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"Au bonheur d'Elise"
24 juillet 2015

Autisme : Il faut toucher l'Etat au portefeuille

article publié dans 20 MINUTES

Franck Fife afp.comLa France manque toujours de places d'accueil pour les personnes atteintes de troubles autistiques, surtout pour les adultes, les autorités ayant du mal à en créer à un rythme suffisant, relève un bilan du plan autisme 2008-2010 publié jeudi.

HANDICAP - Sept familles d'enfants autistes seront indemnisées par l'Etat, faute de prise en charge suffisante. Une initiative positive mais insuffisante pour les parents...

« On a le sentiment que nos enfants ne sont pas considérés comme citoyens Français », les mots d’Olivia Cattan, présidente de l’association SOS Autisme, témoignent du mal-être qui touche des milliers de parents d’enfants autistes.

Le 15 juillet dernier, a-t-on appris ce jeudi, l’Etat a été condamné à verser près de 240.000 euros de dommages à sept familles pour des carences de prise en charge. La décision rendue par le tribunal administratif de Paris fait office de jurisprudence puisque pour la première fois la France a été sanctionnée pour préjudice moral envers des enfants et jeunes autistes exilés en Belgique. La juridiction a reconnu la responsabilité de l’Etat dans l’éloignement de ces enfants de leur famille. « Il faut toucher l’Etat au portefeuille. C’est une victoire mais une victoire symbolique. C’est désolant de constater que le gouvernement préfère indemniser les proches au lieu d’instaurer une politique plus inclusive… », constate Olivia Cattan.

2000 à 3000 euros par mois

La France a été déjà condamnée dans un récent rapport rédigé par le Conseil de l’Europe et ce malgré le lancement en 2013 du troisième plan autisme prévoyant la création de 6.300 places supplémentaires pour prendre en charge les personnes autistes. Dans la décision rendue le 15 juillet, les montants versés aux familles visent à couvrir les frais de scolarisation, le remboursement ABA (un programme éducatif dédié aux autistes) ou l’indemnisation des parents dans l’impossibilité de reprendre une activité professionnelle. Pour Olivia Cattan, maman d’un petit garçon scolarisé en classe de CM1, le manque de soutien de l’Etat plonge les familles dans la précarité : « Il faut compter entre 2.000 et 3.000 euros par mois. Entre l’auxiliaire de vie scolaire (AVS), la psychomotricienne, les séances d’orthophonie, l’ergothérapeute, je ne sais pas comment font les mères célibataires pour s’en sortir ».

Une vie digne

Face aux difficultés quotidiennes des parents, l’action judiciaire apparaît comme l’ultime recours. M’Hammed Sajidi, président de Vaincre l’autisme, l’association à l’origine de la plainte, est déterminé à aller plus loin : « Nous allons continuer de centraliser les dossiers des familles, quarante plaintes devraient être déposées et notre objectif est de porter ce chiffre à deux-cent plaintes. La décision du 15 juillet recouvre une importance morale, pour nous c’est le seul moyen de faire prendre conscience à l’État de la gravité de la situation. En 2015 en France, les autistes n’ont pas de perspectives de vie digne ».

Si la secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, Ségolène Neuville, a assuré ce 23 juillet que le gouvernement ne ferait pas appel de la décision du tribunal, M’Hammed Sajidi déplore n’avoir reçu aucun appel de la part de son cabinet. Le combat continue puisque l’association devrait plaider pour la réalisation d’une étude épidémiologique à l’échelle nationale. La France, qui reconnaît l’autisme comme handicap depuis 1995, ne dispose toujours pas de chiffres officiels.


Enfants handicapés: Un «sujet majeur» pour le... par 20Minutes

Helene Sergent
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24 juillet 2015

Autisme : des centaines de parents devraient poursuivre l'Etat

Mis à jour : 24-07-2015 10:28
- Créé : 24-07-2015 09:10

HANDICAP - On a appris mercredi que l'Etat avait récemment été condamné à verser un total de plus de 240.000 euros de dédommagements à sept familles qui l'attaquaient pour "carences" de prise en charge de leurs enfants autistes. Une décision appelée à faire jurisprudence alors que selon l'association Vaincre l'autisme, beaucoup de parents constituent des dossiers pour faire reconnaître à leur tour le préjudice qu'ils subissent.

En 2012, selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, seuls 20% des enfants autistes bénéficiaient d'une scolarisation en milieu scolaire.

En 2012, selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, seuls 20% des enfants autistes bénéficiaient d'une scolarisation en milieu scolaire.

Plus de 240.000 euros, c'est la somme totale obtenue devant le tribunal administratif de Paris par sept familles d'enfants autistes, l'Etat ayant été jugé responsable de "carences" dans leur prise en charge. "Ces chiffres sont dérisoires par rapport aux conséquences subies par les parents et leurs enfants, souligne auprès de metronews M'Hammed Sajidi, président de l'association Vaincre l'autisme, qui les a épaulés dans leur combat. Mais ces premières condamnations représentent une vraie victoire et un véritable espoir : enfin, la justice administrative reconnaît les discriminations étatiques dont sont victimes les familles". Jeudi, la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Ségolène Neuville a annoncé que le gouvernement ne ferait pas appel de ces décisions, reconnaissant le retard "historique" de la France dans la prise en charge des enfants autistes.

Sur les sept familles qui ont obtenu gain de cause dans ce jugement daté du 15 juillet, cinq ont été indemnisées pour les dépenses engagées, faute de place dans les établissements publics, pour la scolarisation de leurs enfants ou pour l'abandon par les parents de leur activité professionnelle. Les deux autres, qui ont obtenu les plus fortes sommes (les dédommagements vont de 13.164 euros à 70.000 euros), l'ont été car face à l'impossibilité de scolariser leur enfant en France, elles avaient été obligées de lui faire intégrer l'un des nombreux centres spécialisés de Belgique, ces "usines à Français" dont les associations dénoncent parfois la logique commerciale. Dans ces deux cas, ce sont moins les dépenses engagées pour l'exil - la prise en charge dans les structures étrangères est aux frais des conseils généraux et de l'assurance maladie - que "le préjudice moral" engendré par "l'éloignement de l'enfant" qui ont valu à l'Etat d'être condamné.

L'Etat a du souci à se faire

Selon M'Hammed Sajidi, cette décision est appelée à faire "jurisprudence pour toute personne française obligée de s'exiler à l'étranger par défaut de prise en charge dans le pays". L'Etat a donc du souci à se faire : selon l'Unapei, fédération de familles de personnes handicapées mentales, "13.000 enfants handicapés sont aujourd'hui sans solution éducative" en France, et "6.500 enfants et adultes sont exilés en Belgique" (aucun chiffre officiel spécifique n'est disponible sur le nombre d'enfants autistes pris en charge outre-Quiévrain ou dans d'autres pays comme la Suisse).

D'ores et déjà, des dossiers sont en cours de constitution. Vaincre l'autisme assure qu'en plus des sept familles qui sont parvenues à faire condamner l'Etat, une trentaine sont en train de finaliser le leur, quatorze étant attendues dès septembre prochain devant le tribunal administratif de Paris. Mais ce n'est pas tout. "Une centaine de familles se sont prononcées pour porter plainte à leur tour, et nous espérons que cette jurisprudence va encourager les parents d'autres associations à attaquer de leur côté devant les tribunaux", veut croire M'Hammed Sajidi. Regrettant que la majorité des 6.300 places d'accueil supplémentaires promises d'ici à 2018 par le plan autisme du gouvernement soient "inadaptées", beaucoup ne consistant selon lui qu'à "améliorer l'existant" dans le "vieux système" des instituts médico-éducatifs, il prévient : "Nous ne lâcherons pas tant que la législation ne reconnaîtra pas les besoins des enfants autistes."

24 juillet 2015

Autisme : la condamnation de l'Etat va-t-elle changer les choses ?

Marie PIQUEMAL et Marine LE GOHÉBEL 23 juillet 2015 à 20:05

Un mère d'enfant autiste lors d'un «happening» dans le centre de Toulouse en mars.

Un mère d'enfant autiste lors d'un «happening» dans le centre de Toulouse en mars. (Photo Pascal Pavani. AFP)

DÉCRYPTAGE
La justice astreint l'Etat à verser 240 000 euros à des familles d'enfants autistes, faute de les avoir scolarisés. Cette condamnation s'ajoute à une longue série.

L’Etat vient d’être condamné à verser au total 240 000 euros de dommages et intérêts à sept familles pour «défaut de prise en charge adaptée» pour leurs enfants autistes, notamment l’absence de scolarisation. «C’est une grande victoire», s’est aussitôt réjoui M’hammed Sajidi, le président de l’association Vaincre l’autisme, qui a aidé les familles à monter leur dossier pour déposer plainte. «La justice reconnaît l’absence d’état de droit. Cela va faire jurisprudence», et, dit-il plein d’optimisme, pousser les pouvoirs publics à agir. Vraiment ?

Ce n'est pas la première fois

L’Etat a déjà été condamné à plusieurs reprises pour manquement dans la prise en charge de personnes handicapées. A chaque fois, le scénario est le même : le juge reconnaît la défaillance de l’Etat, l’enjoint à verser des dommages et intérêts aux familles… Mais l’histoire s’arrête là, la justice ne pouvant pas obliger l’administration à trouver une solution de prise en charge. Le seul moyen juridique existant est la procédure d’urgence du référé-liberté, en cas de danger imminent. C’est ce qu’avaient tenté, à l’automne 2013, les parents d’Amélie Loquet, une jeune femme très lourdement handicapée, sans solution de prise en charge. Cette affaire avait fait (un peu) de bruit à l’époque, nourrissant surtout l’espoir d’autres familles, et forçant l’Etat à agir (un peu).

Huit dossiers devant le juge

Huit nouvelles affaires ont été portées en même temps devant le juge. «Il est tellement compliqué pour ces familles de trouver le courage de monter un dossier…», souligne maître Sarah Fébrinon-Piguet qui les a défendues devant le tribunal administratif de Paris. Au démarrage, elle avait une cinquantaine de dossiers sur son bureau : elle en a porté huit à la barre, quatorze plaintes sont en attente et cinq autres à l’étude.

Sur les huit affaires plaidées, l’Etat a été condamné dans sept à verser une indemnisation comprise entre 13 000 et 70 000 euros, selon qu’il s’agissait d’un préjudice moral pour des enfants privés de scolarisation, financier pour un parent forcé d’abandonner son travail, ou encore pour «le préjudice moral tenant à l’éloignement» quand la seule structure d’accueil proposée se trouve… en Belgique.

La France sous-traite en effet depuis des années la prise en charge d’une partie de ses citoyens handicapés à la Belgique. Cet «exil forcé», dénoncé entre autres par Libération, est surtout vrai pour les adultes. La problématique est un peu différente pour les enfants : certains parents se tournent d’eux-mêmes vers la Belgique, qui propose des méthodes éducatives, notamment pour les enfants autistes, qui n’existent pas encore en France. En l’espèce, dans deux des dossiers, le tribunal administratif a considéré que ce n’était donc pas la prise en charge en Belgique qui posait problème, mais l’éloignement géographique…

L’Etat ne fera pas appel

Ce jeudi après-midi, en marge d’un déplacement, la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Ségolène Neuville, a assuré à Libération que l’Etat ne ferait pas appel. «La France accuse un retard historique dans la prise en charge de l’autisme, je ne suis pas du tout étonnée de cette décision de justice.» Avant d’insister sur «les efforts considérables» entrepris : le troisième plan autisme prévoit la création de 3 400 places d’accueil supplémentaires pour enfants et adultes.

Maître Sarah Fébrinon-Piguet se dit «amère». «Je pourrais me féliciter d’avoir gagné ces affaires mais c’est un constat d’échec… Ces enfants sont toujours sans solution, aucune situation ne s’est débloquée en un an de procédure.» L’avocate s’interroge aussi sur les sommes allouées par la justice. «La justice évalue à 10 000 euros le préjudice par année de scolarisation perdue. Je le dirai dans mes prochaines plaidoiries : le risque, c’est que l’Etat indemnise ceux qui ont le courage de se battre, et c’est tout.» Dans son dernier rapport, le commissaire des droits de l’homme du Conseil de l’Europe épinglait la France, estimant à 20 000 le nombre d’enfants handicapés privés d’école. Autant de procès potentiels.

24 juillet 2015

L'Impact comprend les frustrations de la famille Ciman

Mise à jour le mercredi 15 juillet 2015 à 13 h 35 HAE
Laurent Ciman Laurent Ciman  Photo :  Impact de Montréal

L'Impact de Montréal marche sur des œufs depuis que Laurent Ciman et son épouse ont dénoncé le laxisme de l'organisation, incapable de tenir ses promesses pour que la jeune fille autiste du couple reçoive de meilleurs soins au Canada que dans leur pays.

« On pense qu'on a fait ce qu'il fallait faire, a dit mercredi le vice-président de l'Impact, Richard Legendre. Mais on voit bien le cri du coeur des parents. On comprend. On va tout simplement redoubler d'ardeur pour essayer de trouver des solutions. »

Laurent Ciman, défenseur étoile en Belgique, a choisi de poursuivre sa carrière en Amérique en 2015 afin d'offrir à sa fille Nina l'occasion de jouir de meilleurs soins, convaincu par la direction de l'Impact.

« Ils n'ont encore rien fait pour Nina, a déclaré la compagne de Ciman au quotidien flamand Het Laatste Nieuws. Vous pouvez le dire... Nous sommes très déçus par le nouveau club de Laurent. Tout le monde sait pourquoi mon mari a quitté Sclessin. Le Canada possède de bien meilleures infrastructures qu'en Belgique pour soigner la maladie de notre fille. Lors des négociations, nous ne nous sommes jamais montrés trop gourmands en exigeant par exemple une villa avec piscine ou une Ferrari. Nous souhaitions être aidés financièrement et avoir accès rapidement au système de santé publique. Selon la direction canadienne, il n'y avait aucun souci à cela... »

Diana Ciman ajoute que sa famille doit assumer des dépenses imprévues.

« C'est nous qui avons recherché l'aide adéquate et qui payons. Ce n'était absolument pas le deal de départ, explique-t-elle au journal belge. Nina a besoin de 30 à 40 heures de soins chaque semaine. À 100 $ l'heure... Vous pouvez faire le compte. Nous en sommes à 3000 euros chaque semaine! »

Au lendemain d'une rencontre avec la famille Ciman, l'Impact se fait rassurant et se montre prêt à collaborer financièrement.

« On s'est montré ouvert aussitôt qu'on a su que c'était un enjeu important (les coûts), affirme Richard Legendre. On s'est montré ouvert à donner un coup de main de ce côté-là. »

Laurent Ciman a paraphé une entente de trois saisons avec l'Impact. Diana Ciman précise qu'un déménagement au Canada n'était pas du tout dans les plans du couple.

« Ce n'était pas un rêve pour nous, affirme Mme Ciman en passant un commentaire sur le système de santé québécois. C'est particulièrement compliqué avec une période d'attente incroyablement longue. Pour le commun des mortels, on parle de 15 à 24 mois d'attente... Laurent possède un contrat de trois ans à Montréal. Imaginez si nous devons encore patienter des mois... Nous aurions déménagé pour rien! »

La direction du club montréalais compte désormais faire un suivi plus serré avec la famille Ciman et veut notamment continuer de trouver les bons intervenants pour la petite Nina.

Richard Legendre est convaincu d'y arriver. « On veut aider, on va aider. L'enjeu est trop majeur pour qu'on puisse s'arrêter ici. »

24 juillet 2015

TSA et Neurotypique : Mieux se comprendre

Guide pour comprendre le fonctionnement de la personne ayant un trouble du spectre de l'autisme

-> Document produit par l'Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie. (QUEBEC)

Guide comprendre le fonctionnement des personnes TSA 2015.pdf

Extrait de l'introduction ...

"Je suis peut-être un peu autiste moi aussi


Cette simple phrase, lancée parfois à la blague pour décrire une facette singulière de la personnalité, est en voie de faire partie des expressions courantes. De plus en plus de gens associent le terme « autisme » avec cette idée de différence par rapport au fonctionnement de la majorité. Chacun se réfère alors à la situation d’un proche qui a reçu ou dont l’enfant a reçu ce diagnostic de plus en plus fréquemment posé. Il s’y rattache également un élément de mystère puisque dans ce domaine, malgré le chemin parcouru, les questions demeurent encore plus nombreuses que les certitudes.
Au cours des dernières années, la compréhension du fonctionnement des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), anciennement appelé trouble envahissant du développement (TED), a connu un essor considérable.
Le respect à leur égard et la capacité à mieux les outiller pour faciliter leur quotidien ont également beaucoup progressé."

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23 juillet 2015

La France doit réparation aux personnes autistes maltraitées

article publié dans l'Express

Article édité et mis en une par la rédaction


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L'Etat vient d'être condamné à verser plus de 240.000 euros de dommages à des familles d'enfants autistes. C'est peu au regard des dégâts causés par "l'incurie nationale" pour Danièle Langloys, vice-présidente d'Autisme France.

Le tribunal administratif de Paris a récemment condamné l'Etat français à verser plus de 240.000 euros de dommages au profit de sept familles d'enfants autistes.  

C'est peu au regard de ce que ces familles ont dû débourser pour s'occuper de leurs enfants et des dommages causés par l'absence de soutien éducatif adapté. Peu par rapport au coût d'un établissement ou service correct: de 40.000 euros par an pour un SESSAD à 60 à 90.000 euros pour un IME aux compétences de haut niveau. Peu par rapport au gaspillage éhonté d'argent public en Hôpital de Jour pour 100 à 300.000 euros par an, à ne rien faire d'efficace sauf rares exceptions. 

Des enfants contraints à l'exil

Ce sont les motivations de la condamnation qui sont intéressantes. Pour l'exil en Belgique, qui touche plusieurs milliers de personnes autistes, avec la complicité collective de tout un système, le jugement reconnaît une faute de l'Etat et un "préjudice moral" à l'égard des familles "tenant à l'éloignement" de l'enfant. Rappelons qu'être privé de sa famille et contraint à l'exil est une violation inadmissible de la Convention ONU des Droits de l'Enfant que la France a signée et ratifiée. Il peut s'agir d'enfants qui sont scolarisés en Belgique pour échapper à la discrimination française qui les exclut majoritairement des établissements scolaires avec la complicité des MDPH. Le droit à la scolarisation est en effet un faux droit, soumis à une orientation en MDPH, avec la complicité de nombreuses grosses associations gestionnaires qui siègent souvent en CDAPH avec des directeurs d'établissements, et viennent faire la promotion de leurs structures, alors que les familles d'enfants autistes n'y sont souvent jamais représentés.  

Les familles vont aussi chercher en Belgique le droit pour leurs enfants d'avoir une scolarisation adaptée. Pour les adultes, il s'agit d'une absence d'offre d'accueil: l'exil est une contrainte, relayée souvent par les MDPH. Il n'est pas forcément plus cher d'ouvrir en France un établissement convenable, mais ce n'est pas le choix de la France. 

Pataugeoire, packing et gardiennage

Le jugement évoque aussi la responsabilité de l''Etat français dans les "carences" de prise en charge de l'autisme. Il est condamné à indemniser cinq familles pour les dépenses engagées pour la scolarisation de leurs enfants ou l'abandon par les parents de leur activité professionnelle et le remboursement des frais d'accompagnement ABA. 

C'est une première. La France est globalement incapable de scolariser les enfants autistes avec le soutien éducatif nécessaire, développemental et comportemental, conformément aux recommandations HAS/ANESM de 2012. Les prises en charge psychanalytiques tiennent encore le haut du pavé et mobilisent l'argent public pour faire de la pataugeoire, du "packing", de la pâte à modeler, de l'atelier terre, et dans beaucoup d'établissements et services, malgré un début de changement des pratiques, on s'en tient à faire du gardiennage. Il ne suffit pas d'emmener les enfants au marché ou de les mettre sur un poney pour qu'ils développent les compétences de communication et de socialisation que leur fonctionnement cérébral particulier ne leur permet pas d'apprendre spontanément. 

>>> A lire aussi: le blog de Magali Pignard, The Autist 

Les familles paient donc elles-mêmes souvent un auxiliaire de vie scolaire qu'elles ont formé à leurs frais, en lieu et place de l'Education Nationale. Elles paient aussi souvent des intervenants libéraux, souvent pour mettre en oeuvre un programme ABA, plébiscité par les familles pour sa rigueur et son efficacité dans un grand nombre de profils d'enfants autistes, en lieu et place des services financés avec l'argent du contribuable (hôpitaux de jour, CMP, CAMSP, CMPP, établissements et services médico-sociaux), qui sauf exceptions bien connues des familles, ne font pas le travail pour lequel ils sont payés. 

Ce scandale est dénoncé en vain depuis 30 ans. Le plan autisme va dans le bon sens mais deux ans après son lancement, sa concrétisation sur le terrain reste maigre, tellement sont vives les résistances au changement. 

De la destruction en grande série

Très majoritairement enfants et adultes restent donc victimes de maltraitances graves défaut de diagnostic en violation du Code de Santé Publique, défaut de soutien éducatif adapté, défaut de scolarisation, de socialisation en milieu ordinaire au sens large, perte de chance au sens juridique du terme, aggravation de leur état pour beaucoup, méconnaissance de leurs besoins, impossibilité d'accéder aux soins somatiques qui sont pourtant à l'origine de 80% au moins des difficultés de comportement, exclusion au premier problème des établissements et services.  

C'est de la destruction en grande série, ni plus ni moins. La tragédie des adultes, privés de tout, abandonnés, est dénoncée de partout. Alors cela suffit. Il ne coûterait pas forcément plus cher de faire ce qui est efficace et demandé par les familles. Les lois de 2002 mettent en leur centre les usagers dans le double sens du mot: résistance à la toute-puissance administrative et comportement participatif citoyen. Elles ne mettent pas au centre les professionnels qui se permettent de définir unilatéralement et en jouant les victimes, ce qui est conforme à leurs choix idéologiques ou leurs croyances. 

>>> A lire aussi, le témoignage de Laure, 33 ans: "On oublie que les enfants autistes deviennent des adultes" 

Merci aux professionnels courageux qui développent de vraies compétences, souvent en libéral: maintenant, il faut les financer. On n'a pas le droit de sacrifier 600.000 personnes autistes, par bêtise, flemme, incompétence, ou imposition par la force de fantasmes délirants. 

La France doit réparation aux personnes autistes maltraitées et à leurs familles pour les graves dégâts que l'incurie nationale en matière d'autisme a provoqués. 

Par Danièle Langloys, vice-présidente d'Autisme France. 


Read more at http://www.lexpress.fr/actualite/l-etat-francais-condamne-pour-ses-scandaleuses-carences-en-matiere-d-accompagnement-des-personnes-autistes_1701328.html#BXQMRiZkld161yoS.99
23 juillet 2015

Jugements autisme : pas d'appel en justice

article publié dans Le Figaro

Par Mis à jour le 23/07/2015 à 12:08 Publié le 23/07/2015 à 12:01

Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, a indiqué aujourd'hui que le gouvernement ne ferait pas appel des récentes décisions de justice reconnaissant un retard dans la prise en charge des enfants autistes en France, que les pouvoirs publics essaient de combler. "Je ne suis pas étonnée par ce jugement parce qu'en France, nous avons réellement un retard pour la prise en charge des enfants autistes, retard que je qualifierais d'historique car ça fait très longtemps que c'est comme ça", a déclaré Ségolène Neuville.

Dans des décisions rendues publiques hier, le tribunal administratif de Paris a condamné l'Etat français à verser plus de 240.000 euros de dommages et intérêts à sept familles d'enfants autistes, en raison de "carences" de prise en charge. Ce retard est, selon Ségolène Neuville, "la raison d'être du 3e plan autisme lancé en 2013", doté de "205 millions d'euros totalement sanctuarisés" afin d'améliorer la prise en charge des enfants et adultes autistes.
Fin 2013, suite à un jugement en faveur d'une jeune fille lourdement handicapée, Amélie Loquet, qui n'avait pas de place en institut spécialisé, le gouvernement avait lancé un dispositif visant à résoudre les cas les plus critiques.

"Nous avons avancé sur ce sujet", a assuré Ségolène Neuville. "Il fallait d'abord que nous ayons une remontée des besoins au plan national, nous avons ensuite, avec (la ministre de la Santé) Marisol Touraine, donné des instructions aux Agences régionales de santé afin qu'elles ouvrent des places correspondant aux besoins". Dans le département de l'Hérault par exemple, "où il y avait le plus d'enfants handicapés sans solution, dont la moitié atteints de troubles du spectre autistique, un peu plus de 60 places seront ouvertes à la rentrée dans des structures existantes", a-t-elle précisé.

Ségolène Neuville a par ailleurs rappelé avoir annoncé en avril, lors d'un bilan d'étape du 3e plan autisme (2013-2017), des plans de formation des professionnels de santé et d'accompagnement, afin de faire évoluer les méthodes de prise en charge comme préconisé par la Haute autorité de santé (HAS).

23 juillet 2015

Autisme : Formation innovante gratuite sur le web ... journée de lancement le 18 septembre à l'UNESCO

[Déficience intellectuelle – Formation – Aidants] Dès septembre, L’eLeSI propose une formation accessible gratuitement sur le web pour les familles & pros proches des personnes ayant une déficience intellectuelle. Intéressés ? Participez à la journée de lancement le 18/09 à l’UNESCO ! Toutes les infos : http://bit.ly/1SyT4lP

Recto%20Invitation%20FR

Verso invitation FR

23 juillet 2015

Autisme : l'Etat condamné à verser plus de 240 000 euros à sept familles

Publié le 22/07/2015 à 20:37 - Modifié le 22/07/2015 à 20:51 | AFP

tribunal administratifLe tribunal administratif de Paris a récemment condamné l'Etat français à verser plus de 240.000 euros de dommages au profit de sept familles d'enfants autistes, reconnaissant notamment pour la première fois certaines carences de prise en charge, s'est réjouie mercredi l'association Vaincre l'autisme.

Soucieuse de démontrer "la responsabilité de l'Etat à l'origine de situations d'inégalités intolérables", Vaincre l'autisme avait aidé ces familles à déposer de premières requêtes en septembre 2014, précise l'association dans un communiqué.

Dans des décisions datées du 15 juillet et consultées par l'AFP, l'instance condamne l'Etat à des dommages allant de 13.164 euros à 70.000 euros, réparties entre les enfants et leurs parents.

Pour deux familles, dont les enfants ont été accueillis dans des instituts spécialisés belges, à défaut de pouvoir être admis dans des établissements français, le tribunal a reconnu une faute de l'Etat et un "préjudice moral" à l'égard des familles "tenant à l'éloignement" de l'enfant.

Dans ces deux cas, les décisions du tribunal "font office d'une nouvelle jurisprudence des préjudices subis par les personnes autistes exilées en Belgique", souligne Vaincre l'autisme.

"Au-delà de l'autisme, cette jurisprudence risque d'être élargie aux personnes handicapées et/ou âgées exilées à l'étranger, faute de structures en France", prédit l'association.

L'Etat a aussi été jugé responsable de "carences" dans la prise en charge des troubles de cinq autres familles. Il est condamné à les indemniser pour les dépenses engagées pour la scolarisation de ces enfants ou, ce qui constitue d'autres "premières" selon l'association, l'abandon par les parents de leur activité professionnelle et le remboursement des frais d'accompagnement A.B.A ("Applied Behavior Analysis"), une méthode américaine coûteuse.

Par ailleurs, "14 plaintes supplémentaires" de familles d'enfants autistes "sont devant le tribunal administratif de Paris", assure l'association.

Elle regrette en outre que l'agence régionale de santé Midi-Pyrénées n'ait pas renouvelé le financement d'un de ses établissements spécialisés, y voyant une "vengeance" de l'Etat.

En avril, le gouvernement avait annoncé sa volonté d'améliorer la prise en charge des autistes, en agissant sur la formation des professionnels de santé et d'accompagnement pour faire évoluer les méthodes.

Doté de 205 millions d'euros, le 3e plan autisme (2013-2017) prévoit la création de 3.400 places d'accueil supplémentaires pour enfants et adultes d'ici 2017.

Depuis 2013, 1.000 places ont été installées, relevant du plan précédent, avait précisé il y a trois mois le ministère des Affaires sociales lors d'un bilan d'étape. En comptant le reliquat du 2e plan autisme, "près de 6.300 places" doivent être créées sur 2015-2018.

22/07/2015 20:50:28 - Paris (AFP) - © 2015 AFP

23 juillet 2015

A Epaignes, le foyer du Grand Lieu inaugure son parc animalier

Publié le 22/07/2015 á 22H49

Épaignes. Le foyer pour adultes handicapés du Grand Lieu a inauguré son parc animalier, réalisé par ses résidents. Il est, depuis quelques jours, ouvert gratuitement au public.

A Epaignes, le foyer du Grand Lieu inaugure son parc animalier
Une grande fête pour l’inauguration du parc animalier


Cent trente résidents sont accueillis par le foyer du Grand Lieu à Épaignes. Tous sont en situation de handicap mental et tous ont participé activement, pendant plusieurs années, à l’aménagement d’un parc animalier.

Cette belle aventure commence il y a cinq ans, grâce à deux bienfaiteurs, Michèle et Yves Durand-Goin. Si des entreprises ont réalisé le gros œuvre, ce sont ensuite les résidents eux-mêmes qui s’attellent à l’ouvrage, la réalisation du parc s’intégrant parfaitement au projet de vie du foyer.

Un lien de sociabilisation

« Jusqu’à présent, c’est nous qui allions vers l’extérieur. Maintenant, avec ce parc ouvert au public, c’est l’extérieur qui viendra à nous. C’est un lien de socialisation important pour nos résidents », explique Alain Lecacheleux, directeur général du foyer. Car, si les résidents s’occupent de l’entretien du parc et des soins aux animaux, le parc est aussi ouvert, gratuitement, au grand public. Une occasion de sortie en famille, pour y découvrir des chevaux, ânes, cochons, moutons ou lamas, ainsi qu’une grande volière.

Le parc compte une vingtaine d’animaux (hors la volière) qui sont issus de dons de particuliers ou qui ont été achetés.

Infos pratiques

Parc animalier Michèle-et-Yves-Durand-Goin, foyer du Grand Lieu, rue André Morin, à Épaignes.

Ouvert du lundi au vendredi, de 14h à 17h. Tél.: 0232203290.

22 juillet 2015

Travailler la demande avec un enfant atteint d'autisme

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La demande est une unité fonctionnelle du langage qui en comporte 7.  Elle est la première à émerger dans le développement normal de l’enfant et sera donc, l’une des premières compétences de communication à mettre en place chez un enfant atteint d’autisme.

1 La demande a plusieurs fonctions:

  • L’obtention d’une chose tangible, d’une action
  • L’obtention de l’attention d’une personne
  • Le retrait de quelque chose ou de quelqu’un
  • L’obtention d’aide
  • l’obtention d’informations: ‘ »ou », « qui », « quand », « comment », « pourquoi » , « qu’est ce que c’est »

2 La demande a plusieurs formes:

  • Forme non vocale, comme le pointage, le regard, le gestuel, l’imagé
  • Forme vocale: mot ou ébauche de mot, association de 1,2,3 mot, phrase construite

3 La demande doit être fonctionnelle et spontanée

I Recommandations:

Cibler et m’assurer de la motivation de l’enfant:

  • Avant de  mettre en place un programme A.B.A (Analyse Appliquée du comportement) pour enseigner la demande, il est important de cibler et de s’assurer des choses motivantes pour l’enfant. On appelle ces choses des renforçateurs. Ces renforçateurs seront d’une grande utilité dans l’apprentissage du langage.   En effet plus le renforçateur sera bien sélectionné, plus l’enfant sera motivé à l’obtenir et moins il aura de difficulté à acquérir un système de communication adapté (oral, signes, images).
  • Procédure: Placez vous à une distance acceptable de l’enfant tout en restant dans son champ de vision. Utilisez l’objet ou l’activité de façon enthousiaste en le manipulant et en parlant à haute voix de cette objet ou activité. Observez le comportement de l’enfant si par exemple il le regarde, si il s’approche, si il tend la main vers l’objet, vous pourrez juger de son intérêt pour l’objet en question.
    En savoir plus sur le renforcement en ABA….

Choisir le renforçateur adapté et suffisamment motivant:

  • Assurez vous que la motivation de votre enfant soit régulière et forte pour le renforçateur.
  • Assurer vous que le renforçateur lui soit déjà familier, par ex: l’enfant le répète en échoïque, ou l’enfant le rencontre régulièrement dans son environnement.
  • Choisissez un renforçateur facile à prononcer.
  • Les renforçateurs dits « consommable » permettent plus d’essais et sont moins aversifs. Ils doivent être donnés petit peu par petit peu.
  • Assurer vous de pouvoir donner ou récupérer facilement le renforçateur lors des apprentissages.
  • Varier vos renforçateurs en les choisissant parmi différentes catégories (jeux, nourriture, activité etc…)
  • Attention: La motivation pour un renforçateur ne doit pas être « envahissante » car vous risqueriez de provoquer des frustrations et voir des comportements dits « problèmes » apparaître.

Attention à vos comportements:

  • encoreAttention à certaines demandes du type « Encore », « S’il te plait », « Merci » car si elles sont apprises en début de programme, elles peuvent se substituer rapidement à une demande plus complète du type « je veux une pomme »ce qui empèchera l’enfant de développer d’autres demandes. L’enfant utilisera systématiquement « Encore » plutôt que « je veux … ».
  • ne pas anticiperAttention également à ne pas trop anticiper les besoins de l’enfant car cela freinera fortement l’émergence d’une communication. En effet le fait d’anticiper tous leurs besoins, pour aller plus vite ou tout simplement pour les aider de façon spontanée, n’aidera pas l’enfant à communiquer.
  • Attention: n’utilisez pas de phrase interrogative du type « tu veux le ballon ? »  mais uniquement le nom précis de l’objet ou l’activité : « ballon », « puzzle »… puis « Qu’est ce que tu veux? »

De plus, de nombreux troubles du comportement peuvent se développer chez les enfants avec autisme car ils n’ont pas appris à demander de façon adaptée ce qu’ils veulent, ou ne veulent pas. L’apprentissage d’un système de communication adapté influera donc fortement et positivement sur les comportements dit « problèmes »

De nombreuses incitations à communiquer existent pour inciter la demande. Parmi celles ci voici quelques exemples.

  • Dites à l’enfant qu’il peut aller dehors, mais laisser le porte fermé à clé.
  • Sortir sont jeu préféré en dissimulant des pièces essentielles et lui dire «on joue »
  • Se positionner dans son champ de vision et sans rien lui dire, jouer avec son jouet préféré ou jouer à son activité préférée.
  • De la même manière se positionner dans son champ de vision et sans rien lui dire boire ou manger quelque chose qu’il affectionne
  • Si l’enfant réclame un aliment, lui donner seulement un petit morceau de façon à renouveler sa demande plusieurs fois.
  • Dans une activité quelle qu’elle soit, oubliez de sortir un élément essentiel à l’accomplissement de l’activité : Si l’enfant aime dessiner, lui sortir les feuilles et dissimuler les feutres, sortir les moules mais pas la pâte à modeler etc…

II Enseigner La demande à un enfant « verbal »:

La demande

  • Utiliser un objet ou une activité désiré par l’enfant en ayant vérifier au préalable sa motivation pour cet objet ou cette activité.
  • Procédure: Placer cet objet ou activité hors de sa porté, dans votre main par exemple. Montrer l’objet ou l’activité, Dire le  nom de l’objet ou de l’activité, trois fois avec des intervalles d’une seconde à chaque fois sur un ton fort et affirmatif. Si l’enfant imite le mot, ou procure des efforts prononcés pour dire le mot, il convient de lui donner immédiatement l’objet ou l’activité qu’il affectionne. Si l’enfant n’imite pas le mot demandé au bout de quelques secondes, il aura un accès limité ou partiel à l’objet ou l’activité qu’il affectionne.

Exemple de procédure :
1   les premières séances:
(présence de l’objet « l’avion »,  de la guidance physique « le pointage » et de la guidance verbale « avion »)

  • l’adulte montre l’avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en s’approchant de l’adulte)
  • L’adulte dit « avion « , pointe l’avion  et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion » , pointe l’avion et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion » et pointe l’avion
  • L’enfant accède immédiatement à son avion

2    quelques séances plus tard :
(présence de l’objet « l’avion », de la guidance verbale « avion », disparition de la guidance physique « pointage »)

  • l’adulte montre l’avion  à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en courant autours de l’adulte)
  • L’adulte dit «avion » et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion » et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion »

Si l’enfant répète « avion » avant la fin de la procédure, ou fait des efforts pour répéter le mot demandé  l’adulte lui donnera immédiatement son avion s.

Si l’enfant ne répète pas « avion » on peut par exemple le faire patienter quelques instants avant de le lui donner ou lui autoriser de jouer avec son avion sur un temps limité (pensez au time timer, accéder à notre article « comment arrêter une activité »).

3 quelques séances plus tard:
(présence de l’objet « l’avion », estompage de la guidance verbale « qu’est ce que tu veux » et disparition de la guidance physique.)

  • L’adulte montre « l’avion » à l’enfant
  • L’enfant montre sa motivation (en fixant son regard sur l’avion »
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux? Av  » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux? A  » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux?

Estomper vos guidances au fur et à mesure de vos séances. Estomper d’abord les guidances physiques, puis celles verbales, puis celles visuelles (présence de l’objet ou de l’activité désirée).

Remplacer également progressivement, les renforçateur tangibles par des renforçateurs sociaux, puis estomper aussi les renforçateurs sociaux.
ex: « la toupie » sera remplacée par un « Bravo » à chaque réussite, puis toute les deux réussite puis toutes les cinq réussites etc…

Au bout de quelques séances si l’imitation vocale n’intervient pas, il conviendra d’adopter un moyen alternatif tel que les signes ou les images.

de l'echoïque vers la demandeTransfert de l’echoïque vers la demande

  • De l’echoïque vers la demande : lorsque l’enfant répète immédiatement et régulièrement le nom de plusieurs objets ou activité, il convient de supprimer la guidance echoïque pour renforcer la demande et non l’imitation vocale du mot.

Exemple de stratégie de transfert :
1    les premières séances :

  • l’adulte montre l’avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en tendant la main vers l’objet)
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » attend trois secondes »
  • L’enfant accède immédiatement à son avion

2    Quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre l’avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en regardant l’objet)
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse trois seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse trois secondes
  • L’enfant répond « avion » ou fait des efforts pour répéter le mot demandé  il accède immédiatement à son avion sans attendre la fin de la procédure.

3    quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre l’ avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en courant autours de l’adulte par exemple)
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 5 secondes
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 5 secondes
  • L’enfant répond « avion » ou fait des efforts pour répéter le mot demandé  il accède immédiatement à son avion.

Progressivement augmentez votre attente de la réponse jusqu’à arriver à la question de l’adulte « Qu’est ce que tu veux ? » réponse de l’enfant « avion »

III Technique d’enseignement de la demande avec un enfant non verbal:

Enseigner la demande avec des signes:

  • S’assurer de la motivation de l’enfant pour le renforçateur (il regarde, il s’approche, il tend la main).
  • Coupler le mot oral avec le mot signé et l’objet désiré par l’enfant : par exemple : dire « bulle », montrer le flacon de bulle et faire le geste « bulle »
  • Procédure: Placer cet objet ou activité hors de sa porté, dans votre main par exemple. Dire le mot de l’objet désiré et faire le signe trois fois avec des intervalles d’une seconde à chaque fois en montrant l’objet désiré. Si l’enfant fait le signe, lui donner immédiatement l’objet désiré sur une durée prolongée. Si l’enfant n’imite pas le signe, ne lui donner que partiellement l’objet désiré ou le lui donner sur une durée plus courte.

Exemple de procédure :
1    Les premières séances:

  • l’adulte montre les feutres et les feuilles à l’enfant pour s’assurer de sa motivation à vouloir dessiner,
  • l’enfant aime dessiner et montre sa motivation (en s’approchant de son bureau),
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre.
  • L’enfant accède immédiatement à son activité de dessin

2    Quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre les feutres et les feuilles à l’enfant pour s’assurer de sa motivation à vouloir dessiner,
  • l’enfant aime dessiner et montre sa motivation (en s’approchant de son bureau par exemple),
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre.

Si l’enfant n’imite pas le signe « feutre », l’adulte lui donnera le feutre  mais ne le laissera dessiner que quelques secondes et reprendra la procédure.
Si l’enfant imite le signe « feutre », l’adulte lui donnera le feutre et le laissera dessiner plus longuement.

Au bout de quelques séances si l’imitation motrice n’intervient pas, il conviendra d’adopter un autre moyen alternatif tel que les images.
Attention: n’utilisez pas de phrase interrogative du type « tu veux le ballon ? »… mais uniquement le nom précis de l’objet ou l’activité : « ballon », « puzzle »…

  •   Lorsque l’imitation du signe est immédiate et régulière au travers de plusieurs objets ou activités, il convient de remplacer le mot oral par la question « qu’est ce que tu veux ? »

Exemple :
1    les premières séances :

  • l’adulte montre le feutre, dit « qu’est ce que tu veux ?  » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « qu’est ce que tu veux ?  » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « qu’est ce que tu veux ? » et fait le signe feutre.
  • L’enfant fait le signe feutre et accède immédiatement à l’objet

2    Quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre le feutre à l’enfant et dit « Qu’est ce que tu veux ?, et fait le signe feutre» laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » et fait le signe feutre, laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 secondes
  • L’enfant fait le signe « feutre » , il accède immédiatement à son activité de dessin.

3    quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre le feutre à l’enfant et dit « Qu’est ce que tu veux ?, et fait le signe feutre» laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? »  laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 secondes
  • L’enfant fait le signe « feutre » :   il accède immédiatement à son activité de dessin.

4    quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre le feutre à l’enfant et dit « Qu’est ce que tu veux ?» laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? »  laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 secondes
  • L’enfant fait le signe « feutre » , il accède immédiatement à son activité de dessin.

l’utilisation de guidance est possible puis estompée au fur et à mesure de l’apprentissage, jusqu’à arriver à la question de l’adulte « Qu’est ce que tu veux ? » réponse de l’enfant le signe « feutre ».
De la même manière que ci dessus l’accès à l’activité « dessiner » est dosée selon l’implication de l’enfant.

Pour vous aider à apprendre le langage des signes : ABC…LSF dictionnaire visuel bilingue

Enseigner la demande avec des images:

La méthode PECS (Picture exchange communication system) permet de suppléer ou d’augmenter la communication.
L’enfant dispose d’images qui lui permettent de montrer à l’adulte ce qu’il souhaite.
En présentant l’image de l’objet ou de l’activité souhaitée à l’adulte, l’enfant accède à ce qu’il demande.
La méthode PECS implique différentes étapes :

  1. l’étape de l’échange physique pour initier l’ interaction: l’enfant apprend à prendre en main l’image ou la représentation de l’objet de son choix, à se diriger vers son instructeur et à déposer l’image dans la main de son instructeur.
  2. l’enfant apprend à se diriger de lui-même vers son tableau ou livret de communication, à en retirer l’image désirée, à venir chercher l’adulte pour lui remettre l’image ou la représentation de l’objet: c’est l’étape d’apprentissage de la spontanéité.
  3. l’étape de discrimination : l’enfant apprend à distinguer les images et à sélectionner celle qui correspond à l’objet désiré. Il élargit son vocabulaire.
  4. l’étape de l’Apprentissage de la structure d’une phrase: l’enfant apprend à faire une phrase structurée pour formuler sa demande, à demander des objets (présents ou absents de son champ de vision) par l’utilisation du pictogramme « Je veux »
  5. l’étape de la demande autonome: l’enfant apprend à répondre à la question « Qu’est-ce que tu veux ? »
  6. l’enfant apprend à faire des commentaires en réponse à des sollicitation ou de manière spontanés.

Découvrir la méthode PECS…

Les unités fonctionnelles du langage en image….
Comment enseigner les autres unités fonctionnelles du langage ? :

TACT = Nommer
IMITATION =  Copier des mouvements moteur
RECEPTIF = Montrer
ECHO = Répéter
TEXTUEL ET TRANSCRIPTION = Lire et/ou écrire
INTRAVERBAL = Parler de l’objet en son absence

20 juillet 2015

L'association AAA, Autisme Ambition Avenir, à la recherche de partenaires

Publié le 08/07/2015 à 05:00
Isabelle Kumar (vice-présidente), Nadège Alloisio (présidente)   et Elodie Witmeyer (vice-présidente adjointe).  Photo Joël Philippon

Née en mars dans le Beaujolais, l’association Autisme Ambition Avenir organisait hier une soirée de gala au Selsius avec des chefs d’entreprises dont Jean-Michel Aulas, des acteurs des domaines médico-sociaux, des intervenants de l’association et des élus, afin de rechercher des partenaires pour soutenir son projet.

Face au manque de structures et aux listes d’attente, il s’agit de proposer aux enfants autistes un suivi personnalisé et coordonné basé sur les approches éducatives et comportementales de type Teach, ABA et Denver, reconnues aujourd’hui comme les plus pertinentes par la Haute autorité de santé.

19 juillet 2015

L'autisme n'est pas une maladie explique Nadège Alloisio, psychologue à Belleville -69- et présidente de Autisme Ambition Avenir

Encore méconnu, l’autisme concernerait 9000 enfants en Rhône-Alpes, et 1 naissance sur 100 en France. Décryptage avec Nadège Alloisio, psychologue à Belleville (Rhône) et présidente de l’association Autisme Ambition Avenir, qui vient de voir le jour avec le soutien de Clovis Cornillac et de Jean-Michel Aulas.

Pour la présidente de l'association AAA, la France est très en retard dans la détection de l'autisme.

Pour la présidente de l’association AAA, la France est très en retard dans la détection de l’autisme ©DR

Qu’est ce que l’autisme ?

Nous savons qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des troubles de la communication, des interactions sociales. Les enfants autistes présentent également des intérêts restreints. Ses causes sont multifactorielles. Bien que de nombreuses recherches aient été menées dans ce domaine, nous en ignorons les causes précises. Mais l’autisme n’est pas une maladie au sens technique du terme car une maladie se soigne et nous sommes dans le champ du handicap. Le but est de freiner les troubles qui y sont associés.

Comment est-il perçu ?

L’autisme est un trouble qui effraie. On observe que les gens ont une véritable méconnaissance de cette pathologie et associent l’autisme à quelque chose de négatif. C’est un cercle vicieux, on réduit trop facilement une personne autiste à quelqu’un qui reste dans sa bulle et qui a des crises. Alors qu’un autiste a besoin de stimulation et d’être intégré dans la société.

Comment le déceler ?

L’autisme se diagnostique avec des grilles et des outils adaptés. Chaque personne atteinte d’autisme est différente. On décèle l’autisme de plus en plus tôt, du moins dans les pays anglo-saxons où on se dirige davantage vers un diagnostic précoce de l’autisme. Cela commence aussi en France grâce à des cellules de diagnostics précoces qui commencent à émerger, ce qui est très encourageant.

 

Détection et prise en charge: les lacunes françaises

L’autisme est moins bien détecté en France ?

En France, même si les choses évoluent, on observe un manque crucial d’informations chez les personnels en première ligne pour porter un diagnostic. Il est très difficile de déceler l’autisme et je regrette que les personnes travaillant dans le secteur de la petite enfance ne soient pas davantage sensibilisées. Nous n’avons pas encore les réflexes pour déceler l’autisme. A l’étranger, une ligne dans le carnet de santé est prévue à cet effet.

Comment prend-on en charge les personnes atteintes d’autisme ?

Malgré qu’une naissance sur cent soit concernée par l’autisme, cette question ne semble pas être un souci pour l’Etat. En France, nous avons accumulé un retard de 30 ans en matière de prise en charge, et très peu de centres adaptés existent pour aider les enfants autistes. Aujourd’hui, des familles doivent attendre plusieurs années avant que leur enfant n’obtienne une place dans un centre adapté.

 

L’autisme exige un suivi personnalisé

Des structures comme AAA permettraient de pallier cette situation ?

Au sein de notre association, nous tentons de mettre en place un modèle pour tendre vers des prises en charge complètes et adaptées des enfants autistes avec des professionnels formés aux méthodes éducatives. Nous coordonnons nos prises en charges et proposons un suivi individualisé, avec des objectifs quantifiables afin de mesurer les progrès des enfants. Nous mettons également en place une guidance parentale. Un enfant autiste a besoin de se sociabiliser. Il est nécessaire que les parents d’enfants autistes n’aient pas peur de sortir, de mener des activités à l’extérieur de chez eux.

Plus d’informations sur l’autisme en Rhône-Alpes sur le site du Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes

Retrouvez la liste de tous les psychologues de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr

A savoir
Parrainée par Clovis Cornillac, Ambition Avenir va dès la rentrée de septembre 2015 prendre en charge 5 enfants autistes qui seront entourés par 14 professionnels (psychologue, institutrice spécialisée, orthophoniste, professeur de sport adapté, art-thérapeute, psychomotricienne etc…). Une soirée de gala a été organisée pour promouvoir la création de l’association AAA, au Selcius Confluence en présence de personnalités lyonnaises (dont son président d’honneur Jean-Michel Aulas). La problématique du financement des actions de l’association reste en effet cruciale, le coût de la prise en charge d’un enfant autiste s’élevant à 3 500€ par mois à temps plein.

19 juillet 2015

Haute-Somme : Il est à la recherche d'une maison pour que son fils autiste ait une vie normale

article publié dans le Courrier Picard

Publié le

Cécile Latinovic

Renaud souffre d’autisme. Cet habitant de Courtemanche, près de Montdidier, a 30 ans et vit dans une maison associative. Son père aimerait le voir se rapprocher de lui.

article courrier picard

Tout est calculé. Chez les Beaucarny, à Courtemanche, on n’a guère le choix. Lorsque Renaud, le fils, revient au domicile de son père, celui-ci doit penser à tout. «  Je ne peux rien laisser traîner. Les sachets plastiques doivent disparaître  », explique Charles Beaucarny. Car son fils, aujourd’hui âgé de 30 ans, souffre d’autisme et de Troubles envahissants du développement (TED). «  Lorsque Renaud vous regarde, il vous capte. Il a aussi une mémoire photographique extraordinaire.  » Charles est fier de son fils. Il l’aime. Et c’est bien pour ça qu’il recherche une maison pour lui et pour d’autres adultes «  souffrant d’autisme  ». Le poids des mots… Chez ce père de famille, il a même été «  difficile de dire que mon fils est une personne handicapée  ».

« Quand je vois toutes ces bâtisses abandonnées, je me dis qu’on devrait trouver... »

Une honte ? Non, sinon il ne chercherait pas à rapprocher Renaud du domicile familial. Car pour l’heure, il vit la plupart du temps à Bouzincourt, près d’Albert. C’est grâce à son père et d’autres parents d’enfants souffrant d’autisme : ensemble ils ont monté une association, TED Espoir, qui gère cette maison. Une solution quand les Foyers d’accueil médical manquent de places et que l’hôpital psychiatrique «  n’est pas une solution. Même les psychiatres nous le disent  ».

Seul hic dans cette maison associative à Bouzincourt : la distance. Près d’une heure de route pour la famille de Courtemanche, «  un peu plus pour l’autre famille qui vit en région parisienne  ». Un déménagement vers le sud de la Haute-Somme serait bénéfique pour tous, même s’il impliquerait la fermeture de la structure à Bouzincourt. «  Quand je vois toutes ces bâtisses, surtout les fermes, abandonnées, je me dis qu’on devrait trouver  », sourit Charles Beaucarny. Une ancienne ferme serait son rêve. Car à Bouzincourt, des animaux de la ferme, il y en a. «  Il y a des ateliers animés par des éducateurs en permanence à leur côté.  »

Proche de sa famille, d’une piscine, d’un centre équestre…

Idéalement, l’association TED Espoir aimerait signer une mise à disposition de bâtiments «  avec un notaire. Nous restaurerions tout  ». Éventuellement, l’association est prête à verser un petit loyer. En se rapprochant de Montdidier, Renaud se rapprocherait de sa famille, mais pas seulement. Il bénéficierait d’autres ateliers, «  à la piscine de Montdidier ou au centre équestre thérapeutique de Royaucourt, dans l’Oise  », imagine Charles Beaucarny.

Pour la famille parisienne, les avantages seraient les mêmes pour leur enfant. Reste à trouver l’endroit pour reprendre la vie d’une maison associative plus proche des familles de ces personnes souffrant d’autisme.

Cécile Latinovic

Pour contacter la famille Beaucarny : 03 22 37 12 75.


 

Un foyer médicalisé ouvert à Bray depuis 2013

Noëlle Delebassée, à Cappy, s’est elle aussi battue pour que son fils Frédéric, 30 ans, autiste, soit accueilli en foyer. En janvier 2013, celle qui est présidente de l’association Autisme Picardie 80 inaugurait le foyer d’accueil médicalisé de Bray-sur-Somme, aussi appelé Foyer du coquelicot. Un foyer de 24 places pour autistes adultes, de 20 à 49 ans.

La première pierre avait été posée en juillet 2011, soit trois ans après la réception des autorisations administratives. Et à l’époque, l’équipe avait reçu environ 80 demandes d’inscription (pour 24 places donc), c’est dire que la demande est importante en terme d’accueil de personnes souffrant d’autisme ou de troubles envahissants du comportement.


19 juillet 2015

Aide Sociale à l'Enfance & placements abusifs

Communiqué du Collectif Autisme sur les placements abusifs et soutien au courrier initié par EGALITED
=> https://drive.google.com/file/d/0B6OcGSk-9JqJelJnWGI0WmxGYW8/view

 

L'ignorance nuit gravement à la vie familiale des enfants autistes et de leurs parents. Le collectif autisme se mobilise :

 

"Paris le 17 juillet 2015

 

à M. Manuel Valls
Premier Ministre
Madame Christiane Taubira.
Garde des Sceaux
Madame Marisol Touraine
Ministre de la Santé
Madame Ségolène Neuville
Secrétaire d’Etat Chargée des Personnes Handicapées
Monsieur Daniel Fasquelle
Député co-président du groupe sur l’autisme
Monsieur Gwendal Rouillard
Député co-président du groupe sur l’autisme
Monsieur Jacques Toubon
Défenseur des droits

 


Mesdames, Messieurs,

Le Collectif Autisme regroupe les principales associations et fédérations françaises de familles de personnes atteintes d’autisme. Ensemble elles défendent les 600 000 familles françaises dont prés de 44% sont victimes de maltraitances *. Le Collectif Autisme se joint à l’appel du Collectif Egalited et le travail déjà engagé de longue date par de nombreuses associations sur le terrain pour faire cesser la destruction massive de familles d'enfants différents, handicapés, par l'Aide Sociale à l'Enfance. Pour information, 67% des parents d’enfants menacés d’un enfermement injustifié déclarent avoir subi des pressions en raison de leur refus de voir des traitements inadaptés appliqués à leurs enfants.

Le phénomène n’est donc pas nouveau. Il est documenté d’abord par le travail d’associations militantes sur le sujet par exemple Violette-Justice (Rapport_Violette), mais aussi par l’IGAS qui a nommé un chargé de mission sur le sujet (Rapport_IGAS) et qui admet qu'en France, la moitié des placements d’enfants « pourraient être évités » (68000_Drames_familiaux), mais que des progrès en la matière demanderont ... 25 ans ... L’action dans l’immobilisme.
Car en France 136 000 enfants sont placés par an, en Italie, de population équivalente, 30 000 seulement (Sources : ONED chiffres de 2011 et SOS Village d’enfants). Pourtant, on enregistre typiquement deux fois moins de décès d’enfants par maltraitance en Italie qu’en France (Décès enfants_Italie, Décès_enfants_France).

Vendredi dernier, encore, une mère de trois enfants a reçu une décision de placement, suite à une procédure de l’ASE.
L’ASE et le pédopsychiatre nommé par la justice reprochent à cette mère de mener une démarche diagnostique pour comprendre les difficultés de ses enfants, qu’elle pense être porteurs d’une forme de Trouble du Spectre Autistique. L’intuition de la mère se trouve confirmée par des diagnostics préliminaires, en cours d’approfondissement, établis par un pédopsychiatre en libéral.
Le pédopsychiatre référent du tribunal, lui, affirme que les troubles des enfants seraient induits par la mère, un cas de
« Münchhausen par procuration » selon lui. A propos de l'utilisation de ce diagnostic dans une affaire similaire, la justice anglaise évoque : « l'une des aberrations judiciaires probablement les plus graves de l'histoire » (Aberration_Judiciaire), est largement remis en cause par la communauté internationale.

Il est pourtant encore très souvent posé en France sur des familles avec autisme, par des pédopsychiatres de formation psychanalytique (ne faisant pas partie des prises en charge recommandées par la HAS en 2012). En effet, le dogme des psychanalystes reste encore aujourd’hui, que l’autisme serait causé par une mauvaise relation mère-enfant, ceci malgré les résultats de la science dûment validés par la HAS et l’ANESM. Le rapport de l’IGAS note ainsi : « A l’évidence, l’efficacité de la politique française de santé mentale est ici posée ».

La décision « de justice » retire à la mère ses trois enfants, et les place, on ne sait pas où, probablement séparément. La mère ne disposera que d’un droit de visite de 1 heure par quinzaine, supervisé, les grands-parents maternels, n’auront aucun droit de visite.

 

Le tribunal, à la demande de l’ASE, impose un arrêt de tous les traitements en cours, pourtant prescrits par un médecin, et l’arrêt du soutien scolaire par AVS des enfants, pourtant notifié par la MDPH.
On imagine sans peine les conséquences sur la santé des enfants et sur celle de la mère.

Aussi, la procédure de diagnostic en cours des enfants sera arrêtée. Les mesures d’éducation adaptées jugées indispensables par la MDPH, suspendues.

Il est inacceptable que des familles soient broyées par ce système, qui s'attaque de préférence aux plus faibles, mères isolées, familles étrangères, socialement défavorisées,…..
Il est tout aussi inacceptable qu'on prive d'accès au diagnostic des familles, qu'on utilise des diagnostics erronés pour les détruire, sans voie de recours.

Il est temps de rappeler que les enfants ont Droit à un diagnostic, Droit à une éducation adaptée, Droit à une vie en famille, que les familles devraient avoir un Droit d'accès aux documents opposés à leur encontre et un Droit à avoir des débats contradictoires sur les dossiers les concernant.

Il est temps que ces excès, graves, cessent. Nous avons trop de cas de signalements infondés. Laisser perdurer une telle situation est inadmissible. De plus, agir vigoureusement serait un début de réponse aux rudes injonctions (§9 et §12) du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, daté du 22 Juin dernier: Injonctions_ONU.

Aussi nous vous demandons de mener une action vigoureuse auprès de vos juges pour enfants et de vos équipes ASE pour :
- Que les décisions de placement soient prises sur la base de faits concrets et bien établis, et non sur la parole de praticiens dogmatiques et notoirement discrédités par la science.
- Qu'avant jugement, les personnes porteuses de troubles mentaux aient le droit de disposer d’un diagnostic clair et conforme à la CIM 10 et de l’éducation adaptée correspondante, en famille.
- Que la procédure de jugement contradictoire s’applique aussi lors de ces jugements.
- Qu’une politique de formation des personnels de l’ASE, comme des personnels de justice, aux connaissances actualisées des handicaps, notamment de l’autisme, soit mise en œuvre rapidement.

Nous vous remercions pour votre aide. Nous serons à votre disposition pour échanger sur ces faits, dès que vous le proposerez.

Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs les Ministres, Messieurs les députés, Monsieur le Défenseur des Droits nos plus respectueuses salutations.


Le Président du Collectif Autisme
Florent Chapel

Copies :
christophe.pierrel@elysee.fr
premier-ministre@cab.pm.gouv.fr
Alain.christnacht@justice.gouv.fr
Muriel.eglin@justice.gouv.fr
cab-ass-sp@sante.gouv.fr
cab-phe-dc@sante.gouv.fr
Anne.devreese@sante.gouv.fr
Genevieve.avenard@defenseurdesdroits.fr
Patrick.gohet@defenseurdesdroits.fr

* sources : étude du collectif autisme auprès de 500 familles en 2014
Collectif autisme - 138 avenue Victor Hugo Clamart 92140
f.chapel@ljcom.net 06 80 02 76 82"

 

18 juillet 2015

Autisme : Pourquoi Ange, 5 ans, a été privé de sortie scolaire ?

article publié dans l'Hebdo Sèvre et Maine

18/07/2015 à 16:12 par laufortin

 

Ange, entouré de son papa, Freddy, et de sa maman, Carole.

Ange, entouré de son papa, Freddy, et de sa maman, Carole.

Elève en maternelle à Jacques-Prévert, atteint de troubles envahissants du comportement, Ange a été privé, en fin d’année, de sortie scolaire, en raison du potentiel danger que représenterait son handicap. Sa maman est furieuse.

Ange était un enfant comme tous les autres. Plutôt même débrouillard à en croire les enseignants de petite section, la classe dans laquelle il était en 2013/2014. Il marche, il parle et mangetout seul. Toutefois, quelques comportements les incitent à prévenir la maman pour prendre contact avec un psychologue. Durant les congés d’été 2014, le diagnostic tombe. Le garçon de 5 ans est atteint de troubles envahissants du développement. Ange est autiste.

Carole Bachelier, sa maman, doit alors faire face. Forte, cette habitante de la Brébionnière à Clisson prend les dispositions qui s’imposent. Elle se rapproche d’un centre médico-psychologique, pas à Gorges, mais à Beaulieu à Nantes où la tranche d’âge (0-6 ans) est plus adaptée. Deux demi-journées par semaine. Mais pas question de partir de l’école : le reste se poursuivra à Jacques-Prévert où il a tous ses copains.

Relations tendues depuis septembre

La situation va vite se détériorer « Une semaine après son premier passage à Nantes, on l’a retrouvé amorphe. Il n’avait plus la joie de vivre qu’on lui connaissait », exprime la maman de deux autres enfants. Pour elle, le centre n’est finalement pas la bonne option. Son comportement se dégrade. A tel point que l’école Jacques-Prévert refuse de l’accepter au restaurant scolaire. « Il est devenu totalement dépendant », confesse celle qui décide alors d’arrêter de travailler.

Pour Carole Bachelier, le retrait du centre est une évidence. « Ces cinq mois ont été un échec. Son état s’empirait ». Sa décision est confortée par les rapports de la Haute autorité sanitaire et Autisme 44 qui critiquent la politique de l’Etat et de l’éducation nationale sur le sujet. « 50 ans sans évolution », synthétise celle qui s’estime « pestiférée »« On m’a bien fait comprendre que si je retirais mon fils du centre pour le faire suivre par une psychologue et une éducatrice, les services ne manqueraient pas de faire un signalement à la protection maternelle infantile pour défaut de soin afin que s’enclenche une enquête sociale. Cela ne pouvait pas se passer bien ».

Informée par lettre recommandée

Finalement en février dernier, Carole Bachelier claque malgré tout la porte du centre de Beaulieu. « Ce qui ne plaît pas à l’éducation nationale », lance-t-elle. Et donc à l’école Jacques-Prévert. « Dès qu’on va contre les protocoles, ils font bloc, constate la Mouzillonnaise d’origine. On m’a par exemple interdit d’aller parler à sa maîtresse parce que je lui mettais trop de pression. Je ne pense pas être méchante en faisant cela. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment évolue mon fils. Je suis consciente, je ne me fais pas d’illusion sur sa maladie. Je veux juste tout mettre en oeuvre pour ne pas avoir de regret plus tard. Et faire économiser 3 000 € par mois à la sécu ».

Carole Bachelier cherche à avoir des interlocuteurs auprès de la direction académique mais « on se heurte à des murs »« L’administration est ainsi faite que l’on se fait traiter de trop intrusive quand on cherche à les appeler alors qu’eux ne se gênent pas pour dire comment on doit gérer notre vie. »

La situation va prendre un tournant plus sévère mi-juin. La maman reçoit par lettre recommandée l’avis du conseil des maîtres qui lui stipule qu’il est impossible pour les enseignants de l’accompagner à la sortie scolaire de fin d’année au château de Clisson. « Cette balade et ce pique-nique, on en parlait depuis longtemps. C’était l’occasion aussi de voir comment il se comportait en groupe, lance Carole Bachelier. La raison ? Le risque qui était encouru par le personnel encadrant. Pourtant, des sorties au cinéma, à la médiathèque, à Cep party…, il en a réalisé. J’étais là. Tout s’était à chaque fois bien passé, sauf une fois où il s’est un peu écarté du groupe mais je l’ai vite récupéré. En plus, là, il y avait une auxiliaire de vie scolaire qui était arrivée depuis mai. Je me proposais de venir aussi. L’école n’a rien voulu savoir. C’était le summum après les réflexions désobligeantes sur ma façon d’éduquer mon fils ».

Si elle pense à porter plainte pour « discrimination », Carole Bachelier préfère alerter les élus – le maire la recevra même en plein Hellfest – et l’opinion publique sur sa situation. Celle qui a finalement organisé une partie de pêche avec son compagnon et papa d’Ange, le jour de la sortie, a décidé de tourner la page. A la prochaine rentrée, les enfants de Carole Bachelier iront à Sainte-Famille. Où la famille espère simplement « plus d’écoute et de sérénité ».

Laurent Fortin

 

« La sécurité n’était pas assurée »

Contactée, la direction de l’école maternelle Jacques-Prévert n’était pas « surprise » de la réaction de la mère de famille. « Elle nous avait dit qu’elle se rapprocherait de la presse ». Pour Lucile Bulteau, la directrice, l’école n’a pas manqué « à ses devoirs ». Cette décision « était totalement justifiée. La sécurité n’était pas du tout assurée. Même en étant encadré, c’est un enfant qui se met en danger. Le conseil des maîtres auquel participent les représentants de l’inspection académique a validé notre décision ».

Pour l’école qui accueille sept enfants handicapés, le suivi est « particulier »« Aucune autre famille ne s’est plaint de notre manière de faire. Il y a un gros effort de réaliser. On fait de notre mieux toute l’année, insiste Lucile Bulteau. Il y a une multitude de réunions. Notamment pour cet enfant qui était accueilli tous les jours à l’école. Ce qui aurait pu être différent si nous avions voulu ». Une directrice qui a demandé à la maman de ne plus parler à la maîtresse de son fils. « Il était de mon devoir de protéger le personnel. Une est déjà tombée en arrêt maladie à cause du harcèlement de cette maman ». Lucile Bulteau a le soutien de sa hiérarchie. « Compte tenu qu’il ne marche pas, il était difficile de l’emmener au château de Clisson », synthétise Marie-Christine Hébrard. La directrice académique adjointe qui a décidé de recevoir Carole Bachelier. Pour parler des difficultés rencontrées. Cependant, la maman clissonnaise semble avoir tourné la page.

Clisson, 44
18 juillet 2015

Comment être un Super Copain

 Sur le site d'Olivier BOURGUEIL -> http://www.aba-sd.info/

Un manuel

pour enseigner à des enfants au développement typique

comment augmenter les compétences sociales et de jeu

de leurs camarades

atteints d’autisme et autres TED

ICI

16 juillet 2015

J'accuse !

J'accuse de Danièle Langloys

16 juillet 2015

Nous sommes RACHEL !

nous sommes RACHEL

16 juillet 2015

Bergerac : des enfants autistes accueillis à l'école

article publié dans Sud Ouest

Publié le 16/07/2015 à 09h24 , modifié le 16/07/2015 à 09h24 par

La maternelle Pauline-Kergomard proposera à partir de la rentrée une unité d’enseignement intégrée autisme (UEM). La première du département

Bergerac : des enfants autistes accueillis à l’école

La première unité d’enseignement intégrée en école maternelle ouvrira en septembre dans les locaux de l’école Pauline-Kergomard. ©
photo é. D.

Désireux de favoriser l'inclusion des enfants autistes en milieu ordinaire, l'État finance depuis deux ans la création d'unités d'enseignement intégrées en école maternelle (UEM). En Dordogne, la première structure officiellement labellisée par l'Agence régionale de santé (ARS) ouvrira en septembre à Bergerac.

À l'avant-garde du combat pour l'amélioration de la prise en charge de l'autisme, l'association des Papillons blancs a convaincu à la fois l'Éducation nationale et la Ville de Bergerac d'autoriser l'implantation de cette unité dans les locaux de la maternelle Pauline-Kergomard.

Sept enfants pris en charge

Sept enfants de 3 à 6 ans seront accueillis sur place par une équipe spécialisée des Papillons blancs. Dans un espace aménagé pour répondre à la prise en charge de l'autisme, chacun pourra suivre à son rythme un programme pédagogique basé sur des approches éducatives et thérapeutiques déjà éprouvées, pour nombre d'entre elles, en Institut médico-éducatif (IME). « Il a été prouvé par les scientifiques que la prise en charge précoce des enfants présentant des troubles majeurs de la compréhension contribuait à faire reculer le handicap, en activant des zones du cerveau restées jusque-là dormantes », glisse Nicolas Villoutreix, le directeur du secteur enfants des Papillons blancs.

Interaction avec les élèves

En prime, les enfants autistes accueillis par l'UEM pourront entrer en interaction avec les autres élèves de la maternelle Kergomard, sur des temps qui restent à définir par l'équipe enseignante de l'école. « L'objectif poursuivi est de favoriser les échanges entre les enfants atteints de troubles autistiques et les écoliers ordinaires », explique Francis Papatanasios, le directeur des Papillons blancs.

« Les uns comme les autres pourront faire l'expérience de l'altérité et de la différence », ajoute Anne Scheuber, la directrice financière de l'association.

Associer la famille

« L’implication des parents est un élément fondamental dans l’accompagnement des enfants et la réussite du projet de scolarisation », rappelle Nicolas Villoutreix, le directeur du secteur enfants des Papillons blancs. Aussi les familles seront-elles, dès la rentrée, associées dans la construction du Projet individualisé d’accompagnement (PIA) de l’enfant et du Projet personnalisé de scolarisation (PPS) le concernant.

Un accompagnement sera également proposée aux parents afin de les soutenir dans leur vie quotidienne et dans la mise en place d’outils de communication avec leur progéniture.

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