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"Au bonheur d'Elise"
11 juin 2019

Mélatonine : les étonnantes vertus de l'hormone de la nuit

 

Mélatonine : les étonnantes vertus de l'hormone de la nuit

Connue pour soulager les effets du décalage horaire, la mélatonine a un intérêt thérapeutique dans d'autres situations. Article réservé aux abonnés Prévenir les rechutes d'un trouble psychiatrique stabilisé chez des patients avec des problèmes de sommeil, réduire l'anxiété liée à une intervention chirurgicale, ou encore soulager les douleurs d'une fibromyalgie.

https://www.lemonde.fr

 

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11 juin 2019

Rennes. Autisme : un centre spécialisé au cœur du collège

Publié le 11 juin 2019 à 16h52 Modifié le 11 juin 2019 à 16h13
L’Institut médico-éducatif (IME) propose des activités partagées avec les élèves du collège.
L’Institut médico-éducatif (IME) propose des activités partagées avec les élèves du collège. (Le Télégramme / Solena Lefeuvre)

Au collège Les Chalais, à Rennes, douze enfants atteints d’autisme sont accueillis depuis janvier 2018 dans une structure spécialisée développée par l’AMISEP, association d’insertion sociale et professionnelle. Une immersion qui porte ses fruits.

Alexandre a 13 ans. Il a intégré l’Institut médico-éducatif (IME) du collège après sa scolarité en classe spécialisée CLIS. N’ayant pas un niveau adapté pour poursuivre dans ce cursus, ses parents se sont alors vus démunis face à sa déscolarisation annoncée. Son intégration dans l’institut, par le biais de sa psychologue, leur a redonné espoir. Ils y ont retrouvé « un enfant totalement transformé, confiant, communicatif et épanoui », témoignent-ils.

S’ils sont physiquement séparés, les collégiens et les jeunes de l’IME ne manquent pas de se retrouver dans les activités proposées au sein de l’établissement. Entre ateliers de création ludiques, où leur sont proposés des expériences sensorielles, et le « jardin partagé », - un potager sur le temps du midi - les jeunes autistes sont intégrés à la majorité des activités proposées aux collégiens.

" Même s’ils s’expriment et réagissent différemment, cela n’a pas été difficile de s’adapter "

Par le biais de l’association My Human Kit, de jeunes volontaires se sont associés pour participer par exemple à la création d’un lecteur sensoriel MP3. Djoris, élève en 5e, participe de manière assidue à ces ateliers et évoque la richesse d’apprentissage permise par la cohésion des jeunes. « Même s’ils s’expriment et réagissent différemment, cela n’a pas été difficile de s’adapter ». C’est la « vision d’une éducation englobante et inclusive » que veut porter ce projet, insiste Jean-Luc Chenut, président du Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine. En travaillant sur leurs difficultés, tout en les intégrant et en permettant leur autonomie, les enfants autistes bénéficient d’une prise en charge constante.

Nouveaux locaux

C’est la dimension d’inclusion qui a surtout séduit les parents du jeune Alexandre. « Une structure de vie où les frontières sont gommées par les enfants eux-mêmes », souligne son père. Sa communication s’est fluidifiée, sa confiance s’est accrue et son ouverture aux autres s’est développée. Un projet qui est amené à se développer. À la rentrée 2019, les enfants de l’IME bénéficieront de nouveaux locaux spécialisés jouxtant le collège. Des travaux sont déjà en cours.

8 juin 2019

Vaucluse : Isaïe Rider, les motards roulent pour les enfants autistes à Monteux

Article publié par La Provence

Photo J-F.B.

La randonnée Isaïe Rider proposée aux motards connaît chaque année un succès grandissant. Pour cette édition 2019 ils étaient une centaine à se retrouver sur le parking Saint-Hilaire. Après les consignes de sécurité données par Pascal Munoz et son équipe, c’est Sophie Marcatand, présidente départementale de l’association TEDAI 84 (Troubles envahissants du développement-autisme-intégration) a présenté le but de cette structure, venir en aide, sous différentes formes, aux enfants autistes et à leurs familles.

Les organisateurs d’Isaïe Rider avaient demandé aux motards de verser 5 € par casque, la somme récoltée a été intégralement offerte à TEDAI 84.

Les participants ont ensuite pris la route du Luberon pour un circuit d’environ 130 km. Deux haltes ont été marquées : l’une à Bonnieux, où les motards ont reçu une bénédiction, l’autre à Sénanque pour une prière à la mémoire des malades et des motards décédés. Le retour s’est effectué sans encombre à Monteux, où vers midi, celles et ceux qui le souhaitaient ont pu se restaurer.


Pour tout don à l’association TEDAI 84 : 09 81 14 39 84.
 
Et aussi Pertuis : "80 % des enfants autistes ne sont pas scolarisés"
8 juin 2019

Les personnes autistes avec déficience intellectuelle exclus des études scientifiques

8 juin 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les biais de sélection excluent les personnes avec déficience intellectuelle des études, même si celles-ci sont déclarées concerner le spectre dans son entier. De nouvelles procédures doivent être mises en place, afin de s'assurer de la représentativité des résultats.

 

Les personnes autistes avec déficience intellectuelle souvent exclus des études scientifiques

De Ginny Russell / 21 Mai 2019

 © Luna TMG
© Luna TMG


Environ la moitié des personnes autistes ont aussi une déficience intellectuelle. Mais une grande partie de la recherche est consacrée presque exclusivement aux participants sans déficience intellectuelle, ainsi que mes collègues et moi-même l'avons signalé plus tôt dans l'année.

Malgré cela, les chercheurs ont tendance à généraliser leurs découvertes à tout le spectre.

Cette sorte de biais de sélection a un retentissement durable sur notre compréhension de l'autisme. Il pourrait même saper la recherche pour des thérapies efficaces adressées aux personnes autistes.

Plus tôt dans l'année, les chercheurs ont signalé, par exemple, un lien entre la gravité des déficits sociaux dans l'autisme et le volume des zones du cerveau qui dirigent la mémoire et l'émotion. Ils ont retrouvé la même association chez les enfants avec un trouble de l'attention et hyperactivité. Ils en ont conclu que les deux troubles pourraient avoir une base biologique commune.

Quoi qu'il en soit, 82 % des participants à la recherche ont un quotient intellectuel au-dessus de 70, le seuil qui détermine la déficience intellectuelle. Les résultats sont plus convainquants comme preuves du lien entre le trouble de l'attention avec hyperactivité et l'autisme sans déficience intellectuelle.

Nous avons besoin de stratégies pour éliminer les biais envers la déficience intellectuelle, et nous assurer du fait que ce groupe de personnes autistes très marginalisé soit inclus dans les recherches.

Biais largement répandus

Nous avons réalisé, mes collègues et moi, une méta-analyse portant sur 301 études, totalisant plus de 100 000 participants autistes, publiées en 2016 dans des revues sur l'autisme, avec un facteur d'impact allant de moyen à fort. Les études traitaient de sujets allant de l'imagerie cérébrale et la génétique à l'épidémiologie et la recherche sur des thérapies, et toutes encadraient leurs résultats comme pertinents pour tout le spectre autistique.

Pourtant notre analyse a démontré que 94 % des participants autistes n'avaient pas de déficience intellectuelle.

Dans 80 % des études, moins d'un participant autiste sur quatre a une déficience intellectuelle. Malheureusement, seules 30 % des études ont admis ce biais.

Le biais à l'encontre des autistes très peu verbaux est encore plus prononcé. Il est fréquent chez les autistes de trouver des aptitudes verbales restreintes, alors même que cela n'a pas d'incidence sur leur intelligence. Notre analyse a pointé que seul un pourcentage choquant de 2 % des échantillons de personnes autistes comptait des participants peu ou très peu verbaux.

Nous avons ensuite retracé les citations des études dans notre échantillon. Plus de 90 % d'entre elles citaient des résultats d'études qui n'englobaient aucun participant avec déficience intellectuelle comme si elles se rapportaient au spectre de l'autisme en entier.

Dans un bilan établi en 2017, une autre équipe a reconnu une rareté de la recherche en imagerie cérébrale incluant des personnes avec déficience intellectuelle. Le fait que les chercheurs utilisent des techniques qui ne sont pas assez adaptées pour fonder des expériences et recruter des personnes avec déficience intellectuelle justifie en partie ce manque.

Certains dépôts de données pour l'autisme sont ainsi biaisés. Dans la Base de Données pour l'Autisme américaine, qui comprend 47 000 participants, seules 11 % des personnes ont soit une déficience intellectuelle, soit une déficience intellectuelle limite (quotient intellectuel inférieur à 85).

Les causes de ces biais sont facilement reconnaissables : des participants qui s'expriment verbalement d'une manière fluide sont plus faciles à recruter pour passer les épreuves. La compréhension des protocoles de recherche et des bénéfices possibles n'est pas toujours solide chez les personnes qui ont des déficiences intellectuelles importantes, aussi leur consentement est plus difficile à obtenir. Les instruments de recherche sont rarement conçus pour les personnes ayant une déficience intellectuelle de sévère à profonde. Et il paraît évident que les parents qui s'occupent d'un enfant autiste avec déficience intellectuelle disposent de peu de temps et d'énergie pour participer à la recherche.

Sur les conséquences

Cependant, il faut que les chercheurs composent avec ces limitations parce que les biais peuvent présenter de graves implications : en bref, les connaissances des chercheurs sur l'autisme pourraient manquer de précision.

Par exemple, les anomalies cérébrales qui sont pertinentes pour les personnes autistes avec déficience intellectuelle peuvent être différentes de celles qui existent chez les autistes sans déficience intellectuelle. Les connaissances que nous avons acquises en neurosciences de l'autisme caractérisent peut-être avec précision les autistes sans déficience intellectuelle, mais les chercheurs ont probablement tort de généraliser leurs résultats à tout le spectre autistique.

Ces biais en défaveur de la déficience intellectuelle affectent probablement aussi les pratiques de diagnostic de l'autisme.

Ainsi, lorsque les chercheurs mettent à jour les critères diagnostiques pour l'autisme, un biais favorable envers les participants qui ont des aptitudes cognitives pourrait fausser les nouveaux critères, en faisant reconnaître essentiellement les individus sans déficience intellectuelle. Cela pourrait affecter la définition des personnes qui pourraient bénéficier d'un diagnostic, ce qui influence la population éligible pour la recherche, créant de la sorte une boucle rétroactive.

Autre conséquence importante de ce biais : le manque de preuves en faveur de l'efficacité des thérapies pour l'autisme adressées à ces personnes. Un service exclusivement testé sur des personnes sans déficience intellectuelle pourrait être salué comme convenable pour tous les autistes – sans l'être réellement. En fait, les preuves s'accumulent pour souligner que les caractéristiques, les étiologies et les réponses aux traitements ne sont pas identiques entre personnes autistes avec ou sans déficiences intellectuelles.

Il existe des technologies et des procédures innovantes pour aider la recherche sur l'autisme à devenir la plus inclusive possible. Un nouvel appareil mobile permet des mouvements de la tête pendant un scanner cérébral. Et un coffrage personnalisable permet de garder la tête d'une personne immobile durant le scanner, par exemple. Certains chercheurs ont développé des techniques pour aider à convaincre un enfant avec déficience intellectuelle à accepter d'être placé dans le scanner.

De façon plus globale, les organismes de financement pourraient soutenir des études conçues pour inclure les participants autistes avec déficience intellectuelle, ainsi que les participants très peu verbaux. Quand une étude est amenée à rejeter ces personnes pour des raisons pratiques, les chercheurs devraient justifier de cette exclusion dans leur demande de financement. Et ils devraient systématiquement préciser dans leurs articles, voire dans les titres de ceux-ci, si les résultats s'appliquent à tous les autistes ou seulement aux autistes sans déficience intellectuelle.

L'auteure, Ginny Russell, est chargée de recherche senior en santé mentale et troubles du développement à l'Université d'Exeter au Royaume-Uni.

SOURCES :
Traduction par lulamae de l'article Spectrum News : "Autistic people with intellectual disability often excluded in studies"
https://www.spectrumnews.org/opinion/vi ... d-studies/

  • Russell G. et al. Mol. Autism 10, 9 (2019) PubMed
  • Jack A. and K.A. Pelphrey J. Child Psychol. Psychiatry 58, 411-435 (2017) PubMed
  • Loth E. et al. Front. Psychiatry 7, 188 (2016)PubMed
8 juin 2019

À Amiens, l'unité d'enseignement autisme est une pépite à modéliser pour la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel

Jeudi 6 juin 2019 à 18:14 -
Par , France Bleu Picardie, France Bleu

La secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées a visité ce jeudi l'école Louise-Michel d'Amiens, où 17 enfants autistes sont scolarisés aux côtés d'élèves "ordinaires". Pour Sophie Cluzel, cette unité doit servir de modèle sur l'ensemble du territoire national.

La secrétaire d'Etat est allée à la rencontre des jeunes autistes dans leur salle de classe.
La secrétaire d'Etat est allée à la rencontre des jeunes autistes dans leur salle de classe.
© Radio France - Hélène Fromenty

Amiens, France

Pour le gouvernement, c'est un modèle dont il faudrait s'inspirer au niveau national. La secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, était ce jeudi à l'école Louise-Michel d'Amiens, un établissement du quartier Etouvie où des élèves autistes bénéficient d'un encadrement complet et côtoient des enfants "ordinaires". Dans cette école, 17 jeunes souffrant de troubles autistiques sont scolarisés : 10 dans une unité d'enseignement élémentaire autisme (UEEA), et 7 en unité d'enseignement maternel. 

"C'est une pépite, a estimé Sophie Cluzel à l'issue de la visite de l'établissement, par ailleurs classé REP+. Il est indéniable que ce système fonctionne, donc ça nous conforte qu'il faut développer ces unités." 

La plupart des enfants autistes scolarisés ici ont d'abord été dans des écoles classiques, avec l'accompagnement ponctuel d'une auxiliaire de vie scolaire (AVS), pas forcément apte à gérer les troubles autistiques. 

A Louise-Michel, les autistes passent une partie de leur journée - 50% pour certains - dans une classe spécialisée, accompagnés par des professionnels formés à l'autisme : des enseignants, des éducateurs spécialisés, ou encore des psychologues. 

"Le fait d'avoir une prise en charge globale, avec tous les professionnels dans un même lieu, c'est un vrai avantage, assure Alexia, la maman de Malo, un jeune autiste de 6 ans et demi. Avant, on devait jongler entre un suivi d'orthophonie quelque part, un suivi psychomoteur autre part." 

Dans la cour de récréation de l'école Louise-Michel, tous les enfants se côtoient, par-delà le handicap.  - Radio France
Dans la cour de récréation de l'école Louise-Michel, tous les enfants se côtoient, par-delà le handicap.
© Radio France - Hélène Fromenty

Le reste du temps, les jeunes autistes sont en classe "normale" avec des enfants "ordinaires" de leur âge. Ils se côtoient aussi à la cantine, ou pendant la récréation. Une inclusion essentielle, pour Dorothée, la mère de Sacha, 4 ans. "Le regard des autres est différent et malgré leur handicap, ils sont acceptés comme enfants classiques."

Des progrès quotidiens

Résultat, à en croire les parents et les professionnels, les progrès sont constants. "Ça peut paraître futile, mais récemment j'ai eu droit à mon premier 'bonne fête maman', reprend Alexia. Alors, certes, je suis certainement la seule à pouvoir comprendre ce que Malo a écrit, mais qu'importe. Son comportement a aussi changé, il communique mieux et arrive à se faire comprendre à l'aide d'un classeur à images."

Comme les enfants "normaux", ces jeunes handicapés vont à l'école toute la journée, ce qui permet aussi aux familles d'avoir un quotidien ordinaire. "J'ai par exemple repris une activité professionnelle, ce que je n'avais pas pu faire depuis sa naissance, explique Séverine, la maman de Lisa-Rose, 8 ans. On la dépose le matin, et on vient la chercher le soir, comme tous les parents !"

L'objectif, à terme, c'est que ces élèves handicapés réintègrent un milieu "ordinaire", éventuellement avec une auxiliaire de vie scolaire. Preuve que ça porte ses fruits : l'an prochain, Lisa-Rose va rentrer en CE2 à temps complet dans une classe ordinaire. Ce sera aussi le cas d'un autre élève à Louise-Michel. 

Dans le cadre du 4e plan autisme lancé l'an dernier - 340 millions d'euros sur 5 ans-  le gouvernement souhaite multiplier ce type d'unité. En 2022, il y en aura environ 350 en France, contre 120 actuellement.

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8 juin 2019

Transplantation du MICROBIOTE FÉCAL : Elle réduit de 50% les symptômes de l’autisme

Actualité publiée il y a 2 jours 21 heures 54 min
Scientific Reports
Les médecins constatent avec la greffe de microbiote, une réduction de 45% des symptômes majeurs du TSA (langage, interaction sociale et comportement).

Le fameux axe intestin-cerveau est de mieux en mieux documenté, cependant cette étude surprend par l’effet bénéfique frappant d’un « nouveau » microbiote sur les symptômes de l’autisme. En effet, cette équipe de l'Université de l'Arizona State révèle, dans les Scientific Reports, une réduction de près de 50% des symptômes de l’autisme, 2 ans après la greffe de selles ou transplantation de microbiote fécal. Précisément, au début de l'étude, 83% des participants étaient considérés comme autistes « sévères ». À la fin de l'étude, seulement 17% restent considérés comme atteints de TSA sévère, 39% léger ou modéré et 44% des patients sont « passés » en deçà du seuil de diagnostic…

Nombreuses sont les recherches qui suggèrent que nos microbiomes intestinaux affectent la communication cérébrale et la santé neurologique. De nombreuses équipes travaillent ainsi à identifier des changements dans le microbiote intestinal responsables de maladies ou qui pourraient, a contrario, permettre de traiter ou de réduire des symptômes. Cette recherche qui confirme l’impact du microbiome sur la sévérité des troubles du spectre autistiques (TSA) apporte également l'espoir de nouveaux traitements, alors qu’aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales et sociales, les médicaments psychiatriques et les approches diététiques et nutritionnelles réussissent plus ou moins bien à réduire les symptômes. Un espoir d’autant que la prévalence des TSA augmente : selon les US Centers for Disease Control and Prévention (CDC), 1 enfant sur 59 est diagnostiqué « autiste », vs 1 sur 150 en 2000.

C’est la plus grande amélioration jamais obtenue pour les symptômes de l’autisme

 

La piste du microbiome : le microbiome intestinal, cette grande communauté de microbes qui vivent dans nos intestins, nous aide déjà de nombreuses manières, notamment dans la digestion de nos aliments, la formation de notre système immunitaire et la prévention de la prolifération de bactéries nocives. Mais le microbiome constitue également une voie de recherche prometteuse pour l’autisme et d’autres troubles mentaux. De récentes recherches suggèrent qu’il affecte également la communication cérébrale et la santé neurologique.

Un lien très étroit entre les microbes des intestins et les signaux qui se propagent dans le cerveau : Ici, l’équipe de l'Université de l'Arizona State démontre ses effets bénéfiques à long terme sur les enfants atteints de TSA via la transplantation de microbiote fécal (Microbiota Transfer Therapy - MTT), un type spécial de greffe de selles. Le plus remarquable est que les améliorations de la santé intestinale et la réduction des symptômes de l'autisme persistent longtemps après la greffe. Soit 2 ans après le traitement,

  • la plupart des améliorations initiales des symptômes intestinaux persistent ;
  • les parents signalent une réduction progressive et régulière des symptômes du TSA pendant le traitement et au cours de ces 2 années qui suivent ;
  • les médecins constatent également une réduction de 45% des symptômes majeurs du TSA (langage, interaction sociale et comportement).

Réduire les symptômes gastro réduit l’inconfort et améliore l’humeur et le comportement : 30 à 50% des personnes autistes ont des problèmes gastro-intestinaux : ce constat a donné l’idée aux chercheurs de regarder les effets d’une greffe de microbiote, partant de l’hypothèse que dans de nombreux cas, traiter ces troubles gastro-intestinaux permet d’obtenir des améliorations du comportement. Plus simplement, réduire l’inconfort et la douleur chroniques associés aux troubles gastro-intestinaux permet aussi de réduire l'irritabilité, la perte d'attention, le déficit d'apprentissage et certains troubles du comportement. Ensuite, une précédente étude portant sur un antibiotique, la vancomycine, avait mis en évidence des améliorations temporaires et majeures des symptômes gastro-intestinaux et de l'autisme, mais les bénéfices se dissipaient quelques semaines après l'arrêt du traitement.

Quel processus sous-jacent, dans l'intestin ? Comment donc le microbiome peut-il affecter -au-delà de la présence de troubles gastro-intestinaux- les symptômes physiques et comportementaux de l'autisme ? Les chercheurs montrent qu’en greffant un microbiote sain à des patients autistes, dépourvus de certaines bactéries intestinales, en reconstituant un microbiome plus diversifié et en améliorant la santé intestinale, il est possible de traiter l’autisme ou du moins de réduire ses symptômes. L’auteur principal, le Dr Borody a supervisé plus de 18.000 greffes de selles pour différents troubles et a été le premier médecin à utiliser la greffe de microbiote par voie orale pour traiter les enfants atteints de TSA . Son approche comprend 10 semaines de traitement, incluant un pré-traitement par vancomycine, un lavement d’intestin, un suppresseur d'acide gastrique et un transfert de microbiote fécal par jour pendant 7 à 8 semaines. Ce traitement permet :

  • de restaurer la diversité des communautés bactériennes, avec notamment « suffisamment » de bactéries utiles, telles que Bifidobacteria et Prevotella. Une diversité microbienne qui perdure encore 2 ans après le traitement ;
  • une réduction moyenne de 58% des symptômes gastro-intestinaux par rapport au niveau initial ;
  • une amélioration lente mais constante des principaux symptômes du TSA : Une évaluation médicale a révélé une diminution de 45% des symptômes de TSA par rapport aux valeurs initiales. Au début de l'étude 83% des participants étaient considérés comme autistes « sévères », à la fin de l'étude, ils ne sont plus que 17% dans ce cas.
  • Enfin, le traitement est généralement bien toléré, avec des effets indésirables minimes.

On peut parler « d’une première mondiale », à la lecture de ces résultats, des résultats positifs qui continuent de s'améliorer deux ans après le traitement initial : « C’est la plus grande amélioration jamais obtenue pour les symptômes de l’autisme », concluent les chercheurs.


Cette actualité a été publiée le 5/06/2019 par Équipe de rédaction Santélog

7 juin 2019

Pas de place pour un enfant handicapé ? L’État devra indemniser les parents

article publié dans Faire-Face

L'État a déjà été condamné à plusieurs reprises pour ne pas avoir correctement pris en charge des enfants handicapés. Faute de place en établissement ou en service, très souvent.

Pendant près de deux ans, un enfant autiste n’a été accueilli qu’à temps très partiel dans un institut spécialisé alors que la MDPH avait notifié une prise en charge à temps plein. Un tribunal a condamné l’État à verser 35 000 € à sa famille.

C’est en passe de devenir un classique. L’État vient une nouvelle fois d’être condamné pour « carence dans la prise en charge » d’un enfant en situation de handicap. Le jeune Ludovic, en l’occurrence, atteint de troubles résultant du syndrome autistique.

Le tribunal administratif de Toulouse a basé son jugement, rendu en avril 2019, sur le droit à l’éducation garanti à chaque enfant (articles L. 111-1 et L. 111-2 du code de l’éducation). Ainsi que sur le droit à une prise en charge pluridisciplinaire pour les personnes autistes (article L. 246-1 du code de l’action sociale et des familles). Mais il distingue différentes périodes dans la vie du jeune enfant. En fonction, notamment, des raisons qui ont conduit à l’absence de prise en charge.

« Prise en charge nettement insuffisante.»

En mai 2015, sa famille déménage en Aveyron. Quelques mois plus tôt, en décembre 2014, la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) l’avait orienté, vers un institut médico-éducatif (IME) en semi-internat, implanté dans ce département. Mais, faute de place, l’Institut du château de la Roquette ne l’accueille qu’une demi-journée par semaine.

« Cette prise en charge était nettement insuffisante au regard des troubles dont souffre le jeune Ludovic », note le tribunal. La carence de l’État ne fait donc pas de doute, de mai à début novembre 2015.

Lire aussi

Pas d’internat pour allergie alimentaire

Le 6 novembre 2015, la CDAPH a en effet prononcé une nouvelle orientation. Vers une maison d’accueil temporaire, en internat. Mais l’admission de Ludovic se révèle impossible en raison des allergies alimentaires dont il souffre. La responsabilité de l’État ne saurait donc être engagée, souligne le tribunal, pour la période s’étendant du 6 novembre 2015 au 22 janvier 2016, date d’une troisième décision d’orientation de la CDAPH.

«La responsabilité de l’État engagée. »

Cette dernière prononce alors l’orientation du jeune Ludovic vers tout établissement de type IME. Sous le régime du semi-internat, de l’internat aménagé ou de l’internat. Par manque de place, une nouvelle fois, l’Institut du château de la Roquette ne l’accueille que deux demi-journées par semaine. « Dès lors, la responsabilité de l’État doit être regardée comme engagée », soulignent les magistrats. 

Les parents de Ludovic ont saisi le tribunal en avril 2017. Le préjudice moral est donc établi pour six mois en 2015, puis seize mois en 2016 et 2017. À ce titre, l’État doit verser 20 000 € à Ludovic et 15 000 € à sa mère. Soit 35 000 € au total. Pas cher payé. VDC

D’autres condamnations

Les tribunaux ont condamné l’État à plusieurs reprises pour ne pas avoir correctement pris en charge des enfants handicapés. Faire-face.fr tient le compte de celles dont il a connaissance  :

En novembre 2017, le Tribunal administratif de Versailles a condamné l’État à indemniser le préjudice moral d’un enfant resté cinq mois sans AVS. Et à rembourser les frais que ses parents avaient engagé.

En octobre 2017, le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a condamné l’État à verser une indemnisation de plus de 30 000 € à la famille d’un enfant autiste. Il n’avait pas bénéficié pendant quinze mois d’un accompagnement adapté par un Sessad.

En octobre 2017, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise à condamné l’État à verser 100 000 € d’indemnisation à un enfant autiste et à sa mère. Il était resté cinq années sans prise en charge.

En septembre 2017, le Tribunal administratif de Melun a enjoint à la rectrice de l’Académie de Créteil d’affecter un jeune autiste, en Ulis. Conformément à la décison de la MDPH.

En juin 2016, le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a condamné l’État à indemniser une jeune fille autiste et ses parents pour n’avoir pas mis en œuvre les décisions de la MDPH : pas d’auxiliaire de vie scolaire ni de place en Sessad.

En avril 2015, le Tribunal administratif de Poitiers a condamné l’État à indemniser une jeune fille handicapée et ses parents. Parce qu’il ne lui avait pas octroyé une place en Sessad.

Le 15 juillet 2015, le Tribunal administratif de Paris a statué en faveur de sept familles d’enfants en situation de handicap. Pour deux d’entre elles, en raison de l’éloignement de leur enfant accueilli en Belgique. Pour les autres, en raison d’une « absence » ou d’une « insuffisance de prise en charge », en France.

6 juin 2019

Samedi 15 juin : JOURNÉE D’INCLUSION ET DE SENSIBILISATION À L’AUTISME à Bussy Saint-Georges - Programme

Programme publié sur la page actualités du site AIME 77

 

Nous vous attendons toutes et tous, petits et grands, personnes autistes ou en situation de handicap ou non, sur la Grand Place !

27 grands chefs bénévoles de la brigade « Les Tabliers Bleus » se mobilisent pour cette journée de solidarité. Guillaume GOMEZ, Meilleur ouvrier de France et chef du Palais de l’Élysée est le parrain de l’évènement.

Programme de la journée :

Durant toute la journée des ateliers (maquillage – sculptures de ballons – atelier des 5 sens – sports) seront animés par des Volunt’EARS de Disneyland Paris.  Des stands créatifs seront animés par des bénévoles des associations RÉSONANCES et AIME77. Un stand de massage sera aussi proposé ! Dans l’après-midi, une kermesse organisée par le Conseil municipal des enfants de Bussy Saint-Georges vous proposera de nombreux lots à gagner. Le tout entrecoupé par les rythmes effrénés de FOLA Percussions.

9h15 : Petit déjeuner gratuit ouvert à tous

9h30 : Reveil musculaire ouvert à tous

10h00 : Concours de cuisine par équipes (1 chef avec une personne autiste ou en situation de handicap) autour d’un panier surprise – sur inscription : ericticana@gmail.com

12h00 : Ouverture des stands de cuisine réalisés par les chefs en collaboration avec les enfants autistes de l’association AIME77  ou de toutes autres personnes en situation de handicap qui le souhaiteront. Présence de Jordan TOMAS (Mamamia Pizza Lyon, élu meilleur pizza en 2018) et Julien SERRI (Magna, snaking d’or 2019)

12h30 : Démonstration autour des produits de la mer avec Foued KAIDOUCHI (Maison Reynaud), David GOMES (MOF poissonnier/écailler), Arnaud VANHAMME (MOF poissonnier/écailler – Maison Vanhamme), Jordan GOUBE (MOF poissonnier/écailler – poissonnerie Goube)

13h15 : Atelier « Cuisine pour les petits »  animé par Céline DESOUSA (Ma Petite Assiette) – Sur inscription : ericticana@gmail.com

14h00 : Atelier « Cocktails » animé par Christophe DAVOINE (MOF barman) – Sur inscription : ericticana@gmail.com

14h30 : Chorale par les enfants de l’IME Eclair. Certains enfants dyscommunicants signeront en langage des signes.

15h00 : Atelier « Pâtisserie » animé par Julien DUGOURD (restaurant La Chèvre d’Or – 2* au guide Michelin) et Nicolas CRENIER (restaurant Goma)

15h15 : Atelier « Basket » ouvert à tous

16:00 : Démonstration « Arts de la table » (flambage et dressage) animée par Emmanuel FOURNIS (Fondation Paul BOCUSE)

16:00 : Arrivée de Spiderman !

16h45 : Atelier « TOP CHEF » avec Jennifer TAIEB (Traiteur La Mesure) et Steven RAMON (restaurant Rouge Barre) – Sur inscription : ericticana@gmail.com

19H30 : Cocktail et dîner de gala des chefs « Les Tabliers Bleus » – Sur inscription : ha211-gm@accor.com

23h00 : Spectacle laser sur la Grand Place

N’hésitez pas à aller aussi sur notre Facebook pour connaître plus rapidement les évolutions et/ou les éventuels changements de programme.

5 juin 2019

Un papa et son fils autiste vont parcourir 400km à vélo pour sensibiliser au handicap

 

Un papa et son fils autiste vont parcourir 400km à vélo pour sensibiliser au handicap

Frédéric Grard et son fils autiste ont relevé le défi de parcourir plus de 400 kilomètres à vélo. L'objectif? Sensibiliser les députés régionaux et européens à la prise en charge des enfants autistes, et montrer que l'autisme ne s'arrête pas aux frontières. Partis d'Auchy-les-Hesdin (dans le Nord Pas-de-Calais), leur but est de rouler jusqu'Amsterdam.

https://bx1.be

 

5 juin 2019

Les signes de psychose chez les autistes justifient de sérieuses inquiétudes

5 juin 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Des personnes autistes peuvent avoir des psychoses. Même si c'est peu fréquent, cela doit être pris en compte et des soins doivent être apportées en conséquence.

 

spectrumnews.org Traduction de "Signs of psychosis in people with autism warrant serious concern"
par Jennifer Foss-Feig, Eva Velthorst / 28 mai 2019

Expert Jennifer Foss-Feig Professeur adjoint, Icahn School of Medicine, Mount Sinai
Expert Eva Velthorst Professeur adjoint, Icahn School of Medicine, Mount Sinai

Trick or not trick ... © Luna TMG
Trick or not trick ... © Luna TMG

Quand les gens pensent à la schizophrénie, ils peuvent penser au film "A Beautiful Mind" ou à une femme qu'ils ont croisée sur le trottoir qui semblait se disputer avec des voix en colère dans sa tête. Il est peu probable qu'ils se représentent une personne autiste.

La psychose est définie comme une période de perceptions anormales (hallucinations) et de distorsions de la réalité (délires). Une personne atteinte de schizophrénie connaît des épisodes psychotiques récurrents et un mauvais fonctionnement dans sa vie quotidienne - à l'école ou au travail - entre les deux.

La plupart des jeunes autistes n'ont pas et n'auront pas de psychose ou de schizophrénie. En tant que classe, les troubles psychotiques sont relativement rares dans la population générale ; ils surviennent chez environ une personne sur 100. Mais - et il s'agit d'un important mais - la recherche suggère de plus en plus que la psychose survient chez plus de 3 personnes autistes sur 100, soit plus de trois fois la fréquence dans la population générale 1.

Nous sommes des chercheuses qui étudient la psychose et l'autisme : L'une d'entre nous est une spécialiste de l'autisme qui s'intéresse à la psychose, et l'autre est une spécialiste de la psychose qui s'intéresse à l'autisme. Ensemble, nous visons à sensibiliser le public, et en particulier les cliniciens, au fait que ces affections se produisent simultanément. Ce faisant, nous espérons donner aux personnes autistes qui vivent une psychose l'accès à un diagnostic et à un traitement appropriés.

De nombreux cliniciens des cliniques de psychose précoce ne reconnaissent pas la psychose chez les personnes autistes pour ce qu'elle est. Le plus souvent, ils attribuent leurs hallucinations et leurs délires à leur autisme. Dans le même ordre d'idées, lorsqu'une personne autiste qui vit ces mêmes expériences consulte dans une clinique d'autisme, il est peu probable qu'elle soit transmise à des spécialistes en psychose. Dans l'un ou l'autre scénario, les jeunes autistes présentant des signes de psychose émergente courent le risque de se retrouver sans soins.

Conditions conflictuelles

L'autisme et la schizophrénie partagent une histoire alambiquée. Avant que l'autisme n'ait sa propre entrée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), les personnes autistes recevaient un diagnostic de schizophrénie infantile. Lorsque l'autisme a finalement obtenu sa propre catégorie en 1980, les critères interdisaient le double diagnostic d'autisme et de schizophrénie, peut-être pour éviter la confusion précédente.

L'autisme et la schizophrénie continuent d'être très distincts sur le plan de la recherche et des soins cliniques. Même s'il existe des cliniques spécialisées pour chaque affection, elles sont en grande partie séparées les unes des autres. Les études de cas suivantes illustrent le problème.

Un garçon autiste de 17 ans que nous appellerons Philip a été référé à une clinique de psychose précoce parce qu'il avait fait naître deux conseillers personnels dans sa tête. Lors de sa visite chez l'un d'entre nous, Philippe a relayé les opinions de ses conseillers imaginaires. L'équipe a conclu que Philip risquait de souffrir d'une psychose totale dans un délai d'un an. Cependant, nous avons également conclu que ses symptômes pouvaient être vus à travers le prisme de son autisme. Nous l'avons renvoyé à la clinique d'autisme sans que, malheureusement, nous n'ayons l'intention de faire le suivi de sa psychose.

Dans un autre cas, une jeune fille autiste de 14 ans que nous appellerons Sarah a commencé à exprimer ses craintes d'être empoisonnée. Au cours d'une évaluation dans une clinique d'autisme, elle est devenue paranoïaque et furieuse devant les caméras dans la salle, bien qu'on lui ait dit qu'elles n'enregistraient pas. Après l'évaluation, les cliniciens n'étaient pas certains que les symptômes répondaient aux critères d'un état psychotique, alors elle n'a pas été orientée vers une clinique de psychose précoce. Il n'y a pas eu de suivi auprès d'experts en psychose.

Des signes similaires

Nous voulions voir si la psychose émergente chez une personne autiste est différente de celle de la population générale. Dans des travaux publiés cette année, nous avons recueilli des données auprès des participants à l'Étude longitudinale nord-américaine Prodrome, qui a suivi pendant deux ans des jeunes présentant des signes précoces de psychose 2. Nous avons utilisé l'information provenant d'entrevues cliniques, de questionnaires et de tests cognitifs auprès de 26 personnes autistes et de 738 témoins pour évaluer les signes précoces de psychose, la probabilité de développer un état psychotique complet et les facteurs prédictifs, comme l'âge, les antécédents familiaux de psychose et les événements stressants.

Nos résultats pourraient surprendre ceux qui pensent que les personnes autistes ne développent pas de psychose. Les personnes autistes et les témoins présentaient des caractéristiques psychotiques remarquablement similaires. Ils étaient également tout aussi susceptibles de développer une psychose à part entière en deux ans - environ 20 % dans chaque groupe. Enfin, les facteurs prédictifs du risque de psychose dans la population générale s'appliquent également aux personnes autistes.

Nos résultats suggèrent que les signes émergents de psychose devraient être pris au sérieux chez les personnes autistes.

Notre étude n'est cependant pas définitive. Il ne comprenait qu'un nombre modeste de personnes autistes et se limitait à celles dont les soignants avaient des préoccupations qui ont donné lieu à une évaluation de la psychose. Tous nos participants ont été assez verbaux pour rapporter ce qu'ils vivaient. Pour mieux comprendre comment la psychose se développe dans l'autisme, nous avons besoin de vastes études dans lesquelles les personnes autistes sont suivies dans le temps, et nous devons inclure les personnes autistes qui parlent le moins.

Nous pourrions également avoir besoin de meilleurs outils pour évaluer la psychose chez les personnes autistes et pour comprendre si les traitements traditionnels de la psychose - médicaments, interventions cognitives et soutien psychosocial - sont également efficaces pour ces personnes. La liste des choses à faire est longue, mais le besoin est immédiat.

Le mois dernier, nous avons reçu un courriel d'une mère qui cherchait de l'aide pour son fils de 15 ans. Diagnostiqué autiste à l'école maternelle, il s'était de plus en plus désengagé, pris dans ses propres pensées et paranoïaque. Bien qu'il ait toujours eu des difficultés sociales et de conversation, ses verbalisations avaient de moins en moins de sens. Il parlait tout seul, criant aux voix apparentes dans sa tête. Il était constamment agité. La mère nous a demandé ce que nous savions sur le traitement de la psychose autistique.

Malheureusement, la recherche limitée a fait en sorte que nous n'avions pas une bonne réponse pour elle, bien que nous l'ayons encouragée à faire évaluer son fils et à envisager la médication. Malgré l'absence de plans d'action éprouvés, il est crucial que les symptômes émergents de la psychose soient pris au sérieux. Les enfants comme Philip et Sarah en ont besoin maintenant.

Jennifer Foss-Feig et Eva Velthorst sont professeures adjointes de psychiatrie à l'Icahn School of Medicine à Mount Sinai et professeures au Seaver Autism Center for Research and Treatment à New York.

Références:

  1. Zheng Z. et al. Autism Res. 11, 1110-1119 (2018) PubMed
  2. Foss-Feig J.H. et al. J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry Epub ahead of print (2019) PubMed

Il y a quelques années, je croyais que des diagnostics de schizophrénie résultaient de l'incapacité des professionnels à reconnaître l'autisme. C'est sans doute toujours vrai (un tel est autiste à Paris, et schizophrène à Rennes), mais il n'empêche qu'il y a une surreprésentation de la schizophrénie dans l'autisme. Dans cet article, il est question de 3%, mais il est aussi régulièrement question de 6% (au lieu de 1% dans la population générale).

Il y a une origine génétique commune dans certains cas.

J'ai été marqué par la situation d'un adolescent pour lequel les psychiatres ont longtemps hésité entre schizophrénie infantile et syndrome d'Asperger. En fait, il était "atteint" des deux. Curieusement, cela s'est confirmé quand son entourage s'est aperçu qu'il avait arrêté de prendre du bumétanide pour retrouver ses hallucinations. Ci-dessous, deux articles qui s'appuient sur ce cas.

Traduction d'un article :

Schizophrénie

Il n'existe pas de modèle animal acceptable de schizophrénie, d'où la difficulté de déterminer l'équilibre en chlorure et les taux intracellulaires. Mais il y a des preuves indirectes que les co-transporteurs de chlorure pourraient être touchés. Ainsi, dans les modèles humains et animaux, on observe une réduction de l'expression des co-transporteurs de chlorure (Arion et Lewis, 2011 ; Hyde et al., 2011 ; Kalkman, 2011). De plus, les médicaments connus pour réduire les taux de (Cl-)I, notamment l'oxytocine, atténuent les symptômes de schizophrénie (Cacciotti-Saija et al., 2015 ; Strauss et al., 2015). Dans une étude de cas pilote, nous avons testé les effets du bumétanide chez un patient souffrant d'hallucinations et de schizophrénie. Nous avons constaté une réduction significative et durable des hallucinations ; celles-ci réapparaissent lorsque le traitement est arrêté (Lemonnier et al., 2016).

Traitement de la schizophrénie avec le bumétanide diurétique : Un rapport d'étude de cas.
Lemonnier E1, Lazartigues A, Ben-Ari Y.
L'administration du bumétanide, un diurétique et un antagoniste du chlorure de NKCC1 cotransporteur, réduit la gravité des troubles du spectre autistique chez les enfants, et cet effet est médié par une réduction des concentrations élevées de chlorure intracellulaire et un renforcement de l'inhibition GABAergic (Lemonnier et al Transl Psychiatry. 2012;2:e202 ; Tyzio et al Science. 2014;343:675-679). Nous signalons ici que ce traitement réduit également la gravité des symptômes chez un adolescent schizophrène. Le traitement à long terme a permis de réduire considérablement les hallucinations, ce qui donne à penser que ce traitement peut également être utile pour traiter la schizophrénie. D'autres essais cliniques et études expérimentales sont justifiés pour vérifier cette hypothèse.

2 juin 2019

Les cliniciens devraient envisager des traitements non homologués pour l'autisme

2 juin 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Le Pr Bonatti plaide pour une meilleure utilisation de psychotropes non développés spécifiquement pour l'autisme. Des études montrent une utilisation très élevée.

 

spectrumnews.org  Traduction de "Clinicians should consider off-label treatments for autism"
par Maurizio Bonati / 7 mai 2019

Saturday's mojito © Luna TMG
Saturday's mojito © Luna TMG

ExpertExpert - Maurizio Bonati - Professeur, Istituto di Ricerche Farmacologiche Mario Negri IRCCS

Il n'existe pas de médicaments développés spécifiquement pour l'autisme, mais certains médicaments peuvent modifier les comportements associés à cette condition. Après les stimulants, les antipsychotiques sont les médicaments les plus souvent prescrits pour soulager les traits qui accompagnent l'autisme, notamment l'irritabilité, l'agressivité, les comportements répétitifs et l'hyperactivité.

Cependant, peu de ces médicaments sont homologués pour le traitement de l'autisme ou pour les enfants ou les adolescents, et leurs indications peuvent varier d'un pays à l'autre. Dans certains pays, ces médicaments sont surprescrits, alors que dans d'autres, notamment en Europe, ils ne sont souvent pas disponibles pour les enfants qui en ont besoin.

Pour combler cet écart - et améliorer les soins - il faut des données montrant si ces médicaments sont efficaces, une meilleure éducation des cliniciens sur l'utilité des médicaments et un meilleur échange d'information entre les organismes de réglementation et les chercheurs et les cliniciens.

Une partie du problème réside dans le statut réglementaire des médicaments. Sur les 67 antipsychotiques sur le marché, seulement 19 sont approuvés pour l'utilisation chez les enfants ou les adolescents aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie, et seulement 3 sont approuvés dans les trois pays 1.

D'autres médicaments peuvent avoir été approuvés dans certains pays seulement pour traiter une condition spécifique. L'antipsychotique rispéridone, par exemple, est autorisé aux États-Unis pour traiter la schizophrénie, le trouble bipolaire et l'irritabilité associée à l'autisme. Mais au Royaume-Uni et en Italie, le médicament n'est approuvé que pour le traitement de l'agressivité persistante et des troubles du comportement chez les enfants et les adolescents ayant une déficience intellectuelle.

Deux facteurs peuvent contribuer à ces différences. Il se peut que la société pharmaceutique n'ait pas voulu demander l'approbation de l'Agence européenne des médicaments pour étendre l'utilisation du médicament à une nouvelle population, ou que l'agence n'ait pas jugé que les preuves existantes étaient suffisantes pour l'approuver.

Quoi qu'il en soit, le résultat est le même : les enfants et adolescents autistes dans certains pays peuvent ne pas recevoir le traitement dont ils ont besoin.

Des traitements sûrs et efficaces

Les organismes de réglementation aux États-Unis et en Europe ont établi un système d'obligations, de récompenses et motivations pour les entreprises afin de garantir que les médicaments sont recherchés, développés et autorisés pour répondre aux besoins thérapeutiques des enfants. Malgré cela, le statut réglementaire des antipsychotiques ne reflète pas encore les preuves scientifiques documentant leur innocuité et leur efficacité.

Toutefois, les cliniciens peuvent toujours prescrire les médicaments pour une utilisation non indiquée sur la notice.

Le terme " non inscrit sur la notice " ne signifie pas que le clinicien a prescrit le médicament pour une utilisation inappropriée, illégale ou expérimentale. Cela signifie seulement que la compagnie n'a pas soumis les preuves nécessaires à un organisme de réglementation pour approuver l'utilisation du médicament.

Les cliniciens utilisent souvent des ordonnances non indiquées sur la notice pour mettre ces médicaments à la disposition de leurs patients. Dans une enquête réalisée au Danemark en 2016, un tiers de tous les antipsychotiques prescrits aux enfants et aux adolescents ont été administrés pour un usage non indiqué sur la notice 2. Certains médicaments prescrits en dérogation des indications de la notice pour une affection sont plus efficaces et plus sûrs ou donnent de meilleurs résultats que ceux approuvés pour cette affection 3.

Par exemple, au Royaume-Uni et en Italie, l'halopéridol est autorisé chez les enfants autistes. bien que des essais cliniques démontrent que l'halopéridol atténue l'irritabilité, il est moins efficace et moins bien toléré que la rispéridone 4,5. L'halopéridol peut exposer les enfants à des risques plus grands, comme une déficience cognitive, que l'utilisation non indiquée sur l'étiquette de rispéridone ou de l'aripiprazole antipsychotique.

L'obtention d'une ordonnance non mentionnée sur la notice dépend de la connaissance qu'ont les cliniciens des règles, de leurs préoccupations au sujet des risques pour la santé de leurs patients ou de leurs responsabilités légales, et de la capacité de payer de la famille. Les pays dotés de systèmes de soins de santé universels, comme le Royaume-Uni, offrent rarement le remboursement des ordonnances non conformes à la notice, obligeant les familles à payer de leur poche.

Droit à la santé refusé

Certains cliniciens hésitent à prescrire des médicaments non conformes à leur indication, peut-être parce qu'ils craignent d'enfreindre la loi, mais ils ne le font pas. Leur inaction est inacceptable lorsqu'il existe des preuves d'efficacité et d'innocuité : c'est un droit à la santé bafoué.

Il est clair que les cliniciens ont besoin d'une approche plus cohérente et fondée sur des données probantes pour prescrire des antipsychotiques aux enfants et aux adolescents autistes. Il est urgent de mener de meilleures études à long terme sur l'utilisation et les effets des médicaments chez les enfants et les adolescents autistes, et d'analyser les données accumulées sur l'innocuité et l'efficacité de la prescription non conforme à l'indication dans ces groupes. L'accent étroit mis sur les essais à court terme signifie qu'il y a peu d'information sur les effets indésirables peu fréquents, mais potentiellement graves, sur le développement de l'enfant pour les médicaments psychotropes couramment prescrits.

Les cliniciens qui traitent les enfants et les adolescents autistes ont besoin de renseignements à jour provenant d'essais cliniques de grande qualité et d'examens systématiques des médicaments antipsychotiques. Les organismes internationaux de réglementation devraient constituer une base de données sur l'utilisation des antipsychotiques chez les enfants et les adolescents. Cela rendrait la réglementation, la disponibilité et la prescription des médicaments plus uniformes à l'échelle mondiale.

Maurizio Bonati est professeur de santé publique à l'Istituto di Ricerche Farmacologiche Mario Negri IRCCS à Milan, Italie.

[Note : les médicaments sont homologués par l'Agence Européenne du Médicament. Ce sont les mêmes en France qu'en Italie et au Royaume-Uni. En France, ils sont remboursés par la Sécurité Sociale même s'ils sont utilisés hors des indications de l'AMM - Autirisation de Mise sur le Marché]

Références:

  1. Putignano D. et al. Eur. J. Clin. Pharmacol. Epub ahead of print (2019) PubMed
  2. Braüner J.V. et al. J. Clin. Psychopharmacol. 36, 500-507 (2016) PubMed
  3. Bonati M. et al. Dis. Child 102, 53-54 (2017) PubMed
  4. Miral S. et al. Eur. Child. Adolesc. Psychiatry 17, 1-8 (2008) PubMed
  5. Solmi M. et al. Ther. Clin. Risk Manag. 13, 757-777 (2017) PubMed

Note : des médicaments sont en cours d'expérimentation pour l'autisme.

Le bumétanide

Posters présentés à Montréal : Poster INSAR 2019 : Évaluation du bumétanide dans l'autisme

Poster INSAR 2019  : Protocole d'étude de deux essais de phase III randomisés, à double insu et contrôlés par placebo

La vasopressine

Une hormone au secours des troubles sociaux de l’autisme ?

Ready or not, two drugs for autism edge closer to clinic


spectrumnews.org Traduction de "Psychotropic drugs frequently prescribed for autistic people"

Médicaments psychotropes fréquemment prescrits aux personnes autistes
par Nicholette Zeliadt / 11 février 2019

Environ une personne autiste sur trois au Royaume-Uni se voit prescrire des médicaments conçus pour altérer les fonctions cérébrales, d'après les dossiers de près de 40 000 personnes.

Le nombre d'autistes est presque aussi élevé que celui des personnes atteintes du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), pour qui certains de ces médicaments sont des traitements approuvés.

Selon l'étude, la probabilité d'utilisation de médicaments chez les personnes autistes augmente avec l'âge de la personne et le nombre de troubles psychiatriques concomitants. Pourtant, environ 14 % des personnes autistes sans aucune de ces conditions reçoivent les ordonnances.

La proportion de personnes autistes utilisant les médicaments reflète celle rapportée dans une étude menée en 2014 auprès de 5 651 personnes autistes au Royaume-Uni2. Les personnes autistes aux États-Unis peuvent se faire prescrire des psychotropes à des taux encore plus élevés : Une étude réalisée en 2014 suggère que deux personnes autistes sur trois aux États-Unis prennent ces médicaments.

Grahique par Higel Hawtin © Spectrum News Grahique par Higel Hawtin © Spectrum News


Environ un tiers des personnes atteintes d'autisme ont reçu des ordonnances de psychotropes, comparativement à 6,5 % des témoins et 47,5 % des personnes atteintes de TDAH, selon les chercheurs. Environ 10 % des personnes autistes et 11 % des personnes atteintes de TDAH se sont vus prescrire plus d'un médicament, comparativement à moins de 1 % des témoins.

Les médicaments prescrits aux personnes autistes ne correspondent pas exactement à leur diagnostic psychiatrique ; il s'agit le plus souvent de médicaments contre la dépression et l'anxiété, mais les troubles du sommeil et le TDAH sont les plus fréquents.

Le manque relatif d'ordonnances pour ces affections concomitantes est préoccupant, surtout pour le TDAH, étant donné qu'il s'agit de l'une des comorbidités les plus courantes chez les enfants autistes, affirme Evdokia Anagnostou, clinicienne scientifique principale au Bloorview Research Institute à Toronto, Canada, qui n'a pas participé à cette étude. Cela dit, les spécialistes peuvent traiter certains des enfants autistes et atteints de TDAH, et les pédiatres peuvent parfois recommander des médicaments en vente libre pour les problèmes de sommeil. (L'étude ne tient compte d'aucune de ces possibilités.)

Les garçons et les hommes atteints d'autisme ont environ 26 % moins de chances de prendre un psychotrope que les filles et les femmes atteintes de cette condition. Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes ont tendance à être plus gravement touchées ou qu'elles sont plus susceptibles de consulter un médecin.

Houghton et ses collègues se sont également penchés sur l'utilisation des thérapies comportementales aux États-Unis. Dans une étude publiée en janvier, ils ont rapporté que 96 % des enfants autistes ont reçu au moins une intervention, le plus souvent l'orthophonie et l'ergothérapie4. Les enfants vivant en milieu rural reçoivent généralement moins de ces thérapies et ont moins d'heures de thérapie que ceux vivant en milieu urbain.

Références:

  1. Houghton R. et al. Autism Res. 11, 1690-1700 (2018) PubMed
  2. Murray M.L. et al. Psychopharmacology (Berl). 231, 1011-1021 (2014) PubMed
  3. Houghton R. et al. Autism Res. 10, 2037-2047 (2017) PubMed
  4. Monz B.U. et al. Autism Res. Epub ahead of print (2019) PubMed
2 juin 2019

Bussy-Saint-Georges -> SAM., 15 JUIN À 09:30 Journée de Sensibilisation à L'autisme et à L'Inclusion

31 mai 2019

L'école ne veut pas de mes enfants autistes. Un système qui va droit dans le mur

article publié dans Le Nouvel Observateur

Publié le 22-05-2015 à 09h36 - Modifié à 12h41
Temps de lecture Temps de lecture : 5 minutes

LE PLUS. Jean-Luc Duval est le père de Yanis et Samy, de jumeaux de 7 ans, qui sont tous les deux autistes. Il est aussi le président du Collectif Citoyen Handicap, qui se bat pour l'intégration des enfants handicapés dans les écoles. Il dénonce le système scolaire qui refuse pour le moment de donner à ses enfants l'accès à des classes classiques. 

Édité par henrirouillier  Auteur parrainé par Rozenn

 

Une école primaire parisienne, le 13 octobre 2014 (T. SAMSON/AFP).

 

Les écoles françaises sont un sanctuaire. Voilà la jolie phrase que chacun a pu entendre une fois dans sa vie. Un "sanctuaire", c'est le bon terme : tout s'y passe en catimini, les parents sont exclus et personne ne sait vraiment ce qui s'y passe.

 

C'est encore plus vrai pour les parents d'enfants handicapés – c'est mon cas, je suis père de deux jeunes enfants, jumeaux, tous les deux autistes – qui sont mis à l'écart, exclus, victimes de tous les coups bas. 

 

Une exclusion organisée

C'est la colère qui me pousse aujourd'hui à écrire ces mots que certains trouveront durs, mais peu importe, c'est ma réalité. Mon quotidien depuis trois ans. Trois années pendant lesquelles l'école m'a plus appris à moi qu'à mes deux enfants. Elle m'a appris que cette vocation dont parle certains enseignants n'existe que tant que les pressions de leurs hiérarchies n'existent pas. Lorsque celles-ci apparaissent, les vocations se cantonnent aux fonds de tiroirs, et on contribue tranquillement à la destruction de ces enfants sans aucun état d'âme.

Le droit français et international rappelle les principes fondamentaux de l'éducation mais nous sommes bien loin du compte, que ce soit pour nos enfants différents, les enfants issues de milieux défavorisés ou des milieux ruraux car les moyens sont dérisoires. Le sacrifice de ces enfants de la République est une priorité pour le gouvernement qui, sous couvert d'économie, de réformes bidons, continue la lente destruction entamée déjà par ces prédécesseurs. 

Mes enfants portent la responsabilité d'un échec qui n'est pas la leur

Ce vendredi 15 mai encore, lors de la réunion de mes enfants, j'ai pu constater le mépris de tout un système, les mensonges ou encore l'hypocrisie des acteurs d'un système dans lequel on n'épargne rien à ceux qui sortent du moule, ou qui dérangent. L'Education nationale, ce gros dinosaure, semble indéfiniment incapable de s'adapter. Personne en son sein ne le veut vraiment.

Ces gamins n'ont rien demandé. Les exclure et les stigmatiser, c'est les condamner à porter la responsabilité d'un échec qui n'est pas le leur.

Ces enfants dont personne ne se soucient ont des compétences certaines, on vous rebattra les oreilles avec cette affirmation. Cependant, personne ne voudra les exploiter. Sacrifiés qu'ils seront pour le bénéfice et le soit-disant équilibre d'un système qui ne profite qu'aux autres. Ce droit fondamental à l'éducation ne s'appliquerait donc pas pour eux. De mon point de vue, l'école est devenue le premier tortionnaire de ces enfants différents.

Virés après 8 heures en petite section

J'ai le cœur qui saigne lorsque je regarde mes jumeaux Yanis et Samy, âgés aujourd'hui de presque 7 ans. Heureux combattants qui aiment cette école, qui pourtant les rejette depuis le début. Virés en petite section après 8 heures à peine de scolarisation, maltraités dans une seconde école par une directrice intouchable, achevés cette année par une direction académique qui entend faire le ménage en liquidant au plus vite l'avenir de nos enfants.

La connerie n'a plus de limite. Samy aurait un niveau de toute petite section selon son institutrice, qui n'a même pas pris la peine de remplir les documents d'observation. Niveau petite section pour le second, selon la directrice qui n'a pas non plus eu le courage de remplir un document de 3 pages, trop occupée sans doute à se lover dans la nostalgie de son séjour découverte, dont mes enfants ont été exclus, coupable d'être différents.

Ces mêmes personnes écrivaient encore il y a 5 mois, que ces mêmes enfants avaient leurs places à l'école, me faisaient part en off des difficultés rencontrées à obtenir le moindre aménagement par un recteur réfractaire, qui se contente de remplir ce qui ressemble à une mission de ségrégation massive. Que dire alors de la revalorisation de 10.000 euros de leur prime, attribuée sur les résultats de cette politique ?

Mes enfants ne sont pas malades. Ils sont différents

Yanis et Samy ne connaîtront jamais le CP, m'ont-ils dit en cœur, car l'Éducation nationale n'a pas mis en œuvre les moyens nécessaire à la réalisation de cet objectif. Deux solutions me sont proposées, deux solutions qui ne sont pas dans le giron de l'Éducation nationale, mais des institutions médico-sociales. Deux options de ségrégations qui consistent en un placement dans un institut médico-éducatif ou une nouvelle Clis (Classes pour l'inclusion scolaire) gérée elle aussi par le secteur médico-social.

Mes enfants ne sont pas malades, ils sont juste différents. Mais peu importe, il est nécessaire de les virer au plus vite pour ne pas déranger le train-train quotidien d'un système éducatif en lambeaux. Ils ne sont plus des enfants, mais des semeurs de trouble aux yeux de ces gens sans conscience, sans cœurs, sans idéaux.

J'espère que le combat n'est pas perdu d'avance

Beaucoup de parents d'enfants handicapés m'ont dit que le combat était perdu par avance, qu'il valait mieux prendre les choses en main, et faire l'école à la maison. Beaucoup m'ont dit que trop d’enseignants ou d'auxiliaires de vie scolaire pratiquaient le double discours qui consiste à dire qu'ils sont de notre coté, mais refusent en même temps le combat en acceptant de participer à cette mascarade.

Depuis deux ans que nous avons créé le Collectif Citoyen Handicap avec une poignée de parents, nous nous battons contre un système. Nous avions l'espoir de changer les choses, de faire prendre conscience à chacun que nos enfants sont aussi des citoyens, qu'ils doivent pouvoir obtenir une chance d'étudier, un avenir... Mais en retour, nous recevons du mépris de la part de ceux qui perçoivent des millions d’euros de subventions en échange de leur immobilisme, qui collaborent à la purge activement alors que leur but premier est la défense et l'accueil convenable de cette population.

Venez nous rencontrer

La loi de 2005 est une fierté selon trop de gens, elle entérine à mon sens le fait que la population composée par les personnes handicapées est à part, que la loi ne s'applique pas à eux. Nous ne serions pas des citoyens mais une population à part avec nos propres lois. La réalité est qu'on a voulu régler un problème par la publication d'une loi, comme si cela suffisait pour qu'enfin les choses changent.

Au delà de ce constat, j'appelle tous ceux et celles qui n'acceptent pas cet état de fait, qui croient encore que la différence est une richesse, que nous pouvons tous vivre ensemble, à nous rejoindre dans ce combat et à se rassembler massivement devant tous les rectorats de France le 17 Juin, Venez nous rencontrer, échanger, exprimer notre attachement à ces principes que nous chérissons : "Liberté, égalité, fraternité".

31 mai 2019

Ce que le spectre élargi nous apprend sur l'autisme - Phénotype élargi 1/3

 

Ce que le spectre élargi nous apprend sur l'autisme - Phénotype élargi 1/3

Spectrum News Traduction par lulamae de What the 'broad spectrum' can teach us about autism de Lydia DENWORTH 15 Mai 2019 C'est seulement lorsque son fils aîné, John, a eu trois ans et a commencé l'école maternelle, que Rebecca Wiesenthal a commencé à s'inquiéter à propos de son retard de langage.

https://blogs.mediapart.fr

 

31 mai 2019

Eh oui, l'autisme aussi est un business... : Entretien avec Maxime Gillio

 

Eh oui, l'autisme aussi est un business... : Entretien avec Maxime Gillio

J'ai lu avec beaucoup de plaisir " Ma fille voulait mettre son doigt dans le nez des autres ", de Maxime Gillio. Superbe déclaration d'amour d'un père à sa fille. Au fil des pages, on ressent à quel point il est important pour ce papa d'entrer en contact avec son enfant.

https://monhandicapamoinesevoitpas.blogspot.com

 

29 mai 2019

Autisme. La leçon de piano de Nathalie Gaillard

Publié le 29 mai 2019 à 06h00

 

Âgé de sept ans et demi, autiste et aveugle, Victor suit les cours adaptés de Nathalie Gaillard depuis le mois de février. Âgé de sept ans et demi, autiste et aveugle, Victor suit les cours adaptés de Nathalie Gaillard depuis le mois de février. (Photo C. M.)

Nathalie Gaillard est une professeur de piano peu ordinaire. Elle compte, parmi ses élèves, des enfants autistes. À Lanester (56), le temps de leçons un peu particulières, les notes nouent et dénouent les émotions. Et la musique adoucit les maux.

Jeudi matin, 10 h, à la porte du studio Le Piano de Nathalie, à Lanester (56). Victor est ponctuel. Comme toutes les semaines, le petit garçon de sept ans et demi vient prendre son cours de piano avec Nathalie Gaillard. Il s’installe devant les touches blanches et noires et, rapidement, les premières notes résonnent. La leçon est un peu particulière, sans partition. Victor n’est pas un enfant ordinaire : autiste, il est également aveugle de naissance.

La méthode « douce »

Dans le petit salon attenant au studio, Clément, son petit frère de trois ans, Mathieu et Fanny, ses parents, suivent la leçon dont ils n’ont que le son. De l’autre côté du mur, Victor déploie ses doigts, travaille son oreille, s’exprime… Des phrases, verbales ou musicales. Nathalie le guide d’un mot, l’accompagne d’un geste. Joignant parfois sur le clavier ses deux mains à celles du garçon.

" C’est plus une approche qu’une méthode : tout en douceur, il s’agit de trouver comment entrer en communication avec l’élève autiste. "

« Ce ne sont pas des cours qu’on peut préparer », sourit la professeure de piano. « Il faut s’adapter… À l’humeur de l’enfant, à ce qui s’est passé avant qu’il ne franchisse le seuil du studio. C’est du sur-mesure, c’est différent chaque fois ». C’est en 2017 que Nathalie Gaillard s’est formée à la méthode Dolce auprès de l’association Apte (*). « C’est plus une approche qu’une méthode : tout en douceur, il s’agit de trouver comment entrer en communication avec l’élève autiste ».

Rassurer et calmer

À 56 ans, après des années d’enseignement du piano, la Bretonne d’adoption, formée à la Schola Cantorum de Paris, a eu envie d’apporter autre chose à ses cours. Elle avait déjà travaillé avec des enfants en situation de handicap… « C’était resté dans un coin de ma tête ». Aujourd’hui, dans son studio de la rue Pasteur, elle dispense ses leçons de piano particulières à cinq enfants atteints de troubles autistiques.

Avec ces élèves pas ordinaires, âgés de 7 à 18 ans, « les cours sont très aléatoires d’une semaine sur l’autre », explique Nathalie Gaillard. « Parfois, ils font des progrès incroyables. Puis d’un seul coup, il y a blocage… ». Certaines fois, aucune note n’est jouée pendant la leçon. « Je dois juste rassurer, calmer… ». Dans ces cas-là, l’usage des bols tibétains, que la professeure de piano a appris à utiliser dans le cadre de sa formation en sonothérapie, peut se révéler utile. « Ces enfants sont extrêmement réceptifs à la vibration ».

Après des années d’enseignement du piano, Nathalie Gaillard a eu envie d’apporter autre chose à ses cours. En 2017, elle s’est formée à la méthode Dolce auprès de l’association Apte. (Le Télégramme/Claire Marion)

Un point de repère

Les vibrations, les sons, la musique… « Depuis qu’il est tout petit, Victor adore jouer, écouter, chanter », confirme Fanny, sa maman. Des jeux sonores, le petit garçon est vite passé aux instruments de musique. Il y a deux semaines, ses parents ont fini par louer un piano. « Nous l’avons placé au centre du salon », explique Mathieu, son papa. Aujourd’hui, « Victor accepte que nous en jouions avec lui, et même sans lui ». Toute la famille s’y est mise.

C’est un éducateur du centre psychothérapique pour enfants et adolescents où est suivi Victor qui leur a parlé de Nathalie Gaillard et ses cours adaptés. « Dès la première leçon, on n’a senti aucune peur, aucune réticence de la part de Nathalie », apprécie Fanny. De son côté, Victor s’est laissé guider par sa professeure, l’a acceptée dès le début. « Cette leçon hebdomadaire, c’est devenu un point de repère ».

Un apaisement

La leçon de piano de Nathalie est « un apaisement pour l’enfant. De tout son corps, il le montre », expliquent ses parents. Et cette demi-heure de musique chaque semaine, c’est un apaisement pour ses parents aussi. « C’est la première fois de sa vie qu’on propose à Victor une activité qui ne soit ni médicale ni paramédicale… Nathalie est sans jugement. Elle ne s’arrête jamais sur ce qui ne se passe pas bien. Juste sur ce qui est positif. Ça nous change d’un quotidien où on passe beaucoup de temps à lutter, pour lui, et pour nous », souffle Fanny.

" C’est la première fois de sa vie, qu’on propose à Victor une activité qui ne soit ni médicale ni paramédicale. "

Ces leçons de piano particulières pour des enfants extraordinaires ont modifié profondément les choses pour la professeure de piano, jusque dans ses cours habituels. « J’ai un autre regard aujourd’hui », explique Nathalie Gaillard. « Je suis plus sensible, plus à l’écoute dans mon enseignement… Je laisse plus de place à l’improvisation chez mes élèves par exemple ». Victor et les autres « m’apportent beaucoup. Il y a énormément d’échanges. Je leur donne… Et je reçois au centuple ! ».

(*) Apte : Autisme, piano et thérapie éducative. www.apte-autisme.net


29 mai 2019

Bernard Golse, Hans Asperger, le nazisme et l'autisme

28 mai 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Une tribune dans "Libération" de Bernard Golse, au sujet du livre d'Edith Sheffer "Les enfants d'Asperger". Broderies sans avoir lu le livre. Ce qui permet n'importe quel délire.

 

Professeur émérite, certes, mais pas bon lecteur, le Pr Bernard Golse se permet une tribune (plus exactement, Libération lui offre une tribune) pour commenter un livre qu'il n'a manifestement pas lu.

 © Luna TMG
© Luna TMG

« Asperger, en tant qu’obédient du régime fasciste autrichien de l’époque, envoyait au Spiegelgrund de l’Institut psychiatrique du Steinhof à Vienne les enfants qu’il avait décrits comme présentant ce trouble relationnel soi-disant spécifique afin qu’ils y soient purement et simplement exterminés « 

Si Hans Asperger était nationaliste, il n'a pas été d'obédience fasciste, parce qu'il était d'obédience strictement catholique (nul n'est parfait). Bernard Golse peut-il citer un seul cas d'envoi au Spiegelgrund d'un enfant présentant ce « trouble relationnel » ?

Il n'a qu'à lire le livre d'Edith Sheffer pour éviter de répéter un tel propos.

« Ce syndrome dit d’Asperger a-t-il la moindre réalité scientifique ?

Rangé dans la rubrique des «troubles envahissants du développement» dits «atypiques» dans le cadre du DSM4, l’une des classifications internationales des maladies somatiques et mentales qui fait autorité dans le monde (1), et dans le cadre du DSM5 (dernière version de cette même classification), ce syndrome se trouve noyé dans la rubrique des «troubles du spectre autistique» dont il représenterait seulement une forme légère… »

Un premier scoop : le DSM IV serait une classification des maladies somatiques et mentales. Ce ne serait pas une confusion avec la CIM-10 ?

Un deuxième scoop : le syndrome d'Asperger comme un TED dit « atypique ». Le syndrome d'Asperger est pourtant une forme typique de l'autisme, avec les caractéristiques suivantes :

  • pas de déficience intellectuelle (cela n'a jamis été un critère de l'autisme) ;

  • pas de retard du langage.

Une personne TED atypique est une personne dont les symptômes n'atteignent pas le niveau requis dans un des 3 critères du diagnsotic : troubles des interactions sociales, de la communication, comportements répétitifs ou intérêts restreints.Ce n'est pas le cas pour une personne Asperger, pour laquelle les 3 critères doivent être réunis.

Considérer que le syndrome d'Asperger est une forme légère des troubles du spectre de l'autisme est un raccourci, car ce n'est pas nécessairement vrai.

«  des sujets par ailleurs le plus souvent extrêmement intelligents » Ah bon ? Est-ce que notre prof ne confond pas les aspies avec les personnages de séries TV ?

«  à la différence des classifications dans le champ de la médecine somatique, nos classifications psychiatriques ne sont encore que descriptives, d’où la nécessité de les revoir périodiquement afin de tenir compte des nouveaux consensus qui émergent parmi les spécialistes »

Le Pr Golse est mal placé pour parler de consensus, alors qu'il se mélange allègrement les pinceaux.

« Tel fut le cas de la pédagogie dite «curative» prônée par Asperger et ses funestes collègues. Dès que l’on dispose d’une classification, il y a possibilité de sélection, et chacun sait à quoi ce terme a donné lieu dans les camps de concentration nazis. Nous apprenons aujourd’hui que le terme de syndrome d’Asperger a également conduit des enfants vers la mort ! »

La pédagogie curative d'Asperger et de ses collègues ne visait pas à l'extermination, bien au contraire. Il suffit de lire le livre d'Edith Sheffer pour éviter de dire cette ânerie. Mettre un lien entre toute classification et la sélection à l'entrée des camps d'extermination, c'est un point Godwin dans la discussion.

Le terme de syndrome d'Asperger ayant été proposé un an après la mort d'Hans Asperger, il n'a pas pu conduire à la mort 40 ans avant.

Ces remarques étant faites, je rigole en lisant le Pr Golse disant  qu'il faut « changer définitivement de paradigme épistémologique en psychiatrie et en pédopsychiatrie, domaines particuliers du savoir dans lesquels les spécificités qualitatives de la rencontre interhumaine se doivent absolument de prévaloir sur toute démarche d’étiquetage dangereuse et intrinsèquement porteuse de menaces de dérives politiques »

La première fois que je l'avais entendu, en 2006, il avait réussi à me culpabiliser avec sa prétention de lier l'autisme à la dépression maternelle et à l'absence de stimulation, mais çà n'a pas duré longtemps. Je n'ai pas été très réceptif à cette rencontre interhumaine avec lui, mais plutôt avec Catherine Barthélémy.

Pitié pour les enfants et les parents qui rencontrent ce type de prof non émérite !

29 mai 2019

PCH : comment permettre à une personne autiste de consolider son autonomie ?

28 mai 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Pour une personne autiste adulte, c'est souvent difficile d'obtenir la PCH alors qu'elle est pourtant adaptée à ses besoins. Quelques explications pour pouvoir l'obtenir, avant une réforme nécessaire. Préparez-bien, pour commencer, la visite chez le médecin.

 

Lors des premières réunions de la CDAPH (commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées), je restais perplexe devant le rapport débité à une allure de mitraillette qui mentionnait très souvent : "est autonome pour les évacu". Pourquoi cette question des évacuations prenait-elle autant de place dans l'évaluation des besoins de compensation ?

Quand je me suis résolu à poser la question, on m'a répondu qu'il s'agissait des AVQ, actes de la vie quotidienne. Les évacuations en font partie, mais sont appelées éliminations urinaires et fécales.

Or, cela est essentiel pour déterminer le taux de handicap aux termes du guide-barème - et pour le bénéfice de la PCH (prestation de compensation du handicap) Aide Humaine.

Les listes de ces actes sont différentes, celle pour le taux de handicap étant plus longue. Mais elles recoupent pour l'essentiel les mêmes choses.

L'autonomie dans les actes de la vie quotidienne est le critère principal pour l'attribution d'un taux de handicap d'au moins 80% (qui permet d'avoir la carte mobilité inclusion Invalidité et le droit à l'AAH automatique).

Dans l'autisme, il faut raisonner en fonction de ce qui n'est pas fait spontanément ou de façon habituelle.

Commençons par le plus simple, mais qui ne correspond pas nécessairement à la situation la plus fréquente. Il n'est pas nécessaire, d'ailleurs, d'avoir un taux de 80% pour avoir le droit à une PCH Aide Humaine. Allons donc étape par étape.

Have ou have not 80% ? That is the question

Il faut actuellement se baser sur l'annexe 2-4 du code de l’action sociale et des familles : GUIDE-BARÈME POUR L'ÉVALUATION DES
DÉFICIENCES ET INCAPACITÉS DES PERSONNES HANDICAPÉES

- forme importante d'incapacité : taux de 50 à 75 % ;
- forme sévère ou majeure : taux de 80 à 95 %.

Un taux de 50 % correspond à des troubles importants entraînant une gêne notable dans la vie sociale de la personne. L'entrave peut soit être concrètement repérée dans la vie de la personne, soit compensée afin que cette vie sociale soit préservée, mais au prix d'efforts importants ou de la mobilisation d'une compensation spécifique. Toutefois, l'autonomie est conservée pour les actes élémentaires de la vie quotidienne.

Un taux d'au moins 80 % correspond à des troubles graves entraînant une entrave majeure dans la vie quotidienne de la personne avec une atteinte de son autonomie individuelle. Cette autonomie individuelle est définie comme l'ensemble des actions que doit mettre en œuvre une personne, vis-à-vis d'elle-même, dans la vie quotidienne. Dès lors qu'elle doit être aidée totalement ou partiellement, ou surveillée dans leur
accomplissement, ou ne les assure qu'avec les plus grandes difficultés, le taux de 80 % est atteint. C'est également le cas lorsqu'il y a déficience sévère avec abolition d'une fonction.

Les actes de la vie quotidienne, parfois qualifiés d'élémentaires ou d'essentiels, sont mentionnés dans les différents chapitres et portent notamment sur les activités suivantes :

  • se comporter de façon logique et sensée ;
  • se repérer dans le temps et les lieux ;
  • assurer son hygiène corporelle ;
  • s'habiller et se déshabiller de façon adaptée ;
  • manger des aliments préparés ;
  • assumer l'hygiène de l'élimination urinaire et fécale ;
  • effectuer les mouvements (se lever, s'asseoir, se coucher) et les déplacements (au moins à l'intérieur d'un logement).

Have ou have not PCH ? That is the second question

Activités référencées pour la PCH © CNSA Activités référencées pour la PCH © CNSA

Dans le Référentiel pour l'accès à la prestation de compensation annexe 2-5 du Code de l'Action Sociale et des Familles, sont précisés les critères.

Dans les 19 activités référencées dans la deuxième colonne, il faut avoir 2 difficultés graves ou une une difficulté absolue.

Une difficulté grave est cotée C dans le certificat médical, une difficulté absolue est cotée D.

C'est là que çà coince, car le médecin, compte tenu de la possibilité physique de faire l'activité par la personne autiste, va coter B la difficulté.

Or, depuis 2016, la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie, qui conseille les MDPH) a déjà précisé : "« Pour les situations relevant du champ des TSA, il ne faut pas négliger la prise en compte de la capacité de la personne à faire spontanément l’activité concernée :
• si elle n’est jamais initiée sans aide (même s’il ne s’agit que d’une stimulation), la difficulté est absolue ;
• si elle peut être spontanément initiée, mais que sa réalisation nécessite une présence humaine (stimulation ou surveillance) afin de finaliser l’activité et d’assurer un résultat satisfaisant, la difficulté est grave. » (Guide CNSA TSA p . 106)

Le nouveau certificat médical a l'intelligence de préciser  (page 5):

p.5 certificat médical MDPH p.5 certificat médical MDPH

Si le certificat médical n'a pas indiqué correctement le besoin de stimulation pour que l'action soit régulièrement effectuée, il ne faut pas s'attendre à ce qu'une équipe d'évaluation de la MDPH se déplace à domicile pour évaluer le besoin de compensation. Il y aura un rejet pur et simple car les "conditions d'éligibilité" à la PCH ne sont pas apparemment réunies.

Faites donc attention à la cotation par le médecin. Ici, je ne parlerai que de la PCH, mais vous pouvez imaginer que pour tout le reste du certificat médical, si tout est coté A, si les difficultés sont minimisées, il n'y aura pas beaucoup de moyens de compensation attribués. Une demande MDPH, ce n'est pas un CV pour une demande d'emploi, où il faut enjoliver au max la situation : c'est l'anti-CV, où il faut mettre en "valeur" (sic) ce qui est dévalorisé, ce qui ne marche pas bien tout le temps.

Pas de scrupules mal placés à ce sujet. Si à un moment donné, vous ne remplirez plus les conditions pour une prestation ou une orientation, la MDPH saura remettre en cause ce qui a été attribué et qui était justifié à un moment donné. Par exemple, si vous avez obtenu l'AAH parce que vous aviez une restriction durable et substantielle à l'emploi (RSDAE dans le jargon), l'AAH sera remise en cause ou réduite :

  • par la CAF/MSA parce que votre revenu d'activité dépasse les plafonds de ressources;
  • par la MDPH au renouvellement suivant si vous travaillez au moins à mi-temps en milieu ordinaire (hors ESAT) - condition d'exclusion pour ceux qui n'ont pas un taux d’incapacité au moins égal à 80%.

Je ne vous conseille pas de suivre l'exemple de cet olibrius de Josef Schovanec, qui est allé perturber les employés de la MDPH 75 en réclamant la suppression de son AAH quand il a eu un emploi ! Vous pourriez avoir du mal à retrouver le droit à l'AAH si vous perdiez votre emploi ...

Cotation des difficultés pour la PCH © CNSA Cotation des difficultés pour la PCH © CNSA

Si vous remplissez les conditions d'éligibilité générales à la PCH aide humaine (au hasard : avoir des problèmes de motricité fine, maîtriser son comportement dans ses relations avec autrui), vous avez droit à la PCH.Cela vous permettra notamment d'avoir accès à la PCH pour charges spécifiques (plafond de 100 € par mois : pour financer psychologue, groupes d'habiletés sociales, psychomotricien, ergothérapeute : activités régulières) et charges exceptionnelles (sur la base d'une moyenne de 50 € par mois : formation, documentation, mélatonine, bouchons d'oreille, casques, veste lestée ou auto-gonflante ...).

Have ou have not Human Support PCH  ? That is the third and most important question

Deux conditions à remplir :

  • 1 - Remplir les conditions d'éligibilité générale de la PCH (voir plus haut)
  • 2 -1  Et présenter une difficulté absolue pour au moins un des cinq actes essentiels suivants ou une difficulté grave pour au moins deux des cinq actes essentiels suivants  : toilette ; habillage ; alimentation ; élimination ; déplacements. [la troisième colonne du tableau]
  • 2 - 2 Ou à défaut du 2-1 Le temps d’aide apporté (ou susceptible d’être apporté) par un aidant familial, pour les seuls actes essentiels cités précédemment ou au titre de la surveillance, atteint quarante-cinq minutes par jour :

A quoi sert la PCH Aide Humaine ?

Cela permet d'abord le dédommagement de l'aidant familial. A un tarif très bas. Si un de vos parents est obligé d’intervenir très souvent pour vous permettre de survivre dans les actes de la vie quotidienne, ce n'est que justice.

Mais l'intérêt est de pouvoir vous passer d'eux - et de leur permettre de partir aux Canaries ou au Népal (s'ils ont bon goût) ou aux Baléares (s'ils n'en ont pas).

Vous pourrez embaucher une personne - une auxiliaire de vie sociale - soit directement, soit par une association mandataire (qui accomplit les démarches d'employeur pour votre compte) soit par une association prestataire (qui emploie le ou les salariés qui interviendront pour vous).

C'est le Conseil Départemental qui finance la PCH.

Une précision tout de suite : l'aide humaine n'est pas là pour faire tout ce qui vous emmerde, comme le ménage, la vaisselle, la lessive, le rangement ou peut-être la cuisine. Pour le ménage, il faut demander l'aide sociale *. Pour la cuisine, n'est pris en compte que le fait de manger des aliments préparés, et éventuellement les couper.**

Si vous obtenez la PCH aide humaine, il y aura cependant des heures pour la vie sociale (30 heures possibles par mois) : faire les courses, accompagner chez le médecin ou même le dentiste (aïe), le coiffeur ...

Avoir une personne pour mettre en route la journée (toilette, habillage, petit déjeuner pour commencer), cela peut être très important. Parfois, en plus, c'est le seul contact social.

Comment sont définies les activités ?

Voir le Référentiel pour l'accès à la prestation de compensation annexe 2-5 du Code de l'Action Sociale et des Familles

Se laver

Définition : Laver et sécher son corps tout entier, ou des parties du corps, en utilisant de l'eau et les produits ou méthodes appropriées comme prendre un bain ou une douche, se laver les mains et les pieds, le dos, se laver le visage, les cheveux, et se sécher avec une serviette.

Exclusion : Rester debout, prendre soin de sa peau, de ses ongles, de ses cheveux, de sa barbe, se laver les dents.

Les exclusions sont les activités qui ne sont pas prises en compte : si vous ne savez pas vous raser ou vous lavez les dents, ou si vous ne le faîtes que parce qu'on vous dit de le faire, vous êtes considéré comme exerçant quand même l’activité de se laver.

S'habiller/se déshabiller

Définition : Effectuer les gestes coordonnés nécessaires pour mettre et ôter des vêtements et des chaussures dans l'ordre et en fonction du contexte social et du temps qu'il fait.

Inclusion : Préparer des vêtements, s'habiller selon les circonstances, la saison. (...)

C'est ce que j'ai souligné qui pose souvent problème.

Préparer sa demande

Commencez par vous poser les questions indiquées par Jean-Philippe Piat dans la fiche "Mieux évaluer son autisme" pp.332-335 de son Guide de survie de la personne autiste..

 

L'autonomie de la personne autiste - page 53 © Jean-Philippe Piat L'autonomie de la personne autiste - page 53 © Jean-Philippe Piat

 

L'autonomie de la personne autiste - page 54 © Jean-Philippe Piat L'autonomie de la personne autiste - page 54 © Jean-Philippe Piat

S'il y a besoin d'une aide dans l'organisation ou la réalisation, d'une stimulation donc, les actions suivantes peuvent ouvrir droit à la PCH Aide Humaine :

  • Toilette quotidienne,
  • se brosser les cheveux,
  • s'habiller,
  • se déshabiller,
  • adaptation choix du vêtement à la température,capacité à se vêtir selon le contexte.

Remplir le formulaire de demande

Vous avez sans doute envie de pester devant les 20 pages du nouveau formulaire de demande à la MDPH. Vous pouvez encore utiliser l'ancien imprimé, mais çà serait une très mauvaise idée, surtout pour la PCH.

En effet, les rubriques détaillées permettront à l'équipe pluridisciplinaire d'évaluer vos droits à cette prestation de compensation du handicap.

extrait demande MDPH page 6/20 © CNSA extrait demande MDPH page 6/20 © CNSA

Ainsi de ces questions figurant en bas de la page 6 du document. Vous êtes en mesure de voir désormais que 3 des réponses peuvent ouvrir droit à la PCH.

Elles doivent bien entendu être cohérentes avec le certificat médical.

Préparez ces réponses avant d'aller voir votre médecin, et montrez-lui votre projet de demande. Cela lui facilitera la rédaction de son certificat.

* qui est récupérable partiellement sur votre succession : tremblez si vous voulez transmettre un pactole à vos héritiers.

** dans la réalité, les auxiliaires de vie sociale aident à réaliser ces diverses tâches. Mais il en faut pas que le conseil départemental l'apprenne, dans le cadre des contrôles d'effectivité, parce qu'il va demander le remboursement des salaires versés...


J'ai rédigé ces conseils en m'inspirant de situations d'autistes Asperger (ou considérés comme tels). Le besoin d'aide humaine ne sera peut-être pas permanent. Mais le fait de pouvoir s'appuyer dessus quotidiennement peut être important pour avoir une indépendance par rapport à ses parents. Un SAVS (service d'accompagnement à la vie sociale) a peu de chances d'intervenir tous les jours. Il faut savoir que, dans l'ensemble, l'accès à la Prestation de Compensation du Handicap est difficile pour les personnes autistes. Une réforme du référentiel est en cours. Quelque chose sortira-t-il de la prochaine Conférence Nationale du Handicap ? On verra bien, et si c'est le cas, je reviendrai sur le sujet.

27 mai 2019

L'ectasy facilite les interactions sociales chez la souris adulte

 

L'ectasy facilite les interactions sociales chez la souris adulte

Le collectif CLE-Autistes a fait paraître des informations très intéressantes sur le congrès INSAR 2019. Il écrit cependant : " Nous ne vous rapporterons pas comme Spectrum News, les résultats sur les souris et poissons autistes, mais sur les conférences minoritaires portant sur notre fonctionnement et notre qualité de vie.

https://blogs.mediapart.fr

 

27 mai 2019

Autisme : l'inclusion à pas comptés

Valerie Landrieu Le 27/05 à 06:00
L'association Vivre et Travailler autrement a accompagné le dispositif d'intégration de salariés autistes, pas à pas, avec les ressources humaines et les opérationnels. - DR

Après l'expérience réussie menée au sein du groupe Andros, le modèle d'inclusion d'autistes sévères en milieu professionnel développé par l'association Vivre et Travailler autrement essaime doucement. Un changement de mentalités serait-il amorcé

Après l'intégration réussie d'une dizaine de salariés autistes sur les lignes de production de Novandie, une filiale d'Andros,  Jean-François Dufresne, ex-dirigeant du groupe, souhaitait dupliquer le modèle imaginé avec l'association Vivre et Travailler autrement.

Un an après, deux nouvelles démarches sont en passe d'être opérationnelles. L'une, dans une autre usine de l'agro-industriel, en Corrèze ; l'autre au sein du spécialiste de la restauration aérienne Servair. Ce premier contrat extérieur en annonce d'autres. « Je suis entendu par les entreprises, indique Jean-François Dufresne. Mais c'est un peu plus compliqué lorsqu'il faut passer à l'action. » Volontaire, le groupe Michelin a certes dû renoncer à un premier projet pour cause d'obstacle technique lié à l'organisation en 3x8. Mais l'équipementier reste intéressé par la démarche. Et L'Oréal étudie l'intégration de salariés autistes dans certaines de ses usines pour la fin de l'année.

Valider les conditions de l'inclusion

Chez Servair, après neuf mois de préparatifs, la mise en route du dispositif est imminente. Le premier salarié autiste arrivera dans quelques jours sur un site francilien qui emploie 500 personnes. Un deuxième suivra et l'expérience sera étendue à d'autres usines, si elle est concluante.  La maison mère suisse Gategroup n'exclut pas de la dupliquer à l'international.

A l'origine de l'initiative : Patricia Larzilliere. La directrice générale adjointe Exploitation a été d'autant plus touchée par un reportage sur les salariés autistes d'Andros que « les conditions de l'inclusion correspondaient exactement à Servair », raconte-t-elle. Une visite sur place et une rencontre avec Jean-François Dufresne plus tard, elle présente un projet en comex et obtient le feu vert du directeur général.

Le sujet n'entre pas dans le cadre d'une opération d'image. Il faut embarquer ressources humaines, organisations syndicales et médecine du travail . La mission et le salaire d'une personne autiste seront les mêmes que ceux des autres salariés. Le projet permet de repenser les tâches, de revoir l'espace de travail et les visuels au sol mais aussi « parfois, remettre de la rigueur dans l'organisation », précise la dirigeante.

Lancer une démarche globale

Quelques questionnements émergent, côté salariés, mais des ateliers de sensibilisation à l'autisme auront raison des frilosités - principalement dues à la crainte de ne pas atteindre les objectifs fixés par la direction. Patricia Larzilliere reste étonnée de l'émulation que suscite le projet : « Certains de nos salariés veulent même rejoindre l'association », confie-t-elle. Côté comex, les qualités reconnues aux autistes - minutie, ponctualité, conformité aux règles, endurance, concentration et loyauté - contribuent à faire passer le dossier. Sur les chaînes de montage des plateaux-repas, les tâches à accomplir peuvent être rébarbatives, les gestes répétitifs, et les taux d'absentéisme et de turnover sont élevés. Vivre et Travailler autrement a accompagné le dispositif, pas à pas, avec les ressources humaines et les opérationnels.

L'association structure maintenant une démarche globale pour faciliter le travail des associations au plan local. Leur mission consistera à intervenir tant dans l'emploi - du recrutement aux outils de travail, que dans l'habitat - des structures spécifiques. Quoi qu'il en soit, la démarche est progressive parce qu'« on ne met pas d'un coup dix salariés autistes dans une usine », avertit Jean-François Dufresne. Le lieu de vie à proximité d'un site ne peut ainsi commencer à être construit avant un délai de dix-huit mois suivants l'arrivée du premier salarié autiste.

Coût de l'engagement pour l'entreprise ? « De la joie ! », assure Patricia Larzilliere. D'une façon plus pragmatique, « du temps, en réunions de lancement et en tournée auprès des managers de proximité ». Pour autant, témoigne la dirigeante, « parler aux équipes d'autre chose que de budget ou de résultats chiffrés n'est pas du temps perdu ». Chez Servair, le projet aurait d'ores et déjà permis de « donner du sens à l'action ».

L'autisme en clôture du 72e Festival de Cannes
La « Dernière séance » _ nouvelle appellation du film de clôture au Festival de Cannes_ aura mis l'autisme sous d'inhabituels projecteurs. Les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano mettent en scène dans « Hors normes » deux responsables associatifs qui encadrent des adolescents autistes issus de quartiers difficiles. Sortie le 23 octobre prochain.
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