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"Au bonheur d'Elise"
2 janvier 2018

Folles de rage ! « Psychoses » et travail social

2 janv. 2018
Par
Blog : Le blog de Jean Vinçot

Comment une conférence de l'ITES de Brest confirme la dé-formation des travailleurs sociaux.

Le militantisme est une forme de masochisme.

Jeudi 7 décembre 2017, je m'étais inscrit à une conférence sur « Psychoses et travail social » organisée par l'ITES de Brest.

Amphi de 220 places plein. L'ITES (Institut pour le Travail Éducatif et Social) a du refuser du monde. Étudiants, mais surtout professionnels exerçant dans le médico-social ou le sanitaire.

Au bout des deux heures de conférence, je n'étais pas déçu. Mais des collègues du médico-social étaient folles de rage.

Et pourtant, le conférencier, Joseph Rouzel, vieux routier des formations professionnelles dans les institutions médico-sociales et de travailleurs sociaux, scribouilleur infatigable, a une douce voix, sait raconter et a été poète à ses heures. Les appels à la tolérance envers les « psychotiques », soit. On n'est pas au discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, bien heureusement.

Le cadre a été fixé :

  1. « Le psychotique est insondable. »

  2. Dans le DSM5 « vous êtes bons chacun pour une bonne cinquantaine de pathologies. Les labos sont derrière pour vendre leur produit. »

  3. Les psychotiques ne nous laissent pas tranquille. La normose, cela consiste à les ramener à la réalité : c'est une fascisation des relations.

  4. Le moment fécond, c'est quand le psychotique pète les plombs.

Moment significatif pour moi quand deux professionnelles lui posent la question du « si besoin ». M. Rouzel s'étonne, demande des explications et pose l'hypothèse que c'est une coutume locale, un bretonnisme quoi. Il n'a manifestement pas lu les recommandations de l'ANESM sur les problèmes somatiques.

  •  (p.39) "Éviter une réponse systématique par recours aux psychotropes/neuroleptique. En particulier, porter une attention particulière quant aux dérives possibles de l’administration de traitements psychotropes prescrits avec l’indication «si besoin», alors qu’aucune évaluation d’un professionnel soignant n’a été effectuée."

Le centre de documentation de l'ITES doit être sélectif.

Deux jours après, j'ai assisté au congrès d'Autisme France, au cours duquel les co-rédacteurs de cette recommandation de l'ANESM (Christiane Jean-Bart, la Dr Blachon et le Dr Saravane) ont expliqué leur travail. Des témoignages édifiants sur ce qui se passe dans les institutions : et ces recommandations de l'ANESM sont un vaccin obligatoire pour les établissements médico-sociaux.

Congrès AF © JV Congrès AF © JV

Par exemple quand la Dr Blachon, pédopsychiatre exerçant en établissement médicosocial, exige de faire déshabiller complètement un résident. Ses troubles du comportement sont attribués au désaccord entre ses parents au sujet d'une opération. En fait, il avait un clou dans sa chaussure.

Dans une autre situation, la Dr Blachon a imposé l'utilisation du jus de pruneau (pris en charge par la sécu à la place du Microlax !) pour éviter la constipation.

Est-ce qu'exposer les étudiants de l'ITES et les salariés du médico-social ou du sanitaire à ce virus psychanalytique est suffisant pour les prémunir contre l'abus de neuroleptiques, de laxatifs ou d'interprétations "psychodynamiques" ? Je crains que non, faute d'outils mis à disposition.

Des exemples cités lors de ces deux heures, il apparaît que souvent le psychotique, c'est l'autiste.

C'est pour cela que des personnes qui travaillent tous les jours avec des personnes autistes, enfants ou adultes, étaient folles de rage. Parce que tout ce qui était dit contredisait leur expérience de tous les jours, où elles s'appuient sur les recommandations de la HAS et de l'ANESM pour améliorer l'accompagnement des personnes autistes.

L'une me raconte que dans une de ses productions publiées, Joseph Rouzel critique la méthode TEACH [sic, au lieu de TEACCH], qu'il est contre la structuration de l'environnement. Cela me rappelle qu'un chef de service de l'ESAT Les Chapiteaux Turbulents avait aussi défendu la même thèse.

Tous les appels à la "tolérance" m'apparaissent ainsi dérisoires, car ils ne tiennent pas compte du fonctionnement des personnes autistes, ils ne cherchent pas à leur assurer un environnement non agressif du point de vue sensoriel et une prévisibilité dans les activités.

Moi, je n'étais pas déçu

Moi, je n'étais pas déçu. Cela confirmait l'audit sur les formations du travail social mené dans le cadre du 3ème plan autisme, où il apparaissait que seuls 14% des 280 et quelques organismes avaient un enseignement basé sur les RBPP et l'état des connaissances scientifiques du XXIème siècle.

Cela confirmait que la conception du pluralisme de l'encadrement de cet établissement consiste à ne plus donner la parole quand il a repéré des trublions.

Cela confirme que « La forteresse vide » de Bruno Bettelheim est le livre recommandé aux étudiants pour l'admission dans l’établissement. Cela confirme que l'encadrement de cet établissement n'hésite pas à imposer à ses étudiants un conférencier qui leur expliquera que toute mère d'enfant autiste a voulu tuer son enfant. Et un autre pour qui la cause environnementale de l'autisme est la dépression des mères, que nos associations de familles sont persécutrices des pédopsychiatres et qui trouve magnifique qu'un collégien autiste se cache aux toilettes pour faire du flapping (stéréotypies des mains) car c'est « le lieu où on expulse ... le lieu du caca ».

Chez beaucoup d'employeurs du médico-social en Bretagne, les CV des psychologues fraîchement issus de Rennes II (Jean-Claude Maleval antérieurement, Mireille Perrin aujourd'hui) bénéficient d'un classement vertical. En effet, ils sont non seulement non-formés à l'autisme, ils sont (considérés comme incurablement) déformés.

L'ITES de Brest n'en est peut-être pas à ce point-là … peut-être injustement:).

Les personnes autistes ont jusqu'à présent été trop souvent victimes des « libertés universitaires », de l’indépendance des Universités dans leurs enseignements et leurs recherches. Parce que c'est cette indépendance qui est une des bases de la maltraitance des personnes autistes dans la société, un des leviers utilisés pour éviter de rendre compte par rapport aux personnes concernées. La progression des connaissances et la pression sociale ouvrent cependant un chemin.

Les établissements de formation professionnelle comme l'ITES dépendent des Conseils Régionaux. C'est à eux de s'assurer que l'enseignement corresponde aux besoins des personnes concernées.

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2 janvier 2018

La Ferme au Bois, quinze ans d’accueil pour les adultes autistes

Gilles Pourbaix est l’un des fondateurs de la Ferme au Bois, créée par cinq familles d’enfants autistes.
Gilles Pourbaix est l’un des fondateurs de la Ferme au Bois, créée par cinq familles d’enfants autistes.

 

Cela fait 33 ans que Gilles Pourbaix a empoigné son bâton de pèlerin pour porter haut la voix des autistes. Trente-trois ans, c’est l’âge d’Axelle, sa fille, qui ne parle pas. Elle communique par des images et des objets.

Mais à la naissance d’Axelle, on parle peu d’autisme. «  Un médecin nous a expliqué que son retard était dû au fait que c’était une fille qui arrivait après quatre garçons. Selon lui, ma femme ne savait pas s’occuper d’une fille  », se souvient amèrement le Templeuvois.

Explications culpabilisantes

Le couple refuse les explications psychanalytiques culpabilisantes et se tourne vers les méthodes éducatives. Impensable de placer Axelle en hôpital psychiatrique.

Petite, elle est accueillie en Belgique, plus réceptive à la vision anglo-saxonne. «  Avec quatre autres familles, nous nous sommes rendu compte qu’il existait très peu d’établissements éducatifs en France  », note Gilles Pourbaix. Alors ils se regroupent en association pour en ouvrir.

« Ils s’occupent d’un potager, de quelques animaux. Et participent à la vie du village. La Ferme au Bois n’est pas un ghetto. »

C’est alors que naît le projet de la Ferme au Bois, un foyer d’accueil médicalisé (FAM) pour autistes à partir de 20 ans. La famille d’Axelle met un terrain à disposition. Et, grâce aux deniers publics, l’association rénove une vieille ferme au carré qui deviendra la maison des activités, nantie de deux accueils de nuit.

Longue liste d’attente

Ici, la nature donne les premiers repères à ces publics qui en ont tant besoin. «  Ils s’occupent d’un potager, de quelques animaux. Et participent à la vie du village en allant chercher le pain, en faisant du sport dans la salle communale. La Ferme au Bois n’est pas un ghetto  », insiste Gilles Pourbaix.

Le président d’Autisme 59-62, l’association qui gère désormais la Ferme au Bois, se désespère «  d’une liste d’attente de 150 familles  » qui escomptent une place en foyer d’accueil.

«  Les jeunes qui devraient sortir des Instituts médico-éducatifs ne le peuvent pas car il n’y a pas de place dans les structures pour adultes. Alors ils restent en IME et prennent la place des plus jeunes. Avec les budgets contraints, on est dans une logique infernale  », dénonce Gilles Pourbaix, également vice-président du Centre de ressource autisme.

Alors il interpelle le ministère, les élus départementaux et régionaux, sans lâcher son bâton de pèlerin.

 

Association autisme Nord

Les dates clés

1995

Des parents d’enfants autistes créent l’association Autisme Nord pour financer la construction de structures adaptées.

2002

La date d’ouverture de la Ferme au Bois de Genech, un Foyer d’accueil médicalisé qui s’étend sur 1,8 ha et accueille 18 internes.

2005

Construction de l’extension de Templeuve qui accueille 8 adultes autistes.

2014

Autisme Nord fusionne avec Sésame autisme pour créer Autisme 59-62

Bientôt quinze établissements dans la région

Autisme 59-62 gère plusieurs établissements dans la Pévèle : trois foyers d’accueils médicalisés à Genech, Attiches et Templeuve-en-Pévèle, un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) à Orchies, au sein de la Chicorée Leroux, ainsi qu’un FAM et un foyer d’hébergement, un FAM à Herlies (qui déménage à Hantay en janvier), deux IME (Institut médico-éducatif) à Annœullin et à Tourcoing, un centre de jour et des maisons Asperger (autistes de haut niveau) à La Bassée, et un FAM à Liévin.

Ce sont en tout treize établissements auxquels se sont ajoutés le SESSAD Éclat de Roubaix (services d’éducation spéciale et de soins à domicile) et le FAM du Coquelicot à Bray-sur-Somme depuis le 1er  janvier.

Pour l’instant, l’association emploie 350 salariés et accueille 300 autistes, de 6 ans à une cinquantaine d’années.

2 janvier 2018

Comment aider les demandeurs d'emploi autistes ?

article publié sur Autisme Information Science

01 janvier 2018

Aperçu: G.M.
 

How to support job seekers with autism? 

 
Nous avons développé cette fiche à fournir des renseignements et des directives sur le soutien aux personnes avec un diagnostic de "trouble du spectre de l'autisme" (dTSA). C'est un point de départ pour une série de questions que vous pourriez vouloir prendre en considération en offrant un soutien lié à l'emploi de ce groupe de demandeurs d'emploi.

Remarque: les troubles du spectre de l'autisme seront nommés TSA tout au long de ce document.

Compréhension de l'autisme et son impact sur le rendement au travail

Les personnes handicapées sont généralement des experts de leurs propres besoins, et de la compréhension de l'impact de leur handicap sur le rendement au travail ainsi que les ajustements de travail dont ils ont besoin lors de ces entretiens, alors que de la formation ou au travail. Cependant, les personnes avec dTSA peuvent ne pas avoir nécessairement un grand niveau de conscience de soi dans ces domaines et cela peut nécessiter une aide supplémentaire pour répondre à ces questions afin de trouver et de conserver un emploi.

L'autisme est un trouble du développement qui a des répercussions sur des domaines clés, y compris celui l'interaction sociale avec d'autres, de la communication, du traitement de l'information, et de la nécessité d'uniformité (structure et la routine). Le degré de difficulté va naturellement varier d'une personne à l'autre.

Les difficultés dans les compétences sociales proviennent d'une incapacité à comprendre les autres et peuvent inclure:
  • la mise à distance (ce qui est perçu par les autres et n'est pas nécessairement vrai)
  • l'incapacité à nouer des amitiés
  • une interaction à une seule voie (difficulté avec le tour de parole) ou une conversation unilatérale souvent liée à une forte zone d'intérêt
  • l'évitement du contact visuel
  • l'incapacité à lire le langage du corps
  • l'incapacité à comprendre les notions d'espace personnel, par exemple, une personne autiste peut se tenir trop près pour le confort des autres en raison d'une altération de la compréhension des règles non écrites de l'engagement social que nous tenons tous pour acquis.
Les troubles de la communication pourrait entraîner la parole rare ou pas de parole, des difficultés à initier la conversation avec les autres et une utilisation répétitive de la langue. Pour certaines personnes ayant de bonnes compétences verbales, leur langue peut être très concrète avec une incapacité à comprendre des concepts abstraits.

Les personnes avec dTSA ont besoin de structure et d'une routine afin d'apprendre de nouvelles compétences et à faire du bon travail. Lorsque qu'elle est submergée ou dépassée, une personne autiste peut manifester des comportements répétitifs, par exemple, être préoccupée par des sujets particuliers restreints, des objets insolites ou se livrer  à des mouvements stéréotypés ou répétitifs tels que le flapping des mains. Ceci est observé comme un moyen de faire face à leurs difficultés.

L'autisme est aussi fortement associé à la déficience intellectuelle si les personnes avec un diagnostic de syndrome d'Asperger, communément appelé autisme de haut niveau, ont souvent des niveaux d'intelligence normale et la capacité d'entreprendre des études supérieures. elles peuvent aussi témoigner d'une connaissance exceptionnelle ou de talent dans des domaines spécifiques, tout en étant en difficulté dans tous les domaines clés du développement, y compris des difficultés de compétences sociales et la nécessité de l'uniformité et de la routine.

Les domaines de fonctionnement importants pour l'emploi qui peuvent être affectés comprennent:
  • littératie et la numératie
  • compréhension de l'information et des instructions, les personnes autistes ont souvent besoin d'être formés sur l'ordre d'une tâche
  • résolution de problèmes et compétences de prise de décision en raison de l'accent sur le détail plutôt que sur la grande image
  • récit du temps, gestion du temps et l'organisation
  • capacité de voyager ou vivre de façon autonome
  • comportements appropriés et les compétences sociales
  • toilettage et les soins personnels.
Certaines personnes avec dTSA vivent de la façon autonome dans la communauté, mais beaucoup vivent avec leur famille ou dans des établissements d'hébergement pris en charge. Il est donc très important d'établir des contacts avec la famille ou les soignants, et si vous avez la permission de parler avec eux, communiquer avec eux pour vous aider à construire une image précise des capacités liées au travail et les limites de tous les demandeurs d'emploi atteints d'autisme de votre charge de travail. Le soutien des autres significatifs est un élément très important pour obtenir un résultat de l'emploi de succès pour votre demandeur d'emploi.

Le Jobaccess contient de plus amples informations sur l'autisme.  Le Jobaccess est une base de données interrogeable qui vous permet de chercher des idées pour des ajustements en milieu de travail et des solutions basées sur un handicap particulier et le type de travail effectué.
 
  • Syndrome d'Asperger
  • Autisme
  • Troubles cognitifs
  • Trouble envahissant du développement non spécifié

Mettez la personne en premier

Lors de l'élaboration d'un plan de recherche d'emploi ou pour offrir un soutien postérieur à l'emploi, il est nécessaire de faire preuve de souplesse et de traiter chaque personne  autiste individuellement. Adaptez votre approche aux besoins et aux capacités individuelles et se concentrer clairement sur les objectifs et capacités de chaque personne. Cela devrait également entraîner la réévaluation et l'adaptation des plans et le soutien nécessaire, en reliant les personnes avec des services spécialisés compétents.

Puiser dans les réseaux de soutien existants peut également contribuer à la concrétisation des ambitions professionnelles. Utiliser les évaluations en cours de validité et les rapports (école, médicaux, de réadaptation et de la capacité de travail) pour vous aider à acquérir une compréhension complète des forces de la personne, les obstacles et toute l'assistance dont ils auront besoin sur le chemin de l'emploi.

Préalable à l'emploi de stratégies

Vous pouvez aider les demandeurs d'emploi autistes à trouver un emploi convenable et durable en développant, avec la personne et ses proches, une approche individualisée préalable à l'emploi du plan qui intègre une analyse de ce qui suit:

une exploration des possibilités d'emploi réalistes
une stratégie de développement des emplois dans les curriculum vitae, les entrevues et les techniques de recherche d'emploi, y compris le rôle du demandeur d'emploi et votre rôle dans ces activités
contrepartie de la divulgation d'invalidité
exigences des ajustements ou des modifications au travail
compte des besoins de soutien post-placement.

Recherche d'emploi

Parfois, les personnes avec dTSA peuvent exprimer des opinions fortes sur les emplois dans lesquels elles pourraient réussir. Ces idées proviennent de leur compréhension limitée des options ou ce qui est impliqué dans un travail particulier. Par conséquent, il est crucial d'explorer soigneusement les compétences professionnelles de chaque demandeur d'emploi et les intérêts personnels par la discussion, la vérification des juges dans l'emploi précédent ou de parler franchement avec des professeurs expérimentés.
Pour ceux qui ont peu ou pas d'expérience de travail récent, il peut être utile d'organiser une expérience de travail ou de bénévolat pour aider à la détermination des choix d'emplois à venir.
Ce processus d'exploration peut aussi aider à déterminer si une personne va être en mesure de travailler pour des salaires complets ou être payée avec un sous salaire minimum fondé sur la productivité dans le cadre de l'accès aux emplois aidés.
La plupart des demandeurs d'emploi bénéficieront d'une implication personnelle dans la préparation de curriculum vitae appropriés, et en utilisant une variété de méthodes de recherche d'emploi. Cependant, la plupart des personnes avec dTSA ont besoin d'aide pour rédiger un curriculum vitae, pour les entrevues et pour contacter les employeurs. Le marketing inversé, composé de la création d'emplois ou la redéfinition des approches avant la publicité, peut-être la meilleure méthode à utiliser avec de nombreuses personnes dans ce groupe. Une bonne règle de base est de faire participer une personne au niveau maximum de ses capacités dans l'ensemble du processus de recherche d'emploi.

Entretiens d'embauche - soutien et conseils

Quand il s'agit de véritables entretiens d'embauche ou de réunions face à face avec les employeurs, de nombreuses personnes autistes ont souvent du mal à soutenir la concurrence pour des emplois avec d'autres candidats. Par conséquent, ils peuvent bénéficier d'un soutien pour la défense de leurs droits lors des entretiens ou des réunions pour bien comprendre les exigences de l'emploi et pour se vendre à un employeur éventuel. Il peut s'agir de l'aide pour expliquer les besoins individuels de formation et de soutien ou d'incitation des employeurs qui pourraient être disponibles (par exemple, les subventions salariales, les salaires pris en charge).
Il est important, en tant que d'aide lors de l'entrevue, que vous puissiez aussi inciter un employeur à éviter un langage complexe ou ambiguë, à reformuler les questions si elles ne sont pas initialement comprises, ou pour compenser les éventuelles difficultés de traitement de l'information tout en laissant suffisamment de temps pour les réponses aux questions d'entrevue.

Tous les candidats à l'emploi, quelles que soient leurs techniques d'entrevue, peuvent bénéficier de possibilités de pratique d'entrevue et de comprendre ce que les entretiens d'embauche se conduisent du début à la fin. Vérifiez également que le demandeur d'emploi a une bonne compréhension de ce que sont les questions de l'entrevue acceptables et légalement admissibles en fonction de leur handicap.

Les questions de divulgation

Il n'existe pas de réponse unique à la question de la divulgation d'invalidité pour les personnes avec dTSA. Pour certains, cela peut ne pas être une question cruciale que leur handicap soit visible. Dans ce cas, cela peut être une question de travailler sur un moyen de discuter du handicap d'une personne et de ses capacités avec des employeurs potentiels d'une manière avec laquelle ils sont à l'aise.
Pour un petit nombre de personnes autistes avec un haut niveau de fonctionnement cognitif ou un syndrome d'Asperger, la divulgation peut devenir un vrai problème qui mérite un examen attentif. Parfois, le handicap peut ne pas être évident au départ dans une interview ou au travail et peut même être perçue comme un comportement bizarre ou excentrique. Cela peut souvent mener à un étiquetage par des collègues. Bien que cela reste toujours le choix de la personne de divulguer, dans ce cas, les stratégies de communication de l'information peuvent être vitales pour s'assurer que le demandeur d'emploi reçoit le soutien et la formation dont il a besoin pour que le placement réussisse.
 

Post-placement des stratégies

Début sur l'emploi des techniques de formation sur place et des conseils

Le démarrage d'une tâche peut être une période éprouvante pour tout nouvel employé, mais pour beaucoup de personnes autistes, compte tenu de leurs difficultés particulières, il peut y avoir la nécessité d'une aide à la formation et un soutien supplémentaires en plus des encouragements que l'employeur peut vous proposer. Cela varie en fonction de l'employé, de la gravité de l'incapacité, de la complexité de la tâche et de la nature du lieu de travail. Une telle formation pourrait inclure:
  • une analyse du travail et la pratique systématique des instructions "montrer et dire"  par un coach interne ou externe pour atteindre la compétence des tâches
  • un suivi de la performance et de l'introduction des aides pour promouvoir l'autonomie et la productivité, tels que:
- auto tableaux de suivi de production
- listes visuelles ou écrites et les horaires
- des modèles ou des échantillons de travail
- instructions de mémorisation
  • des instructions concrètes (règles) concernant la culture du travail en vue de la compétence sociale et de l'inclusion, y compris:
- règles concernant les pauses, les fêtes et le rythme de travail
- vêtements acceptables et hygiène
- les relations de pouvoir
- clans et sous-groupes
- humour et «chahut»
  • une formation des formateurs impliquant:
 - un processus plus formel d'instruire un désigné un collègue ou un superviseur en formation spécialisée plus approprié et les techniques de suivi des performances
- le développement d'un système de jumelage informel, où un collègue est prêt à garder un oeil sur les progrès de l'employé et aider à apprendre de nouvelles tâches et de traiter les problèmes liés au travail comme l'exige
  • l'éducation proactive de l'employeur et des collègues de travail sur l'impact de l'autisme dans le but d'éviter les malentendus sur le lieu de travail ce qui peut impliquer la divulgation complète ou partielle.
La situation idéale est lorsque l'employeur prend possession de l'insertion et de la formation des employés, mais pour les nouveaux employés dTSA, ils peuvent avoir besoin de vos conseils et de l'aide pour bien faire les choses. Ce qui suit est une série de conseils sur la formation efficace pour ces employés, mais gardez à l'esprit que chaque personne est unique avec ses propres capacités, les limites et les styles d'apprentissage:
 
  • la formation doit être menée dans le cadre d'une routine prévisible
  • enseigner de nouvelles tâches de manière séquentielle par une démonstration pratique (le montrer et dire la méthode):
- démontrer ou modéliser la tâche vous-même et ensuite amener la personne à le faire, expliquer et corriger les erreurs au fur et à
  • fournir des repères visuels pour faciliter l'apprentissage, par exemple, les modèles, un ensemble d'instructions écrites, un modèle, un travail mis en place comme une séquence pour donner un sens visuel à celui-ci
  • décomposer des tâches plus complexes et montrer étape par étape en personne , en particulier pour les tâches pour lesquelles une personne risque d'avoir des problèmes de maîtrise
  • Ne parle pas alors pendant la formation et rester concentré sur la tâche à accomplir
  • être ouvert aux différentes manières de compléter des tâches aussi longtemps que le résultat final est le même
  • se concentrer d'abord sur la qualité plutôt que la quantité, en veillant à ce qu'une personne exécute correctement la tâche avant de se concentrer sur la vitesse ou de la productivité
  • donner beaucoup de commentaires positifs sans jamais négliger de corriger les erreurs, les comportements inacceptables ou les méthodes de travail dangereuses et souligner pourquoi c'est important
  • éviter la rotation des emplois, immédiatement ou à introduire trop de variété dès le premier jour, mais rappelez-vous que de nombreuses personnes avec dTSA pourront être multi-compétences et il est souvent utile au processus d'apprentissage (la répétition est la clé) si elles peuvent maîtriser un, deux ou plusieurs tâches avant de passer à l'apprentissage de nouvelles tâches
  • Soyez clair dans vos instructions et ne pas inonder la personne avec beaucoup de nouvelles informations à la fois
- éviter le langage difficile ou directions complexes
- donner une instruction à la fois
- si la mémoire est un problème: constituer une liste d'emplois pour la journée
  • faire comprendre qu'il est normal de se poser des questions en cas de doute sur une tâche ou sur quoi faire, mais aussi d'encourager et féliciter l'initiative
  • être conscient que certaines personnes ne doivent fonctionner ensemble au sein de structures et routines pour être efficaces et ne répondent pas bien aux changements constants ou à variété.
Pour les personnes autistes avec un haut niveau de fonctionnement cognitif ou avec un syndrome d'Asperger , l'accent devrait davantage être mis sur les premières habiletés sociales et de formation comportementale appropriées pour le lieu de travail et les différents collègues avec lesquels ils pourront interagir et de communiquer sur une base régulière.

Un soutien continu

Une fois qu'un employé avec dTSA a commencé à travailler et qu'il s'est vu donner toute l'assistance nécessaire par la formation initiale et continue, vous pouvez augmenter leurs chances de conserver cet emploi en offrant un soutien continu quand cela est nécessaire. Les exigences de soutien continu et la façon dont cette aide est fournie devrait être discuté avec l'employé. Un soutien continu peuvent inclure:
  • des visites ou des appels téléphoniques pour surveiller la performance
  • une aide à la résolution des problèmes liés au travail
  • un encadrement continu des employeurs et des collègues sur les questions pertinentes de handicap ou des techniques de formation
  • des conseils sur la redéfinition des tâches (tâches, les processus, les heures) ou ajustements en milieu de travail (modifications structurelles, des aides et des équipements spéciaux, les stratégies de communication)
  • la mise à disposition des évaluations ergonomiques ou lieu de travail
  • des conseils hors site ou sur site ou des retours sur la performance
  • l'orientation vers des services externes ou de liaison dans les mécanismes internes de soutien
  • une aide à la formation et à l'expansion de ses fonctions, y compris les examens réguliers du rendement / évaluations.

2 janvier 2018

A Autrêches, le thérapeute, c’est le cheval

article publié sur Le Parisien
Stéphanie Forestier| 30 décembre 2017, 17h21 |0
Autrêches. En plus des cours d’équitation pour les enfants, Claire-Marine Caceres pratique l’équithérapie et l’équicoaching. LP/Stéphanie Forestier

Claire-Marine Caceres a racheté la ferme Saint-Victor. La psychomotricienne y propose des stages où les équidés servent à soigner les maux du corps et de l’esprit.

C’est à la campagne, à Autrêches, que Claire-Marine Caceres a monté un centre équestre pas comme les autres. La jeune femme a quitté Paris et son VIIIe arrondissement pour acquérir l’été dernier la ferme Saint-Victor. Elle y a créé Equi’lien, un endroit au milieu des champs, presque hors du temps, où le cheval devient un médiateur pour les humains.

Cette psychomotricienne s’occupe quotidiennement decinq poneys Shetland et trois doubles poneys. Pendant les vacances d’hiver, du 2 au 6 janvier, les enfants de 6 à 15 ans peuvent venir participer à des stages. Le matin, ils pratiquent l’équitation et soignent les chevaux. L’après-midi, place à la musique. « J’aimerais développer d’autres activités, comme du cirque, du théâtre ou de la danse. Pour cela, je recherche des partenaires », souligne Claire-Marine Caceres.

Mais le coeur de son projet pédagogique demeure l’équithérapie. « Ca s’adresse aussi bien à la tête qu’au corps. L’animal aide à développer la confiance en soi, l’estime de soi, à maîtriser nos émotions. Il capte toutes nos humeurs, affirme celle qui est aussi une cavalière émérite. Quand on se retrouve devant une bête de 500 kg, on ne feint pas. On la respecte. Même les plus sceptiques laissent tomber leur armure. » Le cheval agit aussi sur les troubles de la concentration ou psychomoteurs, comme l’équilibre ou la coordination.

 

Ces sessions s’adressent à tous les publics. Ainsi, des enfants polyhandicapés de Noyon, qui reçoivent des soins quotidiens, ont inversé les rôles. En s’occupant de l’animal, ils se soignent eux-mêmes et se sentent utiles. « Nous développons également de l’équicoaching pour les entreprises. Le cheval va mettre en lumière le fonctionnement de chacun. On découvre des meneurs d’hommes insoupçonnés, les forces et les faiblesses de chacun. En travaillant en groupe, on renforce l’esprit de cohésion. Il s’en dégage souvent beaucoup d’émotion. »

Claire-Marine Caceres n’envisage pas de s’arrêter là. Elle espère, dans le futur, ouvrir un gîte en proposant à ses hôtes des activités équestres.

Tarifs du stage equi-musique : 45 € la journée ou 160 € les 4 jours. Renseignements : tél. 06.61.09.83.72., equilien60@gmail.com, page Facebook Equi’lien CM Caceres
1 janvier 2018

Développement «L'important, c'est de détecter l'autisme le plus tôt possible»

article publié dans Le Matin

L’autisme touche environ un enfant sur cent. Si ce handicap ne se guérit pas, des traitements existent pour aider les personnes atteintes à mieux vivre, explique le Pr Nadia Chabane.

Le Pr Nadia Chabane se consacre à comprendre l’autisme depuis plus de vingt ans.

Le Pr Nadia Chabane se consacre à comprendre l’autisme depuis plus de vingt ans. Image: Vanessa Cardoso/LMD

Les personnes avec un trouble du spectre autistique doivent être suivies tout au long de leur vie. Une prise en charge précoce et une société accueillante sont indispensables à leur intégration. Le professeur Nadia Chabane, directrice du Centre cantonal de l’autisme, à Lausanne, fait le point sur cette pathologie complexe, entourée de beaucoup de mystères.

En tant que pédopsychiatre, vous êtes spécialisée dans la prise en charge d’enfants affectés par un trouble du spectre autistique. De quoi parle-t-on exactement?

C’est un trouble du développement cérébral, qui s’installe avant la naissance et se caractérise par des problèmes de communication sociale. Il entraîne, par exemple, des difficultés à communiquer avec l’autre, à interagir avec son entourage ou globalement à entretenir des relations sociales harmonieuses. D’autre part, un TSA peut se traduire par des mouvements moteurs répétitifs, des rituels et un intérêt très marqué pour un domaine particulier. Un intérêt tellement envahissant qu’il empêche la personne de se concentrer sur d’autres activités et d’aller vers les autres. Ces symptômes varient bien sûr en intensité d’une personne à l’autre, raison pour laquelle on parle de spectre.

Une thématique à laquelle vous vous consacrez depuis plus de vingt ans. Qu’est-ce qui vous y a amenée?

Au départ, j’ai entrepris des études de médecine pour pouvoir travailler sur le développement du cerveau. Or, il y a vingt ans, l’autisme était déjà la maladie énigmatique par excellence. Au cours de mon cursus, j’ai pu constater que les enfants autistes étaient tous très différents. Les explications que l’on donnait à leurs symptômes ne me semblaient pas coller à la réalité. J’ai eu envie d’en savoir plus, de mieux les comprendre. Un travail qui m’accapare au quotidien puisque aujourd’hui encore, il y a beaucoup d’aspects liés à ce trouble que nous ne comprenons pas. Et pourtant, ce n’est pas une maladie rare puisqu’elle concernerait environ un enfant sur cent!

Un sur cent, un chiffre étonnamment élevé…

Quand j’ai commencé mes études, on parlait de 4 ou 5 enfants autistes sur 10 000. Mais aujourd’hui, on sait beaucoup mieux définir les critères de ce trouble, qui peut parfois être d’intensité très légère. Le diagnostic tend donc à devenir de plus en plus fin et, par conséquent, le nombre de personnes diagnostiquées augmente.

Connaissons-nous aujourd’hui les causes du développement d’un trouble du spectre autistique?

Non. On sait cependant qu’il s’agit d’un trouble multifactoriel et que le terrain génétique est un élément très important. Mais il n’existe pas un gène spécifique de l’autisme. C’est plutôt l’implication de différents gènes qui serait en cause. De plus, des facteurs environnementaux jouent un rôle important: une infection ou une prise de médicament pendant la grossesse, une souffrance fœtale ou encore une grande prématurité peuvent favoriser le développement du trouble.

Pour que la prise en charge soit le plus efficace possible, est-il important de détecter la maladie très tôt?

Oui, une détection précoce ne peut qu’être bénéfique. La plasticité cérébrale est particulièrement élevée entre 2 et 4 ans. C’est à ce moment-là que l’enfant sera le plus apte à intégrer de nouvelles attitudes. Par conséquent, plus nous mettons en place des interventions précoces, plus nous pouvons espérer changer la trajectoire de développement d’un enfant.

Quels signes doivent donc alerter chez un bébé?

Durant les douze premiers mois, il est très compliqué d’en repérer les signes, car il y a encore énormément de variations dans le développement cérébral. En revanche, à partir de 18 mois, certains signes éloquents peuvent alarmer et orienter vers un diagnostic. Il s’agit par exemple d’un mauvais contact oculaire, de peu ou pas de «sourires réponses» ou de babillages, d’un manque de réponse au prénom, d’un intérêt plus marqué pour des éléments non sociaux (des objets, par exemple) que pour le contact avec les adultes.

Quel traitement semble-t-il être le plus efficace?

On ne peut pas parler d’un traitement unique. Ce sont surtout les stratégies développementales et comportementales qui semblent être les plus efficaces. Il faut bien sûr adapter l’accompagnement et les traitements en fonction du profil de chaque enfant: au niveau comportemental, psychologique et cognitif, mais aussi en fonction des capacités de communication, d’autonomie, etc. Un enfant qui ne communique pas a besoin d’un outil spécifique pour y parvenir. On pourra, dans un premier temps, lui apprendre à communiquer à l’aide d’images. Globalement, instaurer des outils de communication et des stratégies d’apprentissage de la socialisation pourra apporter de nettes améliorations. On ne guérit pas de l’autisme, mais on peut considérablement aider un enfant à mieux s’adapter à notre environnement social. Cette aide peut même lui permettre d’évoluer dans un environnement naturel tel que l’école.

Dans notre société basée sur la productivité, que faut-il faire pour intégrer au mieux une personne souffrant d’autisme dans le milieu professionnel?

Avant tout, il faut dire que ce sont souvent des personnes performantes, honnêtes, scrupuleuses et soucieuses de bien faire! Il est en revanche nécessaire d’adapter leur environnement professionnel selon leurs besoins. Les personnes autistes souffrent, par exemple, de troubles sensoriels: elles supportent parfois mal certains bruits ou lumières, qu’on peut essayer d’atténuer sur le lieu de travail. On doit également dialoguer avec les employeurs et les collègues, leur expliquer ce qu’est un TSA avec ses particularités. Si chacun fait un effort d’ouverture et de compréhension, l’intégration dans un environnement bienveillant est tout à fait possible. (Le Matin)

Créé: 31.12.2017, 09h35


Nadia ChabaneLe Pr. Nadia Chabane en dates

1995-Doctorat

En médecine psychiatrique à l’Université de Lille III, en France.

2002-Paris

Médecin responsable du département des troubles du spectre autistique dans le service
de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Robert-Debré. En 2011, elle y sera cheffe du Centre de référence pour le diagnostic précoce et l’intervention dans les TSA.

2009-Centre spécialisé

Création d’un Centre d’excellence sur l’autisme à l’hôpital Robert-Debré, Paris.

2014-Lausanne

Directrice du Centre cantonal de l’autisme et professeur à l’Université de Lausanne.

Le Centre cantonal de l'autisme, un pôle de soin et de recherche

Pôle de référence dans le canton de Vaud, le Centre cantonal de l’autisme assure la prise en charge de nombreux patients touchés par un trouble du spectre autistique (TSA).

L’objectif principal du centre est de leur offrir le meilleur suivi possible, en étroite collaboration avec le personnel médical qui les accompagne sur le terrain.

En tant que directrice du centre, le Pr Nadia Chabane coordonne également les nombreuses recherches cliniques.

Actuellement, la spécialiste s’intéresse entre autres aux marqueurs précoces de ces troubles et aux anomalies de perception sensorielle (par exemple des lumières ou des bruits ressentis de manière différente, parfois intense et désagréable, par les personnes souffrant d’un TSA).

À l’aide de d’outils d’évaluation en cours de développement et d’un accompagnement précoce, elle espère pouvoir améliorer l’évolution et la qualité de vie des personnes atteintes.

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1 janvier 2018

Sarah, 9 ans, avec trisomie : une scolarité heureuse !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Il y a, à l'école, des parcours d'enfants handicapés réussis et heureux. Sarah, 9 ans, porteuse de trisomie 21, suit une scolarité en CM1. Sa présence enseigne à ses camarades la tolérance. Une belle histoire qui devrait être la norme...

Par , le 30-12-2017

Des centaines d'enfants handicapés laissés chaque année à la porte des écoles françaises ? La colère des parents est légitime et immense. Pourtant, derrière ces déraillements, ces « dysfonctionnements », d'autres s'épanouissent sans encombre dans des établissements qui respectent la loi et se montrent surtout bienveillants. C'est l'histoire de Sarah… Pas un conte de Noël, une réalité.

L'école qu'elle aime tant

Sarah a 9 ans. Elle habite Nancy. Porteuse de trisomie 21, elle fréquente une classe ordinaire en CM1. « A l'heure où tant de parents ont des difficultés à faire scolariser leur enfant porteur de handicap, elle est la preuve que l'inclusion est possible, avec l'aide de tous », explique Hélène, sa maman. Comme tous ses copains, Sarah a fait sa rentrée le 1er septembre 2017. « Elle est partie, son cartable sur le dos, rejoindre l'école qu'elle aime tant, poursuit-elle. Elle était attendue et on pouvait entendre dans son sillage des : « Chouette, Sarah est là ! ». » La fillette a distribué quelques bisous avant de rejoindre sa classe.

Des progrès énormes

Son AVS (Auxiliaire de vie scolaire), Rosine, l'attendait avec impatience. Avec le soutien de l'enseignante, elle adapte les cours, une habitude prise depuis un an puisqu'elle suivait déjà Sarah en CE2. Elle transcrit ainsi certains cours en FALC (Facile à lire et à comprendre), une méthode adaptée aux personnes ayant des difficultés cognitives qui consiste à alléger la quantité d'informations sur une page, elle prépare les manipulations en maths… Rosine atteste que son élève fait d'énormes progrès dans cette « classe ordinaire », aussi bien en termes de comportement et de socialisation que d'acquis scolaires.

L'école de la tolérance

Selon sa maman, la présence de Sarah dans la classe apporte une réelle richesse : « Elle prépare ses camarades à une société plus inclusive, plus ouverte à l'autre dans ses différences ». Sarah travaille à l'école, bien sûr, mais met aussi les autres « au travail », en interpellant leurs capacités de tolérance. « C'est aussi, et beaucoup, grâce au travail et à l'adaptabilité de sa professeure qui est très présente auprès de Sarah et des autres enfants, et un peu plus lorsque l'AVS n'est pas là, poursuit Hélène. Plus l'inclusion sera importante au sein de l'école de la République plus la société intégrera nos enfants porteurs d'un handicap. C'est possible, et Sarah en est la preuve. » En s'épanouissant au milieu de tous, la fillette, comme tant d'autres, peut espérer mener une vie sociale, professionnelle et citoyenne pleine et entière. « Elle devra, certes, apprendre à vivre avec ses limites et son potentiel, et la société aura le devoir de s'adapter à elle également », consent sa maman.

Pour tous les enfants

Généraliser ce type de parcours est l'un des objectifs de l'association Grandir à l'école et en société que préside Nathalie Gerrier. Malgré des progrès, elle observe que certaines écoles sont encore peu enclines à accueillir les enfants porteurs de trisomie 21, imposant sans négociation possible la présence de l'AVS aux familles. Sarah, elle, va à l'école même lorsque son AVS est absente. « J'espère que l'histoire de Sarah leur donnera l'envie et la volonté de changer de regard, conclut Hélène. La loi va dans le sens de l'inclusion des enfants handicapés ; merci aux enseignants et directeurs de l'appliquer avec bienveillance et intelligence. » Et Nathalie Gerrier de conclure : « Les enseignants sont comme un relais qui accueillent et font progresser l'enfant porteur de trisomie 21. Certes, la vitesse d'apprentissage est différente de leurs camarades mais les progrès et le bénéfice de l'école ordinaire se font bien ressentir même dix ans après. A la fin de l'année, l'enseignant passe le relais au professeur suivant comme lors d'une course. C'est dans la durée que l'on voit les progrès et pas seulement sur une année. ».

 

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1 janvier 2018

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