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"Au bonheur d'Elise"
10 février 2018

Quel avenir pour le Centre Expert Autisme de Limoges ?

article publié sur France 3

La salle d'attente du Centre Expert Autisme de Limoges / © France 3 LimousinLa salle d'attente du Centre Expert Autisme de Limoges / © France 3 Limousin

Par Angélique MartinezPublié le 10/02/2018 à 11:01

Les parents d'enfants autistes redoutent le pire, une baisse des financements pour le Centre Expert Autisme Limousin. Une pétition en ligne a été lancée en octobre 2017. Plus de 11 100 signatures ont été recueillies en ce samedi 10 février 2018. Une pétition à retrouver ici. 

Le Centre Expert Autisme Limousin est le seul centre d'expertise français assurant la totalité des diagnostics et de l'intervention intensive précoce sur tout le département de la Haute-Vienne. Ce centre a été installé en 2014 sur un territoire totalement démuni et devait être étendu à la Corrèze et à la Creuse. 

Les résultats du Centre Expert Autisme

En deux ans d'activité, le taux de diagnostiques précoces est multiplié par 20 en Limousin. Une intervention intensive précoce répondant aux recommandations de l'HAS a été dispensée à 67 enfants en 2016 en Haute-Vienne. 

Le nombre d'enfants scolarisés dans le  1er dégré est passé en Haute-Vienne de 29 en 2014 à 114 en 2016. 
Un premier vivier de professionnels formés a été créé dans une région démunie : 4 psychologues, 2 superviseurs, 40 professionnels de terrain). 

Malgré tous ces chiffres l'ARS, l'Agence Régionale de Santé, de la Nouvelle Aquitaine explique que ce Centre Expert Autisme crée une inégalité territoriale. Il est donc nécessaire de procéder à une imputation de son budget de 30 à 40%. Mais cela crée un sentiment terrible d'injustice chez les familles d'enfants autistes ainsi que chez les professionnels.

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10 février 2018

Le développement de la théorie de l'esprit chez l'enfant

Pour l'autisme on parle souvent d'absence de théorie de l'esprit ... (jjdupuis)

Le développement de la théorie de l'esprit chez l'enfant

Vous avez peut-être déjà entendu parler de la théorie de l'esprit, mais savez-vous vraiment de quoi il s'agit? Seriez-vous étonné d'apprendre que vous fonctionnez selon cette théorie et qu'elle est bien intégrée à votre pensée?

https://parlonsapprentissage.com

 

10 février 2018

Le témoignage de Maxime : « Ma fille est autiste »

Gabrielle, 16 ans, est autiste. Son papa nous raconte comment, lorsqu'elle était encore petite, les doutes sont venus… Puis le diagnostic d'autisme qui tombe. Et le combat quotidien de ses parents pour la scolariser dans de bonnes conditions et l'aider à grandir. 

Le témoignage de Maxime : « Ma fille est autiste » © Istock

Quand ma fille est née, j’étais le roi du monde. Ma femme et moi sommes enseignants et nous débutions dans la vie active. Nous étions jeunes, beaux, et enfin indépendants financièrement ! L’arrivée de notre fille Gabrielle était désirée, programmée. Gabrielle était un bébé très calme, qui a fait ses nuits rapidement. Elle pouvait rester des heures dans son cosy. Quand nous allions dîner chez nos amis, elle sous le bras, elle ne réclamait pas grand-chose. Comme en plus elle souriait beaucoup, on ne s’est jamais posé de questions. On la trouvait juste idéale. Rétrospectivement, on s’est dit qu’elle pleurait vraiment peu et qu’elle était très endurante à la douleur… Sa petite sœur est arrivée deux ans après et la seule chose qui nous a alertés, c’est un retard de langage chez Gabrielle. Gabrielle est rentrée à l’école maternelle. C’est notre voisin de l’époque qui travaillait dans le médico-social qui nous a gentiment recommandé un pédiatre. Notre médecin de famille, sérieux pourtant, avait marqué à chaque bilan, des six mois, des neuf mois “enfant parfaitement éveillée, évolution normale.”

Ce pédiatre nous a dirigés vers d’autres spécialistes : une psychomotricienne, une orthophoniste, une autre pédiatre… Et là, je dirais que les gens n’ont pas osé dire, ou qu’ils ont eu peur de se tromper. J’ai ce souvenir précis : j’accompagnais Gabrielle pour un énième test et je l’observais. Je regardais aussi la décoration du cabinet, quand soudain, j’ai vu une feuille expliquant ce qu’était l’autisme : et là j’ai compris. Le diagnostic a été long à poser.

Pour mon épouse comme pour moi, ce n’était pas vraiment une surprise. Est-ce que c’est un soulagement de savoir ? Je n’irai pas jusque-là. Ma connaissance de l’autisme s’arrêtant à “Rain Man”, notre premier réflexe a été de se demander ce qui allait se passer. Les interlocuteurs m’ont d’emblée fait comprendre que l’autisme n’est pas une maladie mais un handicap. C’est important de le dire parce que beaucoup de gens pensent qu’on peut guérir. Or non : on ne guérit pas de l’autisme. On apprend à vivre avec. On s’adapte. On adopte des stratégies.

« On ne guérit pas de l'autisme. On apprend à vivre avec. On s'adapte. On adopte des stratégies. »

Comme Gabrielle est une autiste éveillée, d’un bon petit niveau, les dysfonctionnements sont d’abord passés inaperçus : petite, elle était maladroite dans son rapport aux autres, mais ce n’était pas grave, ça lui donnait même encore plus de charme. Sauf qu’elle évoluait très lentement par rapport à son corps, à son âge. J’ai toujours une colère immense en moi : la première année d’école, on ne nous a jamais dit qu’elle pleurait. Quand on a appris deux ans plus tard que la gamine pleurait à chaque récré, toute seule dans son coin, vous imaginez mon sentiment : la directrice de l’école n’avait pas jugé bon de nous prévenir. J’étais abasourdi. On aurait pu agir… Le prof que je suis s’est senti trahi. Quand elle a eu 4 ans, la petite a eu une AVS (auxiliaire de vie scolaire), avant que le diagnostic soit posé.

Pour la primaire, Gabrielle a intégré une classe spéciale qui s’occupe des enfants atteints par un trouble du développement au sein d’une école “normale” : effectifs restreints, encadrement spécialisé. Et progressivement, l’idée a été de faire de l’inclusion, c’est-à-dire de permettre à Gabrielle d’intégrer un cursus normal. Donc Gabrielle a eu une institutrice spécialisée formidable et l’année du CP s’est très bien passée. Progressivement, les années suivantes, elle a fait quelques heures dans une classe normale, en maths, en français, et ça se passait pas mal. Elle est arrivée en CM2 en inclusion totale. Pas une minute dans la classe spécialisée ! Pour nous, c’était le triomphe. On y croyait à fond.

À cette époque, on a eu une double chance. Il existait l’équivalent de cette structure dans un collège de la région et la personne qui dirigeait ce collège, – coup de bol ! –, était celle de l’élémentaire qui venait d’être mutée. On a opté pour une 6e en inclusion. Le principal a mis en place les stratégies. Gabrielle aurait une AVS. C’était le plus gros collège de la région. Et puis il y a eu la prérentrée… Au bout de deux heures, la prof principale a dit aux parents de partir, alors ma femme et moi sommes allés la voir pour lui parler de l’autisme de Gabrielle. La prof n’était pas au courant. Aucun prof n’était au courant. On était atterrés. On s’est raccroché aux branches. La gamine était larguée ; les profs aussi. Une entrée en 6e, c’est déjà pas facile, alors là ! Gabrielle a paniqué, elle a eu un comportement inadapté, jusqu’au jour où lors d’une réunion parents-profs, j’ai appris que des parents d’une petite fille de la même classe que Gabrielle avaient posé une main courante contre elle. Gabrielle avait pris leur fille en affection et elle la serrait contre elle. L’autre en avait peur. Ils ont déposé une main courante contre une gamine de 12 ans !

“J’ai toujours une colère immense en moi : la première année d’école, on ne nous a jamais dit qu’elle pleurait. Tout seule dans son coin, à chaque récréation. ”

Gabrielle a aussitôt été rapatriée dans une classe spécialisée. Un conseiller d’éducation s’est mis en travers, virant Gabrielle au moindre problème. Il m’appelait, je devais venir la chercher. Il renvoyait une élève handicapée tous les jours ! Elle n’a plus fait d’inclusion, elle a été montrée du doigt. On a vu avec horreur se dessiner une orientation par défaut. On nous a alors recommandé un collège privé très ouvert à la différence, et on a fait le pari de sortir Gabrielle de sa classe spécialisée pour aller dans ce collège. Elle a accepté de changer, de quitter le cocon. Elle a été très bien accueillie. Elle va avoir 16 ans et elle a beaucoup de retard.

C’est une ado qui se pose plein de questions. Elle aimerait, comme les jeunes filles de son âge, en parler. Sauf qu’elle n’a pas d’amis. Elle veut un petit copain, elle est jalouse des filles de sa classe, alors elle s’exprime de façon vulgaire ou obscène. Elle est victime de certains qui la manipulent. Elle manque de recul et prend tout au premier degré. On a peur pour elle en ce moment. Peur qu’elle se remette les autres à dos, parce qu’on n’a plus de structure derrière pour nous aider. On ne la sent pas heureuse. Cette exaltation quand elle se gargarise de gros mots devant les autres est le témoignage d’un gros malaise. Son mal-être nous interpelle en tant que parents. On comprend aussi la position des élèves qui ne veulent pas d’une folle dans leur classe. On a surtout peur parce que c’est une proie. Alors je surveille les réseaux sociaux, on l’en prive parfois, mais ça nous fend le cœur de la priver de son seul moyen de communication. Actuellement, la question est : est-ce qu’on envisage un avenir pro en milieu protégé ou ordinaire ? Gabrielle est à la frontière entre “on peut y arriver” et “elle reste handicapée”. Pour la mettre dans un centre spécialisé, elle est trop normale. A contrario, elle ne l’est pas assez dans un cursus normal. Pour le moment, elle va rentrer en seconde encadrée, avec des aménagements.

Ce dont je rêve… C’est impossible à obtenir, mais si seulement ! Voilà : si ma fille était en fauteuil roulant, et écrasait sans le faire exprès votre pied en roulant dessus, que diriez-vous ? Vous vous excuseriez de vous être trouvé sur son passage… Je voudrais que les gens conçoivent ce qu’est un handicap invisible. 

livre témoignage sur enfant autiste © DR

Retrouvez dans ce livre le témoignage émouvant d'un père, Maxime Gillio, qui nous raconte son quotidien avec sa fille autiste. “Ma fille voulait metre son doigt dans le nez des autres”, éd. Pygmalion.

Jessica Bussaume Article mis à jour le 2 févr. 2018

10 février 2018

La séance de gymnastique adaptée du jour ... à Sucy-en-Brie

Pour la circonstance, Elise s'est trouvé un beau garçon en la personne de David déjà bien entrainé aux différents ateliers ... C'est lui qui allait la chercher quand elle s'égarait un peu.

Elle revenait avec lui sans souci ... c'était la 2ème fois pour Lisou & elle a progressé sur tous les points avec notamment la séance de trampoline qu'elle avait refusée la dernière fois. Merci à Catherine pour son accueil et la qualité de son accompagnement.

Elise & David Gymnastique adaptéeBravo Françoise pour ce magnifique reportage !

9 février 2018

Patrick Pelloux : autisme lié aux écrans, la "fake news" !

Résumé : La surexposition aux écrans déclencherait l'autisme. Thèse sans fondement scientifique déroulée en prime-time dans Envoyé Spécial. Certaines associations de personnes autistes ripostent et l'urgentiste Patrick Pelloux assène : "Soyons sérieux!".

Par , le 02-02-2018

Le fait, pour un enfant, d'être en excès face à un écran peut-il déclencher l'autisme ? Il y a déjà dix ans, cette thèse fut soutenue par Michael Waldman, économiste de la prestigieuse université américaine Cornell.

Une médecin de PMI

Elle a refait surface en France en mars 2017, dans la bouche du Docteur Anne-Lise Ducanda, médecin de PMI en Ile-de-France. Dans une vidéo (en lien ci-dessous) devenue virale, elle dit recevoir des enfants de 0 à 3 ans pour des consultations de routine et affirme constater des symptômes récurrents chez les moins de quatre ans surexposés aux tablettes et smartphones, en moyenne de 6 à 12 heures par jour : retards de développement intellectuel et moteur, troubles de l'attention, agitation, agressivité… Parlant « d'autisme virtuel », elle alerte sur cette « épidémie silencieuse ». Elle explique qu'il suffirait d'ailleurs d'arrêter les écrans pour guérir. « En 1975, curieusement après l'arrivée de la télévision, la courbe de l'autisme commence à augmenter », affirme-t-elle à la fin de sa vidéo. Selon elle, « c'est une urgence sanitaire dont les pouvoirs publics doivent se saisir au plus vite car l'avenir de milliers d'enfants est en jeu et le coût financier colossal. »

Thèse en prime-time

Dans le cadre de son collectif « Surexposition écrans », le Dr Ducanda a également été reçue à l'Elysée en novembre 2017 par Brigitte Macron. Largement relayée par les medias, cette théorie, jugée « subjective » et non fondée scientifiquement, est rapidement mise à mal par la communauté scientifique. Certains ripostent même en affirmant que les écrans peuvent aider les enfants autistes. Elle s'invite pourtant à nouveau le 18 janvier 2018 dans le reportage Accros aux écrans diffusé dans Envoyé Spécial (France 2). Le Docteur Ducanda est l'invitée de la journaliste Elise Lucet et déroule à nouveau son propos en prime-time, devant des millions de Français. Il n'en fallait pas davantage pour faire réagir des associations de personnes avec autisme, notamment SOS autisme. « Je ne veux pas être le gendarme de l'audiovisuel, explique Olivia Cattan, sa présidente, mais ce discours a des conséquences. Je ne doute pas que l'addiction aux écrans puisse provoquer l'isolement et des troubles du comportement mais ça ne s'appelle pas de l'autisme. L'autisme est un trouble neurologique. Est-ce qu'on parle, par exemple, de « troubles trisomiques » ? Soit on est autiste soit on ne l'est pas ! »

Le point de vue du Dr Pelloux

Olivia Cattan a sollicité le Dr Patrick Pelloux, avec lequel elle travaille sur différents sujets liés à la santé. En déplacement à New-York, il a tenu à réagir. Son point de vue est sans appel : jouer avec la santé peut avoir des conséquences. « Nous sommes face de plus en plus à la rumeur, la fake news, le charlatanisme qui est repris dans les médias, lui donnant une sorte de validation, explique l'urgentiste. On ne peut pas donner du crédit à une femme qui, dans son coin, élabore sa propre théorie. C'est grave, dangereux, surtout lorsque l'on parle d'un sujet comme l'autisme. Ce syndrome touche beaucoup de personnes et il ne faut dire tout et n'importe quoi. » Avec SOS autisme, il travaille actuellement sur un projet visant un meilleur accueil des enfants autistes au sein des urgences et fait le constat suivant : « L'autisme est mal pris en charge en France, des urgences jusqu'à l'hôpital. Je n'ai pas honte de le dire et je comprends les critiques des familles à cet égard. Je suis très sensible à l'autisme et conscient des progrès qu'il nous reste à faire en tant qu'urgentistes et en tant que médecins. Nous faisons ça très mal en France parce que nous ne savons pas les accueillir. Nos lieux sont stressants et nous n'avons pas les bons gestes et les bonnes réactions. Pourtant, leur spécificité l'exige ».

Des millions d'autistes ?

Revenant à la théorie des écrans, il poursuit : « Alors, lorsque dans les médias, ce genre de rumeur est propagée, c'est totalement contreproductif et cela ne fait guère avancer les choses. Aux États-Unis, les sujets ne font pas dix minutes, les journalistes vérifient leurs sources. Ici, ce n'est pas toujours le cas. Alors nous pouvons avoir des débats sur le lien entre les métaux lourds, les pesticides… et l'autisme mais pas sur ce sujet. Et puis, il faut le faire sérieusement. Si les écrans étaient à l'origine de l'autisme, nous serions des millions à être autistes. Soyons sérieux ! Il y a quelques années, la théorie du téléphone portable et de la tumeur cérébrale avait aussi défrayé la chronique, sans qu'aucune preuve n'ait été établie. Et nous assistons de plus en plus à ce genre d'information spectacle qui peut avoir de nombreuses conséquences sur la Santé publique et la vie des familles. »

Vus à la télé

Le chercheur en neurobiologie, spécialiste de l'autisme, membre du Comité scientifique de SOS autisme, Yehezkel Ben-Ari, a lui aussi réagi expliquant que cette attraction pour des idées fausses était le « mal du siècle ». « Il n'y a aucune donnée qui puisse attester le moindre lien, explique-t-il. Cela ne colle pas du tout avec la compréhension que nous avons du système nerveux. Les écrans peuvent nuire par leur contenu -cela aussi est débattu-, à la rigueur un excès de plusieurs heures par jour n'est pas recommandé car les enfants doivent communiquer avec leur environnement mais cela s'arrête là. Alors il serait temps de ne pas se fier à des soi-disant experts « vus à la télé » parce que nous finirons par créer une perte de confiance dans l'expertise scientifique. »

École en alerte ?

« Le souci, c'est que ce discours relayé sur une chaîne du service public commence à impacter la communauté pédagogique, conclut Olivia Cattan, maman de Ruben, 12 ans, autiste et scolarisé en 6e. Les professeurs sont persuadés d'être tombés sur une info capitale d'autant plus qu'Élise Lucet a présenté ce médecin de PMI comme une experte ». Et d'expliquer qu'une directrice de collège a demandé à l'Inspection académique de réviser la dérogation qui permet aux élèves autistes d'utiliser un ordinateur en classe pour la prise de note. Elle cite également le cas d'un enfant non verbal qui communique via des pictogrammes sur tablette et dont la maman a été interrogée sur ce sujet. « Cet amalgame remet en question ces outils numériques qui sont de véritables médiateurs de communication, des béquilles qui permettent aux personnes autistes de faciliter les apprentissages. Nous avons déjà des difficultés à l'imposer à certains professeurs alors je n'aimerais pas que cela soit aujourd'hui remis en cause », s'inquiète Olivia Cattan.

© Wikimedia Commons + soupstock/Fotolia

 


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9 février 2018

L'épilepsie, maladie stigmatisante et mal prise en charge

 

L'épilepsie, maladie stigmatisante et mal prise en charge

L'épilepsie, qui touche 640.000 à 810.000 personnes en France, est une maladie handicapante et mal connue, pour lesquelles les associations demanderont une meilleure prise en charge, à l'occasion d'un premier Sommet national samedi 10 février 2018 à Paris et intitulé " L'épilepsie, une priorité de santé publique".

https://www.sciencesetavenir.fr

 

9 février 2018

Le 4e plan autisme dévoilé à Bordeaux

article publié dans Sud Ouest

Publié le 09/02/2018 à 17h15 par Isabelle Castéra.

 Le 4e plan autisme dévoilé à Bordeaux La secrétaire d'Etat Sophie Cluzel Déplacement de Sophie CLUZEL, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées au centre Charles Perrens de Bordeaux / Photo Fabien Cottereau 20180209_f.cottereau_FCOT1568

Fabien Cottereau

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées est venue présenter le dispositif ce vendredi

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées est en visite ce vendredi à Bordeaux. Le matin, elle s’est rendue au Centre de ressources autisme pour rencontrer les équipes de soins, les équipes de formation et les parents qui participent à la formation "aide aux aidants familiaux" Un moment intense d’échanges, au cours duquel, elle a dévoilé les fondamentaux du 4e plan autisme, qui sera présenté officiellement au mois de mars prochain.

Améliorer le dépistage

Le plan entend répondre de très près, aux besoins actuels des personnes souffrant d’autisme, mais aussi de leur famille. Il est question d’améliorer le dépistage, le diagnostic, l’accompagnement tout au long de la vie des personnes autistes. Il s’agit de travailler sur la formation des soignants, mais aussi de façon transversale des enseignants, des professeurs de sport, des AVS. "Pour une école inclusive, une entreprise inclusive, une société inclusive. Que l’autisme devienne l’affaire de tous, martèle la secrétaire d’état, et c’est pour travailler dans ce sens que mon secrétariat d’état est pour la première fois rattaché au Premier ministre, ceci, afin d’irriguer toutes les politiques publiques."

Ce vendredi après-midi, Sophie Cluzel a rencontré la créatrice et dirigeante d’Handi’Home à Talence, et échangé avec des personnes en situation de handicap.

9 février 2018

Face aux « visions caricaturales de l’autisme », cinq clés de compréhension

1 L’autisme, un handicap

« On pense souvent que les autistes sont soit des génies soit des personnes dans leur bulle, on a une vision trop caricaturale véhiculée sur l’autisme. Entre ces deux extrêmes, se trouve la majorité des autistes. Il n’y a pas une, mais des formes d’autisme avec plusieurs degrés classifiés en sévère, moyen ou léger. C’est un handicap, pas une maladie. Ce n’est pas que nous ne voulons pas aller vers les autres, c’est que nous ne le pouvons pas. Nous percevons et nous pensons différemment.

Pour l’instant, la science ne sait pas expliquer d’où vient l’autisme. Cependant, dans certains cas, il peut être détecté dans les gênes. On ne peut donc pas diagnostiquer l’autisme seulement par une prise de sang, une IRM, ou un caryotype (photographie des chromosomes). »

2 Une hypo ou une hypersensibilité

« Nous percevons différemment les stimuli environnants. Par exemple, le moindre petit bruit peut très vite nous déconcentrer et même devenir intolérable. Nous traitons plus d’informations que les autres car nous devons gérer tout ce qui peut nous parasiter. Nous avons également un défaut de transmodalité, il nous est difficile de faire appel à plusieurs sens en même temps, car nous ne pouvons traiter qu’une information à la fois. Nous avons toujours besoin d’anticiper pour savoir quel sens mobiliser et quand le faire. »

3 Accepter l’autostimulation

« Elle peut être perçue comme des tics dérangeants pourtant elle est essentiel. Mais il ne faut pas qu’elle devienne invalidante. Elle peut nous permettre une stimulation sensorielle quand nous sommes hyposensibles. Nous aider aussi à nous canaliser, à nous concentrer, à une meilleure compréhension de l’environnement ou à exprimer quelque chose, comme tout à chacun finalement. Quand vous vous ennuyez et que vous jouez avec un stylo, par exemple, c’est ce que vous faites. »

4 La pensée en détail

« Elle fait partie de notre quotidien. Nous commençons d’abord par regarder les détails. Par exemple, un enfant autiste va détailler un ballon de foot avant de pouvoir jouer avec. »

5 Autonomie et qualité de vie

« Ce sont les deux mots-clefs à ne pas perdre de vue quand on s’occupe d’un enfant autiste. Avant de prendre une décision, il faut se demander si elle répond positivement à ces critères afin de guider correctement les plus jeunes. Il faut savoir que le moindre détail est un repère pour nous. Chaque détail a un sens et induit un événement. Si quelque chose change, c’est très déstabilisant. La difficulté est d’apprendre à anticiper les imprévus. »

9 février 2018

Christelle, présidente d'ASF 44 - Autisme Ouest 44 a besoin de votre soutien

Autistes Sans Frontières Officiel 7 février, 17:30 · Le beau projet que nous portons dans le cadre des Boucles du coeur nous permet de laisser la parole aux personnes a qui est destiné la formation. Christelle, présidente d'ASF 44 - Autisme Ouest 44 vous en parle ! Votez et partagez : http://www.carrefour.fr/engage…/boucles-du-coeur/inscription

9 février 2018

Traduction de l'article paru dans The Guardian le 8 février 2018 : Autisme : Le "scandale d'Etat"

"LA FRANCE A 50 ANS DE RETARD": LE « SCANDALE D’ETAT » DU TRAITEMENT FRANÇAIS DE L’AUTISME.


A cause de la psychanalyse, les enfants autistes ne sont pas diagnostiqués, ils sont placés dans des unités psychiatriques et même parfois séparés de leurs parents.

article guardian

Comme des milliers d'enfants français dont les parents pensent qu'ils sont autistes, le fils de Rachel, âgé de six ans, a été placé par l'Etat dans une unité de jour de l'hôpital psychiatrique. L'équipe hospitalière, de l'école de psychanalyse post-freudienne, n'a pas donné de diagnostic précis.


Rachel, qui vivait dans un petit village à l'extérieur de la ville alpine de Grenoble, a dit qu'elle irait ailleurs pour faire évaluer ses trois enfants. Mais l'hôpital a appelé les services sociaux, qui ont menacé de lui enlever les enfants. Un psychiatre consultant a dit que Rachel fabriquait les symptômes de ses enfants pour attirer l'attention, qu'ils n'étaient pas autistes, et qu'elle voulait qu'ils aient des troubles du spectre autistique afin de se rendre plus intéressante.


Les enfants de Rachel lui ont été enlevé et placés. Les enfants ont ensuite été diagnostiqués atteints d'autisme, et d'autres problèmes, donnant raison à Rachel. Cependant, malgré une bataille judiciaire très médiatisée au cours de laquelle des groupes de parents ont dénoncé la «vision préhistorique de l'autisme en France», Rachel, qui souffre elle-même du syndrome d'Asperger, n'a toujours pas récupéré ses enfants deux ans plus tard. Ils restent pris en charge avec des droits de visite limités. Les autorités locales insistent sur le fait que la décision était correcte.


«Je suis condamnée à ne rien pouvoir faire pour la perte de ma famille», écrivait-elle après leur dernière visite à Noël, craignant que ses enfants aient régressé. "Je suis détruite, mes enfants sont détruits."
L '"affaire Rachel", entrant dans une autre bataille en appel cet été, est devenue un symbole de ce que les groupes de parents appellent le "scandale d'Etat" du traitement des enfants autistes en France. La crise est si aiguë que le président centriste français, Emmanuel Macron, l'a considéré comme un «défi de civilisation» urgent, promettant un nouveau plan d'action sur l'autisme annoncé dans quelques semaines.


Les Nations Unies ont déclaré dans leur dernier rapport que les enfants autistes en France «continuent d'être victimes de violations généralisées de leurs droits». L'Etat français a été contraint de payer des centaines de milliers d'euros de dommages et intérêts aux familles pour les soins inadéquats prodigués aux enfants autistes ces dernières années.


Les Nations Unies ont constaté que la majorité des enfants autistes n'ont pas accès à l'éducation ordinaire et que beaucoup «se voient encore proposer des thérapies psychanalytiques inefficaces, une surmédication et un placement dans des hôpitaux et des institutions psychiatriques». Les parents qui s'opposent à l'institutionnalisation de leurs enfants "sont intimidés et menacés et, dans certains cas, perdent la garde de leurs enfants".


Les associations autistes en France se plaignent que les adultes autistes sont enfermés dans les hôpitaux, les enfants confrontés à un manque de diagnostic et que persiste une approche psychanalytique post-freudienne qui ne se concentre pas sur l'éducation mais sur les sentiments inconscients de l'enfant autiste envers la mère.


Une loi de 2005 garantit à chaque enfant le droit à l'éducation dans une école ordinaire, mais le Conseil de l'Europe a condamné la France pour ne pas l'avoir respectée. Les groupes de pression estiment que seulement 20% des enfants autistes sont scolarisés, contre 70% en Angleterre.


« La France a 50 ans de retard sur l'autisme », a déclaré Sophie Janois, l'avocate de Rachel. Son livre, The Autists 'Cause, publié ce mois-ci, vise à alerter sur les abus des droits légaux des personnes autistes. "On dit aux parents:" Oubliez votre enfant, pleurez pour votre enfant et acceptez le fait qu'ils seront placés dans une institution ".
"Sous-jacent à cela, il y a un problème culturel en France", dit Janois. "La France est le dernier bastion de la psychanalyse. Dans les pays voisins, les méthodes d'éducation et les thérapies comportementales sont la norme et la psychanalyse a été abandonnée depuis longtemps. En France, la psychanalyse continue d'être appliquée aux enfants autistes et enseignée dans les universités. "
Elle a dit que les parents étaient forcés de mener une bataille administrative constante pour les droits de leurs enfants. "Il y a des suicides de parents d'enfants.


La bataille sur la psychanalyse post-freudienne et l'autisme en France a été amère. Il y a dix-huit mois, un groupe de députés a tenté de faire interdire l'utilisation de la psychanalyse dans le traitement des enfants autistes, affirmant que la vision de l'autisme comme étant le rejet inconscient d'une mère « froide », prétendument «réfrigérateur» était dépassée, et que cela entrainait le refus d’un soutien éducatif approprié pour les enfants.
Les psychanalystes, qui jouent un rôle de premier plan dans les soins de santé mentale en France, ont critiqué la campagne comme étant «préjudiciable» et diffamatoire.


En 2012, l'autorité sanitaire française a déclaré que la psychanalyse n'était pas recommandée comme méthode de traitement exclusive pour les personnes autistes en raison d'un manque de consensus sur son efficacité. Mais la plupart des hôpitaux publics utilisent encore ces méthodes.
En outre, les Nations Unies ont averti en 2016 qu'une technique appelée «packing» - dans laquelle un enfant autiste est enveloppé dans des draps froids et humides - constituait un «mauvais traitement», mais n'avait pas été légalement interdite et serait «encore pratiquée» sur certains enfants atteints d'autisme. Le ministre de la santé de l'époque a publié un mémo informant que la pratique devrait cesser.

Les parents insistent sur le fait que d'excellents professionnels sont présents en France, mais ils sont peu nombreux et très demandés, avec des services inégaux et variables selon les régions.


"Les autorités locales m'ont dit:" Pourquoi insistez-vous sur l'école? Mettez-le dans une institution », a déclaré une mère près de Tours à propos de sont enfant de sept ans, quia un bon niveau et qui se débrouille bien sur le plan scolaire. "En France, il y a un autisme des pauvres, et l'autisme des riches. Si je n'avais pas d'argent et la capacité de me battre, mon fils aurait fini dans un hôpital psychiatrique. "


Le fils de Catherine Chavy, Adrien, a 20 ans. quand il était petit enfant, il a été traité à temps partiel dans un hôpital psychiatrique d'État qui a utilisé une approche psychanalytique. Son autisme n'a pas été diagnostiqué pendant des années. Chavy s'est battu pour un diagnostic et l'entrée à l'école primaire, trouvant plus tard un centre qui a utilisé des méthodes éducatives et comportementales, où Adrien a progressé. Quand il a atteint 15 ans, il n'y avait aucun dispositif. Elle a organisé en privé un soutien permanent pour lui à la maison. "Il cuisine, fait du sport, va chez sa grand-mère pour le déjeuner. Il a une belle vie, sort tous les jours. Si je n'avais pas fait cela tout seul, je pense qu'il serait dans un hôpital psychiatrique pour adultes, ligoté, avec des médicaments », a-t-elle dit. "La situation en France est un scandale de santé et d'éducation"


Pascale Millo a créé une association pour les parents d'enfants autistes en Corse. Elle a un fils de 14 ans, appelé Adrien, avec autisme de haut niveau et une dyspraxie. L'état l'a mis dans une unité de jour d'hôpital psychiatrique pendant des années, mais Millo n'a pas obtenu un diagnostic jusqu'à ce qu'il ait neuf ans. Adrien est académiquement fort mais elle a dû se battre pour son droit, en tant que dyspraxique, de faire tout le travail scolaire sur ordinateur, de suivre la formation et de subvenir à ses besoins, de ne jamais savoir si, d'un mois à l'autre, le système d'éducation signifiera que ses études sont coupées court. "En théorie, la France a tout: les finances de l'Etat et les lois pour nous protéger", a-t-elle déclaré. "Mais ces lois ne sont pas respectées."
Vincent Dennery, qui dirige un collectif d'associations pour l'autisme, a déclaré qu'il espérait des mesures concrètes et pratiques dans le plan d'action sur l'autisme de Macron, et un passage d'une approche médicalisée vers l'éducation. «Il y a encore des milliers d'enfants autistes dans les unités de jour de l'hôpital psychiatrique qui n'ont aucune raison d'être là, mais leurs parents ne peuvent trouver aucune autre solution», a-t-il dit.


Dennery a dit qu'il sentait que la société avait besoin de changer. "Culturellement, la société française a été un lieu d'exclusion. Un grand nombre de pays ont désinstitutionnalisé le handicap ou la différence et ont décidé d'inclure les personnes dans la vie ordinaire, mais pas la France. "

9 février 2018

Autisme : deux écoles pilotes en Limousin

 

Autisme : deux écoles pilotes en Limousin

ARAMIS, c'est le nom de ce dispositif d'accueil des enfants autistes en milieu scolaire. Testé depuis janvier 2016 à l'école de Saint-Germaine-les-Vergnes en Corrèze, il fait son entrée à l'école élémentaire de Boisseuil en Haute-Vienne pour l'année scolaire 2017-2018.

https://france3-regions.francetvinfo.fr

 

9 février 2018

L’hypersensibilité perceptive des autistes

article publié sur le blogue "Maman pour la vie"

7 février 2018

La majorité des gens croient que l’hypersensibilité des autistes est liée à un système d’intégration sensorielle défaillant et que ces derniers doivent être stimulés pour éveiller leurs sens.

Un autiste aborde son environnement de manière totalement différente d’un non-autiste. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), nous pouvons voir que le cerveau des autistes utilise davantage les aires sensorielles (perceptives) que celui des non-autistes(1). C’est ce que nous appelons une réorganisation des aires cérébrales. Cette réorganisation entraîne un fonctionnement perceptif différent chez les autistes.

Pour faire simple, nous pourrions dire que le cerveau d’un autiste favorise des intérêts sensoriels, concrets, précis et objectifs, alors que le cerveau d’un non-autiste favorise des intérêts généraux, subjectifs et abstraits dont la socialisation fait partie.

Les autistes sont des êtres sociaux comme tous les humains, mais leur cerveau ne priorise pas les informations sociales comme peut le faire celui des non-autistes. De plus, comme leur perception est plus élevée, les autistes voient et ressentent une multitude de détails. Le flux sensoriel devient alors très important pour eux, car c’est ce flux d’information qui peut créer l’hypersensibilité et les surcharges sensorielles des autistes. Il ne s’agit donc pas d’une mauvaise intégration sensorielle.

Comme les autistes perçoivent beaucoup plus de détails, ils n’ont aucunement besoin que l’on stimule et éveille leurs sens; ils sont bien suffisamment stimulés comme ça! En réalité, leurs expériences sensorielles sont bien plus grandes que les nôtres.

Un autiste qui est obnubilé par le tournoiement d’un ventilateur, par les roues de ses petites voitures, par les rayons lumineux ou qui passe constamment ses doigts devant ses yeux n’est pas en recherche sensorielle, du moins pas au sens où les non-autistes l’entendent. Cette « recherche » de stimulation sensorielle n’est pas la conséquence d’un système d’intégration sensorielle non fonctionnel. La personne autiste recherche simplement les attraits sensoriels par plaisir et intérêt, tout comme un non-autiste recherche le bavardage social. Il joue simplement d’une manière atypique.

Il en va de même lorsqu’un autiste fait des alignements, par exemple. Ce n’est pas une mauvaise intégration sensorielle qui l’empêche d’entrer en relation avec le monde « extérieur ». L’autiste est dans le même monde que les autres, mais sa manière d’entrer en contact avec ce monde est différente. Le cerveau perceptif entraîne une pensée en images, une pensée non linéaire. Par les alignements, l’autiste observe, apprend et entre en relation avec son environnement.

Quand un autiste se balance, saute, tourne en rond, fait des bruits de bouche ou est incapable de rester en place, ce n’est pas non plus un problème de proprioception lié à une mauvaise intégration sensorielle. Par conséquent, il n’a pas besoin de se faire balancer pour combler un manque sensoriel. Ces mouvements l’aident simplement à assimiler l’information entrante. Cette bougeotte est un mécanisme que son cerveau utilise pour l’aider à se réguler et à trouver son équilibre interne.

Dans la même optique, certains autistes peuvent sembler indifférents à la douleur ou à la température puisque ce sont là des sensations abstraites qui, de surcroît, sont riches en stimuli perceptifs. Il est parfois difficile pour un autiste d’associer une sensation, par exemple le froid, aux frissons et tremblements de son corps. Les sensations peuvent être très diffuses. Combinées aux autres stimuli ambiants de l’environnement, les sensations deviennent alors à peine perceptibles. De plus, même si l’autiste parvient à faire le lien entre les frissons, les tremblements et le froid, cela ne veut pas dire qu’il saura comment se réchauffer. Il devra aussi apprendre à associer le tout avec les vêtements qui le tiendront au chaud. Il ne s’agit pas de faire apprendre une séquence par cœur à l’enfant autiste, mais bien de lui montrer à reconnaître ces sensations par lui-même et à créer des liens. Il pourra ensuite mieux généraliser ce qu’il ressentira.

Les intérêts et les jeux des autistes ne sont donc pas aussi limitatifs et stéréotypés qu’ils ne le paraissent, pas plus que les comportements « bizarres » et inhabituels que l’on peut observer chez eux en lien avec leurs sens.

Quand un autiste semble avoir un besoin insatiable de stimulation sensorielle, ce n’est pas parce que son système nerveux a besoin de plus de stimuli, mais bien parce que son cerveau perceptif favorise les intérêts liés aux sens.

9 février 2018

L'association lyonnaise TFA, à l'honneur de "Glisse en cœur" 2018

Par Razik Brikh
Publié le 08/02/2018  à 16:56

 

L'association lyonnaise TFA a été choisie par "Glisse en cœur" à l'occasion de sa 11e édition qui se déroulera au Grand-Bornand, les 23, 24 et 25 mars prochain. Explications avec la présidente de TFA, Marie Lextrait.

Marie Lextrait, présidente de l'association TFA ()
Marie Lextrait, présidente de l'association TFA

Lyon Capitale : Pouvez-vous nous présenter l'association TFA ?

Marie Lextrait :TFA est l’acronyme de "Thelma For Anna". Cette association est née suite au décès de Thelma qui a été emportée par une avalanche alors qu’elle participait à une sortie scolaire (en janvier 2016, deux élèves du lycée Saint-Exupéry ont perdu la vie aux 2 Alpes). Elle avait une petite sœur qui s’appelle Anna et qui souffre du trouble du spectre de l'autisme (TSA). On a décidé de créer quelque chose en mémoire de Thelma.

En janvier 2016, ce drame a marqué de nombreux Lyonnais…

Effectivement, beaucoup de journalistes ont couvert ce drame  parce que c’était le contexte d'une sortie scolaire d'un lycée de la ville. A ce moment-là, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Il fallait que Thelma continue d'être présente, d'une autre manière, auprès de sa sœur. Petit à petit, ça nous a semblé être une évidence de travailler autour du répit, puisque Thelma par sa présence apportait du répit à sa famille. Quand elle était là, elle jouait avec Anna, elle s’occupait d’elle, et cela permettait à leur maman d’avoir du temps pour faire à manger ou toute autre tâche du quotidien.

Votre association souhaite vraiment apporter du répit aux parents...

Les familles confrontées au handicap n’ont aucun moment de répit, les enfants ne tiennent pas en place, il faut tout le temps les surveiller. Cela peut paraître tout bête mais ces familles ont besoin de pouvoir aller prendre un café avec des amis, prendre du temps pour faire autre chose… On a donc mis en place un service d’aide à domicile. Des « super-nounous » formées autour du spectre de l'autisme interviennent entre 3 et 6 heures par semaine. Avec l'argent récolté lors de "Glisse en cœur", on espère aider encore plus de familles.

"Lyon se mobilise"

L'événement caritatif "Glisse en cœur" qui aura lieu le 23,24 et 25 mars au Grand-Bornand a décidé de vous soutenir cette année…

Oui et nous en sommes très ravis. On espère récolter 350.000 euros, c'est un objectif réalisable puisque l'année dernière, ELA avait récolté 312.000 euros de dons et chaque année, le compteur augmente. Une heure de répit correspond à 35 euros donc cela peut nous permettre d'aider les familles sur 10.000 heures. Ça serait vraiment une belle opération.

Vous pouvez compter sur l'aide de plusieurs personnalités dont l'entraîneur de l'OL, Bruno Genesio...

Même si notre parrain est Stéphane Thébaut (animateur de l'émission "La Maison" sur France 5), Bruno Genesio est effectivement l’un de nos ambassadeurs. Depuis le début, il est avec nous.  Il a été touché parce qu’il connaissait la famille depuis toujours. Il n’a pas hésité une seconde à nous aider. À Lyon, il y a un autre nom que je peux maintenant citer puisqu’ils ont décidé de s’engager à nos côtés, c’est le Lyon ASVEL Féminin. J’ai rencontré Marie-Sophie Obama (la présidente déléguée du club de basket) la semaine dernière. De nombreuses femmes chefs d’entreprises du Rhône et l'IDRAC ont décidé de s'engager. Cela montre que Lyon se mobilise.

Un dernier mot au sujet de l'événement du 23, 24 et 25 mars au Grand-Bornand ?

Il faut se mobiliser pour nous soutenir et venir skier ou participer à la course aux dons sur le site Internet. Notre objectif par rapport à "Glisse en cœur" est de se faire connaître pour que les gens sachent que l’on peut les aider et leur apporter des heures de répit.

Plus d'infos : www.tfa-repit.org  / www.2018.glisseencoeur.com

8 février 2018

Plus de 20 000 documents de Sigmund Freud et sur la psychanalyse numérisés

 

Plus de 20 000 documents de Sigmund Freud et sur la psychanalyse numérisés

Belle date que ce 1er février : la très prestigieuse Bibliothèque du Congrès aux...

https://www.actualitte.com

 

8 février 2018

Bordeaux: Assistantes auprès d'élèves handicapés, elles demandent un vrai statut

article publié dans 20 Minutes

SOCIAL Des auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent les élèves handicapés au quotidien dans leur scolarité, se sont rassemblées ce mercredi devant le rectorat pour demander une amélioration de leur statut…

Elsa Provenzano

Publié le 07/02/18 à 17h05 — Mis à jour le 07/02/18 à 17h57

Des assistantes de vie scolaire qui aident les élèves en situation de handicap veulent que l'on reconnaisse leur métier.

Des assistantes de vie scolaire qui aident les élèves en situation de handicap veulent que l'on reconnaisse leur métier. — E.Provenzano / 20 Minutes

  • Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) de l’académie de Bordeaux ont manifesté ce mercredi devant le Rectorat pour demander la fin de leur statut précaire.
  • La plupart des AVS sont des femmes avec de petits contrats de 20 heures qui leur assurent en moyenne 600 euros par mois. Elles demandent des emplois pérennes avec davantage de volumes horaires.

« AVS en colère, on en a marre de la galère ! » scandent les manifestants venus accompagner la délégation du collectif CGT Educ'Action AESH-AVS-EVS, reçue ce mercredi au rectorat de Bordeaux.

>> A lire aussi : Des milliers d’enfants handicapés toujours en attente de scolarisation

Ces AVS, pour auxiliaires de vie scolaire, accompagnent les élèves handicapés dans leur scolarité alors que la loi de 2005 stipule l’inclusion scolaire de tous les élèves en situation de handicap. La délégation a demandé une amélioration du statut très précaire de ces AVS.

Des contrats de 20 heures à 600 euros

Ces auxiliaires, très majoritairement des femmes, ont des contrats avec de faibles quotas horaires, 20 heures pour la plupart, et une rémunération très basse, de l’ordre de 600 euros par mois. Elles peuvent prétendre à un passage en CDI au bout de six ans de travail en continu. « Je travaille comme AVS à Libourne depuis huit ans et je suis passée en CDI il y a un an, raconte Lydie, 46 ans. Il me manquait 15 jours sur les six années en continu exigées et il a fallu une bataille administrative de deux ans pour que je sois titularisée. Sans le comité, cela aurait été très compliqué ». Si elle fait partie de celles qui ont la chance d’être en CDI, avec un volume horaire d’environ 20 heures, elle a fait une demande pour travailler dix heures de plus, pour gagner un peu mieux sa vie.

>> A lire aussi : Mère d'une fille atteinte de trisomie, militante... Qui est Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées?

Depuis huit ans, Lydie s’occupe d'« un enfant autiste très particulier qui a besoin d’un accompagnement total » et dont elle suit les progrès. « Ses parents m’ont soutenu pour que j’obtienne mon CDI », sourit-elle, glissant qu’elle est vraiment « passionnée par ce qu’elle fait ». Dina, 43 ans, qui exerce depuis huit ans, s’occupe, elle aussi, d’un enfant autiste, scolarisé à Ambarès en classe de maternelle : « je lui propose des supports pédagogiques adaptés, je l’accompagne pendant les repas et je l’aide à devenir plus autonome, notamment pour sociabiliser. » Cette mère qui élève seule son enfant attend une réponse à sa demande de titularisation. « Je croise les doigts », livre-t-elle. Elle aussi souhaite augmenter son volume horaire de travail pour avoir un peu plus de stabilité.

>> A lire aussi : Scolarisation des élèves handicapés: Quel est le bilan du quinquennat Hollande?

Le collectif a attiré l’attention du rectorat sur des cas emblématiques d’AVS présentant 9 à 14 ans d’ancienneté, sans être titularisées, tout en défendant une amélioration du statut pour les 4.000 AVS de l’académie. « Il y a une gestion qui se fait au coup par coup et qui aboutit au maintien d’un pool de précarité, lance Franck Dole, secrétaire CGT éducation. Et aussi beaucoup de mépris vis-à-vis de ces personnels ».

8 février 2018

Musée du Louvre : une semaine dédiée au handicap

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Du 7 au 14 février 2018, se tient pour la troisième fois la Semaine de l'accessibilité au Louvre. L'occasion d'informer le public sur les services mis en place par le musée pour rendre l'établissement et ses évènements plus accessibles.

Par , le 05-02-2018

Malgré un bâtiment séculaire et peu adapté aux personnes handicapées au premier abord, le Louvre souhaite rendre la culture accessible à ce public, que leur handicap soit physique, sensoriel ou mental. Du 7 au 14 février 2018, les professionnels de la culture, les personnes handicapées et les relais du handicap sont conviés à une semaine rythmée par des ateliers, des conférences, des expositions et des formations, au sein du Louvre mais également au musée Eugène Delacroix à Paris 1er (programme détaillé en lien ci-dessous).

Un réseau dédié

Le musée du Louvre fait partie du « Réseau des établissements culturels pour l'accessibilité ». Cette mission, portée par le ministère de la Culture, vise à promouvoir des initiatives permettant à tous les Français, sans exception, d'avoir accès aux différents établissements culturels. C'est dans ce cadre que le Louvre met en place sa Semaine de l'accessibilité. Le but est de répondre aux attentes et aux besoins de chaque visiteur, en termes de confort, d'accueil et de services. Les activités proposées tout le long de cette semaine sont gratuites et accessibles sur inscription (adresse mail ci-dessous).

Quel programme ?

Côté programme, certaines activités sont dédiées spécifiquement aux personnes en situation de handicap, comme celle du musée sous-titré le 7 février 2018. Cette animation propose une découverte du lieu aux personnes sourdes ou malentendantes. Le personnel du musée est également convié à participer. En tant qu'acteur de premier plan dans le fonctionnement de l'établissement, des ateliers lui sont réservés, notamment un quiz handicap (le 8 février). Enfin, le grand public est également convié à cette manifestation, par exemple à l'occasion d'une visite en langue des signes théâtralisée.

Nouveautés 2018

Quelques nouveautés sont prévues pour cette édition… Tout d'abord la visite de la Petite galerie qui propose aux personnes malvoyantes de profiter de l'exposition « Théâtre du pouvoir » en compagnie d'étudiants en arts ou de professionnels de la culture chargés de leur souffler les détails qui leur sont invisibles. Pour la première fois, une journée (le 12 février) est également consacrée à la maladie d'Alzheimer ; professionnels de la culture et de la santé sont conviés à réfléchir à l'accompagnement des personnes atteintes de cette maladie mais également de leurs aidants. Elle est en lien avec le projet « Le Louvre en tête », créé en 2016, qui vise à associer la maladie d'Alzheimer à la culture. D'autres rendez-vous comme l'expérimentation de nouvelles technologies autour de l'audition, la présentation de mini-chevaux guides d'aveugles, un atelier de croquis en famille pour les jeunes autistes, un bar du silence. Une vingtaine d'initiatives inédites ! De son côté, le musée Delacroix propose une visite en compagnie de sa directrice. Pour rendre l'expérience encore plus immersive, tous les sens sont sollicités. Des effets sonores plongent ainsi le public dans le Paris du 19e siècle, sans oublier l'odeur de marmelade à l'orange, pêché mignon du peintre français. La visite de la Petite galerie connaît elle aussi un petit changement pour cette année. Afin de permettre aux personnes malvoyantes de profiter de l'exposition « Théâtre du pouvoir », des étudiants en arts ou des professionnels de la culture sont chargés de leur souffler les détails qui leur sont invisibles. Pour la première fois, une journée professionnelle est consacrée à la maladie d'Alzheimer. Les professionnels de la culture et de la santé sont conviés journée afin de réfléchir à l'accompagnement des personnes atteintes de cette maladie, mais également leurs aidants. Cette journée sera mise en lien avec le projet « Le Louvre en tête », créé en 2016 et visant à associer facilement la maladie d'Alzheimer à la culture.

L'accessibilité du musée

Depuis plusieurs années, le Louvre travaille à une meilleure accessibilité de son établissement. Plusieurs initiatives allant dans ce sens ont été mises en place, à l'image de la Petite galerie. Créée en 1995, cet espace dédié à l'éducation culturelle et artistique permet au public, enfants, adultes ou personnes handicapées, d'apprivoiser l'art par des outils de médiation accessibles, dans un environnement adapté. Ensuite, le Pavillon de l'horloge, véritable colonne vertébrale du musée, retrace l'histoire de l'établissement, d'abord palais des rois puis haut lieu de culture. Pour que tous puissent apprécier ce voyage, il est jalonné de tablettes tactiles qui rendent l'exposition accessible à un public aveugle ou malvoyant grâce à des volumes en 3D ou du texte en braille.
En 2017, 7 125 personnes en situation de handicap ont pu bénéficier d'un accompagnement personnalisé. Près de 140 visites et ateliers pour les publics handicapés ont été organisés par vingt conférenciers spécialisés : lecture labiale, langue des signes française (LSF), tactile…

Inscription obligatoire :  semaineaccessibilite@louvre.fr

©  2012 musée du Louvre / Olivier Ouadah et 2012 musée du Louvre / Florence Brochoire

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur le web

8 février 2018

2018 : l'année de la médiation animale ?

 

2018 : l'année de la médiation animale ? - Fondation Adrienne et Pierre Sommer

De plus en plus nombreux, des philosophes, des journalistes, des juristes se penchent sur le rôle de l'animal dans notre société. Grâce à cet éclairage nouveau, le statut de la médiation animale passe de pratique méconnue à discipline reconnue. Incontestablement, l'intérêt porté aux effets bénéfiques de la relation humain - animal connaît un développement spectaculaire.

https://www.fondation-apsommer.org

 

8 février 2018

L’association RIAU organise la 3ème édition du Salon International de l’Autisme, les 6 et 7 avril 2018, à Disneyland Paris.

Logo-CRAIF

L’association RIAU organise la 3ème édition du Salon International de l’Autisme, les 6 et 7 avril 2018, à Disneyland Paris.
 
Ce salon est une occasion unique de rencontrer dans un même lieu, sur un même temps donné, les acteurs de l’autisme en France et à l'international.
 
L’objectif est d’offrir une plateforme de rencontres à tous les acteurs de l’autisme pour favoriser les échanges et les projets. Ainsi, des conférences et des ateliers se tiennent sur 2 jours avec différentes thématiques et la présence de plusieurs stands pour mieux s’informer et mieux connaitre les activités de chacun.
 
Voici une vidéo de la dernière édition : https://www.youtube.com/watch?v=xBUH5cmi3wc

  • Pour tenir un stand : vous devez compléter le document en pièce jointe et l'adresser à l'association RIAU (pour toute information, vous pouvez écrire à riau.paris@outlook.fr).

En comptant sur votre présence,
 
Cordialement,
 
Centre de Ressources Autisme Ile-de-France
6 Cour Saint-Eloi - 75012 Paris
Tél. 01.49.28.54.20            Fax. 01.49.28.54.21
contact@craif.org            www.craif.org
 
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :
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8 février 2018

'France is 50 years behind': the 'state scandal' of French autism treatment

 

'France is 50 years behind': the 'state scandal' of French autism treatment

A reliance on psychoanalysis sees autistic children going undiagnosed, being placed in psychiatric units and even being removed from their parents ike thousands of French children whose parents believe they have autism, Rachel's six-year-old son had been placed by the state in a psychiatric hospital day unit.

https://www.theguardian.com

 

8 février 2018

Pourquoi les mouvements stéréotypés et répétitifs des autistes sont de petits gestes qu'il faut respecter

article publié dans le Huffingtopost

Mélanie Ouimet Autiste assumée et humaniste dans l'âme
LES BLOGS

Laissez aux autistes leurs petits gestes et rituels, même si vous ne trouvez pas ces comportements assez gracieux et convenables.

30/01/2017 07:00 CET | Actualisé 30/01/2017 07:00 CET

Les petits gestes particuliers (maniérisme moteur, gestes stéréotypés et répétitifs sont les termes néfastes couramment utilisés) comme battre des mains, agitation, se balancer, se taper la tête, faire des mouvements complexes avec son corps, tournoyer sur soi-même, ramasser des objets ronds, etc. sont des comportements retrouvés chez plusieurs personnes autistes.

Dans les postulats éducatifs des thérapies comportementales intensives (ICI), ces comportements sont jugés problématiques et les professionnels jugent essentiel de les supprimer. Ces gestes sont souvent très mal vus par la société et spontanément, nous avons la fâcheuse tendance à demander aux personnes autistes de réprimer leurs comportements jugés inacceptables socialement. Mais, peu importe quel comportement inoffensif une personne autiste a, chercher à le limiter, à le refouler ou à l'ignorer est rarement une bonne solution et même à l'inverse, ces interventions peuvent s'avérer néfastes. Récompenser un enfant parce qu'il n'a pas fait son geste particulier est généralement tout aussi dommageable pour lui que le fait de le réprimer.

Ces gestes ont une raison d'être et ils font partie du fonctionnement neurologique de la personne autiste. Il s'agit généralement de leur manière d'exprimer leurs émotions et leurs ressentis. Que ce soit la nervosité, la colère, la frustration, la joie, le bonheur, la tristesse, la honte, l'amour, la gêne, etc. Ces comportements, lorsqu'ils sont sans danger pour la personne autiste ou pour autrui, doivent pouvoir s'extérioriser librement et sans jugement. Toutes tentatives de contrôle est une contrainte à l'expression saine de leurs émotions. Ce qui est refoulé n'est pas seulement le geste, mais également l'émotion présente. Tôt ou tard, il y aura de lourdes conséquences chez la personne autiste.

Nous détruisons la personne autiste à l'intérieur qui en vient à croire qu'elle est monstrueuse, ce qui nuit considérablement à son développement.

Nous essayons d'empêcher ces comportements parce qu'ils sont soi-disant disgracieux, bizarres et marginaux. Nous voulons que la personne autiste soit acceptée dans la société et qu'elle soit à l'abri des regards désapprobateurs et des moqueries. Cependant, nous oublions ici l'essentiel. Le bien-être de la personne autiste et son intégrité. Nous en ferons une personne «visuellement» acceptable de la société, mais sans estime de soi, sans confiance en soi et sans âme. Peu à peu, nous détruisons la personne autiste à l'intérieur qui en vient à croire qu'elle est monstrueuse, ce qui nuit considérablement à son développement.

Plutôt que de limiter et d'empêcher les gestes particuliers d'une personne autiste, nous devrions tenter de les normaliser afin qu'ils soient acceptés par la société. La tolérance s'apprend. Il est possible d'éduquer une société afin que ces gestes ne soient plus mal perçus.

Par ailleurs, comme ces gestes et rituels sont tous porteurs d'un message, plutôt que de les ignorer, il serait judicieux de leur porter attention afin de décoder ce que la personne autiste essaie de nous exprimer. N'hésitons pas à montrer notre enthousiasme face aux joies que nous confient les autistes et à nous montrer empathique aux peines et colères.

Laissez aux autistes leurs petits gestes et rituels, même si vous ne trouvez pas ces comportements assez gracieux et convenables. L'expression d'une émotion n'a pas de forme, ni de convenance, et surtout, lorsque l'émotion a comme racine la joie. C'est dans la spontanéité qu'émerge l'authenticité.

Mélanie Ouimet est la fondatrice du mouvement de La Neurodiversité - L'autisme et les autres formes d'intelligence autistes qui milite en faveur de la reconnaissance positive de l'autisme.

Ce billet est également publié sur la version québécoise du Huffington Post.

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