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"Au bonheur d'Elise"
17 mars 2018

Enseignement supérieur : les handicapés, oubliés de Parcoursup

article publié dans Le Parisien

Christel Brigaudeau| 17 mars 2018, 7h43 |0
Les élèves handicapés se retrouvent noyés parmi les autres bacheliers. (Illustration.) LP/Arnaud Journois

Les élèves de terminale en situation de handicap ne seront plus affectés selon une procédure spécifique. Les familles dénoncent une «régression».

Les lycéens handicapés ont déjà des raisons de regretter APB, l’ancienne plate-forme d’admission post-bac remplacée cette année par Parcoursup. Leur situation particulière semble avoir été « oubliée » lors de la refonte du système d’orientation des étudiants dans le monde de l’enseignement supérieur, menée à marche forcée cette année.

Jusqu’ici, plusieurs académies, notamment en Île-de-France, organisaient des commissions dans lesquelles étaient examinés les souhaits d’orientation des élèves handicapés. Ils bénéficiaient ainsi d’un traitement personnalisé.

Désormais, ces lycéens se retrouvent noyés parmi les autres bacheliers, sans aucune « case » spécifique où préciser leur situation. Ceux qui se retrouveront sans proposition de formation, après leur bac, verront toutefois leur cas examiné par les recteurs, a posteriori.

Gros couac

« Il n’y aura pas d’étudiant handicapé sur le carreau », fait valoir le ministère de l’Enseignement supérieur. Reste que les associations s’inquiètent de ce changement vécu comme une véritable « régression ». Des responsables syndicaux aux parents, on attribue ce gros couac à « la précipitation dans laquelle a été conduite la réforme », résume Hervé Christofol, porte-parole du syndicat des enseignants du supérieur, le Snesup.

 

« Certains ont fait leur lycée en quatre ou cinq ans, ou n’ont pas eu de notes pendant des mois à cause d’hospitalisations multiples : comment cela va-t-il être analysé, s’ils ne peuvent pas l’expliquer ? » s’interroge Bénédicte Kail, conseillère nationale éducation à l’association des paralysés de France (APF).

La crainte de discriminations cachées

À l’inverse, « pour ceux qui choisissent de préciser qu’ils sont handicapés, comment être sûr que cette mention ne va pas aboutir à des discriminations cachées » ? Et Bénédicte Kail de souffler : « Il est plus facile pour un établissement de prendre un élève valide plutôt qu’un handicapé, surtout si personne ne vient vérifier les raisons du choix. »

L’APF a protesté par des courriers au gouvernement, restés jusqu’ici sans effet. L’association des étudiants Fage devrait également remettre le sujet sur le tapis dans les prochains jours. Il n’est pas tout à fait trop tard : même si Parcoursup est déjà entré dans la vie de quelque 800 000 élèves, les décrets d’application qui encadrent son fonctionnement ne sont, pour la plupart, pas encore parus.

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17 mars 2018

Les Français toujours divisés sur le handicap

article publié sur Faire-face

Les Français toujours divisés sur le handicap
Le handicap est une des dix thématiques du baromètre annuel de la Drees dont l'objectif est d'appréhender l'opinion des Français. © Pixabay

Publié le 15 mars 2018

Intégration dans la société, accessibilité, scolarité en milieu ordinaire et aides financières… Sur ces questions relatives au handicap, les Français restent partagés. Comme le montre le baromètre d’opinion de la Drees. Chaque année, il scrute les perceptions sur la santé, la protection sociale et les inégalités.

Est-ce une question de sensibilisation ? Les années passent mais sur le handicap, l’opinion des Français évolue lentement et demeure contrastée. C’est ce que laissent penser les résultats du baromètre 2017 de la Drees, rendus publics mercredi 14 mars.

Ainsi, à la question « À votre avis, la société actuelle se donne-t-elle les moyens d’intégrer les personnes handicapées ? », 54 % des personnes interrogées répondent « non ». Elles étaient 56 % en 2015. Mais si une légère amélioration semble aussi perçue par les Français concernés – ceux qui touchent des prestations liées au handicap, à l’invalidité et à la dépendance –, leur opinion est plus critique. Ils sont en effet 63 % à estimer que la société ne se donne pas les moyens de l’intégration contre 67 % en 2015.

L’école ? Oui, mais en fonction du handicap

De même sur l’accessibilité des lieux publics, chacun voit les choses à la hauteur de sa situation. Les Français dans leur ensemble pensent à 58 % que l’accessibilité a progressé. Tandis que le public touché par le handicap ne le perçoit qu’à 48 %.

La question de la scolarisation des enfants handicapés à l’école de quartier amène, elle aussi, des réponses différenciées. À 95 %, les Français y sont favorables pour les enfants en fauteuil roulant, à 70 % pour les enfants trisomiques mais à 66 % pour les jeunes autistes. Preuve que la notion d’école inclusive a encore du chemin à faire et que la loi de 2005 est toujours mal connue. Puisque la scolarité en milieu ordinaire s’avère aujourd’hui la règle.

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Des aides au handicap encore mal comprises

Sur la question des aides financières, les Français n’ont toujours pas saisi le principe de la PCH. Comme le notait en 2015 faire-face.fr. À 50 %, ils pensent qu’une aide doit être accordée « à toutes les personnes se trouvant dans cette situation quel que soit leur niveau de revenus ». À 50 % « uniquement aux personnes disposant de faibles revenus ».

Une grande majorité (83 %) juge néanmoins qu’il est normal que l’AAH soit supérieure au RSA. Contre 16 % pour qui « les minima sociaux devraient être les mêmes que la personne soit handicapée ou non ».

Les aidants ni aidés ni considérés

Le baromètre 2017 s’intéresse aussi à la dépendance et à la question des aidants. 22 % des Français se déclarent en effet aidant d’une personne âgée dépendante. Des personnes qui, aux trois quarts, ont « le sentiment de ne pas être aidées et considérées comme aidants par les pouvoirs publics ».

Dans les actions à mener en priorité pour améliorer leur situation, ils citent des accueils de jour, une aide financière, un aménagement du temps de travail et de la formation. Logiquement, les bénéficiaires de l’AAH, l’Apa, la PCH se prononcent en priorité pour une aide financière (35 % contre 25 % pour l’ensemble des interrogés).

Des allocations et prestations trop peu sollicitées

Sur la cohésion sociale, un chiffre retient particulièrement l’attention. 80 % des Français adhèrent en effet à l’idée que « beaucoup de personnes ne bénéficient pas des droits ou allocations auxquels elles peuvent prétendre ».

Dans les raisons invoquées, la moitié avance « un manque d’information sur les aides ou sur les organismes à qui s’adresser ». Bien avant la complexité et la longueur des démarches. Un recul de l’accès aux droits noté par le Défenseur des droits dans son rapport 2016. Corinne Manoury

15 mars 2018

MAIN BASSE SUR LES STUDIOS DE BRY le documentaire

Bry-sur-Marne est la ville où Elise a grandit ... avec beaucoup de bonheur ! Nous ne sommes pas loin des studios ... (Jean-Jacques Dupuis)

Ajoutée le 12 mars 2018 Un film pour découvrir les Studios de cinéma et de télévision de Bry-sur-Marne, une usine à rêves unique, et la mobilisation menée par une équipe de professionnels du cinéma pour sauver ce lieu de création face à une spéculation immobilière destructrice. Une lutte qui a connu l'été dernier un nouveau rebondissement. Pour suivre la situation des Studios de Bry-sur-Marne : https://www.facebook.com/sauvonslesst... https://twitter.com/sauverBry

Voir aussi :

Un documentaire sur la saga des Studios de Bry | 94 Citoyens

Lorsque la documentariste Sabine Chevrier a mené son opération de crowdfunding en juin 2017 pour tourner son documentaire sur l'histoire des Studios de Bry et la mobilisation qui les a sauvés, elle n'imaginait pas les nouveaux épisodes qui s'ajouteraient à son scénario à peine le tournage commencé.

https://94.citoyens.com

 

 

14 mars 2018

Le business des didactiques psychanalytiques

13 mars 2018
Par Blog : Le blog de Jacques Van Rillaer

1) La raison de la colère de psychanalystes belges — surtout lacaniens — suite à la loi sur l’exercice de la psychothérapie. 2) L’origine de l’idée de « didactique » en psychanalyse. 3) L’autoanalyse de Freud était-elle réellement l’équivalent d’une didactique ? 4) Les bénéfices substantiels, pour les didacticiens, de la règle des didactiques psychanalytiques. 5) Le sentiment d’avoir été arnaqué.

Freud opposait sa psychanalyse aux psychothérapies. Il concédait que, dans certains cas, « nous serons obligés de mêler à l'or pur de la psychanalyse une quantité considérable du plomb de la suggestion directe » [1]. Lacan était plus radical : « C’est certain, ce n’est pas la peine de thérapier [sic] le psychique. Freud aussi pensait ça. Il pensait qu’il ne fallait pas se presser de guérir. Il ne s’agit pas de suggérer, ni de convaincre » [2]. La plupart des lacaniens français s’accordent à dire, comme par exemple Philippe Julien : « Aujourd'hui la psychothérapie n'est rien d'autre qu'une “fausse” psychanalyse. […] “Psychothérapie” est le nom d'emprunt de la psychanalyse lorsqu'elle se met au service de la psychiatrie et devient la “femme de chambre” de la médecine. […] La fonction de la psychothérapie : aider l'homme de la modernité à être l'homo technicus que l'entourage familial et le patron professionnel attendent de lui, c'est-à-dire être un élément d'un ensemble technico-bureaucratique » [3].

Des psychanalystes belges en colère

Des lacaniens belges souhaitent le titre de « psychothérapeutes » car il comporte des avantages substantiels : remboursement de traitements par les mutuelles et emplois dans des institutions de santé mentale. Or, la loi belge du 10 juillet 2016 stipule que la psychothérapie est un traitement spécialisé exercé par les détenteurs d'un diplôme universitaire en psychologie clinique, en orthopédagogie ou en médecine après une formation spécifique. Des lacaniens qui n’ont pas un de des trois diplômes de base sont en colère.

On peut s’étonner que des psychanalystes, qui détiennent un des diplômes leur permettant de porter le titre de « psychothérapeute », affirment haut et fort que ce diplôme est insignifiant pour se former à la psychothérapie et pour la pratiquer. Ainsi Gil Caroz, vice président de l’École de la Cause freudienne, exprime dans un des principaux quotidiens belges son mépris pour son propre diplôme de psychologue : « Qu’est-ce qu’un diplôme de psychologue ? Pas grand chose. Je le dis parce que j’en ai un. Je l’ai obtenu de la même façon que je suis allé à la commune chercher ma carte d’identité, c’est-à-dire pour avoir un papier. Brandir le diplôme de psychologue pour revendiquer la légitimité de “recevoir” des gens et s’insérer dans leurs parcours est un charlatanisme de haut niveau ». Caroz cite deux exemples, et pas d’autres, de ce qu’il a appris dans son université : « Quand un sujet concentre son attention sur la couleur rouge d’un tableau de Rorschach, c’est le signe qu’il a une personnalité agressive. Ou encore, qu’à caresser une souris trois fois par jour, on apprend les effets de l’acte de tendresse chez les humains » [4]. Caroz n’a sans doute pas étudié dans la même université que moi. À l’université de Louvain, où j’ai été étudiant, assistant et professeur, je n’ai jamais entendu pareilles sornettes [5]. Caroz semble n’avoir rien appris d’intéressant dans la sienne. Probablement se contente-t-il désormais de la rhétorique lacanienne, dont voici un échantillon de son cru : « L’orientation de la psychanalyse en institution passe par un effort de bien dire, mieux dire, dire autrement. À la place de “il vole tout le temps”, on préfère “il décomplète l’autre”. À la place de “il est hyperactif”, on préfère “la jouissance lui fait retour dans le corps” » [6]. Il fonde sa pratique sur ce genre d’énoncés de son Maître Lacan, que seuls comprennent les esprits «supérieurs» : « L'interprétation doit être preste pour satisfaire à l'entreprêt. De ce qui perdure de perte pure à ce qui ne parie que du père au pire » [7].

Caroz ridiculise-t-il son diplôme de psychologue par honnêteté ou par solidarité avec les psys qui ne l’ont pas ? Caroz est de ceux qui voudraient que la loi permette à toute personne de porter le titre de psychothérapeute pour autant qu’elle ait suivi une formation privée non universitaire de psychanalyste. Cela permettrait aux psychanalystes-formateurs de continuer à tirer profit des formations qu’ils organisent, formations qui comportent obligatoirement la longue et très coûteuse « analyse didactique ». La nouvelle loi belge sur l’exercice de la psychothérapeute risque de dissuader des candidats qui savent qu’ils ne pourront pas porter le titre de psychothérapeute.

Ceux qui, comme moi, ont fait partie d’une École de psychanalyse, savent que la principale raison de défendre les psychanalystes non psychologues et non psychiatres, alors qu’on détient soi-même les diplômes requis, est essentiellement d’ordre mercantile. Ils savent que ces formations privées et surtout les analyses didactiques c’est du big business.

L’origine de l’idée de psychanalyse didactique

Au début des années 1910, les premiers confrères de Freud, qui se réunissaient régulièrement chez lui, ont constaté que leurs analyses « profondes » n’aboutissaient pas aux mêmes significations « fondamentales » que les analyses de Freud. Ces analystes sont alors entrés en conflit avec Freud, un conflit qui aboutira à la rupture des relations de Freud avec Adler en 1911 et avec Stekel l’année suivante.

Freud a estimé que les interprétations d’Adler et de Stekel étaient l’expression d’une résistance affective à reconnaître la primauté de la sexualité dans tous les troubles. Il a également interprété ces désaccords comme des symptômes de troubles mentaux. Il a psychiatrisé les contestataires, un mécanisme de défense qu’il appliquera à tous ses opposants [8]. Il écrit à Jung le 14 mars 1911 : « Stekel représente l'inconscient pervers, non corrigé ; Adler, le moi paranoïaque ».

Le même scénario s’est rejoué en 1912 avec Jung, que Freud avait considéré, dans un premier temps, comme son « cher fils et successeur » [9] et qui venait d’être élu premier président de l’Association Psychanalytique Internationale. Jung estimait que le refoulement de la sexualité n’expliquait pas tous les troubles. Freud attribuait à nouveau cette réserve à des « résistances » affectives. Jung imagina alors un moyen de résoudre les conflits d’interprétation et de préserver l’unité de la jeune confrérie des analystes : tous les psychanalystes devraient se faire psychanalyser par un confrère de manière à éliminer les résistances qui sont des symptômes de refoulements. Les analystes devraient dès lors interpréter plus objectivement les propos des patients et arriver, sans entraves affectives, aux ressorts ultimes des troubles. C’est cette idée qui a présidé à la naissance de l’idée d’« analyse didactique ». Jung et d’autres se sont alors faits psychanalyser par des confrères et des consœurs. Freud a soutenu le principe, à ceci près qu’il refusa de se soumettre lui-même à cette sorte de purification psychologique. Il déclara ne pas avoir besoin d’être analysé par quelqu’un d’autre car, affirmait-il, il avait déjà procédé à sa propre son analyse. Il ajouta que c’est son auto-analyse qui lui avait permis ses principales découvertes, passant sous silence ses très nombreuses lectures.

Jung refusa cet expédient. Quand Freud le traita de « névrosé », il répliqua dans une lettre, qui précipita la fin de leurs relations : « Je ne suis pas névrosé du tout — bien heureux ! Je me suis en effet fait analyser lege artis et tout humblement, ce qui m'a fort bien convenu. Vous savez bien jusqu'où peut aller le patient dans son auto-analyse, il ne sort pas de sa névrose — comme vous. […] Aimez-vous donc à ce point les névrosés que vous êtes toujours entièrement d'accord avec vous-même ? » [10]

Le conte de l’autoanalyse de Freud

Freud écrivait à Fliess, le 14 août 1897, au sujet de ses états de dépressivité : « Je connais maintenant une période maussade. Le principal patient qui m'occupe, c'est moi-même. Ma petite hystérie, fortement accentuée par le travail, a un peu avancé dans sa solution. D'autres choses restent encore cachées. C'est d'elles que dépend en premier lieu mon humeur. Cette analyse est plus difficile que n'importe quelle autre » [11].

Dans l’espoir de se soigner et de mieux travailler, Freud commença à s’analyser systématiquement en octobre, mais il cessa le mois suivant ! Il écrivit le 14 novembre : « Mon autoanalyse reste interrompue. J'ai compris pourquoi. Je ne peux m'analyser moi-même qu'avec des connaissances objectivement acquises (comme un étranger), l’autoanalyse proprement dite est impossible, sinon il n'y aurait pas de maladie [névrotique] » [12].

À lire sa correspondance, on constate que son autoanalyse a été très brève (à peine quelques semaines !), fort décevante et finalement reconnue impossible ! Cette mini autoanalyse deviendra néanmoins un dogme essentiel de l’histoire du freudisme. Son disciple Ernest Jones, dans sa biographie du Maître, écrira que ce fut là « le plus héroïque de ses exploits » et ajoutera : « Le caractère unique de cet exploit demeure. Ce qui a été fait une fois demeure à jamais. Car nul ne pourra désormais être le premier à explorer ces profondeurs » [13]. Nous renvoyons le lecteur intéressé par les diverses fonctions de la propagation de ce mythe à l’enquête de deux historiens, M. Boch-Jacobsen et S. Shamdasani [14].

Un job en or

Quand Jung a proposé que les analystes se soumettent à une analyse dans l’espoir de dépasser les conflits d’interprétations qui minaient l’unité de la jeune association psychanalytique, Freud avait été d’emblée conquis par l’idée et lui avait trouvé des justifications : convaincre de l’existence de l’inconscient, apprendre la technique et opérer la sélection des candidats [15]. En fait, Freud avait vite compris qu’il s’agissait d’une activité beaucoup plus facile, plus rentable et plus gratifiante que d’essayer, souvent en vain, de traiter des malades [16]. À la fin de sa vie, il écrira « avoir traité des patients dans les premiers temps », mais que les didactiques étaient devenues ensuite sa « principale occupation » [17]. À lire sa correspondance, on constate que c’était devenu l’occupation quasi exclusive. Ainsi, il écrivait déjà le 3 novembre 1921 à Pfister : « Tout mon temps est accaparé par des médecins anglais et américains. En sorte que je travaille maintenant pour le dollar et n’arrive à rien faire d’autre » [18].

Lacan a fait de même, mais en pire : comme l’Église catholique a fait le commerce des indulgences, lui a fait le commerce des didactiques, à raison de plusieurs dizaines de séances par jour [19]. Il a inauguré la technique des « séances à durées variables », invariablement courtes, ensuite très courtes et finalement minuscules. Les candidats au titre d’analyste avaient à peine le temps de s’allonger et de dire quelques mots. En fait, la seule chose qui comptait pour eux était d’être reconnu « psychanalyste formé par Lacan ». C’est très précisément cette pratique qui sera à l’origine de la création par Lacan de sa propre École de psychanalyse. En effet, à partir de 1953 les dirigeants de l’Association internationale de psychanalyse (IPA) ont, à plusieurs reprises, rappelé Lacan à l’ordre. Chaque fois, il y eut « promesses de Lacan, non tenues, bien sûr, puis colères, amabilités, injures, rapprochements, ruptures » [20]. En juillet 1963, l’IPA a décidé que les didactiques menées par Lacan ne seraient plus reconnues par l’Association. Lacan pouvait continuer à analyser des patients et même faire des cours pour de futurs analystes, mais il se proclama « excommunié » comme Spinoza l’avait été par la communauté juive [21]. Ensuite, ce sera le coup de théâtre du 21 juin 1964 : Lacan créa sa propre École, où il édictera ses propres règles.

La véritable raison de la création de l’École freudienne de Paris — qui pourrait s’appeler « l’École des intérêts de Lacan » — est toujours soigneusement passée sous silence par les lacaniens qui en sont informés. Beaucoup de lacaniens ignorent cette raison. Pendant les quatorze années de mon affiliation à l’École belge de psychanalyse (créée en 1965 et rattachée à l’École de Lacan), je n’ai jamais entendu parler de la véritable raison pour laquelle Lacan avait fondé l’EFP [22]. Je ne l’ai apprise qu’en 1985, en lisant Voyages extraordinaires en Translacanie de François Perrier [23].

Lacan a justifié l’innovation des séances « à durée variable » dans un texte de 1953. Il écrit qu’elle rejoint la technique zen, qu’elle « déconcerte la résistance du patient », qu’elle « brise le discours pour accoucher la parole ». Quand ce texte a été réédité en 1966 dans les Ecrits, Lacan a ajouté cette note en bas de page : « Pierre de rebut ou pierre d’angle, notre fort est de n’avoir pas cédé sur ce point (1966) » [24].

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La direction de didactiques est un job en or, au sens figuré comme au sens propre : facile, pas fatiguant, il rapporte gros : les élèves-analystes ont en principe peu de troubles importants, ils arrivent à l’heure, paient rubis sur l’ongle et adoptent une attitude de soumission comme Kardiner, qui écrivait dans le journal de sa didactique : « J'avais peur de Freud : je craignais qu'il découvre mon agressivité cachée. Je passai donc une alliance muette avec Freud : “Je continuerai d'être docile pourvu que vous m'accordiez votre protection”. S'il me repoussait, je perdais à jamais toute chance d'entrer dans le cercle magique de la profession » [25].

Hélas, il n’est pas démontré que cette pratique améliore la clairvoyance et la santé mentale de ceux qui s’y soumettent. Freud écrivait à René Laforgue le 5 janvier 1928 : « Cela me déroute parfois que les analystes eux-mêmes ne soient pas radicalement changés par leur commerce avec l'analyse » [26]. Dans un de ses derniers textes, il reconnaissait : « Il est incontestable que les analystes n’ont pas complètement atteint, dans leur propre personnalité, le degré de normalité psychique auquel ils veulent éduquer leurs patients. Des adversaires de l’analyse ont coutume de relever cet état de fait en ricanant et d’en tirer argument pour conclure à l’inutilité des efforts analytiques » [27].

Par ailleurs, un effet de cette initiation sacramentelle, qui est clairement démontré, est de conditionner le candidat à adopter les dogmes de son École, condition indispensable pour y être reconnu membre titulaire [28].

Le sentiment d’avoir été arnaqué

Les didactiques durent des années, à raison de plusieurs séances par semaine. Dans nombre d’Écoles — surtout des lacaniennes — le coût total s’élève au prix d’une maison ou plus. Beaucoup de « formés », qui ne sont pas diplômés psychiatre ou psychologue, ne peuvent récupérer la mise. Les plus heureux ont le sentiment de faire partie d’une congrégation élitiste. Les frustrés ont le sentiment d’avoir été arnaqués. Certains méditent amèrement sur ces aveux de Lacan au soir de sa vie : « Notre pratique est une escroquerie, bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué, c'est quand même ce qu'on appelle d'habitude du chiqué. […] Du point de vue éthique, c'est intenable, notre profession ; c'est bien d'ailleurs pour ça que j'en suis malade, parce que j'ai un surmoi comme tout le monde » [29].

 

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[1] “Les voies de la thérapie psychanalytique”. Œuvres complètes, PUF, 2012, XV, p.141.

[2] “Ouverture de la section clinique”. Ornicar?, Bulletin périodique du champ freudien, 1977, 9 :5.

[3] Philippe Julien (2003) “L'approche freudienne de Lacan”. In : Mony Elkaïm (ed.) A quel psy se vouer ? Seuil, 2003, p.17-33.

[4] “Qui est charlatan ?” La Libre Belgique, 30-6-2016, p.53.

[5] A vrai dire, quand j’étais étudiant à Louvain on enseignait le test des taches d’encre créé par le psychanalyste Herman Rorschach. L’interprétation des réponses aux planches, qui m’a été enseignée, était tout de même plus complexe que « rouge => personnalité agressive ». Soulignons que ce test a généralement été dédaigné par les psychologues d’orientation scientifique. Les utilisateurs sont en majorité des psychanalystes ou des psys adhérant à la doctrine freudienne. Pour eux, le Rorschach permet de démasquer une partie de l’Inconscient au sens défini par Freud.

[6] Cité in Moret, A. (2018) Les troubles dys. En finir avec les idées recues. Dunod, p.115.

[7] Sic. Télévision. Paris : Seuil, 1973, p. 72. Pour l’explication de la 2e phrase, taper dans Google : « déconvertis de la psychanalyse »

[8] Pour une série d’exemples, voir Van Rillaer, J. (2005) “Les mécanismes de défense freudiens”. In Meyer, C. et al., Le livre noir de la psychanalyse. Les Arènes, p. 413-441.

[9] Freud écrit cette expression dans sa lettre du 10 août 1910 à Jung. In Freud, S. & Jung, C., Correspondance. Trad., Gallimard, vol. 2, p. 81.

[10] Lettre du 18-12-1912. Ibidem, p. 311 (italiques de Jung).

[11] Freud, S. (1887-1904) Lettres à Wilhelm Fliess. Éd. établie par J. M. Masson. PUF, p.331.

[12] Ibidem, p. 357.

[13] Jones, E. (1953) Sigmund Freud : Life and Work. Basic Books, vol. 1. Trad., La vie et l'œuvre de Sigmund Freud. PUF, 1970, p. 351s.

[14] Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse. Paris: Les Empêcheurs de penser en rond, 2006, p. 63-84.

[15] “Die endliche und die unendliche Analyse” (1937) Gesammelte Werke, XVI : 94s.

[16] Dans “Les patients de Freud” (éd. Sciences humaines, 2011), l’historien M. Borch-Jacobson, qui a travaillé aux Archives Freud (à Washington) présente les 31 patients à présent bien connus de Freud. À peine trois patients ont bénéficié de sa “cure par la parole”. Les autres n'ont pas été améliorés ou se sont même détériorés. Plusieurs ont fini en institution psychiatrique ou se sont suicidés. Voir : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1969

[17] “L’analyse finie et l’analyse infinie” (1937) Trad. Œuvres complètes. PUF, XX 25.

[18] In Freud, S. & Pfister, O. (1963) Correspondance. 1909-1939. Trad., Gallimard.

[19] Cf. Van Rillaer, J. (2010) “Comment Lacan psychanalysait”. Science et pseudo-sciences, 293: 96-106. En ligne : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1553

[20] de Mijolla, A. (1982) “La psychanalyse en France”. In R. Jaccard (éd.) Histoire de la psychanalyse. Hachette, p. 84.

[21] Le Séminaire XI. Seuil, 1973, p. 9.

[22] Le lecteur qui douterait de mon ignorance peut lire d’un bout à l’autre les 420 pages de mon livre Les illusions de la psychanalyse, publié en 1981 (Éd. Mardaga). Pour des détails sur la création de l’EFP et la stratégie du silence, voir J. Van Rillaer (2010) “Mensonges lacaniens”. Science et pseudo-sciences, 293 : 57-63. En ligne : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1825

[23] Éd. Lieu Commun, 1985.

[24] “Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse” (1953), rééd. in Ecrits (Seuil, 1966), p. 315s.

[25] Kardiner, A. (1978) Mon analyse avec Freud. Trad., Belfond, p. 90.

[26] Nouvelle Revue Française de Psychanalyse, 1977, 15 : 235.

[27] “L’analyse finie et l’analyse infinie” (1937) Trad., Œuvres complètes. PUF, XX 49.

[28] Pour des témoignages d’analystes sur le conditionnement psychanalytique : J. Van Rillaer, Les illusions de la psychanalyse. Mardaga, 1981, p. 204 à 210. — Meyer, C. et al. (2005) Le Livre noir de la psychanalyse. Les Arènes, p. 390-399.

[29] Intervention de Jacques Lacan à Bruxelles, 26 février 1977. “Propos sur l’hystérie”. Quarto [Supplément belge à La lettre mensuelle de l’École de la cause freudienne], 1981, n° 2.

 

Deux sites pour d’autres publications de J. Van Rillaer sur la psychologie, la psychopathologie, l'épistémologie, les psychothérapies, les psychanalyses, etc.

1) Site de l'Association Française pour l'Information Scientifique: www.pseudo-sciences.org

2) Site de l'université de Louvain-la-Neuve: https://moodleucl.uclouvain.be/course/view.php?id=9996

et cliquer “Oui” à : "Règlement"

ou bien:  1° Taper dans Google : Moodle + Rillaer + EDPH

2° Cliquer sur : "EDPH – Apprentissage et modification du comportement"

3° A la page suivante, cliquer “Oui” à : "Règlement"

14 mars 2018

Des vélos made in Saint-Maur pour balader handicapés et personnes âgées

article publié dans Le Parisien

|Laure Parny| 13 mars 2018, 16h53 |0

Le vélo fauteuil fabriqué à Saint-Maur devrait bientôt permettre de faire des balades pour tous sur les bords de Marne. DR

Il a été fabriqué à Saint-Maur et va permettre aux handicapés ou aux personnes âgées de découvrir les bords de Marne autrement.

Vous êtes prêts à pédaler tout en partageant votre expérience du deux-roues en bord de Marne ? Vous avez des difficultés de déplacement mais aimeriez découvrir les bords de Marne au rythme du vélo, grâce à un copilote ? Alors le projet présenté à Saint-Maur ce mercredi est fait pour vous. Henri Deguettes, bénévole à l’APF (Association des paralysés de France) et à la Coccinelle (qui propose loisirs et sports partagés) a pu fabriquer un vélo d’un tout nouveau type. Grâce à l’aide de l’atelier Le cyclo recyclé, il a adapté un fauteuil roulant à l’avant d’un cadre de vélo. « J’avais vu un modèle, et nous l’avons reproduit pour que quelqu’un pédale tout en poussant celui qui est à l’avant dans son fauteuil, se réjouit l’actif retraité. Nous voulons organiser des balades en bords de Marne pour tous. »

Grâce à sa présence régulière à l’atelier du Cyclo Recyclé, l’ingénieux bénévole a déjà recruté quelques amateurs de deux roues prêts à faire jouer leurs muscles au profit des autres. Mais pour que toutes les personnes intéressées, que ce soit au sein d’associations de personnes handicapées ou de foyers pour séniors puissent en bénéficier, il faut des bénévoles nombreux. Le premier vélo fauteuil fabriqué sera donc visible en action ce mercredi. « Nous espérons susciter des vocations de pédaleurs et d’utilisateurs, souffle Henri Deguettes. Certes il faut une bonne condition physique mais nous resterons sur des pistes plutôt plates pour que la balade soit un plaisir pour tous. »

 

Ce mercredi, de 18 heures à 20 heures, à la Maison des associations, 2, avenue du Maréchal-Lyautey à Saint-Maur. Entrée libre.
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10 mars 2018

Jour 1 Jeux para : la France déjà d'ors et d'argent !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Première matinée de compétition et déjà trois médailles pour la France lors des Jeux paralympiques de Pyeongchang. Le moral de l'équipe de France est au beau fixe, tout comme la météo.

Par , le 10-03-2018

La France avait peu d'athlètes (12 et 3 guides) mais de grandes ambitions. "Tous médaillables", disait-on. Le programme du J1 de ces 12ème Jeux paralympiques de Pyeongchang, c'était "donner le tempo". Il s'est joué allegro. Lors de cette première journée de compétition, les médailles sont tombées en pluie dans un ciel bleu immaculé. Tout commence avec celle de Marie Bochet, en or sur la descente, qui conserve ainsi son titre paralympique obtenu à Sochi. Quelques minutes plus tard, c'est au tour d'Arthur Bauchet, le jeune prodige de 17 ans, de se couvrir d'argent. Non loin de là, sur le site de para biathlon, et de trois avec une nouvelle performance en or pour Benjamin Daviet sur un spectaculaire sprint 7,5 km (catégorie déficient visuel).

Du beau monde

Il y a du beau monde sur place pour encourager leur performance : Laura Flessel, ministre des Sports, qui se dit "très fière de l'équipe de France", Emmanuelle Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français, Tony Estanguet, président du comité d'organisation Paris 2024 qui assure, dès la première victoire, que l'équipe "est lancée sur de bons rails". Mais surtout des supporters chauds bouillants...

La folie bleu, blanc, rouge

Dans les tribunes, les drapeaux sont de sortie, les coiffes façon coq français aussi. Ça hurle en bleu, blanc, rouge dans les gradins. La Marseillaise, à deux reprises c'est pour plus tard, sur la place des médailles. Avec tant à célébrer, la fiesta risque de se poursuivre le soir au Club France. Par trop tard car "Marinette" sera une nouvelle fois sur la ligne de départ le lendemain matin pour le Super G. Elle recolle ainsi à l'égalité de Martin Fourcade (biathlon olympique) avec 5 titres olympiques à son actif -elle en avait glané 4 d'un coup aux Jeux de Sochi en 2014-. Notre porte-drapeau n'a pas été choisie au hasard...

Nos autres Français

En descente hommes ski assis, François Frédéric reste au pied du podium à la 4ème place tandis que Yohann Taberlet finit 12ème. En descente debout, Jordan Broisin finit à la 14ème place mais réalise une "belle descente pleine de sensations". Sur le sprint 7.5 km catégorie déficients visuels, Thomas Dubois, guidé par Bastien Sauvage, prend la 13ème place et Anthony Chalençon, guidé par Simon Valverde, la 11ème.

© Luc Percival (descente) + Emmanuelle Dal'Secco (autres)

 

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10 mars 2018

Aidants : la majorité et le gouvernement rejettent le projet de congé indemnisé

article publié dans Faire-Face

Aidants : la majorité et le gouvernement rejettent le projet de congé indemnisé
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités : « Si 20 % des aidants demandaient un congé de 120 jours par an (…), le coût de cette mesure serait de 550 millions d’euros. »

Publié le 9 mars 2018

Les députés de La République en marche ont rejeté une proposition de loi communiste visant à instaurer une indemnisation du congé de proche aidant. Mais le gouvernement s’est engagé à proposer des mesures en faveur des aidants « dans les prochains mois ».

Le droit à un congé indemnisé pour les aidants, ce n’est pas pour tout de suite. L’Assemblée nationale a repoussé, jeudi 8 mars, une proposition de loi prévoyant d’accorder une indemnisation quotidienne aux aidants. Son montant aurait pu être identique à celui de l’allocation journalière de présence parentale (43 à 51 € par jour). Le congé de proche aidant, créé en janvier 2017, reste donc un congé sans solde.

Cette proposition des communistes était notamment soutenue par Les Républicains, La nouvelle Gauche (socialistes et écologistes) et France insoumise. Mais pas par La République en marche ni le gouvernement.

Traiter l’ensemble du problème

La ministre des Solidarités s’est toutefois engagée à proposer au Parlement des mesures « abordant la problématique des aidants familiaux dans son ensemble (…) dans les prochains mois. » « Ce sujet doit maintenant être abordé de façon globale, dans toute sa complexité », a ajouté Agnès Buzyn. Or, la proposition de loi de Pierre Dharéville « se concentre sur les seuls aidants salariés (…) et ne prend pas en compte ceux qui ne travaillent pas mais représentent la moitié des aidants. »

Les cinq objectifs du gouvernement

Les mesures que le gouvernement proposera devront servir cinq objectifs, a-t-elle expliqué. Mieux informer et communiquer autour des droits des aidants. Les accompagner et les soutenir au quotidien. Mieux repérer et prévenir les risques pesant sur eux. Développer les solutions de répit. Améliorer leur inclusion professionnelle.

Une mesure estimée à 550 millions d’euros

Agnès Buzyn n’a donc pris aucun engagement sur l’indemnisation du congé de proche aidant. Elle s’est par ailleurs inquiétée du financement de cette mesure, telle qu’envisagée par les députés communistes. « Si 20 % des aidants demandaient un congé de 120 jours par an (…), le coût de cette mesure serait de 550 millions d’euros », a-t-elle avancé. Pas si coûteux que cela vu l’enjeu de société que représente l’accompagnement des personnes dépendantes. Franck Seuret

8 mars 2018

Complexité handicap : 50 députés se rendent dans leur MDPH

article publié sur Handicap.fr

Résumé : 50 députés sur le terrain pour appréhender le fonctionnement de leur MDPH, à l'appel d'Adrien Taquet à qui le gouvernement a confié une mission de simplification. Pour mettre un terme au parcours du combattant des personnes handicapées ?

Par , le 08-03-2018

« Parcours du combattant », « méandres administratifs », « labyrinthe »… les expressions sont nombreuses pour décrire ce que vivent les personnes handicapées pour accéder à leurs droits.

50 répondent à l'appel

C'est fort de ce constat que le gouvernement a confié, en novembre 2017 (article en lien ci-dessous), au député LREM des Hauts-de-Seine, Adrien Taquet, et à Jean-François Serres, conseiller du CESE (Conseil économique, social et environnemental) une mission de simplification administrative dans le domaine du handicap. Pour nourrir leur rapport, ils ont eu l'idée suivante : convier les députés à se rendre en masse dans la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) de leur département. Sur 576 élus sollicités, 50 ont répondu à l'appel, issus de toutes les formations politiques à l'exception du Front national et de la France insoumise.

Une « Semaine MDPH »

Lors de cette « Semaine MDPH », du 2 au 9 mars, ils ont donc tout loisir, certains pour la première fois, de découvrir le fonctionnement de ces maisons, du côté des usagers comme des professionnels, et d'en appréhender, souvent, la complexité. La synthèse de leurs contributions sera remise fin mars à l'Assemblée nationale puis annexée au rapport final qui devrait rendre ses conclusions fin avril 2018. Le point sur cette initiative inédite avec Adrien Taquet…

Handicap.fr : Pourquoi cette démarche ?
AT : Parce qu'il y a, manifestement, de grandes disparités de traitement d'un département à l'autre, avec des inégalités sur tout le territoire. Il nous semblait donc intéressant, parce que nous n'avions pas la possibilité de faire un tour de France des MDPH, de mettre les députés à contribution pour avoir des retours concrets.

H.fr : Le but étant aussi de les sensibiliser à un domaine qu'ils ne connaissent pas toujours ?
AT : Je ne vais pas vous cacher que près de la moitié d'entre eux n'avaient jamais mis les pieds dans une MDPH…

H.fr : Cela fait pourtant partie de leurs attributions ?
AT : Oui mais la plupart sont députés pour la première fois et n'avaient donc jamais eu, à titre personnel, l'occasion de le faire, même s'ils sont nombreux à se dire sensibles à la question du handicap. L'objectif était aussi de les interpeller sur ce sujet puisque un volet handicap doit être prévu dans chaque loi qu'ils seront amenés à voter.

H.fr : Mais, 50 députés, cela signifie seulement 50 MDPH visitées ? C'était un peu au hasard ?
AT : Le choix des MDPH s'est en effet fait selon la circonscription des députés qui ont accepté de prendre part à cette journée mais aussi de l'accord des Conseils départementaux pour ouvrir leurs portes.

H.fr : Certains ont refusé ?
AT : Non, globalement il n'y a pas eu de réticences. Il a juste fallu passer deux ou trois coups de fils à des présidents de départements. Mais, de toute façon, les MDPH sont des GIP (Groupements d'intérêt public) dans lesquels siègent les instances de l'État, et les députés ont donc le droit de s'y rendre.

H.fr : Et vous, vous y étiez ?
AT : Oui, bien sûr, le 5 mars dans celle de Paris avec Jean-François Serres et le député Stanislas Guerini.

H.fr : Vous aviez préparé vos collègues à cette « immersion » ?
AT : Oui, à travers un petit guide. L'objectif étant de suivre le parcours d'un usager mais aussi d'un « dossier » pour savoir comment ça se passe dans le back office et comment est gérée la question des délais.

H.fr : Quelles sont leurs premières impressions ?
AT : Nous n'avons pas encore tous les retours, nous leur laissons jusqu'à la fin de la semaine prochaine pour faire remonter leurs contributions. Mais certains se sont rendu compte de la complexité des démarches, à commencer par les nombreux acronymes : AAH, PCH, MDPH, AEEH…

H.fr : Quel est l'objectif final de cette initiative ?
AT : Repérer les modes de fonctionnement et rassembler les observations, et surtout les bonnes pratiques, puis en faire une synthèse afin de nourrir la réflexion de notre mission qui sera rendue publique fin avril 2018. Ce que l'on constate, c'est que la question du handicap est assez transpartisane à l'Assemblée, même si tous ne sont pas d'accord sur certains sujets, même s'ils n'ont pas tous le même niveau de connaissance. Mais mobiliser 50 députés sur une telle opération, c'est déjà un bon signe. Cette sensibilisation politique a donné une résonnance forte à notre mission.

H.fr : Avez-vous prévu une action similaire avec les sénateurs ?
AT : Non, ce n'est pas de mon ressort mais je ne doute pas qu'ils se mobilisent aussi dans ce domaine.

 

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7 mars 2018

Un collectif réclame la création d’un « vrai métier d’AESH »

Dans une lettre ouverte à JM Blanquer, un collectif d'AESH réclame une meilleure définition de leur statut, avec la création d'un "véritable corps de métier" d'accompagnant scolaire d'enfants en situation de handicap.

handicapLe collectif « AESH France », qui réunit plus de 9000 Auxiliaires de vie scolaire (AVS) et parents d’enfants handicapés, a envoyé début février 2018, une lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer. Dans ce courrier, intitulé « pour la création d’un vrai métier AESH/AVS », il dénonce « l’absence de mise en place de mesures concrètes » concernant leur profession.

« Nous n’oublions pas les promesses électorales d’Emmanuel Macron, qui s’est engagé à ‘donner accès à un AVS à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin, pour avoir une scolarité comme les autres’, mais aussi à ‘pérennisser ces emplois, les stabiliser’, en passant par la mise au statut et la rémunération digne de ces professions », écrit le collectif.

Dix mois après son élection, durant lesquels le président de la République « n’a eu de cesse de condamner la précarité subie par les AVS », les accompagnants scolaires ne cachent pas leur ressenti d’un « grand mépris institutionnel ». Selon le collectif, « les parents d’élèves en situation de handicap toujours sans AESH se sentent abandonnés ».

« Le besoin en AVS est grandissant »

AESH France prévient que « l’attente est grande » et réclame du gouvernement une « feuille de route ». Et de rappeler que « le besoin en AVS est grandissant », mais que ceux ci « sont nombreux à abandonner leur poste, trop précaire, mal payé et peu attractif ». A la place de ceux qui démissionnent, « des contrats aidés sont recrutés » – quand beaucoup ne sont tout simplement pas remplacés. « Que deviennent alors les enfants, fragiles, ayant perdu leur accompagnant ? Rupture d’accompagnement, arrêt de l’inclusion scolaire », conclut le collectif.

Dans une question écrite adressée le 1er mars à Jean-Michel Blanquer, la sénatrice des Landes Monique Lubin soutient les revendications des accompagnants scolaires coalisés, et demande « une meilleure définition de leur statut, la création d’un corps de métier d’AESH, et aussi un plan de formation continue en adéquation aux besoins de terrain, et ce, dés leur entrée en fonction. »

7 mars 2018

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, était l'invitée du Magazine de la santé lundi 5 mars 2018

 

Intégration et handicap : les réponses de Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat

Par la rédaction d'Allodocteurs.fr En 2012, Sophie Cluzel a organisé le premier "Grenelle de l'intégration des jeunes handicapés dans la société". Aujourd'hui, elle travaille dans le gouvernement d'un président qui a annoncé ne plus vouloir de personnes vivant en situation de handicap sans solution...

https://www.allodocteurs.fr

 

7 mars 2018

Handicap dans les petites entreprises: le non des patrons !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : La CPME s'alarme d'un projet gouvernemental qui pourrait obliger les entreprises de moins de 20 salariés à respecter, elles aussi, le quota de 6% de travailleurs handicapés. Les petits patrons en appellent à l'incitation plutôt que la sanction.

Par , le 06-03-2018

Selon un baromètre (Fiducial) de 2015, 94% des très petites entreprises (TPE) n'emploient pas de travailleurs handicapés (article en lien ci-dessous). Cela pourrait-il changer ? La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s'est insurgée le 6 mars 2018 contre un projet gouvernemental visant à étendre aux entreprises de moins de 20 salariés l'obligation d'emploi de personnes handicapées à hauteur de 6% du total des effectifs.

Radicalement opposée

Selon un document de travail remis par le gouvernement aux partenaires sociaux dans le cadre de la concertation lancée mi-février pour réformer la politique d'emploi des personnes handicapées, que l'AFP s'est procurée, l'exécutif propose d'"assujettir les entreprises de moins de 20 salariés" à cette obligation d'emploi de 6%. Dans un communiqué, la CPME se dit "radicalement opposée" à ce projet, jugeant qu'une telle obligation serait "parfaitement incompatible avec la volonté affichée du gouvernement de simplifier la vie des plus petites entreprises". "Qu'importe le fait qu'il soit, par exemple, un peu compliqué de parvenir à 6% de trois salariés... les TPE (très petites entreprises, ndlr) paieront !", écrit l'organisation patronale.

Incitation plutôt que sanction

Compte-tenu des difficultés d'application à de petits effectifs, "ça veut dire que c'est une taxe supplémentaire", a affirmé à l'AFP Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la confédération. Interrogé par l'AFP, le secrétariat d'Etat en charge du Handicap s'est refusé à tout commentaire, faisant valoir que "la concertation est en cours" sur la réforme de la politique d'emploi des personnes handicapées. Soulignant que "de nombreux chefs d'entreprise de moins de 20 salariés" se mobilisaient "déjà en faveur de l'insertion des personnes handicapées", la CPME appelle à "privilégier l'incitation à la sanction". Elle propose ainsi de "créer une exonération de charges liée à l'emploi de travailleurs handicapés dans les entreprises de moins de 20 salariés" et appelle à "supprimer la surcontribution pour les entreprises ne parvenant pas, malgré des efforts en ce sens, à embaucher des personnes handicapées".

Un bilan sombre

Malgré l'instauration d'une obligation d'emploi, en 1987 dans les entreprises privées puis en 2005 dans la fonction publique, les personnes handicapées éprouvent de fortes difficultés d'insertion professionnelle. Avec 500 000 personnes inscrites à Pôle emploi, leur taux de chômage est de 19%, deux fois supérieur à la moyenne nationale. La proportion de personnes exclues du marché du travail est également importante, le taux d'activité des personnes handicapées étant seulement de 43%. Le taux d'emploi de travailleurs handicapés dans les entreprises privées était de 4,4% en 2015 en comptant l'emploi indirect (sous-traitants, stagiaires ...) selon l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).


 

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6 mars 2018

Les fonctions exécutives

 

Les fonctions exécutives.

Aider son enfant - Fonctions exécutives AQETA-Comprendre les fonctions exécutives... Une avenue pour le transfert des apprentissages Les fonctions cognitives sont les capacités de notre cerveau qui nous permettent notamment de communiquer, de percevoir notre environnement, de nous concentrer, de nous souvenir d'un événement ou d'accumuler des connaissances.

http://habilited.wordpress.com

fct-ex-composantes

5 mars 2018

Ciné-ma différence samedi 10 mars 2018 16h00 : Mary et la fleur de sorcière - au Kosmos à Fontenay-sous-Bois

Envol Loisirs
 
 
Mary et la fleur de sorcière - séance ciné-ma différence 
 
 
 
Samedi 10 mars 2018 -  film à 16 heures (ouverture des portes 20 mn avant)
 
C'est l'été. Mary vient d'emménager chez sa grand-tante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieuse qui ne fleurit qu'une fois tous les 7 ans. On l'appelle la "fleur de la sorcière". Pour une nuit seulement, grâce à la fleur, Mary possèdera des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l'école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s'élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages.
Le secret de la fleur de la sorcière se révèlera à elle petit à petit…
 
Pour s'inscrire à la séance
 
 
 
 
 
Des séances ouvertes à tous et adaptées aux personnes , enfants, adolescents, adultes dont le handicap s'accompagne de troubles du comportement. Sandrine Bonnaire est la marraine de Ciné-ma différence
 
Tout savoir sur les séances
 
 
 
 
 
Tout savoir sur les séances organisées à Fontenay sous bois
 
 
Envol Loisirs
 
 
 
 
 
 
 
 
5 mars 2018

Démêler les fils du TDAH

 

Démêler les fils du TDAH - La Presse+

Tout le monde a son avis sur ce qu'est le trouble du déficit de l'attention et sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire pour y remédier. Est-ce une simple différence ou un vrai problème ? Est-ce une bén&eac

http://plus.lapresse.ca

 

4 mars 2018

Excessivement handicapé

article publié dans Yanous

Pris comme exemple d'une vie autonome grâce à des aides humaines permanentes, Marcel Nuss s'insurge contre l'instrumentalisation dont il fait l'objet alors que l'austérité réduit les budgets et la capacité de personnes handicapées dépendantes à sortir d'établissements médico-sociaux.

        "Je vous rappelle Marcel Nuss, qui est lui-même excessivement handicapé, qui a les 3x8 avec lui parce qu'il est totalement dépendant, et il vous vous dit 'je suis autonome parce que je suis bien accompagné". Qui a dit ça ? Sophie Cluzel, secrétaire d'État aux personnes handicapées, lors de la Commission des Affaires Sociales de l'Assemblée Nationale du 21 février dernier, pendant son audition sur la politique de l'emploi des personnes handicapées.

On m'a déjà affublé du "lourdement handicapé", du "pauvre handicapé", du "polyhandicapé" (alors que j'ai "juste" un plurihandicap), j'en passe et des meilleures, mais jamais d'un "excessivement handicapé". C'est dire si, aux yeux de cette ministre, "je suis handicapé avec excès". Avoir un handicap me semblait pourtant suffisant. Cependant, si de surcroît il est excessif, je suis mal barré. D'après le Larousse, la définition d'excès, c'est : "Ce qui dépasse la mesure moyenne ou jugée normale" et "ce qui dépasse les limites permises, convenables". Que je dépasse la mesure pour certains, ce n'est pas un secret, quant aux limites permises et convenables, n'en parlons même pas.

Que Madame la secrétaire d'État voie mon handicap ainsi, elle qui vient de ce milieu, me laisse quelque peu perplexe et ne présage rien de bon pour sa vision de la "politique du handicap"; du reste, qu'elle soutienne la réforme de l'Allocation Adulte Handicap qui va faire des perdants, et s'attelle à la suite de la déconstruction de la mise en accessibilité est révélateur, sans être étonnant lorsqu'on sait ce qu'ont réussi à pondre, en leur temps, ses prédécesseurs.

Cela dit, qu'elle sache que j'existe et me prenne en exemple serait très flatteur si... elle ne se servait pas de moi. Du reste, si exemplaire suis-je à ses yeux, pourquoi met-elle si "excessivement" de temps à me répondre suite à l'envoi, en novembre 2017, d'un ouvrage consacré à l'accompagnement sexuel en France - sujet sur lequel elle ne s'est toujours pas prononcée - et, plus encore, à me rencontrer afin que nous en parlions ouvertement ? En fait, elle est "excessivement" peu pressée, à l'instar des susdits prédécesseurs. Dès que le sujet est trop brûlant, on joue à la patate chaude. 


 

En outre, Madame la secrétaire d'État m'utilise "excessivement" mal. Je ne suis exemplaire que lorsque cela arrange et, pire, à mauvais escient. En effet, je n'ai jamais fait du "trois-huit" mais du 24h/24, car on n'est pas autonome en trois-huit étant contraint par les changements de poste. Et par-dessus le marché, on doit s'accommoder avec trois accompagnants différents par jour. Madame a-t-elle idée de ce que cela représente dans son corps et dans sa tête d'être accompagné à longueur de journées et d'années ? "Excessivement" non, d'évidence. Alors ne parlons pas de devoir vivre, que dis-je, dépendre à perpétuité de trois aidants par jour; faites le calcul sur un mois. C'est ce que vivent la plupart de mes congénères. Heureusement, j'ai trouvé un système plus humain et respectueux de la personne accompagnée et de ses accompagnant-e-s; il suffit que Madame me contacte pour en savoir plus, et puis de se démener afin d'améliorer la situation. Je suis même prêt à lui donner un coup de main, c'est dire mon envie que la France soit fière de sa politique du handicap; elle en est bien loin.

Et, ce qui est plus grave, c'est que Madame la secrétaire d'État se serve de mon nom pour une proposition gouvernementale qui fleure "excessivement" le recul insidieux. Sur le principe, je suis le premier à penser qu'il est urgent de sortir "des murs" le maximum de personnes handicapées, mais pas à n'importe quel prix. Or, quand on connaît ce gouvernement, et les précédents, il est aisé de voir l'entourloupe qui se profile derrière ce généreux élan de libéralisme social. Encourager un maximum de gens à opter pour l'emploi direct, ou le mandataire, cela représenterait une sacrée économie pour l'État et les collectivités territoriales. Sauf que c'est "excessivement" dangereux parce qu'il faut certaines capacités pour être capable d'assumer une vie "autonome", et des moyens adéquats, ce qui est une Arlésienne pour la majorité des bénéficiaires. D'autant qu'il faut aussi du personnel en nombre, parfaitement qualifié, fiable et prêt à travailler à domicile, et c'est loin d'être gagné, surtout avec les salaires indignes qu'on leur donne; même pour moi, il y a des périodes où c'est épuisant parce que rien n'est prévu pour combler les lacunes de l'emploi direct.

L'accompagnement médico-social à domicile peut être un enfer à haut risque lorsqu'on n'est pas préparé et/ou en mesure de le gérer, et si la Prestation de Compensation du Handicap n'est pas à la hauteur des besoins comme c'est le cas pour au moins 80% des bénéficiaires. Il est vital de lancer un programme éducatif dans les prétendus lieux de vie, si on souhaite ouvrir "la porte aux oiseaux", car l'autonomie s'apprend; encore faut-il des financements conséquents afin de prendre en charge un tel programme... dont les établissements médico-sociaux sont "excessivement" privés. Et bien sûr une réelle volonté, ce dont je me permets de douter. Franchement, faut pas rêver, à moins d'être excessivement naïf, nous vivons une politique inhumaine et irresponsable de réduction du budget par tous les moyens, sans augmentation, pas dans le champ du social en tout cas.

Cessons donc d'être "excessivement" dupes, qui plus est face à une ministre qui ne répond pas aux questions qui lui sont posées par les parlementaires. Le sujet de la journée c'était "l'emploi", pas la PCH-emploi-direct. Entre nous, Madame la secrétaire d'État, j'assume la responsabilité de quatre emplois à temps plein sans aucune compensation, il est donc difficile de prétendre que je ne suis pas employeur, vous ne trouvez pas ? Ça me demande chaque mois des heures de travail qui, par ailleurs, sont payés aux services prestataires. Pourquoi cette inégalité "excessivement" injuste et disproportionnée ? En revanche, si le même employeur fait une erreur de gestion, les conséquences sont pour sa pomme, "exclusivement". C'est mon choix d'être employeur, me direz-vous. Certes. Un choix que vous voulez inciter d'autres à faire...

En fait, contrairement à ce qu'on est en droit de penser, la politique c'est "excessivement handicapant", surtout entre certaines mains.


Marcel Nuss, écrivain,
président de l'Association Pour la Promotion de l'Accompagnement Sexuel (Appas), mars 2018.

 

4 mars 2018

Belgique : La Cour constitutionnelle valide la réforme de la pratique de la psychothérapie

La Cour constitutionnelle valide la réforme de la pratique de la psychothérapie
La Cour constitutionnelle valide la réforme de la pratique de la psychothérapie - © JASPER JACOBS - BELGA


Publié le jeudi 01 mars 2018 à 14h00

La Cour constitutionnelle a validé jeudi la réforme de la pratique de la psychothérapie, censée désormais répondre à un prescrit plus scientifique, les sciences humaines étant reléguées à une fonction de conseil.

Concrètement, en vertu de la réforme de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Maggie De Block, l'exercice de la psychothérapie ne sera plus permise à terme que par des médecins, des orthopédagogues cliniciens ou des psychologues cliniciens. La Cour a assuré du caractère proportionné d'une réforme qui, si elle réserve, à l'avenir, l'exercice de la psychothérapie au champ de la médecine factuelle, ne porte pas pour autant atteinte au droit des personnes issues du champ des sciences humaines d'exercer une activité librement choisie, fut-elle de conseil.

4 mars 2018

Inclusion des élèves en situation de handicap : déplacement au Danemark

 

Inclusion des élèves en situation de handicap : déplacement au Danemark

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, s'est rendu le jeudi 1er mars 2018 au Danemark avec Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des Personnes handicapées. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre de la priorité donnée par le Gouvernement en matière d’inclusion des élèves et des personnes en situation de handicap dans l’école et dans la société française.

http://www.education.gouv.fr

 

4 mars 2018

Dijon : un cheval au chevet de résidents d'une maison de retraite

article publié sur France info

Chaque mois, Peyo rend visite aux résidents de l'Ehpad de la Chartreuse. / © Maryline Barate / France 3 BourgogneChaque mois, Peyo rend visite aux résidents de l'Ehpad de la Chartreuse. / © Maryline Barate / France 3 Bourgogne

Par Maryline Barate et Charlotte MeunierPublié le 02/03/2018 à 12:13Mis à jour le 03/03/2018 à 10:02


Peyo ne passe pas inaperçu au sein de la maison de retraite médicalisée des Vergers de la Chartreuse. Mais personne ne s'en étonne ! Depuis novembre, l’étalon et son dresseur Hassen Bouchakour viennent régulièrement rendre visite aux résidents, souvent jusque dans leurs chambres.

« Peyo a une sensibilité incroyable, d'une empathie dont on ne sait expliquer d'où elle peut provenir. Et je ne l'explique pas non plus, sourit Hassen Bouchakour. Il arrive à établir un lien avec certains patients. Ils sont comme connectés. »

Une empathie hors du commun

Dressé pour la compétition et le spectacle équestre, l’étalon de 14 ans est d'ordinaire plein de fougue. Il peut même être un peu cabotin. « En représentation, il adore les applaudissements. Il sait les susciter en tendant une patte antérieure ! »

Mais quand Peyo va au chevet des personnes âgées, il devient d'une douceur, d'une attention et d'une bienveillance impressionnantes. Quand il donne un câlin, il fait attention à ne pas pousser les résidents  à l'équilibre parfois chancelant. Il ne s'approche pas des perfusions.

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La complicité entre Peyo et Solange à l'EHPAD Les Vergers de la Chartreuse à Dijon, le 28 février 2018. / © Christophe Gaillard / France 3 Bourgogne

Des résidents radieux

Les résidents sont tout sauf impressionnés par ces 500 kilos de muscles. Leurs visages s'illuminent. « Ah Peyo, ça fait du bien au moral de le voir ! Vous savez : je pense tout le temps à lui », s'enthousiasme Pierre, un des résidents. Quand Peyo apparaît, le climat s'apaise dans le service. Les angoisses refluent. Les cris cessent.

Peyo choisit lui-même dans quelle chambre il se rend et à qui il rend visite. Il a ses petits chouchous. Au contact de l'animal, certaines personnes âgées sortent de leur léthargie, retrouvent de la mobilité, parlent à nouveau. « Cela joue sur les émotions. Peyo réveille également des souvenirs dont on n'avait pas connaissance, nous, les soignants. En termes thérapeutiques, c'est tout ce qu'on recherche, raconte Marie Lombard, médecin gériatre. Étrangement, quand Peyo est arrivé, ils n’ont pas été si surpris !».

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Peyo et Pierre, sous le regard ému de Hassen. / © France 3 Bourgogne

Les sabots du cœur

Peyo intervient dans cet établissement dijonnais depuis quelques mois seulement. Suite au succès du dispositif, les visites de l’équidé raviront encore résidents et personnel soignant jusqu’au minimum en juin 2018. Mais, depuis quatre ans, il se rend également dans des établissements hospitaliers d'autres villes : en psychiatrie, en gériatrie, en soins palliatifs, ou encore en oncologie pédiatrique.

Via ce programme expérimental, encadré et financé par l’association "Les sabots du cœur ", le dresseur souhaite montrer les bienfaits de son alter ego sur les personnes qui souffrent. Il envisage désormais de créer un centre de fin de vie à Vinay, en Isère, où il réside. Toujours avec la complicité de Peyo !
Peyo et Solange, un lien très fort s'est établi. / © Christophe Gaillard / France 3 Bourgogne

Une hygiène au poil !

Qui dit "hôpital" dit "règles d’hygiène". Pour éviter que l’animal ne perde ses poils ou ne ramène des parasites, il est minutieusement rasé, savonné, brossé puis désinfecté avec des lingettes. En plus de ça, Peyo a été dressé pour ne pas faire ses crottins à l'intérieur. Il prévient Hassen s'il a besoin de sortir.

Il y a eu également un gros travail réalisé sur le fait de se déplacer sur des sols inhabituels pour un destrier : carrelage, lino, etc.. Peyo n'est pas ferré.  « Avant d'introduire Peyo à l'hôpital, il fallait que je sois sûr qu'il ne glisserait pas, qu'il ne ferait aucun écart pour des raisons évidentes de sécurité. Mais il a un équilibre incroyable », précise le dresseur qui n'hésite pas à lui faire prendre l'ascenseur.

Pour le reste, tout est naturel. D'instinct, Peyo se porte vers les personnes qui sont en difficulté, malades, handicapées. « J'avais remarqué cette inclination à l'issue des représentations quand on rencontrait le public. Peyo allait au contact précisément de ces spectateurs, même si le handicap ou la maladie n'étaient pas visibles. Mais il m'a fallu trois ans pour le détecter vraiment et me dire qu'on pouvait en faire bénéficier certaines personnes hospitalisées. », conclut Hassen Bouchakour. Un don stupéfiant pour des moments magiques !

 

1 mars 2018

Nouveau 9 juin : 20 villes fêtent la Nuit du handicap

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Le 9 juin 2018 se tiendra la première édition de la Nuit du handicap dans une vingtaine de villes en France. L'occasion pour tous, concernés par le handicap ou non, de faire de belles rencontres autour d'un verre et d'ateliers.

Par , le 27-02-2018

 

"Venez cinq minutes ou cinq heures !", c'est le slogan de la première Nuit du handicap qui aura lieu le 9 juin 2018 dans plusieurs villes françaises. Une initiative inédite ! Au programme : des ateliers, apéro, concerts, théâtre mais également de belles surprises.

Une soirée pour dépasser les préjugés

Que l'on soit touché de près, de loin ou pas par le handicap, l'événement invite à se réunir pour aller à la rencontre de l'autre et dépasser ses préjugés. Les bénévoles d'Ombres et Lumières, le magazine de l'Office chrétien des personnes handicapées (OCH), ont souhaité organiser cet évènement national gratuit pour célébrer les 50 ans de la revue. "Ce n'est pas un projet humanitaire mais davantage une invitation de la part des personnes handicapées à venir faire la fête et montrer que la rencontre est une richesse pour tous", affirme l'attaché de presse de l'événement. Les célébrations investiront les rues des villes engagées et, pour insuffler un vent de créativité, les "dons et talents" des personnes handicapées seront mis en valeur, à travers la musique, l'écriture, le théâtre... Parmi eux, on retrouve l'auteur et porte-parole de l'évènement, Philippe Aubert, infirme moteur cérébral athétosique, qui animera un atelier d'écriture. L'occasion pour lui d'affirmer qu'avec de la persévérance, "la vie est possible et a du sens, même avec un handicap comme le mien."

A chaque ville son programme

En matière d'organisation, chaque ville dispose d'une entière liberté. Seul mot d'ordre : la fête ! Pour mettre en place cette nuit inédite et recruter des bénévoles, des appels à projets ont été lancés. Ceux qui souhaitent proposer leur aide ou partager un talent sont invités à s'inscrire sur le site internet de l'évènement (en lien ci-dessous). Une vingtaine de villes ont confirmé leur participation aux festivités, dont Paris, Bordeaux, Dijon, Grenoble, Amiens ou Angers. D'autres devraient suivre. La liste est disponible en ligne, accompagnée du programme de la soirée. Rendez-vous le 9 juin 2018 !

© Gerald et Nuit du handicap

 

1 mars 2018

Bressuire Cédric, la preuve par l'exemple

 28.02.2018 06:06
Bertrand Bolzinger a filmé Cédric, dans son quotidien bressuirais.

Bertrand Bolzinger a filmé Cédric, dans son quotidien bressuirais.

Photo CO

Pongiste de haut niveau, Cédric Courrillaud sera au cœur d'un reportage pour l'émission « 66 minutes », sur M6. La diffusion aura lieu le 18 ou le 25 mars. Son destin, exemplaire, contribue à changer les regards sur la Trisomie 21.

Bertrand Bolzinger, qui travaille pour l'agence de presse Joker prod, explique sa démarche. « Le sujet s'inscrit dans le cadre de la Journée de la Trisomie 21, programmée le 21 mars. Il s'agit de proposer un focus sur des trisomiques qui sont parvenus à s'insérer dans la société par le travail, le sport ou la mode ».

 

Cédric Courrillaud est l'un des « trois portraits positifs » qui sera mis en exergue, dans un format de treize minutes. Outre son statut de sportif de haut niveau, son autonomie au quotidien, depuis quatre ans, sera mise en exergue.

 

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