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"Au bonheur d'Elise"
24 août 2018

Étude : aucun lien établi entre le vaccin TDCa et l’autisme

vaccin

Une vaste étude menée auprès de plus de 80 000 enfants montre qu’une vaccination infantile commune administrée aux femmes enceintes ne fait courir aucun risque accru d’autisme à leurs enfants.

Une étude signée de la Kaiser Permanente menée sur 81 993 enfants hospitalisés et publiée lundi dans la revue Pediatrics, n’établit aucune association entre le vaccin prénatal TDCa (contre le tétanos, la diphtérie et la coqueluche) et les troubles du spectre autistique. C’est la dernière d’une longue série d’études montrant qu’il n’y a pas de lien entre les vaccins et l’autisme. « Si une femme hésite, elle peut être rassurée », a déclaré au Washington Post Tracy Becerra-Culqui, du département de recherche et d’évaluation de la Kaiser Permanente en Californie du Sud, et principale auteure de l’étude.

« Chez une femme qui n’est pas vaccinée, le risque de contracter la coqueluche est le plus grand de tous les risques qui peuvent nuire au bébé, poursuit la médecin. L’acceptation du vaccin devrait être une évidence ». Les autorités sanitaires encouragent en effet les femmes enceintes à se procurer le vaccin TDCa au troisième trimestre, pour protéger les bébés des infections bactériennes pouvant être mortelles dès les premières semaines.

« Nous voulions devancer toute préoccupation – la préoccupation principale étant : “Mon enfant développera-t-il une maladie comme l’autisme ?” », poursuit la chercheuse. Il ressort de l’étude que sur les plus de 80 000 enfants examinés sur une période de quatre ans, l’autisme a été diagnostiqué chez 569 enfants (ou 1,5 %) dont la mère avait été vaccinée, contre 772 (1,8 %) dont la mère n’avait pas été vaccinée. Aucun lien ne peut donc être établi entre le vaccin et le développement de troubles autistiques.

La vaccination des enfants – et les vaccins en général – reste un sujet controversé depuis 1998. Le théoricien du complot Andrew Wakefield avait en effet publié un document de recherche frauduleux établissant un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole) et l’autisme. Bien que le médecin britannique et ses recherches aient depuis été discrédités, l’idée a déclenché une inquiétude chez certains parents, qui choisissent toujours de ne pas faire vacciner leurs enfants. Un scepticisme qui depuis quelques années expose des milliers d’enfants aux maladies.

Source

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23 août 2018

Un petit garçon autiste exclu du centre aéré de Saint-André

Alexis a été exclu pour la deuxième fois du centre aéré.
Alexis a été exclu pour la deuxième fois du centre aéré. - VDN

Alexis, 7 ans, souffre d’un trouble du spectre autistique. Depuis ses 3 ans, Alexis passe une partie de ses vacances scolaires au centre de loisirs de Saint-André. Et pour la seconde fois depuis son inscription, il en a été exclu. «  La première fois, on m’a dit   : Alexis est dangereux pour les autres.  » s’indigne la mère de famille. Une situation qui rappelle celle de Titouan, le jeune garçon autiste privé de centre aéré début août à Lille.

À Saint-André, l’association CAP, chargée des services périscolaires pour la petite enfance affirme que c’est la première fois qu’une telle procédure d’exclusion est mise en place. «  Alexis, on l’accueille depuis qu’il est tout petit. On a un accueil spécifique pour les enfants en situation de handicap. Là, on n’avait pas les personnes adéquates. C’est un échec qu’on a vis-à-vis de cet enfant  », se désole Marine Graceffa, directrice générale de CAP.

Depuis l’année dernière, l’association a augmenté son nombre d’animateurs mais ne propose cependant pas d’accompagnement spécialisé pour les enfants en situation de handicap. «  On est à un animateur pour huit enfants pour les moins de six ans. On ne peut pas faire du un pour un  », justifie Marine Graceffa.

23 août 2018

Autisme - Approbation de médicaments, recherche avec la marijuana

23 août 2018
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

L'approbation aux USA de médicaments d'un composé dérivé de la marijuana pour traiter certains types d’épilepsie pourrait stimuler la recherche sur un traitement par la marijuana pour l'autisme. En France, malgré la possibilité légale, aucun médicament n'est encore autorisé.

 

 © Spectrum News
© Spectrum News

par Jessica Wright / Spectrum News /16 août 2018

Traduction de Drug approval could boost research on marijuana treatment for autism

 

Les États-Unis ont approuvé, pour la première fois, un composé dérivé de la marijuana pour traiter certains types d’épilepsie. La décision pourrait être une bonne nouvelle pour la recherche sur l'autisme.

L'approbation d'Epidiolex, le nouveau médicament, nécessitera une modification de la classification des composés de la marijuana par l'Agence américaine de lutte contre la drogue (drogue) en termes de l'Annexe 1, signifiant qu'ils n'ont aucun usage médical et un fort potentiel d'abus. Cette décision est attendue pour le 23 septembre.

Ce changement faciliterait la tâche des chercheurs qui cherchent à déterminer si la marijuana peut atténuer les traits de l’autisme.

"L'approbation d'Epidiolex a changé le cadre réglementaire pour les produits à base de cannabinoïdes", explique Orrin Devinsky , qui a dirigé certains des essais cliniques sur Epidiolex. "Cela rendra les futurs essais beaucoup plus faciles et moins coûteux." Devinsky travaille sur deux autres essais pour l'autisme.

Epidiolex a été approuvé pour soulager les crises d'épilepsie dans deux syndromes: le syndrome de Dravet et le syndrome de Lennox-Gastaut. La Food and Drug Administration (FDA) a déjà approuvé des formes synthétiques d'ingrédients psychoactifs de marijuana, le THC, pour traiter certaines conditions. Mais il s'agit de la première approbation fédérale d'un produit dérivé de la plante de marijuana; 31 États et le District de Columbia autorisent l’utilisation de la marijuana pour traiter l’épilepsie, et 6 le font pour l’autisme.

Lors d'une conférence de presse annonçant l'approbation d'Epidiolex, le commissaire de la FDA, Scott Gottlieb, a déclaré que la FDA restait déterminée à "faire progresser ce type de travail important et consciencieux".

Entre-temps, de nombreux parents se sont tournés vers des dispensaires pour la marijuana afin de traiter leurs enfants autistes , malgré le manque de preuves.

Accès plus facile

Les premiers essais de dérivés de la marijuana pour traiter l'autisme ou des affections connexes en sont à leurs débuts. Certains essais portent sur le cannabidiol (CBD), l'ingrédient principal d'Epidiolex et d'autres cannabidivarines (CBD-V).

Le mois dernier, Zynerba Pharmaceuticals, basé en Pennsylvanie, a annoncé qu'un médicament synthétique à base de CBD atténue l'anxiété de 46% en moyenne. L'essai comprenait 20 hommes atteints du syndrome de l'X fragile , une condition liée à l'autisme. Cependant, les participants savaient qu'ils prenaient le médicament, de sorte qu'ils pouvaient être sensibles à un effet placebo .

Trois autres essais aux États-Unis visent à vérifier si les cannabinoïdes soulagent l'agressivité ou l'anxiété chez les enfants autistes.

Un essai a pour but d'inscrire 100 enfants autistes à tester les effets de la CDB sur l'agression, ainsi que sur le comportement social et la compulsion. Une autre analyse l'effet de la CDB sur l'agressivité chez 30 enfants autistes; dans cette conception, la moitié du groupe obtient le médicament pour commencer et l'autre moitié reçoit le placebo, puis les groupes changent.

Pendant des années, les chercheurs ont tenté d'obtenir un financement fédéral pour cet essai et ont finalement eu recours à des sources privées. Selon Alysson Muotri , professeur de pédiatrie et de médecine cellulaire et moléculaire à l’Université de Californie à San Diego, même après avoir reçu les fonds, il leur a fallu près d’un an pour réduire les formalités administratives imposées par la Drug Enforcement Agency.

"C'est fou quand vous pensez que c'est la CDB; ce n'est pas de la cocaïne », dit Muotri. "J'espère que [la décision de la FDA] changera cela."

Un troisième essai étudie l'effet de la CDB sur l' anxiété chez les enfants autistes présentant des quotients intellectuels élevés.

Porte de départ

À mesure que ces essais se déroulent, ils soulèvent de grandes questions sur les aspects de l'autisme qui traitent les composés dérivés de la marijuana et sur la posologie qui pourrait être la meilleure.

Par exemple, les résultats d'une étude israélienne préliminaire suggèrent qu'un rapport de 20 à 1 du CBD au THC atténue les accès agressifs chez les enfants autistes 1 .

Dans le cadre de l’analyse de l’anxiété, les chercheurs ont l’intention d’explorer des indices tirés d’études animales et de l’essai du syndrome de Dravet selon lesquels une dose intermédiaire de CBD, plutôt qu’une dose élevée typique, pourrait être optimale pour l’autisme.

"Je serais surpris que cela n’aide pas certains enfants", explique Xavier Castellanos , professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université de New York. "La question est : qui? Combien? Et y a-t-il une bonne dose? Il y a beaucoup de choses à apprendre. "

Pour répondre à certaines de ces questions, des chercheurs du King's College de Londres analysent le cerveau des hommes adultes avant et après la prise du CBD-V.

Ils ont trouvé jusqu'à présent que le CBD-V peut altérer les connexions entre les régions du cerveau chez les hommes atteints d'autisme, mais pas chez les témoins. L'équipe a présenté ses données préliminaires lors de la réunion annuelle de la Société internationale de recherche sur l'autisme en 2018 en mai à Rotterdam, aux Pays-Bas. Les chercheurs prévoient également d’examiner les effets du CBD sur la connectivité du cerveau.

Dans le cadre de son procès, Muotri prévoit de collecter des cellules cutanées chez les enfants autistes afin de cultiver des «organoïdes » semblables au cerveau en culture. Dans des données non publiées, ses collègues et lui ont montré que les organites émettent des ondes électriques similaires aux ondes cérébrales: les effets de la drogue sur ces ondes peuvent identifier les meilleurs candidats pour le traitement de la CBD.

«Nous devons faire beaucoup plus de recherches pour déterminer ce qui se passe biologiquement avec ces composés», explique Grainne McAlonan , chercheur principal de l’étude d’imagerie cérébrale et directeur adjoint du Sackler Institute for Translational Neurodevelopment au King’s College de Londres.

References:

  1. Aran A. et al. Neurology 90, P3.318 (2018) Abstract

Et en France ?

Compte tenu du caractère massif de la consommation de cannabis ou dérivés en France, il est certain qu'il est déjà utilisé pour une meilleure qualité de vie par beaucoup de personnes autistes. Et personne ne devrait songer à le leur reprocher.

Par contre, avant que des chercheurs ne  s'y penchent, compte tenu du tabou politiquement sensible des drogues en France, on peut toujours rêver.

Il est temps que le cannabis soit franchement légalisé : cela permettra de meilleures recherches sur le sujet, et aussi une meilleure prévention.

Le cannabis thérapeutique pourrait être autorisé en France - Pierre Bienvault , le 24/05/2018

"Sur un plan réglementaire, le Sativex pourrait être vendu en pharmacie. Mais depuis quatre ans, rien ne bouge car le ministère et le laboratoire n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un prix de remboursement du produit."

NB : le titre laisserait entendre que les chercheurs doivent consommer de la marijuana. Il résulte plus simplement de la contrainte "réglementaire" des blogs de Mediapart, dont les titres ne doivent pas dépasser plus de 85 caractères.

22 août 2018

Inédit : Un lieu unique créé par des autistes pour des autistes

article publié sur Dis-leur !

21 août 2018 Société

Secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel dit à propos du projet de la Maison des possibles : "Il semble s'inscrire pleinement dans les objectifs de la stratégie", expliquant qu'elle saisit la directrice de l'ARS Occitanie pour que celle-ci apporte toute son aide au projet". Photo d'illustration : Dominique QUET.

C’est une première en France. Et c’est à Lunel, dans l’Hérault. L’association l’Avenir des possibles met en place la première maison destinée principalement à l’accueil et à la formation des autistes. C’est un « projet pilote en France », très attendu, qui ouvre en septembre, en s’appuyant sur une opération de financement participatif. Son innovation : la prise en charge globale de l’autisme censé préparer à terme à une certaine autonomie dans la société.

Educatrice et monitrice, Rachèle Couillet, 35 ans, est autiste asperger, une forme « savante », sans déficience intellectuelle, popularisée, voire caricaturée, par le film culte Rain Man pour lequel Dustin Hoffman a obtenu l’oscar du meilleur acteur. C’est le premier film sur l’autisme. Trente ans plus tard, Rachèle Couillet veut créer ce qu’elle annonce comme étant le premier lieu en France créé par des autistes pour accueillir des autistes. « On vient de trouver ce local, dit-elle. A Lunel ». Rue des Abrivados, près des arènes, là où le pouls de la ville bat. Près des institutions. Car le projet de l’Avenir des possibles commence par la fameuse volonté « d’inclusion », rejoignant en celà la philosophie du gouvernement sur ce sujet complexe, répandu (700 000 personnes en sont touchées, dont 100 000 enfants), et en cruel manque de prises en charge adaptée (1).

« Le lieu est un duplex que nous allons créer, dont le rez-de-chaussée sera réservé aux adultes et le 1er étage aux enfants, n’est pas encore ouvert. On espère qu’il le sera en septembre », précise Rachèle Couillet. Cette dernière a lancé un financement participatif (2) pour lancer La Maison des possibles, le joli nom du projet, en essayant de récolter 5 000 euros puis 25 000 euros dans un second temps pour acheter un véhicule, des matériels dont de l’informatique et participe à de nombreux appels à projets (Fondation de France, Fondation Orange, etc.) pour améliorer le budget initial.

C’est un lieu pensé pour les autistes par les autistes. Au passage, nous ouvrons la possibilité pour les parents ou les aidants d’un autistes de souffler au moins de temps en temps, d’avoir un répit, et, accessoirement, d’envisager pour beaucoup un retour vers l’emploi. »

Rachèle Couillet, présidente de l’Avenir des possibles

 

Rachèle Couillet et le philosophe Joseph Schovanec, parrain de l’association. Photo : DR.

L’idée centrale, c’est de créer un lieu, ouvert sur la ville, qui reçoive les différents intervenants dont ont besoin à titres divers les autistes, de l’ergothérapeute à l’orthophoniste en passant par le psychologue ou l’ophtalmologue. Et où différents ateliers et activités pourront être proposés. « Habitant dans l’un des cinq départements que sont l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, l’Aude et le Vaucluse, quelque 50 familles qui pourront y recourir, au lieu de passer leur temps à courir entre les différents spécialistes pour soi ou son enfant tout au long de la semaine au point, parfois, de devoir arrêter de travailler, explicite Rachèle Couillet. Et quand on doit faire une heure de route le matin pour consulter tel spécialiste et une heure l’après-midi pour en voir un autre, on ne peut pas travailler. La demande d’un lieu tel que nous le concevons est très forte. C’est un lieu pensé pour les autistes par les autistes. Avec une équipe de professionnels. Au passage, nous ouvrons la possibilité pour les parents ou les aidants d’un autiste de souffler au moins de temps en temps, d’avoir un répit, et, accessoirement, d’envisager pour beaucoup un retour vers l’emploi. »

Et Rachèle Couillet d’ajouter : « Une personne sur dix en France est dite « différente » (autisme, troubles dys, etc.) Si de plus en plus de personnes (enfants et adultes) sont diagnostiquées aujourd’hui, il est nécessaire de permettre à ces personnes de vivre de façon plus apaisée, d’être mieux accueillies dans la société et de les accompagner dans leur évolution. Encore faut-il pour cela qu’elles disposent de lieux d’accueil et d’accompagnement faciles d’accès, d’un abord convivial et indépendant des structures de soins.« 

Ce genre de maison pour autistes qui va s’ouvrir à Lunel, il en faudrait au moins une dans chaque département. Ce devrait être reconnu d’utilité publique ! »

Nadine, mère de Clément, autiste de 20 ans.

Le modèle va plus loin et évoque l’insertion professionnelle : « C’est un prototype de fonctionnement au sein d’un lieu d’accompagnement avec cette mixité de public. La mise en place de parrainage professionnel en interne, et de différentes étapes, en fonction du souhait de chaque membre. En effet, chacun peut être à tour de rôle aidé et aidant au sein de la Maison Des possibles, s’il le souhaite, en fonction de ses domaines de compétences ou de son potentiel sous-jacent. Certains peuvent également choisir de s’orienter vers le bénévolat associatif ou le service civique au sein de l’association Avenir Des Possibles, et accéder à des formations certifiantes et ou diplômantes. Enfin l’accès et le maintien à l’emploi (en milieu ordinaire ou protégé) est accompagné en même temps du côté de la personne et de l’entreprise. »

Ce que confirme Nadine, maman de Clément, 20 ans, qui habitent tous deux à Narbonne : « On attend l’ouverture de cette maison avec impatience ! Clément va y aller en courant ! Je vis seule avec lui. Sans famille à proximité pour nous aider. Il est seulement différent. Et on n’est pas les seuls dans ce cas… De nombreux autistes ne sont pas reconnus comme tels. J’ai dû arrêter de travailler à cause des multiples rendez-vous médicaux ou paramédicaux. C’est un combat sans fin. Et pour tout. Se battre pour avoir un AVS (assistant de vie scolaire) ; se battre pour que Clément reste en classe… », en espérant tomber sur « des enseignants sensibilisés… » Il y a beaucoup de souffrance dans les familles qui sont confrontés à l’autisme.

Poignante, Nadine, la maman de Clément, renchérit : « Ce genre de maison qui va s’ouvrir à Lunel, il en faudrait au moins une dans chaque département. Ce devrait être reconnu d’utilité publique ! » Elle poursuit : « L’idée de l’Avenir des possibles, c’est d’arriver à rendre autonomes le plus possible les autistes. Pour que certains puissent même, dans un second temps, prendre un appartement, et être aidé pour les papiers par la Maison des possibles, etc. Parce qu’une seule question taraude les parents d’un enfant autiste : que va-t-il devenir après ma mort ? Souvent, ils sont placés dans des hôpitaux psychiatriques où ce n’est absolument pas leur place ! »

La Maison des possibles, à Lunel, un lieu pensé par des autistes pour des autistes. Photo : DR.

L’association pense pouvoir fonctionner sur le mode d’une école privée. « En fonction des besoins, il en coûtera environ de 150 euros à 450 euros par mois pour une personne prise en charge mais il y a des aides possibles, notamment la MDPH, le complément de l’allocation d’adulte handicapé. Les autistes représenteront  la moitié des places. Notre lieu sera aussi ouvert à d’autres handicaps et d’autres associations » comme l’Association phobie scolaire avec laquelle elle a noué un partenariat ou l’Association francophone des femmes autistes (AFFA). Magali Pignard, cofondatrice de l’Association francophone des femmes autistes, structure nationale créée à Grenoble, dit : « Nous avons accepté ce partenariat avec l’Avenir des possibles parce qu’elle promeut comme nous l’autonomie et l’entraide. On s’aperçoit que ça fait du bien aux aidés mais aussi aux aidants. D’ailleurs, nous avons des femmes membres de notre association que nous allons orienter vers la Maison des possibles de Lunel. Car, c’est le désert en terme de prise en charge pour elles… »

De son côté, la Toulousaine Odile Mandaran, vice-présidente de l’association Phobie scolaire, créée en 2008, et qui dispose de 30 correspondants régionaux organisant notamment des groupes de parole, explique pourquoi elle soutient le projet de la Maison des possibles. « C’est un lieu où les jeunes touchés par la phobie scolaire, dit-elle, ceux qui suivent les cours à distance à la maison, vont pouvoir se reconstruire. C’est une opportunité unique où ils auront la possibilité de se retrouver. On y trouvera un vrai accompagnement et un accompagnement à la carte : souvent, un enfant souffrant de phobie scolaire, l’est parce qu’il a été harcelé, parce qu’il souffre d’un problème de « dys », etc. Eh bien cette structure prend en compte les différences. Il y aura même des ateliers dont le but est de redonner de la confiance en soi… »

Olivier SCHLAMA

  • Entre autres personnalités et politiques qui soutiennent le projet, Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées a écrit le 6 août à Rachèle Couillet, saluant « cette initiative innovante qui s’inscrit parfaitement dans les objectifs du gouvernement de développer une politique d’inclusion efficace (…) S’agissant de l’autisme, eu égard aux engagements pris par le Conseil des ministres du 6 juin 2017, une intense concertation (…) a permis d’élaborer une stratégie présentée le 6 avril dernier par le Premier ministre (qui) veut remettre la science au coeur de la politique publique de l’autisme… » La ministre, évoquant  « une vingtaine de mesures concrètes », veut notamment « favoriser l’inclusion des adultes et soutenir les familles ». Quant au projet de la Maison des possibles, la ministre, ce dernier semble s’inscrire pleinement dans les objectifs de la stratégie », expliquant qu’elle saisit la directrice de l’ARS Occitanie pour que celle-ci apporte toute son aide au projet.
  • (1) Le plan du gouvernement ICI
  • (2) Le crownfunding de l’association : ICI 
  • Le projet innovant de La Maison des possibles, « c’est un lieu d’accompagnement et d’apprentissage à la vie autonome, participatif et inclusif intégré dans la cité, créé par et pour des personnes autistes et en situation de handicap. À destination des enfants et adultes autistes, précoces, « dys » en tout genre, en phobie scolaire, en situation de handicap, en instruction en famille, et des acteurs de leur environnement. L’association proposera : parcours scolaire, job coaching, insertion professionnelle, formations, guidance parentale, loisirs, habilités sociales, cafés rencontres, sorties familiales, ateliers parents enfants, ateliers bien-être, ateliers inter-générationnels, ateliers informatique, etc. »
  • A voir, quand le philosophe et autiste Josef Schovanec casse les clichés sur l’autisme, ICI : https://youtu.be/VsBte6SGEno
22 août 2018

De forts taux de pesticides pendant la grossesse liés à l'autisme chez l'enfant

article publié dans La Dépêche

Publié le 21/08/2018 à 11:19

 

Une nouvelle étude montre un lien entre l'exposition des mères aux pesticides pendant la grossesse et l'autisme chez leurs enfants. - RelaxNews - pascalgenest / IStock.com

Une nouvelle étude montre un lien entre l'exposition des mères aux pesticides pendant la grossesse et l'autisme chez leurs enfants.

De nouvelles recherches ont établi un lien entre de fortes concentrations de pesticides chez la femme enceinte et un risque accru d'autisme chez les enfants.


Cette étude, menée conjointement par des chercheurs de l'Université américaine de Columbia et l'Institut National de la santé et du bien-être finlandais, a pris en compte des données émanant d'une cohorte d'étude finlandaise sur l'autisme afin d'examiner les taux de DDE (Dichloro Diphényl Dichloroéthylène) chez les femmes enceintes.

Le DDE est un dérivé du pesticide DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane), qui, même s'il est interdit dans de nombreux pays depuis plusieurs décennies, se retrouve encore dans la chaîne alimentaire. Il en découle une exposition continue de certaines populations, et comme ces produits chimiques traversent le placenta, les bébés risquent aussi une exposition in utéro.

Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont suivi 778 enfants atteints d'autisme et 778 autres en bonne santé qui jouaient le rôle de sujets témoins. Ils ont mesuré les niveaux de DDE et de DDT dans des échantillons de sang émanant des mères en début de grossesse.

Après avoir pris en compte l'âge des mères et d'autres facteurs possibles, les résultats ont montré que les risques d'autisme augmentaient considérablement lorsque les mères affichaient un taux élevé de DDE (au-dessus du 75ème centile).

De plus, la probabilité de troubles intellectuels chez les enfants autistes augmentait de plus du double lorsque les taux de DDE maternels dépassaient ce seuil.

"Nous pensons que ces produits chimiques appartiennent au passé, qu'ils ont été relégués il y a fort longtemps aux produits dangereux du 20ème siècle", a commenté l'auteur de l'étude, Alan S. Brown. "Malheureusement, ils sont toujours présents dans l'environnement et se trouvent dans le sang et les tissus. Chez les femmes enceintes, ils sont transférés au fœtus. En plus de facteurs génétiques et d'autres facteurs environnementaux, nos résultats montrent que l'exposition prénatale aux DDT pourrait être un des déclencheurs de l'autisme."

Les chercheurs ont aussi examiné les niveaux de PCB (polychlorobiphényles), ces produits chimiques utilisés par l'industrie, mais n'ont pas trouvé de lien avec l'autisme infantile.

Les auteurs concluent que leurs recherches "fournissent les premières preuves fondées sur des marqueurs biologiques que l'exposition maternelle aux insecticides est associée à l'autisme chez leurs enfants". Ils ont noté que l'étude contribuait à une meilleure compréhension de l'autisme et que ses implications pourraient permettre de prévenir les troubles. Ils ont cependant tenu à préciser que les résultats ne prouvent pas de lien de cause à effet et que de plus amples recherches étaient encore nécessaires.

Les résultats de cette étude sont parus dans la revue American Journal of Psychiatry.

RelaxNews

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21 août 2018

Le repérage précoce des TSA: Pr Amaria Baghdadli

20 août 2018

Dossier sommeil et autisme

20 août 2018
Par
Les troubles du sommeil sont majoritaires chez les personnes autistes, tant enfants qu'adultes. Ces troubles ont des conséquences très importantes sur leur qualité de vie et celui de leur entourage. Ce dossier regroupe des articles récents sur le sujet (causes, manifestations/conséquences et traitements comportementaux et médicamenteux).


Silent Night © Luna TMG
Silent Night © Luna TMG

Plusieurs articles de ce dossier ont été illustrés par les magnifiques photographies de Luna TMG.

Ces photos sur : https://www.flickr.com/photos/lunatmg/

Voir : Luna The Moon Girl - Une fixation autistique façonne les images uniques d'une photographe


Il y a une discussion engagée par Michelle Dawson sur l'intérêt à obliger les personnes autistes à suivre le rythme de vie neurotypique, notamment le cycle veille-sommeil correspondant à la majorité des activités sociales et professionnelles dans nos sociétés.

Mélatonine - La prison circadienne - Michelle Dawson

Michelle Dawson, chercheuse autiste canadienne, travaillant dans le groupe de recherche de Laurent Mottron estime qu'il faudrait une pilule anti-mélatonine, pour briser le cycle circadien du sommeil.

  • publié le 21 févr. 2017

Cependant, aux USA, il semble qu'il y ait accord entre les personnes autistes et les assos de parents sur la nécessité d'approfondir les recherches et de proposer des solutions :

Le monde de l’autisme, divisé, s’accorde sur la nécessité d’études sur le sommeil

Un point d'accord entre les associations de parents et celles de personnes autistes : les troubles du sommeil. Un point de vue des USA (dossier de "Spectrum News").

  •  publié le 3 nov. 2017

La mélatonine est une hormone de synthèse largement utilisée pour combattre le décalage horaire, notamment dans l'aviation. Il y a débat sur son efficacité.

Mélatonine - Est-il sûr de prendre de la mélatonine pour le décalage horaire ?

Le nombre d’Américains recourant à ce supplément a doublé en cinq ans - mais il est controversé et n’est pas disponible en vente libre au Royaume Uni. Alors, est-ce que ça marche ? Un article du Guardian (30 janvier 2017)

  • publié le 20 mars 2017

Malgré les recommandations de la HAS et de l'ANESM en 2012 (pour les enfants et adolescents) et en 2018 (adultes), la mélatonine n'est pas systématiquement remboursée en France, alors que c'est le premier traitement médicamenteux efficace, du fait d'un déficit de sécrétion de cette hormone.

Le Circadin (formule à libération prolongée) fait cependant l'objet d'une Recommandation Temporaire d’Utilisation entre 6 et 18 ans, ce qui permet son remboursement.

Mélatonine - Remboursement ou non pour les personnes autistes

  • publié le 22 févr. 2017

Une conférence de consensus s'est tenue à Marseille en novembre 2017 et doit publier ses recommandations sur l'utilisation de la mélatonine dans la revue "Médecine du Sommeil".

Voir Journal International de Médecine -  5/12/2017 - Dr Alexandre Hauroche

Un article de la lettre d'Autisme France en février 2018 résume la situation.

  • publié le 17 août 2018

Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) vient de donner une opinion favorable à la mise sur le marché d'une version pédiatrique de la mélatonine. Ce médicament, le Slenyto, est développé par l'entreprise qui produit le Circadin. C'est une première étape vers le remboursement.

Sommeil : une version pédiatrique de la mélatonine en cours d'autorisation

  • publié le 2 août 2018

En février 2018, l'ANSES a publié un avis sur la mélatonine dans les compléments alimentaires :. L'Anses met en garde sur la mélatonine, hormone du sommeil

L'Agence nationale de sécurité sanitaire française (Anses) préconise de limiter la prise des compléments alimentaires à base de mélatonine, une hormone utilisée pour favoriser l'endormissement, en raison des risques d'effets indésirables.

Les responsables de la conférence de consensus ont publié leurs commentaires sur cet avis en juin 2018.

Voir un résumé après l'article Troubles du sommeil, mélatonine et Circadin

Également après cet article, un extrait des recommandations britanniques (NICE).


Dossier de Spectrum News – novembre 2017

La lumière électronique peut perturber le sommeil des personnes du spectre de l'autisme

  • publié le 20 août 2018

La lumière bleue des appareils électroniques perturbe le sommeil. Cela est vrai pour tout le monde, mais pour les personnes autistes particulièrement. Un facteur à prendre en compte.

Comment traiter le sommeil peut faciliter la gestion de toutes les difficultés liées à toutes les formes d'autisme

  • publié le 19 août 2018

Dans ce point de vue publié par "Spectrum News", Shafalki Jeste indique sa pratique sur les questions du sommeil concernant plusieurs troubles neurologiques, qui se manifestent différemment. Facteurs pris en compte, méthodes d'analyse et traitements (comportements, médicaments) différent.

La mélatonine prend de l'importance en tant que somnifère pour les personnes autistes

Cet article de « Spectrum News » fait état des dernières recherches sur la mélatonine et l'autisme. Il indique qu'une demande d'autorisation d'une nouvelle pilule, adaptée aux enfants, a été faite auprès de la FDA américaine. Elle vient de recevoir un avis favorable au niveau européen (cf Sommeil : une version pédiatrique de la mélatonine en cours d'autorisation)

  • publié le 16 août 2018

Comment faire dormir les enfants autistes

  •  publié le 18 août 2018

L'insomnie trouble de nombreux enfants autistes. Heureusement, la recherche éveille - :) - les parents à quelques solutions simples pour le coucher.

20 août 2018

La neurodiversité est morte. Et maintenant ?

 

La neurodiversité est morte. Et maintenant ?

Traduction d'un article de Twilah Hiari, publié sur Mad In America, le 8 avril 2018: "Neurodiversity is dead. Now what?". Twilah Hiari est une blogueuse américaine de 42 ans qui se présente comme quelqu'un qui vit " avec le syndrome d'activation mastocytaire, le syndrome d'Ehler-Danlos, l'autisme et quelques autres troubles rigolos.

http://naturopatypique.com

 

19 août 2018

Projet -> Logement inclusif - Autisme en île-de-France

 

logement inclusif

Logement inclusif

Si des structures institutionnelles se sont progressivement développées dans les Yvelines pour éduquer et socialiser les enfants puis adolescents autistes, qu'advient-il des jeunes que nous accompagnons lors du passage à l'âge adulte?

https://www.autisme-en-idf.org

 

19 août 2018

Comment traiter le sommeil peut atténuer toutes les formes d'autisme

19 août 2018
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Dans ce point de vue publié par "Spectrum News", Shafalki Jeste indique sa pratique sur les questions du sommeil concernant plusieurs troubles neurologiques, qui se manifestent différemment. Facteurs pris en compte, méthodes d'analyse et traitements (comportements, médicaments) différent.

Point de vue  / 31 octobre 2017

How treating sleep may ease all forms of autism

Shafali Jeste - Associate professor, University of California, Los Angeles

 © Luna TMG © Luna TMG

Luna TMG https://www.flickr.com/photos/lunatmg/

Dans une clinique que je dirige à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), je vois des enfants atteints de divers syndromes génétiques associés à l'autisme. Ces enfants présentent un large éventail de caractéristiques, notamment une déficience intellectuelle, des problèmes de langage et des crises d'épilepsie. Mais ils ont une chose en commun : un mauvais sommeil.

L'incapacité de s'endormir ou de rester endormi, appelée insomnie, peut avoir de lourdes conséquences. Le sommeil nous aide à consolider nos souvenirs, à apprendre et à grandir. L'insomnie peut aggraver les problèmes cognitifs et sociaux, les problèmes de comportement et l'anxiété ; il peut également exacerber les crises d'épilepsie.

Les interventions comportementales et les médicaments peuvent aider les enfants atteints de syndromes liés à l'autisme à mieux dormir,mais les traitements doivent être adaptés à la cause des troubles du sommeil de chaque enfant.

Par exemple, le syndrome dup15q est une affection caractérisée par une déficience intellectuelle, des crises d'épilepsie et l'autisme. Un enfant atteint de ce syndrome qui se réveille toute la nuit à cause de ses crises est susceptible d'avoir besoin d'un traitement différent de celui d'un enfant atteint, par exemple, du syndrome de l'X fragile, qui a de la difficulté à s'endormir à cause de l'anxiété.

Comprendre comment dormir avec tous ces syndromes génétiques et comment le sommeil perturbé affecte le développement peut améliorer notre capacité à traiter les besoins spécifiques de chaque enfant. Pour cette raison, j'interroge les familles sur le sommeil à chaque visite à ma clinique et suit attentivement la réponse de leur enfant aux traitements du sommeil.

Schéma de rêve

Beaucoup d'enfants que je vois à la clinique de neurogénétique du développement de l'UCLA sont privés de sommeil et leurs parents sont généralement épuisés. Les problèmes de sommeil affectent jusqu'à 70% des enfants autistes, contre environ 20% des enfants dans la population générale1,2.

Les troubles du sommeil peuvent être traités chez les enfants présentant des syndromes génétiques associés à l'autisme. Par exemple, certains

Physical characteristics of the CHD8 phenotype © Bernier R. et autres Physical characteristics of the CHD8 phenotype © Bernier R. et autres
enfants avec des mutations de CHD8 sont éveillés pendant des jours à la suite 3 .

De nombreux parents d'enfants atteints de troubles neurologiques complexes ne se plaignent pas de l'insomnie, car d'autres problèmes, tels que l'épilepsie , nécessitent une attention plus urgente. En d'autres termes, les problèmes de sommeil sont parfois moins prioritaires que les autres défis de l'enfant. Je pose toujours des questions sur les problèmes de sommeil, ainsi que sur les compétences adaptatives et les fonctions cognitives.   3 , 4 .

La première étape pour améliorer le sommeil consiste à identifier les facteurs modifiables qui pourraient maintenir l’enfant debout la nuit.

Ceux-ci comprennent la routine du soir de l'enfant, l'exposition à la lumière et aux écrans avant le coucher, la faim ou les douleurs gastro-intestinales et les sensibilités sensorielles.  Certains médicaments, tels que les médicaments antiépileptiques, les stimulants ou les stabilisateurs de l'humeur, peuvent également perturber le sommeil.

Après avoir dressé l'inventaire de ces facteurs modifiables, nous pouvons commencer à apporter des modifications. Par exemple, je peux travailler avec les parents pour développer le régime médicamenteux de l'enfant. Je déconseille fortement aux parents de dormir avec leurs enfants, car cela peut nuire à un sommeil sain pour les deux parties.

Si ces stratégies comportementales ne vous aident pas, nous pouvons explorer les médicaments. Je recommande souvent la mélatonine, hormone naturellement libérée par le cerveau pour réguler notre cycle veille-sommeil. La mélatonine peut aider les gens à s'endormir, mais cela n'empêche pas les réveils nocturnes.

Si la mélatonine n'est pas la bonne solution, je considère les agonistes alpha. Ces médicaments sont utilisés pour traiter l'hypertension. Je commence par une faible dose et surveille attentivement les enfants pour la somnolence diurne ou l'irritabilité.

Suivi du sommeil

Je demande aux parents de tenir un journal du sommeil, dans lequel ils consignent chaque soir l’heure du coucher de l’enfant, le moment où l’enfant s’endort, le moment et la durée des réveils nocturnes.Cela m'aide à suivre l'efficacité des interventions et à identifier les déclencheurs d'insomnie. Je commande une étude de sommeil formel uniquement si je soupçonne une apnée du sommeil ou des crises nocturnes ou si je ne peux pas déterminer si le sommeil de l'enfant est réellement perturbé.

Bien que les journaux du sommeil puissent nous en apprendre beaucoup sur le sommeil et la privation de sommeil, nous avons besoin d'outils plus sophistiqués pour évaluer l'impact du manque de sommeil sur les comportements diurnes. Il existe des questionnaires standardisés pour évaluer les comportements liés au sommeil chez les enfants, présentant une déficience intellectuelle, un trouble du langage ou un retard de développement significatifs. De tels questionnaires, administrés lors des visites de routine à la clinique ou avant et après une intervention, pourraient nous fournir de nombreuses données sur le sommeil au fil du temps.

Les registres nationaux parrainés par des groupes de défense des maladies génétiques rares commencent à recueillir des informations détaillées sur le sommeil. En fin de compte, de meilleures données conduiront à des essais cliniques améliorés, car nous saurons exactement quelles caractéristiques du sommeil nous devons améliorer et à quel âge ou à quel stade de développement les cibler.

Nous devons également comprendre les fondements neurobiologiques de l'insomnie dans ces différentes conditions.

L’an dernier, mes collègues et moi ont constaté une activité cérébrale anormale chez les enfants atteints du syndrome dup15q. Dans une étude en cours, nous avons constaté que cette signature persiste pendant le sommeil, alimentant potentiellement les perturbations du sommeil et interrompant les processus critiques qui se déroulent pendant le sommeil.

Un sommeil plus sain peut avoir un effet domino profond sur d'autres domaines de fonctionnement. J'espère que nous pourrons un jour traiter efficacement l'insomnie liée à l'autisme en fonction de la cause génétique spécifique. Je vais certainement mieux dormir quand je sais que les enfants que je vois et leurs soignants sont tous bien reposés.

Shafali Jeste est professeure agrégée de psychiatrie et de neurologie à l'Université de Californie à Los Angeles.

References:

  1. Malow B.A. et al. Pediatrics 137, S98-S104 (2016) PubMed
  2. Calhoun S.L. et al. Sleep Med. 15, 91-95 (2014) PubMed
  3. Bernier R. et al. Cell 158, 263-276 (2014) PubMed
  4. Veatch O.J. et al. Autism Res. 10, 1221-1238 (2017) PubMed
18 août 2018

Comment faire dormir les enfants autistes

 

Comment faire dormir les enfants autistes

How to get children with autism to sleep par Claudia Wallis (Spectrum News) 13 novembre 2017 Quand Nick était un bambin, il avait du mal à comprendre le langage, à coordonner ses propres membres et à s'orienter dans le monde. Sa mère, Brigid Day, a reçu des conseils compatissants de son neurologue.

https://blogs.mediapart.fr

 

17 août 2018

Vidéo -> Le repérage précoce de l'autisme, Nadia Chabane nous apporte quelques explications.

17 août 2018

Instruction -> création des unités d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) & mise en œuvre de la stratégie nationale ...

 

 

16 août 2018

Maltraitance et handicap : ces parents qui portent plainte

article publié sur Handicap.fr

Résumé : En cet été 2018, deux mamans osent briser le silence. Leur enfant handicapé a été victime de " négligences " dans leur établissement : brûlures, fractures... Plutôt que de se taire, ignorant les menaces et les pressions, elles portent plainte...

Par , le 16-08-2018

Des personnes handicapées victimes de maltraitance dans les institutions ? Vraiment ? Fin 2013, l'affaire Moussaron, un IME du Gers, défraye la chronique (article en lien ci-dessous). La presse s'en empare, le gouvernement est contraint de réagir, les langues se délient. Oui, la maltraitance sur personnes vulnérables existe bel et bien. Mais combien de familles osent le faire savoir et porter plainte ? Souvent prises dans un étau, déjà « bien heureuses » d'avoir une place, elles cèdent parfois à la menace de voir leur proche renvoyé si elles se risquent à ébruiter l'affaire. Et puis comment faire la preuve de ce que l'on suspecte lorsque tout se passe derrière des portes closes ?

Arnaud, brûlé au 2ème degré

Certains ne se résignent pourtant pas au silence. Deux affaires très similaires en cet été 2018, deux mamans. La première a 70 ans, s'appelle Hélène Ripolli et alerte les medias pour dénoncer ce qui se passe dans la maison d'accueil spécialisée où est hébergé, depuis 2011, son fils Arnaud, autiste, âgé de 45 ans. Elle déplore plusieurs « négligences » en l'espace d'un mois, jamais expliquées, et surtout une brûlure à la jambe, impressionnante, au deuxième degré, survenue le 24 juillet 2018. Le personnel lui explique que, après s'être souillé, Arnaud, qui présente un retard moteur, mental et ne parle pas, est douché par une aide médico-psychologique. « Elle n'a même pas vérifié la température de l'eau, explique Hélène. On m'a dit qu'Arnaud avait hurlé alors qu'il ne crie jamais. L'équipe a attendu je ne sais combien de temps avant de l'immerger sous l'eau froide pour le soulager et n'a même pas pensé à mettre un pansement de tulle gras pour éviter l'infection alors que ses chairs étaient à vif. » Le médecin du centre lui certifie que la plaie va cicatriser en une semaine mais les urgences dermatologiques de Créteil constatent qu'il est brûlé au second degré et que sa guérison prendra au moins trois semaines, étonnées que la brûlure n'ait pas été protégée. En juin 2018, déjà, un hématome à la main gauche révèle une fracture de l'annulaire. Et puis une fracture de l'humérus en 2013, des griffures sur le dos en 2014. Chaque fois, Hélène s'indigne du temps de latence avant que son fils ne soit soigné ou emmené à l'hôpital. « Jusqu'où ça va aller ? », s'indigne-t-elle, dénonçant le « manque de professionnalisme des équipes médicales ».

La photo publiée

Cette ancienne directrice d'école décide alors de témoigner dans Le Parisien, exigeant que la photo de la brûlure soit publiée (photo ci-dessous). Elle a alerté à plusieurs reprises l'ARS (Agence régionale de santé) d'Ile-de-France, qui assure « suivre ce dossier de près », mais aussi d'autres instances. En l'absence de réponse, elle dépose plainte au commissariat contre la Maison d'accueil spécialisée de l'AIPEI de Pavillons-sous-Bois (93) pour « violences habituelles sur personne vulnérable ». Dans le procès-verbal sont consignés tous les actes de maltraitance qu'Arnaud a enduré depuis son arrivée. Puis elle est auditionnée durant trois heures à la demande de la substitut du procureur de Bobigny et convoquée à l'unité médico-juridique de l'hôpital Jean Verdier où Arnaud est examiné par un médecin qui rédige un rapport circonstancié et attribue plusieurs jours d'ITT. Une enquête est en cours. « En 2018, on traite encore les personnes souffrant de troubles du spectre autistique comme des moins que rien… Dans cette MAS pourtant spécialisée dans l'autisme, il ne semble y avoir aucune connaissance de ce handicap. D'autres familles sont touchées mais se taisent. », poursuit Hélène. Selon la direction de la MAS, il s'agit seulement d'un « accident », un « problème de mécanisme dans l'eau chaude ». Pour le moment, après un séjour de répit, Arnaud est retourné chez sa maman.

Gaétan, brûlure et fracture

L'autre maman, c'est Isabelle Pelaggi, celle de Gaétan, un garçon polyhandicapé de 9 ans et demi qui ne marche pas, ne parle pas. Il a intégré en 2011 l'IME de Féchain (Nord) mais rentre chez ses parents près de Douai le week-end. Tout se passe bien jusqu'en 2015 où il revient chez lui avec une brûlure au bras gauche, sans que le personnel ne soit ne mesure d'en expliquer la cause. En mai 2017, ce sont cette fois-ci des douleurs à la jambe qui sont soignées par l'infirmier du centre à coup de Doliprane. Mais Isabelle s'inquiète et emmène son fils aux urgences. Verdict : l'os du fémur est cassé et déplacé. Ses parents décident alors de le retirer du centre et de porter plainte mais elle est classée sans suite car la faute du personnel ne peut être prouvée. Isabelle refuse d'en rester-là et écrit au procureur, qui procède à de nouvelles investigations. En avril 2018, il lui annonce qu'il compte réouvrir le dossier. Pour rappeler aux établissements médico-sociaux qu'ils ne sont pas au-dessus des lois, Isabelle alerte elle aussi la presse et témoigne sur la chaîne Lille tv. A handicap.fr, elle confie : « Bien sûr que lorsque les problèmes surviennent, on a peur, on se dit 'Que vais-je faire si on renvoie mon fils ?'. Gaétan est resté six mois à la maison mais nous avons fini par retrouver un centre pour lui. Aucune maman ne peut laisser son enfant dans un endroit où il souffre, c'est sa santé avant tout ! ».

Le décès de Bruno Thomas

Ces deux affaires ne sont pas sans rappeler celle de la famille Thomas qui, elle aussi, est allée en justice pour briser l'omerta. Bruno, porteur de trisomie et autiste, était selon son père, victime, comme d'autres résidents, de « sévices graves » au sein de la Maison d'accueil spécialisée de La-Glacerie (50), véritable souffre-douleur d'un des salariés (article en lien ci-dessous). Une plainte est donc déposée en mars 2011. Quelques mois plus tard, en juillet, Bruno décède en s'étouffant avec des morceaux de brioche dans son établissement. En 2015, la Cour d'appel de Rouen reconnait la responsabilité civile du salarié. Depuis 2017, un nouveau procès est en cours afin de reconnaître également la responsabilité morale de l'association en sa qualité d'employeur car « elle était avertie de ses agissements mais n'a jamais rien fait pour les empêcher », assure Michel Thomas. Débouté fin 2017, il décide, sur les conseils de son avocat, de se pourvoir en appel. L'affaire est en cours. Il dit être « dégoûté » et connaître d'autres cas : « Pour l'un d'eux, la direction a dissuadé les parents de porter plainte ; il s'agissait pourtant d'un viol ».

Des lois pour protéger ?

Rappelons que, depuis le 1er janvier 2017, la loi oblige les établissements ainsi que les services sociaux et médico-sociaux à signaler tout événement susceptible de mettre en danger les personnes prises en charge. En mai 2018, c'est au tour des députés d'adopter un amendement pour les obliger à désigner « un référent intégrité physique » parmi les membres de leur personnel afin que les personnes accueillies « soient sensibilisées à ce risque et aient la possibilité de se faire aider en cas d'agression » (articles en lien ci-dessous). Permettront-ils de briser la loi du silence sur cette maltraitance institutionnelle ? Des raisons d'en douter…

© ChenPG/Fotolia

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

"Tous droit

16 août 2018

La mélatonine prend de l'importance en tant que somnifère pour les personnes autistes

16 août 2018
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Cet article de « Spectrum News » fait état des dernières recherches sur la mélatonine et l'autisme. Il indique qu'une demande d'autorisation d'une nouvelle pilule, adaptée aux enfants, a été faite auprès de la FDA américaine.

Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) vient de donner une opinion favorable à la mise sur le marché de cette pilule, sous le nom de Slenyto. Voir communiqué

Melatonin gains momentum as sleep aid for people with autism

La mélatonine prend de l'importance en tant que somnifère pour les personnes atteintes d'autisme

par Bahar Gholipour / 10 novembre 2017

La plupart des personnes autistes ont des problèmes pour s'endormir et rester endormis. Et un mauvais sommeil peut exacerber les problèmes de comportement, laissant ces personnes - et leurs familles - épuisées.

L'hormone mélatonine, vendue aux États-Unis sous forme de supplément en vente libre, est un somnifère populaire. Une série d'études au cours de la dernière décennie suggère qu'il améliore également le sommeil chez certains enfants atteints d'autisme. Et une nouvelle formulation de mélatonine semble être particulièrement efficace pour les enfants sur le spectre.

La mélatonine est produite naturellement par le corps pour réguler le cycle sommeil-éveil. Ses niveaux commencent à augmenter peu après la tombée de la nuit, favorisant le sommeil.

La plupart des études soutenant son utilisation dans l'autisme ont inclus seulement quelques douzaines d'enfants 1 , 2 . Mais dans une étude portant sur 134 enfants atteints d'autisme, la mélatonine a amélioré le sommeil chez 63% des enfants qui l'ont reçue. Elle était particulièrement efficace lorsqu'elle était associée à un traitement comportemental 3 .

En novembre, les chercheurs ont publié les résultats d'un essai clinique portant sur 125 enfants atteints d'autisme pour un nouveau produit de la mélatonine 4 . Appelées PedPRM, les pilules libèrent lentement la mélatonine dans la circulation sanguine et représentent la première formulation de mélatonine développée par une société pharmaceutique. La pilule a aidé 38 des 56 enfants qui l'ont reçue à s'endormir plus vite et à rester plus longtemps endormis. (Les 61 autres enfants ont pris un placebo, et 12 d'entre eux ont montré une amélioration.)

"C'est une formulation qui s'est avérée efficace pour aider dans l'insomnie chez les enfants atteints d'autisme", explique le chercheur principal Robert Findling , vice-président des services psychiatriques et de la recherche au Kennedy Krieger Institute de Baltimore.

Ces études et rapports anecdotiques suggèrent qu'un sous-groupe significatif d'enfants autistes pourrait bénéficier de la prise de mélatonine. Mais l'approche empirique actuelle pour identifier ces enfants n'est pas idéale.

"Ce serait bien si nous pouvions finalement déterminer quels enfants réagiraient à la mélatonine par rapport à ceux qui auront besoin de médicaments plus forts", explique Beth Malow , professeur de neurologie et de pédiatrie à l'Université Vanderbilt de Nashville, Tennessee.

Dose précise

Lorsque les problèmes de sommeil apparaissent, les médecins prescrivent généralement les stratégies comportementales en premier. Par exemple, ils peuvent inciter les gens sur le spectre à suivre une routine au coucher, ou à éviter les boissons stimulantes, les jeux vidéo et la télévision à proximité de l'heure du coucher.

Si ces tactiques ne fonctionnent pas, ils peuvent suggérer d'ajouter de la mélatonine au mélange.

Malow recommande de commencer avec un comprimé de 1 milligramme et allant jusqu'à 3 milligrammes si l'enfant ne s'améliore pas. Les médecins devraient également tenir compte d'autres facteurs, tels que les problèmes gastro-intestinaux ou l'anxiété, qui pourraient perturber le sommeil de l'enfant.

Bien que la mélatonine elle-même soit généralement sans danger, il n'est pas toujours clair ce que les pilules vendues dans les magasins contiennent 5 . Parce que la mélatonine est considérée comme un supplément plutôt que comme un médicament, la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA) ne réglemente pas la qualité des pilules qui prétendent contenir l'hormone.

Une étude publiée plus tôt cette année a analysé 31 de ces suppléments et a constaté que deux sur trois ne correspondaient pas à la dose indiquée sur leurs étiquettes 6 . Certaines marques contenaient moins d'un cinquième de la dose annoncée et d'autres quatre fois plus. Certains contenaient également le neurotransmetteur sérotonine, qui est une substance contrôlée et toxique à fortes doses.

"Les suppléments ont tendance à être assez imprécis en termes de dosage, et nous ne pouvons pas être sûrs de ce qu'ils contiennent ", explique Craig Canapari , spécialiste du sommeil pédiatrique et directeur du Yale Sleep Medicine Program. "Mes patients demandent quelles marques ils devraient prendre, et je leur dis que je n'en ai aucune idée."

La nouvelle pilule peut remédier à cet écueil. Fabriquée par Neurim Pharmaceuticals , basée en Israël, la pilule minuscule contient une dose précise de l'hormone et est facile à avaler pour les enfants.

La formulation à libération lente imite la façon dont le corps sécrète la mélatonine dans la circulation sanguine, explique Olivia Veatch , chercheur au Centre de sommeil et de neurobiologie circadienne de l'Université de Pennsylvanie, qui n'a pas participé à l'essai. "Alors qu'une mélatonine à libération unique peut aider quelqu'un à s'endormir plus rapidement, une libération prolongée est plus susceptible d'aider quelqu'un à rester endormi pendant la nuit", dit-elle.

Après 13 semaines de traitement, les enfants qui ont reçu la pilule ont dormi en moyenne une heure de plus qu'avant. Ils se sont également endormis en moyenne 40 minutes plus vite.

«Une heure de sommeil de plus est un résultat très significatif», dit Canapari. "En regardant un résultat comme celui-ci, j'envisagerais parfaitement de prescrire ceci pour mes patients si leur assurance le couvrait."

Base biologique

Toutes les études sur la mélatonine à ce jour montrent que seuls quelques enfants y répondent. Certains médecins, comme Canapari, croient qu'il y a peu de mal à ce que les gens essayent de voir si cela fonctionne pour eux. Mais comprendre comment les différentes personnes traitent la mélatonine pourrait éventuellement conduire à une manière de prédire qui en bénéficierait.

Les problèmes de sommeil peuvent provenir de faibles niveaux de mélatonine. Certaines personnes atteintes d'autisme portent des mutations dans une enzyme impliquée dans la production de mélatonine. Les suppléments contenant de la mélatonine peuvent augmenter les niveaux de l'hormone chez ces personnes.

Par exemple, quatre enfants dans le nouvel essai ont le syndrome de Smith-Magenis, une condition rare liée à l'autisme. Il existe des preuves suggérant que les personnes atteintes du syndrome ont un rythme de mélatonine inversé - ce qui signifie que la mélatonine est à des niveaux de pointe pendant la journée, par opposition à la nuit 7 . Cela peut expliquer pourquoi ces enfants ont répondu aussi bien qu'ils l'ont fait à la pilule, dit Veatch.

"Il est très probable que la mélatonine supplémentaire traite une déficience de la production endogène de mélatonine pendant la nuit dans cette population", dit-elle.

Les preuves de faibles niveaux de mélatonine chez les autres enfants atteints d'autisme sont mitigées: une étude de 2012 a suggéré que les adolescents autistes ont moins de mélatonine dans leur urine que les adolescents typiques le jour et la nuit 8 . Mais deux ans plus tard, une autre étude n'a rapporté aucune différence dans les niveaux de mélatonine entre les enfants autistes et les contrôles 9 .

"Je pense qu'on doit beaucoup plus faire en termes de question de la carence en mélatonine", dit Malow. "Je pense que c'est un bond pour conclure qu'il y a une carence en mélatonine."

Neurim Pharmaceuticals prend des mesures pour obtenir l'approbation de la FDA pour la pilule.

References:

  1. Wirojanan J. et al. J. Clin. Sleep Med. 5, 145-150 (2009) PubMed
  2. Malow B. et al. J. Autism Dev. Disord. 42, 1729-1737 (2012) PubMed
  3. Cortesi F. et al. J. Sleep Res. 21, 700-709 (2012) PubMed
  4. Gringras P. et al. J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry Epub ahead of print (2017) Abstract
  5. Janjua I. and R.D. Goldman Can. Fam. Physician 62, 315–317 (2016) PubMed
  6. Erland L.A. and P.K. Saxena J. Clin. Sleep Med. 13, 275–281 (2017) PubMed
  7. Potocki L. et al. J. Med. Genet. 37, 428-433 (2000) PubMed
  8. Tordjman S. et al. Psychoneuroendocrinology 37, 1990-1997 (2012) PubMed
  9. Goldman S.E. et. al. J. Autism Dev. Disord. 44, 2525–2535. (2014) PubMed
16 août 2018

Lyon : Appel à projets pour créer un établissement d’accueil médicalisé @grandlyon #ARS

article publié sur le blog des institutionnels

Source : ARS Auvergne Rhône-Alpes

La Métropole de Lyon et l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes lancent un appel à projets afin de créer un établissement d’accueil médicalisé pouvant accueillir 60 personnes.

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La création de cet établissement destiné aux adultes présentant des troubles psychiques ou du spectre de l’autisme, vient renforcer l’offre existante sur le territoire de la Métropole de Lyon et anticiper les besoins d’équipements supplémentaires identifiés à l’horizon 2023.

60 places pour accueillir des personnes souffrant de troubles psychiques ou du spectre de l’autisme :
Au regard de l’ensemble des dispositifs mis en œuvre actuellement sur le territoire, cet établissement permettra de renforcer prioritairement l’accueil des adultes souffrant de troubles du spectre autistique et de handicap psychique. Les 60 places d’accueil seront réparties de la manière suivante :
40 places pour des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA), incluant un projet particulier pour des jeunes adultes maintenus en structures pour enfants ;
20 places pour des personnes souffrant d’un handicap psychique. La moitié de ces 20 places sera dédiée à un projet spécifique à l’attention des jeunes adultes, sortant d’établissement pour enfants ou ayant eu un parcours inadapté et de ruptures, nécessitant un accompagnement spécifique pour acquérir plus d’autonomie.

La suite ici

15 août 2018

Autiste, ce petit garçon de 10 ans est menotté à l'école

 

Autiste, ce petit garçon de 10 ans est menotté à l'école

Scandaleux ! Thomas, un petit texan de 10 ans atteint d'autisme s'est vu plaquer au sol par le personnel de l'école avant d'être menotté lors d'une crise. Choqués, ses parents dénoncent la maltraitance dont leur fils a été victime.

https://www.aufeminin.com

 

14 août 2018

Réflexions sur le parcours d'Hans Asperger par l'ASAN et Ari Ne'eman



14 août 2018
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot


Prise de position de l'ASAN (Autistic Self Advocacy Network) et quelques réflexions d'Ari Ne'eman sur l’étude publiée dans "MolecularAutism" au sujet de la collaboration d’Asperger aux crimes nazis contre les personnes en situation de handicap.

Traduction du communiqué de l'ASAN :  Reflecting on History, Resisting Hate

Réflexion sur l'histoire, la résistance à la haine

 © ASAN © ASAN

19/04/18

Le 19 avril, Autistic Self Advocacy Network a publié la déclaration suivante en réponse à de nouveaux articles détaillant la collaboration de Hans Asperger avec le régime nazi:

Nous sommes une communauté avec une longue histoire de résilience face à une haine écrasante. L’histoire de la communauté autiste a toujours été marquée par de violents préjugés à l’égard des personnes handicapées, et ces préjugés ont toujours été accompagnés d’un racisme violent. Cette histoire de violence comprend les abus institutionnels, la stérilisation forcée et le meurtre. Les idées sur la qualité de la vie, sur le fait que certaines vies valent plus que d’autres et qu’elles contribuent à la société ont toujours influé sur la façon dont la société traite les personnes handicapées. Ces idées ont toujours été violentes et ont toujours fini par tuer des gens.

Bien que ces dernières nouvelles puissent être très pénibles à entendre, cela ne change rien à notre identité d'autistes, et cela ne change rien à l'autisme. La façon dont les autres perçoivent notre handicap affecte absolument nos vies, mais nous définissons l'autisme selon nos propres termes. Nous nous intéressons principalement aux expériences de nos collègues autistes, et non à ce qu’a pensé Asperger. En effet, le diagnostic de «syndrome d'Asperger» n'est plus utilisé aux États-Unis, ayant été intégré au diagnostic unifié de l'autisme en 2013. Cela reflète à la fois un fait clinique et la vérité, longtemps reconnue par les auto-représentants, que nous sommes une communauté autiste.

Nous exhortons les défenseurs à saisir cette occasion pour réexaminer la manière dont les idées dévalorisant les personnes handicapées sont toujours d'actualité et sont encore utilisées pour promouvoir des programmes racistes. L'Administration Trump est en train de proposer un règlement qui pénaliserait les familles immigrantes ayant des membres de leur famille handicapés et rendrait plus difficile la vie des citoyens si eux-mêmes ou les membres de leur famille avaient besoin de services sociaux. La règle appelle les personnes handicapées une "charge publique" - une ponction sur la société. C'est ce à quoi ressemble l'eugénisme aujourd'hui. Les défenseurs doivent être unis et sans équivoque dans notre opposition à cette règle et aux autres menaces modernes qui pèsent sur la vie et la liberté des personnes handicapées. Nous avons tous la responsabilité de prêter attention et de dénoncer ce genre d'idéologie dangereuse.

L' Autistic Self Advocacy Network [Réseau d'Auto-Défense des Autistes] cherche à promouvoir les principes du mouvement des droits des personnes handicapées en ce qui concerne l'autisme. L'ASAN estime que l'objectif de la défense de l'autisme devrait être un monde dans lequel les personnes autistes jouissent de l'égalité d'accès, aux droits et aux opportunités. Nous travaillons pour donner aux personnes autistes du monde entier les moyens de prendre en main notre propre vie et l'avenir de notre communauté commune, et nous cherchons à organiser la communauté autiste pour que nos voix soient entendues dans la conversation nationale à notre sujet. Rien sur nous, sans nous!


Traduction des remarques d'Ari Ne'eman sur l'article de Molecular Autism.

Ari Ne'eman est à l'origine de la création de l'ASAN (Autistic Self Advocacy Network), principale association d'auto-représentants des personnes autistes adultes aux USA. Il a été conseiller handicap de Barack Obama.

Traduction de l'article de "Molecular Autism"

Quelques réflexions sur l’étude publiée aujourd’hui dans @MolecularAutism au sujet de la collaboration d’Asperger aux crimes nazis contre les personnes en situation de handicap. (fil)


L’étude argumente de façon convaincante que Hans Asperger a collaboré aux projets nazis d’eugénisme, utilisant une richesse de preuves documentaires dont la compilation par l’auteur doit être saluée. (1)


L’étude a ses défauts – par exemple, elle critique NeuroTribes de @stevesilberman pour l’omission de ces informations sur Asperger, alors que l’auteur de l’étude sait très bien que la raison pour cela est qu’il a décliné de mettre ses recherches à disposition de Silberman. Mais dans l’ensemble, c’est une étude solide. (2)


Certain-e-s seront alarmés par la nouvelle qu’Asperger – dont une partie considérable du spectre autistique a porté le nom pendant presque deux décennies – était nazi. Certain-e-s penseront peut-être que cela fait du tort au mouvement pour la neurodiversité. Je ne suis pas du tout d’accord avec cela. (3)


Tout d’abord, cela fait des années que le gros de la communauté autiste ne s’identifie plus par les diagnostics du syndrome d’Asperger ou “Aspie”. De nos jours, l’identité autiste est plus fréquemment associée au seul terme “autisme”. (4)


Les termes de « syndrome d’Asperger » étaient utiles pendant un temps, pour remédier aux effets nocifs de la définition étroite et restrictive de l’autisme qu’avait conçue Leo Kanner ; cela a servi son but. L’autisme aujourd’hui est compris autrement que par la définition de Kanner. (5)


Si cette révélation avait émergé dix ans plus tôt, quand l’identité liée au syndrome d’Asperger était encore très prisée, était un outil pour élargir les conceptions de l’autisme auprès du grand public, cela aurait été bien plus difficile. (6)


Mais aujourd’hui, nous avons dépassé cela – et notre communauté devrait être suffisamment mature pour cesser d’idôlatrer des cliniciens et trouver nos héro-ïne-s parmi les rangs des personnes #ActuallyAutistic (7)


Secondement, le DSM-5 a regroupé le syndrome d’Asperger dans un diagnostic plus large d’autisme en partie parce que le diagnostic avait dépassé sa date limite en terme d’utilité clinique et que la séparation était devenue activement nocive. (8)


J’étais consultant pour le groupe de travail du neurodéveloppement pour le DSM-5 qui a pris cette décision et a encouragé un diagnostic unifié d’autisme. Il y avait plusieurs bonnes raisons à cela. (9)


Mon collaborateur autiste dans ce travail au sein d’ASAN, Steven Kapp, et moi, soutenions les recherches qui montraient que le syndrome d’Asperger, TED-NS et TSA étaient utilisés de manière inégale, sans lignes directrices claires et cohérentes. (10)


Le diagnostic que l’on obtenait avait davantage à voir avec le docteur que l’on consultait et à quelle étape de notre vie l’on était ou les traits que l’on présentait. Certaines personnes ont eu les trois diagnostics différents suivant le moment. (11)


De plus, la séparation était instrumentalisée de manière politique pour attaquer les personnes autistes qui avaient des opinions. Quiconque n’était pas d’accord avec un autism parent (« parent d’autiste », ndlt) célèbre était accusé-e de « n’avoir que le syndrome d’Asperger », même si ce n’était pas leur diagnostic. (12)


Cela était (est toujours) particulièrement ironique, puisque les mêmes groupes d' autism parents n’hésitaient pas à utiliser des statistiques de prévalence qui incluaient le syndrome d’Asperger et les TED-NS pour affirmer qu’il y avait une « épidémie d’autisme », mais discréditaient les personnes autistes qui n’étaient pas d’accord avec eux en instrumentalisant le diagnostic. (13)


Sans doute plus important encore, le syndrome d’Asperger et les TED-NS étaient souvent utilisés pour nier l’accès aux services à des enfants et adultes autistes, parce qu’ils n’avaient pas « le bon diagnostic ». Nous avons écrit un communiqué qui soulignait cela pour le changement dans le DSM-5 : http://autisticadvocacy.org/policy/briefs/dsm-5/ … (14)


Avec ce contexte, il est important de ne pas surestimer l’impact de cette révélation sur notre compréhension moderne de l’autisme. Le travail effectué ces trente dernières années ne dépend pas de la vertu d’un médecin autrichien mort depuis longtemps. (15)


Selon la même logique, la manière dont le diagnostic de syndrome d’Asperger a pu être utile et amener un progrès pendant ses années d’usage ne devrait pas nous aveugler quant à la duplicité d’Asperger. (16)


Certain-e-s diront peut-être qu’Asperger était sous pression – ce qui est vrai, sans aucun doute – ou que la collaboration n’était pas optionnelle sous le régime nazi des années 40. Cela fait du tort à toutes les personnes courageuses qui ont agi en risquant leurs propres vies pour sauver les personnes juives, les personnes en situation de handicap et les autres personnes ciblées. (17)


Ces personnes courageuses était l’exception plutôt que la norme, pas seulement du fait de leur courage mais du fait de l’antisémitisme systémique et du mépris pour les vies des personnes handicapées qui étaient prégnantes en Allemagne, en Autriche et dans la culture européenne de l’époque. (18)


L’étude de Czech, malgré ses failles, documente le fait qu’Asperger faisait partie de cette culture et a tenté d’édulcorer sa réputation après les faits, avec un grand succès. (19)


Au final, il y a certaines décisions dont les conséquences morales nous définissent, bien après que nous soyons parti-e-s, et à l’exclusion de toute autre chose. La décision de collaborer avec la machine de mise à mort nazie est une de ces décisions. (20)


Comme tous les êtres humains, celle.ux qui ont pris cette décision étaient des personnes complexes, nuancées qui avaient leurs propres raisons pour leurs actions – mais leur faillite morale dans un moment critiques les définit avant tout comme des collaborateurs du régime le plus malveillant, abject que le monde ait jamais connu. (21)


En somme, nous ne devrions pas honorer Asperger davantage, tout comme nous ne devrions pas laisser cette compréhension de l’histoire (qui aurait dû arriver depuis longtemps) amener à une régression pour les personnes autistes – les victimes des nazis – dans leur lutte qui a progressé ces dernières décennies. (22)

Ari Ne'eman © http://autism.wikia.com/wiki/Ari_Ne%27eman Ari Ne'eman © http://autism.wikia.com/wiki/Ari_Ne%27eman

Dossier Hans Asperger et le nazisme

Le Docteur Hans Asperger et les Nazis par John Donvan et Caren Zucker -19 janvier 2016

Pourquoi cela a-t-il été si long d'exposer les liens nazis de Hans Asperger? par John Donvan  - 25 avril 2018

Réécrire l’histoire de l’autisme par  Elon Green ( The Atlantic) le 17 août 2015

Traduction de l'article d'Herwig Czech : Hans Asperger, national-socialisme et «hygiène de la race» dans la Vienne nazie 

Dans un article récent, l'historien Herwig Czech, à partir d'archives en partie inédites, examine les rapports d'Hans Asperger avec l'idéologie nazie, sa carrière à Vienne après l'annexion de l'Autriche et le rôle qu'il a pu jouer dans le programme nazi d'"euthanasie". Résumé - Contexte - Méthodes.

La carrière d'Hans Asperger, avant 1938 et après l'annexion de l'Autriche par Hitler. Les organisations auxquelles il a appartenu. La protection politique des dirigeants médicaux nazis.
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog/300718/hans-asperger-national-socialisme-et-hygiene-de-la-race-dans-la-vienne-nazie-2
Le comportement d'Asperger face à des enfants juifs. Hans Asperger et la politique nazie d'hygiène de la race.
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog/300718/hans-asperger-national-socialisme-et-hygiene-de-la-race-dans-la-vienne-nazie-3
Le transfert de patients à l'établissement d'euthanasie Spiegelgrund. La comparaison entre les diagnostics d'Hans Asperger et ceux de cet établissement.
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog/300718/hans-asperger-national-socialisme-et-hygiene-de-la-race-dans-la-vienne-nazie-4
Hans Asperger dans les années d'après guerre. Conclusion de l'article d'Herwig Czech.
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog/010818/hans-asperger-national-socialisme-et-hygiene-de-la-race-dans-

Hans Asperger a-t-il activement aidé le programme d'euthanasie nazi?

Les éditeurs et les réviseurs de l'article d'Herwig Czech expliquent l'importance de son article, ainsi que celui d'Edith Sheffer, à partir d'archives en partie inédites. Le rôle de collaborateurs juifs d'Hans Asperger a été aussi mis en valeur. Tout cela permet désormais d'avoir une meilleure information sur l'apparition de l'autisme, ce qui était inconnu de Lorna Wing.

Hans Asperger, les nazis et l'autisme: une conversation à travers les neurologies

Un entretien entre Steve Silberman, auteur de "Neurotribes" et Maxfield Sparrow, autiste, sur le livre de Sheffer et l'article d'Herwig Czew.

12 août 2018

Hans Asperger, les nazis et l'autisme: une conversation à travers les neurologies

 

Hans Asperger, les nazis et l'autisme: une conversation à travers les neurologies

19 avril par Maxfield Sparrow et Steve Silberman À quel point Hans Asperger était-il complice des politiques eugénistes meurtrières du Troisième Reich dans son rôle de chef de la clinique des enfants de l'Université de Vienne dans les années 1930 et 1940?

https://blogs.mediapart.fr

 

7 août 2018

Expliquer la «résilience» de l'autisme peut mener à de nouvelles thérapies

7 août 2018
Par
Blog : Le blog de Jean Vinçot

Au fil du temps, de plus en plus de personnes auront accès à leur profil génétique. Cela devrait mener à des traitements plus efficaces et à des mesures préventives, mais aussi entraîner une détresse inutile. Une meilleure compréhension des mécanismes qui sous-tendent la résilience pourrait mener à de nouvelles routes pour maintenir les résultats cliniques sévères à distance.

Explaining ‘resilience’ in autism may seed new therapies (Spectrum News)

par Thomas Bourgeron / 27 mars 2018

Thomas Bourgeron , Professeur , Université Paris DiderotIl y a quelques années, j'ai reçu un appel téléphonique de la mère d'un jeune autiste. Elle venait juste d'apprendre que son fils, âgé d'une vingtaine d'années, avait une mutation du gène SHANK3, l'un des gènes découverts par mon équipe chez certains autistes. J'ai été surpris par cette nouvelle car j'avais rencontré son fils et je l'avais trouvé beaucoup moins sévèrement atteint que la plupart des porteurs de ce type de mutation. Il pouvait communiquer verbalement et il avait fréquenté une école ordinaire.

Elle a expliqué que depuis qu'il était bébé, elle avait tout essayé pour stimuler son fils. Mais que si elle avait su au sujet de la mutation, a--elle avoué, "je ne me serais peut-être pas battu comme cela si j’avais su qu’il était porteur d’une mutation car combattre le génome, c'est impossible. "

Son commentaire m'a fait réaliser à quel point l’idée du «déterminisme génétique» est profondément enracinée. Cette idée implique que le résultat d'une mutation délétère ne peut pas être changé. En d'autres termes, si vous portez une telle mutation, il n'y a pas d'échappatoire ; votre destin est scellé.

Mais cette pensée est fausse. Et cela a inspiré mes recherches sur la résilience - la capacité à résister aux conséquences graves associées à une altération génétique délétère.

Au cours des 50 dernières années, nous avons constaté d'énormes progrès dans l'identification des gènes et des voies biologiques associés à l'autisme. Ce que nous ne comprenons toujours pas, cependant, est comment la même mutation peut avoir des résultats divergents. Dans de rares cas, des personnes de la population générale ou des apparentés de personnes autistes portent des mutations associées à l’autisme sans présenter les symptômes.

Comprendre comment ces individus résilients font face à des mutations délétères pourrait fournir des informations importantes sur la façon dont les antécédents génétiques spécifiques et les environnements contribuent à des différences majeures dans les trajectoires développementales et cliniques 1 .

Caractéristiques variées

L'architecture génétique de l'autisme est hétérogène. Chez certaines personnes, une seule mutation semble suffire à avoir un diagnostic d’autisme. Dans d'autres cas, l'autisme est probablement dû à l'effet additif de milliers de variants génétiques communs retrouvés dans la population générale, chacun ayant un faible effet.

L'identification des gènes associés à l'autisme a considérablement fait progresser notre connaissance des causes possibles de l’autisme. Ces gènes participent à la production des protéines, le remodelage du complexe protéine-ADN connu sous le nom de chromatine, et la capacité des jonctions neuronales, ou synapses, à changer avec l'expérience 2 .

L'identification de ces gènes a également involontairement contribué à l'émergence d'une conception simpliste de l'autisme en tant que trait binaire : soit vous l'avez ou vous ne l'avez pas. Cette simplification néglige l'hétérogénéité - et la gamme de sévérité clinique - de l’autisme.

Qui plus est, les mutations associées à l'autisme ne conduisent pas toujours à la condition. Certaines mutations ont une pénétrance complète ; c'est-à-dire que tous les porteurs ont un autisme. Dans d'autres cas, seulement, disons, 80% des personnes atteintes de la mutation ont un diagnostic d’autisme.

Identifier pourquoi les conséquences d'une mutation varient parmi les personnes reste un défi. Mais le génome peut fournir quelques indices.

sn-tb

Protection possible

Il est bien établi que la conséquence d'une mutation peut être «supprimée» par une autre mutation. Des études sur des levures révèlent que beaucoup de ces interactions suppressives se produisent entre des gènes appartenant à la même voie biologique 3 .

Chez les humains, des études génétiques à grande échelle ont identifié des «gènes modificateurs» qui fournissent une résilience dans l'infection par le VIH, la drépanocytose, les maladies cardiaques et le diabète 4 , 5 , 6 , 7 , 8 .

Dans une étude pilote, nous avons estimé la proportion d'individus résilients dans la Simons Simplex Collection, un groupe de familles dans lesquelles un enfant est autiste. (Cette collection est financée par la Fondation Simons, l'organisation mère de Spectrum .) Dans cette analyse, nous avons défini les «résilients» comme les frères et sœurs non autistes ou parents porteurs de mutations dans un ensemble de 65 gènes fortement liés à l'autisme 9 .

Les résultats préliminaires de 1 776 familles révèlent la présence de la résilience chez 2 à 3% des membres de la famille d'autistes. Le nombre de résilients est plus élevé pour certains gènes que pour d'autres. Pour quelques gènes, nous n'avons trouvé aucun individu résilient. Nous vérifions actuellement le nombre de résilients et d'individus affectés pour chacun des 65 gènes. L'étape suivante consiste à identifier les facteurs qui permettent aux individus résilients de faire face à leurs mutations délétères.

Par exemple, les circuits cérébraux qui sont différents selon le sexe de l’individu pourraient moduler l’impact des mutations. En effet, les garçons sont quatre à huit fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic d'autisme que les filles. Les raisons de cette disparité restent mal comprises. Une autre possibilité est que d'autres gènes - peut-être même la version non-mutée du gène altéré - agissent comme des modificateurs.

Par exemple, chez les personnes résilientes, certains gènes peuvent être exprimés à des niveaux plus élevés que d'habitude ou porter une autre mutation qui amortit les effets de la mutation délétère.

Stimuler la résilience

Enfin, l'accès à des traitements de haute qualité pourrait augmenter la résilience. Une étude de 2012 a montré qu'au fil du temps, environ 10% des enfants atteints d'autisme grave s'épanouissent et progressent significativement 10 . Un facteur qui distinguait ces enfants était le statut socioéconomique plus élevé de leur famille.

L'accès au traitement a augmenté la résilience pour d'autres conditions héréditaires. Par exemple, un régime sans phénylalanine peut prévenir la déficience intellectuelle associée à la phénylcétonurie - une maladie métabolique héréditaire pouvant entraîner une accumulation toxique de phénylalanine dans le cerveau - si le régime commence dans les premières semaines de la vie 11 .

Au fil du temps, de plus en plus de personnes auront accès à leur profil génétique. Bien que cette information devrait mener à des traitements plus efficaces et à des mesures préventives, elle pourrait aussi entraîner une détresse inutile chez les personnes ayant une mutation délétère.

Une meilleure compréhension des mécanismes qui sous-tendent la résilience pourrait mener à de nouvelles routes pour réduire les symptômes cliniques sévères - et aussi réduire la charge émotionnelle qui pourrait résulter des tests génétiques. Comme l'a dit un jour Louis Pasteur: «Le meilleur docteur est la nature: elle guérit trois maladies sur quatre, et elle ne parle jamais mal de ses collègues ».

Thomas Bourgeron est professeur de génétique à l'Université Paris Diderot et chercheur à l'Institut Pasteur de Paris.

Références:

  1. Szatmari P. Dev. Med. Child Neurol. 60, 225-229 (2018) Pubmed
  2. Bourgeron T. Nat. Rev. Neurosci. 16, 551-563 (2015) PubMed
  3. van Leeuwen J. et al. Science 354, 6312 (2016) PubMed
  4. Chen R. et al. Nat. Biotechnol. 34, 531-538 (2016) PubMed
  5. Cohen J. et al. Nat. Genet. 37, 161-165 (2005) PubMed
  6. Flannick J. et al. Nat. Genet. 46, 357-363 (2014) PubMed
  7. Galarneau G. et al. Nat. Genet. 42, 1049-1051 (2010) PubMed
  8. Philpott S. et al. J. Acquir. Immune Defic. Syndr. 21, 189-193 (1999) PubMed
  9. Abrahams B.S. et al. Mol. Autism 4, 36 (2013) PubMed
  10. Fountain C. et al. Pediatrics 129, e1112-1120 (2012) PubMed
  11. Vockley J. et al. Genet. Med. 16, 188-200 (2014) PubMed

Commentaire : lors du congrès d'Autisme France en décembre 2017, Thomas Bourgeron avait fait le point sur les études génétiques en autisme. C'était fascinant, mais ce qu'il avait présenté sur la possibilité de définir un profil d'évolution en fonction des gènes impliqués a fait réagir en fin de congrès Danièle Langloys et Josef Schovanec contre les risques d'eugénisme. C'est pour cela que j'ai trouvé intéressant ce point de vue de Thomas Bourgeron contre le déterminisme génétique.

Traduction relue par Thomas Bourgeron.

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