article publié sur France bleu
Des familles se sont associées à un agriculteur pour ouvrir un lieu d'accueil destiné aux autistes adultes. La structure devrait ouvrir début 2020. L'association "Bercail paysan" lance un appel aux familles d'autistes et aux mécènes. À terme, elle veut ouvrir un "lieu de vie" sur la ferme.
Gillonnay, France
"Il faut penser à son avenir, quand on ne sera plus là" : Marie-Françoise Gonin est la maman de Simon, un jeune autiste de 26 ans qu’elle garde à la maison, et pas en institution. Il pratique des activités, travaille avec une éducatrice, mais Marie-Françoise rêve d’autre chose pour lui, un projet dans lequel il pourrait s’épanouir.

Martine Croisier est confrontée à la même problématique mais, à la différence de Marie-Françoise qui est à la retraite, elle travaille. Martine Croisier a donc embauché une personne pour s’occuper de son fils âgé de 19 ans pendant la journée. Les alternatives ? "Nous n’en avons pas car même dans les grandes structures il n’y a pas de place."
Une petite structure de taille familiale

Alors avec une poignée de familles, Martine a lancé l’idée du « Bercail Paysan » : proposer à des autistes un accueil à la ferme, d'abord en journée avant d'en faire un lieu de vie permanent pour un petit groupe. L'expérience devrait débuter débuter 2020. "L'intérêt d'être dans une ferme, c'est que la personne est actrice en prenant soin des animaux, souligne Chantal Bouvier, éducatrice spécialisée. Il y a une valorisation, une responsabilisation et ça c'est très important dans la construction de la personne."

Pas de "travail" mais des ateliers avec les animaux
Bien-être, estime de soi, accès à plus d'autonomie, et aussi un répit pour les familles : voilà ce que la ferme peut apporter. Manquait une exploitation... Un jeune agriculteur en cours d'installation à Gillonnay a donc rejoint l'équipe. "Ça donne un sens à ma vie et j'ai espoir que ça donne une plus-value à mon produit, explique Romain Poureau, exploitant de la Ferm'Avenir du Bercail. Non seulement je vais faire un produit bio de qualité mais je ne serai pas seulement agriculteur, j'aurai une autre casquette."

Les autistes accueillis chez lui ne seront pas là pour effectuer un travail. Ils seront encadrés par Chantal Bouvier, l'éducatrice, dans des ateliers. Ils s'occuperont par exemple des poules pondeuses ; il y en aura bientôt 250. La ferme compte aussi 200 brebis et Romain Poureau mise sur la vente direct pour écouler sa production. À noter que l'association et l'exploitation seront indépendantes l'une de l'autre d'un point de vue financier.

L'association, reconnue d'intérêt général, cherche aujourd'hui des familles intéressées par le projet, ainsi que des mécènes, particuliers comme entreprises. Si son activité doit débuter par de l'accueil de jour, le but à terme est bien de faire de la ferme un lieu de vie permanent pour les personnes autistes.
Les coordonnées de l'association
La page Facebook du Bercail Paysan
Courriel : lebercailpaysan@orange.fr
Tél. : 06 26 55 14 17