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"Au bonheur d'Elise"
4 mars 2019

Troubles de l’attention : moins de jeux vidéos, plus de sport pour éviter le Ritalin

Dans une deuxième lettre ouverte, soixante médecins et pédiatres québécois alertent une nouvelle fois sur la surconsommation de Ritalin pour traiter les troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité. Les professionnels de la santé font aussi le lien entre les troubles de l’attention et la surconsommation d’écrans.

Cette fois-ci, ce sont soixante nouveaux médecins et pédiatres qui ont publiés une lettre ouverte pour alerter sur les dangers de la trop grande prescription de Ritalin pour traiter les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Dans ce nouveau document, ces professionnels de la santé qui officient au Québec dressent une liste de six remèdes qui peuvent amener à diminuer les TDAH constatés chez les jeunes.

Opposition franche envers les écrans et les jeux vidéo

Parmi les propositions, les médecins expliquent que la pratique d’une activité sportive amène à « diminuer les symptômes d’inattention et d’hyperactivité chez les enfants. » Les médecins ont commandé plusieurs études afin d’apprécier les conséquences bénéfiques de 30 à 45 minutes d’activité physique quotidienne.

A l’inverse, les signataires de la lettre ouverte sont unanimes pour affirmer qu’il est urgent de « diminuer l’utilisation des jeux-vidéos » qui favoriseraient l’apparition des symptômes liés au TDAH ou d’en « aggraver la portée ».

Nous demandons qu’une campagne de sensibilisation soit faite auprès de la population pour les inciter à limiter l’utilisation des jeux vidéos et le temps d’écran en général. On pourrait aussi envisager, comme certaines écoles l’ont fait, d’interdire l’utilisation des téléphones cellulaires, et tablettes en milieu scolaire, hormis à des fins éducatives (surtout dans des écoles secondaires).

Signataire de la lettre ouverte

Seulement, les médecins risquent de voir une franche opposition s’élever. Une mère de famille dont ses deux enfants de 11 et 13 ans souffrent de TDAH, estime que les jeux vidéo aident, au contraire, à leur permettre de se défouler.

Elle concède néanmoins qu’ils sont de gros joueurs, consacrant plusieurs heures en rentrant de l’école. Néanmoins, cette mère de famille explique aussi être fatiguée des crises à répétition. Elle tente aussi de les amener à « faire des activités extérieures. »

En juin 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaissait la surconsommation de jeux vidéo comme étant une addiction avec des « similitudes dans la consommation de substances psychoactives. »

En 2013, l’enquête (PELLEAS) pour Programme d’étude sur les liens et l’impact des écrans sur l’adolescent scolarisé, estimait qu’un élève parisien sur huit avait un usage problématique des jeux vidéo. 

Malgré ces publications, il n’existe pas pour le moment un consensus total des professionnels de santé qui affirmerait avec certitude qu’une pratique intensive des jeux vidéo relève de l’addiction. Certains spécialistes estiment à peine que l’activité aurait tendance à augmenter les troubles déjà présents.

Plus d’accompagnement

Parallèlement, les spécialistes québécois de la question s’accordent à dire qu’il est important de prendre en charge les troubles de l’attention sans hyperactivité et de ne plus systématiquement les assimiler aux troubles de l’attention avec hyperactivité, conduisant à une surprescription de psychostimulants comme le Ritalin.

Les signataires de la tribune demandent aussi à ce que l’accès aux services psychosociaux soient améliorés. Si la demande n’a de valeur qu’au Nord des Etats-Unis, elle trouve aussi son écho en France.

Les médecins espèrent aussi que de nouveaux questionnaires d’évaluations soient approuvés et utilisés. Enfin, un comité d’études devrait aussi voir le jour afin d’appréhender la façon dont la consommation de psychostimulants a évolué. Elle serait en constante hausse depuis 1999. 

En 2014, 48.895 personnes étaient traitées par méthylphénidate en France. Mais d’après l’Agence nationale de sécurité du médicament, entre 190 000 et 480 000 enfants souffriraient de TDAH en 2017. Plusieurs centaines de milliers n’auraient donc pas accès au médicament.

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