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"Au bonheur d'Elise"
23 mars 2012

information publiée sur le portail du gouvernement

Le 2 avril a lieu la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Elle vise à informer le grand public sur ce trouble envahissant du développement (TED). À cette occasion, zoom sur le plan Autisme 2008-2011 mis en place par le Gouvernement.



L'autisme est une réalité, le handicap touche 1 personne sur 150 dans le monde. En dix ans, le taux de prévalence des naissances est passé de 1 pour 2000 à 1 pour 150. La France compte 430 000 personnes atteintes d'autisme, dont 108 000 enfants. Le plan Autisme 2008-2011, mis en place par le Gouvernement, met l'accent sur l'augmentation des capacités d'accueil en établissements et services, sur la diversification des méthodes de prise en charge et sur le dépistage précoce.

La Journée internationale de l'autisme, via ses nombreuses manifestations, est l'occasion de mettre en lumière ce trouble envahissant du développement (TED) dont le grand public n'a qu'une connaissance approximative.

Un sondage pour Autisme France et Autistes sans frontières sur la "Connaissance et la perception de l'autisme" révèle que cette maladie d'origine neurobiologique est encore largement associée à un handicap mental tant auprès du grand public que des médecins alors que le document sur l'état de connaissance de l'autisme et des TED, publié en janvier 2010 par la Haute Autorité de santé (HAS), souligne "le consensus de plus en plus large sur la nature neurodéveloppementale des TED."

Autre enseignement du sondage, pour une majorité de personnes, "le repli sur soi et l'impossibilité de communiquer avec son entourage" constituent les principaux symptômes des personnes autistiques. Cette vision partielle du handicap est préjudiciable à un dépistage fiable permettant de garantir aux enfants autistes une prise en charge adaptée et efficace. Dépister, c'est le thème de la campagne lancée, ce 2 avril, par Autisme France et Autisme sans frontières.

 

Photo : Philippe Huguen/AFP
Photo : Philippe Huguen/AFP

La Haute Autorité de santé (HAS) a insisté sur l'importance de la précocité du dépistage et du diagnostic. L'amélioration du diagnostic est la pierre angulaire du plan Autisme 2008-2011.
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Photo : Béatrice Bolling
Photo : Béatrice Bolling

Intégrer les enfants autistes en milieu scolaire ordinaire reste un objectif prioritaire des pouvoirs publics, toutefois le large spectre des troubles des enfants atteints par la maladie ne permet pas d’établir une unique solution éducative pour tous. Des structures adaptées existent.
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Photo : Philippe Huguen/AFP
Photo : Philippe Huguen/AFP

Aba, Teacch, Pecs, autant de sigles pour autant d'approches de prise en charge de l'autisme. Mais si les méthodes diffèrent, l'objectif est commun : donner toutes les chances à l'enfant d'acquérir les comportements relationnels et sociaux. Une volonté des familles et des associations prise en compte dans le plan Autisme 2008-2011.
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http://www.gouvernement.fr/gouvernement/journee-internationale-de-sensibilisation-a-l-autisme-mieux-connaitre-la-maladie

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23 mars 2012

article publié dans La dépêche.fr le 21 mars 2012

Publié le 21/03/2012 09:11 | La Dépêche du Midi

Agen. Deux journées pour changer le regard sur l'autisme

santé

Depuis sa création, l'association « Planète Autisme », présidée par la sympathique Laurence Franzoni, s'emploie à faire connaître précisément l'autisme et ses troubles apparentés en organisant de nombreuses conférences et différentes formations. L'association s'occupe aujourd'hui de plus de 30 enfants et propose au quotidien une prise en charge « psycho-éducative », qui reste selon la vice-présidente Nathalie Bongibault « le cœur de son activité ».

L'année 2012 est une année particulière pour l'association puisque le gouvernement a attribué à l'autisme le label de « grande cause nationale». Une bonne nouvelle pour «Planète autisme» qui veut en profiter pour sensibiliser l'opinion.

Recevoir pour agir

Plusieurs manifestations sont prévues à la fin du mois. Le 30 mars, à 20 h 30, une table ronde « Quand la science dépasse les pratiques » est ouverte au public à la faculté du Pin. Plusieurs intervenants de qualité comme la sénatrice Valéry Létard, la neuropsychologue Evelyne Arti, le vice-président de l'ARAPI Patrick Chambres ou le psychologue du CERESA Jean-Baptiste Debray livreront leurs analyses éclairées.

Le lendemain, de nombreuses animations seront proposées. Une tombola est organisée au Géant Casino de Boé tandis que de nombreux ateliers de cirque et de maquillage prendront, de 14h à 17h, leurs quartiers place Wilson. Une bonne occasion de soutenir l'association, «qui lutte en permanence pour trouver des fonds» .

Tous concernés

Dans la soirée, un magnifique spectacle intitulé « Le Bal des pompiers » est organisé au théâtre Ducourneau par le Rotary Club Agen Garenne. L'humoriste Laurent Savard y présentera dès 20h30 un one-man-show « rempli d'humour et d'émotion» sur l'autisme, étant lui-même père d'un enfant atteint de ce handicap. Le spectacle, encensé par la critique, vise à interroger le public sur le concept de «différence» tout en mettant le feu à certains préjugés qui n'ont pas lieu d'être.

Laurence Franzoni espère que ces différents événements aideront à changer le regard sur l'autisme « qui est un handicap et non pas une maladie ». Aujourd'hui, « plus d'un enfant sur 100 est atteint d'autisme, c'est énorme. Il faut faire évoluer les mentalités ». Un avis partagé par Jean-Paul Nouhaud, le président du Rotary Club, qui attend des Agenais qu'ils se déplacent en nombre pour montrer leur soutien, «car nous sommes tous un jour ou l'autre touchés par la différence». C.G

http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/21/1311389-deux-journees-pour-changer-le-regard-sur-l-autisme.html

23 mars 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 19 mars 2012

Communiquer et apprendre avec le support des pictogrammes

Lorsqu’un enfant est non-verbal comme Camille, le support des pictogrammes peut être un tremplin vers une communication verbale (et une communication communément partagée), ainsi que vers les apprentissages.

Faire le choix de la communication alternative, ce n’est pas renoncer à faire parler l’enfant. Au contraire, c’est lui donner des outils pour étayer sa pensée visuelle.

Temple Grandin a précisément écrit:

« Ma pensée est entièrement visuelle. Si je dois me souvenir d’un concept abstrait, je « vois » dans ma tête la page du livre ou mes notes et je « lis » les informations qui s’y trouvent. Je me souviens très peu de ce que j’entends sauf si c’est quelque chose qui me touche sur un plan émotionnel ou si je peux m’en former une image visuelle. Pour réfléchir à un concept abstrait, comme celui des relations humaines, je me représente les relations entre les gens comme une porte coulissante en verre qui doit être ouverte doucement pour ne pas voler en éclat. »

La communication alternative, c’est aussi donner les moyens d’interagir avec son environnement et de participer au dialogue. J’ai entendu récemment: « Mais Camille se fait bien comprendre… ». Alors pourquoi s’embêter avec des images? C’était le message implicite de l’interlocuteur. C’est vrai: peut-être Camille sait-elle se faire comprendre par des gestes dans certaines situations, en tirant l’adulte vers l’objet convoité (communication expressive), mais est-ce une solution à terme? Lorsqu’on ne la connaît pas, peut-on dire que l’on a compris sa demande? Je n’en suis pas si sûre. Et à l’âge adulte, si elle ne parle pas, acceptera-t-on ce comportement que l’on jugera probablement inadapté?

Alors, c’est vrai, c’est fastidieux tout ça:

  • les images à chercher sur le net, à adapter pour la compréhension de l’enfant,
  • la banque de pictos colossale à réaliser,
  • associé au fait qu’il faut noter le mot dessous (en majuscule et peut-être aussi en minuscule) pour permettre à l’enfant d’associer l’image et le mot correspondant,
  • sans parler du découpage des vignettes, du velcros à coller et relier, des panneaux, classeurs, affichettes, séquence de tâches à personnaliser!

Bref, un boulot à plein temps et un véritable atelier à la maison!

Mais bon, l’accès à la communication et à l’éducation, c’est un droit et un devoir pour tous. C’est respecter la personne, et lui permettre de trouver sa place parmi les autres.

Je me souviens de la première formation que j’ai suivie sur « l’Autisme et les stratégies éducatives » et de l’intervenant d’EDI Formation qui rappelait combien le support visuel (écrit et imagé) était important pour toute personne. À titre d’exemple, qui n’a pas besoin d’un agenda à consulter pour se rappeler d’un rendez-vous? D’une liste de courses lorsqu’il se rend au supermarché? D’un document affiché sous Powerpoint pour mieux comprendre un concept, une théorie, une idée lors d’une formation?

Parce que l’image, le pictogramme, vaut mille mots. C’est précisément ce que j’ai retenu à l’issue de la formation, parmi d’autres choses:

  • L’image ou l’information codifiée est un support à la compréhension d’une tâche, d’un événement, d’une situation sociale, d’une émotion… Elle permet d’éviter, d’anticiper, ou de réguler des comportements défis. J’ai récemment investi dans le logiciel Les Pictogrammes 2 qui présente un répertoire de données bien fourni, et des outils-modèles très sympas comme la valise à solutions pour amener l’enfant à trouver un comportement alternatif face à une situation problème ou l’écriture de mini-scénarios sociaux.
  • L’image offre des repères dans le temps (prévisibilité, aide aux transitions) et l’espace, et aide à mettre les événements en perspective. Par exemple, sous la forme d’un emploi du temps où l’enfant peut manipuler les images des lieux où il va aller, d’une tâche à venir ou achevée, d’une personne à nommer… Personnellement, je l’ai acheté à Autisme et Apprentissages car le coût était très raisonnable, puis j’ai photographié toutes les personnes de notre entourage et les lieux ressources de Camille pour le personnaliser. Dessous, j’y ai accroché trois pochons (fabriqués par mamie) classés par catégories: personnes, objets, lieux (et hop, une activité d’apprentissage sur la catégorisation ajoutée, mine de rien!).
  • Le pictogramme permet de comprendre, d’identifier et d’exprimer un besoin, une émotion, un état… et un échange d’informations entre deux personnes. Une échelle de douleur peut permettre à l’enfant, l’adolescent, l’adulte, d’expliquer physiquement ce qu’il ressent et de mieux appréhender une situation. De même, un tableau de tri d’activités (deux à trois propositions) permet à l’enfant de gérer un temps libre. J’ai téléchargé les tableaux de choix et de temps (maintenant – après; puis maintenant, ensuite, après) sur le site de E-Learning. Ils sont épurés et simples.
  • Le pictogramme aide à créer des mises en scène pour encourager la communication, et, par la suite, la spontanéité de la communication. Je me souviens du premier pictogramme utilisé par la psychologue dans son cabinet pour amener Camille à demander à aller aux toilettes, mais surtout du ton de voix exagérément enjoué. « Tu veux aller aux toilettes? D’accord! Donne-moi l’image. » (main ouverte et tendue)
  • Le pictogramme aide à la personne à fonctionner de façon plus autonome.
  • Il donne du temps à la personne pour traiter l’information.
  • Le pictogramme peut, par la suite, pour les personnes verbales et non-verbales, soutenir la mémorisation de la structure de la phrase et de son contenu.
  • L’image permet à l’enfant d’entrer progressivement dans les apprentissages:
    • de la discrimination visuelle et de la pré-lecture
    • de la lecture (avec image correspondante associée)
    • en émettant des consignes visuelles (juxtaposition d’images représentant des séquences, comme les exemples d’activités présentées dans le Task Galore (AFD Edition)…

N’oublions pas: une personne autiste ou TED, est 90% visuelle et 10% auditive!

http://autismeinfantile.com/prise-en-charge/methodes/pecs/communiquer-et-apprendre-avec-le-support-des-pictogrammes/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A%20AutismeInfantile%20%28Autisme%20Infantile%29

23 mars 2012

interview du Dr RAYMOND en date du 28 septembre 2011

Dr Philippe RAYMOND– médecin généraliste, membre du groupe « Chronimed »
mené par le prix Nobel Luc Montagnier.
Date : 28 septembre 2011

http://association-autisme.e-monsite.com/medias/files/interview-collectif-autisme-dr-ph-raymond.pdf

23 mars 2012

article publié dans Médiapart le 21 mars 2012

 Les Chroniques de Cixi

 
Psychanalyse : un commentaire
 

[Initialement, il s’agissait de mon commentaire au billet suivant : autisme réflexions / références. Au final, le texte s’est avéré trop long. J’ai donc décidé de le publier sous forme de billet de blog.

Il ne s’agit pas pour moi de faire un énième billet sur la question ; des tas de gens bien plus savants se sont exprimés à merveille sur le sujet. Je ne souhaitais tout simplement pas « pourrir » le fil des commentaires par un message trop long. L’amorce du billet se présente donc comme un commentaire d’article.

Merci de votre attention.]

 

Bonjour,

Bien... il n'y a pas encore de commentaires sur ce billet, je vais donc tenter de faire passer une voix un peu différente de ce qu'on lit d'habitude concernant la psychanalyse dans cette édition "Contes de la folie ordinaire" sur Médiapart.

Car force est de constater que si - dans la plupart des médias, l'avis de mise à mort de la psychanalyse a été placardé (Lémédia adoooore le sang, c'est bien connu) - les « pro-psycha » font une vaillante résistance à longueur de commentaires sur Médiapart (troublés parfois par un Melchior G-L et alors là... le dialogue tourne à l'autisme, sans faire de vilains jeux de mot).

Je lis avec attention tous les billets et articles concernant la psychanalyse sur Médiapart et ailleurs. J'en lis également les commentaires.

C'est que, pour moi, l'affaire revêt une importance particulière ! J'ai commencé par être une fervente partisane de la psychanalyse. Des lectures bien sûr, pas mal d'heures d'analyse au compteur en ce qui me concerne, quelques conférences, ...

Et puis les doutes... sérieux ! Et ce, bien avant la polémique sur la prise en charge des autistes.

J'aimerai bien que les psychanalystes les entendent, ces doutes. Et qu'ils mènent une vraie réflexion dessus plutôt que de se positionner en victimes de Big-pharma, des TCC, des gens sans coeurs, des scientifiques obtus etc. Je ne viens pas en ennemie. Je viens avec des questions.

Mes doutes sur la validité des théories psychanalytiques ont vu le jour à la lecture d'un énième bouquin dont l'auteur déroulait sa théorie sur les troubles de l'image et des comportements alimentaires. Après plusieurs dizaines de "selon mon expérience clinique" ou encore "mon expérience clinique m'enseigne que", je me suis rendue compte que la seule chose sur laquelle s'appuyait l'auteur, c'était sur l'échantillon des gens qu'il voyait passer dans son cabinet.

Combien étaient-ils ? 10, 50, 100 ?

Ces gens étaient-ils représentatifs en quoi que ce soit ?

Et l'auteur ? Qui contrôlait qu'il ne tombait pas dans les travers de sa propre subjectivité ? Qu'il ne voyait pas ce qu'il avait bien envie de voir et de comprendre ?

Et admettons que sa théorie s'avère exacte pour les personnes dont il a eu à traiter le cas en analyse. Est-ce que ses observations et conclusions sont répétables sur un autre type de population ? Dans un autre secteur géographique ? Un autre type de culture ?

Pour le coup, j'ai repris bon nombre de mes ouvrages que j'ai relu sous un jour nouveau. Freud, Dolto, Klein, Winnicott... Les auteurs interprètent énormément et vont parfois très – très ! - loin à partir de leurs fameuses "expériences cliniques" (expression qui revient à tour de bras et qui consiste à dire "selon mes observations sur mes patients").

L'absence d'éléments objectifs, d'éléments qui ne soient pas obtenus par le biais de l'interprétation du psychanalyste, se fait alors cruellement ressentir.

 

Pour le dire autrement, je vais prendre en exemple la question qui est posée dans le fameux (et honnis) documentaire "le mur" : "Si l'autisme résulte pour tout ou partie d'un état dépressif de la mère pendant la grossesse, y a t-il plus de cas d'autisme dans les pays en guerre ?"

Alors j'entends bien que la dépression maternelle n'est plus du tout la théorie privilégiée des psychanalystes concernant l'origine de l'autisme. Mais je cite cet élément pour pointer une confusion : La psychanalyse n'est pas une démarche scientifique.

Ses théories n'ont pas été obtenues par le cheminement scientifique habituel "je bâtis une théorie => je fais une prédiction sur cette base => je vérifie l'écart obtenu entre les résultats attendus et les résultats réels => je corrige ma théorie en conséquence => je reprends ma boucle pour en vérifier à nouveau la justesse => une fois que ma prédiction s'avère juste, je demande à la communauté de tester ma prédiction"

Nous ne sommes pas dans ce domaine. Les théories sont obtenues sur la base d'observations cliniques, amendées plus ou moins par leurs collègues sur la base d'autres observations cliniques, toutes récoltées selon des modalités et une éthique invérifiable, même par des pairs.

Or la psychanalyse a été intégrée complètement à la psychiatrie française, lui conférant une fausse aura scientifique par une sorte de raccourci dans l'esprit du grand public : psychanalyse = branche de la psychiatrie = branche du médical =  applications scientifiques = science.

Je pense que c'est ce qui créé scandale aujourd'hui, la découverte que les théories psychanalytiques sont de l'ordre du concept intellectuel et ont plus de rapport avec la philo qu'avec la science.

Pire : puisque la psychanalyse n'est pas une science, elle en devient proprement inattaquable. Il est impossible de démontrer qu'une théorie psychanalytique est fausse puisqu'elle est "au-delà" des notions de vrai et faux. Elle est de l’ordre de la parole, du « parlêtre », du symbolique, de l’interprétatif…

C’est d’ailleurs tous le cœur de la révolte des psychanalystes : on ne comptabilise pas la parole, le ressenti, le sentiment…

Au contraire de la neurologie, la biologie, la génétique etc. qui publient des résultats chiffrés, des protocoles d’expérimentations détaillées, qui prêtent le flan aux vérifications, aux critiques et aux correctifs. Une pratique proprement impossible dans le cas de la psychanalyse dont les membres ont alors beau jeu de dire « la science ne sait pas tout et parfois, elle se trompe. »

Mais dans ces conditions, est-il légitime que la psychanalyse ait voix au chapitre au même titre que les sciences ?

 

Dans le même ordre d’idée, j’ai noté avec intérêt les articles évoquant les problèmes éthiques et les résultats controversés de la méthode ABA. J’ai bien noté que la « sphère » psychanalytique prenait appui sur celles-ci pour remettre en question le rapport de l’HAS. Ces objections très valables ne sont possibles que parce qu’il y a des résultats chiffrés et des protocoles détaillés. C’est sur cette base que les experts sont habilités à dire « attention ! Cette méthode a des écueils en plus d’être guère performante ».

Et c’est exactement ce qu’il manque à la psychanalyse et ce que pointe l’HAS à son encontre. Impossible à évaluer, impossible à critiquer… impossible donc de se prononcer sur son utilité. Peut être que c’est utile. Peut être pas. Mais dans le fond, des observateurs neutres ne peuvent pas s’en rendre compte à la différence de la très imparfaite et contestable méthode ABA.

 

D'autres confusions sont à pointer également. Lorsque je m'adresse à un pédopsychiatre, à qui est-ce que je m'adresse ? A un psychiatre spécialiste des enfants ? A un psychanalyste ? Je suis toujours surprise de voir lors d’interviews d’ardents défenseurs de la psychanalyse qu'ils soient présentés comme par exemple "Directeur du service pédopsychiatrique de Necker" sans mentionner leur statut de psychanalyste. Lorsque ce monsieur prend la parole, je me pose la question : d'où parle-t-il ? En qualité de pédopsychiatre ou bien de psychanalyste ? La psychanalyse ne se confond pas avec la psychiatrie. Or, dans "Lémédia", la confusion est vraiment constante. Dans la "vraie vie", en pratique aussi, c'est souvent confus.

 Cette confusion pose également la question du choix du type de soin par les patients ou leurs représentants. Si un adulte décide d'adresser son enfant (agressif par exemple) à un pédopsychiatre mais qu’il refuse d’avoir affaire à un psychanalyste ? La confusion des étiquettes est telle aujourd'hui qu'il est dans l'impossibilité d'exercer son droit de choisir. Au mieux, il s’en rendra compte à la première séance. Sinon au bout de quelques semaines ? Quelques mois ?

Donc l’approche pluridisciplinaire sur la base d’une libre adhésion des patients : oui ! Mais l’information doit être claire et impartiale, ce que la confusion des étiquettes ne garantie pas.

 

Enfin, dernière confusion (il y en a d'autres mais je m'arrêterai là) : la psychanalyse est là pour soigner ou pour accompagner ?

Si elle a un objectif de soin et à vocation à être intégrée dans un parcours médical, alors c'est qu'elle se prévaut de résultats objectifs et donc quantifiables : nombre de "guérisons", nombre de rechutes, de rechutes partielles, etc.

Des éléments concrets qui la distingue de – par exemple – la radiesthésie ou l’aromathérapie.

En revanche, si la psychanalyse a un objectif d'accompagnement, l’intérêt sera à chercher du côté de la satisfaction des patients, de leur sentiment de soutien. La psychanalyse a alors sa place à côté d’autres types de soutiens psychologiques mais aussi spirituels.

 

CherEs psychanalystes, il ne s'agit pas pour moi de savoir qui a le monopole du coeur, de l'écoute et de la compréhension de la nature humaine. Il s’agit juste d’y voir clair. Et pour le moment – de part et d’autres – en dehors des cris d’orfraies et des attaques ad hominem, c’est le brouillard. Votre analyse est juste, vous êtes en péril. Clarifiez, expliquez-nous, adaptez-vous… si vous ne voulez pas nous perdre en chemin et moi avec.

http://blogs.mediapart.fr/blog/cixi/210312/psychanalyse-un-commentaire

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23 mars 2012

article publié sur la page facebook de Jean Cottraux le 22 mars 2012

La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme. Douze idées reçues séduisantes…mais sans preuves

par Jean Cottraux, jeudi 22 mars 2012, 20:07 ·

  

KOllectif du 7 Janvier

Ont participé à l’élaboration de ce document (par ordre alphabétique)

  • Jean Cottraux | Psychiatre honoraire des hôpitaux, HDR, ancien chargé de cours Université Lyon 1
  • Nicolas Gauvrit | Cognitiviste, Université Paris VII
  • Franck Ramus | Directeur de recherche, CNRS
  • Scania de Schonen | Directeur de recherché émérite, CNRS
  • Jacques Van Rillaer | Professeur émérite de Psychologie

 

La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme.  

Douze idées reçues séduisantes…mais sans preuves

 

Idée reçue numéro 1 : « Une approche non psychanalytique ne permet pas de prendre en compte la singularité du sujet. »

Agnès Aflalo, Questionnaire et scientisme.

➛Les TCC ont publié des milliers d’études de cas (où des sujets singuliers sont décrits avec précision), montrant leur intérêt pour le sujet particulier.

➛La requête Google Scholar "cognitive behavioral therapy" +"case study" donne 6730 résultats depuis 2000. À titre de comparaison, la requête +"psychoanalytic therapy" +"case study" donne 1010 résultats sur la même période.

➛Les psychanalystes ont souvent une vision caricaturale des méthodes thérapeutiques non-psychanalytiques, pensant qu’il s’agit de protocoles figés déroulés indépendamment du sujet.

 

Idée reçue numéro 2 : « Dans l'autisme, rien n'est validé, tout fonctionne si on met le paquet. » Bernard Golse, cité par Eric Favereau dans Libération du 13/2/12

1. Il existe des méthodes validées 

➛De nombreuses études cliniques ont montré l’efficacité des méthodes ABA, TEACCH, ainsi que d’autres méthodes apparentées.

➛Elles ont été synthétisée récemment par la Haut Autorité de Santé (HAS, 2012)

Certains psychanalystes refusent de considérer ces publications comme valides, affirmant que les méthodes testées n’améliorent que les « symptômes » alors que la psychanalyse traiterait les « causes profondes »

2. Travaux sur les TCC dans l’autisme

  • 28 études publiées à date de 2010
  • Une méta analyse récente positive sur l’ABA. Ortega (Clinical Psychology Review, 2010): 22 études dont 14 avec groupe contrôle et 8 intra groupe.
  • Validation par agences d’évaluation
  1. HTA Health Technology Assessment. Alberta Heritage Foundation for Medical Research (UK,2001)
  2. Cochrane Collaboration (UK, 2002)
  3. Rapport INSERM Trois psychothérapies évaluées (France, 2004)
  4. Institut de Santé San Carlos III (Espagne, 2006)
  5. NHS : National Health service; Scottish Intercollegiate Guidelines Network  (UK, 2007)
  6. Pediatrics ( USA, 2007)
  7. NAC : National Autism Center (USA, 2009)
  8. HAS (France,2012)

3. Sélection d’études de haute qualité sur les TCC dans l’autisme : HAS (2012)

  • Dix-huit études: UK, Irlande, Norvège, USA
  • Publiées entre 2000 et 2010
  • Tester l'efficacité et la sécurité d'interventions comportementales globales
  • 305 enfants versus 315 pour les groupes de comparaison
  • âgés entre 22 mois et 9 ans selon les études
  • troubles autistiques, avec un Quotient de développement faible ou un QI inférieur à 75 (très souvent
  • 15 études montrent un progrès significatif, cliniquement identifiable chez au moins 45% des cas.

4.Rapport HAS 2012 : preuves d’efficacité

  • Le programme ABA: Applied Behavioral Analysis (grade B)
  • Le programme développemental de Denver (grade B)
  • Le programme « traitement et éducation pour enfants avec autisme ou handicap de la communication » : TEACCH (grade C).
  • Prises en charge intégratives de type thérapie d’échanges et de développement (TED) jugées appropriées selon un accord d’experts
  • Intervention fondée sur une approche développementale, intégrant des principes neurophysiologiques et de rééducation

5. Toutes les méthodes ne sont pas validées

  • De nombreuses méthodes ne sont pas scientifiquement validées. On ne peut donc pas affirmer qu’elles sont toutes efficaces.
  • Pour l’autisme, la psychanalyse n’apporte aucune preuve d’efficacité clinique.
  • Les théories à la base de la pratique psychanalytique ne sont pas non plus validées.
  • De nombreux psychanalystes prétendent qu’ils n’ont pas besoin de publications scientifiques, puisque la pratique quotidienne leur « montre » l’efficacité de la psychanalyse.
  • Pourtant, on a montré que les cliniciens se leurrent souvent sur leurs pratiques. Par exemple, les médecins ont pratiqué la saignée pendant 2000 ans en croyant observer des effets bénéfiques.

 

Idée reçue numéro 3

« Seule la psychanalyse, grâce à la notion de (contre-)transfert, permet d'établir une véritable relation thérapeutique. »

La psychanalyse n’a pas le monpole de la relation

➛Les psychologues de toutes obédiences ont appris l’importance de l’alliance thérapeutique, de la collaboration et de la prise en compte de l’autre mais aussi de soi-même. Cela fait parti de tout cursus universitaire de psychologie.

➛En revanche, les notions de transfert et de contre-transfert sont proprement psychanalytiques. Il s’agit de spéculations sur la manière dont les fantasmes du patient influencent ceux du thérapeute et réciproquement au cours de la cure psychanalytique.

➛Les psychanalystes affirment que, parce que la théorie du (contre-)transfert  se fonde sur une grille d’interprétation freudienne, ceux qui rejettent cette grille rejettent aussi la prise en compte de la relation entre le patient et le thérapeute.

 

Idée recue numéro 4

Exemple : http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=3210

1. La psychanalyse n’a pas fait ses preuves

➛Les tentatives d’évaluation scientifique de la psychanalyse sont pour la plupart récentes, et se sont le plus souvent soldées par un échec. Pour l’autisme, aucune ne montre une efficacité de la psychanalyse supérieure à d’autres traitements.

➛sur PubMed (moteur de recherche scientifique) on trouve 38 articles de psychanalyse sur l'autisme publiés entre 1969 et 2011. Ces articles sont purement théoriques. Aucun ne présente une preuve d'efficacité.

➛Lorsque les psychanalystes disent que leur discipline a « fait ses preuves », ils veulent dire qu’elle a survécu pendant ce laps de temps ; mais croire qu’une théorie qui perdure (comme l’astrologie ou la voyance) est forcément juste est une erreur.

2. Les psychanalystes le savent

➛En 2002 l’Association Internationale de Psychanalyse reconnaissait dans son rapport que la psychanalyse n’avait pas encore fait ses preuves au sens scientifique du terme. 

➛Les auteurs (Fonagy et al., 2002, p. 311) écrivaient en effet ceci dans la conclusion du rapport : « Il n’y a pas d’étude qui permette de conclure sans équivoque que la psychanalyse soit efficace par rapport à un placebo actif ou à une autre forme de traitement. »

http://capa-sevilla.es/app/download/3506115302/open+door.pdf

➛Si les psychothérapies psychanalytiques ont pu produire des arguments d’efficacité pour les troubles de la personnalité, le dossier de la psychanalyse est vide lorsqu’on parle d’autisme.

 

Idée reçue numéro 5

« Seules les dictatures avaient osé interdire la psychanalyse. » « L’Allemagne nazie a interdit la psychanalyse. »

Exemple : http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=3210

 1.    Les nazis n’ont pas interdit la psychanalyse

Les Nazis n'ont pas interdit la psychanalyse mais l'ont « aryanisée » au sein de l’institut Göring. Ernest Jones, disciple anglais de Freud, et Carl Gustav Jung, participèrent à cette organisation.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Göring

➛Ces faits historiques sont reconnus, y compris par les défenseurs de la psychanalyse comme Elisabeth Roudinesco.

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Gustav_Jung

➛Il est vrai que dans l’Allemagne nazie les juifs n’avaient pas le droit d’exercer la psychothérapie, et beaucoup durent s’exiler. Pourtant, la psychanalyse en tant que telle n’a pas été interdite.

2.    La Suède a prohibé la psychanalyse

➛En Suède,  la psychanalyse n’a plus sa place ni dans l’enseignement de la psychologie, ni dans les hôpitaux – notamment dans le suivi des enfants avec autisme.

➛En 2009, l’International Forum of Psychoanalysis publiait un éditorial mécontent sur cet état de fait.

http://www.pep-web.org/document.php?id=ifp.018.0131a

➛L'accusation d'antisémitisme ou d'alliance avec l'extrême droite n'est qu'une stratégie rhétorique employée par certains psychanalystes pour tenter de discréditer leurs détracteurs sans avoir à répondre sur le fond aux critiques.

 

Idée reçue numéro 5

« La psychanalyse n’est pas évaluable scientifiquement. »

Jacques-Alain Miller, 22/09/05, Le Point, p.80.

1. La psychanalyse est évaluable

➛La plupart des psychanalystes affirment que la psychanalyse est efficace, en se fiant à ce qu’ils voient chaque jour ou aux témoignages des patients.

➛Si cet argument est recevable, cela signifie qu’un psychologue, ou un patient, est capable de sentir, d’une manière ou d’une autre, s’il y a eu amélioration. Dans ce cas, l’évaluation de la psychanalyse est simple : il suffit de demander à plusieurs psychologues (ou patients) qui ne savent pas quelle thérapie a été utilisée si le patient va mieux.

➛Il y a donc une contradiction entre l’affirmation que l’on peut « voir » ou « sentir » l’efficacité de la psychanalyse et celle qu’elle n’est pas évaluable. Aussi certains psychanalystes considèrent-ils que le but de la psychanalyse n’est pas d’améliorer l’état du patient…

2. La psychanalyse est évaluée

➛Une des premières évaluations scientifiques de la psychanalyse date de 1941 – par Knight. Depuis, il y en a d’autres, mais aucune ne conclut à une efficacité supérieure de la psychanalyse ou de ses dérivés par rapport à une autre thérapie.

➛Depuis, de nombreux travaux ont abouti à des conclusions d’inefficacité, y compris le rapport de l'International Psychoanalytical Association. Les thérapies analytiques brèves ont pour indication seulement les troubles de la personnalité.

Cottraux, J. (2011). Choisir une psychothérapie efficace, Odile Jacob.

➛Beaucoup de psychanalystes considèrent que l’évaluation scientifique est complexe et inutile. Pour d’autres, l’affirmation que la psychanalyse n’est pas évaluable est une position de repli.

 

Idée reçue numéro 7

« Les neurosciences ont permis de confirmer scientifiquement la théorie freudienne de l’inconscient. »

Exemple : Emission La tête au carré du 25 février 2012, France Inter

L’inconscient des neurosciences n’est pas l’inconscient freudien

Les neurosciences confirment l’existence de processus inconscients, sur lesquels psychanalystes et psychologues scientifiques s’accordent.

➛Aucune publication scientifique ne démontre que l’inconscient provient au niveau individuel du refoulement par le complexe d’Œdipe, et au niveau phylogénétique d’un refoulement originaire lié au meurtre du père et au cannibalisme,  comme le soutient Freud dans Totem et Tabou (1912).

➛Les psychanalystes font souvent l’amalgame entre l’affirmation fausse que les neurosciences confirment la psychanalyse et l’affirmation vraie que les neurosciences valident la notion de processus inconscient.

 

Idée reçue numéro 8

La psychanalyse est une alternative aux psychotropes, alors que les TCC sont pilotées par l’industrie pharmaceutique. »

Exemple : Sophie Bialek et Pierre Sidon, « Le Figaro, porte parole des TCC »

 1.    Des psychanalystes prescrivent des psychotropes

➛Les psychanalystes psychiatres, en tant que médecins, ont la possibilité de prescrire des psychotropes, et ne s’en privent pas.

➛Dans la pratique, il s’avère que dans la plupart des cas, le psychanalyste-médecin préconise une prise de psychotropes en complément de la « cure », comme le montre une étude de Donovan et ses collègues (1995) sur le sujet.

http://www.bdsp.ehesp.fr/Base/114443/

➛Le rejet des psychotropes par les psychanalystes est théorique ; ils savent s’adapter dans la pratique, et n’hésitent pas à prescrire un antidépresseur lorsque le besoin s’en fait sentir.

2.    Les TCC permettent d’éviter la prise de psychotropes

➛Les praticiens TCC, loin d’être des prescripteurs systématiques de psychotropes, proposent souvent des thérapies qui sont des alternatives aux drogues. La Haute Autorité de la Santé préconise ainsi dans le cas des trouble anxieux généralisé, les TCC pour éviter la prise de médicaments.

➛On peut lire page 12 du guide des psychotropes : Les psychothérapies structurées, en particulier les TCC […] doivent être, […] privilégiées par rapport aux traitements médicamenteux.

http://www.reseau-pic.info/medicaments/Guide/guide.pdf

➛Certains psychanalystes utilisent la mauvaise image de l’industrie pharmaceutique pour tenter de décrédibiliser tous leurs opposants en les accusant d’être asservis à cette industrie.

 

Idée reçue numéro 9

« La psychanalyse est complémentaire des autres approches,

il faut une approche intégrative. »

Exemple : Marie-Noëlle Clément, Le Monde, 6/3/2012

 1.    Le dossier de l’approche intégrative est vide

➛Les thérapies familiales, la thérapie interpersonnelle, ou les TCC ont scientifiquement montré une efficacité durable. Dans aucun des mille essais analysés dans le rapport  INSERM (2004) la psychothérapie analytique n’apparaît supérieure aux autres formes de thérapie.

➛Les études de combinaison psychanalyse avec une autre thérapie n’existent tout simplement pas. Il n’y a donc aucune raison de penser qu’une approche intégrative soit meilleure que les thérapies efficaces connues.

Les psychanalystes s’appuient ici sur le « sophisme du juste milieu », cette idée fausse que nous avons souvent que la bonne solution est toujours une position intermédiaire entre les points de vue opposés.

2.    Les approches sont contradictoires

➛Les approches psychanalytiques et les autres formes de psychothérapie ne pourraient être complémentaires que si elles n’étaient pas contradictoires.

➛L’approche psychanalytique considère que l’enfant autiste comprend, mais refuse la relation. Aussi doit-on lui parler normalement, pour mettre des mots sur son refus.

➛Les approches modernes considèrent que l’enfant ne refuse pas la communication, mais n’arrive pas à communiquer. On ne peut donc pas lui parler normalement : il faut lui apprendre à communiquer.

➛En préconisant aujourd’hui une approche intégrative, les psychanalystes veulent « sauver les meubles » par quelques concessions à la science, mais deux approches contradictoires ne peuvent être « complémentaires ».

 

Idée reçue numéro 10

« La fin de la psychanalyse serait la fin de la psychologie et de la psychiatrie clinique. »

(propos souvent posté sur le site lacanien Œdipe.org)

  •  La psychologie  et la psychiatrie cliniques n’ont pas besoin des hypothèses de la psychanalyse pour établir une psychopathologie articulée à des psychothérapies efficaces.
  • Les travaux de Charcot et Pierre Janet précédent Freud de six ans au moins et explorent les relations entre l’inconscient et les souvenirs traumatiques. Janet inventera  des méthodes proches des TCC et appliquées aux phobies, aux obsessions compulsions et à la réhabilitation des dystonies musculaires. 

Pierre Janet : L’automatisme psychologique (1889) et les Médications psychologiques (1919)

•A partir de 1980 le Manuel Statistique Américain du DSM élabore une clinique sans référence théorique qui permet de rénover la psychiatrie et la psychologie clinique.

•Les TCC ont établi une autre grille de lecture de la psychopathologie en se fondant sur les modèles expérimentaux de l’apprentissage et du traitement de l’information.

  • La grille de lecture de la psychanalyse  ne repose que sur une trentaine d’observations souvent erronées et parfois falsifiées, comme l’ont montré les travaux patients des historiens.

Mikkel Borch Jacobsen : Les patients de Freud, Editions sciences humaines,  2012.

 

Idés reçues numéro 11

« La culpabilisation des parents n'est que le fait des mauvais psychanalystes ou de l'histoire ancienne. »

Ces propos sont ceux en particulier de la CIPPA

http://old.psynem.org/Cippa/PointsDeVue/Items/13.htm

 

-Les psychanalystes continuent de culpabiliser les  parents d’enfant autiste

Depuis Bruno Bettelheim et « La forteresse vide » (1967) les mères d’enfants autistes, à un moindre degré les pères, sont tenus pour responsables de l’état de leurs enfants : mères crocodiles, mères concentrationnaires, pères absents, désir d’inceste de la mère, et enfant-phallus-de- la-mère.

➛Preuve en est :

Les  écrits des psychanalystes d’enfant sur un demi siècle.

 Une bande vidéo de 1998 où l’on voit le Pr  Serge Lebovici en consultation avec une famille, commenté par le Pr Bernard Golse

http://rutube.ru/tracks/5180041.html

Son contenu confirme les interviews effectuées par Sophie Robert dans le film : « Le mur » (2011).

➛Pourquoi ?

La grille psychanalytique constitue toujours une heuristique d’ancrage chez certains psychanalystes radicaux. Ils ignorent tout ce qui va contre la théorie psychanalytique et sélectionnent ou inventent tout ce qui peut aller dans son sens. Ainsi le Dr Hervé Bokobza taxe les mères d’enfant autiste de ne pas avoir  désiré leur enfant, et ceci sans la moindre preuve ( L’Express du 18/03/12)

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/autisme-les-psychanalystes-vont-entrer-en-resistance_1094612.html

 

Idée reçue numéro 12

« L’autisme est un trouble essentiellement psychique, et non biologique. »

Exemple : Françoise Zannier, « Autisme: Le haro sur la psychanalyse continue »

 1.    L’opposition psychique/biologique  n'a pas de sens

➛Pour les scientifiques, la « pensée » est une propriété du cerveau. Il n’y a pas lieu d’opposer ce qui serait biologique et ce qui serait psychique.

➛Un trouble d’origine « purement biologique », comme la trisomie 21, a des répercussions psychiques. Un fait « purement psychique » comme le fait d’écouter de la musique, modifie la structure du cerveau.

➛Opposer le biologique et le psychique, c’est faire du « dualisme », une erreur souvent dénoncée (cf. L’erreur de Descartes, de Damasio).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dualisme_(philosophie_de_l%27esprit)

2. L’opposition génétique/environnement n’est pas scientifique

  • Les études de jumeaux monozygotes ou dizygotes ont montré que l’héritabilité de l’autisme est importante, mais qu’elle peut varier de  37% à 90 % selon les études. Hallmayer:  Archives of General  Psychiatry, 2011
  • Il est possible que certains facteurs environnementaux participent à l’expression des gènes et programment le fœtus :  l’âge des parents, la FIV,  le génotype maternel, une réaction immunitaire foeto maternelle, l’ingestion maternelle de drogues ou de toxiques environnementaux,  le diabète et les infections durant la grossesse. Satzmari: Archives of General  Psychiatry, 2011
  • En revanche aucune donnée publiée n’a permis de confirmer l’hypothèse  psychanalytique selon laquelle l’attitude de la mère (ou la dépression maternelle) représenterait un facteur d’autisme.

https://www.facebook.com/notes/jean-cottraux/la-psychanalyse-%C3%A0-l%C3%A9preuve-de-lautisme-douze-id%C3%A9es-re%C3%A7ues-s%C3%A9duisantesmais-sans-p/117220561741683

23 mars 2012

article publié sur le site Soutenons le Mur le 9 février 2012


Le journal télévisé national du 19-20 de France 3 a consacré un reportage le 09 février 2012 aux familles françaises envoyant leurs enfants autistes en Belgique.

La présentatrice Carole Gaessler rappelle en préambule que « l’autisme, le gouvernement en a fait une priorité nationale pour rattraper les retards en matière de prévention, et de prise en charge. Les structures d’accueil sont insuffisantes. 80 000 enfants n’ont pas de place à l’école. Certaines familles n’hésitent pas à déménager pour se rapprocher de la Belgique, un pays exemplaire,  dans ce domaine. »

Le reportage présente l’école spécialisée belge « La Goélette »à Leers en Belgique où sont scolarisés Gahnia, 10 ans et Mahmoud, 9 ans, deux enfants avec autisme de nationalité française. Leur mère Mina Djabari a dû déménager dans le Nord pour permettre à ses enfants d’avoir accès à l’éducation en Belgique.

La journaliste note qu’ils « sont accueillis depuis quelques mois et que leurs progrès sont déjà visibles ».  Fanny Waroquier, enseignante, explique qu’elle a mise en place des photos pour communiquer et que son objectif est d’améliorer la communication et l’autonomie de l’enfant.

La journaliste fait le constat qu’ « ici, les enfants ont accès à la pédagogie belge réputée sur-mesure » et elle visite « un lieu spécialement aménagé pour calmer les crises d’angoisse des enfants autistes » et fait observer que les « enseignants ont ainsi mis en pratique les études récentes sur la lumière menées par les scientifiques ».

La journaliste note que « dans cette école gratuite 130 enfants belges et français progressent ensemble à leur rythme ».

« Il n’y a pas de classe spécialement, rien qu’avec des enfants autistes », explique Sylvie Marescaux, directrice de l’école. « Justement nous on trouve ça très riche, parce que comme ça ils ont des contacts avec les autres enfants ».

La journaliste observe également que « dans ces classes, 80% des enfants sont français, mais toutes les familles n’ont pas les moyens de déménager pour bénéficier de cet enseignement belge dès 6 ans ».

Vincent Gerhards, président du Collectif Autisme, explique la façon dont la France pourrait rattaper son retard en émulant le modèle belge : « A 6 ans, on évalue l’état de l’enfant et on dit avec lui on va faire ça ou ça : on change de méthode si ça va pas ou on continue. Donc, si on arrivait à mettre ça, si on généralisait en France ce type de prise en charge, on regagnerait les 10, 20, 30 ans de retard que l’on a ».

La journaliste observe la sortie de l’école à 16h et commente : « Un taxi les [Ghania et Mahmoud] ramène chez eux, 1h30 de trajet chaque soir. De l’autre coté de la frontière, leur maman les retrouve. Montant de la facture : 2500 EUROS de transport par mois, financés par la Securité Sociale. Le prix du retard français ».

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/09/france-3-journal-televise-national-19h-20h-le-modele-belge/

22 mars 2012

article publié dans allo docteurs le 22 mars 2012

Autisme : le Pr. Montagnier se sert de l'Académie de médecine

rédigé le 22 mars 2012 par Cécile Guéry-Riquier, mis à jour le 22 mars 2012 /

Le traitement par antibiotiques de l'autisme, l'idée n'est pas nouvelle, et les études précédentes ne montrent pas une réelle efficacité. Pourtant le Pr. Guy Montagnier a présenté un exposé à l'Académie de médecine intitulé "Recherche sur l'autisme, la piste microbienne". Au grand étonnement des académiciens.

Surpris, voire scandalisés, les membres de l'Académie de médecine sont sortis abasourdis de la séance qui a eu lieu ce mardi 20 mars 2012, devant leurs yeux.

Pendant 45 minutes, le Pr. Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, a défendu les recherches sur "la piste microbienne" de l'autisme, en soutenant que les antibiotiques permettraient d'améliorer un grand nombre d'enfants atteints.

Le Pr. Montagnier aurait beaucoup insisté pour que cette conférence soit filmée, par une équipe de tournage qui l'accompagnait.

Il a affirmé "on compte chaque année en France 5 000 nouveaux cas d'autisme ou de troubles apparentés", a-t-il dit notant le caractère "multifactoriel" de ce syndrome des troubles de la communication.

C'est "une véritable épidémie" que les facteurs de prédisposition génétique ne peuvent à eux seuls expliquer". Il est donc "logique de s'intéresser à des facteurs environnementaux nouveaux". En particulier, aux pesticides, a-t-il poursuivi en évoquant aussi une exposition accrue aux "radiations électromagnétiques non ionisantes".

Facteurs environnementaux et génétiques participeraient à un phénomène de "stress oxydatif" susceptible de provoquer des "modifications neuronales" et un dysfonctionnement immunitaire. Les enfants autistes souffriraient ainsi d'infections chroniques.

Le Pr. Montagnier a fait état de "55 % d'amélioration rapide" obtenus avec des cures d'antibiotiques sur 97 autistes, en notant que "les enfants réagissent beaucoup mieux avant l'âge de 7 ans".

"Il est important de confirmer ces résultats par des essais contrôlés (un groupe recevant le traitement, l'autre un placebo)", a-t-il ajouté.

Agacement collectif

Habituellement, les présentations ne sont pas suivies de questions des auditeurs. Mais face à l'agacement collectif, le président de séance a donné la parole au Pr. Gilbert Lelord, pédopsychiatre spécialiste de l'autisme.

Celui-ci a regretté l'absence de démonstration scientifique, sans référence à aucun cas-témoin et sans preuve de reproductibilité.

Il a par ailleurs rappelé que l'antibiothérapie à haute dose proposée par le Pr. Montagnier n'est pas la première tentative de traitement de l'autisme par voie médicamenteuse, mais que les leçons des essais historiques menés sur la vitamine B6 et la fenfluramide dans les années 1970 et 1980 exigent de la prudence.

En effet, lorsque ces produits étaient administrés en ouvert, on observait plus de 60 % de résultats favorables. Quand ils ont été prescrits dans des essais contrôlés, on n'a plus recueilli que 20 % de résultats positifs". 

Aujourd'hui, la fenfluramine n'est plus guère étudiée. Quant à la vitamine B6, une analyse de la Cochrane publiée en 2009 ne retrouve que trois études remplissant les critères de sélection, dont une seule exploitable, et conclut que les données sont insuffisantes pour pouvoir la recommander.

Le secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine, le Pr. Raymond Ardaillou, tient à rappeler que les membres de l'académie s'expriment en leur seul nom, que ces propos ne sont prouvés en rien, et qu'il faudra les démontrer au cours d'une étude validée par d’autres médecins. Les conférences sont sous la seule responsabilité de leur auteur. C'est la raison pour laquelle le texte de cette conférence ne paraîtra ni dans son Bulletin, ni sur son site Internet.

http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-autisme-le-pr-montagnier-se-sert-de-l-academie-de-medecine-6536.asp?1=1

22 mars 2012

article publié dans Plurielles.fr le 22 mars 2012

Enfants autistes : quelle thérapie pour les accompagner ?

Article par La rédaction avec agence , le 22/03/2012 à 09h00
Une jeune fille en compagnie d'une psy

L'autisme touche près de 80 000 enfants en France. Alors qu'un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) a relaté l'inefficacité de la psychanalyse pour accompagner les enfants autistes, certains prônent d'autres thérapies dites "éducatives".

Les psychanalyses inappropriées à l'autisme ?
Selon le rapport réalisé par la HAS, les séances de psychanalyse n'auraient aucun intérêt pour les enfants autistes et seraient inefficaces. Pourtant en France, le recours aux psychanalystes et aux centres d'éducation est toujours d'actualité. Selon les spécialistes, l'autisme serait la conséquence d'une mauvaise relation parents-enfants, et s'apparenterait à un trouble affectif. Or, depuis 2010, il n'est plus reconnu comme une maladie psychiatrique mais comme un trouble neurologique qui trouverait ses origines dans la génétique. L'internement, les séances de psychanalyse et les neuroleptiques ne seraient donc pas une solution pour améliorer la vie des enfants autistes.

Des thérapies éducatives pour faire progresser les enfants autistes
Si aucun traitement n'existe à l'heure actuelle pour soigner l'autisme - qui est un trouble du comportement et des relations sociales, il existe plusieurs méthodes alternatives à travers le monde pour aider les personnes qui en souffrent à mieux vivre au quotidien. Dans de nombreux pays, les enfants autistes suivent des thérapies qui s'appuient sur la répétition, l'entraînement. C'est le cas de la méthode "ABA", qui établit un diagnostic sur le comportement de l'enfant, lequel est ensuite soumis à des stimulations par une équipe spécialisée et sa famille plusieurs heures par semaine. Cette thérapie a pour but d'améliorer la communication et le comportement de l'enfant.

Vers une nouvelle méthode pour lutter contre l'autisme

Un nouveau traitement du nom de "Early Start Denver Model", découvert récemment par le biais d'une étude, pourrait bien changer la donne en matière de thérapies pour enfants autistes. Ce dernier permettrait en effet d'améliorer le comportement des enfants autistes mais également leurs capacités intellectuelles dès l'âge de 18 mois. Le procédé repose sur l'intervention de para-professionnels auprès de l'enfant autiste à raison de plusieurs heures par jour. Durant ce laps de temps, des techniques sont mises en place pour développer une relation avec l'enfant et augmenter sa compréhension du monde qui l'entoure. Sortis de ce programme, les enfants ne seraient plus considérés comme autistes mais seulement atteints de légers troubles mentaux.

http://www.plurielles.fr/parents/fiche-pratique/enfants-autistes-quelle-therapie-pour-les-accompagner-7082009-402.html

22 mars 2012

Information publié sur le site du Kollectif du 7 janvier

Manifeste pour une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques

L’autisme a été déclaré "grande cause nationale" pour 2012. Partout dans le monde, ce handicap est pris en charge par des méthodes éducatives qui ont fait leurs preuves, à la fois sur un plan scientifique et dans la vie des enfants qui en sont atteints, que ce soit en Europe du Nord, en Grande Bretagne, aux  Etats-Unis, en Australie, au Japon (et dans la plupart des pays d'Asie) en Espagne, au Canada, en Belgique.

Partout… Sauf en France où les familles se heurtent à la résistance de pédopsychiatres et d’autres professionnels d’obédience psychanalytique qui récusent ces méthodes d’inspiration cognitivo-comportementale.

Un récent documentaire, Le Mur, réalisé par Sophie Robert avec l’association Autistes Sans Frontières a dénoncé cette situation unique au monde en interviewant des psychanalystes reconnus sur leur approche de l’autisme. Cette démarche lui a valu d’être attaquée par trois des psychanalystes qui estimaient avoir été piégés. Elle a été condamnée à leur verser 34 000 € pour "atteinte à l’image et la réputation" et à retirer les interviews concernées. Elle a depuis fait appel de ce jugement.

Ce procès a soulevé un vent de révolte du côté des parents et de nombreux psys qui réprouvent cette forme de censure et déplorent qu’aucune discussion ne soit possible. La presse a relayé cette atteinte à la liberté d’expression. Au fil des jours, un comité de soutien puis un groupe de dialogue se sont constitués, rassemblant des psychiatres, des psychologues, des parents, des patients, des scientifiques, des professeurs de collège, de lycée, d’université, et une femme politique.

Ils partagent :
- Une indignation certaine devant la prédominance de l’approche psychanalytique au sein de la psychiatrie et de la psychologie françaises
- L'aspiration à une psychiatrie moderne, ouverte sur le monde, appuyée sur des recherches scientifiquement validées, qui concernerait aussi bien les personnes avec autisme que tous les autres patients.
 

Cette psychiatrie se reconnaîtrait dans les énoncés suivants :

1. La psychiatrie est une discipline médicale

Pour être humaniste, elle doit obéir aux mêmes exigences que l’ensemble des disciplines médicales :
- Etre capable de nouer une alliance thérapeutique entre le patient, et éventuellement sa famille et les soignants
- Son enseignement et sa pratique doivent être fondés sur des preuves, avec réactualisation continue des connaissances.
- Elle doit respecter la déontologie médicale, avec au premier chef le souci de la qualité du service rendu au patient
Elle doit mettre en jeu l’ensemble des moyens pertinents et une information loyale et contradictoire du patient et le cas échéant de ses représentants légaux sur les troubles et sur les prises en charge.
 

2. Les psychothérapies sont les pratiques du soin psychologique

- Elles doivent s’appuyer sur des modèles psychologiques compatibles avec l’état des connaissances sur les troubles qu’elles entendent soigner.
- Au même titre que les autres modalités de soins, leurs effets doivent être évaluées en terme de service rendu : bénéfice/risque/coût.
- Elles doivent non seulement atténuer la souffrance qui s’exprime dans les symptômes, mais aussi améliorer la qualité de vie.
- Elles doivent faire appel à des professionnels spécialement formés, et à même de mettre à jour leur pratique avec l’évolution des connaissances.
- La formation initiale et continue des psychothérapeutes comme celle de tous les soignants doit être obligatoire : ce qui implique un dispositif de contrôle de sa qualité et de son suivi par les intéressés, tout comme à l’étranger.
 

3. Les personnes en situation de handicap psychique ont droit à la promotion de leur développement et de leur qualité de vie,

intégrant leur insertion sociale, familiale, scolaire et professionnelle selon les situations. Le soin n’est qu’un aspect de la réponse à la détresse. Le monde de l’enseignement et celui du travail sont aussi impliqués dans la promotion du bien-être et de la qualité de vie de chacun.

4. Les données concernant l’autisme infantile sont maintenant parfaitement claires

Les enfants autistes ont besoin de soins efficaces fondés sur des preuves qui leur permettent une scolarisation en milieu habituel. L'élément qui choque le plus les étrangers réside en ce que 80% des autistes ne soient pas scolarisés en France et que nombre de familles doivent emmener leurs enfants en Belgique pour avoir enfin des soins conformes à l’état des connaissances scientifiques.

Or il existe 27 études, trois méta-analyses et des recommandations publiées par des agences officielles : françaises, américaines, anglaises et espagnoles qui affirment que les seules méthodes ayant prouvé leur capacité à atteindre cet objectif dans environ 50% des cas sont des méthodes comportementales et cognitives. Aucune autre méthode n’a jusqu'à présent fait preuve de son efficacité (cf. références).

Bien entendu, cet état des lieux est provisoire et devra être révisé en fonction du progrès des connaissances scientifiques. Pour cela, plus de recherches sont nécessaires, sans exclusivité théorique,  à la fois sur les facteurs biologiques et psychosociaux sous-jacents aux troubles, et sur l’amélioration et l’évaluation des approches psychothérapiques et éducatives.

Accéder au site et voir la liste des signataires etc. : http://kollectifdu7janvier.org/

 

22 mars 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 21 mars 2012

Les propos du Dr. Hervé Bokobza, fondateur du Collectif des 39 dans l’Express ont provoqué un véritable tollé dans le monde de l’autisme en France. De nombreuses voix se sont élevées le 20 mars 2012 pour condamner avec la plus grande fermeté ces propos et les rectifier. Outre Olivia Cattan et Sophie Robert dans l’Express, des membres et amis de notre collectif nous ont transmis leurs réactions individuelles. Nous disons tous halte aux insultes des psychanalystes ! Qu’ils s’en aillent !

Jean Cottraux, Psychiatre Honoraire des Hôpitaux, Ancien chargé de cours à l’université Lyon 1, HDR; Directeur scientifique de l’Ifforthecc

Cher monsieur Bokobza,
Si je prends un temps précieux pour vous écrire, c’est que vous avez dépassé les bornes de la décence dans votre calomnie des parents d’enfant autistes et des TCC. Que vous soyez d’une ignorance crasse, passe encore, mais que vous en tiriez gloire pour sonner partout de l’Hélicon avec vos trente huit chasseurs, est franchement ridicule. Vous vous mettez en danger en montrant à tous ce qu’est une certaine psychiatrie psychanalytique française : pompeuse, verbeuse et prétentieuse. Personne à l’étranger ne nous l’envie.
Vous ne savez même pas de quoi vous parlez et faite allusion à un Pr de Lyon qui n’est autre que le Pr Delion de Lille : dont les « packings » aversifs pour les enfants autistes viennent d’être sérieusement limités par l’HAS. L’humanism…e dont vous réclamez est un vitrine commode pour masquer votre incapacité à évoluer et à comprendre le devenir de la psychiatrie. Quant à votre invocation de la Résistance pour défendre votre « bon beurre », ceux qui ont eu dans leur famille d’authentiques résistants l’apprécieront à sa juste valeur.
Je me permets de vous donner deux conseils amicaux:
1. Demander des excuses aux familles d’enfant autiste
2. Prendre le chemin d’une formation continue qui vous mettra à niveau et vous expliquera ce que sont les TCC et les neurosciences cognitives.
Je sais que l’humilité n’est pas votre vertu principale, mais on ne sait jamais.
Bien cordialement à vous et aux 38 autres

Gerard Mercuriali , parent d’enfant TED, professeur d’EPS

D’un coté une corporation attaque en justice Sophie Robert parce qu’elle a démasque leur discours ésotérique sur l’autisme . De l’autre cote, cette même corporation peut sans risque, insulter les représentants d’associations en remettant en cause leur légitimité et ce sans aucune considération pour le travail fait par ces parents investis bénévolement . C’est tellement injuste qu’on aimerait que l’affaire soit portée devant les tribunaux pour être jugée sur le fond. C’est encore plus injuste parce que c’est l’existence en France de cette corporation de médecins qui exercent en se référant a une pseudo-science surannée que nous, parents , sommes obliges de mobiliser notre énergiedans un combat que nous ne devrions pas mener si les pouvoirs publics savaient tirer les conséquences des études menées par ailleurs. Maintenant que l’HAS a tranche et que l’argumentaire établie clairement que les psychanalystes , médecins utilisent des interventions qui n’ont jamais apporte la moindre preuve de leur efficacité ( malgré des dizaines d’années d’expérimentation pendant lesquels nos enfants ont fait les frais de leurs croyances) , , voila que des représentants de cette corporation ne trouvent pas d’autres moyens de défense que de discréditer tout ce qui s’oppose a eux : l’HAS, les parents, les associations, les professionnels mieux formes qu’eux . C’est une attitude scandaleuse. Dans quel autre domaine médical accepterait-on un tel positionnement ?
Que l’Etat mette enfin son nez dans ce panier de crabes et qu’il cesse de financer des services inefficaces. Qu’il distribue ses moyens aux professionnels qui suivent les recommandations et qu’il arrête de financer les services qui s’en écartent et nuisent donc a nos enfants. Cela coûtera moins cher aux contribuables et nos enfants se verront enfin proposer des interventions efficaces. Le reste c’est à dire le discours qui tente de de-légitimiser les associations de parents et leurs représentants n’est que du vent ! il cherche a masquer l’essentiel : En France en 2012, des médecins s’autorisent a utiliser des pratiques quasi-religieuses sur des patients vulnérables et cela en dépit de toutes les données dont ils disposent sur les interventions qui ont démontre leur efficacité. Scandaleux !
Les associations ne nous représenteraient pas et les pseudo représentants seraient en fait manipulés par des comportementalistes. Comme d’habitude avec les psychanalystes on va attendre longtemps que Mr Bokobza apporte des preuves de ce qu’il avance . En attendant il dénigre sur un média le travail des associations. Je suis adhérent a Autisme France et je me sens parfaitement représenté par Daniel Langloys, la présidente qui a n’en pas douter, au regard des décisions courageuses qu’elle a du prendre ces dernières semaines, a du être soutenue par son conseil d’administration, lui même composé de dangereux comportementalistes.
Magali Pignard, maman d’enfant autiste , membre active du collectif soutenons le mur
« Je suis choquée par les propos du fondateur du collectif des 39″.
Jean Marie De Lacan

Sa réaction satirique sur son blog : http://crocoppa.wordpress.com/2012/03/19/y-a-beaucoup-de-ca-herve/

Hilde Garde, consultante, mère de famille et citoyenne

Voici son commentaire de texte :

Comment expliquez-vous l’unanimité des associations de parents contre le traitement psychanalytique de l’autisme?

Ces opposants sont en réalité très minoritaires et extrêmement militants. Ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble des parents d’enfants autistes.

Il serait intéressant de savoir sur quelles statistiques s’appuie M. Bokobza pour affirmer de façon péremptoire son « très minoritaires ». Puisque le journaliste rappelle avec raison plus loin dans l’article la représentativité du collectif autisme. Et sachant qu’il n’existe aucun recensement formel du nombre de personnes autistes en France.

Sans parler du sous diagnostic largement orchestré par ses collègues qui continuent à ne pas vouloir « mettre d’étiquettes » et à préférer les termes de « psychose » ou « dysharmonie ».

Parfois, leur rejet de la psychanalyse peut être fondé: il existe des psychanalystes totalement délirants. Comme dans tous les métiers, il y a des bons et des mauvais psys.

Entre « totalement délirant » et « mauvais professionnels » il y a tout de même de la marge… Connaissez vous beaucoup de professions où il y a tellement de personnes « totalement délirantes » qu’on arrive à monter une vingtaine de leurs propos délirants dans un documentaire et qui donnent lieu à des centaines de témoignages différents ??

Mais la véritable explication, c’est qu’ils sont manipulés par le lobby des comportementalistes.

Les parents remercient M. Bokobza pour le grand cas qu’il accorde à leur intelligence. Et souhaiteraient avoir plus d’explications sur ce mystérieux lobby, si difficile à trouver dans notre beau pays. Car pour l’instant, ceux qui bloquent, monopolisent la parole dans les médias et orchestrent des « fuites » restent vos camarades !

On leur fait croire que l’approche comportementale peut sauver leurs enfants…

Mais qui parle de les « sauver » ? Non M. Bokobza, comme tout parent, les parents d’enfants autistes veulent avant tout leur apporter une éducation, un maximum d’autonomie, un avenir le meilleur possible. Quand on a un enfant autiste, on perd vite ses illusions M. Bokobza, encore faut-il vivre avec et l’élever au quotidien pour pouvoir en parler !!

Et pourquoi ne pas mentionner également les approches développementales, cognitives ?

Si c’était vrai, je l’utiliserais!

N’êtes-vous pas directeur d’un centre pour adultes « névrotiques et psychotiques » ? Si c’était vrai que vous vous occupiez d’enfants autistes, vous auriez surement dit moins de sottises !

En réalité, il s’agit de méthodes extrêmement violentes, importées des Etats-Unis.

La « méthode extrêmement violente » ici, c’est le mensonge sur les méthodes que visiblement vous ne connaissez pas. Enrouler un enfant autiste (c’est-à-dire qui a une grande peine à comprendre son environnement, et souvent des troubles sensitifs importants) dans des draps mouillés et glacés, sortant du frigidaire, ça c’est « une méthode extrêmement violente ». Nous attendons des preuves de la violence supposée des méthodes que vous dénoncez, sans d’ailleurs citer ces méthodes.

Elles coûtent 30 000 euros par an et par enfant.

Rappelez donc au lecteur combien coute à la sécurité sociale le merveilleux traitement psychanalytique en hôpital de jour français ? Entre 800 et 1000€ par jour selon notre dernière enquête, et encore parfois les enfants n’y passent pas la journée entière (2h facturées ½ ou 1 journée…). Pour 200 jours par an à 800€ ça fait… 160 000€. Aux frais de la sécu. Les parents qui demandent 2000€ par mois pour appliquer une prise en charge telle que recommandée par la HAS n’obtiennent pas les financements…

Il y a derrière tout ça un immense enjeu financier.

Là nous sommes bien d’accord ! Où est l’argent aujourd’hui, qui en bénéficie ? Et qui risque de le perdre ?

Et même si elles marchent parfois, cela reste du dressage!

Ça veut dire quoi « marcher » pour vous ?

Quelle différence faites-vous entre « éduquer » et « dresser » ?

C’est comme la peur du flic, certes efficace, mais à quel prix?

Bon alors, c’est efficace ou ça n’est pas efficace ? Il faudrait savoir !

Pour le reste, après avoir insulté les parents, leur intelligence, les praticiens cognitivo-comportementalistes vous vous en prenez à la maréchaussée. Je n’ose penser à la façon dont les parents membres des forces de l’ordre sont reçus chez vous…

On est également très surpris par l’efficacité que vous, professionnel, prêtez à la « peur du flic »…

 

Pourquoi les parents voudraient-ils confier leurs enfants à des professionnels qui pratiquent le dressage?

C’est plus facile de dire à un parent « vous n’y êtes pour rien dans l’autisme de votre enfant, c’est génétique ».

Euh, parce que ça n’est pas le cas selon vous ?

Ces professionnels jouent sur l’illusion.

Quelle illusion ? Le consensus de la communauté scientifique internationale est une illusion ?

Je comprends très bien que ce soit plus reposant pour les parents.

Reposant !??? ce qui est reposant c’est de mieux comprendre le fonctionnement de son enfant. En outre mettre en place une thérapie cognitivo-comportementale est plutôt très exigeant pour la famille !

C’est tellement l’horreur absolue d’avoir un enfant autiste.

!!?? C’est souvent difficile d’avoir un enfant autiste, mais « l’horreur absolue » c’est de lire ce que vous osez dire et prétendre, en toute impunité !

L’horreur absolue c’est de se dire qu’ils seront entre des mains comme les vôtres quand on ne sera plus là !

L’horreur absolue c’est de réaliser que les « médecins », les « soignants » supposés vous aider considèrent que votre enfant est « l’horreur absolue ».

 

Quels sont les arguments que les comportementalistes utilisent pour convaincre les parents?

Les comportementalistes disent que la psychanalyse n’est pas scientifique, qu’il n’y a pas de preuve de son efficacité.

Encore faux ! Les « comportamentalistes » comme vous les appelez ont autre chose à faire que de parler de la psychanalyse. Ils expliquent ce qu’ils font, ce qui va être fait ensemble, pour quels objectifs. Ils interrogent sur le fonctionnement de l’enfant, ses centres d’intérêts. Priorisent, en fonction des besoins de l’enfant et les priorités de la famille. Réadaptent à mesure des évolutions. Bref, ils font leur job de « soignants » au lieu de faire des procès d’intention aux autres disciplines…

Nous ne répondons pas à leurs critères d’évaluation donc, pour eux, nous ne sommes pas crédibles.

Il n’y a pas que pour « eux » que vous n’êtes pas crédibles ! (Par exemple, les experts de la HAS ne sont pas des « comportamentalistes », pas plus que ceux de l’INSERM ou les personnes qui ont constitué le rapport Fuentes en Espagne…).

Mais le principe d’évaluation à partir de normes est radicalement opposé à notre démarche! La relation avec le patient, on ne peut pas l’évaluer.

On ne peut même pas évaluer ses résultats dans l’évolution ou le bien être du « patient » ? Il faut donc vous faire confiance aveuglément ? Vous feriez ça vous si un de vos enfants a un cancer ?

Soigner, en psychiatrie, demande une éthique du doute, une prise de risque.

C’est quoi « l’éthique du doute » ? Celle de savoir remettre en cause ses croyances dans sa pratique professionnelle peut-être ?

Quand vous parlez de « prise de risque », qui prend le risque ? Et ce risque quel est-il ? Ca me rappelle étrangement la « prise de risque » avec ce jeune garçon ayant déjà un lourd crime à son actif balancé dans un pensionnat mixte sans autre forme de précautions. Qui a assumé le risque pris ? Le psychiatre ou la jeune fille sauvagement assassinée ?

On ne peut pas mettre des croix dans des cases.

Sauf dans celle des formulaires qui permettent de toucher les prises en charge sécu…

 

Vous allez même beaucoup plus loin, si l’on en croit votre site Internet: vous y dénoncez la « folie évaluatrice et normative » des autorités de santé. Pourtant, la HAS souhaite seulement développer la recherche clinique afin d’évaluer l’efficacité des pratiques psychanalytiques. Peut-on imaginer d’évaluer ces traitements autrement qu’avec des statistiques?

Cela se fait déjà, par un professeur de Lyon.

Ou sont les résultats ? Quelle recherche effectue-t-il (mise à part le packing, qui n’est pas éducatif, loin s’en faut, mais que le Professeur Delion décrit comme n’étant PAS psychanalytique, il faudrait vous entendre…)

C’est l’universitaire le plus ouvert dans le domaine.

Le « plus ouvert » à quoi au juste ? A l’interdisciplinarité entre freudiens et lacaniens ? Voyez dans cet article son degré d’ouverture

Et c’est lui qui est harcelé par les associations de parents. Il fait pourtant de la recherche et prône une approche intégrative de toutes les disciplines.

La seule recherche connue est celle du packing, où est l’approche intégrative là dedans ?

Personnellement, je ne refuse pas l’évaluation: je l’exige tous les jours de la part de mes équipes [NDLR: le centre psychotérapique Saint-Martin-du-Vignogoul, dans l'Hérault, pour adultes atteints de psychose ou de névrose].

Elles se basent sur quoi vos évaluations ? Comment peut-on évaluer « quotidiennement » un traitement au long cours de l’humain ?

Mais je suis opposé aux normes à base de statistiques et de chiffres que les comportementalistes tentent d’imposer.

Elles ne prennent pas en compte la singularité de chacun.

Affirmation péremptoire, sans fondement, et insultante pour les praticiens concernés.

 

Vous affirmez avoir de bons retours de la part des parents d’enfants fréquentant vos centres. Comment expliquez-vous leur silence dans le débat actuel?

Selon moi, si les parents satisfaits de la psychanalyse ne s’expriment pas, c’est qu’ils ont honte.

Ils apprécieront surement… Donc vous ne culpabilisez pas les familles mais elles ont quand même honte. Et n’osent pas faire entendre leur voix, on ne peut pas dire que vos traitements et prises en charge les aident à s’exprimer, c’est un peu dommage tout de même !

L’arrivée d’un enfant autiste bouleverse une famille. Cela renvoie les parents à leur histoire personnelle, à des choses extrêmement douloureuses.

En quoi l’arrivée d’un enfant autiste renverrait FORCEMENT à son histoire personnelle, et que celle-ci sera FORCEMENT remplie de « choses extrêmement douloureuses » ? Si l’on suit votre raisonnement l’autisme serait donc lié à une histoire personnelle remplie de ces choses extrêmement douloureuses ?

Cela touche à leur intimité, qu’ils n’ont pas envie de dévoiler.

Comment se fait-il alors que les centaines de parents qui témoignent depuis des années, et plus encore depuis la sortie du documentaire « Le Mur » de Sophie Robert n’aient pas honte ? En quoi témoigner de sa satisfaction quant à une prise en charge pour leur enfant les forcerait à « dévoiler leur intimité » ?

Compte-tenu du manque criant de structures d’accueil pour les enfants autistes en France, ont-ils vraiment la liberté de critiquer les services proposés?

Vous ne pensez quand même pas qu’on irait virer un enfant parce que ses parents discutent nos méthodes?

Non c’est plus simple que ça… Quand ils n’ont pas été démolis par vos « séances », quand les couples n’ont pas explosés devant vos interrogatoires soit ils essaient de discuter et de savoir, et on ne leur répond pas (ou mieux, on leur renvoit une question personnelle pour n’avoir pas à répondre et mieux déstabiliser), soit ils se sauvent en courant, en devant prendre moultes précautions pour ne pas être poursuivis par vos confrères pour « défaut de soin ».

Les associations de parents qui récusent aujourd’hui notre approche, c’est vingt personnes qui passent leur vie sur internet! [NDLR: 19 associations et fédérations de parents d'enfants autistes ont été sollicités par la HAS pour la rédaction de son dernier rapport].

Merci à la rédaction de l’Express pour ce FAIT… Sesame Autisme, Autisme France, Vaincre l’Autisme, Autistes Sans Frontières, Satedi ainsi que tous ceux qui ont été consultés apprécieront d’être « 20 personnes qui passent leur vie sur Internet »…

Ils font de l’envahissement paranoïaque.

Donc faire entendre une autre voix que la votre c’est être paranoïaque…

Ces gens-là ne se posent aucune question concernant leur enfant.

Avec un tel manque de respect, il faudrait en plus que les parents disent merci sans doute ?

Ils refusent, par exemple, qu’on leur demande s’ils l’ont vraiment désiré.

Cette question n’est pas habile, je vous l’accorde, mais elle est incontournable.

Ca veut dire quoi « vraiment désirer » un enfant ? En quoi cette question est elle incontournable ?

C’est quoi le lien avec l’autisme ? Ca va servir à quoi pour aider cet enfant à grandir ?

On est étonné de lire cela alors que des « experts » qui pronent la psychanalyse tels MC Laznik, B Golse, la CIPPA… crient haut et fort à longueur de médias que l’histoire des parents n’est pas en cause dans l’autisme de leurs enfants… Là encore il faudrait accorder vos violons !

Vous prétendez défendre une approche humaniste de la santé mentale, par opposition aux comportementalistes qui voudraient, selon vous, « normaliser » les comportements. N’est ce pas réducteur?

Parfois, je peux envoyer un patient consulter un comportementaliste, parce que sa phobie est indécrottable.

Le comportementalisme comme dernier recours quand la psychanalyse échoue, c’est quand même le plus bel argument contre cette pratique jamais lu sous la plume d’un psychanalyste !

On peut être comportementaliste et humaniste, à condition toutefois que la technique comportementaliste ne soit pas le coeur du soin. C’est dans la relation avec l’enfant qu’il se passe quelque chose. Or cette relation n’est possible qu’avec la psychanalyse.

Ceux qui pratiquent leur métier sans psychanalyse vont également apprécier ! Alors bon, l’enseignant, les rééducateurs, les AVS, sans oublier les parents, n’ont aucune relation avec l’enfant où il « se passe quelque chose » ? En quoi la psychanalyse est-elle indispensable pour établir une relation de qualité avec quelqu’un ? Vous avez besoin d’une « grille de lecture » pour entrer en relation avec quelqu’un ?

Sans elle, on devient des machines, des techniciens de la santé.

D’ailleurs c’est bien connu, il n’y a que les psychanalystes qui soient humains. Le reste du monde est constitué de robots car les psychiatres ne sont pas psychanalystes et ne savent donc pas rentrer en relation avec leurs patients…

Actuellement, la majorité des établissements accueillant les enfants autistes utilisent la psychanalyse. Mais que va-t-il se passer maintenant que la HAS a déclaré cette approche non pertinente ?

Nous allons rentrer en résistance, en continuant de défendre haut et fort ce que nous pensons.

Vous allez donc continuer d’utiliser de l’argent public pour « soigner » avec des méthodes non recommandées (pardon « non consensuelles »). Vous pensez que ça va marcher encore combien de temps ? A un moment donné, vos obligations de médecin ne vont-elles pas vous rattraper ?

La psychiatrie française, que le monde entier admire, ne doit pas être balayée par le moyen des critères d’évaluation.

Le monde entier admire la psychiatrie française ??!! Où ça où ça ? Où sont tous ces patients qui viennent se faire soigner ici car c’est tellement mieux qu’ailleurs ? Où sont tous ces autistes si brillamment pris en charge par vos institutions pour témoigner du bien qu’on leur a fait (ha bon ils ne parlent pas, n’écrivent pas et sont dans des centres avec des cocktails de médocs qui les abrutissent ?).

Mais nous allons réfléchir autour des recommandations de la HAS.

Vous prétendez vous substituer, sans apporter la moindre preuve de vos magnifiques résultats ni le support d’aucun praticien étranger ou société savante internationale – juste parce que vous savez que vous avez raison et que ce que vous faites c’est bien parce que vous le faites depuis longtemps ?

Nous prônons une refondation de la psychiatrie et nous prévoyons pour cela d’organiser des assises en septembre.

Mais pourquoi refonder ? Si l’on en croit ce discours et les écrits de vos camarades des 39 ce que vous faites est parfait et vous avez raison sur tout, en dépit de ce que peuvent dire des collèges d’experts indépendants, de ce qui se pratique partout ailleurs dans le monde et des centaines de milliers d’adultes autistes français hyper dépendants et hyper médicamentés… Alors non vraiment on ne comprend pas pourquoi vous voulez « refonder » cette psychiatrie que le monde entier nous envierait…

Nathalie Radosevic, parent d’un enfant TED et membre du Collectif Soutenons Le Mur

La Haute autorité de Santé n’a pas désavoué totalement la psychanalyse, elle l’a placée dans les traitements non consensuels et a recommandé les techniques comportementales et cognitives.

Depuis quand l’autisme est il un fléau ? Vous compareriez l’autisme à une nuée de sauterelles, par exemple ? L’autisme est une richesse et une spécificité ! Les comportementalistes, eux, prennent en compte les avancées et les études faites en génétique, notamment et c’est parce qu’il y a eu des découvertes ayant permis de comprendre la différence de fonctionnement d’un cerveau autistique, par rapport à un cerveau neurotypique, que les comportementalistes ont compris que cela n’avait pas à voir avec la psyché, mais avec un fonctionnement neurologique. Jusque là, on ne peut pas accuser les comportementalistes d’esprit sectaire, contrairement à la psychanalyse qui n’accepte pas d’être remise en question. Et je vais tenter d’en faire un commentaire linéaire en suivant les propos exprimés dans la publication.

Si le collectif de parents ne représente pas l’avis des parents, alors qui le représente ? Les parents ont mis du temps à pouvoir se rassembler autour de l’autisme de leur enfant. D’une part, internet a permis de mieux connaître l’autisme et de trouver des informations internationales et donc de comparer ce qui se faisait ailleurs qu’en France et ce qui fonctionnait en matière de soins. Et d’autre part, avec l’arrivée des réseaux sociaux et notamment Facebook, des parents ont pu comparer leur situation avec celle d’autres parents. Et se rendre compte que leur situation était loin d’être isolée et qu’à plusieurs nous pouvions être plus forts et nous opposer à l’Institution Française qui maltraite nos enfants depuis trop longtemps.

Alors que la question posée est : « Comment expliquez-vous l’unanimité des associations de parents contre le traitement psychanalytique de l’autisme? », vous, Docteur Bokobza, psychiatre psychanalyste répondez à coté de la plaque en parlant « d’opposants très minoritaires et extrêmement militants. » Militants, oui, nous irons au bout pour ne pas voir nos enfants placés en institution et pour qu’ils aient une vie digne de ce nom. Et minoritaire, je ne parierais pas sur le nombre, à votre place. Vous seriez largement perdant !

Dr Hervé Bokobza, vous dites que le rejet de la psychanalyse est dû à des délires de mauvais psychanalystes. A qui doit on demander de différencier un bon psy d’un mauvais ? Aux humoristes les Inconnus ? A Juan-David Nasio qui pense que c’est dans la décoration du Cabinet et la poignée de main du psychanalyste et la façon dont il dit « bonjour » au patient ? (je cite les propos tenus dans l’émission de la « Tête au carré » sur France Inter, reportage d’Antonio Fischetti) ? D’un coté, les parents en colère ne sont pas représentatifs et de l’autre, on parle de délires de certains psychanalystes…cela voudrait il dire que les parents qui ne sont pas représentés par le collectif autisme aiment le charlatanisme et les délires de ces mauvais psychanalystes ? Il faut savoir !

Donc finalement, Dr Bokobza, vous concluez : « Mais la véritable explication, c’est qu’ils sont manipulés par le lobby des comportementalistes. » Vous ne répondez pas au sujet des parents non représentés par le collectif autisme…eux, ils sont manipulés par qui ? « On leur fait croire que l’approche comportementale peut sauver leurs enfants… Si c’était vrai, je l’utiliserais! » Vous préférez abdiquer en posant vos fesses dans un fauteuil et somnoler vous aussi ?

Je ne pense pas que la plupart des parents cherchent à « sauver » leur enfant de l’autisme, mais de l’emprise de la psychanalyse qui empêche les enfants d’évoluer. D’ailleurs, à ce propos je tiens à citer une interview par Eve Roger,sur « Europe 1 »,  de Hugo Horiot, adulte asperger, qui nous raconte : « On me mettait en face de jouets, de jouets que je n’aimais pas, des peluches, des châteaux en plastique…J’ai donné un coup de pied dans le château en plastique. Je lui ai explosé son château en plastique qu’elle m’avait mis et elle me dit « Aaaaaaah tu donnes des coups de pied à ton papa, ce n’est pas bien ! » Imaginez, cela depuis des années ! Je ne vois pas comment faire émerger quelqu’un de son autisme. C’est une aberration. » En effet, s’il fallait attendre après la psychanalyse que Hugo Horiot soit sauvé, il serait encore à donner des coups de pieds dans son « papa » virtuel qui n’est autre qu’un château en plastique selon la grande théorie psychanalytique. C’est non seulement l’intelligence remarquable des personnes avec autisme qui est insultée, et n’imaginez pas que parce qu’il était enfant il n’avait pas compris que comparer un jouet à son papa est totalement absurde. Nous avions le Père Noël, pour Geneviève Loison, psychanalyste, il y a aussi le papa « stylo bic » et là, le Père-jouet ! Finalement, quand est ce qu’un père reste un père digne d’être respecté pour ce qu’il est réellement ?

Chez les comportementalistes. Le père n’est qu’un père et la mère une mère. Elle n’est ni crocodile dévoreuse d’enfant, ni croque mitaine, ni mère incestueuse… ! Pour les comportementalistes, les mères et les pères sont au cœur du projet de l’enfant, de véritables partenaires de la thérapie et c’est pour cela que les parents se détournent de la psychanalyse, qui maltraite et brise des familles, traite les pères de jouets ou d’objets et les mères de sadiques perverses pédophiles. Encore des doutes sur les raisons du rejet de la psychanalyse ? Personnellement, je n’en ai aucun.

Dr  Bokobza vous parlez de « méthodes extrêmement violentes importées des Etats-Unis » et du coût. Si c’est parce que ça vient des Etats-Unis que c’est violent, je peux comprendre l’affront pour la psychanalyse de n’avoir pas, au bout de 40 ans d’inefficacité et de torture des personnes autistes et de leur famille pensé à se remettre en question et chercher d’autres méthodes, elles efficaces. Mais je pense surtout que vous voulez parler de méthode radicale, et non de violence.

Oui, les parents qui ont essayé les méthodes comportementales ont pu se rendre compte de progrès déjà au bout de plusieurs jours pour certains enfants, voire semaines et mois pour d’autres. Dr  Bokobza vous devirez peut être penser à utiliser les mots appropriés, au lieu de délirer comme le font ses mauvais confrères psychanalystes ! Mais au fait, qui sont-ils ? Une liste noire des noms à nous déconseiller, Dr  Bokobza ? Au sujet des pratiques violentes, justement, le packing, ce n’est pourtant pas comportementaliste….

Vous dites « Pourquoi les parents voudraient-ils confier leurs enfants à des professionnels qui pratiquent le dressage ? »

Bizarre, soit vous n’avez jamais eu d’enfant, soit vous n’avez pas « dressé » vous mêmes vos enfants ! Pourquoi lorsqu’on parle d’autisme, c’est du dressage et lorsque l’on parle d’enfants neurotypiques, on parle d’éducation ? Nos enfants ont des besoins spécifiques et je connais un Autiste Asperger adulte qui dit « Je comprends vite, mais il faut m’expliquer longtemps ! » il en rit d’ailleurs. Il apparaît évident que vous ne savez pas de quoi vous parlez puisque votre vanité et votre orgueil démesuré vous pousse à casser ce qui fonctionne vraiment en reniant vos propres incapacités !

Pourquoi ce serait l’horreur pour un parent d’avoir un enfant autiste ? L’horreur vient de l’ignorance de ce pays qui condamne nos enfants comme s’ils étaient impropres à la vie et impropres à vivre dignement et à qui les droits ont été largement bafoués !

Aucun des parents que je connaisse ne voit en son enfant une « horreur ». Nous aimons profondément nos enfants et nous les respectons. Nous voulons en effet qu’ils réussissent mais quels parents dignes de ce nom ne veulent pas que leur enfant exerce un métier qui leur conviendra ? Pire, dans certains milieux les parents attendent de leur enfant neurotypique qu’il devienne avocat, médecin ou paysan, parce que c’est un métier qui se transmet de génération en génération et on ne s’offense pas à leur propos que les parents choisissent la destinée professionnelle, voire amoureuse de leur enfant (il n’est pas rare que dans certains milieux encore les parents choisissent l’épouse ou l’époux de leur enfant, alors que nous, nous serions simplement heureux qu’ils soient amoureux et qu’ils soient aimés en retour) !

Nous, nous souhaitons qu’ils épanouis, équilibrés, les plus autonomes possibles et qu’ils puissent choisir leur métier et cela fait de nous des parents criminels et responsables de l’autisme de leur enfant à vos yeux !

Vous ne comprenez toujours pas pourquoi les parents se détournent de la psychanalyse pour aller vers le comportementalisme qui ne juge pas le parent et tente de trouver avec lui les meilleures solutions pour aider son enfant ?

Ils n’ont pas besoin de « JOUER », comme vous dites…ils n’ont pas besoin de nous « CONVAINCRE » pour nous rallier à eux et même pas besoin de nous CONTRAINDRE, comme les psychanalystes l’ont fait dans le milieu institutionnel !

Nous nous opposons à vous et aussitôt, un signalement aux services de l’enfance et de la santé ! Ou des pressions. Si je n’avais pas moi-même eu en copie un courrier avertissant la MDPH (Maison départementale des Personnes Handicapées) que je mettais mon enfant en danger, selon la psychiatre psychanalyste du Centre de soins de mon enfant que je venais de faire quitter à mon enfant, l’aurais je cru moi-même ? Oui, parce que j’ai entendu et lu d’autres témoignages allant dans ce sens. En fait, je n’ai pas privé mon enfant de soins, mais je me suis tournée vers le libéral et cette psychanalyste voulait me punir d’avoir averti la MDPH des pressions que je subissais dans ce centre de soins, afin de l’exclure de la scolarité, car elle ne l’en croyait pas digne. Vous seriez étonné des résultats scolaires de ma fille, surtout depuis qu’elle a quitté ce centre de soins !

Pour moi c’est assez convainquant en soi ! Et si cela n’arrivait pas à vous convaincre, toutefois, pour en revenir à l’interview de Hugo Horiot, il disait au sujet des méthodes comportementalistes et de sa mère : «Je m’en suis sorti grâce au travail et au combat qu’à mené ma mère. Elle me stimulait par le corps, elle essayait de rentrer dans mon monde, de comprendre ma logique, de se glisser dedans et surtout, elle a mis un point d’honneur à faire en sorte que je n’aille jamais en institution spécialisée. Un autiste a besoin qu’on le mette dans le monde réel, le monde autour de lui. Parce qu’il a les compétences pour en faire partie. Mais, cela doit se faire avec un accompagnement. Et en effet, un accompagnement de type plus comportemental. ».

Les psychanalystes se basent sur des théories de la pensée (pour résumer et pour rester polie)  et refusent de composer avec les études scientifiques et portent la responsabilité de l’autisme sur la mère ! Les comportementalistes prennent en compte les avancées de la recherche scientifique pour l’intégrer à leur connaissance. Elle n’a pas besoin de diaboliser la mère et d’éloigner son enfant autiste loin d’elle.

Je vous cite à nouveau : « « Nous ne répondons pas à leurs critères d’évaluation donc, pour eux, nous ne sommes pas crédibles. » Prouvez nous que vous êtes crédibles, si toutefois vous le pouvez !

« Mais le principe d’évaluation à partir de normes est radicalement opposé à notre démarche! La relation avec le patient, on ne peut pas l’évaluer. Soigner, en psychiatrie, demande une éthique du doute, une prise de risque. On ne peut pas mettre des croix dans des cases. »

Pourtant mettre des croix dans des cases et inventer des diagnostics qui n’existent pas, les psychanalystes l’ont fait ! Nous pouvons vous en fournir des tonnes de documents allant dans ce sens !

L’un d’entre vous m’a même dit que « seul le tableau clinique comptait » ! alors, bon, si ça ce n’est pas « cocher dans les cases »….les thérapeutes non psychanalystes sont donc incapables de parler et de lier une relation avec leur patient ? Pourtant, la plupart d’entre eux ont suivi des cursus universitaires et ont pourtant choisi le comportementalisme, minoritaire en Université, contre la psychanalyse, majoritaire ! C’est d’ailleurs le problème majeur à l’heure actuelle, beaucoup d’entre les étudiants souhaitant modifier leur cursus ou aller directement en comportementalisme doivent d’abord supporter un long cursus dont la dominante est la psychanalyse, encore à l’heure actuelle. Si on peut parler de Lobby, ce n’est pas de comportementalisme, mais de la psychanalyse, qui s’impose et persiste à ne pas vouloir reconnaître ses limites et ses défaillances.

Je serais très heureuse de faire parvenir un courrier au Président de la HAS avec une copie de votre « mécontentement » publiée dans l’Express et particulièrement vos propos sur « la folie évaluatrice et normative » de la HAS.

En revanche, vous allez nous expliquer en quoi les parents satisfaits de la psychanalyse auraient honte. Honte de quoi ? Si cela fonctionnait ils n’auraient pas à avoir honte et se seraient manifestés et opposés au collectif de parents qui eux ont vu des progrès nets chez leur enfant grâce aux méthodes comportementales !

C’est votre propre incompétence en matière d’écoute et de compréhension des parents et des enfants qui fait honte à notre pays. Nous n’avons pas honte de nos enfants. Ceux qui ont pu avoir honte c’est parce que les psychanalystes leur ont farci le crâne en leur mettant des fausses informations, vous les avez culpabilisés en leur disant qu’ils sont mauvais pour leur enfant. Vous avez d’ailleurs souvent préconisé un éloignement maternel au sein de la psychanalyse, oui, vous pouvez en effet parler de délire paranoïaque, de folie meurtrière et de Honte, mais de la part de la psychanalyse ! Pas de la part des personnes autistes ni de leurs parents !

Je me permets de vous citer, Dr Bokobza « Compte-tenu du manque criant de structures d’accueil pour les enfants autistes en France, ont-ils vraiment la liberté de critiquer les services proposés ? »

C’est criant de vérité et d’horreur ! En effet, les parents ont ils la liberté de choix et ont ils encore le droit de s’opposer à vous ? Vous pensez qu’en créant un effet de manque de structures les parents se jetteront sur vos structures psychiatriques en remerciant le ciel et en baisant le sol sur lequel vous avez marché ? Si beaucoup de parents se sentent pris en otage, impossible pour eux de vivre décemment en gardant leur enfant à la maison, car selon les régions en France, beaucoup de ces régions sont sinistrées et n’ont qu’un hôpital de jour ou un IME (institut médico éducatif, ce qui revient au même que l’hôpital, car ce n’est pas le scolaire qui est privilégié) et encore, bon nombre d’entre elles attendent tellement avant d’avoir une place qu’elles sont presque soulagées pour les enfants dont l’autisme est particulièrement sévère surtout.

Elles n’ont pas d’autre choix que d’accepter ou de garder leur enfant et comme elles sont très peu aidées financièrement, voire pas du tout dans certains cas, c’est soit payer des formations pour s’auto-former en méthodes comportementales, acheter des livres et faire ses méthodes « maison »…avec un salaire (celui du conjoint), voire avec juste le RSA (dans les cas des familles monoparentales)…nous saisissons là toute la réalité de votre cynisme.

Vous amusez  vous du fait que les parents soient pris au piège et de l’autre coté s’endettent et lorsque les parents ont fait le choix, la mort dans l’âme, de l’institution et qu’ils le regrettent par la suite, les psychanalystes ne tardent pas à faire pression sur les parents en les intimidant, parfois allant jusqu’à saisir les services sociaux et les Juges pour enfants ? Des familles brisées et des enfants brutalisés….oui, vous pouvez parler de brutalité et de violence extrême, mais seulement coté psychanalyse !

Les comportementalistes n’ont pas besoin de procéder par le chantage et la pression puisque leur méthode est recherchée à tel point que souvent il n’y a pas assez de ces professionnels formés pour aider les familles en nombre suffisant. C’est peut être de ces statistiques là que vous auriez honte de vous justifier ! Et vous n’avez pas besoin de « virer » les familles et les enfants…vous les retenez contre leur gré ! Il n’y a qu’à voir la façon dont vous vous accrochez à nos enfants comme s’ils vous appartenaient !

En revanche, vous ne devez pas souvent aller sur internet pour lire les appréciations des parents ! Ou alors vous ne savez pas compter au delà de 20 ? Si vous voulez, je peux demander à ma fille de 14 ans autiste et hyperactive de vous apprendre à compter au delà, non seulement elle y arrive en français, mais elle y arrive en anglais et en espagnol et en serbo-croate. Et dire que les psychanalystes la disent « attardée mentale » et à quoi lui serviraient d’apprendre les langues étrangères…que diraient-ils de vous ?

De plus, vous parlez de parents comme « ces gens là » ! Quelle bienveillance ! Et nous parlons souvent en bien de nos enfants, dommage que là aussi vous ne sachiez pas lire sur les forums de parents, les petits progrès sont immédiatement annoncés sur nos forums et notamment sur Facebook. Nous triomphons et paradons d’un premier mot, d’une première syllabe, d’une bonne note à l’école…et des fêtes et goûters où ils invitent leurs camarades et leurs amis…mais j’oubliais, vous ne les considérez pas comme inaptes à la vie sociale et affective ?

Curieux, nous ignorions que nos enfants n’étaient pas aptes, car nous avons pu constater le contraire et grâce aux méthodes comportementales ! Mais c’est normal, vous n’avez pas essayé, vous ! Vous ne pouvez pas vous en rendre compte, puisque vous avez vu des parents inquiets, et dans les interrogations…venus poser un diagnostic et que lorsqu’ils vous quittent, soit c’est parce qu’ils n’ont constaté aucun progrès de leur enfant, soit c’est parce qu’il a même régressé.

En quoi demander à un parent s’il a désiré un enfant est « incontournable » ? En quoi cela a t il pu influencer le développement cérébral et moteur d’un enfant de l’avoir ou non désiré ? Je fais notamment référence au documentaire de Sophie Robert, « Le Mur » dans lequel est posée la question à Geneviève Loison, sur les conditions de vie en temps de guerre ou dans les ghettos et favelas, s’il y avait plus d’autistes dans les pays en voie de développement également….et la réponse est « Je ne sais pas ». Elle semblait même totalement décontenancée par la question. Et on ne peut pas dire que Geneviève Loison soit contre ce qui a été dit dans « Le Mur », puisqu’elle n’a pas été de ceux qui ont attaqué Sophie Robert au Tribunal. Au contraire, elle aurait même été très fière d’y avoir participé.

Comme il est élégant de parler d’un patient en disant qu’il a une « phobie indécrottable » ! C’est un diagnostic qui fait partie du DSM IV ou du CIM 10  paysan sûrement ? J’ai comme un doute….

Donc un comportementaliste n’est humain que s’il reste psychanalyste. Hum…comme pensée sectaire ça se pose là, non ?

En revanche, j’ignorais que le Monde entier admirait la psychanalyse et la situation critique de la France, face au soin psychiatrique en général et de l’autisme encore pire ! C’est même le contraire qui se produit. La France est montrée du doigt et huée par les pays non seulement européens mais également le Canada, où les techniques comportementales se sont développées, les Etats-Unis aussi…mais je sais, pour vous c’est un pays diabolique…un peu paranoïaque Dr  Bokobza ? Un petit neuroleptique et un packing vous tentent ? Une place en IME ou en Hôpital psychiatrique, peut être ?

Vous allez « réfléchir autour des recommandations de la HAS. »  et vous allez prôner « une refondation de la psychiatrie et nous prévoyons pour cela d’organiser des assises en septembre. » ?

Intéressant, vous nous invitez au banquet ? Ou serons nous jugés « en assises », nous, vilains parents réfractaires et opposants à la psychanalyse ? Comme vous avez réfléchi durant des siècles pratiquement, je ne m’affole pas trop de vous voir sortir vos petits drapeaux de « guerre », ainsi que vos jouets et peluches, vos châteaux en plastique et vos pataugeoires avant encore plusieurs siècles ? Il y en aura peut être parmi vous qui aura une idée pour vous sortir de là….qui sait…vous prévoyez un voyage à Lourdes ou un Pèlerinage à St Jacques de Compostelle ?

http://www.soutenonslemur.org/2012/03/21/halte-aux-insultes-des-psychanalystes-colere-apres-les-propos-du-dr-herve-bokobza/

22 mars 2012

article publié dans ouest-france.fr le 20 mars 2012

A Nantes, l’école pour enfants autistes reçoit le soutien de l’Etat

Social mardi 20 mars 2012

En visite à l’école des Petits Malins, qui prend en charge 5 enfants autistes selon la méthode ABA (apprentissage basé sur le comportement), Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la solidarité et de la cohésion sociale, vient d’annoncer le soutien de l’Etat à ce projet unique à Nantes. 710 000 € seront investis pour la pérennisation des 5 places actuelles à la rentrée prochaine. Cinq places supplémentaires seront ouvertes d’ici à 2014. La ministre a également annoncé la création de 10 places pour enfants autistes à Saint-Nazaire. Elles ouvriront en 2015. Une enveloppe de 710 000 € également sera apportée par les pouvoirs publics.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-A-Nantes-l-ecole-pour-enfants-autistes-recoit-le-soutien-de-l-Etat_40815-2057152------44109-aud_actu.Htm

22 mars 2012

article publié dans Médiapart le 20 mars 2012

Les freudiens veulent encore frapper

 

La haute autorité de la santé a pris une décision qui parait frappée au coin du bon sens. Elle met en doute l'efficacité et l'opportunité des "traitements" psychanalytiques en matière d'autisme. Cette décision a soulagé bien des familles et des associations de familles touchées par cette maladie, qui, depuis leur expérience qui vaut bien celle de spécialistes autoproclamés, le demandaient. La haute autorité a aussi suggéré que la psychanalyse procède à des évaluations de ses pratiques, autrement dit évalue l'efficacité réelle des cures psychanalytiques. Ce qui semble aussi non seulement de bon sens mais tout simplement rationnel.

Il va sans dire qu'on a entendu hurler les écoles freudiennes dont certaines usent volontiers du procès comme arme théorique dès qu'on met en cause un certain gourou salonnard homophobe et sexiste que je ne nommerai pas n'ayant ni l'envie ni les moyens d'un psychiatre pour me défendre en justice. Voilà qu'on se met à les contester, à leur demander des comptes, à vouloir qu'elles apportent un minimum sinon de preuves du moins d'étayage à leur arrogante prétention de n'en jamais donner. Elles qui s'arrogent le monopole du droit à l'élucidation de la parole

La gauche de la gauche, dont le NPA, s’est fendue de communiqués empressés en soutien de la psychanalyse, et ceci dans le cadre du débat autour du soin de l’autisme. Il était évident que cette "offensive" contre la spychanalyse était forcément de droite, orchestrée par les vilains comportementalistes anglo-saxons, et entrait tout entière dans les offensives contre la médecine conduite effectivement par les droite et gauche institutionnelles depuis quelques décennies. Il est évident sans doute que l'exorbitant devoir de vérification de l'efficacité de thérapies ayant pignon sur rue et régnant sur l'université comme sur les consciences, est un pur scandale. Sans parler plus trivialement de la vérification du service vendu, de la marchandise, puisque ce secteur (libéral) est passablement marchandisé.


On ne peut qu’être sidéré de ce soutien acritique qui ne tient pas compte de la parole ni de la colère des associations de parents d’enfants autistes mais plus globalement des rapports complexes entre la psychanalyse et des phénomènes d'oppression.
On ne peut qu’être sidéré de ce soutien acritique apporté de la sorte à des mandarins pontifiants et abscons bien souvent (il faudrait un Molière pour écrire à nouveau sur ces Diafoirius) dont l’arrogance s'illustre dans ce refus de toute évaluation. Il n'y a que les Chamans et les Diseurs de bonne aventure pour les rejoindre dans cette outrecuidance.

Bien plus grave encore pour cette gauche confite en psychanalyse, elle perd dès qu'on entre dans ce domaine, toutes ses valeurs historiques et tous ses repères.
Il faut rappeler que la psychanalyse a toujours eu bien du mal à intégrer l’oppression des femmes comme la domination masculine dans ses logiciels, ce dont la gauche de la gauche devrait quand même se souvenir. Une pensée qui fait reposer la construction de soi sur le duo terrible du refoulement et de l'interdit a quand même de quoi susciter le doute sur son indépendance avec "l'esprit du capitalisme", ou faire sopupçonner quelque proximité avec lui.
Les courants psychanalytiques freudiens ont été des fers de lance de l’homophobie jusqu’à aujourd’hui pour beaucoup, ce durant les décennies qui ont suivi la mort de Freud, jusqu'à exclure les homosexuels de la profession. Que cette homophobie ait été compationnelle, à visée thérapeutique radicale ou prétendant à l'objectivité du "constat neutre d'une déviance" (encore enseignée comme telle en Université, Aix Marseille et Toulouse par exemple), cette homophobie a durement frappé des générations de lesbiennes, gay, bi, trans depuis Freud (qui se montra plus pragmatique que ses successeurs) sans qu'il lui ait été demandé de compte sur ces violences ni sur l'escroquerie des thérapies en direction de ces publics.
En matière d’autisme on sait que, sans preuve ni expérience sérieuse, ce sont les mères qui ont été quasiment incriminées tandis que la « psychanalysation » de cette maladie a écarté d’autres approches par pur dogmatisme, en défense du pré carré freudien, pour la plus grande douleur des parents.
Bref, quoi qu’on pense de ce débat complexe, il est plus qu’aventureux et unilatéral de la part des partis d’émancipation de couvrir sans critique une pratique thérapeutique aussi contestée par des catégories en lutte pour la leur, et, quant à l’autisme, par les familles, les femmes en particulier. On comprend mal d'ailleurs que les féministes ne s'expriment pas.

Certes il ya des freudiens et des freudiennes qui se "repentent" quelque peu de ces pratiques qui poussèrent à la honte, au suicide, à la haine de soi et de ses semblables, à la perpétuation de l'oppression des femmes (et des enfants). Il y eut, disons-le un totalitarisme hétérocentré, sexiste et patriarcal diffusé par les écoles freudiennes (les jungiens n'ont pas grand chose à leur envier), où se confondaient le constat du "comment le monde fonctionne" avec la naturalisation apolitique de ce fonctionnement bien  politique lui, daté, orienté, oppressif. 

Bref, une vaste opération de remise en cause de cette dogmatique souvent logorrhéique et affabulatrice, serait salutaire. Comme les professionnels de ces courants se montrent incapables voire furieusement hostiles à cette tabula rasa, hé bien ce sont les pouvoirs publics, les associations, la colère légitime qui s'y mettent, et hier portés au pinacle les voici aujourd'hui montrés du doigt.

La roche tarpéienne est proche du capitole, voici une parole antique bien concrète que j'offre à leur méditation, en leur déniant tout droit de manipuler mes mots pour me trouver des maux.

 

NB. J'ai pris l'option de fermer les commentaires, ceux-ci se révélant trop souvent atteints de cette manie lapidaire (de lapidation) qui n'est même pas une caricature de dialogue et que le net suscite trop souvent. Mais je suis très réceptif aux mails et recevrai avec reconnaissance toute contribution.

http://blogs.mediapart.fr/blog/jacques-fortin/200312/les-freudiens-veulent-encore-frapper

22 mars 2012

communiqué de l'association vaincre l'autisme

   
COMMUNIQUE DE PRESSE – PARIS, le 21/03/12 
 
Campagne « Les électeurs » : autisme et enjeu politique
 
Dans les années 90, on estimait la prévalence de l’autisme à 1 naissance sur 10 000. En 2000 on passait à 1 naissance sur 1 000… Dix ans plus tard la prévalence est estimée, au niveau international, à 1 naissance sur 100 ! Cette progression importante n’en finit pas de surprendre et fait désormais de l’autisme un véritable problème de santé publique, auquel les pouvoirs publics ont le devoir d’accorder la plus grande attention.
 
650 000 personnes aujourd’hui touchées par l’autisme, plus de 2 millions de personnes concernées (en ne tenant compte que de la famille la plus proche)… VAINCRE L’AUTISME interpelle les pouvoirs publics, les politiques et le grand public avec la campagne « Les électeurs » (du 20 mars au 31 mai 2012) :
 
 
VAINCRE L’AUTISME remercie tout particulièrement Anne DE MAUPEOU, Directrice associée / Directrice de la création chez Marcel (groupe Publicis), qui se trouve à l’origine de la campagne. Maman de Léo, adolescent autiste, elle s’est battue pour défendre ses idées et a réuni autour d’elle une équipe de grands professionnels pour les concrétiser. VAINCRE L’AUTISME salue également l’immense talent et l’implication d’Alix DELAPORTE (Angèle et Tony) qui a su réaliser des films tout en finesse sur un sujet pourtant complexe, portant un regard tendre sur ces jeunes autistes. VAINCRE L’AUTISME tient enfin à remercier toute l’équipe de PIXIES Production, portée par Guillemette BRISSON et Rémy BADAN, qui s’est intensément mobilisée et engagée humainement pour produire les films de la campagne « Les électeurs ».
 
Longtemps laissées sur la touche, les personnes autistes ont subi et subissent encore des discriminations législatives, politiques, administratives et sociétales. Aujourd’hui des avancées sont « annoncées » par le gouvernement, mais ce gouvernement changera dans quelques semaines … Ces annonces sont-elles à visée électorale ? Mme BACHELOT, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, souhaite annoncer précocement les prémices du futur Plan autisme, et ce dès début avril. Le gouvernement réactive le Comité National Autisme, avant même d’en avoir défini le mode de fonctionnement et les missions précises.
 
VAINCRE L’AUTISME revendique la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire un réel état des lieux, une étude épidémiologique de l’autisme en France, une étude économique du coût de l’autisme en France, la mise en place des Etats généraux de l’autisme, un moratoire contre le Packing et l’arrêt du financement des prises en charge inadaptée, ainsi que la mise en place d’une législation spécifique et adaptée aux particularités des besoins des personnes autistes.
 
En 2012, les personnes autistes et leurs proches prendront en compte l’attention portée par les politiques et par chaque candidat avant de glisser leur bulletin dans l’urne.
 
M’Hammed SAJIDI
Président
 
Contact presse : Amélie CHURLET
01 47 00 47 83 - 06 09 85 70 22
 
VAINCRE L'AUTISME
51 rue Léon Frot 75011 Paris
Tél: 01 47 00 47 83 - Fax: 01 43 73 64 49
22 mars 2012

article publié sur le site JIM.fr le 16 mars 2012

 Autisme : dire non à la psychanalyse ne veut pas dire oui à ABA

Publié le 16/03/2012

 

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Paris, le vendredi 16 mars 2012 – C’est un euphémisme de constater que le rapport de la Haute autorité de Santé (HAS) concernant la prise en charge des enfants et adolescents souffrant de troubles envahissant du développement (TED) n’est pas passé inaperçu. Une semaine après sa présentation et le classement de l’approche psychanalytique parmi les « interventions globales non consensuelles » et la recommandation de l’interdiction du packing, les commentaires sont encore très nombreux. Ils émanent notamment de pédo-psychiatres qui souhaitent aujourd’hui dénoncer la représentation caricaturale de la prise en charge actuelle des enfants autistes. « Très peu d’enfants autistes sont suivis seulement par des psychanalystes » précise ainsi cité par le Nouvel Observateur, le professeur Gérard Schmit, directeur du laboratoire de psychologie appliquée de l’université de Reims. « On n’applique pas de cure type avec des enfants autistes. En réalité, avec les enfants qui souffrent de ce trouble, les moyens sont empiriques » remarque encore le psychiatre de Limoges, Marie-Michelle Bourrat.

Où est l’idéologie ?

Au-delà de cette volonté de donner une image plus proche de la vérité de la prise en charge des autistes, de nombreuses voix de psychiatres se sont également élevées pour défendre plus frontalement la psychanalyse. La thèse souvent défendue de ces derniers : la dénonciation de la psychanalyse ne relève pas d’arguments scientifiques mais d’une idéologie, en faveur notamment des approches comportementalistes. C’est en particulier le point de vue du psychiatre Patrick Alary, président d’une fédération d’aide à la santé mentale, qui expose longuement ses réflexions sur le site Mediapart.

Du tsar à Lénine

Mais d’autres voix invitent à une réflexion différente. Ainsi, le célèbre psychiatre Boris Cyrulnik sur le site du Nouvel Observateur s’atèle à un exercice d’auto critique en confirmant que certains psychanalystes en sont venus à user de cette approche comme d’une « arme de prise de pouvoir dogmatique ». Le point de vue du psychiatre et chercheur en neurosciences cognitives Laurent Mottron est particulièrement intéressant. Ce praticien s’est exilé à Montréal il y a vingt ans pour fuir l’approche psychanalytique. « Pour moi la psychanalyse n’a rien à dire ni à faire avec l’autisme » affirme-t-il fortement dans une tribune publiée par le quotidien le Monde. Cependant, il met en garde contre le blanc seing à la méthode ABA (Analyse appliquée du comportement) que semble entériner cette condamnation de la psychanalyse. « En favorisant l’ABA pour contrer la psychanalyse : on passe du tzar à Lénine » juge-t-il. Les interventions comportementales précoces ne doivent en effet nullement être considérées comme la panacée note Laurent Mottron. De fait, outre-Atlantique, plusieurs études ont remis en cause l’efficacité (voire ont mis en en avant les effets contre productifs) de ces méthodes. Dès lors, le spécialiste s’explique mal comment le rapport de la HAS a accordé à la méthode ABA, la cote B, alors que « le rapport Warren (2011) de l’Académie américaine de pédiatrie (…) lui donne une cote moins bonne de C, selon une échelle comparable ».

Les Français n’y connaissent rien et ont abandonné les enfants autistes

Cette clémence de la HAS à l’égard de la méthode ABA, plus qu’une posture idéologique, relèverait, pour ses détracteurs, plus certainement de l’ignorance des experts français en la matière. C’est ce que suggère l’analyse de Laurent Mottron qui remarque : « Quand je vois « techniques éducatives et comportementales » dans la même phrase, je mesure à quel point en France actuellement on pense que les ennemis de mes ennemis sont forcément mes amis » écrit-t-il, raillant également sans ménagement : « Les Français mélangent tout dans ce domaine, ils n’y connaissent rien faut d’y avoir été exposés à cause de la psychanalyse, et ne font aucune nuance entre des techniques qui n’ont à peu près rien à voir entre elles ».

Car tel est en effet en France le grand scandale de la prise en charge de l’autisme, bien au-delà de l’hégémonie de la psychanalyse : l’abandon dont sont victimes les patients.

Aurélie Haroche

http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/01/FE/6A/document_actu_pro.phtml

21 mars 2012

article publié dans l'express.fr le 20 mars 2012

Psychanalystes et parents d'enfants autistes: la guerre est-elle déclarée ?

Par LEXPRESS.fr, publié le 20/03/2012 à 15:27

Psychanalystes et parents d'enfants autistes: la guerre est-elle déclarée ?

En France, la méthode du "packing", qui consiste à enrouler les patients autistes dans des couvertures dans le but de les apaiser, est très contestée.

LEXPRESS/J.-P. Guilloteau

Après l'appel concernant l'autisme lancé par le psychanalyste Bokobza sur L'Express, réponse d'Olivia Cattan, maman d'un enfant TED et Présidente de Paroles de femmes, et Sophie Robert, réalisatrice du Mur

Après avoir contrôlé les traitements concernant l'autisme pendant des années sans aucun résultat probant, les psychanalystes lancent un appel à la Résistance! D'après monsieur Bokobza, psychanalyste, cette profession serait attaquée par, je le cite, "des parents extrémistes et minoritaires" qui réclament que les méthodes comportementalistes soient employées en France pour aider à la stimulation des enfants autistes. 

"Les psychanalystes vont entrer en résistance"

Le 8 mars, la Haute autorité de santé désavouait la psychanalyse dans le traitement de l'autisme. Furieux, un collectif de psychiatres a dénoncé le lobbying d'associations de parents "non représentatives". Le Dr Hervé Bokobza, psychiatre, s'en est expliqué sur L'Express.  

Tout d'abord, qualifier des parents "d'extrémistes" parce qu'ils réclament des méthodes adaptées pour aider leurs enfants à s'en sortir et à se socialiser, est tout simplement inqualifiable. D'autre part, c'est bien mal connaître l'autisme et les méthodes qui se pratiquent aux Etats-Unis, en Israël, au Canada et dans certains pays nordiques et anglo-saxon. Des méthodes comme Feurstein qui ont fait leurs preuves depuis des années en sortant les enfants littéralement de leur mutisme et en permettant à ces enfants d'avoir une vie sociale et professionnelle sont révolutionnaires. 

Certains enfants de ce grand centre situé en Israël sont devenus professeurs dans des Universités, comptables, infirmiers, d'autres sont entrés dans l'Armée à des postes de haut gradés. Ils ont pour la plupart fondé une famille et sont autonomes. 

"La psychanalyse institutionnelle ne coûte pas cher aux parents"

Monsieur Bokobza parle également de "méthodes violentes"! Les différentes méthodes (Sunirise, Feurstein, Padovan, Teacch, Pecs...) ne sont en rien violentes puisqu'elles utilisent le jeu pour stimuler ces enfants. Ces cours de stimulation sont accompagnés d'orthophonie et de psychomotricité. Tout est mis en oeuvre pour mettre en valeur les compétences de ces enfants et les valoriser. 

Alors de quoi parle monsieur Bokobza? La seule méthode violente utilisée est le packing, méthode justement préconisée par certains psychanalystes qui, heureusement vient d'être interdite par madame Roselyne Bachelot. 

Parlons maintenant de son autre argument. Il explique les tarifs pour ces méthodes qui seraient excessivement chers. Autre ineptie! En France, la psychanalyse institutionnelle ne coûte pas cher aux parents parce qu'elle est intégralement remboursée par la sécurité sociale mais coûte 600 euros par jour, soit 200 000 euros par an, par personne à vie! Son coût humain et financier pour la collectivité est énorme; tandis que le coût des méthodes éducatives et comportementales coûterait beaucoup moins cher à mettre en place (de 50 000 à 70 000 euros par enfant par an pour quelques années seulement). En conclusion, la psychanalyse institutionnelle coûte excessivement cher à la collectivité pour un résultant néant. 

"Un aveu d'échec des psychanalystes face à l'autisme"

Quand aux séances de psychanalyses dans le privé, les parents nous parlent de 100¤ la séance, non remboursée par la sécurité sociale. Des séances où les enfants jouent tout seul dans leur coin pendant que les malheureux parents sont obligés de parler de leur rapport à leur père et mère ou à leur sexualité de couple! 

les parents d'enfants autistes ne sont pas des extrémistes. Ils cherchent la meilleure façon de les aider!  

Je crois que cet appel grotesque et les indicibles arguments employés par monsieur Bokobza est un aveu d'échec des psychanalystes face à l'autisme. Il montre également leur ignorance flagrante. Non seulement ils ne connaissent pas la mise en pratique de ces méthodes ni les résultats formidables obtenus. Ils ne s'y intéressent pas par principe, sûrs de détenir la vérité suprême. Aucune remise en question n'est faite malgré le peu de résultat obtenu! 

Non, monsieur Bokobza, les parents d'enfants autistes ne sont pas "des extrémistes". Juste des parents d'enfants "différents" qui cherchent la meilleure façon d'aider leurs enfants à devenir autonomes et simplement heureux, ce qui est le devoir de chaque parent. L'objectif de ces parents n'est pas " d'entrer en guerre " avec qui que ce soit mais de permettre à leurs enfants d'avoir la vie la plus normale possible. Est-il normal que des parents s'expatrient en Belgique ou au Canada pour que leurs enfants puissent bénéficier de cette stimulation? 

"Combien d'enfants sont sauvés quotidiennement par ces méthodes?"

Peu importe le nom de ces méthodes, peu importe qu'elles soient ou non reconnues scientifiquement par ces "éminents spécialistes", l'important est de montrer que grâce à ces méthodes de nombreux enfants ont réussit à fonder une famille et à occuper un emploi. 

La vraie question que devrait se poser monsieur Bokobza est celle-ci: combien d'enfants ont été sortis de leur autisme par les psychanalystes? 

Mais la différence fondamentale entre ces comportementalistes et ces psychanalystes se situent également à un autre niveau. Les uns cherchent les compétences de ces enfants, en essayant peu à peu de diminuer tous les comportements hors norme, les autres ne voient que leur anormalité. Ils ne croient aucunement en ces enfants et c'est peut-être ce point-là qui leur est reproché par les parents. Le fait qu'aucun d'eux ne propose une solution concrète et un avenir pour ces enfants. Les enfants autistes développent souvent d'ailleurs certains dons que ces "spécialistes" choisissent d'ignorer, préférant les considérer comme perdus.  

La vraie question que devrait se poser monsieur Bokobza est celle-ci: combien d'enfants ont été sortis de leur autisme par les psychanalystes. Combien d'enfants sont sauvés quotidiennement par ces méthodes? Mais étrangement, monsieur Bokobza est plus occupé à stigmatiser les parents, notamment les mères à qui l'on fait porter le poids de la culpabilité, que de vouloir mettre tout en oeuvre pour sauver ces enfants. Drôle de posture pour un professionnel de la santé! 

"Ces enfants sont une richesse"

Mais j'aimerais finir cette tribune sur une phrase prononcée par monsieur Bokobza qui déclare que "c'est une horreur absolue d'avoir un enfant autiste". J'aimerais vous dire cher monsieur, à quel point votre inhumanité et votre mépris pour ces enfants me répugne! Vous ne faites, par cette remarque, que discriminer ces enfants et participer à la propagation de ces stupides préjugés dont ces enfants sont victimes et contre lesquels nous luttons quotidiennement. Votre phrase me rappelle un temps obscur où les enfants handicapés furent gazés les premiers parce que considérés comme inutiles et couteux à la société. 

Sachez, que ces enfants sont une richesse, qu'ils sont doués pour beaucoup de choses. Ils sont notamment doués pour donner, à qui veut recevoir, une affection peu commune et que beaucoup de parents ont aussi appris à grandir et à aimer grâce à leurs enfants autistes.

http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/psychanalystes-et-parents-d-enfants-autistes-la-guerre-est-elle-declaree_1095625.html

20 mars 2012

article publié sur le blog de la COPPA le 19 mars 2012

Y a beaucoup de ça, Hervé…

Chers disciples,

Je tiens par le présent prêche, à offrir notre corps, notre sang, notre inconscient et toute notre estime au frère Bokobza, qui a eu le courage de dire tout haut ce que nous pensons tout bas. Certains de nos ennemis, qu’ils soient parents, dresseurs de chimpanzés, ou les deux, n’hésitent à prétendre que notre Hervé sombre actuellement dans un délire paranoïaque. J’ose leur répondre que si notre frère délire, nous sommes des dizaines de milliers à délirer, un phénomène trop peu probable pour être crédible puisqu’il ne s’est produit qu’au dernier alignement des trois divins divans, trois mille ans avant l’ère totalitaire actuelle.

Enfin la vérité résonne, ou plutôt rayonne de mille fions, sans fionriture, sans addifion, sans faux-fions, sur la grande presse nafionale.

  • Les opposants parentaux à la psychanalyse ne sont pas que minoritaires et non représentatifs : ils sont vingt. Vingt parents hystériques, qui carburent probablement à la caféine, au Red Bull voire aux amphétamines et qui monopolisent la parole sur Internet. J’en appelle à ce collectif des vingt, pour leur dire que tout ceci est vain, et qu’il ne saurait certainement pas s’agir de vin, notamment lorsque l’on travaille-amant à Vigne-aux-goules.
  • Ces vingt sont évidemment manipulés par les comportementalo-fachos, qui les ont dressés comme ils dressent chaque jour les singes de notre planète, probablement très inspirés par notre bien nommé Pierre Boule. Un film récent nous a heureusement mis en garde contre les plans maléfiques de ces scientistes à la mord-moi-le-phallus. Ils ne peuvent donc plus nous cacher leurs véritables ambitions.
  • Par diversion, ces comportementalo-fachos font croire à ces parents, qu’ils ont préalablement drogués, qu’il est possible de soigner l’autisme sans attendre le transfert d’Actarus, ni l’émergence de leur désir de parler du comportement incestueux de leur mère. Et ceci serait possible par un dressage que l’on peut effectivement comparer, que dis-je, superposer, que dis-je, assimiler à la peur du flic dont on sait bien qu’elle ne sert à rien. J’ai pourtant cherché à expliquer aux autorités qu’il fallait attendre l’émergence de mon désir de respecter les limitations de vitesse avant de me retirer le permis, et que ces quelques vieilles dames et bichons maltais ne voulaient manifestement pas, du moins inconsciemment, rester en vie, mais ces flics sont décidemment dénués d’humanité.
  • Quand je pense que ces cognitivos osent dire à ces parents qu’ils n’y sont pour rien, j’ai envie de crier, crier, Tustin, pour qu’elle revienne… Comment peut-on mentir de la sorte sans le moindre scrupule à des parents qui ont besoin de savoir la vérité? C’est déjà suffisamment horrible d’avoir un enfant défectueux, alors pourquoi y rajouter le mensonge? Il s’agit de non assistance à personne en danger puisque ces même parents, déculpabilisés, n’hésiteront pas à recommencer à pourrir les enfants suivants…
  • Les scientistes prétendent que nous ne sommes pas scientifiques et pas efficaces. Je leur réponds : prouvez-le! Et je précise au passage que nous ne répondons pas à leurs critères d’évaluation qui ont été mis au point uniquement dans le but de nous prétendre inefficaces. Nos critères sont les nôtres et personne ne doit s’en mêler au risque de déclencher l’apocalypse.
  • Quand je vois que le seul d’entre nous qui faisait de la recherche, ce professeur de Lyon dont je ne me souviens plus vraiment du nom, voit ses efforts sabotés par les parents et désavoués par la HAS, j’ai envie de crier, crier… Enfin non, j’ai envie de hurler : mais que voulez-vous au juste? Enfin, il y a bien cet autre collègue qui travaillait sur les bosses du crâne, et un autre qui s’interessait aux rapports entre l’autisme et les signes astrologiques, de Strasbourg je crois. Ah non, celui-ci voulait plutôt étudier le lien entre l’autisme et la consommation de saucisses chez la mère, euh non la fellation, enfin je ne sais plus bon sang! Arrêtez de nous harceler à la fin!!!
  • Et puis si nous ne pouvons même plus demander à un parent si son enfant était désiré, comment voulez-vous qu’on le fasse rentrer dans nos cases? En demandant à la grand-mère si la mère était désirée? Et puis quoiqu’il en soit, des cases, on n’en veut pas! Donnez nous des cercles anaux, des triangles œdipiens, des nœuds borroméens, mais pas des cases. Vous savez bien qu’on a horreur de ça! On ne sait jamais comment les remplir… On en a honte en fait vous voyez. On n’ose pas demander des explications… Mais c’est un scandale!!
  • Et puis bon les TCC on veut bien, on est ouverts… On veut bien envoyer quelques patients chez des comportementalistes, mais uniquement si c’est pour faire une psychanalyse : que ce soit clair!

Suivons tous frère Bokobza et entrons en résistance contre… Contre tous ceux qui sont contre nous : contre les pas nous!

http://crocoppa.wordpress.com/2012/03/19/y-a-beaucoup-de-ca-herve/

20 mars 2012

article publié dans libération le 15 mars 2012

Parents d’handicapés, «on ne peut se représenter ce que c’est»


Reportage Dans l’Essonne, un centre lutte dans l’ombre pour les enfants atteints mentalement.

Par STÉPHANIE HOCHET

«Vous connaissez ce dessin ? Un couple se penche au-dessus du berceau d’un nouveau-né. Dans une bulle au-dessus de la tête des parents : leurs projections sur l’enfant. Dans la bulle du père apparaissent un grand sportif et un chef d’entreprise, dans celle de la mère, un médecin et un avocat. Imaginez ensuite ce même dessin mais avec des bulles vides : on vient d’annoncer aux parents que leur enfant est atteint d’un handicap mental.» Philippe Lebillan, directeur de l’institut médico-éducatif (IME) de Palaiseau (Essonne), ajoute : «On ne peut pas se représenter ce que c’est.»

L’IME de Palaiseau accueille des enfants de 5 à 15 ans. Souvent, ils ont dû quitter l’école maternelle, ils ne pouvaient pas s’y adapter. On les prend en charge ici, dans cette structure où ils peuvent évoluer à leur rythme. Philippe Lebillan s’étonne quand des parents d’enfants psychotiques, autistes ou autres, l’interpellent : «Quand est-ce que mon fils saura lire ?» Ici, un microprogrès est un progrès incommensurable. Demande du temps.

Nous visitons les lieux : c’est grand, très grand avec un vaste terrain de jeu, les bâtiments datent des années 70, ils en ont le style. Sur les murs : des photos de gosses sur des poneys, une course de haies sur le gazon - un concours d’athlétisme. Le jardin vallonné, piqueté d’arbres, est un espace pour les récréations, mais le personnel veille à ce que les plus grands n’aillent pas trop loin. Sinon, ils s’emballent, inventent des jeux qui sortent du «cadre» : montrer son zizi, jouer avec ses excréments. Quand on prend en flagrant délit les brebis égarées, on explique, rappelle les consignes, fronce les sourcils. Ils comprennent, sensibles.

Mâchouillé. Nous visitons un atelier de petits : quatre ou cinq enfants sont pris en charge par une éducatrice (toujours des femmes à ce poste, je pose la question). Priscilla, 6 ans, pyjama rose et poupée dans les bras, se précipite vers moi, m’embrasse avant même que les présentations soient faites. Baiser mouillé au pain mâchouillé. Trois autres gamins plus timides jettent un œil, interpellent, donnent leur nom (ou pas). Il y a de l’agitation. Agitation et timidité. Priscilla se dandine près de moi, caressante. Nous continuons la visite. Philippe Lebillan m’apprend qu’à l’école maternelle, Priscilla se mettait dans des colères noires. Elle «déchirait» tout par ses cris, sa violence physique.

Le personnel de l’IME : des éducatrices, un psychologue, une infirmière, un directeur. 65 enfants. «65 emplois du temps différents», explique Philippe Lebillan. Son parcours personnel : instituteur, des études spécialisées autour du handicap, sept ans d’études. Et une conviction : le projet d’un IME est d’apprendre aux enfants à vivre ensemble. Qu’ils soient capables de prendre le bus seuls, d’avoir un emploi simple. C’est déjà beaucoup de chemin parcouru.

L’objectif est de continuer à fonctionner avec les restrictions budgétaires. Depuis 2008, l’institut fonctionne à fonds constants. «Je demande plus mais je ne me plains pas», affirme le directeur. Les responsables de l’IME ont conscience de participer à un effort commun pour combler le trou de la Sécu. Que pensent-ils de la campagne présidentielle et des propositions des candidats concernant leur secteur ? Réponse unanime : déception. Selon Yann Jegou, le psychologue, «il faudrait que le thème du handicap soit porteur pour qu’il s’invite dans la campagne. Mais c’est une politique du long terme et coûteuse».

Pour l’infirmière Muriel Brochot et Jean-Paul Comte, président de l’ADPEP 91 (1), la campagne de 2012 est l’une des moins intéressantes. Hollande n’a pas de grands projets, parle peu de ses orientations. On regrette 2007, «Ségolène» et sa prise de bec avec [l’Ui] lors du débat télévisé entre les deux tours. Oui, il s’agissait justement du handicap. La droite ? Même si le gouvernement actuel a revalorisé l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), le versement dépend des conditions de ressources. Si le handicapé a un emploi, on lui retire l’équivalent des 727 euros d’AAH mensuels. Et le sentiment que les pouvoirs publics se défaussent en versant des allocations alors qu’on préfèrerait parler de soins et de prises en charge par des personnels qualifiés. La compensation financière n’est pas une solution mais elle donne bonne conscience à nos dirigeants…

«Mode». S’il y a eu un effet d’annonce de [l’Ui], qui déclarait donner priorité à la prise en charge des malades d’Alzheimer et des autistes, ici on a l’impression que ces bonnes intentions n’ont pas été réalisées. On remarque aussi «l’effet de mode» en faveur d’Alzheimer et de l’autisme à défaut des autres maladies mentales. Sans doute parce que les associations des parents d’enfants autistes sont virulentes - quant aux malades d’Alzheimer, il ne s’agit pas de la même classe d’âge. La situation ne va pas s’améliorer d’elle-même : «Le tissu social se délite», explique Yann Jegou. Certains enfants ne partent pas en vacances. L’IME organise des séjours de cinq jours à la mer, c’est la première fois qu’ils quittent leurs parents. Des parents qui font confiance aux membres de l’IME, et qu’on imagine souvent déstabilisés. Handicapés ou pas, à 14 ou 15 ans on fait sa crise d’adolescence, et les parents ont peur d’aborder la question de la sexualité.

Je découvre un autre tabou : pour beaucoup de couples, si leur premier enfant est handicapé, ils n’en font pas d’autres. Je n’aurai pas vu les plus «grands», mais je repars émue de cette visite. Nous avons parlé d’eux, de ces enfants terriblement attachants. Et «tachants», ajoute Yann Jegou avec un clin d’œil, rapport au baiser de Priscilla.

(1) Association départementale des pupilles de l’enseignement public de l’Essonne. 

Photo Lionel Charrier.MYOP

http://www.liberation.fr/societe/01012396032-parents-d-handicapes-on-ne-peut-se-representer-ce-que-c-est

20 mars 2012

article publié sur la page de pas à pas Loire

L'AUTISME N'EST PAS UNE TRAGEDIE, L'IGNORANCE, SI

par Pas À Pas Loire, lundi 19 mars 2012, 14:22 ·

Elever un enfant autiste ou Asperger n'est pas chose facile.

Ce qui est certain, c'est l'immense richesse que nous apporte cette différence, à nous parents, aux frères et soeurs, sans oublier à l'enfant différent lui-même. Car nos enfants, souvent jugés "bizarres", restent des êtres exceptionnels en terme de capacités, combativité... mais aussi d'adaptation ! Serions-nous capables, nous, "neuro-typiques", de nous adapter à un monde gouverné par des "neuro-atypiques" ? Rien n'est moins sûr.

Aussi, une fois le choc du diagnostique "digéré", nous sortons plus forts de l'épreuve, et ce sont justement nos enfants, ceux-là même que nous trouvons rêveurs, qui nous ramènent les pieds sur terre. Ils nous ramènent tout simplement à l'essentiel. A partir de ce moment là, nous n'avons plus grand chose en commun avec celles et ceux qui continuent à penser que leurs petits soucis quotidiens ou leur réussite professionnelle sont plus importants que le plus infime des progrès de nos enfants. Contrairement à nos enfants "différents", pour ces personnes-là, il n'y a aucune thérapie, aucun traitement !

Elever un enfant différent demande beaucoup de temps et d'énergie, d'inventivité aussi. Ce temps qui nous est si précieux, nous n'avons certainement pas à le gaspiller en expliquations ou en nous justifiant auprès de ceux qui jugent ouvertement et souvent très durement, notre mode d'éducation.

L'immersion dans le monde autistique nous ouvre les yeux sur des méthodes variées et parfois très simples, ce qui fait de nous, pour la plupart, de bien meilleurs parents que ceux-là même qui nous critiquent.

Le superflux, qui a pris une part tellement importante dans la vie actuelle, nous éloigne bien souvent de nos amis et proches, le vide alors laissé nous permet de recréer un "clan" qui a pour unique ambition de donner le maximum de chances à nos enfants pour qu'ils deviennent des adultes autonomes et épanouis.

https://www.facebook.com/notes/pas-%C3%A0-pas-loire/lautisme-nest-pas-une-tragedie-lignorance-si/135977363195604

19 mars 2012

L'infiltrée ... témoignage d'une éducatrice, Maman d'enfant autiste

Cette semaine j'ai répondu, avec quelques collègues, à l'invitation d'un grand centre psychiatrique qui ouvrait ses portes à l'occasion de "la semaine de la santé mentale". Cette visite, réservée aux professionnels partenaires, débutait par une table ronde sur la pédopsychiatrie dans le département puis par la visite et présentation de deux unités : l'hospitalisation temps plein et l'hôpital de jour.

La table ronde est animée par un cadre de santé qui nous présente l'actuel dispositif pédopsychiatrique dans notre département : il distingue les divers structures (cattp, cmp, hj, htp), décrit les missions de chaque structure et les professionnels qui y interviennent, énumère les problèmatiques des patients et parle de la politique d'économie qui touche le secteur et de ses répercutions. J'y apprends par exemple qu'à l'heure d'aujourd'hui, une journée d'hôpital de jour coûte 800€ par enfant et 1 100€ la journée quand il s'agit d'hospitalisation temps plein... (mais il paraît que l'heure est aux économies...).

Vient ensuite un temps où les professionnels invités peuvent poser leurs questions... J'attends sagement mon tour puis me lance :

J'aimerais savoir :

- Quelles sont les spécificités des prises en charge en pédopsychiatrie ?

- Quelles sont les influences ou approches retenues ?

La réponse est claire et sans détour :

- C'est le médecin psychiatre qui chapote les unités qui en décide. (Petite précision à avoir en tête : l'actuel médecin psychiatre supervise 3 structures et a plus de 300 dossiers d'enfants en suivi...)

Je passe sur les détails de la 1ère visite des locaux de l'hospitalisation temps plein (le public accueilli est en majorité des pré-ados et ados en "souffrances", malmenés par la vie, nous dit-on).

Passons aux choses sérieuses : l'hôpital de jour pour enfants. Nous sommes accueillis par 2 charmantes jeunes femmes (l'une infirmière, l'autre éducatrice spécialisée).

Elles commencent par nous décrire la population accueillie: enfants autistes, enfants déficients et enfants avec dysharmonie évolutive... Les enfants (de 2 à 8 ans) ne sont plus répartis, comme fut un temps, en groupe par pathologie mais désormais par tranches d'âge (3 groupes: petits, moyens, grands).

Chaque enfant vient à la carte (certains viennent seulement par demi-journées, d'autres tous les jours en fonction de leur projet thérapeutique personnalisé). C'est le médecin psychiatre qui préscrit les activités thérapeutiques dont bénéficie l'enfant (n'oublions pas le nombre d'enfants qu'il suit...).

S'en suit une visite des locaux, plûtot agréables. Groupe de vie, salle de classe, cour de récréation puis... le bassin thérapeutique. Les explications me semblant un peu vagues, je demande quelques précisions (espèrant bien provoquer quelques remous...) :

- Qui s'occupe du bassin thérapeutique ?

- Et avec quelle formation ?

Car il est bien écrit sur la porte "bassin thérapeutique" et non piscine plouf-plouf et barbotages... L'infirmière me répond qu'il s'agit de la psychomotricienne, quant à la formation elle n'est pas sûre qu'elle en ai suivi une précisemment mais c'est de l'aquathérapie : c'est un moyen d'entrer en communication avec l'enfant, d'améliorer son bien-être, de l'apaiser... puis précise qu'actuellement, les enfants qui en bénéficient sont ceux qui ne peuvent être emmenés à la piscine pour raison de propreté (ben oui... les couches spéciales piscine pour enfants n'ont pas réussi à se frayer un chemin jusqu'à l'hôpital de jour... zut alors!).

Nous arrivons ensuite dans la salle de musicothérapie et d'emblée elle précise qu'une infirmière a passé son diplôme de musicothérapeute pour assurer cette activité. Et blablabli-blablabla, les vertus musicothérapiques... jusqu'à ce qu'elle me tende une sacrée perche "activité permettant aux enfants de pouvoir s'exprimer autrement que par la parole". Là, je lève la main :

- Justement, dis-je, à propos de communication, les enfants que vous accueillez sont-ils verbaux ?

- Non, répond-t-elle, sur les 10, aucun ne parle mais fort heureusement nous avons une orthophoniste à temps plein !!!!

Je lui fais remarquer que c'est une chance incroyable, que beaucoup d'entre nous les envions car dans nos établissements, nous courons après les créneaux d'orthophonie en libéral, grosse galère... Elle détaille en disant que l'orthophoniste prend les enfants en individuel sur une matinée et le reste du temps travaille aux côtés des infirmières et éducs en journée sur les groupes et que c'est une collaboration très utile.

- Et quels moyens de communication alternatifs avez-vous mis en place ou expérimenté ?

- Euh....... là, c'est le blanc...

Je tente de préciser ma pensée :

- Je ne vois pas de pictogrammes dans les salles ?

- Vous n'utilisez aucun moyen de communication visualisé ?

- Ah si si... me répond-t-elle (me voilà un tantinet rassurée...), nous en avons, les enfants ont tous leur photo avec leur prénom dans leur groupe !

Là, j'ai une pensée émue pour certaines de mes collègues qui, depuis 20 ans, accueillent le matin des enfants non-verbaux par un immuable rituel : le groupe de paroles !!!!!!!!! Non, vous n'êtes pas seules les filles ! D'autres persistent sur la même voie que vous !!!!

Nous finissons la visite par la salle d'art-thérapie (plus communément appelé atelier pataugeoire ou barbouillage...) puis le bureau du personnel (ouah! la belle machine à café ! je suis jalouse...).

Le groupe se disperse et je rejoins nos 2 guides qui discutent avec une directrice de c.a.m.p.s. . La discussion tourne autour du fait que la psychiatrie a mauvaise presse (quelle belle prise de conscience, ça me fait chaud au coeur !) et l'infirmière nous demande si nous sommes satisfaites de la visite. La directrice se dit rassurée par cette visite et avoue que jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais "orienté" de parents (après un diagnostic) vers les hôpitaux de jour mais plutôt vers les c.m.p., ce qui finalement revient au même, dit-elle, car nous n'avons pas d'autre solution, faute de structure "innovante".

Je rebondis sur le diagnostic et demande si tous les enfants sont diagnostiqués ?

- Non, me répond-t-on, car ce n'est pas une volonté institutionnelle. Il y a diagnostic si c'est une demande des parents et s'ils ont déjà entrepris une démarche à l'extérieur mais le médecin psychiatre et ses équipes y sont généralement opposés car cela fige l'enfant, on lui colle une étiquette alors qu'il peut encore évoluer.

Je dis quand même que parfois, et même souvent, un bon diagnostic précoce peut orienter vers des prises en charge adaptées et permettre une progression rapide. La directrice ajoute qu'effectivement c'est le cas avec l'autisme et le repèrage en C.R.A..

L'infirmière lève alors les yeux au ciel et lâche : "ah oui! l'A.B.A., qu'est-ce qu'on en entend parler de ça !!!!".

J'enchaîne en lui disant que bon nombre de ces méthodes ont fait leurs preuves à l'étranger et je lui demande si certains membres de l'équipe s'y intéressent puisqu'ils accueillent des enfants autistes. Réponse négative.... (bizarre, j m'en doutais...). Je demande si c'est simplement par manque d'intérêt ou d'information ou si c'est une volonté institutionnelle ?

- C'est une volonté institutionnelle, c'est le médecin psychiatre qui imprègne ses équipes de l'approche qu'il souhaite.

L'occasion est trop belle... c'est l'heure de la question qui tue :

- Je vais faire ma curieuse mais entre nous, vous pourriez me dire comment ont été accueillies les préconisations de l'H.A.S. par votre médecin et par l'équipe ?

Là, c'est le grand blanc, je me dis que je l'ai mis mal à l'aise (vilaine que je suis...) mais c'est bien pire .... 

- Les quoi ?! ...

Face à la mine décomposée de la directrice, je développe :

- La haute autorité de la santé qui dit que les enfants autistes ne doivent plus être pris en charge en psychiatrie, que l'approche psychanalytique est inefficace ...

Bon ben là, c'est plus le grand blanc, c'est carrément la banquise, verglacée, je manque de me péter la gueule face à leur tête façon "arrêt sur image", elles viennent d'apprendre un truc apparemment...

Je précise :

- Oui, c'est sorti le 8 mars après 2 ans d'études sur la question... ça fait grand bruit dans les médias vous savez !

Non, elles ne savent pas, de toute évidence. La grande nouvelle, comme pour les couches spéciales piscine, n'a pas franchi les murs de l'hôpital de jour. C'est grand silence sur la banquise...

Là-dessus, on leur souhaite un bon week-end. Y'a des jours où s'ouvrir au monde s'avère épuisant.

Bref, j'ai passé l'après-midi en pédopsychiatrie...

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