Depuis la rentrée, Enzo, autiste de 14 ans, de Longuyon, « est victime de blessures répétées », selon sa mère, Vanessa Girot. Quand elle a lu l’article concernant Romain, de Jarny ( RL de mercredi), dont les parents ont déposé plainte pour coups et blessures contre l’école spécialisée et l’internat de Saint-Mard (Belgique), son sang n’a fait qu’un tour : « Mon fils est dans le même établissement et ce que Romain a vécu m’a immédiatement rappelé ce que subit Enzo. Mais lorsque je m’adresse à la direction, on me rétorque juste qu’Enzo, qui est autiste et épileptique, est très dur à gérer. Moi, je dis qu’ils ne savent pas le prendre », insiste la maman.

La semaine de la rentrée, l’adolescent est revenu à la maison avec des douleurs à l’épaule et au thorax. Le constat du médecin traitant est sans appel : 5 jours d’ITT (incapacité temporaire totale) pour une fêlure à une côte et une autre à l’épaule ! « Avant-hier, il est rentré avec une nouvelle marque au poignet, en me disant que c’était l’éducateur qui lui avait fait ça. Quand on en fait la remarque aux encadrants, ils disent que c’est la faute des enfants », raconte Vanessa.

« Il est fou »

Elle a aussi été choquée par de récents commentaires des éducateurs sur Enzo, aux ambulancières qui le transportent matin et soir. « Ils ont dit que mon fils était fou et que l’école [de Saint-Mard] n’était pas faite pour lui. Pour tout vous dire, je suis sur le point de chercher un autre établissement. Je suis à bout. » Enzo était jusqu’à présent pris en charge dans une autre structure en Belgique pour des handicapés plus lourds. « À Saint-Mard, les ambulanciers m’ont confirmé que des éducateurs et quelques élèves n’étaient pas très sympas avec certains enfants. Selon Enzo, l’un d’eux lui aurait dit que la prochaine fois, il boufferait le gazon. »

« Des épisodes de violence »

Contacté, le directeur de l’école, Cédric Fichet, reconnaît que le quotidien de sa structure de 450 élèves est parfois marqué par « des épisodes de violences avec des jeunes qui souffrent de troubles du comportement » mais qu’il a « toute confiance dans son équipe ». Selon lui, il y a peut-être une forme d’incompréhension entre les parents d’enfants français et les établissements dont l’organisation est différente de la France. « Nous sommes d’abord une école. Je n’ai pas de médecin, de pédopsychiatre et j’ai un éducateur pour 80 élèves. Mais s’il y a dysfonctionnement de mon personnel, on prendra des mesures. Je pense cependant qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre les déclarations d’enfants en crise », promet le responsable.

Alain MORVAN.