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"Au bonheur d'Elise"
7 octobre 2019

Un cabinet très spécial dédié aux soins dentaires des personnes porteuses de handicap, à Orléans

article publié sur La République du Centre

Un cabinet très spécial dédié aux soins dentaires des personnes porteuses de handicap, à Orléans
Le docteur Charlotte Gallizzini a voulu un cabinet coloré et agréable. Ici, un mobile suspendu au plafond. Photo Pascal Proust © Pascal PROUST
C'est le seul fauteuil du département qui prend en charge les enfants et adultes vivant avec un handicap : il est situé sur le site du CHR d'Orléans-La Source. Visite de ce cabinet pas comme les autres où la bienveillance et l'écoute sont les maîtres-mots.

Ouvrir la bouche, être patient, subir les bruits et la douleur. Aller chez le dentiste relève parfois de l'épreuve. Encore plus pour les personnes porteuses d'un handicap (autisme, épilepsie, trisomie 21...).

Au CHR d'Orléans, l'unité de soins dentaires de La Source dispose d'un fauteuil qui leur est dédié. C'est unique dans le Loiret.

La Rep' a pu assister à deux consultations, empreintes de beaucoup d'empathie. Voilà ce qui change par rapport à un cabinet dentaire classique.

La méthode Tous ceux qui ont peur du dentiste rêveraient de venir se faire soigner ici, où tout est fait pour rassurer le patient. Le personnel n'est pas en blouse blanche mais en pyjama bleu. La dentiste, Le Dr Charlotte Gallazzini, et ses assistantes sont hyper à l'écoute et empathiques. 

Ici, patients et soignants se tutoient et s'appellent par leur prénom. C'est plus convivial, mais toujours respectueux. 

La dentiste explique toujours ce qu'elle s'apprête à faire. Elle prévient si ça va faire du bruit, fait tester le jet d'air ou la roulette sur le dos de la main. Elle n'emploie aucun terme médical.

Le personnel est aux petits soins : pédagogie, vocabulaire adapté, encouragements... Photo Pascal Proust

Tout au long du soin, la dentiste et son équipe encouragent et félicitent le patient à grands renforts de surnoms affectueux : Choupette, ma belette, t'es une championne, c'est très bien ce que tu fais, tu es très courageuse...

Quand c'est nécessaire pour calmer le patient et atténuer les douleurs, un masque hilarant est utilisé (MEOPA).

Les distractions De la musique sort de la petite chaîne hi-fi, surtout de la chanson française, à volume doux. Un chariot à roulettes rempli de CD et de DVD permet à chaque patient de faire son choix. 

L'écran de télé au plafond est un outil précieux pour faire diversion. Photo Pascal Proust

Car il y a aussi un grand écran au plafond, financé par l'association Badaboum. Ce qui n'est pas courant. Tandis qu'il ouvre grand la bouche, le patient peut ainsi regarder le ballet des poissons, un dessin animé... et oublier le soin qui est en cours.

La déco Étonnant de trouver autant de dessins et de mots doux sur les murs d'un dentiste ! Et pourtant, ils en sont tapissés, preuve du lien fort noué entre patients et soignants. 

De gros autocollants colorés et enfantins habillent les murs blancs. C'est plus chaleureux qu'un cabinet classique. Un mobile pend aussi et une grosse peluche rouge, mascotte du cabinet, est accrochée au portemanteau et attend les câlins de qui voudra.

Les murs sont tapissés de stickers, dessins, cartes, peluche... Photo Pascal Proust

Le cadeau Ici, à la fin de la consultation, le patient a toujours droit à une récompense. Un petit cadeau : bijou, lunettes de soleil, jeu, jouet... récupérés chez des partenaires ou offerts par des connaissances. Chacun choisit ce qui lui plaît le plus et repart avec le sourire !

Trois questions au Dr Charlotte Gallazzini, responsable de l’unité dentaire du CHRO et spécialisée dans les soins spécifiques (handicap, précarité et dépendance) :

Le docteur Charlotte Gallizzini. Photo Pascal Proust


Ces patients peuvent-ils uniquement être pris en charge chez vous ? 
Non, en théorie, mes confrères doivent recevoir tout le monde. Mais par manque de temps, de formation et par peur de ces pathologies, ce n’est pas toujours le cas. Et puis, il faut de l’empathie. Certains sont de bonne volonté, me posent des questions pour faire au mieux. Ce n’est pas aux patients de s’adapter mais à nous.
Qu’est-ce qui est le plus dérangeant pour vos patients vivant avec un handicap ?
Ce sont toutes les sensations : avoir de l’eau dans la bouche, ne pas pouvoir déglutir. C’est angoissant. Il faut un feeling, être à l’écoute, trouver ce qui va les détendre. On prend le temps qu’il faut mais on y arrive, sans souffrir.
Quelles techniques personnelles avez-vous développées ?
Ma méthode, c’est de toujours parler et ne jamais lâcher le regard du patient. On se tutoie, aussi. Ça crée une proximité, mais dans le respect. Et à la fin, ils ont une récompense et ils sont super contents. C’est la prise en charge comportementale qui me plaît.

Tout savoir sur le dispositif "J'aime mon enfant différent" à Orléans

Marie Guibal

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