Sophie Cluzel.

Sophie Cluzel.
© (Photo archives NR)

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, est en Indre-et-Loire ce lundi et présente les enjeux de ce déplacement à La NR.

La secrétaire d’État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, fait escale ce lundi en Indre-et-Loire. Dans un entretien, elle présente les enjeux de cette visite en Touraine.

Avec les MDPH, les inégalités territoriales sont-elles en passe d’être gommées ?

« C’est mon objectif. Le déploiement en 2019 d’un nouveau système d’information, commun à toutes les MDPH, permettra d’améliorer la relation avec les personnes grâce au développement de services en ligne, de renforcer les partenariats entre les acteurs locaux, et d’assurer ainsi une meilleure équité territoriale. »

Les MDPH ont-elles réussi leur mission d’une prise en charge globale des personnes en situation de handicap et permis de stopper le « nomadisme » administratif des familles ?

« Simplifier les démarches et rétablir la confiance, c’est tout le sens de ma politique. L’accès à des droits à vie depuis le 1er janvier 2019 pour l’allocation adulte handicapé, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé ou le bénéfice d’une carte mobilité inclusion (CMI), concernant les personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évolution, représente une avancée majeure et va permettre d’alléger leurs parcours du combattant administratif. S’agissant des jeunes, l’allocation d’éducation pour enfant handicapé peut être attribuée jusqu’aux 20 ans de l’enfant. Enfin ! »

A propos de l’école inclusive : quel est le bilan de la rentrée 2018 ?
Quels sont les moyens alloués pour la rentrée 2019 sachant que dans le cadre du projet École de confiance, l’ambition annoncée par le gouvernement est de scolariser tous les enfants handicapés ?

« A la rentrée 2018, 340.000 élèves étaient scolarisés, soit le triple d’il y a dix ans. La scolarisation des élèves qui ont des besoins éducatifs spécifiques est une priorité partagée avec le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse. Le projet de loi “ Pour une école de la confiance ” adopté le 19 février, rend l’école obligatoire dès 3 ans, tout comme la continuité de la formation ou de l’accompagnement pour les jeunes entre 16 et 18 ans. Avec la fin du recours aux contrats aidés pour l’accompagnement des élèves, à compter de la rentrée 2019, et la reconnaissance du métier des accompagnants qui vont bénéficier d’emplois pérennes, nous organisons un nouveau service public. »

L’Institut du Mai de Chinon est-il l’exemple à reproduire pour permettre une vie en autonomie des adultes handicapés moteur ?

La vie hors des instituts médico-sociaux demande une politique volontariste avec des structures de formation et de soutien : quels sont les projets ?
« Créée en 1996, cette structure unique en France reste tout à fait novatrice. Elle a pour vocation de former à l’autonomie et l’insertion sociale des adultes handicapés moteurs lourds. Ils sont considérés comme des clients qui ne sont là que de passage : la durée moyenne de prise en charge est d’environ 48 mois. Pour favoriser l’autonomie, nous devons collectivement (État, collectivités territoriales, organismes gestionnaires) développer des réponses inclusives, comme les services d’accompagnement médico-sociaux et généraliser l’habitat inclusif sur l’ensemble des territoires, grâce au forfait habitat inclusif lancé en 2019. »


repères

> En début d’après-midi, la secrétaire d’État visitera la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) d’Indre-et-Loire pour une évaluation des besoins et des perspectives.
> Elle se rendra également à la Caf (située dans le même périmètre tourangeau) pour un point sur les actions pour l’accès des enfants en situation de handicap aux accueils de loisirs suite à la mission nationale Accueil de loisirs et handicap.
> Elle prendra ensuite la route de Chinon pour une visite de l’Institut du Mai – École de la vie autonome, une structure unique en France.