trois éducateurs sportifs, une psychologue et deux stagiaires auprès de quarante patients autistes âgés de 4 à 34 ans.

Les époux Chaabane ont transformé leur appartement de Bussy-Saint-Georges en lieu d’accueil pour les patients. Ils cherchent un local dans le secteur. « Nous en avons besoin pour devenir sérieux », indique Corinne. « Nous faisons tout pour être reconnus officiellement », appuie Moez.

Une méthode basée sur la motricité et le sport en piscine

Sébastien Pautasso, directeur d’Autisme Réseau Associatif de Seine-et-Marne (AURA 77), leur envoie quelques familles : « Nous prônons le respect des recommandations de bonnes pratiques mais n’avons pas de retour sur leur méthode. Dans tous les cas, le sport est bénéfique pour l’autiste. ASMA 77 est un de nos partenaires privés qui peut l’assurer. » La ville leur accorde une subvention de 2000 euros par an, complétée par les 5 000 euros de la CAF. Les familles payent de 140 € à 2 500 euros par mois selon la prise en charge.

 

Avec son épouse, Moez Chaabane s’inspire de la méthode Autisme Apprendre Autrement (ABA), venue des Etats-Unis. « C’est une méthode expérimentale basée sur l’analyse du comportement », indique-t-il. « Pour moi, tout passe par le corps humain. On peut développer l’aspect cognitif et social par le sport. Ma méthode, avec des parcours de motricité et des séances en piscine, permet de développer le langage ou de diminuer la stéréotypie (NDLR : répétition fréquente, parasitaire, incontrôlée de gestes, d’attitudes et de paroles). »

Dans l’eau du centre aquatique de Marne et Gondoire, les visages de Wilson et Ilyes, 4 ans, s’illuminent dans les bras de Moez. « Il a un truc avec mon fils, la confiance passe de suite, apprécie la maman de Wilson. La parole s’installe, il commence à faire des phrases. » « Il a retrouvé du tonus musculaire, appuie la mère d’Ilyes. J’ai toujours accepté le handicap, je suis positive et ce travail me fait beaucoup de bien. »

18 janvier 2018

Glossaire du handicap

 

Glossaire du handicap : Handicap.fr

Handicap.fr : Handicap et autonomie - glossaire du handicap

https://glossaire.handicap.fr

 

18 janvier 2018

Personnes « Asperger »: « Ils apprennent par imitation et décodage »

article publié dans Le Figaro

Par  Pascale Senk Publié le 16/12/2017 à 10:00

personne asperger figaro

INTERVIEW - Au Québec, le syndrome d’Asperger est considéré comme un trouble du développement et non pas une psychopathologie relevant de la santé mentale.

Le docteur Isabelle Hénault, sexologue, psychologue et directrice de la clinique Autisme et Asperger de Montréal, est marraine de l’association Actions pour l’autisme Asperger. Elle a publié Le syndrome d’Asperger et la sexualité: de la puberté à l’âge adulte (Jessica Kingsley Publisher, London).

LE FIGARO. - Au Québec, votre pays d’origine, quelle est la situation concernant la prise en charge des personnes «Asperger»?

Isabelle HÉNAULT. - Depuis environ quarante ans, la recherche et la formation des professionnels en contact avec ces personnes TSA (trouble du spectre de l’autisme), qu’il s’agisse de psychiatres, éducateurs sociaux ou enseignants…, ne cesse de se développer, ainsi que les stratégies éducatives très concrètes. Nous, psychologues, collaborons à la formation, les psychiatres, comme les professionnels du soin, à reconnaître ce syndrome. Et de plus en plus, c’est dans le domaine clinique que nous avançons: moi-même je reçois en psychothérapie ou en consultation de sexologie des adolescents, des couples dont l’un des partenaires au moins est Asperger ; nous accompagnons aussi des enfants dans leur parcours scolaire ou académique… Toute cette prise en charge cognitivo-comportementale s’est mise en place avec la reconnaissance du syndrome d’Asperger comme un trouble du développement et non pas une psychopathologie relevant de la santé mentale. Plus question ici d’interner ces patients ou de leur prescrire une médication… À moins, bien sûr, qu’ils n’en aient besoin, par exemple en cas de dépression ou autre condition associée au TSA.

«Ils ne souffrent pas de déficience intellectuelle et beaucoup d’entre eux montrent des habiletés spéciales, une manière originale de voir le monde.»

Isabelle Hénault

Quelles sont les caractéristiques de ces patients?

Sur le spectre de l’autisme, ils sont à un niveau extrême, celui du «haut niveau cognitif». Ils ne souffrent pas de déficience intellectuelle et beaucoup d’entre eux montrent des habiletés spéciales, une manière originale de voir le monde. Ainsi, nous avons ici beaucoup d’artistes, d’informaticiens et nous nous appliquons à chercher le potentiel de chacun. Ce qui les caractérise est sans doute l’importance qu’ils attachent aux détails, leur vocabulaire élaboré et pourtant leur difficulté dans la conversation et la gestion émotionnelle… Mais ces détails ne suffisent pas à les repérer comme le croient trop de psychiatres. Seuls les questionnaires rigoureux, à près de cent entrées, permettent évaluation et diagnostic.

C’est-à-dire?

Imaginons qu’une patiente vienne consulter un psychiatre. Elle se montre capable de le regarder dans les yeux et si, à sa question «vous préparez les fêtes de Noël en famille?», elle acquiesce, ce psychiatre pensera «elle ne peut être Asperger», elle est capable de sociabilité. En réalité, s’il lui avait demandé, «Pourquoi et comment organiser un repas de Noël chez vous?», elle lui aurait peut-être appris qu’elle fait cela non pas pour un quelconque plaisir, mais parce qu’elle imite ses collègues de travail, elle voit que «tout le monde fait ça». Ce type de comportement est caractéristique des Asperger: pour fonctionner dans notre société, ils ont besoin d’un script précis. Les habiletés sociales ne sont pas spontanées. Ils apprennent par imitation et décodage. Aussi est-il essentiel de leur faire passer des tests très précis pour les reconnaître.

Ce qui paraît incroyable, c’est le nombre de personnes qui viennent vous consulter en demandant «Suis-je Asperger?». Comment expliquez-vous cela?

Chez les Asperger adultes, des formes plus légères de leur profil sont courantes. Souvent ces personnes ont un conjoint, un travail et vivent avec des traits «camouflés». Mais au moment d’une crise de vie, d’une transition notamment, elles vacillent sous la résurgence de certains traits. L’étudiante qui, à la vingtaine, doit rentrer dans la vie professionnelle, ou la quadra qui vient de divorcer connaissent une flambée d’anxiété ou de dépression. Nous recevons donc de plus en plus de ces femmes notamment qui, diagnostiquées comme bipolaires ou ayant un trouble de la personnalité, souhaitent se faire évaluer.

18 janvier 2018

Autisme - Formation "apprentissage de la lecture" animé par Agnès Woimant - Samedi 3 février 2018 à Paris

 

 

17 janvier 2018

Handicap : les obligations des entreprises vont être revues

Solveig GodeluckLe 16/01 à 19:26Mis à jour à 19:37

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La secrétaire d'Etat au Handicap, Sophie Cluzel, souhaite simplifier les déclarations d'emploi de personnes handicapées et revoir les quotas. - Photo Alain ROBERT/SIPA

EXCLUSIF - La secrétaire d'Etat Sophie Cluzel veut simplifier les déclarations des employeurs et réviser les quotas d'emploi de personnes handicapées.

C'est une deuxième claque. Après les critiques très dures de la Cour des comptes sur l'Agefiph et le FIPHFP , l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu mardi son propre rapport sur les deux structures dont le rôle consiste à gérer les fonds prélevés sur les entreprises ne respectant pas leur quota de 6 % de travailleurs handicapés. Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre en charge des Personnes handicapées, compte rendre public ce document ce mercredi.

Sans plus attendre, elle a confié aux « Echos » sa volonté de tout changer. « Cela fait trente ans que le système n'a pas été remis en question, il est temps de poser les choses à plat, estime-t-elle. Trente ans après la mise en place du quota de 6 %, les entreprises peinent encore à atteindre 3,5 % ! »

Le principe même des quotas est « intéressant », reconnaît-elle, même s'il n'a pas été bien mis en oeuvre jusqu'à présent. Il n'est donc pas question de les supprimer, mais ils pourraient être modulés au-dessus de 6 %, laisse-t-elle entendre : « Nous discuterons avec les branches professionnelles, peut-être que certaines filières sous tension pourraient faire mieux, certains bassins d'emploi aussi. »

Simplifier la déclaration d'emploi

Sophie Cluzel a surtout à coeur de simplifier la déclaration d'emploi afin de faciliter la vie des employeurs, dont le regard sur le handicap doit changer. « Vous vous rendez compte qu'ils ont aujourd'hui 85 items à remplir dans chaque déclaration ? Les formalités sont tellement lourdes que les entreprises doivent employer une personne et demie en moyenne, ou bien recourir à des cabinets extérieurs. » En 2019, cette déclaration sera intégrée à la déclaration sociale nominative (DSN), dans un effort d'« efficience de la politique publique », annonce la secrétaire d'Etat.

Au passage, elle souhaite mettre fin aux dérogations permettant à l'employeur de gonfler artificiellement son quota, au titre de la sensibilisation au handicap, de la formation, de la sous-traitance... Dans les formulaires, on utilise pudiquement le terme d'« unité bénéficiaire » au lieu de parler d'emplois créés. « Je veux promouvoir l'emploi direct », affirme Sophie Cluzel.

Faut-il conserver les deux fonds, alors que leurs frais de gestion sont élevés et qu'ils gèrent en financiers plus qu'en accompagnateurs de projets ? « Ces fonds ne sont qu'un outil au service de la politique de l'emploi. L'embauche et l'accompagnement de personnes handicapées concernent avant tout l'entreprise, le collectif et les collègues de travail », souligne la secrétaire d'Etat.

Réforme de l'apprentissage et loi PACTE

La décision sera prise suite à la concertation qui va s'ouvrir rapidement avec les ministères concernés (Travail, Economie, Comptes et Action publique), le Conseil national consultatif des personnes handicapées, le service public de l'emploi, les partenaires sociaux... « Nous ferons des propositions concrètes en mars-avril sur l'obligation d'emploi et la contribution », indique Sophie Cluzel.

Elles pourront s'inscrire dans la réforme de l'apprentissage portée par Muriel Pénicaud et dans la future loi PACTE de Bruno Le Maire . « Je veux faire de l'emploi handicapé un vrai levier de la responsabilité sociale d'entreprise, en faire surtout une démarche positive et pas seulement une charge financière aux yeux des employeurs », affirme la ministre.

Solveig Godeluck


17 janvier 2018

Matéo, 16 ans, sans place dans notre société.

article publié sur Mission-Nationale

Matéo, 16 ans, porteur d’autisme sévère a bénéficié de l’âge de 6 à 12 ans, d’un accueil à Loisirs Pluriel de Pont Audemer (27). C’était formidable, en parallèle d’une scolarisation à mi-temps et d’un SESSAD.

Ces deux prises en charge prenant fin, j’ai déménagé dans l’Orne pour une place en IME… Accueil qui s’est arrêté 8 mois plus tard, Matéo étant en grande insécurité, frappé par un autre jeune, avec une équipe dépassée. D’après eux Matéo n’était pas fait pour la collectivité alors qu’il en avait l’expérience depuis tout petit ! Depuis ses 13 ans, Matéo est sans solution (pas de structure). L’association Un Autre Chemin pour Apprendre l’accueille 3 après-midi par semaine, une prise en charge individuelle, qui m’est facturée (mon fils ne coûte rien à la sécu, les subventions pour cette association leur ont été refusées alors qu’elle fait un travail formidable) mais sans possibilité de socialisation, car aucune structure de loisirs n’existe. Je regrette amèrement l’époque où il allait à Loisirs Pluriel. Ces centres devraient exister partout. Matéo aime être avec les autres, cela lui manque terriblement, il déprime et moi avec.

J’ai essayé les centres de répit, pour que Matéo ait accès à des loisirs, il n’en existe pas dans l’Orne. J’allais en Bretagne (140km), tout allait bien, puis l’épilepsie est arrivée, très forte avec des traitements qui ont générés de graves troubles du comportement la nuit. Le centre, ne pouvant pas financer deux veilleurs de nuit, a mis un terme à son accueil. Je viens de visiter un autre centre en Côte d’Armor, celui-ci ressemble à un hôpital, en moins bien comparé au service de pédiatrie qu’il fréquente pour son épilepsie. Les murs sont vides de tous dessins ou créations, qui pourraient montrer qu’il s’y passe quelque chose, les portes se suivent et se ressemblent, aucun pictogramme pour structurer l’environnement, sans planning de la journée, certaines portes ne s’ouvrent pas, la salle Snoezelen est cassée « on a reçu le matériel mais faut qu’on s’y mette », une salle repos est envahie de lits que l’on a dû stocker, le personnel discute dans les couloirs… La salle télévision, télévision dans un meuble aux vitres sales, trois fauteuils spéciaux pour qu’on ne mange pas la mousse, durs comme du bois, sont éparpillés de façon chaotique dans la pièce. Le sol de la salle à manger colle tellement que j’en ai honte pour la personne qui fait la visite… Malgré tout Matéo ne veut pas repartir, tant il a besoin de sortir de son quotidien. Arrivés à la maison, 2h30 plus tard, Matéo refuse de descendre de voiture. Le lendemain après-midi il restera 4h30 dans la voiture, refusant de descendre aux divers lieux de balade proposés, cet enfant veut partir en vacances.

Le jour suivant il se lèvera les larmes aux yeux, ma détresse est immense aussi, car j’ai épuisé toutes les solutions. Tout cela s’est passé la semaine dernière.

Je suis révoltée après cette visite, car je pense aux financements astronomiques de ces structures médico-sociales, alors que les associations si elles étaient aidées, avec bien moins, feraient des choses extraordinaires localement. Mais cela ne fait pas partie des orientations de mon département, c’est leur réponse à la demande de subvention d’Un Autre Chemin Pour Apprendre.

Monsieur Thomas Laurent, je vous ai rencontré à Loisirs Pluriel, je connais votre valeur, j’espère que vous pourrez amorcer le changement dans le bon sens. Une maman parmi tant d’autres.

Catherine – Domfront en Poiraie

16 janvier 2018

Autisme : une mère d'Halifax interpelle les gouvernements

article publié sur ICI Radio-Canada

Publié le mercredi 10 janvier 2018 à 11 h 10 Mis à jour le 10 janvier 2018 à 14 h 36

Carly Sutherland au micro.
Carly Sutherland s'adresse à Justin Trudeau lors de l'assemblée publique du premier ministre le 9 janvier 2018 à Lower Sackville, en Nouvelle-Écosse. Photo : CBC/Pat Callaghan

 

« Nous vivons un cauchemar », lance une mère de la Nouvelle-Écosse, dont le fils de 9 ans souffre d'autisme sévère et est en proie à de violentes démonstrations d'agressivité. Carly Sutherland est intervenue lors d'un froum public tenu mardi soir par le premier ministre Justin Trudeau dans la région d'Halifax.

Radio-Canada avec La Presse canadienne

Mme Sutherland, une femme de la région d’Halifax, a récemment écrit au premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, et à d’autres élus, leur expliquant les difficultés que sa famille rencontre au quotidien depuis que son fils, Callum, a quitté l'hôpital pour enfants IWK le 4 décembre.

Dans sa lettre, Mme Sutherland explique que Callum attaque toute personne qui l’approche.

« Mes mains et mes bras sont couverts d’égratignures et de morsures. Il m’a donné un coup de poing sur le nez ce matin. Il a développé une phobie des toilettes durant son séjour à l’hôpital, alors maintenant nous passons des heures chaque jour à nettoyer des excréments. »

« Je ne peux pas le serrer dans mes bras », dit-elle. « Je ne peux pas le toucher. Je l’écoute crier à l’étage et faire des trous dans les murs toute la journée. »

La famille Sutherland avait déjà lancé un premier cri du coeur en novembre dernier à l’Assemblée législative de Nouvelle-Écosse, suppliant le gouvernement de les aider.

Pas de traitement efficace

Durant son séjour à l’hôpital, où il avait été admis le 19 octobre, Callum était confiné à une unité séparée, pour des raisons de sécurité et en raison de l’absence d’un traitement approprié pour des enfants dont l’autisme est à ce point sévère.

Son fils est trop violent pour fréquenter l’école ou participer à des activités thérapeutiques récréatives, et il ne peut s’exprimer suffisamment pour que des sessions de thérapie soient efficaces. Carly Sutherland dit maintenant que l’état de son fils depuis son retour à la maison est à peu de choses près le même qu’avant son séjour à l’hôpital.

Carly Sutherland, John Sutherland et une photo de leur fils Callum.
Carly Sutherland et son mari John, tenant une photo de leur fils Callum, en conférence de presse le 30 novembre 2017 à Halifax. Photo : La Presse canadienne/Andrew Vaughan

Elle dit être incapable d’interagir avec son fils si une personne ressource n’est pas présente. Il pourrait s’écouler des années, dit-elle, avant qu’une place dans un foyer de groupe capable d’accueillir Callum soit disponible dans la région d’Halifax.

« Nous nous sommes résignés au fait que la situation de Callum, en dépit de notre amour, est invivable » pour une personne soignante, laisse tomber la mère de famille.

Une famille laissée à elle-même

Mme Sutherland indique que sa famille a dépensé, du 4 au 31 décembre, plus de 5700 $ pour du personnel soignant et pour effectuer des interventions comportementales.

La famille a reçu 3400 $ par l'entremise d’un programme provincial basé sur le revenu. Des amis et de la famille ont aussi amassé 14 000 $ en dons.

Mme Sutherland est reconnaissante que sa famille ait obtenu cette l’aide financière, mais elle explique que ce qui est vraiment nécessaire, c'est une amélioration des ressources et des services accordés par le gouvernement.

Sa famille est laissée à elle-même, déplore-t-elle, lorsque vient le temps d’embaucher, de former et de faire l’horaire du personnel qui est dans leur maison pour être auprès de Callum. Mme Sutherland détient une maîtrise en éducation spécialisée et possède une formation en intervention de crise, ce qui lui permet de former elle-même, avec l’aide de l’organisme Autism Nova Scotia (« Autisme Nouvelle-Écosse »), le personnel qu’elle engage pour aider son enfant.

Je me demande ce que font les personnes qui n’ont pas ces qualifications. Le gouvernement ne fait que leur dire: “voici un peu d’argent, trouvez des gens et formez-les”. Mais c’est insensé.

Carly Sutherland, mère d'un enfant autiste

« Les enfants sont toujours autistes après l’âge de 6 ans », ajoute Mme Sutherland, qui déplore que les programmes publics d’intervention ne soient plus accessibles aux enfants une fois qu’ils ont passé cet âge. Elle remarque que Callum avait bénéficié du programme lorsqu’il était encore dans ce groupe d’âge et avait fait du progrès.

Dans un communiqué, le ministère des services communautaires de la Nouvelle-Écosse écrit : « Nous avons été en contact avec la famille et avons invité Mme Sutherland à une rencontre pour discuter des idées qu’elle soulève dans sa lettre. »

Le ministère dépensera 15,7 millions de dollars pour les services à l’autisme en Nouvelle-Écosse durant la présente année financière. Cette somme inclut 300 000 $ pour Autism Nova Scotia afin que l’organisme améliore son offre, en particulier en milieu rural. La somme de 500 000 $ est aussi attribuée à un projet pilote d’intervention auprès des très jeunes enfants.

Mme Sutherland décrit son calvaire lors d'un forum public avec Justin Trudeau mardi soir.
Mme Sutherland décrit son calvaire lors d'un forum public avec Justin Trudeau mardi soir.   Photo : CBCPat Callaghan

Mme Sutherland soutient que la situation de sa famille n’est pas unique. Elle a profité de la tenue de l'assemblée publique avec Justin Trudeau, mardi soir à Lower Sackville, pour interpeller le premier ministre et demander une stratégie nationale sur l’autisme. Le Sénat a exprimé un désir semblable, et avait publié un rapport intitulé Payez maintenant ou payez plus tard - Les familles d’enfants autistes en crise, en mars 2007.

« C'est un problème fondamental de droits de la personne », a lancé Mme Sutherland à M. Trudeau.

« Je ne peux pas imaginer à quel point les choses doivent être difficiles pour vous », a dit le premier ministre à Mme Sutherland, sans toutefois répondre précisément à sa question.

Carly Sutherland dit maintenant souffrir de dépression. La seule chose qui lui permet de continuer est son sentiment de devoir envers Callum, et le réconfort qu’elle trouve auprès de son autre fils, âgé de 6 ans.

« Nous devons continuer. On se force à sourire, à laisser des biscuits au père Noël et à essayer d’être enthousiastes. »

16 janvier 2018

Avencod mise sur les talents informatiques des personnes autistes

Christiane NavasLe 15/01 à 17:56

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Laurence Vanbergue et Laurent Delannoy, les deux fondateurs d'Avencod. - Avencod

Fondée en 2016 par Laurent Delannoy et Laurence Vanbergue, la start-up niçoise Avencod a un profil très social : sept de ses onze salariés sont autistes. Elle a déjà réussi à démontrer leurs compétences en services informatiques à Amadeus, Qwant ou la CNAF.      

Labellisée entreprise adaptée au handicap, Avencod a fait le choix de confier à des personnes autistes, atteints du syndrome d'Asperger, des activités de développement informatique, ainsi que des tests sur des applications et des logiciels. Si l'engagement social est le moteur de ses fondateurs, Laurent Delannoy et Laurence Vanbergue, leur objectif est aussi de prouver que qualité des prestations et rentabilité peuvent être au rendez-vous. La start-up niçoise a donc développé un environnement de travail spécifique avec le Centre de ressources Autisme en Paca et des neuropsychologues. Aujourd'hui, onze personnes, dont sept autistes, sont intégrées en CDI chez Avencod. Amadeus a été le premier à leur faire confiance dans le cadre de contrats entrant dans les obligations de la loi Handicap de 2005. Après un galop d'essai réussi de quelques mois dans le développement de logiciels, le groupe a demandé à Avencod d'orienter ses équipes vers le big data. « Pour répondre aux besoins de la  société Ausy, nous avons aussi mis en place la première plateforme de tests fonctionnels informatiques basée sur les talents des autistes Asperger, « Talents@work » », précise Laurent Delannoy. 

Une mission pour la CNAF

Cette équipe de quatre personnes, formées en interne et coachée par Isabelle, autiste et doctorante en sociologie, intervient pour tester les nouvelles versions d'applications, ce qui requiert des capacités d'analyse poussées. D'autres entreprises font appel à leurs compétences, comme Qwant pour ses applis mobiles. Et la CNAF a confié à l'équipe la mission d'auditer l'accessibilité de la nouvelle version de son site Caf.fr. « Le développement d'Avencod passera par l'ouverture de nouvelles agences de petite taille - une vingtaine de personnes - pour profiter des synergies avec le tissu économique local », précise Laurent Delannoy. « Une ouverture est prévue à Marseille fin 2018 ». 

L'initiative

Date de création : 2016

Cofondateurs : Laurent Delannoy et Laurence Vanbergue 

Effectif : 11 personnes

Secteur : TIC 

Christiane Navas
Correspondante à Nice
15 janvier 2018

Un Hugbike pour les jeunes autistes à Rennes

 

Un " Hugbike " pour les jeunes autistes à Rennes

Il y a encore quelque temps, Mathieu, un petit Rennais de 11 ans, autiste non-verbal, n'aurait pas pu participer à la sortie vélo avec sa classe. Trop compliqué à gérer en milieu " ordinaire ", même avec un(e) auxiliaire de vie scolaire à ses côtés.

http://www.linfodurable.fr

 

15 janvier 2018

La politique d’insertion des handicapés critiquée par la Cour des comptes

De plus en plus d'entreprises respectent le taux d'emploi qui leur est fixée. Certaines entreprises adaptées le dépassent très largement, comme Bretagne Ateliers (photo), qui en emploie 80%/
De plus en plus d'entreprises respectent le taux d'emploi qui leur est fixée. Certaines entreprises adaptées le dépassent très largement, comme Bretagne Ateliers (photo), qui en emploie 80%/ | THOMAS BREGARDIS / OUEST-FRANCE

par Even VALLERIE

Les ressources du système d’insertion des personnes handicapées diminuent régulièrement. Les besoins restent importants, mais la gestion de l’Agefiph et du FIPHFP ne permet pas de dégager les moyens nécessaires. La Cour des comptes se montre très critique et appelle à une refondation.

La proportion de personnes handicapées dans les entreprises est en progression comme le visait la loi de 1987. Celle-ci a donné obligation aux entreprises de plus de 20 salariés d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés. Les entreprises qui n’atteignent pas ce niveau doivent payer des contributions à l’Agefiph. Le même mécanisme est en place pour les employeurs publics qui doivent contribuer, le cas échéant, au FIPHFP.

Un taux de chômage deux fois plus important

Le problème pour les deux fonds, Agefiph et FIPHP, c’est que la progression de l’insertion diminue leurs ressources. Elles sont apportées par les entreprises toujours en dessous de l’objectif, qui sont de moins en moins nombreuses. Or, il y a toujours des besoins. Le taux de chômage des personnes handicapées est à 19 %, soit le double de la population générale.

Dans ce contexte, la Cour des comptes a rendu public, lundi, un référé très sévère pour le système actuel. « La valeur ajoutée de ces organismes dans la mise en œuvre de la politique d’insertion des personnes handicapées apparaît faible », note-t-elle. Leurs résultats insuffisants « mettent en évidence la nécessité d’une refondation ».

Les avantages en nature sont critiqués

Les magistrats mettent en avant l’impasse financière dans laquelle se trouvent les deux organismes. L’Agefiph prélève pour son fonctionnement 10 % des fonds collectés, mais ceux-ci ont baissé de plus de 20 % entre 2012 et 2015 alors que les charges de fonctionnement sont restées pratiquement stables.

La Cour pointe « l’octroi d’importants avantages en nature aux cadres de direction et le versement d’indemnités de licenciement et de transaction d’un montant élevé. » Le déficit de fonctionnement a crû régulièrement jusqu’à dépasser 76 millions d’euros en 2016. Les fonds propres sont actuellement de 82 millions d’euros, ce qui correspond à une seule année de déficit.

La moitié des employeurs publics minorent leur participation

Le FIPHFP est également en déficit chronique même si l’ampleur de ces déficits s’est réduite entre 2014 et 2016. Cette situation est entretenue par la mauvaise volonté de certains employeurs publics. En 2015, 12 % d’entre eux n’ont pas versé leur contribution pourtant obligatoire. Les rares contrôles montrent que seulement 13 % des déclarations sont conformes. Dans 55 % des cas, elles sont sous-évaluées.

Lors du Comité interministériel du handicap, qui s’est tenu en septembre, la secrétaire d’État aux personnes handicapées avait annoncé une réflexion sur la pertinence du dispositif alors que l’État consacre 40 milliards d’euros à la prise en compte du handicap. Un rapport a depuis été confié à la sénatrice PS Dominique Gillot en vue d’un plan de rénovation des dispositifs existants au cours du premier semestre 2018.

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