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"Au bonheur d'Elise"
26 juin 2018

Les personnes handicapées : citoyens de seconde zone sans droit à un recours effectif ?

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22 juin 2018

Remise du rapport de Dominique Gillot, présidente du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées

 

Remise du rapport de Dominique Gillot, présidente du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées

Mardi 19 Juin, Agnès BUZYN, Ministre des Solidarités et de la Santé, Sophie CLUZEL, Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, et Muriel PÉNICAUD, Ministre du Travail, ont reçu le Rapport de Dominique GILLOT, Présidente du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées.

http://handicap.gouv.fr

Une mission pour faciliter et sécuriser l’emploi des travailleurs handicapés

Le 24 octobre dernier, les ministres Agnès Buzyn, Muriel Pénicaud et Sophie Cluzel ont confié à Dominique Gillot une mission pour trouver des solutions permettant de faciliter l’embauche et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui, Dominique Gillot présente aux 3 ministres la conclusion de ses travaux et notamment les pistes d’amélioration qui vont nourrir le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, porté par Muriel Pénicaud.

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Un rapport qui se compose en deux parties

Le rapport se décline en un « Tome 1 », dédié à la situation des personnes handicapées dans l’emploi et en un « Tome 2 », consacré à la conciliation rôle d’aidant/vie professionnelle. Il fait une large part aux témoignages concrets des difficultés rencontrées par les personnes.

En outre, il dresse des perspectives de simplification et de renforcement d’attention aux moments de fragilité identifiés dans le parcours de la personne et notamment des plus jeunes. Le rapport de Dominique Gillot met en avant 3 grands objectifs :

  • Mieux informer et accompagner les personnes
  • Mobiliser les employeurs et rénover les dispositifs d’accompagnement dans l’emploi
  • Concilier le rôle des proches aidants et leur vie professionnelle
22 juin 2018

L'Ordre des médecins prend position contre l'homéopathie

 

L'Ordre des médecins prend position contre l'homéopathie

Par Cécile Thibert VIDÉO - Pour la première fois depuis la publication de la tribune contre les médecines alternatives en mars dans Le Figaro, le Conseil national de l'Ordre des médecins a pris position contre l'homéopathie, sans lui fermer la porte.

http://sante.lefigaro.fr

 

22 juin 2018

Handicaps et travail. « Apprendre à mieux cerner l’autisme »

Publié le 21 juin 2018 à 10h17 Modifié le 21 juin 2018 à 12h18
Atteinte du syndrome d’Asperger, Danielle Dave est devenue consultante sur l’autisme.
Atteinte du syndrome d’Asperger, Danielle Dave est devenue consultante sur l’autisme. (Photo Anthony Berthou)

Venue de Belgique, la scientifique Danielle Dave participe au colloque « Handicaps et travail », qui se tient ce jeudi et ce vendredi au Quartz, à Brest. Elle témoigne de sa propre expérience familiale liée à l’autisme, un syndrome souvent difficile à identifier.


Quel est votre rapport à l’autisme ?

« Je suis directement concernée, puisqu’on m’a diagnostiqué le syndrome d’Asperger à l’âge de 37 ans. J’en ai aujourd’hui 53 et j’ai appris à vivre avec. J’ai découvert cette affection tardivement, à la suite de l’autisme sévère dont est atteinte ma seconde fille. Dans mon cas, cela se manifeste par une difficulté relationnelle et émotionnelle dans la vie de tous les jours, malgré un quotient intellectuel élevé : 155. Sur le moment, j’ai accueilli ce diagnostic avec soulagement. Les troubles dont je souffre depuis l’enfance ont longtemps été masqués par cette forme d’intelligence que je qualifie d’anormale. »


Comment avez-vous surmonté les obstacles ?

« Issue d’un milieu ouvrier, j’ai eu la chance de réussir de brillantes études universitaires, dans les sciences dures, avant de m’intéresser aux sciences humaines par le biais de l’autisme. J’ai notamment collaboré avec des associations de parents chez moi, à Liège, et aussi obtenu un diplôme spécifique à Toulouse, afin de crédibiliser ma démarche. Après une période de remise en question, j’ai ouvert un cabinet de coaching, Consultance Autisme & TED, il y a deux ans. Dans ce cadre, je rencontre toutes sortes de publics pour les sensibiliser à l’autisme, et je participe volontiers à des rassemblements comme celui-ci, dans toute l’Europe, pour apporter mon point de vue sur cette affection encore méconnue dans nos sociétés. »


Comment s’y prendre ?

« En Belgique comme en France, des structures existent pour accompagner les autistes lorsqu’ils ont besoin d’un cadre adapté. Mais il reste beaucoup à faire pour mieux cerner tous les syndromes liés à cette maladie, qui n’est pas forcément génétique. Le gouvernement Macron vient de lancer un Plan Autisme 2018-2022, ce qui prouve bien qu’il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique. En France, cela concerne 700 000 personnes, dont 600 000 adultes. »

 
Pratique

Colloque « Handicaps et travail : regards croisés européens », ce jeudi et ce vendredi, de 9 h à 17 h, au Quartz, à Brest. Renseignements complémentaires et contact via le site www.handicaps-et-travail.bzh

22 juin 2018

MDPH : enfin un système simplifié et uniformisé en France ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : SI commun MDPH, c'est son nom. Le déploiement des nouveaux systèmes d'information commence en juin 2018 qui vise à moderniser les MDPH. Selon la CNSA, il va permettre un meilleur accès aux droits des personnes handicapées.

Par , le 20-06-2018

Comment améliorer l'accompagnement des personnes en situation de handicap ? En modernisant les systèmes d'information des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). La CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie) a lancé ce vaste chantier de rénovation en 2016 car, jusqu'alors, toutes les MDPH n'utilisaient pas les mêmes logiciels,  ni la même version d'un logiciel. Ce programme, qui bénéficie d'un budget de 19 millions d'euros, doit donc permettre d'harmoniser tous ces systèmes d'information grâce à un socle commun de fonctionnalités. On parle ainsi  de « SI commun des MDPH ». Une nouvelle phase est engagée le 19 juin 2018 avec le déploiement des nouvelles fonctionnalités.

Simplifier le système

Cette refonte vise, selon le communiqué de la CNSA, à « améliorer le service rendu aux personnes handicapées et à leur famille, recentrer les activités des professionnels sur l'accompagnement des usagers, simplifier les échanges d'information avec les partenaires, améliorer la connaissance des besoins des personnes handicapées ». A titre d'exemple, ce système a donné l'opportunité d'harmoniser les courriers de notification de décisions, qui sont aussi simplifiés pour être mieux compris par  les usagers.

De nouvelles fonctionnalités

Les logiciels métiers des MDPH s'harmonisent donc et s'enrichissent de nouvelles fonctionnalités. Celles du « palier 1 » intègrent :

  • les étapes du processus, de l'instruction de la demande d'une personne handicapée jusqu'au suivi de la décision,
  • les échanges d'informations avec les partenaires, avec l'outil de suivi des orientations (pour la mise en place de l'accompagnement de la personne handicapée par les établissements et services),
  • les échanges d'informations avec la caisse d'allocations familiales (pour l'attribution ou le renouvellement de l'allocation adulte handicapé ou de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé)
  • les échanges d'informations avec l'Imprimerie nationale (pour la conception de la carte mobilité inclusion - CMI).

Pour plus de fiabilité, l'ensemble des données relatives aux personnes s'appuient sur l'utilisation du NIR (numéro de sécurité sociale) comme identifiant national de santé de la personne.

Le palier 2 intégrera des fonctionnalités complémentaires destinées à faciliter les échanges de la MDPH avec l'Éducation nationale et Pôle emploi, et à recueillir des données sur les besoins des personnes handicapées. Par ailleurs, Sophie Cluzel, secrétaire d'État au handicap, a missionné la CNSA pour proposer un service de demande en ligne aux MDPH qui n'ont pas déjà développé un portail de services aux usagers.

Quelles MDPH concernées ?

Sept MDPH volontaires ont participé à la construction et au développement de la nouvelle version des logiciels : Ain, Gers, Nord, Calvados, Haute-Savoie, Paris et Seine-Maritime. Pour tenir compte des contraintes propres à chaque MDPH, le déploiement se fera en 3 vagues. La mise en service des logiciels dans les 23 MDPH* de la vague 1 est prévue dès la fin 2018-début 2019. Elle s'échelonnera jusqu'à la fin 2019 pour celles des vagues 2 et 3. Pour tenir ces délais contraints, toutes les MDPH doivent engager les activités de pré-déploiement dès 2018.

* Les 23 MDPH de la vague 1 : Ariège, Aube, Charente-Maritime, Côtes-d'Armor, Dordogne, Doubs, Finistère, Gironde, Ille-et-Vilaine, Loir-et-Cher, Mayenne, Moselle, Pas de Calais, Hautes-Pyrénées, Métropole de Lyon, Savoie, Seine-et-Marne, Yvelines, Yonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Guadeloupe.

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

Sur le web

 

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21 juin 2018

Handicap : une Rémoise attend depuis deux ans une place pour son fils en institut spécialisé

 

Handicap : une Rémoise attend depuis deux ans une place pour son fils en institut spécialisé

C'est un nouvel exemple de la difficulté de scolariser un enfant handicapé. Une Rémoise attend depuis deux ans que son fils de 11 ans et demi obtienne une place en institut médico-éducatif, indispensable pour lui apprendre à devenir autonome. Elle témoigne et dénonce le manque d'humanité du système.

https://www.francebleu.fr

 

18 juin 2018

Adoption par les couples homosexuels : "Uniquement pour des enfants atypiques" en Seine-Maritime

article publié sur France Bleu

lundi 18 juin 2018 à 7:08 Par Coralie Moreau, France Bleu Normandie (Seine-Maritime - Eure) et France Bleu

Depuis la loi sur le mariage pour tous, les couples homosexuels peuvent adopter, en théorie. Mais dans la réalité, le parcours est très compliqué. En Seine-Maritime, ces couples ne sont pas exclus... s'ils sont "ouverts aux profils d'enfants atypiques".

En Seine-Maritime, les dossiers d'adoption des couples homosexuels ont très peu de chances d'aboutir

En Seine-Maritime, les dossiers d'adoption des couples homosexuels ont très peu de chances d'aboutir © Radio France - Radio France

Seine-Maritime, France

Le mariage pour tous devait donner aux couples homosexuels les mêmes droits qu'aux couples hétérosexuels. C'est en partie le cas mais des discriminations persistent, notamment en ce qui concerne l'adoption, en Seine-Maritime.

Les témoignages sont nombreux, de couples homosexuels désireux d'adopter et découragés, souvent, durant leurs démarches pour obtenir l'agrément. Le parcours est le même pour tous les postulants, seuls ou en couple. Il faut passer par le département qui accorde ou non l'agrément après plusieurs rencontres, avec des psychologues notamment. Les dossiers sont ensuite soumis au Conseil de famille, instance constituée de personnes de la société civile, qui choisit la famille qui pourra accueillir l'enfant en attente d'adoption.

Pour les couples homosexuels, obtenir un agrément n'est pas compliqué mais c'est après que ça se corse. Selon Pascale Lemare, responsable du service adoption au département de Seine-Maritime, 

"Les couples homosexuels ne sont pas exclus mais ils ne sont pas prioritaires"

Pour les couples homosexuels, "des enfants dont personne ne veut"

Ce que confirment des couples homosexuels, candidats à l'adoption. "On nous a dit que, pour avoir une chance, nous devions nous préparer à accueillir _un enfant à besoins spécifiques, c'est-à-dire grand ou avec un problème de santé, un handicap_", témoigne une jeune femme.  Des propos confirmés par la responsable de l'adoption au département : "Eux-mêmes sont un peu atypiques par rapport à la norme sociale mais aussi la norme biologique [donc il faut que] leur projet supporte des profils d'enfants atypiques".

Un discours qui choque. Pour cette autre femme qui a choisi d'abandonner les démarches, l'homosexualité souffre encore de fortes discriminations au sein même des institutions et des collectivités.

"On a un peu l'impression que autant les parents homosexuels que les enfants à besoins spécifiques sont un peu des sous-citoyens aux yeux des institutions"

En Seine-Maritime, selon le service de l'adoption, un couple d'hommes a accueilli un enfant... à besoins spécifiques.

15 juin 2018

Droit -> Application du tarif de cantine « Extérieur » aux enfants porteurs de handicap scolarisés dans un dispositif ULIS

14 juin 2018

La réforme des aides sociales commence à se dessiner

article publié dans Faire-Face

« À partir de 2019, les prestations sociales versées vont progressivement s'appuyer sur les ressources des personnes au moment de leur déclaration et non plus avec deux ans de retard », précise Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, dans Le Journal du Dimanche, paru le 10 juin.

Plusieurs points de la réforme annoncée des aides sociales commencent à filtrer : un versement le même jour, de manière automatique à tous ceux qui y sont éligibles et sur la base des ressources de l’année. Mais les mesures les plus douloureuses restent peut-être à venir.

« Un versement social unique devrait être mis en place en 2019. » Autrement dit, les différentes aides sociales (AAH, RSA, aide au logement, etc.) seraient versées en une seule fois et donc le même jour. C’est ce que révèle le quotidien Le Monde, dans son édition du 12 juin. Ce sera l’une des mesures du plan pauvreté que le gouvernement devrait dévoiler en juillet.

L’automaticité pour quelles allocations ?

Selon Le Monde toujours, « le gouvernement a décidé de verser automatiquement les allocations à ceux qui y sont éligibles ». Une bonne nouvelle dans la mesure où 30 % des ayants droit aux minima sociaux ne réclament pas leur dû. Cette fonctionnalité devrait être effective dès 2020 grâce à « l’échange automatisé de données entre administrations ».
Reste à voir son périmètre. L’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), à laquelle peuvent notamment prétendre de nombreux bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé (AAH), y figurera-t-elle ?

Lire aussi

« Le système sera plus réactif. »

Une autre mesure avait déjà été annoncée dans Le Journal du Dimanche, du 10 juin. Par la ministre des Solidarités elle-même. « À partir de 2019, les prestations sociales versées vont progressivement s’appuyer sur les ressources des personnes au moment de leur déclaration et non plus avec deux ans de retard, précisait Agnès Buzyn. Le système sera donc beaucoup plus réactif et beaucoup plus juste. »

C’est le cas, entre autre, pour l’AAH. Pour les allocataires qui ne travaillent pas, le calcul est basé sur les revenus de l’année N-2 (2016 pour 2018, par exemple).

« Toutes les allocations peuvent être discutées. »

Mais dans le même entretien, elle expliquait aussi que « toutes les allocations peuvent être discutées. La façon dont elles sont attribuées, leur efficacité… On a le droit de réinterroger un dispositif s’il ne produit pas les résultats attendus ».
Une note de Bercy révélée par Le Monde, dont Faire-face.fr s’était fait l’écho, proposait des pistes. Comme la révision des critères d’attribution de l’AAH. Réponse en juillet.

13 juin 2018

Handicap / Education - Onze mille nouveaux emplois d'AESH accompagneront les enfants handicapés à la rentrée 2018

article publié sur Caisse des dépôts des Territoires

A l'occasion de la séance de questions orales sans débat du 5 juin à l'Assemblée nationale, Jean-Michel Blanquer a apporté des précisions intéressantes sur les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), qui remplacent les auxiliaires de vie scolaire (AVS) depuis la mi-2014 (voir notre article ci-dessous du 30 juin 2014). Le ministre de l'Education nationale était interrogé par Cécile Untermaier, députée (Nouvelle Gauche) de Saône-et-Loire, qui s'inquiétait notamment des "mesures prises et envisagées en vue d'une meilleure définition du statut et du métier d'AESH".

Des "professionnels aux compétences reconnues"

Dans sa réponse, Jean-Michel Blanquer rappelle qu'"il s'agit de professionnels aux compétences reconnues, titulaires du diplôme d'Etat d'accompagnant éducatif et social (DEAES)". Les efforts menés par le ministère visent à "créer davantage d'emplois dans cette catégorie, afin de généraliser l'utilisation des contrats d'AESH et, ainsi, d'offrir un statut stable à la fonction d'aide humaine".
Sur ce point, le ministre confirme et précise les chiffres qu'il avait avancés lors de son audition par la commission des finances du Sénat à l'automne dernier, dans le cadre de la préparation de la loi de finances pour 2018 (voir nos articles ci-dessous du 28 septembre et du 9 novembre 2017). Ainsi, pour la rentrée 2018, il est prévu de transformer 11.200 contrats aidés en 6.400 emplois d'AESH. Dans le même temps, 4.500 nouveaux emplois d'AESH seront créés directement, soit un total de 10.900 nouveaux emplois d'AESH. A la rentrée 2017, 8.000 emplois supplémentaires avaient déjà été mobilisés.

Plus de 61.400 équivalents temps plein mobilisés

Au final, le ministre de l'Education nationale précise que "plus de 61.400 équivalents temps plein sont mobilisés pour l'accompagnement des élèves en situation de handicap, soit une hausse d'environ 8.000 emplois par rapport à la rentrée de 2016".
En termes qualitatifs, Jean-Michel Blanquer indique aussi que la durée minimale de formation à l'adaptation à l'emploi, lors du recrutement, sera portée à soixante heures, "afin de garantir un socle de formation solide et d'harmoniser les pratiques académiques".
Reste à recruter les AESH, ce qui se heurte à un certain nombre de difficultés. Le ministère vient donc de lancer une campagne nationale intitulée "Devenir accompagnant des élèves en situation de handicap". Elle est présentée sur une page dédiée du site internet du ministère et une carte interactive renvoie directement aux pages consacrées aux recrutements sur le site des différentes académies.

"D'autres pays font mieux que nous sur le plan qualitatif"

Jean-Michel Blanquer affirme aussi que son ministère "est pleinement engagé dans la revalorisation du métier d'aide humaine et la pérennisation de la fonction d'AESH". Le ministère et le secrétariat d'Etat chargé des personnes handicapées "conduisent actuellement un vaste chantier de rénovation de l'accompagnement des élèves en situation de handicap", dont le ministre ne précise toutefois pas encore les contours.
Jean-Michel Blanquer estime ainsi qu'"on peut considérer que la France consent des efforts importants pour les 300.000 élèves en situation de handicap", tout en reconnaissant que "d'autres pays font mieux que nous sur le plan qualitatif avec des moyens comparables". Pour le ministre, ce constat renvoie à la question du statut des personnels, à celle de leur formation et à celle de la formation des professeurs, mais aussi "à la gestion de ces questions au plus près de l'établissement, et il y aura des évolutions dans notre action, afin que nos résultats qualitatifs rejoignent nos capacités quantitatives".

13 juin 2018

Thérapie cranio-sacrée : un petit air de rien - Afis - Association française pour l'information scientifique

 

Thérapie cranio-sacrée : un petit air de rien - Afis - Association française pour l'information scientifique

La thérapie cranio-sacrée " part de la constatation que le liquide céphalo-rachidien dans le cerveau et la moelle épinière se meut d'une manière rythmique et que ce rythme se propage dans tout l'organisme et lui fournit des impulsions essentielles " [1].

http://www.pseudo-sciences.org

 

13 juin 2018

Ce n’est pas mon handicap qui me fait souffrir

article publié dans Libération

Par Sarah Salmona, professeure de français 13 juin 2018 à 09:13

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A Nantes, en 2015. Jean-Sébastien Evrard. AFP

Alors que la loi Elan vient d'être votée ce mardi à l’Assemblée, une professeure de français, myopathe depuis la naissance, raconte ce que signifie au quotidien la décision de réduire la part de logements neufs accessibles à 10%.

Réduire la part de logements neufs accessibles à 10% ne choque pas le technocrate qui sait que 4% des Français sont en situation de handicap. L’humain en revanche, qui vit le handicap au quotidien, pourrait lui répondre que ce calcul lui arrache au corps et au cœur de l’espoir. L’espoir que les politiciens préfèrent rendre le monde accessible plutôt que rentable. Le technocrate dira que cette mesure est bien anecdotique car il sera tout à fait possible d’abattre facilement des murs pour rendre accessibles les 90% des logements restants. La personne en situation de handicap, qui peine déjà à aller aux toilettes, sait qu’elle ne pourra pas compter sur la force de ses bras pour abattre un mur, sait que les propriétaires lui fermeront la porte aux roues lorsqu’ils la verront arriver sur son fauteuil comme si elle était assise sur un bulldozer, sait également qu’il lui faudra attendre au mieux six mois avant d’obtenir des aides financières pour commencer des travaux…

Mais surtout, elle pourrait raconter au technocrate toute une série d’anecdotes qui lui faut garder pour elle parce qu’elle ne veut surtout pas être un poids pour la société. Comme la fois, où chez des amis, elle s’est retenue toute une soirée de boire et d’aller aux toilettes, et qu’une fois arrivée devant sa porte d’entrée, en glissant sa clef dans la serrure, elle a noyé le coussin de son fauteuil sans avoir eu le temps de franchir le seuil de son appartement. Comme il était large ce seuil de porte! Comme elle l’avait attendu! Elle a espéré qu’aucun de ses voisins ne remarquerait la flaque de désespoir qu’elle devait laisser derrière elle. On peut refermer une porte sur sa honte mais comme on se sent meurtri lorsque à 0h42 on doit l’éponger seule!

Vive juste au-dessus du seuil de pauvreté

Le calcul, monsieur le technocrate est simple : sachant que son fauteuil électrique ne franchit aucune marche, ne passe aucune porte chez ses amis, la personne en situation de handicap réduit tout simplement ses sorties et ses temps d’amitiés… A la fin de sa journée, elle a la nette impression de ne vivre que 10% d’une vie et le monde entier lui explique calmement que c’est déjà bien assez.

Ecoutez-la, monsieur le technocrate, calculer son pourcentage de vie que vous voulez encore réduire alors qu’elle rêve du 100%. Elle connaît le nombre d’ascenseurs en panne, de rampes de bus qui refusent de se déplier et qui la laisse clouée sur le trottoir. Les poubelles échouées, les voitures mal garées, tous les chemins qu’il lui faut inventer pour les contourner. Elle sait qu’elle ne peut travailler qu’à mi-temps à cause de ses 30% de capacité respiratoire et qu’elle doit se contenter de la moitié d’un salaire. Elle se souvient bien qu’il y a trois ans, elle a perdu 80% de ses heures d’aides humaines financées parce que les caisses du département sont vides. Elle sait qu’elle peut aimer mais sans se marier, parce que si on lui passe la bague au doigt, on lui retirera 100% de son complément d’allocation d’adulte handicapée qui lui permet de vivre juste au-dessus du seuil de pauvreté. Elle sait que son fauteuil roulant électrique lui a coûté une année de salaire, que la sécu ne peut en payer que 30%, qu’il lui faudra une année de salaire supplémentaire pour financer l’aménagement de son véhicule mais que sur ce coup-là, elle n’y arrivera pas.

Enfin, elle sait que si elle s’en sort, c’est surtout grâce à ses parents qui ont 70 ans. C’est eux qui financent son logement, qui l’aident à sortir de chez elle parce qu’elle n’a pas assez d’aides humaines, c’est eux qui à une heure du matin, viendront nettoyer son coussin, son pantalon, sa flaque et sa honte. Combien de temps, Monsieur le technocrate, ses parents vont-ils encore pouvoir l’aider?

Amputons des parts d’existence

Ce n’est pas mon handicap qui me fait souffrir. Ce qui est dans mes gènes n’est pas modifiable comme le sont un trottoir, un mur, une loi, une société tout entière. Vous, le technocrate, savez que réduire les aides humaines et la part de logements accessibles est chose aisée et sans risque. C’est anecdotique, comme le cri d’une personne handicapée. Elle ne défilera jamais en masse dans les rues, ne bloquera ni des routes, ni des trains, ne paralysera jamais un pays comme il peut la paralyser.

Retirons des centimètres carrés, élevons des murs, amputons des parts d’existence, des morceaux de corps qui prennent trop de place, détruisons leurs rêves de circuler, de travailler et d’aimer à 100%. Donnons-leur un minimum, pour la morale, mais pourvu qu’ils se taisent…

Je lance un cri de myopathe, de prof de français désespérée. Le cri d’une femme qui croit que la plus belle des choses à enseigner est la richesse des différences. Qu’il n’y a rien de plus important que d’offrir à tous les chances de réussir et le droit d’exister.

Sarah Salmona professeure de français
13 juin 2018

18 & 19 octobre 2018 - Séminaire international sur l'Éducation inclusive à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris

 

Regard international sur l'éducation inclusive

Le ministère de l'Éducation nationale organise les jeudi 18 et vendredi 19 octobre 2018, en présence de la secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, un séminaire international sur l'Éducation inclusive à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris.

http://www.education.gouv.fr

 

12 juin 2018

Les résidents et les personnels de Institut Le Val Mandé - ILVM ont visité l'Assemblée Nationale

12 juin 2018

Cinéma et Handicap : personne ne doit être empêché de faire du cinéma !

article publié dans Le Nouvel Observateur

Fabien Héraud et Jacques Gamblin dans le film De toutes nos forces, de Nils Tavernier

  Fabien Héraud et Jacques Gamblin dans le film "De toutes nos forces", de Nils Tavernier. (Nord Ouest)

TRIBUNE. La plupart des artistes en situation de handicap ne se voient pas offrir leur chance, dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. Encourageons-les à embrasser les carrières des métiers du 7e art !

Par L'Obs

Publié le 09 juin 2018 à 16h02

Douze millions de Français sont touchés, plus ou moins sévèrement, par un handicap. Pourtant force est de constater que la question du handicap demeure taboue dans le cinéma, pire : les artistes en situation de handicap n'ont que très rarement accès aux moyens pour exprimer leur talent.

Les handicapés constituent bel en bien une minorité peu visible, tout particulièrement en France. Car c'est aussi une question culturelle : dans notre pays, les personnes handicapées semblent souvent moins bien intégrées dans la société, presque "cachées". Elles sont souvent les personnes qu'on ne veut pas voir, car le handicap fait peur, même si une prise de conscience semble s'opérer, notamment de la part des pouvoirs publics qui déclarent désormais vouloir favoriser l'inclusion. Comment s'étonner que les films ou les œuvres audiovisuelles − à quelques exceptions notables − évoquent si rarement les personnes en situation de handicap ?

Faire naître des vocations

Si les films montrant des personnages en situation de handicap, ou abordant d'une façon ou d'une autre le quotidien ou les problématiques de ces personnes, sont rares, encore plus rares sont les artistes "handicapés" à avoir pu concrétiser une carrière dans les métiers du 7e art.

Selon de récentes études, les personnes en situation de handicap ont trois fois moins de chances d'obtenir un emploi, c'est hélas la même chose, sinon bien pire dans le milieu du cinéma et de l'audiovisuel. La plupart des artistes en situation de handicap ne se voient pas offrir leur chance, rares sont ceux qui peuvent un jour accéder aux moyens de s'exprimer en cinéma ou en télévision, qu'ils soient comédiens, scénaristes, metteurs en scène...

Julien Richard-Thomson remet le texte de la tribune à Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées. (DR)

Il nous paraît essentiel de donner leurs chances aux personnes de talent en situation de handicap, mieux, de faire naître des vocations et d'encourager ces personnes à opter pour des carrières artistiques, car elles ont elles aussi un point de vue sur le monde. Et pas seulement en tournant des films "sur le handicap" : comédies, drames, thrillers... pas de frontière pour l'imaginaire des scénaristes, des créateurs et des artistes en situation de handicap !

Aider à financer les projets

Le cinéma français est finalement assez conservateur. Tous ceux qui ont tenté l'aventure le confirment : il est si difficile d'obtenir un rendez-vous avec un producteur, de faire lire son scénario, quand on est perçu comme "différent". Nous pouvons en témoigner. Militants de la diversité au cinéma − diversité des sujets, comme de celle des talents − nous le proclamons : personne ne doit être empêché de faire du cinéma. Mieux, les personnes en situation de handicap doivent être encouragées à embrasser les carrières des métiers du 7e art.

A l'heure où les pouvoirs publics envisagent des quotas de financements (par exemple pour des projets portés par des femmes, au nom de l'égalité hommes-femmes) nous proposons un véritable encouragement qui pourrait passer, lui aussi, par un quota : pourquoi pas 1% des subventions réservées à des projets portées par des cinéastes en situation de handicap ? Ou un fonds du CNC destiné à financer ces projets (comme il existe un fonds "diversité" pour les projets émanant des quartiers urbains).

Julien Richard-Thomson

Les intertitres sont de la rédaction.

 

Premiers signataires
(réalisateurs ou scénaristes en situation de handicap)

Julien RICHARD-THOMSON réalisateur, scénariste, producteur - Ely Prudence KINCZYSKI réalisatrice, scénariste, comédienne - Pierre PATFAWL scénariste - Gérard CHARGÉ réalisateur

11 juin 2018

AESH: S.Cluzel envisagerait de basculer sur des temps pleins avec un complément de temps du type temps périscolaires ...

 

AESH: S.Cluzel envisagerait de basculer sur des temps pleins avec un complément de temps du type temps périscolaires ou encore au domicile des élèves

Les auxiliaires de vie scolaire qui s'occupent des enfants handicapés dans les écoles demandent davantage de reconnaissance (formations, revalorisation de leur salaire...) Le gouvernement a-t-il prévu de répondre à leurs attentes ? Si oui, quand ? S.Cluzel : "On y répond déjà à travers les contrats aidés par exemple qui ont été transformé au profit...

http://handicapetscolariteblogdesaccompagnants.wordpress.com

 

11 juin 2018

Leur fils handicapé interdit de séjour scolaire : des parents du Morbihan vent debout contre une circulaire de 2017

Il y a 2 jours, par  Angélique Goyet / Pontivy Journal

« Il faut toujours se battre, se justifier. C’est usant ! » lancent Vincent et Elodie Guillemot, parents de Timéo, trisomique de 8 ans. Une circulaire lui interdisait d'être accompagné lors d'un séjour scolaire. Grâce à la mobilisation des élus locuax, une solution - bancale - a été trouvée.« Il faut toujours se battre, se justifier. C’est usant ! » lancent Vincent et Elodie Guillemot, parents de Timéo, trisomique de 8 ans. Une circulaire lui interdisait d’être accompagné lors d’un séjour scolaire. Grâce à la mobilisation des élus locuax, une solution – bancale – a été trouvée. (©Pontivy Journal )

En Centre-Bretagne, Timéo ne devait pas partir en séjour avec ses copains de classe de Cléguérec, près de Pontivy (Morbihan). Une circulaire de 2017 interdit à son assistante de vie scolaire (AVS) de l’accompagner. Pour Timéo, une solution a été trouvée, mais ses parents continuent de se battre, pour les autres enfants handicapés, contre ce texte du ministère de l’Education nationale.

Comment accompagner un enfant handicapé ?

2017-084. C’est la référence d’une circulaire adressée à tous les recteurs d’académie de France en mai 2017, par le ministère de l’Education nationale. Une circulaire qui aurait pu priver Timéo, 8 ans, d’un séjour scolaire à Brocéliande, le pays des légendes arturiennes en Ille-et-Vilaine, du mercredi 30 mai au vendredi 1er juin 2018.

Même si l’assistante de vie scolaire restait la nuit sur son temps personnel, l’Académie considérait ça comme du travail dissimulé. (Vincent Guillemot, père de Timéo)

Le garçon, en classe de CP à l’école publique Ar Gwenilli à Cléguérec, est atteint d’une trisomie 13 (malformations neuronales, retards psychomoteurs…). Depuis trois ans, il bénéficie d’une AVS : elle aide Timéo en classe 24 heures par semaine. Mais une circulaire de mai 2017 lui interdit de l’accompagner pour un séjour scolaire.

"Quand on a appris qu’un voyage scolaire de trois jours et deux nuits à Brocéliande se préparait, on s’est posé la question : comment accompagne-t-on un enfant handicapé ? (Elodie Guillemot, la mère de Timéo)"

Elle continue : « On a alerté l’académie. Leur solution ? Une autre AVS avec un autre contrat pour le temps d’adaptation avec Timéo et le séjour. On a refusé ! » L’AVS de Timéo et l’école de Cléguérec soutiennent les parents. Ensemble, ils cherchent une autre solution.

Une circulaire à l’encontre de la loi sur le handicap de 2005

L’école de Cléguérec est « une source d’épanouissement pédagogique pour notre fils. Cette sortie lui a été bénéfique. » Chaque jour, les parents de Timéo essaient de le rendre plus autonome : il va faire des petites courses, chercher du pain. « On anticipe, on lui explique tout très bien. Dans le bourg, tout le monde le connaît », explique Elodie Guillemot.

Elodie Guillemot explique : « Cette circulaire va à l’encontre de la loi de 2005 sur le handicap (Ndlr : loi sur l’égalité des droits et des chances), dans laquelle on encourage les parents à intégrer les enfants handicapés dans un cursus normal. »

"Il lui faut un cadre avec la même personne, elle sait comment Timéo peut réagir. Et on n’allait tout de même pas le laisser seul à l’école. Il n’aurait pas compris pourquoi ses camarades de classe ne sont pas là, il aurait été avec les maternelles, tous les primaires partent… (Elodie Guillemot)"

Une solution bancale

Pour le faire partir à Brocéliande, le couple Guillemot s’est tourné vers Marc Ropers, maire de Cléguérec. « Il nous a beaucoup aidé. La mairie a été très active auprès de l’académie. »

La mobilisation débouche sur une solution, qui n’est pas des plus idéales : l’AVS a fait ses heures d’accompagnement en journée durant le séjour ; à partir de 16 h, c’est Elodie Guillemot qui prenait le relais. Elle a assuré les deux nuitées, faisant deux heures de route aller-retour à chaque fois, après sa journée de travail…

"L’autre classe part en Dordogne, c’est un peu plus loin. Vous pensez que l’AVS serait rentrée tous les soirs chez elle ? Vu la complexité du dossier, beaucoup de parents ne font pas partir leur enfant handicapé pour un séjour scolaire. En temps normal, c’est déjà difficile de faire toutes les démarches… Il faut toujours se battre, se justifier. Il y en a ras-le-bol, c’est usant ! (Elodie Guillemot)"

Ils veulent l’abrogation de la circulaire

Vincent et Elodie Guillemot ne veulent pas en rester là. Ils veulent la fin de la circulaire n° 2017-084 du 3 mai 2017. « Nous avons alerté le député par courrier. Nous avons aussi saisi le Défenseur des droits. »

"C’est bien de faire des textes, mais il y a l’écrit et la pratique. On veut revenir à la situation d’avant. Ce n’est pas normal que les parents ne puissent pas faire partir en voyage leurs enfants… (Elodie Guillemot)"

7 juin 2018

Handicapés et aidants livrés à eux-mêmes

article publié dans Libération
Par Marie Piquemal et Anaïs Moran 5 juin 2018 à 20:36

Ce devait être un des sujets majeurs du quinquennat. Mais un an après et malgré les promesses, les associations déplorent des renoncements. La loi Elan, qui enterre l’obligation d’accessibilité des logements neufs, restera un recul symbolique. «Libération» a recueilli les témoignages de ceux qui vivent le handicap au quotidien.

«Nous sommes en réel danger, bien souvent incapables de venir en aide l'un à l'autre»

Elise et Damien à Gémenos le 3 juin 2018.
COMMANDE N° 2018-0675Elise et Damien Joussemet, 39 ans et 43 ans, à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône. (Photo Yohanne Lamoulère. Tendance Floue)

«On est dans une situation dramatique et tout le monde s’en fout. Les heures d’aide humaine de Damien, mon mari, ont été réduites alors que son état s’est dégradé et moi j’attends une décision du tribunal, saisi depuis un an, pour avoir les miennes. Damien a été victime d’un traumatisme crânien en 2001 après une chute de cheval. Il a des troubles de la parole et de la mémoire. Il ne peut plus marcher. Quant à moi, je suis atteinte d’un rhumatisme inflammatoire chronique très sévère qui entraîne la dégénérescence de mes articulations et je suis aussi coincée dans un fauteuil. Je ne peux pas m’occuper de mon mari parce que j’ai tout autant besoin que lui qu’on s’occupe de moi. En novembre, Damien a déposé un dossier à la maison départementale des personnes handicapées (MDHP) pour demander une augmentation des heures de présence de l’auxiliaire de vie. Jusqu’alors il avait 198 heures par mois. La réponse à sa requête est arrivée le mois dernier : ce sera désormais 185 heures par mois, soit 5 à 6 heures d’aide par jour. Le ciel nous est tombé sur la tête.

«Nous sommes en réel danger, livrés à nous-mêmes et bien souvent incapables de venir en aide l’un à l’autre. Vous n’imaginez pas comme notre quotidien est un enfer. Comme je tremble à chaque fois que je vois mon mari tomber par terre. Comme je crie quand je l’entends s’étouffer à table et que je suis bloquée dans mon lit. Comme chaque geste du quotidien, ouvrir une bouteille, une porte, le robinet, est un cap infranchissable sans l’aide d’une auxiliaire de vie. Parfois je dois attendre trois jours avant de pouvoir me faire accompagner à la pharmacie et acheter mes médicaments. L’autre soir, notre chat nous a ramené un rat crevé dans la cuisine. Et bien le rat crevé est resté là jusqu’au lendemain matin ! C’est de la maltraitance. Pourquoi ne nous donne-t-on pas l’opportunité de vivre dans la dignité comme tout le monde ?

«Les gens pensent qu’il suffit de nous installer toute la journée devant la télé ou sur une terrasse pour nous rendre heureux. Ils ne connaissent rien au handicap. Ils ne comprennent pas que nous avons les mêmes projets de vie que les valides, les mêmes besoins, d’autonomie et de vie sociale : sortir, aller faire ses courses, recevoir des amis, avoir des enfants… En nous accordant seulement cinq heures de soutien humain par jour, on bafoue notre droit à vivre comme les autres. Nous envisageons de déposer une demande en urgence de la prestation de compensation du handicap (aide financière versée par le département) car nous estimons que notre maintien à domicile est en péril. On nous traite comme des sous-êtres humains, il faut que cela cesse. Damien est en colère, moi j’ai la rage. Le gouvernement parle du "changement de regard" mais moi je n’en ai rien à foutre de comment on me regarde. Je veux juste qu’on respecte mes droits, qu’on applique la loi de 2005 qui a le mérite d’exister. Parce que pendant ce temps-là, on crève la bouche ouverte.» Recueilli par Anaïs Moran

«L'école ne veut pas de mes enfants»

Séverine, 41 ans ; Laurent, 34 ans ; Alexandra, 10 ans ; Marion, 7 ans, et Pauline Lepeme, 5 ans (Starsbourg). (Photo Pascal Bastien. Divergence)

«J’implore le droit à l’éducation pour mes deux plus jeunes filles. Marion souffre d’un trouble de l’attention et d’hyperactivité. Pauline est atteinte d’une forme d’autisme associé très sévère. J’aimerais qu’elles puissent avoir la scolarité la plus normale possible, comme celle de leur sœur aînée. Mais l’école ne veut pas de mes enfants handicapés. Nous vivons ce rejet au quotidien. Marion est en CP, accompagnée par une auxiliaire de vie scolaire (AVS) trois demi-journées par semaine, mais la direction de l’école tente par tous les moyens de me convaincre de la placer en internat pour enfant à trouble du comportement. Parce que c’est une enfant très active, qui bouge constamment, Marion est souvent punie et isolée des heures dans le couloir. Parce qu’elle refuse de travailler, incapable de tenir en place, elle est parfois interdite d’aller aux toilettes. Ma fille est déjà rentrée mouillée de sa propre urine à la maison. C’est donc cela, l’école de la République ? Mes filles n’y sont pas les bienvenues et nous sommes démunis face à une telle injustice.

«C’est encore plus flagrant pour ma benjamine. Cette même école a refusé l’inscription de Pauline à la rentrée 2017, en prétextant que l’établissement n’était pas aux normes d’accessibilité handicap. Mais ma fille ne se déplace pas en fauteuil ! Lorsque j’ai enfin réussi à lui trouver une maternelle plus accueillante, j’ai appris qu’elle n’aurait pas d’AVS. Enième combat : j’ai dû faire le tour des médias, TF1, BFM TV, France 3 Alsace pour obtenir gain de cause auprès de la Maison départementale des personnes handicapées. A l’école, je suis surnommée "la mère dragon", ce genre de mère qui râle tout le temps sur tout et qui prend toujours la défense de ses enfants. A chaque rentrée, il faut remonter sur le ring avec l’angoisse de l’échec. Mais sans mon acharnement, qui serait là pour protéger les droits de mes filles ? L’Etat nous a abandonnés et laissés sur le bord de la route.» Recueilli par A. MO.

«Comment va-t-il survivre le jour où ne serons plus là ?»

Nicolas Baron et son fils, à Tournefeuille, près de Toulouse, le 1er juin 2018.
COMMANDE N° 2018-0687Nicolas et Arnaud Baron, 62 ans et 42 ans, à Toulouse. (Photo Guillaume Riviere)

«Notre vie a basculé en 1993 lorsque notre fils aîné Arnaud a eu un accident de moto et s’est retrouvé handicapé de manière définitive et irréversible. Son traumatisme crânien a entraîné une hémiplégie, une cécité, une aphasie généralisée et une mémoire totalement défaillante. Il avait 18 ans. On nous a tout de suite dit : "Soit vous le mettez en hôpital psychiatrique, soit vous le gardez chez vous." A cette époque, nous travaillions tous les deux, ma femme et moi. Mais il était impensable pour nous d’abandonner Arnaud dans ce type d’établissement. On s’est donc mis à temps partiel pour s’occuper de lui à la maison. Il a fallu se débrouiller, improviser, redoubler d’inventivité pour parvenir à lui proposer un projet de vie épanouissant. Nous avons tout sacrifié pour lui : notre vie sociale, notre vie professionnelle, nos loisirs, nos vacances.

«Aujourd’hui, notre fils a 42 ans et vit toujours chez nous. Plus de vingt ans après son accident, nous restons son unique solution. Mais nous vieillissons, nous sommes au bout du rouleau. Nous arrivons à un âge où nous manquons tous les jours d’un peu plus de vitalité pour permettre de pallier son manque d’autonomie. Comment va-t-il survivre le jour où nous ne serons plus là ? Cette question me hante. On rêve d’offrir à Arnaud la possibilité de vivre dans un "logement inclusif" : en colocation avec d’autres personnes handicapées et une auxiliaire de vie présente vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Un idéal loin des hôpitaux psychiatriques et des foyers médicalisés que propose l’Etat. Un idéal qui nous pompe nos dernières forces.

«Cela fait maintenant plus de dix ans que nous remuons ciel et terre pour trouver une alternative avant qu’il ne soit trop tard. Aucune solution n’a encore été concrètement trouvée. Je suis effrayé à l’idée que notre fils se retrouve abandonné par la République.» Recueilli par A. MO.

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«Au lieu d'être soutenu, c'est l'inverse qui se produit», témoigne une mère dont le fils autiste s'apprête à partir en Belgique.

«C’est mon sixième enfant. J’ai su tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il criait beaucoup et ne se développait pas comme les autres, je le voyais bien. A 3 ans, il a été diagnostiqué autiste. Il comprend tout mais ne parle pas, à part quelques mots. Quand il était encore à la maison, j’avais réussi à établir un moyen de communication avec lui, avec des images. Cela marchait bien. Il aurait pu apprendre la langue des signes si seulement j’avais trouvé un institut. Assez vite, il est allé à l’hôpital de jour pour enfants. Au début, ça allait, le psychiatre était très bien, mon fils faisait des progrès. Les choses se sont gâtées quand le docteur est parti à la retraite. Mon fils se retrouvait régulièrement enfermé en chambre d’isolement. J’ai protesté. Je ne pouvais pas le supporter. Je me suis retrouvée avec les services de l’enfance sur le dos. Il est difficile pour moi d’en parler, j’ai peur encore aujourd’hui et c’est pour cela que je préfère rester anonyme. Disons juste que si vous contredisez l’administration de santé dans les choix qu’elle fait pour votre enfant, on ne vous facilite pas la vie… Jusqu’à ce que vous craquiez.

«Au lieu d’être soutenu, c’est l’inverse qui se produit. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour sortir mon fils de là. Le seul institut médico-éducatif (IME) que j’ai trouvé ne le prenait que quelques heures par jour. Mais le reste du temps ? J’ai des problèmes de santé, je ne peux pas lui courir derrière s’il m’échappe. Sans cesse, on vous renvoie cette image de mauvaise mère, parce que vous ne pouvez pas vous occuper de votre enfant. C’est très dur. A 18 ans, il a été transféré en hôpital psychiatrique, dans le service des cas les plus difficiles, sous haute sécurité. Le seul où il y avait de la place. Sauf que mon fils n’est pas violent ! Le personnel lui-même reconnaît qu’il n’a rien à faire là. Je ne peux le voir que deux fois par semaine, dans une petite salle de visite.A part tourner en rond, il ne peut pas faire grand-chose. Il y a une toute petite cour, c’est tout. Parfois, ils le mettent à l’isolement pour le protéger des autres patients.

«L’assistante sociale vient d’obtenir une place en Belgique, où il sera transféré dans quelques jours. C’est très loin mais que faire ? La France a un tel retard. On se sent tellement oublié en tant que parents. J’espère qu’il sera bien traité là-bas. Il a du potentiel mon fils, il est capable de faire plein de choses.» Recueilli par  M. Pi

Marie Piquemal , Anaïs Moran
7 juin 2018

Handicap, la déception Macron

article publié dans Libération

Par Marie Piquemal et Anaïs Moran 5 juin 2018 à 20:56

handicap déception macron

Cécile Faivre, handicapée, vit à Paris avec ses deux enfants. Photo Léa Comelli. Hans Lucas.

 

Ce devait être un des sujets majeurs du quinquennat. Mais un an après et malgré les promesses, les associations déplorent des renoncements. La loi Elan, qui enterre l’obligation d’accessibilité des logements neufs, restera un recul symbolique.

Ils sont beaucoup à y avoir cru. A se dire que leur horizon allait s’éclaircir. C’était l’année dernière, entre les deux tours de la présidentielle. Sur le plateau télé, alors qu’il s’écharpait avec Marine Le Pen, le candidat Macron avait dégainé sa «carte blanche» sur le handicap : «Je ne veux plus de personnes vivant en situation de handicap qui soient sans solutions. […] Ce sera l’une des priorités de mon quinquennat.» L’engagement était précis et fort. Mais dans la nuit de vendredi à samedi derniers, coup de massue. A l’Assemblée, les députés ont adopté en première lecture la loi Elan, qui enterre (entre autres) l’ambition d’avoir l’ensemble des logements neufs accessibles à tous. Comme un symbole. Le gouvernement se défend de toute reculade, assurant que le concept de «logement évolutif» est une garantie. «Les associations ont été consultées sur ce sujet et elles étaient d’accord», assure Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées.

«Mesurettes»

Depuis ce week-end pourtant, les associations, petites et grandes, tambourinent. La déception se lit aussi dans les messages des anonymes postés sur les réseaux sociaux. Macron aurait-il - déjà - oublié ses promesses de campagne ? Il serait faux de dire que rien n’a été fait depuis un an. Le lancement de la «stratégie nationale pour l’autisme», et ses 344 millions d’euros d’investissement sur cinq ans, fixe des objectifs ambitieux pour mieux inclure les personnes autistes dans la société. Mais cette somme est «dérisoire par rapport aux besoins» pour l’association Autisme France.

Et pour le reste ? «Ce sont des mesurettes aux allures de coup de communication», résume Mathilde Fuchs, membre du Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE). Par exemple, la revalorisation de l’allocation adulte handicapée (AAH) annoncée par Edouard Philippe en septembre. Actuellement établie à 810 euros mensuels, elle devrait être augmentée de 60 euros en deux ans… «Ne nous leurrons pas. Même avec cette maigre augmentation, les personnes handicapées continueront à vivre sous le seuil de pauvreté, déplore Jean-Luc Duval, du Collectif citoyen handicap. D’autant que les couples de personnes handicapées ne bénéficieront pas de cette hausse.»

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Autre projet gouvernemental en cours mais déjà contesté : l’insertion professionnelle. Le taux de chômage des personnes handicapées stagne à un niveau deux fois supérieur à la moyenne nationale (19 % contre 9 %), selon l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Si le cabinet de Sophie Cluzel planche sur une «réforme de la politique de l’emploi des personnes handicapées»,des associations déplorent déjà le manque d’ambition. «Les discussions tournent autour d’une meilleure application du quota des 6 % de personnes handicapées dans les entreprises [les entreprises de plus de vingt salariés qui n’atteignent pas ce seuil doivent en théorie payer une pénalité, ndlr] mais je ne vois pas comment cela aidera réellement les 500 000 travailleurs handicapés exclus du marché de l’emploi, rétorque Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social. Sans évolution législative majeure en matière d’emploi, le monde du travail demeurera discriminatoire.»

Abandonnés

Peut-être parce que l’espoir avait été nourri par Macron, le monde associatif se dit déçu de la politique gouvernementale. «En fait, Emmanuel Macron aurait dû se taire», réagit, amère, Marion Aubry, de l’association Toupi (Tous pour l’inclusion), qui milite pour la scolarisation des enfants handicapés. Pour exprimer leur mécontentement, les cinq principales associations représentant tous les handicaps, ont déposé le 15 mai une «réclamation collective» devant le Conseil de l’Europe pour l’immobilisme de l’Etat français depuis 2005. «La violation des droits fondamentaux des personnes handicapées sévit depuis trop longtemps, il faut que le gouvernement réagisse, alerte le collectif. Nous demandons un plan d’urgence pour les sans-solutions. Ce ne doit plus seulement être une priorité.» Un avis partagé par le collectif Capdroits qui rendra aux députés de l'Assemblée nationale ce jeudi 7 juin un livret de plaidoyer pour les «droits fondamentaux des personnes vulnérables en manque de solutions.»

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Ces «sans-solutions», dont parlait Macron justement, il s’agit souvent des plus lourdement handicapés, qui n’ont pas de prise en charge adéquate alors que ce sont ceux qui en ont le plus besoin. Leurs proches s’épuisent à taper à toutes les portes, avec ce sentiment d’être abandonnés par la République. Parmi eux, il y a ces parents qui se bagarrent comme des lions pour que leurs enfants puissent aller à l’école, ces couples qui voient les anniversaires défiler avec angoisse, inquiets de l’avenir de leur enfant quand ils ne seront plus là. Combien sont-ils ? Impossible de le savoir. Il n’existe toujours pas de statistiques précises, même si Sophie Cluzel assure que c’est l’un de ses combats. L’association Unapei avance le chiffre de 48 000 personnes handicapées sans solutions. En prévenant qu’il est sous-évalué.

Marie Piquemal , Anaïs Moran
6 juin 2018

Tous les transports en commun vont devenir gratuits pour les Parisiens handicapés.

 

Tous les transports en commun vont devenir gratuits pour les Parisiens handicapés.

Depuis ce vendredi 1er juin, les Parisiens handicapés peuvent emprunter gratuitement bus, RER, tramways et métros dans les cinq zones de la région parisienne. Jusqu'alors, la gratuité était réservée aux allocataires de l'AAH ou de l'Asi et était limitée à deux zones.

https://www.faire-face.fr

 

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