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"Au bonheur d'Elise"
17 février 2012

information publié sur le site information information Hospitalière

Actualité médicale


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Autisme : l’imagerie cérébrale, une aide au diagnostic précoce…
- Actualité médicale

Autisme : l’imagerie cérébrale, une aide au diagnostic précoce…

Si en France, les spécialistes de l’autisme attendent le rendu le 6 mars prochain du rapport de la Haute Autorité de santé (HAS), qui fait polémique, Outre-Altantique, des chercheurs essaient de mettre au point un méthode de diagnostic précoce à partir d’imagerie cérébrale. C’est ce que révèle une étude parue sur le site de l’American Journal of Psychiatry.


Afin de mieux comprendre ce trouble du comportement qui touche actuellement plus de 400 000 français, Jason Wolff et ses collègues de Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, ont étudié grâce à l’imagerie médicale par résonance magnétique le cerveau à 6, 12 et 24 mois, de 92 enfants, ayant tous des frères ou des sœurs atteints d’autisme.

A l’âge de 24 mois, seuls 28 des participants ont montré des signes d’autisme. Les 64 autres en étaient exempts. En comparant et en analysant, les différentes images obtenues, les chercheurs ont constaté des divergences dans le développement du cerveau et notamment au niveau de la substance blanche, qui relie différentes aires de la matière grise. Afin de mieux comprendre ces différences, les chercheurs ont examiné 15 zones cérébrales distinctes spécifiques de la substance blanche, pour voir de quelles façons évoluent les fibres nerveuses contenues dans cette dernière.
Dans 12 zones sur 15, les chercheurs ont pu observer que les fibres suivaient des trajectoires différentes, que l’enfant soit autiste ou pas.
D’après Jason Wolff, cette découverte suggère que l’autisme n’est pas forcément lié à une zone particulière du cerveau et qu’en analysant par IRM suffisamment tôt le cerveau d’enfant à risques, ils serait possible de poser un diagnostic précoce.

http://www.informationhospitaliere.com/actualite-20398-autisme-l-imagerie-cerebrale-diagnostic-precoce.html

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17 février 2012

Pipoye un artiste de talent

Je vous encourage à découvrir les réalisation de Pipoye sur page facebook ... et n'hésitez pas à cliquer sur j'aime si bien sûr vous appréciez https://www.facebook.com/pages/Pipoye/354308601255381

Pipoye artiste

PIPOYE DANS L' EDITION 2012 DU LIVRE " THE ART OF AUTISM " DE L 'AMERICAINE DEBRA HOSSEINI
17 février 2012

article publié dans le journal le monde.fr le 16 février 2012

Appel à témoignages

Parent d'enfant autiste, vous avez vécu les difficultés de la prise en charge.

Témoignez.

16.02.12 | 14h42

Déclaré "grande cause nationale" en 2012, l'autisme souffre encore d'un manque de structures pour accueillir les enfants qui en sont atteints. Parent d'un enfant autiste, vous vous êtes parfois senti désarmé pour faire face à la situation.  Diagnostics contradictoires, insuffisances de la prise en charge et du suivi de l'enfant, les obstacles à surmonter ressemblent parfois à un parcours du combattant. Racontez-nous votre expérience. Une sélection de vos témoignages sera publiée sur Le Monde.fr.

http://www.lemonde.fr/societe/appel_temoignage/2012/02/16/parent-d-enfant-autiste-vous-avez-vecu-les-difficultes-de-la-prise-en-charge-temoignez_1644349_3224.html

16 février 2012

article publié dans le quotidien du médecin le 16 janvier 2012

Packing : convoqué par l’Ordre, le Pr Delion s’explique

lequotidiendumedecin.fr 16/02/2012

Le Pr Pierre Delion (chef du service psychiatrie et enfants au CHRU de Lille) a été entendu aujourd’hui au conseil départemental du Nord de l’Ordre des médecins à la suite d’une plainte de l’association « Vaincre l’autisme » qui lui reproche sa pratique du « packing ». Tandis qu’une pétition de soutien circule sur Internet, le Pr Delion répond aux questions du « Quotidien ».

LE QUOTIDIEN - Quelle a été votre réaction suite à la plainte de l’association “Vaincre l’autisme” et à la convocation de votre Conseil de l’Ordre départemental ?

Pr PIERRE DELION - Ma réaction personnelle importe peu. Le soutien de plus de quatre mille signatures et lettres envoyées à ce jour au Conseil de l’Ordre montre que je ne suis pas seul dans cette affaire. Mais en revanche, de voir que sous des prétextes scientifiques qui n’en sont aucunement, on voudrait priver des enfants et leurs parents d’une technique de soin souvent efficace, me semble à moi, aux professionnels qui l’utilisent et aux parents des enfants concernés, extrêmement problématiques sur les motivations qui les animent. J’espère que la raison reviendra et aidera à trouver la voie d’une pédopsychiatrie intégrative (éducatif nécessaire, pédagogique si possible et thérapeutique si nécessaire) qui permette aux enfants de trouver le costume sur mesure de prise en charge par rapport à la forme de leur autisme et que les moyens humains seront suffisants pour les accompagner de façon adéquate, sous l’égide de leurs parents. D’autres associations ou groupes ont fait des pressions indécentes sur mon travail et mes recherches. Par exemple, en exerçant des pressions auprès de rédacteurs en chef de revues internationales pour m’empêcher de publier des articles comportant parmi les mots clés celui de packing, ou en inondant certains forums de calomnies à mon encontre tout en restant lâchement protégés par l’anonymat, ou en introduisant des prises de positions contre le packing chez certains grands politiques. À qui profitent de telles conduites éloignées des pratiques de la démocratie ? Pourquoi un débat scientifique sur ces sujets n’est-il pas possible ? Pourquoi certains politiques peu scrupuleux s’emparent-ils de sujets techniques (médecine, histoire, …) pour en faire une croisade à visée électoraliste ?

Quelle a été par ailleurs votre réaction suite à la pétition de soutien sur Internet paraphée par de nombreux professionnels ?

Au-delà du fait que je me demande comment les remercier individuellement, j’y vois le signe que beaucoup de collègues professionnels et de parents trouvent que ces (mal)menées ont assez duré vis-à-vis de moi, mais surtout vis-à-vis de ce que je représente, c’est-à-dire une position, non pas de modèle, mais plutôt de juste milieu, guidée par le souci de l’autre, le respect de l’humain dans toute souffrance, et l’intégration dans les pratiques des avancées de la science, ce que beaucoup d’entre nous réalisons à chaque fois que c’est possible. Cette médecine humaniste à laquelle je crois et à laquelle j’ai voué toute ma vie professionnelle est aujourd’hui mise en péril par des mouvements passionnels qui réunissent toutes les peurs et les craintes de parents vis-à-vis de leurs enfants. Plutôt que de se livrer dignement, voire par voie juridique, à des reproches construits auprès des personnes qui doivent en répondre précisément (j’ai un différend avec mon psychanalyste, c’est avec lui que je vais régler le problème et non demander l’interdiction pour tous de la psychanalyse), la tendance actuelle consiste à trouver une proie facile et à tenter de la détruire pour expier la haine dont je suis rempli. Ces mouvements encouragés par une pratique peu courageuse d’Internet (il y a d’autres façons intéressantes de l’utiliser !) sont en passe de devenir l’ordinaire. Plutôt que de contribuer à faciliter le débat, cela l’obscurcit puisqu’il ne s’agit pas d’un débat contradictoire, mais d’une mise en abîme infinie des problèmes posés. Enfin, le fait que les milliers de médisances qui circulent sur mon compte soient le fait de parfaits inconnus pour moi, tandis que les signatures de soutien soient le fait de personnes que je connais « en vrai », me rassurent sur ma position de médecin engagé dans le monde.

Dans quelles conditions et situations, le packing peut-il avoir sa place aujourd’hui dans la prise en charge de personnes autistes ?

Actuellement, les indications de packing sont réservées pour les troubles graves du comportement chez les enfants TED (automutilation, agitations, stéréotypies graves ; par exemple, une petite fille qui a une stéréotypie gestuelle de frapper répétitivement sa cornée avec l’ongle de son index homolatéral…). Il arrive souvent que les médecins qui souhaitent y avoir recours, aient déjà utilisé les autres possibilités soit médicamenteuses, soit comportementales et que ces techniques n’aient pas donné de résultats. J’ajoute d’ailleurs qu’il arrive que le packing ne donne pas non plus les résultats escomptés. Je souligne par ailleurs que les enfants et leurs parents sont étonnés de l’amélioration du contact relationnel (apaisement du tonus, contacts par le regard…) que le packing permet, et pour les parents qui ont souhaité assister à une séance de packing de leur enfant, c’est ce qui les émeut le plus. Il est donc important de suivre une méthodologie précise sur le plan technique et respectueuse sur le plan humain pour parvenir à ces résultats intéressants. Mais sur l’ensemble des enfants suivis pour TED, ces indications représentent un petit pourcentage, dans la mesure où ces symptômes graves, voire gravissimes, sont heureusement assez rares. Une partie du problème actuel tient sans doute au fait que les pédopsychiatres et leurs équipes accueillent souvent les enfants autistes les plus graves et doivent faire face à des symptômes que les autres partenaires éducatifs et pédagogiques ne voient pas toujours dans la population qu’ils ont en charge. On doit donc, avant de juger de la pratique d’un autre partenaire professionnel, se rendre compte que les enfants qu’il reçoit présentent des degrés de gravité quelquefois incomparables. Un généticien du cancer ou celui qui est en charge de la prévention du cancer peuvent-ils donner un avis éclairé sur le mode d’extraction qu’un chirurgien va utiliser pour l’exérèse d’une tumeur ? Il faut que chacun, pour aider valablement les enfants autistes quelle que soit la gravité de leur pathologie, respecte ce que font les autres et prenne une attitude modeste afin de développer ensemble une stratégie de la bonne indication pour le bon symptôme.

Pourquoi est-il essentiel de mener à bien votre étude sur l’efficacité thérapeutique du packing sur les symptômes de troubles graves du comportement ?

Bien avant la polémique actuelle sur le packing, j’ai souhaité en évaluer les effets et l’efficacité, en raison des bons résultats cliniques obtenus et de mon souci d’en rendre compte à la communauté pédopsychiatrique. En effet, depuis de nombreuses années, les équipes confrontées à ces symptômes terribles d’automutilation et de graves troubles du comportement chez les enfants présentant des TED me demandaient des formations. Il fallait que cette technique soit l’objet d’une évaluation faite « dans les règles de l’art », c’est-à-dire selon les modalités acceptées dans les sciences médicales. Habituellement, lorsqu’une technique de soin doit être évaluée, cela peut prendre la forme d’un programme hospitalier de recherche clinique, et c’est ce que j’ai choisi. Le projet de recherche a donc été soumis aux instances de sélection, draconiennes en l’occurrence, puisque non seulement un jury de scientifiques de haut niveau donne son avis sur la recherche, mais également le comité de protection des personnes qui donne un avis sur l’aspect éthique de ladite recherche. Les deux avis sont agréés par le ministère et la recherche peut commencer. Mais très rapidement, une association a décidé, bien qu’elle mette toujours en avant la science, d’empêcher cette recherche, et a utilisé tous les moyens à sa disposition, et notamment les médias, pour dissuader toute personne intéressée de s’y engager. Si bien que nous n’avons pas encore fini les inclusions nécessaires à la significativité des résultats. Lorsqu’une technique finit par poser un tel problème, non pas scientifique mais sociétal, raison de plus pour la conduire à son terme et en tirer les conséquences pour les patients. Voilà à mes yeux la seule démarche scientifique en médecine aujourd’hui.

› PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID BILHAUT

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/packing-convoque-par-l-ordre-le-pr-delion-s-explique

16 février 2012

article publié dans JIM.fr le 14 février 2012

Autisme : la psychanalyse en ligne de mire

Publié le 14/02/2012 

JIM.fr est réservé aux professionnels de santé. Ces derniers doivent être identifiés comme tels pour accéder à l’ensemble des pages du site. A titre exceptionnel, cette rubrique est accessible sans login et mot de passe. Toutefois, sur ces pages Pro et Société, les lecteurs non logués ne seront pas exposés à des publicités pharmaceutiques et devront s’identifier pour accéder aux autres rubriques médicales du site JIM.fr.

Paris, le mardi 14 février 2012 – Le label « grande cause nationale », attribué chaque année par Matignon et qui permet aux associations concernées de bénéficier pendant toute une année d’une visibilité accrue, donne parfois le sentiment d’une « coquille vide ». L’année achevée, il n’est en effet pas rare que les organisations ressentent une certaine déception. En 2012, plus que jamais, élections présidentielles obligent, la « cause nationale » aurait pu être évincée par d’autres préoccupations médiatiques. C’était sans compter avec le militantisme de certaines associations de parents d’enfants atteints d’autisme. Ces dernières sont en effet décidées à profiter de la position particulière que leur offre le « label » pour défendre l’une de leurs principales revendications : la fin de l’approche psychanalytique dans la prise en charge de l’autisme en France au profit de méthodes comportementalistes (ABA, TEACH…) largement développées à l’étranger.

Les psychanalystes se heurtent à un Mur

La guerre entre les psychanalystes et ces associations couve depuis de longues années et a fini par éclater à l’occasion de la réalisation par la journaliste Sophie Robert d’un documentaire intitulé « Le Mur » largement soutenu par l’association Autistes Sans Frontières. Ce film a déclenché une très vive polémique : sa volonté dénonciatrice de la psychanalyse n’étant nullement cachée. Il présente en effet ainsi son objet sur la jaquette de son DVD : « Sophie Robert a réalisé une longue enquête auprès d' une trentaine de pédopsychiatres-psychanalystes, dont quelques-uns parmi les plus grands spécialistes français de l’autisme, afin de démontrer par l’absurde – de la bouche même des psychanalystes – l’inefficacité de la prise en charge psychanalytique de l’autisme ». Un grand nombre des spécialistes de fait interrogés par la journaliste sont très vite montés au créneau pour dénoncer la vision caricaturale de la psychanalyse présentée par le film. Ils se sont estimés manipulés par la réalisatrice et trois d’entre eux ont même obtenu du tribunal de première instance de Lille le 26 janvier dernier que soient retranchés leurs propos. Les juges ont en effet confirmé que « les extraits (…) portent atteinte à leur image et à leur réputation en ce que le sens de leur propos est dénaturé ».

Des méthodes inefficaces et coûteuses

Au-delà des questions de forme posées par ce documentaire, qui semblent donc avoir été épinglées par la justice, sur le fond, le rejet pur et simple de la psychanalyse comme méthode de prise en charge de l’autisme est une idée fortement défendue par plusieurs organisations, qui rencontrent aujourd’hui un important soutien. Ainsi, nous l’avions évoqué rapidement dans ces colonnes, un député UMP, Daniel Fasquelle a récemment déposé une proposition de loi qui vise à « interdire l’accompagnement psychanalytique des personnes autistes, au profit des méthodes éducatives et comportementales ». Daniel Fasquelle n’a pas de mots assez durs pour dénoncer les ravages de la psychanalyse : « Les techniques utilisées actuellement en France sont non seulement inefficaces - aucune étude n'a montré à ce jour que la psychanalyse servait à quelque chose -, mais provoque un incroyable gâchis humain, que ce soit pour les enfants non traités ou pour leurs proches. Sans compter la perte financière : 60 % des hospitalisations de plus de trente jours dans les hôpitaux psychiatriques concernent des autistes, et on évalue à 200 000 euros par an le coût d'enfermement d'un autiste » explique-t-il aujourd’hui interrogé par 20 minutes. Il souligne également pour Doctissimo : « La psychanalyse ne figure dans aucune recommandation nationale ou internationale et la communauté scientifique internationale est unanime pour déconseiller l’utilisation, dans les guides de bonne pratique, des prises en charge d’inspiration psychanalytique. (…) J’ai donc estimé qu’il était de mon devoir de la faire interdire, sous toutes ses formes, dans le traitement de l’autisme, au profit de traitements opérants, les méthodes éducatives et comportementales en particulier ».

La HAS tranche le débat

Autre soutien de taille pour les associations rejetant l’approche psychanalytique : la Haute autorité de Santé (HAS). Le quotidien Libération révélait en effet dans son édition d’hier que dans ses recommandations sur l’autisme à paraître le 8 mars, la HAS se positionnerait clairement contre la psychanalyse. « L’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, si sur la psychothérapie institutionnelle ». Par ailleurs, la HAS se prononce clairement pour la fin de la méthode dite du packing, qui consiste à envelopper les enfants autistes présentant des troubles sévères dans des linges humides (une technique qui a également récemment suscité la désapprobation du Premier ministre).

Ne pas tout mettre dans le même pack

Face au tollé que provoquent aujourd’hui ces prises de position, la HAS vient de publier un communiqué où elle dit regretter que « les phrases citées se révèlent hors contexte ou inexactes au regard de la version actuelle du document ». Il faut dire que les psychanalystes ne décolèrent plus face à cette nouvelle attaque. De nombreuses voix s’élèvent dans leur rang pour dénoncer le procès caricatural qui leur est fait. Ils récusent l’idée selon laquelle ils nieraient la composante neurobiologique de l’autisme (de nouveau démontrée par des études récentes). Ils s’inscrivent également en faux contre ceux qui prétendent qu’ils sont farocuchement opposés aux méthodes d’apprentissages et éducatives. Cependant, les psychiatres et psychanalystes remarquent que l’on ne peut totalement exclure que l’approche psychanalytique puisse apporter dans certains cas un soutien complémentaire, et ce d’autant plus que les méthodes comportementalistes sont elles aussi entachées de certaines critiques (on leur reproche notamment de n’inculquer aux enfants que des « automatismes »).

Par ailleurs, concernant la méthode du packing, certains spécialistes continuent à la défendre tel le professeur Bernard Glose, pédo-psychiatre à l’hôpital Necker. Dans une interview à Ouest France il assure ainsi que cette technique « permet de dépasser des comportements problèmes, et ce dans le cadre d’une relation humaine de bonne qualité, puisque les soignants accompagnent l’enfant tout le temps du packing. Les équipes de pédopsychiatrie qui pratiquent ce soin sont souvent confrontées aux formes les plus graves de pathologies autistiques, que ceux qui n’ont pas vus d’automutilations ne peuvent pas imaginer (une petite fille se perce la cornée avec son ongle, un petit garçon se frappe le crâne sur un angle de mur…), et aboutissent à des résultats positifs que mon équipe est en train d’évaluer dans le cadre d’un programme de recherche validé par le ministère de la santé ».

La psychanalyse encore hégémonique

Cette querelle exacerbée qu’il paraît difficile de trancher en quelques lignes ne doit pas faire oublier les véritables enjeux de la lutte contre l’autisme : l’inacceptable retard de la France en matière d’accueil des jeunes autistes au sein de structures adaptées et l’absence de possibilité de choix pour de nombreuses familles à l’heure où de fait l’approche psychiatrique et psychanalytique est la seule à être prise en charge par l’assurance maladie.

Aurélie Haroche

http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/01/FB/71/document_actu_pro.phtml

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16 février 2012

article publié sur le portail du Gouvernement le 15 février 2012

Daniel Fasquelle : "Il faut sortir l'autisme du Moyen Âge"

15/02/2012

Daniel Fasquelle est le président du Groupe d'études parlementaire sur l'autisme à l’Assemblée nationale. Il est l’auteur de la proposition de loi visant à faire de l'autisme la Grande Cause nationale 2012.

Votre combat pour améliorer la situation de l'autisme en France a été couronné de succès avec l'annonce par le Premier ministre du label Grande Cause nationale 2012. Pour vous, est-ce un satisfecit ?

Certainement mais ce n'est qu'une étape. Nous partons en effet de très loin. J’ai eu l’occasion de dire, après le succès des Journées parlementaires sur l'autisme du 12 janvier : "nous sommes passés de la préhistoire au Moyen Âge". Je ne plaisantais pas. La France - le Premier ministre l'a dit - accuse un retard énorme par rapport aux autres pays. Grâce à la Grande Cause, nous pouvons désormais compter sur un surcroît de visibilité pour faire avancer la cause de l'autisme. Car aujourd'hui, l'autisme souffre d'un manque d'information. Comme je l'ai dit lors de ces mêmes Journées parlementaires, il faut briser le mur du silence, de l'indifférence et de l'ignorance autour de l'autisme. C'est pourquoi nous avons déposé une proposition de loi en 2011 – après l'avoir fait en 2010 - pour que l'autisme soit labellisé Grande Cause nationale. On s'est battu pour obtenir la Grande Cause car, à travers elle, c’est à tous les Français qu’on s’adresse. Et cette écoute de la société à l'égard des parents est quelque chose d'extrêmement important. Précédemment en juillet 2011, nous avions mis en place un groupe d'études parlementaire (GEP) que je préside. Par ailleurs, j'ai demandé à Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, qu'il saisisse le Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur le coût financier et social de l'autisme, en octobre 2011. On a démarré fort, on va continuer et on ne va rien lâcher.

Vous avez aussi déposé une proposition de loi, le 20 janvier dernier, visant à l'arrêt des pratiques psychanalytiques dans l’accompagnement des personnes autistes. Faut-il tourner la page de la psychanalyse, comme vous l'avez déclaré lors des Journées parlementaires sur l'autisme ?

C'est devenu une évidence et une urgence. La psychanalyse a complètement fait fausse route dans le diagnostic de l'autisme. Pour les psychanalystes, l'autisme reste une psychose infantile alors que la Haute Autorité santé (HAS) a enfin posé en 2010 – bien après les autres pays – une définition de l'autisme en conformité avec la classification internationale de l'OMS qui est tout à fait différente. L'autisme est une maladie neuro-développementale provoquant des Troubles envahissants du développement (TED) et non pas une psychose infantile. Aucune étude sérieuse n'a jamais pu démontrer l'efficacité des méthodes de la psychanalyse dans le champ de l'autisme. La psychanalyse ne figure dans aucune recommandation nationale ou internationale en matière d’autisme. La psychanalyse n'est pas une science car elle ne tient pas compte de la réalité des progrès. Ma proposition de loi demande aussi l'arrêt du "packing". Une méthode consistant à enserrer les personnes dans des draps froids et humides à cinq degrés pour qu'elles prennent conscience soi-disant de leur corps. C'est une véritable torture ! Il faut complètement arrêter tout ça et le plus rapidement possible car il y a urgence. Chaque année, 1 enfant sur 150 naît avec des troubles autistiques. Et nous savons désormais que la prise en charge précoce et intensive, dès la pose du diagnostic, est primordiale pour pouvoir sauver les enfants avec autisme. Entre 2 et 6 ans, le cerveau a encore une plasticité qui permet une réadaptation des enfants par le biais des méthodes éducatives et comportementales qui ont fait leurs preuves dans le monde entier. Chaque année passée est une année perdue qui ne pourra jamais être rattrapée. Or aujourd'hui en France, les fonds alloués à la psychanalyse vont à la prise en charge des adultes autistes que l'on enferme dans des hôpitaux psychiatriques. 60 % des adultes internés dans ces établissements pour plus de trente jours sont des personnes autistes. Le dépistage et le diagnostic précoces, c’est dans ce domaine qu'il faut agir !

Outre le dépistage et le diagnostic, vous demandez la réaffectation des financements vers les méthodes éducatives et comportementales. Sont-elles si méconnues ?

En tout cas pas au Canada, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Belgique, pour ne citer que ceux-là ! L’approche psychanalytique de l’autisme a été abandonnée depuis au moins vingt ans dans la plupart des pays occidentaux au profit des méthodes éducatives et comportementales. Ces méthodes sont connues, vous vous en doutez, des parents d'enfants autistes qui sont en première ligne d'un combat qu'ils mènent depuis plusieurs dizaines d'années. En France, il faut le savoir, l’approche psychanalytique de l’autisme est encore majoritairement enseignée dans nos universités. Et cette lecture erronée de la pathologie continue à être utilisée dans la plupart des hôpitaux de jour et des établissements médico-sociaux - IME, CMP – accueillant les enfants autistes. Ces établissements sont financés par l'assurance maladie alors que la prise en charge des méthodes comportementales ne l'est pas. Aujourd'hui, les pratiques psychanalytiques captent la majeure partie des moyens financiers et il est urgent de dispenser aux personnes avec autisme une prise en charge adaptée leur permettant de compenser leur handicap. Or, il coûte moins cher de prendre en charge très tôt un enfant pour en faire un adulte autonome que de financer un adulte dans un hôpital psychiatrique à raison de 700 euros par jour. C'est un véritable gâchis humain et financier quand on pense que ces fonds pourraient être ventilés vers le dépistage et le diagnostic précoces et les méthodes éducatives et comportementales. Heureusement, les choses avancent. Après avoir posé une définition de l'autisme, l'HAS va se prononcer sur les méthodes efficaces applicables à l'autisme. Dans le cadre du groupe parlementaire nous avons déjà auditionné la HAS, et nous serons très attentifs aux conclusions qu’elle va porter sur les méthodes de prise en charge, mais aussi sur la mise en œuvre sur le terrain.

Le Premier ministre a annoncé le lancement d'un troisième plan Autisme. Le rapport de Valérie Létard préconisait une relance du second plan. Quelle est votre position ?

Le deuxième plan Autisme 2008-2011 a permis des avancées avec la création de 4 100 places d'accueil adaptées et l'utilisation de 20 millions d'euros destinés à l'expérimentation de nouveaux modèles de prise en charge. Mais quand on sait qu'il y a 22 structures expérimentales en France permettant d'accueillir 700 enfants, alors que 8 000 enfants avec autisme naissent chaque année, on voit bien que nous ne sommes même pas au milieu du gué. Il faut aller plus loin et plus vite dans tous les domaines. J'ai parlé du dépistage et du diagnostic précoces, des méthodes éducatives et comportementales. Il faut ajouter la scolarisation. Les associations nous disent que 80 000 enfants avec autisme ne sont pas scolarisés aujourd'hui. En Grande-Bretagne, 70 % des enfants rejoignent le cursus scolaire ordinaire, et il y a 17 fois plus de personnes avec autisme en université. Nous manquons d'établissements spécialisés, et de professionnels formés pour prendre en charge les enfants que l'on peut intégrer en milieu scolaire ordinaire. Le bât blesse également en matière de formation, comme l'a relevé Valérie Létard qui en fait une des priorités de ses recommandations. Les pédiatres, les personnels de crèche, de halte-garderie, les enseignants qui sont pris au dépourvu face aux enfants autistes, ne sont pas formés. Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) n'ont pas tous une formation spécifique à l'autisme et leur statut les empêche de suivre les enfants de manière continue. Aujourd'hui, seules deux universités proposent une formation sur l'autisme. Il n'y a quasiment pas de diplômes spécialisés. Autre parent pauvre, la recherche, dont les fonds sont insuffisants. En résumé, il faut mettre les bouchées doubles et la venue d'un troisième plan ne peut être que de bon augure.

http://www.gouvernement.fr/gouvernement/daniel-fasquelle-il-faut-sortir-l-autisme-du-moyen-age



Retour à l'article : Vers un troisième plan autisme

16 février 2012

article publié dans le nouvel observateur le 16 février 2012

Psychanalyse : d'autres parents d'handicapés s'insurgent

Créé le 16-02-2012 à 18h20 - Mis à jour à 19h14      Réagir

Rocfort-Giovanni Bérénice
 
Par Rocfort-Giovanni Bérénice

Des parents d'enfants souffrant de troubles d’apprentissage ou du langage se heurtent aux mêmes difficultés que les familles d'autistes.

 
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"Beaucoup d’enfants se retrouvent en situation d’errance thérapeutique",explique Vincent Lochmann, représentant de la Fédération française des dys (ALAIN JOCARD / AFP)

Vincent Lochmann, représentant de la Fédération française des dys (personnes atteintes de troubles du langage, de l'écriture ou de la coordination des gestes), réagit au rapport de la Haute autorité de santé qui déconseille la psychanalyse dans la prise en charge de l'autisme.

A quoi faites-vous allusion quand vous dites, dans un communiqué, que "les enfants autistes ne sont pas les seules victimes de la psychanalyse" ?

- Beaucoup d’enfants souffrant de troubles du langage oral (dysphasie) écrit (dyslexie) ou de la coordination des gestes (dyxpraxie), et leurs familles ont été victimes des mêmes théories et des mêmes pratiques que les enfants autistes : mères accusées d’être trop distantes ou trop fusionnelles, "secret familial", prétendue absence de "désir de parler". Des psychanalystes ou des psychiatres continuent d’utiliser une unique grille de lecture freudienne pour ces troubles, notamment dans les CMPP (Centres médico-psychopédagogiques). Or, les données se sont accumulées en faveur de l’hypothèse de troubles neuro-développementaux d’origine en partie génétique, comme le montrent des travaux de l’Inserm et de Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS et membre du comité scientifique de notre Fédération.

Les enfants dys sont-ils victimes, comme les enfants autistes, de retard de diagnostic ?

- En effet, beaucoup d’enfants se retrouvent en situation d’errance thérapeutique. Lorsqu’ils sont finalement bien repérés, il est souvent bien tard, on a perdu beaucoup de temps. De nombreuses difficultés se sont superposées au trouble initial : échec scolaire, troubles psychologiques, conflits familiaux…

Que préconisez-vous ?

- Les enfants dys ont besoin d’un diagnostic pluridisciplinaire avec au moins un bilan de langage, et un bilan neuropsychologique. C’est indispensable pour mettre en place une prise en charge globale, incluant une rééducation adaptée au profil cognitif spécifique de l’enfant. Et cela le plus tôt possible, sans attendre un quelconque "désir" et sans passer par une longue phase d’observation informelle.

Cette prise en charge globale inclut-elle un volet psychologique ou psychiatrique ?

- En cas de besoin, bien sûr. Une partie des enfants dys ont également des troubles psychologiques voire psychiatriques, souvent consécutifs à la situation d’échec et de détresse dans laquelle ils sont plongés. Mais ces difficultés ne constituent pas la cause primaire de leurs troubles. La prise en charge psychologique ne doit pas se faire en lieu et place d’une rééducation. De plus, les méthodes de rééducation comme celles de psychothérapie doivent être évaluées et faire la preuve de leur efficacité, ce qui fait cruellement défaut actuellement.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120216.OBS1611/psychanalyse-d-autres-parents-d-handicapes-s-insurgent.html

16 février 2012

article publié dans Agora Vox le 16 février 2012

Autisme : la HAS sous pressions ?

Le 6 mars prochain, lors d’une conférence de presse, la Haute Autorité de Santé doit rendre publique ses recommandations de prise en charge de l’autisme, au cours d’une conférence de presse. Cet évènement est très attendu depuis des années par les associations de familles, qui récusent l’approche psychanalytique majoritairement utilisée en France et demandent des prises en charge éducatives cognitivo-comportementales comme en Belgique ou en Espagne. Or, cette semaine, une partie de ces recommandations a « fuité » dans la presse, provoquant une levée de boucliers du milieu psychanalytique, et une forte inquiétude des associations.

 
L’enjeu est de taille (voir notre précédent article sur Agoravox). En effet, au vu de la version préliminaire émise en juillet 2011, il apparaît qu’enfin les prises en charge éducatives cognitivo-comportementales (ABA et TEACCH principalement), largement demandées par les familles et leurs associations, voient leur utilité et leur efficacité reconnue. C’est un soulagement qui se profile pour les familles d’autistes, car enfin on donne des arguments scientifiques qui étayent leurs demandes, souvent incomprises voire rejetées par les psychiatres ou les MDPH, en charge de compenser les coûts de ces prises en charge.
 
Mais la question va beaucoup plus loin : en effet, la HAS doit également recommander, ou ne pas recommander, les prises en charge actuellement les plus utilisées en France, d’inspiration psychanalytique. Ce type de prise en charge est rassemblé sous le vocable « psychothérapie institutionnelle » et est basé sur l’idée que l’autisme est une maladie du psychisme. On tente alors de le « soigner » en fonction des théories d’éminents psychanalystes, ce qui concrètement se traduit par une thérapie familiale, ou une psychothérapie de l’enfant, ou encore des « médiations thérapeutiques » tels l’atelier conte, l’atelier cheval, l’atelier poterie, l’atelier pataugeoire (dit aussi « flaque thérapeutique ») ou le très controversé « packing ».
 
Force est de constater la faiblesse voire carrément l’absence manifeste de preuves scientifiques de l’utilité et de l’efficacité éventuelle de ces thérapies, ainsi que la méconnaissance totale d’effets indésirables, en particulier en ce qui concerne le « packing ». Ce sujet est d’ailleurs actuellement débattu par l’Ordre des Médecins (une audience est prévue à Lille ce 16 février).
 
Par ailleurs le contexte est extrêmement tendu, l’autisme ayant été déclaré « Grande Cause Nationale 2012 », suite à quoi le Député Mr Daniel Fasquelle, président du groupe d’études sur l’autisme de l’Assemblée Nationale, a déposé un projet de loi visant à interdire les prises en charges psychanalytiques dans le cadre de l’autisme, puis plus récemment a interpellé les Présidents d’Université pour leur demander de faire cesser les formations psychanalytiques sur l’autisme, non-conformes aux connaissances scientifiques actuelles.
 
Les recommandations provisoires émises en juillet dernier ont fait l’objet d’une large consultation publique, à laquelle la plupart des associations de familles ont répondu (notre précédent article s’en faisant l’écho). Suite à cette consultation, la Haute Autorité de Santé devait effectuer une dernière synthèse puis publier les recommandations définitives lors d’une conférence de presse prévue le 6 mars prochain. Mais une fuite dans « Libération » est venue semer le trouble dans les esprits. Selon ce quotidien, dans lequel les psychanalystes tiennent fréquemment tribune, la dernière mouture des recommandations classerait les interventions psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle dans les « interventions non recommandées ou non consensuelles ». En clair, devant l’absence de preuve d’efficacité, ce type de prise en charge n’aurait aucune raison d’être recommandé pour les autistes – comme un emplâtre sur une jambe de bois en somme… Par ailleurs le packing serait montré du doigt, la Haute Autorité manifestant son « opposition formelle » à cette pratique.
 
Une mise au point a été aussitôt publiée par le Directeur Général de la HAS, qui indique que « le paragraphe sera certainement modifié, car la demande en a été faite, pour être "mieux contextualisé", en insistant sur le fait que "ce qui est non consensuel ne veut pas dire non recommandé". » Quant au packing, la HAS n’a ni la vocation ni le pouvoir d’interdire sa pratique, mais se déclare en effet opposée à son utilisation même dans les cas extrêmes et exceptionnels, ne le tolérant que dans le cadre d’un protocole de recherche.
 
Cette déclaration a aussitôt soulevé une grande inquiétude parmi les associations de parents. L’allusion à une demande de modification rappelle en effet l’épisode survenu en 2010, lorsque la HAS a émis son « Etat des Connaissances  » sur l’autisme. A cette époque, des manœuvres de dernière minute par certains représentants des psychiatres d’obédience psychanalytique avaient été conduites dans le but de maintenir la notion de « psychose infantile », et que conformément aux pratiques internationales on établisse enfin la nature neurodéveloppementale de l’autisme. Ces manœuvres avaient été dénoncées par voie de presse et contrées aussitôt par les associations de parents qui avaient exigé le maintien du texte d’origine ; au final un compromis acceptable avait été trouvé, le texte mentionnant « Les termes « psychose précoce » ou « psychose infantile » et « psychose infantile précoce » sont contestés en raison des difficultés d’interprétation qu’ils entraînent », le texte d’origine du rapport (avant l’intervention en coulisses) étant relégué dans une note de bas de page, parlant de termes « inappropriés car [entraînant] des confusions et des contresens entre psychose et TED. »
 
L’inquiétude des associations de parents n’a fait que grandir alors que l’article de Libération était repris très rapidement par l’ensemble de la presse écrite, puis radiophonique. On a ainsi pu entendre des attaques d’une grande virulence envers ce document de la HAS par des psychiatres psychanalystes habitués des médias, en particulier sur France Culture et France Inter. Le Parti Communiste a même pris position dans l’Humanité  !
 
Le très médiatique Pr Bernard Golse a pour sa part su occuper le terrain ; ainsi sur France 5 le 14 février, où il a pu exprimer son discours habituel, d’apparence consensuelle et bien connu des parents, cependant émaillé d’inexactitudes qui ne peuvent qu’être intentionnelles. Par exemple lorsqu’il énonce que « dans le domaine de l’autisme, toutes les méthodes d’approches qu’on a – cognitive, psycho comportementales, psycho-thérapeutiques, etc… Rien n’est validé. Il y a des choses en cours de validation mais rien n’est validé et pas plus de méthodes ABA que d’autres ». Cette phrase est erronée, la méthode ABA a démontré son efficacité, contrairement aux approches psychanalytiques, et c’est précisément pour cela que les recommandations provisoires de la HAS la recommandent, comme le font déjà depuis des années les recommandations des autres pays.
 
Dans la même intervention le Pr Golse déclare : « C’est un peu dommage que le rapport soit sorti avant l’heure car il était encore en cours de validation par les différentes instances professionnelles. J’aurais du mal à le signer s’il sort sous cette forme là. », puis un peu plus tard « ça ouvre une petite fenêtre de discussion pour retrouver des formulations qui satisfassent les uns et les autres ».
 
Pour les associations de parents, dont les principales ont participé elles aussi à l’élaboration des recommandations de la HAS, tout est clair : le texte ne leur convenant pas, et devant l’absence d’argument objectifs disponibles pour le contester, les psychanalystes auraient décidé de jouer leur va-tout en organisant la fuite dans « Libération » puis la tempête médiatique qui s’ensuit. Il s’agirait de faire pression sur le comité de pilotage des recommandations et sur la Direction de la HAS, tout en présentant, par la voix en apparence plus « modérée » du Pr Golse, une porte de sortie négociée (« retrouver des formulations qui satisfassent les uns et les autres »). Le tout sous la menace à peine voilée d’un refus de signer le document final.
 
Mais cette manoeuvre de la dernière chance dont on soupçonne les psychanalystes est à double tranchant. D’une part, ils ne sont pas les seuls à pouvoir refuser de signer ; les associations de familles ayant participé à l’élaboration du document sont également signataires, et leur refus de signer signifierait la continuation du scandale français actuel, dans lequel les familles se méfient des psychiatres et préfèrent fuir en Belgique ou bricoler une prise en charge ABA ou TEACCH par leurs propres moyens plutôt que confier leur enfant à l’hôpital de jour.
 
D’autre part un refus de signer par les psychanalystes officialiserait leur mise en marge des recommandations officielles, et donc leur opposition frontale aux parents des enfants qu’ils professent vouloir aider, ce qui serait pour le moins paradoxal.
 
On peut d’ailleurs s’interroger sur la teneur des propos du Pr Golse. Voila un médecin psychiatre, chef de service de pédopsychiatrie à l’hôpital Necker, en charge du diagnostic de nombre d’enfants porteurs d’autisme, et de surcroit membre du Conseil d’Administration du Centre Ressource Autisme d’Ile de France, qui déclare publiquement au sujet de l’autisme : « On parle d’un enfant sur 150, vous vous rendez compte, ce qui serait énorme. Mais on mélange tout, comme s’il y avait une épidémie d’autisme. (…) Tout cela est incohérent. » Ce faisant, le Pr Golse conteste frontalement les recommandations de diagnostic de la HAS, qu’il est censé appliquer dans son service, et qui ont été émises par la Fédération Française de Psychiatrie dont il est membre ! En son temps, Mr Chevènement avait déclaré, au sujet de son désaccord sur la Guerre du Golfe, « un Ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne » ; on peut se demander dès lors si le Pr Golse ne devrait pas prendre ses responsabilités et tirer les conséquences logique de son attitude de rejet des avancées scientifiques et médicales qu’il est chargé d’appliquer.
 
Au final, au milieu du champ de bataille qu’est devenue la question de l’autisme en France, en cette année de Grande Cause Nationale, le sort des autistes et de leurs familles reste pour l’instant suspendu aux discussions probablement animées qui ont lieu dans les bureaux de la HAS, et dans l’attente du dénouement le 6 mars prochain. L’espoir de tous est que la raison et l’objectivité scientifiques puissent prévaloir face à l’irrationnel de la doctrine psychanalytique, et que la France, après être passé de la préhistoire au moyen-âge dans ce domaine, puisse avancer de nouveau et rejoindre un jour prochain les autres nations développées qui utilisent depuis 30 ans le TEACCH et l’ABA après avoir depuis longtemps tourné le dos aux théories et pratiques psychanalytiques pour l’autisme.
 
La psychanalyse survivra à ces évènements quoi qu’il arrive. L’enjeu ici n’est pas le sort d’une idée ou d’une discipline, mais bien l’avenir d’êtres humains depuis trop longtemps maltraités par la volonté de préserver des théories obsolètes.
 
16 février 2012

En attendant de pouvoir revoir Le Mur de Sophie Robert, M. Mélanchon aux prises avec un psychanalyse

Cela vaut son pesant d'or : un psychanalyste face à M. Mélanchon ... Au moins l'on peut voir la réaction d'une personne capable de répartie vis-à-vis d'un psy ... ce qui n'est pas le cas des autistes ni bien souvent de leur famille.

Je vote Mélanchon sur ce coup là ! Je l'accompagne d'un extrait de l'article qui permet de situer le contexte.
(jean-Jacques Dupuis)

 "Je suis de gauche et j’emmerde la psychanalyse ! (extrait)

16 Février 2012 Par JEAN-LOUIS RACCA

Voilà ce que tout homme de gauche devrait rappeler à certains psychanalystes. J’ai un peu plus d’espoir que ce soit possible après le traitement odieux récemment infligé à Jean-Luc Mélenchon (avec la complicité d’une journaliste mondaine) par le psychanalyste Jean-Pierre Winter, sur la chaîne de télévision LCP. Puisse la fatuité dogmatique du psychanalyste déciller les yeux de certains ; puissent-ils se rendre ainsi un peu mieux compte de ce qu’endurent habituellement les parents d’autistes (beaucoup ont l’impression que la gauche les abandonne, pour des raisons purement idéologiques) : des pratiques inefficaces et des paroles souvent aussi humiliantes que dénuées de fondement, tenues par des « soignants » dont la suffisance, l’arrogance et l'incompétence n’ont rien à envier à celles de Jean-Pierre Winter (il faut dire qu’elles puisent à la même source « théorique »…)."

 
Mélenchon @ Déshabillons-les [3/3] - le 01.02.11 par melenchonfan

16 février 2012

article publié dans le monde.fr le 16 février 2012

Autisme : la technique du "packing", enjeu d'un violent conflit

LEMONDE | 16.02.12 | 11h07   •  Mis à jour le 16.02.12 | 12h17

Lille, Envoyée spéciale - Florian s'est déshabillé de lui-même. En maillot de bain dans la petite salle, il est venu s'allonger sur le lit. Céline et Yann, les psychologues qui sont avec lui, entourent doucement ses jambes d'un linge blanc. Puis tout le corps, tête exceptée. Florian, attentif, se laisse emmailloter et recouvrir de couvertures. Les deux thérapeutes s'assoient près de lui, un de chaque côté. Dans la demi-heure suivante, ce grand garçon de 10 ans, diagnostiqué autiste profond, va rire, dialoguer, rire encore, dans un moment d'intense communication et de détente. Au Centre médico-psychologique pour enfants et adolescents du CHRU de Lille, nous venons, cet après-midi de janvier, d'assister à une séance de "packing". Et cela n'a vraiment rien à voiravec une séance de torture.

Le packing ? Une technique d'"enveloppements humides" réservée aux cas d'autisme les plus sévères, avec automutilation répétée. Pratiquée par plusieurs dizaines d'équipes en France, elle consiste à envelopper le patient dans des serviettes humides et froides (10 à 15°), puis à induire un réchauffement rapide. Pour ses défenseurs, les séances permettent de lutter contre les "angoisses de morcellement" et facilitent la relation thérapeutique. Pour ses détracteurs, dont les plus virulents sont l'association de parents Vaincre l'autisme, il s'agit d'un "acte de torture". Le symbole maléfique de la prise en charge psychiatrique de l'autisme. La bête à abattre.

"HARCÈLEMENT PROFESSIONNEL"

"Je me sens remis en cause, calomnié, disqualifié. Pour ma pratique vis-à-vis des enfants que je soigne et de leurs parents, c'est terrible." Le professeur Pierre Delion, chef du service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille et premier promoteur du packing en France, s'estime victime d'un "harcèlement professionnel". Reconnu par ses pairs pour son humanisme et son esprit d'ouverture, ce spécialiste de l'autisme devait comparaître, jeudi 16 février, devant le conseil départemental du Nord de l'ordre des médecins, suite à une plainte déposée contre lui par Vaincre l'autisme pour manquement à l'éthique médicale. Une plainte similaire a été déposée à l'encontre du professeur David Cohen, chef du service de psychiatrie enfants et adolescents de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

Leur délit ? Pratiquer le packing quand ils l'estiment nécessaire. Et soutenir le principe d'une recherche scientifique portant sur l'efficacité de cette méthode, menée depuis 2008 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique national (PHRC). Un comité de soutien s'est constitué pour défendre les deux hommes, sous la forme d'une "lettre ouverte au conseil de l'ordre des médecins et aux familles de personnes autistes". Mise en ligne il y a quelques semaines, elle a réuni à ce jour plusieurs milliers de signatures de professionnels de la santé.

Révélateur paroxystique du conflit qui oppose les associations de parents au pouvoir médical, le packing va-t-il être jeté avec l'eau de la tempête ? Son efficacité thérapeutique, il est vrai, n'a jamais été prouvée autrement que de façon empirique. C'était précisément l'objet de l'essai clinique lancé en 2008, que le Pr Delion affirme avoir appelé de ses vœux pendant de nombreuses années. Mais cette recherche est devenue, de fait, irréalisable.

"Depuis son lancement, il y a eu une telle publicité contre cette technique qu'un certain nombre de collègues et de parents ont refusé d'y participer. On est donc au point mort", se désole le Pr Delion, qui rappelle que "l'alternative à cette technique, ce sont les neuroleptiques à très fortes doses". Dans l'épreuve, il trouve un élément de consolation : "Aucun des parents des enfants sur lesquels j'ai pratiqué ces approches intégratives ne fait partie de cette vendetta. C'est la seule chose qui me réconforte."

Catherine Vincent

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/02/16/autisme-la-technique-du-packing-enjeu-d-un-violent-conflit_1644322_3224.html

16 février 2012

article publié dans La dépêche.fr le 16 février 2012

Publié le 16/02/2012 08:47 | Christine Roth-Puyo

Midi-Pyrénées : un enfant sur cent naît autiste

handicap
Les parents peuvent désormais être associés à la prise en charge de leur enfant./ Photo archives DDM, Xavier de Fenoyl
Les parents peuvent désormais être associés à la prise en charge de leur enfant./ Photo archives DDM, Xavier de Fenoyl
Les parents peuvent désormais être associés à la prise en charge de leur enfant./ Photo archives DDM, Xavier de Fenoyl

Déclaré Grande Cause Nationale 2012, l'autisme touche un enfant sur 100, en région comme partout en France. Sa prise en charge est au cœur d'un vif débat.

Au moins la polémique aura-t-elle l'avantage de braquer les projecteurs sur un handicap trop longtemps laissé pour compte. Un monde caché, lourd de culpabilité pour les mères, un sujet qui divise dans son approche thérapeutique.

À quelques jours de la publication du rapport de la Haute Autorité de Santé sur la prise en charge de l'autisme (6 mars), le Collectif contre la Nuit sécuritaire monte au créneau. Selon le journal Libération de lundi, la HAS s'apprête en effet à écarter les psychanalystes du sujet. Et le député UMP Daniel Fasquelle qui vient de déposer une loi allant dans ce sens enfonce le clou. Il veut saisir le Conseil national des universités afin que « l'enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l'autisme ne fassent pas référence à la psychanalyse ».

« Au nom de quel supposé savoir un député peut-il refuser aux personnes autistes d'avoir un inconscient comme tout être humain ? » s'interroge le Collectif.

« L'approche psychanalytique pour soigner l'autisme est totalement obsolète » répond Bernadette Rogé, une sommité internationale en la matière. Mme Rogé a consacré près de 30 ans à la recherche sur l'autisme et a développé un concept innovant au CHU de Toulouse où des adaptations sont réalisées pour chaque enfant et où les parents sont étroitement associés à toutes les évaluations. « L'approche comportementale ne néglige pas les aspects psychologiques » soutient-elle.

À la lumière de ces débats, il semble enfin que la France soit prête à combler ses retards importants en matière de prise en charge. L'autisme a été désigné Grande Cause Nationale 2012.


Conférences à Toulouse

Dans le cadre du plan d'action « 2012 : année de l'autisme », l'association Vaincre l'autisme organise un cycle de conférences à Toulouse ouvertes à tous les seconds samedis de chaque mois, de février à juin, de 10 heures à 13 heures.

Infos pratiques : info@vaincrelautisme.org ou 01 47 00 47 83.


"Brigitte était comme un oisillon tombé du nid"

De Brigitte dont le fil fut coupé sur terre en 1996, 33 ans après sa naissance, il me reste des images et des bruits étranges. Des cris perçants, le malaise d'un regard voilé, insaisissable et l'amour infini toujours mouillé de larmes qui brillait dans les yeux de sa mère. Toute sa vie, Brigitte a vécu comme un oisillon tombé du nid, perdue dans le temps et dans cet espace qu'elle essayait sans cesse d'apprivoiser, se balançant de droite à gauche les bras en croix ou en tournant sur elle-même à la manière d'une toupie. Seuls ces drôles d'exercices et la présence de son frère à ses côtés étaient capables de lui porter le sourire aux lèvres, plus rarement de lui arracher un mot.

Son monde de silence, Brigitte l'a transporté, d'hôpital de jour en autre hôpital de jour où chaque fois, laissée pour compte elle devenait hystérique, jusqu'à se griffer, se mordre au sang… Sa souffrance était incommensurable, son ressenti inexistant. Face à elle, tous nous étions démunis. Personne ne parlait d'autisme à l'époque. Mais d'une chose, les spécialistes étaient sûrs : une telle condition ne pouvait être que la faute de sa mère. Cette culpabilité l'a dévorée au point de la rendre jalouse, agressive, laide, sans cesse sur les dents elle qui était si jolie, généreuse et de bonne compagnie. Mais Aline n'a jamais renoncé. Quand sa petite a eu 12 ans elle a finalement pu confier l'enfant à un centre spécialisé pour personnes handicapées. Payé rubis sur l'ongle, le lieu a pris Brigitte en charge jusqu'à ses 25 ans en lui prodiguant attention et éducation spécialisée : couchers et levers à heure fixe, jeux et exercices à répétition rythmés eux aussi par des horaires réguliers, week-end chez papa et maman… L'adolescente en a trouvé un épanouissement et un équilibre qui la ramenait vers nous.

Mais un jour, la nouvelle est tombée, un couperet. Rattrapé par les coupes budgétaires, le centre ne pouvait plus assumer cette adulte handicapée à part.

La suite n'est qu'une histoire de deuils. Le frère de Brigitte n'a pas supporté et a décidé de tirer sa dernière révérence par une nuit glaciale. Le papa a craqué, physiquement ça l'a tué. Puis Brigitte qui est partie. La maman a résisté quelques petites années de plus avant d'être emportée par un cancer généralisé. Une famille entière décimée !

Vingt ans plus tard, l'histoire de l'autisme se répète avec son cortège de souffrances, ses combats jamais terminés. La loi du 11 février 2005 a rendu obligatoire l'inscription à l'école des enfants souffrant de handicap, encore trop rares des Maisons pour autistes existent, des Fondations se sont engagées… Une goutte d'eau dans l'océan. On estime à 60 000 le nombre de personnes atteintes d'autisme en France.


l'expert "La psychanalyse n'a rien à apporter"

Bernadette Rogé, docteur en psychologie, professeur à l'université du Mirail, répond à nos questions.

Doit-on rompre le lien entre autisme et psychanalyse au profit d'une approche éducative comportementale, votre domaine ?

Je pense qu'il est souhaitable de s'orienter vers des interventions qui ont fait leurs preuves sur le plan scientifique. La psychanalyse expliquait l'autisme par des difficultés relationnelles liées à des relations de mauvaise qualité avec la mère. Ce modèle a été totalement remis en question et est donc totalement obsolète. On sait aujourd'hui que l'autisme est un trouble neurodéveloppemental qui nécessite la mise en place d'une éducation adaptée. Et les méthodes comportementales ont fait leurs preuves. Pour autant, il ne faut pas confondre psychanalyse et psychiatrie. Si, dans le domaine de l'autisme, la psychanalyse n'a rien à apporter, les psychiatres ont à intervenir au moment du diagnostic et aussi parfois dans le suivi lorsqu'il y a des complications psychiatriques.

La prise en charge de ce handicap a-t-elle réellement évolué ?

Absolument et on a pris conscience de l'importance des parents dans le dispositif d'aide aux enfants. Ils ne sont plus jugés responsable de l'autisme mais considérés comme des partenaires ayant leur rôle à jouer.

Le nombre des autistes est-il en augmentation, notamment en région ?

Les statistiques sont identiques partout. À l'heure actuelle la prévalence est estimée à 1 pour 110, on approche donc des 1 pour 100. Près de 32 000 naissances ont été déclarées en région en 2008…

http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/16/1285816-midi-pyrenees-un-enfant-sur-cent-nait-autiste.html

16 février 2012

article publié dans Médiapart le 16 février 2012

Je suis de gauche et j’emmerde la psychanalyse !

 

Ce billet (titre compris) trouve son origine dans un profond sentiment de colère et de honte provoqué par la plupart des réactions de certains partis de gauche et organisations syndicales aux fuites parues dans Libération du 13 février concernant le rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars prochain.

 

La dernière en date semble être celle du PCF intitulée « Autisme / projet de loi : «une ingérence totalitaire ». Elle vaut la peine qu’on s’y arrête, car elle me semble révélatrice de ce que la gauche doit proscrire si elle ne veut pas piétiner ses propres valeurs… et se retrouver en porte-à-faux avec nombre de ses électeurs « naturels ».

Mais avant de la commenter, je voudrais énoncer quelques idées plus générales, pas forcément « tendance » chez nombre de gens de gauche, hélas…

Plan :

1. Des contenus « théoriques » que la gauche devrait conspuer

2. Des actes que la gauche devrait au minimum regarder avec dédain

3. Évolution des mœurs : la psychanalyse est une vieille baderne réac

4. Une attitude hypocrite envers la critique de la psychanalyse : toujours possible en théorie, jamais en pratique

5. La psychanalyse n’est pas un « corpus scientifique »

6. Psychanalyse et autisme : un double langage qu’il faut apprendre a décoder

7. Des connaissances que l’on refuse de mettre à jour, cela s’appelle des dogmes !

8. On ne peut affirmer le caractère droitier des critiques de la psychanalyse que si l’on ignore les critiques de gauche

9. La psychanalyse oblige souvent les gens de gauche a piétiner leurs propres valeurs

10. La psychanalyse doit cesser de prendre la gauche en otage


1. DES CONTENUS « THEORIQUES » QUE LA GAUCHE DEVRAIT CONSPUER

La psychanalyse est généralement présentée comme positive, humaniste, libératrice, progressiste ; certains la décrivent même comme un rempart contre le totalitarisme !

Même si je n’ai pas de chiffres, il est probable que beaucoup de gens de gauche la considèrent ainsi. Les causes de ces croyances sont variées et demanderaient elles-mêmes un article entier, mais il est tout aussi probable que beaucoup ignorent que l’œuvre de Freud et de ses successeurs comportent de nombreuses déclarations rétrogrades, archaïques, moralisatrices, sexistes, misogynes, voire homophobes.

Citations :

-         sur la masturbation : « la neurasthénie est (la conséquence d’) une masturbation excessive » (Freud, Œuvres Complètes, PUF, vol. III, p. 540)

-         sur l’homosexualité : « Chez tous nos homosexuels masculins, il y a eu dans la première enfance, oubliée plus tard par le sujet, un lien érotique très intense à une personne féminine, généralement la mère, suscité ou favorisé par un surcroît de tendresse de la mère elle-même et renforcé plus tard, dans la vie de l’enfant, par un passage du père à l’arrière plan » (voir ici)

-         sur la femme : « l’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle » (voir, parmi d’autres exemples, ici)

Question : que faire aujourd’hui de telles considérations des textes fondateurs de la psychanalyse ? Et il y en a bien d’autres qui posent problème…


2.
DES ACTES QUE LA GAUCHE DEVRAIT AU MINIMUM REGARDER AVEC DEDAIN

S’il n’y avait que la théorie… Mais cette théorie sert parfois à justifier des actes que tout homme et toute femme de gauche devrait, sinon combattre, du moins regarder avec dédain.

Les dégâts de la psychanalyse dans le domaine de l’autisme sont aujourd’hui de plus en plus connus du grand public, grâce, en particulier, à la pugnacité de certaines associations de parents et du documentaire « Le Mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » de Sophie Robert.

On sait moins que, lors des débats sur le PaCS ou le mariage homosexuel, les psychanalystes eurent assez peu à envier à des gens que la gauche ne vénère guère, généralement…

 

3. ÉVOLUTION DES MŒURS : LA PSYCHANALYSE EST UNE VIEILLE BADERNE RÉAC

Laissons la parole à Didier Éribon, que l’on peut difficilement décrire comme un homme de droite : « On a assisté (lors des débats sur le PaCS, NDJLR) à une mobilisation massive des psychanalystes en tant que corps professionnel (à l’exception de quelques rares voix discordantes) pour réaffirmer le dogme de la « différence des sexes » comme fondement de la structuration psychique des individus - dogme qui fonctionne comme un schème mythique qu’il semble n’être jamais besoin de justifier mais dont on voit bien qu’il ne tire son autorité que de lui-même, (...) »

Voir : http://didiereribon.blogspot.com/2007/09/linconscient-des-psychanalystes-au.html

[Triviale poursuite : pour rompre la monotonie qu’il pourra trouver à la lecture de cet article, je propose au lecteur, fut-il de droite, la question suivante :

Comme vous (ne) le savez peut-être (pas), les homosexuels furent, en 1921, pour des raisons « théoriques » (auxquelles Didier Éribon fait brièvement référence dans le passage ci-dessus), bannis de l’exercice de la psychanalyse par l’IPA (Association Psychanalytique Internationale) ; cette « règle » fut officieusement abandonnée :

réponse A : dès l’année suivante

réponse B : dans les années 50

réponse C : vers la fin des années 90

Les lecteurs les plus érudits savent que la bonne réponse est C ; j’entends déjà l’exclamation, un brin ironique, des autres : « pas mal pour une confrérie qui aime se croire à la pointe de l’évolution des mœurs ! En fait, la psychanalyse une vieille baderne réac, oui… ». Assez joué. Retour aux choses sérieuses]

On pourrait objecter ici, à ce propos, comme le fait le texte du PCF eu égard aux déclarations grotesques des protagonistes du « Mur », qu’il s’agit de « certaines outrances de certains psychanalystes » qu’il ne faut pas « (amalgamer à)  la psychanalyse en tant que corpus scientifique apportant un éclairage fondamental dans l’appréhension de l’inconscient. »

Mais cette objection me semble irrecevable en plus d’être d’une hypocrisie peut-être… inconsciente.

 

4. UNE ATTITUDE HYPOCRITE ENVERS LA CRITIQUE DE LA PSYCHANALYSE : TOUJOURS POSSIBLE EN THEORIE, JAMAIS EN PRATIQUE

Commençons par l’hypocrisie. Je trouve quand même au minimum assez hypocrite, en effet, de déclarer que "Cette campagne manie l’amalgame entre certaines outrances de certains psychanalystes", alors que l'Huma n'a jamais dénoncé la moindre outrance en question et que, si quelqu'un s'y emploie, il est immédiatement discrédité (soit dit en passant, il est quand même incroyable que le PCF n'ait pas eu un mot de compassion envers la réalisatrice du "Mur", Sophie Robert, aujourd'hui spoliée à la suite d'une plainte de trois psychanalystes jugée - en première instance - recevable par une juge, au nom du peuple français : une atteinte à la liberté d'expression que même Reporters Sans Frontières a dénoncée ; le PCF n'a pas cru bon de la qualifier de totalitaire...). 

Tout comme il est hypocrite de s'en prendre aujourd'hui à l' « ingérence » de Fasquelle [1], alors que le PCF n'a, à ma connaissance, rien dit en 2004-2005, lorsque Douste-Blazy avait retiré du site du ministère de la santé une étude, pourtant « scientifique » celle-là, de l'Inserm montrant la très faible efficacité de la psychanalyse par rapport à d'autres méthodes dans le traitement de très nombreux troubles psychiques. Pourquoi invoquer la « science » dans un cas... et pas dans l'autre ? Vieux réflexes « lyssenkistes » ? Pour l’Huma, comme pour beaucoup de défenseurs de la psychanalyse, y compris de gauche, on remarquera qu’une critique est toujours qualifiée d’ « attaque »…

Où se situe alors la possibilité (jusqu’à présent toute théorique) du libre examen ? Car pour que de telles déclarations soient recevables, il faudrait dire un jour ce qu'il y a à jeter et à garder dans la psychanalyse, selon la gauche en général et le PCF en particulier. Un droit d'inventaire en quelques sorte, car le soutien somme toute inconditionnel du PCF à la psychanalyse et à ses représentants n'est pas un mandat de congrès, que je sache...

 

5. LA PSYCHANALYSE N’EST PAS UN « CORPUS SCIENTIFIQUE »

Mais cette tâche (d’inventaire), on va le voir, n’aura probablement jamais lieu. Car la psychanalyse présente de nombreuses caractéristiques d’une pseudo-science.

En particulier celle-ci : si une science est éminemment modifiable (en principe, elle organise même « institutionnellement » des mécanismes d’auto-correction), une pseudoscience se modifie par suite de conflits entre factions (menant à la création de chapelles), par exemple lorsque l’une de ses affirmations devient franchement indéfendable face à l’avancée des connaissances, cette dernière étant toujours due à des personnes qui ne croyaient bien sûr pas à la pseudo-science concernée ; et non à une recherche « interne », par définition inexistante [2].

J’aurais par exemple beaucoup apprécié, et j’espère ne pas être le seul, que le PCF, le PS, le NPA, LO, Libé, le Nouvel Obs, Charlie Hebdo ou d’autres critiquent, sinon condamnent, les élucubrations des psychanalystes filmés dans « Le Mur » AVANT que le film de Sophie Robert ne les rende, en les portant à la connaissance du grand public, indéfendables !
Plus généralement, qui empêche ces partis ou ces journaux de réfuter à l’avenir les points de la doctrine ou de la thérapie psychanalytiques qui leur paraissent incorrects AVANT que l’avancée des connaissances ne risque de les condamner ?
Mais après la lecture du paragraphe précédant la note [2], on comprend que c’est impossible…

6. PSYCHANALYSE ET AUTISME : UN DOUBLE LANGAGE QU’IL FAUT APPRENDRE A DECODER

Fidèles en cela à la pratique (pseudo-scientifique, répétons-le) séculaire d’évolution des contenus de leur discipline (tenter de faire oublier des théories et des pratiques désastreuses en les niant ou en les réinterprétant - grâce à des biographes et des historiens suffisamment serviles - ou encore, comme le dit Mikkel Borch-Jacobsen, en les « laiss(ant) tomber silencieusement et (en sortant) un nouveau lapin théorique de l'inépuisable chapeau de l'inconscient » [3]), les psychanalystes tentent actuellement d’abuser une nouvelle fois les « décideurs », les médias et le grand public, souvent mal informés.
Incapables, depuis la sortie du documentaire « Le Mur », d’assumer
la « publicité » ainsi faite à des discours grotesques qu’ils préfèrent généralement réserver (on les comprend !) à des initiés, des psychanalystes tentent aujourd’hui de convaincre qu’ils sont ouverts à des « prises en charges complexes » pour le traitement de l’autisme. Cette ligne de défense, gobée toute crue par un certain nombre de forces politiques et syndicales, relève largement d’un discours lénifiant, voire d’un double langage que les gens de gauche doivent apprendre à décoder (voir ici pour une critique détaillée de cette ligne de défense).
Pour voir le crédit que l’on peut apporter aux déclarations rassurantes de certains pontes hexagonaux de l’autisme, on pourra aussi regarder cette vidéo :

http://rutube.ru/tracks/5180041.html

 

7. DES CONNAISSANCES QUE L’ON REFUSE DE METTRE A JOUR, CELA S’APPELLE DES DOGMES !

Voilà ce que tout homme de gauche devrait rappeler à certains psychanalystes. J’ai un peu plus d’espoir que ce soit possible après le traitement odieux récemment infligé à Jean-Luc Mélenchon (avec la complicité d’une journaliste mondaine) par le psychanalyste Jean-Pierre Winter, sur la chaîne de télévision LCP. Puisse la fatuité dogmatique du psychanalyste déciller les yeux de certains ; puissent-ils se rendre ainsi un peu mieux compte de ce qu’endurent habituellement les parents d’autistes (beaucoup ont l’impression que la gauche les abandonne, pour des raisons purement idéologiques) : des pratiques inefficaces et des paroles souvent aussi humiliantes que dénuées de fondement, tenues par des « soignants » dont la suffisance, l’arrogance et l'incompétence n’ont rien à envier à celles de Jean-Pierre Winter (il faut dire qu’elles puisent à la même source « théorique »…).

 

8. ON NE PEUT AFFIRMER LE CARACTERE DROITIER DES CRITIQUES DE LA PSYCHANALYSE QUE SI L’ON IGNORE LES CRITIQUES DE GAUCHE

Laissons encore parler Didier Éribon : « Nonobstant l’imposition de problématique que pratiquent systématiquement les psychanalystes au nom de leur « science », et le terrorisme intellectuel qui en est le corollaire, il faut passer la psychanalyse au crible de l’interrogation qu’elle entend mener sur tout mais dont elle refuse obstinément aux autres le droit de la mener sur elle-même (avec cette phrase rituelle et vide de sens mais qui fonctionne comme un système de défense collectif contre toute mise en cause : « Pourquoi la psychanalyse fait-elle si peur qu’on veuille à ce point s’en débarrasser ? », comme s’il suffisait de s’auto-décerner ainsi des brevets de pensée hérétique pour pouvoir ensuite continuer à tenir les propos les plus conservateurs et les plus rétrogrades !…) » (ici)

D’autres critiques majeurs de la psychanalyse se situent également à gauche politiquement. On peut citer, au minimum Mikkel Borch-Jacobsen, Frederick Crews, Richard Pollack, Mario Bunge… Ce dernier, épistémologue éminent, opposant au régime militaire de son pays avant d’émigrer au Canada, tient depuis longtemps la psychanalyse pour une pseudo-science. Dans un de ses textes (voir note [2]), il rappelle, citant Merton, que la méthode scientifique nécessite des fondamentaux éthiques comme l’universalisme, le désintéressement, le scepticisme organisé et… le communisme épistémique (le partage des méthodes et des résultats) : on est bien sûr très loin de ces fondamentaux avec la psychanalyse. Mais on voit que les critiques de gauche existent et sont même nombreuses, même si les journaux que nous lisons habituellement se gardent bien de nous le dire… 

Et si, comme l’annonce cet article du Nouvel Obs, les psychanalystes semblent en passe d’avoir « perdu » dans le domaine de l’autisme, c’est bien davantage due à la lutte acharnée des associations de parents qui, à l’heure d’internet, savent que des méthodes alternatives existent, de façon efficiente, ailleurs, que parce qu’un député de droite aurait fait de l’ « ingérence ». Qui empêchait la gauche, sinon de faire la même chose (que M. Fasquelle), du moins de proposer de briser un statut quo devenu indéfendable ? 

 

9. LA PSYCHANALYSE OBLIGE SOUVENT LES GENS DE GAUCHE A PIETINER LEURS PROPRES VALEURS

Le « peuple de gauche » doit savoir que la psychanalyse semble être le dernier domaine où les comportements staliniens peuvent s'exercer de façon totalement décomplexée : dogmatisme tournant parfois au fanatisme, arbitraire, mépris militant de la démarche scientifique, mise à l'index d'ouvrages non lus, censure ou tentative de censure de livres ou de films d'opposants, attaques ad hominem envers tous ceux qui ne sont pas d'accord, procès, ...

La gauche institutionnelle pourra-t-elle encore longtemps, sans déchoir à ses propres yeux et à ceux de ses électeurs, excuser, voire soutenir, les turpitudes de ses représentants, et continuer de juger bénins, voire estimables, des comportements qu'elle jugerait très sévèrement chez toute autre personne et dans tout autre domaine ?

Frère et sœur de gauche, permets-moi de te proposer une dernière lecture ; il s’agit du  discours du professeur Freixa i Baqué à ses étudiants lors de son récent départ à la retraite (présenté brièvement ici sur son blog).

Et d’en appeler une dernière fois à ta réflexion : en défendant envers et contre tout la psychanalyse que tu crois par essence « bonne », mais (tout au plus) parfois « mal appliquée », toi qui n’a, comme Freixa, ni goût pour le luxe, ni pour le pouvoir, ça ne te pose pas de problème de cautionner finalement, par exemple, l’inextinguible assuétude à l’argent de Lacan et de son gendre face au petit prof de fac de province victime en son temps de l’ostracisme de psychanalystes [2] ? Ou encore le clientélisme de la gauche vis-à-vis de personnages mondains comme Bernard-Henri Lévy, l’un des principaux porte-parole des lacaniens de l’Hexagone, ce que tu ignores peut-être ?

 

10. LA PSYCHANALYSE DOIT CESSER DE PRENDRE LA GAUCHE EN OTAGE

N’est-il pas tant, dès lors, pour alléger la dissonance cognitive qui va inévitablement étreindre ta sincère conscience de gauche, de te libérer du poids de cette superstition de notre temps, comme en d’autres temps tes prédécesseurs ont su en tenir d’autres en respect ?

Il me revient en mémoire cette chanson de Nougaro, que tu as sans doute fredonnée un jour, et dans laquelle on trouve cette invitation :

« Holà mon pote, sors de l'église

Tout ça mon pote c'est des bêtises

Et loin de l'orgue retrouve ton orgueil »

Ensemble, retrouvons notre orgueil, tout simplement. Ensemble, refusons d’être pris en otages par la psychanalyse et les pièges rhétoriques tendus par ses supporters [4]. Et ensemble, soyons de plus en plus nombreux à oser dire, fièrement : « je suis de gauche… et j’emmerde la psychanalyse ! »

 

NOTES :

[1] Député UMP¨du Pas-de-Calais, président du Groupe d'études Autisme de l’Assemblée Nationale. Il a récemment déposé une proposition de loi « visant l’arrêt des pratiques psychanalytiques dans l’accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales et la réaffectation de tous les financements existants à ces méthodes ».

[2] Voir, par exemple : Mario Bunge, The philosophy behind pseudoscience, Skeptical Inquirer, juillet 2006 et Jean Bricmont, Science et religion : l'irréductible antagonisme (le 11ème paragraphe et la fin du 19ème, en particulier).

[3] Voir « Une théorie zéro » in Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, 2005, p. 181. L’expression fait partie d’un paragraphe où Borch-Jacobsen décrit la façon dont les « progrès » adviennent dans la psychanalyse : « (Lors d'interprétations divergentes), la seule façon de trancher le débat (est) l'argument d'autorité, institutionnalisé sous la forme de l'analyse didactique (...) : en psychanalyse, est vrai ce que l'Association psychanalytique internationale ou n'importe quelle autre école de psychanalyse décide de considérer comme tel à un moment donné. C'est évidemment fort peu satisfaisant d'un point de vue épistémologique, et les philosophes des sciences ont eu beau jeu de souligner le caractère complètement inconsistant, parce que « infalsifiable », des théories psychanalytiques. La psychanalyse est proprement irréfutable car elle peut dire tout et son contraire - il lui suffit pour cela d'invoquer l'obligeant « témoignage » de l'inconscient, toujours prêt à se plier aux exigences du moment.

Les "progrès" de la psychanalyse

Or tout cela, qui signe le caractère pseudo-scientifique de la psychanalyse aux yeux d'un falsificationniste comme Popper, est justement la raison de son incroyable succès. La théorie psychanalytique étant parfaitement vide, elle est aussi, du même coup, suprêmement adaptable. Tel ou tel aspect de la théorie s'avère-t-il difficilement défendable, voire franchement embarrassant, comme le lien établi par Freud entre neurasthénie et masturbation, par exemple, ou l'« envie de pénis » censée régir la sexualité féminine, ou le caractère de « perversion » de l'homosexualité ?

Eh bien, il suffit de le laisser tomber silencieusement et de sortir un nouveau lapin théorique de l'inépuisable chapeau de l'inconscient. C'est ce que les psychanalystes aiment à décrire comme les « progrès » de la psychanalyse, comme si chaque analyste explorait plus avant le continent inconscient, en rectifiant les erreurs de ses prédécesseurs. En fait, chaque école de psychanalyse a sa propre idée de ce qu'est le progrès, vigoureusement contestée par les autres, et c'est en vain qu'on chercherait dans ces disputes un quelconque développement cumulatif. De ce point de vue, rien n'a changé depuis les monumentales batailles entre Freud et Adler, Jung, Stekel, Rank, Melanie Klein ou Ferenczi. Ce qui est donné comme un progrès-de-la-psychanalyse n'est jamais que la dernière interprétation en date, c'est-à-dire la plus acceptable dans un contexte institutionnel, historique et culturel donné. »

[4] Du petit prof en question, je ne saurais trop conseiller la lecture de « Le béhaviorisme et la gauche en France : histoire d'un rendez-vous manqué ».   

[5] Pièges qui vont du bien connu faux dilemme, comme par exemple « la psychanalyse ou l’industrie pharmaceutique », « la psychanalyse ou des thérapies de droite », « la psychanalyse ou le totalitarisme », « la psychanalyse ou le dressage », « la psychanalyse ou le chaos »… à la moins aisément détectable technique de l’épouvantail ; un exemple de cette dernière apparaît lorsqu’un interlocuteur croit nous mettre en difficulté en affirmant « moi, je crois à l’existence de l’inconscient ». Dans une sorte de réponse à l’un de mes billets précédents, le chroniqueur scientifique de Charlie Hebdo (journal où la rubrique « science » est tenu par… un lacanien) y a recours sans vergogne (n° 1021, du 11 janvier 2012, p. 4).
Nous reviendrons sur la notion d’inconscient, à dépsychanalyser d’urgence, dans un prochain article.

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-louis-racca/160212/je-suis-de-gauche-et-j-emmerde-la-psychanalyse

15 février 2012

article publié sur le blog de Franck Ramus FRblog le 14 février 2012

"Pourquoi diable la HAS n’a-t-elle pas pointé les disparités régionales de moyens et de traitement, plutôt que d’interdire la psychanalyse ?"

 

Claude Bursztejn, cité par Eric Favereau dans Libération, 13/02/2012.

Comme bien d'autres commentateurs acquis à la psychanalyse, Claude Bursztejn considère que le problème principal de la prise en charge des enfants autistes est un problème de moyens plus que de méthodes.

Qu'il manque des places et des moyens pour l'accueil des enfants autistes, tout le monde en convient, en premier lieu les associations qui dénoncent les pratiques psychanalytiques.

Demander plus de moyens, très bien, mais pour faire quoi?
Plus de moyens pour attendre l'émergence du désir?
Plus de moyens pour faire des ateliers pataugeoire?
Plus de moyens pour faire des ateliers conte?(lire l'exemple du loup anal et des trois petits cochons)
Plus de moyens pour faire du packing?

Les psychanalystes seraient plus fondés à réclamer des moyens supplémentaires s'ils ne gaspillaient pas déjà des montagnes d'argent public dans des thérapies aux fondements théoriques vaseux et à l'efficacité jamais démontrée.

Plus de moyens, oui, plus équitablement répartis sur le territoire, bien sûr, mais pour des pratiques thérapeutiques évaluées!

http://franck-ramus.blogspot.com/search/label/autisme

15 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 14 février 2012

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par David Heurtevent, autiste, MA Georgetown

 

Force est de constater que le Parti Communiste Français et la CGT-Santé perdent leurs nerfs au lendemain de la fuite organisée d’un avant-projet de rapport de la Haute Autorité de Santé et à la veille du rassemblement à Lille contre le packing et la censure du film de Sophie Robert organisé par Vaincre L’Autisme et auquel s’est s’associé le « Collectif Soutenons Le Mur ».

Ainsi,  la CGT Santé déclare dans un communiqué en date du 13 février 2012 :

« Pour rappel, dans le passé, la pratique des packs s’est développée en lien avec la psychothérapie institutionnelle, quand médecins et infirmiers mettaient en œuvre de réelles pratiques de soins innovantes pour des enfants jusque-là confinés à l’asile. Souvent encore, l’indication des packs peut être envisagée dans les cas de comportements d’automutilation graves, qui ne peuvent être traités que par la contention ou des traitements neuroleptiques lourds. […] Rien ne justifie des accusations excessives « d’actes de tortures » ou de mauvais traitements. La grande majorité des psychiatres et des équipes de santé mentale s’est sentie atteinte par ces accusations, aussi infondées que disproportionnées. »
Packing, contention, traitement neuroleptiques lourds, voilà la reconnaissance d’un système institutionnel maltraitant et inadapté aux soins actuels dans l’autisme.

 

Pour sa part, le Parti Communiste déclare dans un communiqué également en date du 13 février 2012 et diffusé dans l’Humanité :

« Le PCF dénonce la campagne actuelle visant à interdire, par un projet de loi, toute référence à la théorie psychanalytique dans le traitement par les équipes de pédopsychiatrie, des troubles autistiques […] Ce projet de loi, constitue de ce fait une ingérence totalitaire inadmissible dans le champ de la médecine. […] Pourtant l’immense majorité des personnes en souffrance psychique et leur entourage attendent avant tout un accompagnement relationnel et non une prise en charge normative centrée sur le symptôme. »

Ingérence totalitaire, accompagnement relationnel … Les parents ont vu les résultats désastreux de l’hégémonie psychanalytique en France. Empêcher l’ouverture de formations universitaires en thérapies comportementales et techniques éducatives, n’est ce pas cela le totalitarisme ? Censurer un film parce qu’il déplait, n’est ce pas cela le totalitarisme ?  Au contraire, les familles demandent à avoir accès à ce qui ce fait de mieux à l’étranger dans l’autisme, à savoir l’inclusion en milieu normal le plus souvent possible et l’accès aux techniques comportementales et éducatives. Il convient de rappeler que la psychanalyse n’est jamais recommandée dans l’autisme à l’étranger.

 

Le Parti Communiste Français et la CGT-Santé tentent de nous faire croire que le mouvement initié par des parents et personnes autistes, soucieuses de l’éducation de leurs enfants et du respect de la liberté d’expression serait illégitime et ourdi par l’UMP. Ce n’est pas parce que la proposition de loi visant à supprimer la psychanalyse provient d’un député UMP Daniel Fasquelle que les parents sont de droite. L’autisme n’a pas de couleur politique et nous « Collectif Soutenons Le Mur » sommes résolument non-partisans. D’ailleurs, les parents et les personnes autistes n’ont attendu ni Monsieur le Député Daniel Fasquelle, ni la Grande Cause Nationale 2012 décrétée par le Premier Ministre François Fillon pour agir.

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé peuvent-ils cautionner le packing, notamment des recherches faîtes sur des enfants de 3 ans enveloppés dans des draps à 10°C ?

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé peuvent-ils cautionner des professionnels qui obtiennent la censure d’un film en France et tuent la liberté d’expression dans notre pays ?

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé peuvent-ils cautionner des techniques qui échouent, comme la psychanalyse, qui confinent les autistes à l’institutionnalisation à vie alors qu’à l’étranger nombre d’entre eux vont à l’école ?

Comment le Parti Communiste Français et la CGT-Santé acceptent ils que les parents les plus riches aient accès à l’éducation à l’étranger ou à la maison, tandis que les plus pauvres, souvent des mères isolées, doivent subir les pressions de psychiatres psychanalystes pour institutionnaliser leurs enfants ?

 

Il y a là quelque chose de profondément choquant, contraire aux valeurs de progrès social, d’égalité républicaine et d’humanisme qui sont au cœur même des valeurs de gauche.

Au lieu de cela, le Parti Communiste Français et la CGT-Santé se complaisent dans l’aveuglement idéologique avec la psychanalyse et le clientélisme corporatiste avec la psychiatrie.

Ce n’est d’ailleurs pas sans rappeler les pages les plus noires du PCF et de la CGT de l’aveuglement idéologique soviétique.

Par exemple, Pierre Delion est parmi les premiers signataires de la pétition du collectif 39 contre la nuit sécuritaire, aux cotés de Pierre LAURENT , Secrétaire National du PCF. D’ailleurs, en lisant la liste des signataires, on se rend compte plus largement, d’une connivence entre :

  • des psychanalystes médiatiques : Caroline ELIACHEFF et  Elisabeth ROUDINESCO, par exemple,
  • des magistrats : Serge PORTELLI , Vice-président au tribunal de Paris,
  • la gauche et l’extrême gauche: Olivier BESANCENOT et Anne LECLERC (LCR), Denis BAUPIN, Yves COCHET et Noël MAMÈRE (EELV), Jean-Luc MELENCHON et Hélène FRANCO (Parti de Gauche).

Dans cet affaire, il est évident qu’une partie de la gauche est instrumentalisée par les amis des professeurs Delion et Cohen et finit par en oublier les valeurs humanistes des lumières et les valeurs du Conseil National de la Résistance.

Pour ma part, j’ai choisi mon camp. Ce sera celui de la résistance au système en place dans la psychiatrie française.

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/14/billet-dhumeur-psychanalyse-et-packing-le-pcf-et-la-cgt-sante-voient-rouge/

15 février 2012

article publié sur le site de la Haute Autorité de Santé

13 février 2012 | Communiqué de Presse

Information presse - Autisme et troubles envahissants du développement chez l'enfant et l'adolescent

A la suite de la parution ce jour d’un article du journal Libération consacré à l’autisme, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) souhaitent apporter des précisions.


L’Anesm et la HAS ont débuté en 2010 l’élaboration de recommandations de bonne pratique sur l’autisme et les troubles envahissants du développement chez l’enfant et l’adolescent. Ce travail est en cours de finalisation. L’Anesm et la HAS délibéreront d’ici la fin du mois de février sur une version définitive qui tiendra compte des éventuelles observations de l’ensemble des experts qui ont participé à ce travail.

L’Anesm et la HAS regrettent que les phrases citées se révèlent hors contexte ou inexactes au regard de la version actuelle du document.

L’Anesm et la HAS rappellent que ces recommandations seront présentées lors d’une conférence de presse le 6 mars prochain. L’objectif sera de mettre en lumière les avancées les plus importantes pour les enfants et leur famille ainsi que pour les professionnels concernés des secteurs médico-social et sanitaire.

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1215933/information-presse-autisme-et-troubles-envahissants-du-developpement-chez-l-enfant-et-l-adolescent

15 février 2012

Interview de Bernard Golse dans le magazine de la santé

Le magazine de la santé du 14/02/2012 - Vidéo - Le magazine de la santé - Santé - France5

www.france5.fr

Invité du journal Pr. Bernard Golse, chef du service Pédopsychiatrie à l'hôpital Necker-Enfants malades de Paris

(curseur à 7 minutes 50)

14 février 2012

article publié dans le nouvel observateur le 14 février 2012

Autisme : pourquoi les psychanalystes ont perdu

Créé le 14-02-2012 à 18h19 - Mis à jour à 19h11      6 réactions

Jacqueline Gonzales
 
Par Jacqueline Gonzales

Dans un rapport sur la prise en charge de l'autisme, la Haute autorité de Santé devrait recommander d'écarter les approches psychanalytiques.

 
Shar
 

Les parents d'enfants autistes dénoncent une prise en charge insuffisante (AFP PHOTO/JOEL SAGET)

Les parents d'enfants autistes dénoncent une prise en charge insuffisante (AFP PHOTO/JOEL SAGET)

"Libération" le révélait lundi 13 février : les approches psychanalytiques devraient être écartées des recommandations du rapport de la Haute autorité de Santé sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars. Pour les parents d’autistes dans leur quasi unanimité, c’est le résultat d’un long combat, d’une action de lobbying suivie et efficace et le sentiment d’être enfin entendus sur les traitements de leurs enfants. Une date. Voila des années qu’ils dénoncent une prise en charge de leurs enfants jugée inadaptée, scandaleuse, et surtout insuffisante.

Proposition de loi contre la psychanalyse

Un député UMP Daniel Fasquelle a même déposé une proposition de loi visant à interdire l’accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. Il entend demander aux universités de ne plus évoquer la psychanalyse dans l’enseignement sur l’autisme. Excessive et probablement inefficace- on n’impose pas une vérité par une loi - la démarche est révélatrice de l’échec de la psychanalyse à imposer sa vision du traitement de l’autisme.

Les psychanalystes , quant à eux dénoncent , une "croisade", menée contre eux mais il est sans doute trop tard. Ils semblent bel et bien avoir perdu la bataille de l’autisme.

Bruno Bettelheim (STF/AFP)

 Un trouble neurologique, pas un désordre affectif

Longtemps l’autisme a été considéré comme un trouble affectif que les psychanalystes entendaient soigner. L’enfant autiste était considéré comme victime de mères pathogènes. Il avait choisi le "retrait" d’un monde trop dur, se retranchait dans une "forteresse vide" comme disait le titre d’un ouvrage du psychanalyste Bruno Bettelheim. C’était dans les années 70. Or en 40 ans, la révolution des neurosciences a totalement changé la donne. Des dizaines de gènes sont en cause dans l’autisme considéré désormais comme un trouble organique. Chaque jour de nouvelles découvertes font émerger les racines biologiques de la maladie.

Monopole de la psychanalyse

Malgré cela, par conviction ou tradition, La France est l’un des derniers pays à recourir à l’approche freudienne pour soigner l’autisme. La psychanalyse en France a réellement fait progresser la psychiatrie qu’elle continue d’influencer. Sauf que l’approche psychanalytique ne se révèle pas pertinente pour tous les troubles. Beaucoup de soignants continuent de traiter l’autisme comme s’il s’agissait d’un désordre affectif, d’un choix de l’enfant. Comme si les découvertes n’avaient pas radicalement changé les perspectives. Résultat : avec une belle unanimité, les parents dénoncent la manière dont ils sont traités eux et leurs enfants dans nombre de services psychiatriques où on les envoie. Ils se sentent mis en cause, exclus des choix thérapeutiques pour leurs enfants. Pire : dans de nombreux cas, le diagnostic n’a tout simplement pas été formulé, pour ne pas  "figer la situation", disent les psys. Certains se sont entendus dire que leur enfant avait une "psychose". Point final. "Les parents de leucémiques auraient droit au diagnostic et pas nous ?" protestent les parents.

Pas de thérapies alternatives

Les thérapies alternatives qui priment ailleurs dans le monde, surtout en Amérique du Nord ou dans les pays nordiques, sont peu développées en France. Il s’agit de méthodes éducatives basées sur l’entraînement et la répétition. Elles s’appellent ABA, TEACCH, PECS. Elles ne visent pas à guérir l’enfant autiste mais à l’adapter à son environnement. Les psychanalystes l’assimilent à du dressage, certains même aux méthodes barbares du film de Stanley Kubrick, "Orange mécanique". Un parent qui tombe dans des circuits psychiatriques influencés par les théories freudiennes ne se les voit pas proposer. D’où la colère de ceux qui les découvrent par Internet, ou par le bouche à oreille. Car beaucoup de ces parents qui les ont expérimentées les jugent beaucoup plus efficaces pour leurs enfants. "Avec ces méthodes Ils apprennent à parler, être propres, s’habiller" témoignent certains. Ce ne sont bien sûr pas des méthodes miracles, mais pour certains elles fonctionnent. Cette impossibilité de choisir a beaucoup poussé les associations les plus radicales à accentuer leur lobbying anti psy.

La bataille du packing

Le packing est une vieille technique utilisée en psychiatrie qui consiste à envelopper une personne en grave crise psychotique (automutilation par exemple) dans des linges froids (10 à 15 degrés) avec ensuite un réchauffement avec des draps et des couvertures. Elles sont utilisées dans certains établissements avec certains enfants autistes. Des associations d’autiste, surtout la plus radicale Vaincre l’autisme sont parties en guerre contre le packing, Ils ont porté plainte contre deux médecins, le professeur Pierre Delion, Chef du Service Psychiatrie Enfant et Adolescent du CHRU de Lille, et le professeur David Cohen, chef du Service Psychiatrie Enfant et Adolescent de l’Hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris engagés dans une recherche sur le packing validée par le ministère de la Santé. Les deux praticiens ont été ou sont convoqués (la prochaine fois le 16 février) devant leurs Conseils départementaux de l’Ordre des médecins. S’ils sont la cible de cette association, c’est que la psychanalyse a théorisé le packing, sans convaincre: il aiderait le patient à retrouver une "image corporelle", "un sentiment d’entourance", "l’établissement d’une relation avec les soignants qui accompagnent attentivement l’enfant pendant les séances." Les familles d’autistes considèrent qu’il s’agit d’un traitement "inhumain et dégradant", que sa validité n’a pas été démontrée, que les parents ne sont pas consultés.

L’enjeu devient politique

En attendant le débat divise aussi les politiques. Martine Aubry qui avait parlé dans une lettre à une association de la "terrible pratique du packing", a finalement soutenu le professeur Delion (qui officie à Lille dans sa ville) , et annoncé à propos du packing qu’elle "laissait ce débat aux scientifiques et aux professionnels." Côté UMP , alors que Daniel Fasquelle est parti bille en tête contre la psychanalyse, sa collègue députée de Paris, la pédiatre Edwige Antier lui a fait parvenir une lettre ouverte où elle se désolidarise de sa position :

"Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux faits aux pédopsychiatres des CHU(…) . Je trouve très aggravant d’alimenter, par une proposition de loi, le procès d’intention fait à de grands médecins qui vouent leur vie à la recherche et au soulagement de ces souffrances."

La cristallisation du débat sur l’autisme entre "pro" et "anti-psychanalyse" risque de faire oublier la grande misère de la prise en charge des autistes. De passer sous silence que nombre de parents démunis, faute de places en France, vont en Belgique où de l’autre côté de la frontière, les établissements se sont multipliés. Que les établissements pour autistes sont souvent portés à bout de bras par des associations elles-mêmes créées par des parents. En matière de handicap, la France a encore beaucoup à faire.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120214.OBS1386/autisme-pourquoi-les-psychanalystes-ont-perdu.html

 

14 février 2012

article publié sur le site de radio Canada

Autisme : des mutations génétiques perturbent bel et bien les neurones

 
Un garçon   © iStockphoto

L'origine neurobiologique de l'autisme se confirme. Un groupe international de chercheurs a publié une étude qui montre que des mutations génétiques perturbent la communication entre les neurones, les cellules nerveuses.

Les troubles du spectre de l'autisme (TSA) regroupent des maladies du développement neurologique qui apparaissent dans les premières années de la vie et dont les origines ne sont toujours pas clairement expliquées.

À ce jour, pas moins d'une centaine de gènes ont déjà été associés aux TSA, mais les chercheurs ont de la difficulté à comprendre leurs rôles précis dans les fonctions neurales et à hiérarchiser leur importance.

Des analyses génétiques menées à l'Institut Pasteur ont permis de découvrir de nouvelles mutations dans le gène SHANK2 chez les personnes atteintes.

Ce gène code une protéine localisée au niveau des synapses, les points de contact et de communication entre les neurones.

Or, les auteurs de ces travaux publiés dans la revue PLoS Genetics ont montré dans des cultures de neurones que les mutations du gène SHANK2 sont associées à une diminution du nombre de synapses et ainsi à une détérioration de la communication entre les neurones.

De plus, une analyse détaillée réalisée sur trois patients chez qui une copie de ce gène manquait tout simplement a permis d'observer d'autres anomalies chromosomiques, rares, et déjà associées à d'autres maladies neuropsychiatriques.

« L'ensemble de ces résultats souligne l'importance cruciale des gènes synaptiques dans les troubles du spectre de l'autisme. » — Pr Thomas Bourgeron, Institut Pasteur-CNRS

Les chercheurs veulent maintenant approfondir leurs travaux afin de décrire plus précisément le rôle des altérations ainsi que leurs interactions.

L'autisme en bref...
  • Un enfant sur 150 ou 160 souffre de troubles du spectre de l'autisme.
  • Les symptômes de l'autisme apparaissent en général avant l'âge de trois ans.
  • Le trouble se manifeste quatre fois plus souvent chez les garçons que chez les filles.
  • Les TSA se caractérisent par un spectre, associé à des symptômes d'intensité faible à élevée, s'accompagnant d'un comportement répétitif et de difficultés liées à l'interaction sociale, à la communication et à l'apprentissage.
  • Le diagnostic nécessite un certain nombre de mesures et d'outils de dépistage.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2012/02/13/001-autisme-mutations-neurones.shtml

LIRE L'ARTICLE PUBLIE DANS LA REVUE PLOS GENETICS (in english)
=>http://www.plosgenetics.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pgen.1002521

14 février 2012

Le 2 avril 2012… Eclairons LA FRANCE EN BLEU !

Comme partout dans le monde…tour_eiffel_bleue_gr
Eclairons LA FRANCE EN BLEU !
À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Autisme le 2 avril prochain

http://www.autisme-union-sud-est.asso.fr/medias/upload/Fichiers/Dossier-LaFranceenBleuBD.pdf

14 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 13 février 2012

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Le 13 février 2012 restera un moment important dans l’évolution de l’accompagnement des personnes avec autisme en France avec une version d’un rapport à paraître de la Haute Autorité de Santé rendue publique par Libération suivi d’un démenti de la HAS sous la pression du lobby psychanalytique (APM News et AFP).

Etape 1 – Libération rend public un rapport de « recommendations de bonnes pratiques » de la Haute Autorité de Santé

Le 12 février 2012 au soir, Libération diffuse sur son site internet un article à paraître le lendemain intitulé « Autisme : les psys réduits au silence ». Stupeur au réveil, l’article se retrouve en une de l’édition papier du journal.

Libération explique : « Dans un rapport à paraître que «Libération» s’est procuré, la Haute Autorité de santé retoque les pratiques psychanalytiques. Une première. [...] Il faut aller chercher la petite bête. Elle se niche page 27 du rapport de la Haute Autorité de santé (HAS) sur les recommandations de bonne pratique dans la prise en charge de l’autisme, qui sera rendu public le 8 mars, et que Libération s’est procuré. Les mots sont pesés : sous le titre «Interventions globales non recommandées ou non consensuelles», les experts de la HAS écrivent : « L’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle ».

Concernant le packing, Libération croit savoir qu » « après avis juridique, la Haute Autorité de santé a souhaité affirmer son opposition formelle à l’utilisation de cette pratique ».

Il faut savoir pour information que ce rapport est attendu depuis de nombreux mois par les associations depuis de nombreux mois et a fait l’objet d’un lobbying important des psychanalystes et des associations. Par exemple, Danièle Langloys, présidente d’Autisme France, a dénoncé publiquement le retard de ce rapport lors du congrès d’Autisme France début décembre 2011.

Etape 2 – L’information est reprise dans la revue de presse de France Info

L’hyper-revue de presse de Jean-Christophe Martin à 07h20 sur France Info relaye la une de Libération (timecode 08:33).

« Au détour d’une phrase, les experts de la plus haute instance sanitaire française prennent une décision très lourde de conséquence, ils ferment la porte à la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme. Pour Eric Favereau dans Libération, c’est même une véritable bombe clinique. » (time code 08:33)

Etape 3 – Reprise de l’information sur internet

L’ensemble de la presse reprend l’information (ex: RFI, L’Express, 20 minutes, France Soir, Le Point).

Pour RFI, « L’autisme nécessite plus d’accompagnement « . RFI observe ainsi que « Privilégier les méthodes éducatives et comportementales à l’accompagnement psychanalytique, telle se dessine la nouvelle orientation de la prise en charge des malades ». RFI donne la parole à Delphine Piloquet, Secrétaire Générale d’Autistes Sans Frontières et à Marie Cathelineau, du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.

L’Express titre « Autisme : la psychanalyse désavouée par la Haute autorité de santé » et donne la parole à Danièle Langloys, Présidente d’Autisme France. L’Express rappelle que cette victoire a été acuise de haute lutte mais que les conclusions sont des recommendations de bonne pratique non opposables juridiquement : « En des termes prudents, il désavoue très clairement ce mode d’intervention, toujours utilisé en France auprès des enfants autistes, alors qu’il ne figure dans aucune recommandation internationale. Les conclusions de la HAS ne constituent pas une interdiction de la psychanalyse, puisque les « recommandations de bonne pratique » ne sont pas opposables sur le plan juridique. Mais elles constituent une référence, quant à l’exercice approprié de la médecine, et les magistrats les prennent en compte lorsque des affaires sont portées devant les tribunaux. Sollicitée par L’Express, la présidente de la principale fédération d’association de parents d’enfants autistes, Autisme France, Danièle Langloys, salue « l’objectivité » de la HAS. « Le désaveu de la psychanalyse est une victoire acquise de haute lutte », ajoute-t-elle. »

20 minutes retient qu’ »un rapport à paraître mettrait en doute l’efficacité des approches psychanalytiques et de la psychothérapie dans la prise en charge des autistes ». France Soir est encore plus direct : »Autisme : Stop à la psychanalyse en tant que traitement ».

Le Point, pour sa part, s’interroge :  « Autisme : la fin du règne de la psychanalyse » et d’analyser : « Encore aujourd’hui, aucune certitude ne s’impose dans le traitement de l’autisme. Mais les comportementalistes pourraient bientôt l’emporter. [...] Si cela venait à être confirmé, ce rapport [de la HAS] sonnerait bien le glas de la psychanalyse dans le traitement de l’autisme. Une révolution est en marche. »

Etape 4 – 11:24 – Démenti de la HAS sous la pression des psychanalystes

APM New International, agence de presse médicale, publie à 11:24 un entretien avec la HAS intitulé : « Autisme: la HAS dément demander l’interdiction des méthodes psychanalytiques et du packing ».

Voici le communiqué de presse d’APM News écrit notamment: « Le directeur général de la Haute autorité de santé (HAS), Dominique Maigne, a démenti lundi que les recommandations de bonne pratique en préparation sur la prise en charge de l’autisme et des troubles envahissants du développement (TED) chez l’enfant et l’adolescent interdisaient l’utilisation des méthodes psychanalytiques et du packing. »

L’AFP émet une dépêche en fin d’après-midi confirmant la position de la HAS et l’opposition du Collectif 39. L’AFP écrit notamment :

« Des psychiatres s’insurgent contre une offensive contre la psychanalyse, soulignant notamment la « croisade » d’un député qui se fait le « relais du puissant lobby de quelques associations » pour l’écarter de la prise en charge de l’autisme.

Le Collectif des 39 contre la Nuit sécuritaire s’insurge de l’offensive du député UMP Daniel Fasquelle qui, accuse-t-il, continue sa croisade visant à « mettre définitivement fin à l’approche psychanalytique de l’autisme ».

[...]

Interrogée par l’AFP, la HAS a affirmé que le quotidien s’appuyait sur une « version provisoire ». « Ce travail est en cours de finalisation », ajoutent l’Anesm et la HAS dans un communiqué.

Le rapport devrait également se prononcer sur une autre pratique controversée, le packing (enveloppement dans un drap humide) que certains veulent interdire comme l’association Vaincre l’autisme et à laquelle la HAS serait formellement opposée, selon Libération. »

Affaire à suivre !

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/13/has-dement-article-liberation-psychanalyse-autisme/

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