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"Au bonheur d'Elise"
28 mars 2018

Pontoise : Autisme ensemble 95 prend la main des tout-petits

article publié dans Le Parisien

Marie Persidat
27 mars 2018, 16h24
L’association Autisme Espérer 95 accueille désormais les petits dès deux ans, et propose une prise en charge globale comme elle le fait déjà pour les enfants en âge d’être à l’école primaire.
L’association lance une prise en charge des enfants souffrant de troubles autistiques dès deux ans. Un âge où tout est encore possible…

« Tu veux le tracteur Louis ? » Dans un grand sourire, Laurine prend le doigt du petit garçon pour le tendre vers un puzzle en bois représentant le fameux tracteur. Louis a une petite bouille d’ange et de grands yeux charmeurs. Mais à plus de deux ans, il est incapable de montrer le jouet qui lui fait envie ou d’établir la moindre communication. Ce geste du doigt accompagné du mot correspondant, Laurine Le Couviour, psychomotricienne, va le répéter des dizaines et des dizaines de fois, patiemment, en une demi-journée de séance. Comme un cadeau à la fin de la matinée, Louis va finir par prononcer le mot « train » lorsqu’il va vouloir jouer avec un circuit de petits wagons en bois.

L’association Autisme ensemble 95 a lancé, début février, une prise en charge des tout-petits à partir de 2 ans. Et déjà, cette méthode donne des résultats spectaculaires. Comme pour son « atelier des grands », mis en place depuis quelque temps pour dix jeunes en âge d’être en primaire, la structure propose une approche globale de l’autisme et des troubles autistiques.

Un coût important

Il ne s’agit pas seulement, de suivre l’enfant lors de séances particulières dans les locaux de l’association, rue Claude-Debussy à Pontoise. « Nous nous rendons aussi au domicile et nous montrons aux parents comment développer certains objectifs fixés, indique Laurine. Nous allons aussi à l’école. Nous faisons tout pour faciliter leur intégration dans la société. » Car l’objectif d’Autisme ensemble 95 est clair. « L’inclusion », martèle la présidente Isabelle Rolland. Et plus la prise en charge est précoce, plus l’enfant semble avoir de chance de trouver sa place dans cette société étrangère pour lui.

-/LP/Marie Persidat

« Les progrès se font beaucoup plus vite que chez un adulte », constate Vanessa Riesgo, psychologue. « Ces petits n’ont pas vraiment la possibilité d’apprendre par l’imitation. Via la répétition notamment, nous les amenons à retrouver la trajectoire d’un enfant classique. » Cette prise en charge globale a bien sûr un coût important. Autisme ensemble 95 a cependant réussi à la financer à 35 % grâce à des partenaires privés. Restent environ 1 100 € à charge des familles, qui peuvent être quasiment couverts, dans bien des cas, par les allocations de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).


La maman de Gaëtan : « aujourd’hui mon fils est heureux »

« Il y a un an et demi, je ne communiquais pas du tout avec mon fils. Maintenant, quand je lui demande ce qu’il veut au petit-déjeuner il me répond ! » Marie-Delphine a les larmes aux yeux. Comme dans la plupart des cas en France, le diagnostic concernant son fils Gaëtan - 4 ans maintenant - a été compliqué et long à obtenir. Lorsqu’elle a su qu’il s’agissait de troubles autistiques, cette maman a pu être accompagnée par Autisme ensemble 95. « Une prise en charge globale, cela change la vie. » Marie-Delphine a appris par exemple à ne jamais dire « ne pas » lorsqu’elle parle à son fils, une notion qu’il comprend à l’envers. « On découvre plein de choses sur l’autisme, une fois qu’on les sait cela change tout. Aujourd’hui mon fils est heureux. Il comprend ce qu’il fait. »

Si Autisme espérer 95 a voulu étendre son accueil aux plus jeunes, ce n’est pas qu’une question d’efficacité, c’est aussi pour répondre à la détresse des familles. A ses débuts, l’association organisait uniquement des ateliers de parents. « Et puis nous nous sommes rendu compte que la meilleure façon d’aider les parents c’était quand même de leur proposer une bonne prise en charge pour leurs enfants », raconte Isabelle Rolland la présidente.

L’association a été créée en 2012, par des parents d’enfants souffrant de troubles autistiques qui racontent tous leur calvaire avant l’obtention d’un diagnostic et leurs difficultés à trouver une prise en charge. « Nous nous sommes dit qu’il fallait mettre en place pour les tout-petits ce qu’on aurait aimé avoir nous », complète la présidente.

Ma.P.

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