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"Au bonheur d'Elise"
14 août 2018

Loi travail et handicap, Muriel Pénicaud nous dit tout Media expert handicap

 

Loi travail et handicap, Muriel Pénicaud nous dit tout Media expert handicap

La loi travail " Pour la liberté de choisir son avenir professionnel " a été définitivement adoptée par l'Assemblée Nationale le 1er août. Cette loi comporte un volet handicap très fort. La volonté du gouvernement était de faire bouger les choses en réformant les dispositifs existants et en renforçant les obligations des entreprises.

https://www.handirect.fr

 

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14 août 2018

AESH : le retour du bac - Ecole et Handicap

 

AESH : le retour du bac - Ecole et Handicap

La nouveau décret sur le recrutement des AESH (décret 2018-666 du 27 juillet 2018) ne fait peut-être guère, finalement, que reprendre, mais avec raison, une disposition ancienne que la création des AESH avait fait passer aux oubliettes : la possibilité donnée aux titulaires du baccalauréat de postuler pour un poste d'AESH (Accompagnant des Elèves ...

https://ecole-et-handicap.fr

 

12 août 2018

L'ingénierie pédagogique boostée par l'apport des neurosciences

 

L'ingénierie pédagogique boostée par l'apport des neurosciences

Tribune de Anne Ambrosini Grâce aux multiples découvertes réalisées dans le champ des neurosciences, ce que nous comprenons des approches et méthodes pédagogiques renforce ou renouvelle notre manière de concevoir et de déployer les dispositifs de formation. Quels sont les piliers de l'ingénierie pédagogique du 21e siècle et comment les intégrer dans nos pratiques ?

https://www-docendi-com.cdn.ampproject.org

 

12 août 2018

Présentation de l'action gouvernementale sur le handicap 2017-2018

 

Présentation de l'action gouvernementale sur le handicap 2017-2018

En faisant du handicap une priorité du quinquennat, le gouvernement s'engage pour relever le défi d'une société inclusive et fraternelle, qui fait pleinement place à chacun et reconnait la richesse de la différence.

http://handicap.gouv.fr

 

10 août 2018

La rationalité est-elle à géométrie variable? | Ramus méninges

 

La rationalité est-elle à géométrie variable? | Ramus méninges

Je suis toujours frappé de constater qu'une partie des commentateurs de mes écrits en ont des appréciations très contrastées en fonction du sujet. Certains approuvent ce que j'écris sur la psychanalyse, mais pas sur l'homéopathie ou d'autres pseudo-médecines. Certains approuvent ce que j'écris sur les pseudo-médecines, mais pas sur les différences entre les sexes.

http://www.scilogs.fr

 

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10 août 2018

Des poneys dans un Ephad : les vertus de la médiation animale

article publié sur France 3

Utilisée majoritairement dans les EHPAD, la médiation animale redonne le sourire aux résidents, notamment ceux de Sarre-Union / © Daniel GernerUtilisée majoritairement dans les EHPAD, la médiation animale redonne le sourire aux résidents, notamment ceux de Sarre-Union / © Daniel Gerner

Par M.CPublié le 07/07/2018 à 11:37Mis à jour le 09/07/2018 à 18:37

Qu’on les aime nos animaux de compagnie ! Depuis toujours, on constate leurs bienfaits sur notre moral. Compagnons de jeux, ils sont aussi, pour beaucoup d’entre nous, de véritables soutiens au quotidien. Mais pourrions-nous imaginer que leur seule présence a de quoi soulager les plus fragiles ? C’est sur ce constat que la médiation animale se développe depuis plusieurs années dans des endroits... parfois insolites.

 

La médiation animale, qu’est-ce c’est ?

La médiation animale consiste à faire intervenir des animaux sélectionnés et entraînés par des professionnels spécialisés, auprès de personnes fragiles, en fonction de leurs besoins et de leurs pathologies. Il s’agit le plus souvent de chiens et de chats, mais parfois des bêtes plus imposantes et inattendues sont choisies comme des lapins ou des cochons d'Inde. La mise en relation Homme-animal peut intervenir dans divers domaines. Educatif, social, thérapeutique, etc. Développée dans les hôpitaux, les prisons et parfois même dans des endroits insolites, comme les bars, la médiation animale est davantage utilisée dans les structures accueillant des enfants, et dans les EHPAD. Elle a pour objectif global l’amélioration de la qualité de vie du public cible. Dans le cas des personnes âgées, elle permet de stimuler leurs sens (et en particulier le toucher), de leur redonner confiance, ou encore de les aider à faire travailler la mémoire.

médiation animale EHPAD


  Médiation animale à l'EHPAD de Sarre-Union / © Daniel gerner
 

Est-ce que ça marche ?

De nombreux spécialistes plébiscitent la médiation animale et s’accordent sur le fait que l’animal ne soigne pas mais qu’il sert d’intermédiaire pour entrer en contact avec la personne qui souffre, permettant ainsi l’amélioration globale de son état de santé. En tout cas, le grand public semble plutôt voir la médiation animale d’un bon œil. Selon un sondage Opinionway daté de mars 2016, 96% des Français croient aux bienfaits de la pratique.
 

Un exemple ?

A l’EHPAD de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, les résidents reçoivent parfois de drôles de visites. Une fois par mois, ils accueillent des chiens, des lapins, des cochons d’Inde et même deux poneys, Minnie et Elsa. Des invités de marque, pour des rencontres pleines de sensations.
 

9 août 2018

L'Etat doit financer les AVS pendant les activités péri-scolaires

logo club de mediapartarticle publié dans Médiapart

9 août 2018
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

La cour administrative d'appel de Nantes confirme, dans trois jugements, que le financement des auxiliaires de vie scolaire pour les élèves handicapés doit être fait par l'Etat, y compris pour les temps d'activité péri-scolaires facultatifs.

Depuis des années, le Ministère de l’Éducation Nationale refuse la plupart du temps de financer les AVS pendant les périodes péri-scolaires (cantines, puis temps d'activité péri-scolaires).

Voir Périscolaire et AVS - Le Ministère persiste à ignorer la loi

La Cour administrative d'Appel de Nantes vient de prendre deux décisions, en appel de jugements du Tribunal Administratif de Rennes.

Reconnaissons à la commune de Plabennec, dans le Finistère, le soin qu'elle met à faire confirmer et étendre la jurisprudence qu'elle avait obtenue, par des décisions du Conseil d'Etat du 20 avril 2011 (n°345442 et n°345434). Suite à cet arrêt, les heures péri-scolaires attribuées par la CDAPH (commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) doivent être financées par l'Etat.

Elle a du faire rebelote, car après la création des temps d'activité péri-scolaire, l'inspection d'académie a refusé de financer ces dernières. La commune a financé provisoirement les AVS pendant cette période, puis a appuyé le recours de parents pour que ce soit l'Etat qui assure ce financement. Le tribunal administratif de Rennes leu r a donné raison par un jugement du 26 juillet 2017.

Un jugement du tribunal administratif du 30 juin 2016 (cité dans l'article précédent), concernant la commune de Bruz, allait dans le même sens.

La cour administrative d'appel donne tort aux appels interjetés par le Ministère, dans deux décisions (N° 16NT02951du 15 mai 2018 pour la commune de Bruz, N° 17NT02962 et N° 17NT02963 du 25 juin 2018 pour la commune de Plabennec).

L'Etat utilisait trois arguments :

  • "l’article L. 551-1 du code de l’éducation définit les activités périscolaires comme facultatives à la fois pour les enfants des écoles et pour les communes susceptibles de les organiser ; que ces activités périscolaires ne sauraient donc être regardées comme une composante nécessaire à la scolarisation des enfants et au droit à l’éducation posé par les articles L. 111-1 et 112-1 du code de l’éducation ;
  • à supposer que les activités périscolaires qui se déroulent pendant la pause méridienne ou entre deux périodes d’enseignement rentrent dans le champ des activités nécessaires à la scolarisation de l’enfant, cela n’est pas le cas des activités périscolaires organisées en début ou en fin de journée, avant ou après la classe, lesquelles ne contribuent pas directement à la scolarisation de l’enfant ;
  • les textes prévoient la mise à disposition des assistants d’éducation auprès des communes pour participer aux activités complémentaires, sans pour autant prévoir la prise en charge par l’Etat des moyens financiers y afférent du moment que ces activités n’entrent pas dans son champ de compétence."

La Cour jugera elle :

  • "3. Considérant qu'aux termes de l'article L. 112-1 du code de l'éducation : " Pour satisfaire aux obligations qui lui incombent (...), le service public de l'éducation assure une formation scolaire, professionnelle ou supérieure aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant. Dans ses domaines de compétence, l'Etat met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes handicapés (...) " ; qu'aux termes de l'article L. 351-3 du même code : " Lorsque la commission mentionnée à l'article L. 146-9 du code de l'action sociale et des familles constate que la scolarisation d'un enfant dans une classe de l'enseignement public ou d'un établissement mentionné à l'article L. 442-1 du présent code requiert une aide individuelle dont elle détermine la quotité horaire, cette aide peut notamment être apportée par un accompagnant des élèves en situation de handicap recruté conformément aux modalités définies à l'article L. 917-1." ; que l'article L. 917-1 du même code dispose que : " Des accompagnants des élèves en situation de handicap peuvent être recrutés pour exercer des fonctions d'aide à l'inclusion scolaire de ces élèves, y compris en dehors du temps scolaire. Ils sont recrutés par l'Etat, par les établissements d'enseignement mentionnés au chapitre II du titre Ier et au titre II du livre IV de la deuxième partie ou par les établissements mentionnés à l'article L. 442-1. Lorsqu'ils sont recrutés par ces établissements, leur recrutement intervient après accord du directeur académique des services de l'éducation nationale. " ;
  • 4. Considérant qu'il résulte des dispositions précitées des articles L. 351-3 et L. 917-1 du code de l'éducation que les missions des accompagnants des élèves en situation de handicap s'étendent au-delà du seul temps scolaire ;
  • 5. Considérant qu'il incombe à l'Etat, au titre de sa mission d'organisation générale du service public de l'éducation, de prendre l'ensemble des mesures et de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour que le droit à l'éducation et l'obligation scolaire ait, pour les enfants handicapés, un caractère effectif ; qu'à cette fin, la prise en charge par l'Etat du financement des emplois des accompagnants des élèves en situation de handicap n'est, comme indiqué au point 4, pas limitée aux interventions pendant le temps scolaire ; qu'ainsi, et dès lors que l'accès aux activités périscolaires apparait comme une composante nécessaire à la scolarisation de l'enfant et que ces activités sont préconisées à ce titre par la CDAPH, il incombe à l'Etat, conformément aux dispositions mentionnées au point 3, d'assurer la continuité du financement des accompagnants des élèves en situation de handicap pendant les activités périscolaires, et ce, alors même que l'organisation et le financement de celles-ci ne seraient pas de sa compétence ; qu'en conséquence, dès lors que la CDAPH a émis de telles préconisations, ni le fait que ces activités périscolaires auraient un caractère facultatif, ni le fait que les textes applicables ne prévoient pas la prise en charge par l'Etat des moyens financiers afférents à ces activités périscolaires, ne sauraient dégager l'Etat de sa responsabilité que les textes lui confèrent dans ces cas spécifiques ;"

Il est particulièrement intéressant que, face à l'argumentation du Ministère qui refuse de financer car il s'agit d'activités facultatives, la Cour fonde son argumentation sur le fait que l’accompagnement à ces activités est préconisé par la CDAPH.

Pour échapper au financement, le Ministère avait fait voter dans la loi de finances de 2013 une modification de l'article L.916-1 du code de l'éducation. Mais il y avait l'article L.917-1 !

Dans une circulaire du 19/12/2014, le Ministère indiquait : "(...) comme annoncé lors de la Conférence nationale du handicap du 11 décembre 2014, pour répondre à la demande des familles et des élus, les Caf peuvent accompagner et soutenir financièrement les communes qui souhaitent rendre leurs activités périscolaires déclarées accessibles aux enfants en situation de handicap. À cet effet, les communes peuvent déposer auprès des Caf une demande de financement au titre du fonds « publics et territoires » (..;)". Cela est prévu dans une circulaire CNAF du 25 février 2015.

Il faut arrêter de faire financer par des fonds CAF ce qui relève de la responsabilité de l'Etat.

Et veiller à ce que les préconisations des CDAPH pour le périscolaire (cantine, TAP :temps d'activités péri-scolaires) soient suivies d'effet. Cela implique évidemment un accord avec la commune qui les organise dans le primaire, mais le financement doit être assuré par l'Etat.

7 août 2018

Un papa sur une grue à Wattignies pour que sa fille handicapée ait une place à l’école

Le papa s’est hissé sur une grue sur le chantier rue du petit bois à Wattignies. PHOTO SEBASTIEN JARRY LA VOIX DU NORD
Le papa s’est hissé sur une grue sur le chantier rue du petit bois à Wattignies. PHOTO SEBASTIEN JARRY LA VOIX DU NORD - VDNPQR

Vers 5 h du matin, un Wattignisien a réussi à se hisser au milieu d’une grue. Il avait lui-même pris contact avec le commissariat de Wattignies vers 6 h. Il était monté pour tirer la sonnette d’alarme concernant la situation de sa fille, 3 ans, handicapée, pour laquelle il ne trouve aucune structure adéquate.

La police mais aussi les pompiers de Seclin, assisté du Grimp (spécialisé pour les tâches en hauteur) sont intervenus pour négocier avec le Wattignisien. L’homme est redescendu de lui-même alors qu’il envisageait, explique-t-il sur Internet, d’y rester plusieurs jours.

Ce mardi matin, au moment même où il montait sur la grue, il lançait effectivement un appel à l’aide sur Internet (sous forme de cagnotte participative) avec un message poignant : «  Au moment où vous lirez cette cagnotte, je serai en haut d’une grue, déterminé à rester plusieurs jours (…) un père se doit de tout faire pour ses enfants (…)   Les Français doivent savoir à quel point la prise en charge des enfants handicapés sont mauvaises.  » Ce papa explique que sa fille souffre notamment du syndrome de Waardenburg de type 4.

7 août 2018

Le Phallus et “Dieu, l'amour et la psychanalyse”

30 juil. 2018
Par Blog : Le blog de Jacques Van Rillaer

Le psychanalyste lacanien Jean-Pierre Winter écrit : « Convoiter le bien du prochain, c'est lui attribuer le phallus. C'est s'imaginer que c'est lui qui l'a et que si on parvenait à le lui prendre, on pourrait en faire le même usage que lui ». Commentaire d’un ex-psychanalyste freudo-lacanien.

Le psychanalyste Jean-Pierre Winter écrit dans “Dieu, l'amour et la psychanalyse”, à propos du Xe Commandement du décalogue : “Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni tout ce qui est à ton prochain.” (Exode 20,17) :

« Convoiter le bien du prochain, c'est lui attribuer le phallus. C'est s'imaginer que c'est lui qui l'a et que si on parvenait à le lui prendre, on pourrait en faire le même usage que lui » [1].

Pour trouver cela évident il faut, comme disait un surréaliste, “chausser des testicules en guise de lunettes”.

Les symboles du pénis selon Freud

Pour Freud tout objet allongé est, en rêve et en d’autres circonstances, le symbole du pénis. Pour des détails et des références précises :

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2617

Le Phallus “Signifiant ultime du Désir”

Lacan (rappelons que Freud écrit que “La canne” est un symbole très typique du pénis [2]) a cru accomplir un progrès décisif en parlant moins de pénis que de Phallus (vu la majesté de la chose, la majuscule est préférable). C’est ce qu’expliquait le lacannien Serge Leclaire : “En employant le terme de phallus, il faut bien souligner l'extrême singularité de ce mot, qui désigne en même temps l'objet pénien comme partie du corps et organe de la copulation, et, en même temps, une lettre qui peut être dite alpha et oméga de l'alphabet du désir. Cette deuxième implication, littérale, du mot, qui impose en notre langue de préférer phallus à pénis, met en évidence son caractère tout à fait exceptionnel de lettre originelle ou lettre de la lettre” (Psychanalyser. Seuil, 1968, p.163).

Leclaire est plus clair que Maître Lacan, qui “expliquait” : “Le phallus, soit l’image du pénis, est négativité à sa place dans l’image spéculaire. C’est ce qui prédestine le phallus à donner corps à la jouissance, dans la dialectique du désir. […] L’organe érectile vient à symboliser la place de la jouissance, non pas en tant que lui-même, ni même en tant qu’image, mais en tant que partie manquante à l’image désirée : c’est pourquoi il est égalable au √-1 de la signification plus haut produite, de la jouissance qu’il resitue par le coefficient de son énoncé à la fonction de manque de signifiant : (-1)” (Écrits, 1966, p. 822).

Chez Winter, comme pour ses coreligionnaires, le culte de la phallicité est compulsif. À titre d’exemple, sur cette vidéo, à 4m16 vous pouvez l’entendre dire que “le corps de la femme est phallique” :  https://www.youtube.com/watch?v=NlBDrjbw1ws

Etonnant n’est-ce pas ?

Depuis les années 1960, la phallomanie a déferlé chez les psychanalystes, mais aussi chez des littéraires comme Roland Barthes, suiveur de Freud et de Lacan : https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/110118/roland-barthes-suiveur-de-freud-et-de-lacan

Bouvard et Pécuchet précurseurs de la phallomanie

Dans les années 1870, alors que Freud n'avait pas encore écrit une ligne de psychanalyse, Flaubert raillait le décodage phallique intempestif. Lorsque ses personnages Bouvard et Pécuchet deviennent archéologues amateurs, ils découvrent que « la pierre levée symbolise l'organe mâle. » « En effet, où il y a des menhirs, un culte obscène a persisté. Témoin ce qui se faisait à Gérande, à Chichebouche, au Croisic. » Forts de cette révélation, les deux bonshommes extrapolent aussitôt : « Anciennement, les tours, les pyramides, les cierges, les bornes des routes et même les arbres avaient la signification de phallus — et pour Bouvard et Pécuchet tout devint phallus. Ils recueillirent des palonniers de voiture, des jambes de fauteuil, des verrous de cave, des pilons de pharmacien. Quand on venait les voir, ils demandaient “À quoi trouvez-vous que cela ressemble ?”, puis confiaient le mystère — et si l'on se récriait, ils levaient de pitié les épaules » [3].

Certes une pierre dressée peut représenter l'organe mâle. Certaines, notamment en Bretagne, ont eu cette fonction, mais les historiens montrent qu'elle peut également symboliser la présence divine, l'âme des ancêtres et bien d'autres choses [4]. Un arbre peut représenter le phallus, mais aussi les rapports entre ciel et terre, le renouvellement cyclique, la croissance d'une communauté, etc. [5].

Le moyen pour croire tout ce que l'on veut en psychologie

Il faudrait sans cesse rappeler la mise en garde de William James, qui fut le premier professeur de psychologie des États-Unis. En 1890, dans son monumental traité de psychologie, il examinait la façon dont Schopenhauer, von Hartmann, Janet, Binet et d'autres avaient utilisé les termes « inconscient » et « subconscient » (il ne citait pas Freud qui, en 1890, n'avait encore rien publié sur le sujet). Il reconnaissait évidemment l’existence de processus inconscients. Il ajoutait cependant : « La distinction entre les états inconscients et conscients du psychisme est le moyen souverain pour croire tout ce que l'on veut en psychologie » [6].

Autre échantillon de l’interprétomanie winterienne : sur Mélanchon qui, lui, le considère comme un « huluberlu » : https://www.youtube.com/watch?v=9alie4leLwQ

 

pk-sommeil-winter-jean-pierre

J.-P. Winter (Source : RTS)

 Références

[1] Cité dans https://blogs.mediapart.fr/mithra-nomadeblues/blog/050718/pour-ceux-qui-cherchent-interesses-par-la-psychanalyse-deux-livres

[2] « La verge trouve d’abord ses substitutions symboliques dans des objets qui lui ressemblent par la forme, à savoir, cannes, parapluies, tiges, arbres, etc., ensuite… » Introduction à la psychanalyse. Payot, 1962, p. 139.

[3] Flaubert G., Bouvard et Pécuchet, 1881 (posthume). Gallimard, coll. Folio, 1979, p. 179s.

[4] Chevalier J. & Gheerhaut A., Dictionnaire des symboles. Laffont, coll. Bouquins, 1994, p. 751-58.

[5] Ibid., p. 62-68.

[6] James W., Principles of psychology, New York, Holt ; Londres, Macmillan, 1890, vol. 1, p. 163.

4 août 2018

Plabennec. L’État devra prendre en charge les activités périscolaires de deux enfants handicapés

article publié dans Le Télégramme

Publié le 03 août 2018 à 15h35

(Photo d’archives Le Télégramme)

La cour administrative d’appel de Nantes a enjoint l’Éducation nationale de permettre à deux enfants handicapés scolarisés à Plabennec (29) d’être suivis par un accompagnant spécialisé, y compris pendant le temps périscolaire, comme le préconise la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) du Finistère.

Le ministère de l’Éducation nationale avait fait appel d’une décision du tribunal administratif de Rennes de juillet 2017 qui l’enjoignait déjà à l’époque de réévaluer la situation des deux garçons. Les parents des deux élèves, soutenus par la commune de Plabennec, avaient décidé début 2017 de porter l’affaire devant le tribunal.

En effet, la CDAPH du Finistère avait accordé aux deux enfants « une aide individuelle par une AVS (assistante de vie scolaire) du 1er septembre 2016 au 31 août 2019 ». Cette aide comprenait la période scolaire, mais également un temps périscolaire, sur du temps de garderie ou sur des activités extrascolaires. Or, l’État refuse de payer pour l’AVS sur les périodes extrascolaires.

Le code de l’éducation

Le code de l’éducation « définit les activités périscolaires comme facultatives à la fois pour les enfants des écoles comme pour les communes susceptibles de les organiser », explique le ministère. « Les textes prévoient la mise à disposition des assistants d’éducation auprès des communes pour participer aux activités complémentaires, sans pour autant prévoir la prise en charge par l’État des moyens financiers y afférent ».

La commune de Plabennec a donc pris à son compte « provisoirement » la mise à disposition d’un AVS. La cour d’appel de son côté, estime, code de l’éducation à l’appui, que « les missions des accompagnants des élèves en situation de handicap s’étendent au-delà du seul temps scolaire ».

Le jugement précise que « dès lors que l’accès aux activités périscolaires apparaît comme une composante nécessaire à la scolarisation de l’enfant, (…) l’État se doit d’assurer la continuité des financements (…) pendant les activités périscolaires ».

3 août 2018

Handicap : une colonie de vacances menacée

 

Handicap : une colonie de vacances menacée

France 3 France Télévisions Des gestes attentifs, bienveillants, une écoute de tous les instants des animateurs. Quelques semaines par an, de jeunes déficients visuels, avec ou sans handicap associé, goûtent la simplicité, le bonheur d'un accueil adapté. Depuis plus de 80 ans, l'association "Grillons et cigales" propose des séjours à des enfants venus de toute la France.

https://www.francetvinfo.fr

 

3 août 2018

Création de 10 900 postes AESH mais suppression de 20 000 postes AVS

article publié sur Collectif AESH en action !

Cette annonce montre surtout que la maîtrise du nombre des accompagnants est vraiment la problématique principale du ministère en ce moment. Il dénonce d’ailleurs la croissance de leur nombre et annonce une expérimentation dès la rentrée de « pôles inclusifs d’accompagnement localisés » (PIAL) dans chaque académie. « L’organisation des moyens d’accompagnement au niveau des établissements ou des circonscriptions apparaît comme une modalité d’action intéressante qui engage toute la communauté éducative au service du processus inclusif », écrit le ministère.

L’école inclusive passée à la moulinette budgétaire
Une annonce peut en cacher une autre. Le 18 juillet, JM Blanquer et S Cluzel ont annoncé ensemble la création de 10 000 emplois d’AESH. En même temps ils annonçaient aussi des « poles d’accompagnement coordonnés » dans les établissements scolaires. Des pôles qui transfèrent l’attribution des accompagnants aux établissements scolaires ce qui semble bien être l’objectif principal de toute cette communication.

Comment faire face à la souffrance des enseignants ?

Le ministère a deux problèmes avec l’école inclusive. Le premier c’est la formation des enseignants et la qualité de l’accueil des enfants handicapés dans les classes. Le second c’est l’explosion des coûts liés à la croissance des demandes d’accompagnants. La communication ministérielle du 18 juillet apporte des réponses à ces deux questions. Mais c’est surtout la question budgétaire qui est en passe de trouver une solution, et pas forcément celle souhaitée par les familles.

Sur le premier point, les annonces ministérielles semblent légères. Le ministère promet « une formation effective sur la compréhension du handicap et les adaptations scolaires » mais c’est pour 2022… Avant cela il annonce 750 personnels formés , 100 postes d’enseignants ressources supplémentaires et surtout une plateforme numérique avec « accès en 3 clics aux adaptations pédagogiques ». Ce n’est pas cela qui apportera une réponse efficace aux enseignants qui doivent se débrouiller avec plusieurs enfants handicapés.

Des AESH attribués par les chefs d’établissement et non plus le personnel de santé

Le second point par contre est beaucoup plus développé. Le ministère annonce 10 900 AESH supplémentaires pour la rentrée 2018. Mais 20 000 contrats d’AVS seront supprimés. Pour le ministre les 10 000 pèseront plus lourds car ils travaillent 35 heures par semaine contre 20 heures pour les AVS. Si l’on prend les données ministérielles, cela fait quand même moins d’heures. Pour le Collectif Citoyen Handicap, si les 20000 AVS représentent 400 000 heures les 10900 AESH ne travailleraient que 24 heures par semaine en établissement soit 240 000 h.

Mais cette annonce montre surtout que la maitrise du nombre des accompagnants est vraiment la problématique principale du ministère en ce moment. Il dénonce d’ailleurs la croissance de leur nombre et annonce une expérimentation dès la rentrée de « pôles inclusifs d’accompagnement localisés » (PIAL) dans chaque académie. « L’organisation des moyens d’accompagnement au niveau des établissements ou des circonscriptions apparaît comme une modalité d’action intéressante qui engage toute la communauté éducative au service du processus inclusif », écrit le ministère.

Ce que met en place le ministère c’est la gestion des accompagnants au niveau des établissements. Cela avait d’ailleurs été annoncé lors d’une audition au Sénat fin mai. Philippe Thurat, directeur du budget a la Dgesco, avait montré la forte croissance du nombre des AESH, une croissance qui échappe au ministère car l’attribution d’un accompagnant est décidée par la MDPH sur rapport des personnels de santé et non l’Education nationale.

Le ministère veut aussi revoir la gestion des accompagnateurs en passant d’un gestion basée sur les élèves à une gestion par établissement, avait expliqué P. Thurat. Chaque établissement aurait un volume d’emplois qu’il affecterait selon les besoins. L’objectif étant de limiter les affectations personnelles des AESH au profit d’affectation collective.

Cette idée se retrouve dans le rapport de l’IGAS et de l’Inspection générale de l’Education nationale publié en juillet 2018. Ce rapport ne vise qu’à répondre au problème de la croissance des demandes d’aide humaine. Il déplore que « la demande d’une aide humaine est de plus en plus assimilée à un droit » et qu’elle est « fréquemment suscitée par les équipes éducatives ». Il propose que ce soient les chefs d’établissement scolaire qui affectent les AESH et non plus les MDPH (sauf dans les cas d’aide permanente). Ce serait effectivement une façon radicale de reprendre en main la gestion de ces moyens, chaque établissement ayant un nombre d’AESH attribué par l’administration.

C’est cette réforme là qui avance sous les oripeaux de 10 900 AESH supplémentaires. Une annonce peut en cacher une autre. En l’occurrence l’addition camoufle la soustraction.

François Jarraud
Cafe pédagogique du 28-07-2018

http://www.sundep.org/spip.php?article1730

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/07/24072018Article636680072968769722.aspx

1 août 2018

Principaux réseaux de soins : Accès aux soins bucco-dentaire pour les personnes en situation de handicap

 

Les principaux réseaux de soins : Ordre National des Chirurgiens Dentistes

Réseau dont l'objectif est de mutualiser les connaissances et les compétences professionnelles d'acteurs divers et complémentaires en vue de faciliter l'accès aux soins bucco-dentaire et de développer la prévention pour offrir une meilleure réponse des soins aux personnes en situation de handicap.

http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr

 

1 août 2018

Les droits des personnes handicapées sont au cœur des objectifs du développement durable (ONU)

article publié sur ONU info

UNICEF/Ehrin Macksey
Da Nang, Vietnam : Dinh, âgé de quatre ans, fréquente une classe pour enfants aveugles ou partiellement aveugles à l'école spéciale Nguyen Dinh Chieu.
24 juillet 2018

Au Sommet mondial sur le handicap organisé à Londres, l’ONU a souligné que les personnes handicapées doivent être pleinement impliquées dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).

« Rien sur nous, sans nous ». Tel est le principe directeur de ce sommet coorganisé mardi par les gouvernements du Royaume-Uni et du Kenya dans la capitale britannique. Une devise similaire à celle du Programme de développement durable à l'horizon 2030 qui vise à « ne laisser personne de côté ». Ces deux maximes qui concernent au premier chef les 1,5 milliard de personnes handicapées dans le monde, dont la plupart connaissent une situation alarmante.

 « Trop de personnes handicapées, peu importe où elles vivent et quelles que soient leurs capacités, font l'objet de discrimination et voient leur condition totalement exclue », a déploré Amina Mohammed, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies. « Dans les pays en développement en particulier, ils sont victimes de privations effroyables et se voient refuser l'accès à l'éducation, aux soins de santé et à la possibilité de participer à la vie publique ».

« Alors que nous avons parcouru un long chemin sur notre route vers la réalisation des droits des personnes handicapées, nous savons tous qu'il reste encore beaucoup à faire », a pour sa part rappelé Achim Steiner, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Les personnes handicapées doivent avoir une voix, afin qu'elles puissent identifier leurs besoins, exprimer leurs points de vue sur les priorités, évaluer les services et plaider en faveur du changement », a déclaré de son côté Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires.

Les Etats membres doivent mener les efforts en faveur des droits des handicapés

Dans la capitale britannique, plusieurs hauts responsables de l’ONU ont rappelé qu’il appartient aux gouvernements d’accroitre les efforts en faveur des droits des personnes handicapées.

« Pour progresser sur la voie de l'inclusion, les gouvernements doivent prendre en compte les droits des personnes handicapées dans leurs plans de développement nationaux », a dit M. Lowcock.

La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Henrietta Fore a, pour sa part, souligné que son agence et ses partenaires œuvreront avec les gouvernements « pour nous assurer que les lois et politiques nationales répondent aux besoins des enfants handicapés ».

Pour la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, l'engagement des gouvernements à faire progresser les droits des personnes handicapées est bien établi - « tant par l'adoption universelle du Programme de développement durable à l'horizon 2030 que par le fait que la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées soit l'un des traités des droits de l'homme les plus ratifiées au monde ».

Adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2006, la Convention « est actuellement mise en œuvre par plus de 90% des Etats membres de l'ONU », s’est felicite M. Steiner, y voyant la preuve que les gouvernements peuvent se mobiliser autour d’une cause globale.

Davantage de partenariats et de participation de tous les segments de la société

Mais si les gouvernements doivent mener la transformation en faveur des personnes handicapées, cette dernière « exige les efforts de toute la société », a souligné Mme Mohammed.

Les chefs d’OCHA, de l’UNICEF et du PNUD ont souligné leurs intentions de travailler davantage avec les personnes handicapées et les organisations qui les représentent pour faire entendre leur donner voie au chapitre.

Une collaboration qui est déjà en cours avec le Partenariat des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées (UNPRPD) qui réunit des entités des Nations Unies, des gouvernements, des organisations de personnes handicapées et une société civile plus large. Depuis son lancement en 2012, ce partenariat a réussi à promouvoir une action conjointe des Nations Unies dans près de quarante pays.

« En Moldavie, nous avons aidé à faire en sorte que les personnes ayant une déficience mentale et intellectuelle puissent mener une vie indépendante ; au Viet Nam, nous avons aidé les personnes handicapées à avoir accès à la justice ; et en Ouganda, les enfants handicapés bénéficient de la technologie d'assistance en tant que catalyseur de l'éducation inclusive », a donné pour exemple M. Steiner.

Un tiers des 30 millions de personnes déplacées de force sont handicapées

Dans les situations d’urgence humanitaire, les agences onusiennes essaient de faire mieux pour répondre aux besoins des personnes handicapées et cela passe par la disponibilité de données de meilleure qualité.

« Nous savons par le HCR (l’agence des Nations Unies pour les réfugiés) et d'autres (agences) que 10 fois plus de personnes handicapées sont identifiées lorsque des questions appropriées sont incluses dans les entretiens d'enregistrement des réfugiés », a donné comme exemple M. Lowcock.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), sur les 130 millions de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire dans le monde, 15% sont handicapées. L'année dernière, les conflits et les catastrophes naturelles ont déplacé de force plus de 30 millions de personnes - dont un tiers étaient des personnes handicapées.

« Il n'y a pas de solution miracle, mais l'exigence fondamentale et fondamentale est d'inclure les personnes handicapées et leurs organisations dans la planification et la mise en œuvre des réponses aux crises humanitaires », a dit Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires.

Scolariser 30 millions d'enfants handicapés supplémentaires d'ici 2030

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), environ la moitié des enfants handicapés ne vont pas à l'école. Les préjugés, la stigmatisation et le manque d'apprentissage accessible explique cette déscolarisation. L’autre moitié de ceux qui vont à l'école ne reçoivent pas une éducation de qualité en raison d’un manque d'enseignants qualifiés, d'installations accessibles ou d'outils d'apprentissage spécialisés.

« C'est un gaspillage tragique de potentiel - pour ces enfants et pour leurs sociétés et leurs économies », a déploré la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore. Selon une estimation, l'exclusion de l'éducation des enfants handicapés peut coûter entre un et cinq pour cent du PIB à un pays en raison de la perte de revenus potentiels.

L'UNICEF et ses partenaires se sont fixés pour objectif de scolariser 30 millions d'enfants handicapés supplémentaires d'ici 2030 en construisant des systèmes éducatifs plus inclusifs et accessibles dans 142 pays.

Mme Mohammed a indiqué que le Secrétaire général de l’ONU a lancé un examen de l'approche des Nations Unies en matière de handicap, « tant sur le plan institutionnel que sur le plan opérationnel, et nous espérons aller de l'avant avec des améliorations spécifiques en 2019 ».

Plus tard cette année, le chef de l’ONU publiera un tout premier rapport phare sur le handicap et le développement, « qui fournira une base de référence indispensable concernant la situation des personnes handicapées dans le contexte des objectifs de développement durable », a précisé la Vice-Secrétaire générale.

31 juillet 2018

Jean Claude Ameisen : « Permettre à chacun d’accéder à la liberté »

article publié dans Le Monde

Bon courage ! 3|6. Il n’est pas ici question d’héroïsme, mais de cette vertu qui fait tenir au quotidien. Cette semaine, le médecin Jean Claude Ameisen convoque le courage collectif de la société face au handicap.

Le Monde | 28.07.2018 à 10h00 • Mis à jour le 28.07.2018 à 11h09 | Propos recueillis par

 

Jean Claude Ameisen.

Médecin, chercheur, directeur du Centre d’études du vivant (Institut des humanités, sciences et société - université Paris-Diderot), Jean Claude Ameisen a été président du Comité consultatif national d’éthique de 2012 à 2016.

Avoir du courage face au handicap, qu’est-ce que cela signifie ?

C’est faire face, jour après jour, aux difficultés, à la souffrance, à la détresse et à l’angoisse liées à la situation de handicap. Il faut du courage pour affronter l’isolement, l’indifférence, l’exclusion. Pour vivre dans une société qui ne tient pas compte de votre singularité et de vos besoins particuliers. Il faut du courage aux proches, qui font face à la solitude et à l’épuisement pour apporter, chaque jour, l’amour, l’affection et le soutien indispensables, et pallier le manque cruel d’aide humaine, matérielle et professionnelle, notamment pour les soins infirmiers et l’accompagnement au jour le jour.

Il faut du courage aux associations, aux familles et aux bénévoles pour combattre sans cesse, et si souvent en vain, afin qu’enfants et adultes puissent accéder à leurs droits fon­damentaux : le droit à une scolarisation, à un logement adapté, le droit d’aller et venir dans les lieux et transports publics, le droit à une formation, à un emploi, aux soins, à la culture, à une vie affective et sexuelle. Le droit de vivre avec les autres, parmi les autres, et de ne pas être relégué aux marges de la société.

On estime qu’il y a, en France, 12 millions de personnes en situation de handicap, et 8 millions de proches aidants. Plus que du courage, c’est un héroïsme quotidien – et méconnu – qui leur permet de tenter de ne pas sombrer, de ne pas s’effondrer.

Ce courage au quotidien concerne-t-il aussi les aidants professionnels ?

Il les concerne d’autant plus que les soignants sont en nombre insuffisant, débordés, épuisés et en burn-out. C’est aussi le cas des aides de vie à domicile et des auxiliaires de vie scolaire qui, le plus souvent, n’ont même pas été formés et vivent dans des conditions de grande précarité. Comme si la société avait décidé de déléguer à ses membres vulnérables son devoir de solidarité à l’égard des plus vulnérables.

Sur quelles valeurs morales s’appuie cette forme de courage ?

Sur le refus du repli sur soi. Sur le refus de tracer des frontières entre « nous » et les « autres » – entre ceux qui disent « nous » et ceux qu’on abandonne, qu’on oublie et qu’on retranche de la collectivité. Sur l’ouverture à l’autre, la rencontre avec l’autre. Sur la reconnaissance, dans chaque personne, par-delà toutes les différences, de ce qu’elle a d’unique et d’universel et qui fonde notre commune humanité. Sur la volonté de permettre à chacun d’accéder à la liberté. « On entre véritablement en éthique, dit Paul Ricœur, quand, à l’affirmation par soi de sa liberté, on ajoute l’affirmation de la volonté que la liberté de l’autre soit. Je veux que ta liberté soit. » Ce n’est pas la vision habituelle de la liberté – une liberté de l’un qui s’arrêterait là où commence celle de l’autre. C’est une vision plus riche, plus complexe, plus ouverte.

Ce que propose Ricœur, c’est que l’on doit penser la liberté comme inséparable de la solidarité.

Ma liberté a besoin de la tienne, et ta liberté a besoin de la mienne pour se construire. Elles se construisent ensemble, dans et par la relation, l’écoute, le partage, l’accompagnement. Tous, nous avons besoin de l’aide des autres pour exercer pleinement notre liberté et accéder à l’autonomie. Et pour celles et ceux d’entre nous qui sont en situation de handicap, cette aide indispensable doit être spécifique, particulière, adaptée.

Cela suppose aussi un courage collectif de la société. En quoi consiste-t-il ?

En premier lieu à rendre enfin effectifs les droits inscrits dans la loi du 5 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ; et dans la Convention de l’ONU du 13 décembre 2006 relative aux droits des personnes handicapées, qui a force de loi dans notre pays.

Dans le préambule de la Convention, les pays qui l’ont ratifiée, dont la France, reconnaissent que le handicap résulte essentiellement des « barrières » sociétales qui empêchent la personne de participer à la société sur la base de « l’égalité avec les autres ». La Convention reconnaît le droit de tous les enfants handicapés à « l’insertion scolaire au sein du système d’enseignement général avec l’accompagnement nécessaire » – mais l’immense majorité de ces enfants, en France, est privée de ce droit. Elle reconnaît le droit des personnes handicapées « à un niveau de vie adéquat » – mais le montant de l’allocation aux adultes handicapés est sous le seuil de pauvreté. Elle leur reconnaît le droit « de choisir, sur la base de l’égalité avec les autres, leur lieu de résidence » – mais c’est sur ce droit que revient le projet de loi ELAN, que l’Assemblée nationale vient de voter, et qui, en restreignant à 10 %, par immeuble à bâtir, le nombre de logements accessibles à tous, nie de fait la notion « égalité » que porte la Convention. Les 90 % des logements restants seront « évolutifs » – c’est-à-dire que les personnes confrontées à une situation de handicap devront se charger elles-mêmes de les rendre accessibles.

Cette régression manifeste un manque inquiétant de courage, d’empathie et de solidarité : plutôt que de se donner les moyens d’appliquer la loi, on élabore une nouvelle loi qui en limite, voire en nie la portée. La Convention reconnaît également aux personnes en situation de handicap le droit « de ne pas être obligées de vivre dans un milieu de vie particulier » – mais en raison du défaut de logement accessible et d’accompagnement à domicile, un très grand nombre de personnes se voient contraintes de vivre en institution ou en Ephad. Sans compter celles que notre pays envoie en « exil à vie » dans des institutions en Belgique, comme c’est le cas de nombreuses personnes avec autisme…

Qu’en est-il dans d’autres pays ?

Contrairement à nous, des pays aux cultures aussi différentes que la Suède et l’Italie ont réussi, en mettant en œuvre des approches distinctes, à scolariser tous les enfants en situation de handicap dans leur système scolaire général. En Suède, chaque enfant est accompagné en permanence par un assistant de vie scolaire formé à ses besoins spécifiques. En Italie, ­l’effectif d’une classe qui accueille un enfant handicapé est divisé par deux, et la classe ­dispose d’un deuxième enseignant, formé.

En Suède, le fait d’isoler une personne de la société en l’obligeant à vivre dans une institution est considéré comme une privation de ses droits civiques – dont le droit de vivre avec les autres, parmi les autres. Toutes les institutions pour personnes handicapées, y compris celles qui correspondraient à nos Ehpad, où seraient regroupées les personnes âgées handicapées, ont été interdites et supprimées. Chaque personne, quels que soient la nature de son handicap et son âge, est accompagnée près des siens, soit chez elle, soit dans un appartement ou une maison qu’elle partage avec, au maximum, sept personnes en situation de handicap.

Comment faire pour aller dans ce sens ?

Il faut accepter d’apprendre des pays qui ont réussi là où nous avons échoué. Et avoir le courage d’opérer un profond changement culturel, un profond changement de société. Tisser des liens, pour inclure chaque personne, en lui donnant les moyens d’exercer librement ses choix. Faire en sorte que les principes que nous proclamons – « Liberté, Egalité, Fraternité » – soient mis en application. En 2007, le Comité consultatif national d’éthique concluait son avis n° 102, « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme », par ces mots : « Une société incapable de reconnaître la dignité et la souffrance de la personne, enfant, adolescent ou adulte, la plus vulnérable et la plus démunie, et qui la retranche de la collectivité en raison même de son extrême vulnérabilité, est une société qui perd son humanité. » Il nous faut trouver le courage d’être humain.

30 juillet 2018

Sophie Cluzel nous parle de notre politique handicap !

29 juillet 2018

Des parents dénoncent le viol de leur fils handicapé

 

Des parents dénoncent le viol de leur fils handicapé

Les parents d'un jeune handicapé victime d'un viol dans un institut médico-éducatif, près de Toulouse, dénoncent "l'inertie des pouvoirs publics" dans la prise en charge de leur enfant. Les maltraitances sur des enfants handicapés, dont les dénonciations au grand jour ont valu des poursuites pour diffamation contre une ancienne salariée de l'institut médico-éducatif (IME) de Moussaron (Gers), sont-elles l'arbre qui cache la forêt ?

https://www.ladepeche.fr

 

29 juillet 2018

Décret relatif aux conditions de recrutement et d’emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap

25 juillet 2018

Fonctionnement & dispositifs de la MDPH du Val-de-Marne

 

DSDEN du Val-de-Marne - ASH - Dispositifs de la MDPH

La MDPH est un lieu référent auquel peuvent s'adresser les personnes handicapées et leur famille, ce qui n'exclut pas la création d'antennes locales dans un souci de proximité. Le rapport Blanc propose que toute personne handicapée soit accompagnée par un correspondant au sein de la MDPH...

http://www.ia94.ac-creteil.fr

 

24 juillet 2018

Question écrite du député Jean Lassalle en date du 17 juillet et concernant les placements abusifs

 

Question n°10731 - Assemblée nationale

Presentation de l'Assemblee nationale, du palais Bourbon, de ses membres (deputes), de son fonctionnement et de son actualite : agenda, travaux en cours (amendements, rapports, commissions, lois), textes et dossiers (legislatifs ou d'actualite)...

http://questions.assemblee-nationale.fr

 

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