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"Au bonheur d'Elise"

15 avril 2019

Josef Schovanec plaide pour le "réenchantement du monde" par l'inclusion du handicap

Mercredi 10 Avril 2019 - 17:36


Josef Schovanec était sur l'île à l'occasion des journées de l'autisme, organisées du 5 au 7 avril par le Pôle Autisme Océan Indien, dont il est le parrain. Rencontre.

 

Nombreux étaient les professionnels venus écouter Josef Schovanec, et le questionner sur leur pratique avec les personnes présentant un trouble du spectre autistique. En effet, l'homme, autiste lui-même, est une sommité dans ce domaine si méconnu, il conseille les gouvernants quant à la prise en charge de l'autisme, mais ne goûte guère ce terme: "le terme de prise en charge est embêtant, les gens ne devraient pas être une charge", s'agace-t-il, en réponse à une de nos questions sur l'état des lieux de l'autisme en France. "La place des gens différents n'est pas dans un lieu spécial, au fond des bois", clame le docteur en philosophie et en sociologie, diplômé de Sciences-Po Paris et de l'EHESS.

Josef Schovanec est considéré comme autiste Asperger, terme qu'il refuse aussi, redoutant une réintroduction des distinctions au sein du spectre autistique: "Il faut faire attention à la tentation de distinguer autisme et trouble du spectre autistique, car il s'agit de la même notion. Cette tentation est due aux mauvais professionnels, ceux qui ne font pas progresser leurs patients, c'est juste une entourloupe. De même, il faut refuser la distinction autisme/Asperger, qui est du pur snobisme, stigmatisant les autistes."

Dans le monde de l'autisme, il y a une disparité sociale

La prévalence de l'autisme est d'environ 1% de la population, une population invisibilisée, en France métropolitaine comme dans les DOM. Josef Schovanec se bat pour que les autistes soient inclus dans la société, qu'ils suivent une scolarité classique, ou soient accueillis dans des structures adaptées et que leurs différences soient considérées comme un "réenchantement du monde". "Dans le monde de l'autisme, clairement, il y a une disparité sociale, que vous aimiez Bourdieu ou pas, il s'agit là de faits. Souvent, l'arrivée de l'enfant autiste fait éclater la cellule familiale, le père part à pétaouchnok, et la mère doit cesser de travailler, du fait de l'absence de structures d'accueil. C'est une spirale infernale de paupérisation.", s'insurge-t-il.

Josef Schovanec a quant à lui eu la chance de faire des études, particulièrement brillantes, mais son parcours fut difficile, il a subi l'enfer des neuroleptiques, et se bat aujourd'hui contre la prédominance du médical, selon lui calamiteuse. Interrogé sur la façon dont il a pu se sortir de cet enfer médicamenteux, il répond avec humour que le fait que ses différents psychiatres n'étaient pas d'accord entre eux et se traitaient de noms d'oiseaux a "désacralisé" la parole médicale, malgré "la naïveté et l'obéissance", constitutives de l'autisme. Comme tous les autistes, Josef Schovanec présentait enfant un trouble du langage, il a parlé à six ans, ce qui lui a permis d'entrer à l'école primaire. "J'ai gardé les stigmates de cette difficulté d'apprentissage, j'ai ce qu'on appelle l'accent autistique", explique-t-il, précisant que la plupart des autistes non-verbaux comprennent ce qu'on leur dit.

L'occident est par essence une société excluante

Plaidant pour l'inclusion des autistes, il rappelle leurs capacités particulières, malgré des compétences sociales moindres (les autistes comprennent mal les codes sociaux, ayant une altération des interactions sociales), ils présentent en effet des capacités cognitives et/ou sensorielles accrues. "L'occident est une société excluante par essence, et dans 99% des cas, la société se moque des gens avec des compétences spéciales", regrette-t-il.

"Dès lors que vous êtes un riche couturier, on vous passe toutes vos bizarreries, telles la préférence d'un chat à l'humanité", s'agace Josef Schovanec, évoquant le décès récent de Lagerfeld, qu'il appréciait peu. "Quand vous êtes bizarre chez vous, si vous voyagez ailleurs, vous serez juste un étranger avec ses spécificités d'étranger. Beaucoup d'autistes s'exilent pour être mieux acceptés", dit le grand voyageur, passionné de langues étrangères, curieux du monde, brillant, espiègle et érudit.
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15 avril 2019

Non, la psychanalyse n'est pas moribonde, elle se porte même très bien

La french touch en quelque sorte ...

Jean-Jacques Dupuis

Non, la psychanalyse n'est pas moribonde, elle se porte même très bien

Tribune. Depuis quelques semaines se multiplient les propos publics contre la psychanalyse, les prophéties alarmistes, les attaques virulentes, les injustes mises au ban. Que se passe-t-il ?D'un côté, la psychanalyse est bien vivante, elle soulage au quotidien, surprend toujours celui qui y confie son symptôme, elle soutient ceux qui peinent à trouver une adresse aux grandes souffrances, elle oriente les praticiens d'une délicate clinique de la détresse psychique, elle capte l'intérêt des étudiants.

https://www.liberation.fr

 

15 avril 2019

Sophie Cluzel ne veut plus de psy pour l'autisme, les psys ne veulent plus de Cluzel

Neuf organisations représentant des psychiatres et des usagers ont dénoncé ce mardi dans un communiqué les propos de la secrétaire d'État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel qui a appelé à "arrêter de parler de psychiatrie" pour la prise en charge de l'autisme. Le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP) et le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) avait aussi réagi vendredi dernier.

La secrétaire d'État aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, a réussi ce que ces prédécesseurs n’avaient jamais réussi à faire. Se mettre à dos, en l’espace de quelques jours, la majorité des organisations de psychiatrie.
 
Après le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP) et le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) vendredi dernier, neuf organisations (lire ci-dessous) représentant des psychiatres et des usagers ont dénoncé à leur tour ce mardi les propos de Sophie Cluzel qui avait appelé à "arrêter de parler de psychiatrie" pour la prise en charge de l'autisme.
 
Les faits remontent à lundi 1er avril. Et, le pire, c’est que ce n’est pas un poisson d’avril ! Recevant Sophie Cluzel RMC, le journaliste Jean-Jacques Bourdin a asséné en préambule de l'interview : "Il va falloir qu'on arrête une bonne fois pour toutes de placer ces enfants autistes devant des psychiatres."
 
La secrétaire d'État a répondu "complètement d'accord", en ajoutant souhaiter "qu'on arrête de parler de psychiatrie et qu'on parle vraiment d'une bonne prise en charge". Et de citer les "parents qui alertent les 'toubibs' et les 'toubibs' aujourd'hui disent 'mais ne vous inquiétez pas Madame, ça peut attendre', et on perd des mois et des mois. C'est ce que l'on veut arrêter".

Le CNPP n’a pas tardé à réagir dans un communiqué vendredi : "l’ensemble des sociétés savantes et syndicats de psychiatrie, condamne à l’unanimité et avec la plus grande fermeté les propos irresponsables et scandaleux de la secrétaire d’État aux personnes handicapées"

Et d’ajouter : "Ce n’est pas en stigmatisant les usagers de la psychiatrie et les professionnels qui contribuent à leurs soins et à leur insertion que l’on rend service à la communauté. Un membre du gouvernement se permet de jeter l’opprobre sur toute une discipline. Madame Sophie Cluzel doit immédiatement retirer ses déclarations indignes".
 
Ce mardi, neuf organisations ont montré leur solidarité avec le CNPP et le SPH en estimant dans un communiqué : "À l'heure où la ministre des solidarités et de la santé (Agnès Buzyn, NDLR) a fait de la psychiatrie une priorité et où elle s'apprête à annoncer la nomination d'un psychiatre en tant que délégué ministériel à la psychiatrie et à la santé mentale, il est extrêmement dommageable que des propos provenant d'une haute personnalité du gouvernement chargée des personnes handicapées viennent gravement disqualifier l’ensemble d’une discipline médicale et tout le travail de terrain effectué quotidiennement par des milliers de professionnels au service de ces personnes handicapées".

Des déclarations à contre-courant de l'Histoire

Et de tancer : "Alors que la reconnaissance du handicap psychique lui-même est née en 2005 de l'engagement commun de représentants d'usagers, de familles et des mêmes professionnels ainsi désavoués, de telles déclarations, à contre-courant de l'Histoire, ne peuvent qu'engendrer confusion et inquiétude pour un domaine qui nécessite au contraire une très grande rigueur intellectuelle et un souci d’apaisement bien à distance de toute dérive simplificatrice et de polémiques stériles, pour ne pas dire irresponsables".
 
Les organisations signataires du communiqué soulignent néanmoins l'"esprit de co-construction, de confiance et de respect mutuels" qui préside au "travail mis en place depuis plusieurs mois grâce aux efforts conjugués de la déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l'autisme (Claire Compagnon, NDLR]) et du comité national de pilotage de la psychiatrie".
 
Quant à la Fédération Française de Psychiatrie, elle attend d’Agnès Buzyn, « un soutien à la psychiatrie, qu’elle soit publique ou privée, afin que face à des situations cliniques complexes, douloureuses et difficiles, les différentes parties concernées avancent ensemble au lieu de stagner dans des conflits violents, inutiles et contre-productifs, alimentés comme dans cette situation par les responsables politiques », dans un communiqué publié ce mercredi.

Tout en se demandant à propos de Sophie Cluzel: "Comment peut-elle affirmer : « C’est fini, la psychiatrie ». Alors que le pays est en tension, comment peut-on avoir l’inconscience politique de remettre le feu aux poudres ? Comment peut-on solliciter un grand débat par ailleurs et refermer celui de l’autisme, sujet sensible et douloureux pour ceux qui y sont confrontés ?"
 
Les signataires du communiqué (neuf organisations) sont Michel David, président de la Fédération française de psychiatrie (FFP) et de l'Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP); Claude Finkelstein, présidente de la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy); Thierry Godeau, président de la conférence nationale des présidents des commissions médicales d'établissement (CME) de centres hospitaliers (CH); Gladys Mondière et Benoît Schneider, coprésidents de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP); Daniel Marcelli, président de la Société française de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent et disciplines associées (SFPEADA), et Jean Chambry, président élu de la SFPEADA; Marie Rose Moro, présidente du collège national des universitaires de psychiatrie (Cnup); Christian Müller, président de la conférence nationale des présidents de CME de centres hospitaliers spécialisés (CHS); Roger Teboul, président de l'Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile (API).
 
 
 
 
 

Source: 

Avec APMnews

14 avril 2019

Seine-et-Marne. Le petit garçon, lourdement handicapé, était privé de cantine

article publié sur actu.fr

La déléguée du Défenseur des droits de Chessy et Coulommiers est parvenue à résoudre un problème de communication qui privait un enfant de cantine. Explications.

Illustration - Un contrat a pu être passé entre la Ville et l'AVS pour un encadrement sur le temps de la cantine
Illustration – Un contrat a pu être passé entre la Ville et l’AVS pour un encadrement sur le temps de la cantine (©Pixabay)

Un problème de communication… Voici un des aspects auxquels sont souvent confrontés les délégués du Défenseur des droits. Dernier exemple en date, celui d’un garçonnet lourdement handicapé et scolarisé dans une petite ville de Seine-et-Marne. Sa mère avait sollicité la commune afin que son enfant puisse bénéficier de repas à la cantine, mais elle ne parvenait pas à obtenir de réponse. 

Prise en charge

« J’ai contacté le maire qui est tombé des nues, se souvient Marie-Anne Jacquery, la déléguée du secteur de Chessy et Coulommiers. Un maire n’est pas tenu d’avoir une cantine, mais s’il en a une, il ne peut pas refuser quelqu’un au motif d’un handicap quel qu’il soit. » Une réunion a ainsi pu être organisée dans l’école pour évoquer la prise en charge de l’enfant qui, sur le temps scolaire, bénéficiait de l’aide d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire).

Un contrat a pu être signé entre la mairie et l’AVS pour une intervention sur le temps de la cantine et la situation est rentrée dans l’ordre. « La mère qui avait été contrainte de s’arrêter de travailler a depuis pu reprendre son travail », sourit Marie-Anne Jacquery.

Renseignements : Point d’accès de droit de Coulommiers (01 64 65 88 60) ou Point d’accès au droit de Chessy (01 78 71 40 95). Plus d’informations sur le Défenseur des droits en cliquant  >>>> ici.

14 avril 2019

Les cerveaux autistes présentent des différences de connectivité

14 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les cerveaux des personnes autistes ont des connexions anormalement fortes dans certaines régions - cortex frontal et pariétal - et faibles dans d'autres - cortex sensorimoteur et temporal.

 

spectrumnews.org - Traduction de "Autism brains show connectivity differences that vary by region - Spectrum News"

Les cerveaux autistes présentent des différences de connectivité qui varient d'une région à l'autre
par Alla Katsnelson / 4 avril 2019

Le cerveau humain en quatre vues Des signaux tachetés : La communication dans le cerveau autiste peut être fréquente dans certaines parties (rouge) et intermittente dans d'autres (bleu). © Spectrum News Le cerveau humain en quatre vues Des signaux tachetés : La communication dans le cerveau autiste peut être fréquente dans certaines parties (rouge) et intermittente dans d'autres (bleu). © Spectrum News


Les cerveaux des personnes autistes ont des connexions anormalement fortes dans certaines régions et faibles dans d'autres, selon la plus vaste étude menée à ce jour pour explorer ces tendances1.

Depuis plus d'une décennie, les chercheurs postulent que le cerveau des personnes autistes a des connexions fonctionnelles atypiques - des modèles de communication entre les régions du cerveau. Mais on ne sait pas exactement quelles sont ces différences : certaines études ont fait état d'une plus grande connectivité des cerveaux autistes ; d'autres en ont vu moins. D'autres encore ont laissé entendre que la différence ne réside pas dans le degré de connectivité, mais dans la façon dont les connexions varient avec le temps.

La nouvelle étude visait à résoudre ces incohérences.

"Notre principal objectif était de trouver un terrain d'entente sur l'ensemble de la littérature existante ", explique Juergen Dukart, chercheur principal et chef de groupe au Jülich Research Center, en Allemagne, pour le développement de biomarqueurs. "Il n'y avait vraiment aucune uniformité dans la méthodologie appliquée ou dans les populations de patients."

En se basant sur les scanners de près de 2 000 personnes, les chercheurs ont découvert des modèles distincts de connectivité fonctionnelle dans le cerveau des personnes autistes.

Les résultats indiquent sans équivoque que les personnes autistes ont des différences biologiquement pertinentes dans leurs connexions cérébrales, dit Tal Kenet, instructeur en neurologie à la Harvard Medical School, qui n'a pas participé à cette étude.

"C'est un article fantastique", dit Kenet. "Dans toutes les cohortes, ils ont trouvé une différence significative entre les groupes, avec une ampleur de l'effet dans la grande fourchette pour plusieurs d'entre eux."

Comptage des connexions

L'équipe de Dukart a analysé les données provenant de l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle du cerveau de 841 personnes autistes et de 984 témoins. Les participants provenaient de quatre grandes études en cours sur l'autisme. Les scintigraphies ont été faites pendant que les participants se reposaient, allant de l'activité dans le cerveau au repos.

Les chercheurs ont d'abord analysé les données de 394 participants (dont 202 autistes) d'une des études. Pour chaque petit volume, ou 'voxel,' sur un scan, ils comptaient le nombre de connexions fonctionnelles entre les neurones.


Les lobes externes du cerveau humain, le cervelet en bleu et le tronc cérébral en gris © Wikipedia
Les lobes externes du cerveau humain, le cervelet en bleu et le tronc cérébral en gris © Wikipedia


Les personnes autistes ont plus de connexions impliquant deux grandes parties de la surface du cerveau - le cortex frontal et pariétal - que les témoins, selon l'étude. Ces régions gouvernent divers aspects de la pensée complexe.


Vue latérale du lobe frontal © Wikipedia
Vue latérale du lobe frontal © Wikipedia


Par contre, le cortex sensorimoteur et frontal de ces personnes établissent moins de connexions avec d'autres parties du cerveau que chez les témoins. Les zones sensorimotrices traitent les stimuli sensoriels et régissent le mouvement, et le cortex temporel gère le traitement du son et du langage.

Le même schéma est apparu dans les scans de deux des autres études. La quatrième série de balayages a montré une augmentation de la connectivité dans les zones frontale et pariétale, mais pas une diminution dans les régions sensorimotrice et temporelle.

Ensemble, les résultats indiquent que le degré global de connectivité dans le cerveau est préservé dans le cas de l'autisme, mais le modèle de connectivité ne l'est pas, selon Dukart.

Liens de caractère

Ces schémas de connectivité ne dépendent pas de l'âge, du sexe ou de la consommation de médicaments. Dans deux des ensembles de données, ils ont des aptitudes limitées à la parole et à d'autres aptitudes à la communication, ainsi que des difficultés dans leurs aptitudes à la vie quotidienne, comme l'autogestion de la santé ou le maintien d'un emploi.

Cependant, les chercheurs n'ont trouvé aucun lien entre les différences de connectivité et les scores sur l'Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS), la méthode étalon-or pour évaluer les traits de l'autisme dans son ensemble.

Ces associations entre les schémas de connectivité et les caractéristiques de l'autisme sont encourageantes parce qu'elles font allusion à la pertinence clinique des résultats, déclare Leonard Schilbach, chef de la clinique externe et de la clinique de jour pour les troubles de l'interaction sociale à l'Institut Max Planck de psychiatrie à Munich, Allemagne, qui n'a pas participé à ces travaux. Toutefois, les associations signalées sont faibles, dit-il.

De plus, la mesure de connectivité utilisée par les chercheurs ne révèle pas la " force " de chaque connexion, c'est-à-dire la mesure dans laquelle elle est utilisée. Une façon de mesurer la force est d'évaluer dans quelle mesure des paires de régions du cerveau sont actives simultanément. Le résultat pourrait révéler des associations plus fortes avec les aspects comportementaux ou cliniques de l'autisme, dit Kenet.

Pour améliorer l'analyse des données, l'équipe de Dukart vise à utiliser des méthodes plus perfectionnées pour acquérir et analyser des données d'imagerie cérébrale et pour suivre l'évolution de la connectivité fonctionnelle sur un ou deux ans.

Références:

  1. Holiga Š. et al. Sci. Transl. Med. 11, eaat9223 (2019) PubMed

https://www.spectrumnews.org/news/autism-brains-show-connectivity-differences-vary-region/

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13 avril 2019

Les Molières : la Ferme de la Lendemaine, un lieu d’accueil pour autistes unique en France

article publié dans Le Parisien

=> Voir aussi https://www.la-lendemaine.fr/

Elia Dahan| 27 août 2017, 16h00 |0
Les Molières, jeudi 17 août. Claire et Denis Chastenet ont créé la Ferme de la Lendemaine, un projet qui réunit un centre d’accueil pour adultes autistes, une ferme agricole et artisanale et nombre de projets scientifiques et naturels. (LP/ED)

La ferme de la Lendemaine accueille 24 adultes autistes à qui elle permet d’apprendre le jardinage, le maraîchage ou l’entretien des animaux. Un dispositif unique en France.

Derrière sa brouette, Tania avance en chantant dans les allées de la ferme de la Lendemaine. Elle accompagne Eric, horticulteur, et réceptionne les quelques mauvaises herbes qu’Oumou est en train de déterrer. A leurs côtés, une accompagnatrice, gouge en main, doit régulièrement leur venir en aide. Car Tania et Oumou sont toutes deux autistes.Les deux jeunes femmes, à l’image des 22 autres résidents de la Ferme de la Lendemaine, aux Molières, sont atteintes de Troubles envahissants du développement (TSA). Le foyer d’accueil médicalisé, porté par l’association Sauge (Solidarité autisme gestion) a ouvert ses portes en 2013. Posé au milieu des champs, l’établissement - composé d’un bâtiment principal et de trois maisonnées dans lesquelles vivent les 24 adultes - est unique en son genre dans l’Hexagone.

Maladie, nature et recherche

Ici, contrairement à un centre médical classique pour adultes autistes, l’objectif est de permettre aux résidents d’accéder à un métier et évoluer dans la vie comme n’importe quelle personne. Le fruit d’années de travail pour Claire et Denis Chastenet, créateurs du lieu et parents de Lucie, 41 ans, atteinte d’autisme. « Notre fille a subi de nombreuses maltraitances et a été défenestrée dans une institution spécialisée, relate sa mère. Nous étions démunis face à cette situation et avons donc créé l’association Sauge en 2008, puis déposé notre projet de centre l’année suivante. »

La ferme a pu ouvrir ses portes en 2013 et accueillir ses résidents venus d’Essonne et de Paris, grâce à un partenariat des deux départements pour financer le centre. L’établissement se base sur trois piliers : maladie, nature et recherche. « Nous sommes à 10 km des plus grands centres de recherches sur le cerveau, tel que Neurospin (NDLR : à Gif-sur-Yvette), rappelle Denis Chastenet. Les résidents sont accompagnés, chaque jour, par une équipe d’une cinquantaine de professionnels et nous souhaitons coordonner ce travail avec des chercheurs. » Ce foyer d’accueil pourrait être alors un pilote dans la recherche et la compréhension de l’autisme.


 

La Lendemaine va bientôt vendre ses légumes bio

A quelques pas du foyer d’accueil médicalisé de la Lendemaine, un nouveau projet est en train de prendre forme. Une serre vient de sortir de terre et un potager bio a été mis en place il y a quelques semaines. « Nous avons comme projet de faire du maraîchage, indique Denis Chastenet, fondateur de La Lendemaine. Nous aimerions réussir à avoir une véritable production d’ici trois ans. »

Denis Chastenet va donc accueillir dès le mois de septembre deux jeunes hommes en BTS maraîchage, qui devront cultiver les 600 m2 de potager, entretenir la serre, et développer la production. « Nous leur laissons le terrain et à eux, ensuite, de s’autofinancer. » Pour cela, les deux agriculteurs pourront également compter sur le coup de main des 24 résidents du foyer d’accueil médicalisé qui ont déjà commencé à apprendre les bases du maraîchage.

13 avril 2019

Autisme - Partage des résultats génétiques : faire progresser la science et les soins

13 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Il y a une explication génétique croissante de l'autisme. Le partage par les personnes concernées des données génétiques peut permettre d'ajuster les soins et de faire progresser la recherche.

 

spectrumnews.org

Traduction de "Sharing genetic results can advance autism science, medical care"

Le partage des résultats génétiques peut faire progresser la science de l'autisme et les soins médicaux.
par Christa Lese Martin, Juliann Savatt / 9 avril 2019

Papier de toilettes © Luna TMG
Papier de toilettes © Luna TMG

Expert : Christa Lese Martin, Professeur, Geisinger
Expert : Juliann Savatt,  Conseiller génétique, Geisinger

Les progrès des technologies de dépistage génétique au cours des dernières années ont permis aux cliniciens de fournir une explication génétique pour près de 25% de l'ensemble des cas d'autisme. Il s'agit d'une augmentation étonnamment importante par rapport à il y a un peu plus d'une décennie, lorsque le taux de diagnostic génétique était inférieur à 3 % 1,2,3.

Pour la plupart des familles, avoir une explication génétique de l'autisme de leur enfant est rassurant. Un diagnostic génétique peut les libérer de l'incertitude diagnostique, entraîner des changements dans leurs soins médicaux et les informer des chances que leurs futurs enfants aient la même condition.

Cependant, nous avons encore beaucoup à apprendre sur les gènes et les changements génétiques (appelés variantes) liés à l'autisme, tant en ce qui concerne leur rôle dans l'autisme que ce qu'ils signifient pour la santé de la personne qui les porte.

En tant que professionnels de la génétique qui s'occupent des personnes autistes, nous utilisons les tests génétiques comme partie intégrante des évaluations cliniques. Nous travaillons à créer une ressource d'information génétique et de santé pour mieux éclairer les soins cliniques, et nous valorisons les partenariats avec les personnes autistes et leurs familles afin d'accroître notre compréhension de cette condition.

L'échange de données est une façon pour les personnes autistes et leurs familles de faire avancer la recherche sur l'autisme. Il enrichit l'ensemble des connaissances sur les gènes, les variantes génétiques et leur relation avec l'autisme. En même temps, le partage des données peut fournir de nouvelles informations sur les résultats des tests génétiques d'une personne. De plus, il peut relier des familles à d'autres familles ayant des résultats de tests génétiques similaires, ce qui leur permet de partager des renseignements médicaux et de s'entraider.

Obtenir des résultats

Les tests génétiques ont souvent un impact évident sur les soins. Par exemple, une personne autiste peut présenter une délétion dans une petite partie du chromosome 17 appelée 17q12. En plus d'expliquer l'autisme de cette personne, cette suppression peut aussi causer une forme de diabète qui apparaît généralement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Une personne présentant cette suppression devrait donc être référée pour un dépistage du diabète.

Dans d'autres cas, cependant, l'effet d'une variante génétique est moins clair. Nous les appelons des "variantes à signification incertaine". Même pour les gènes connus pour causer l'autisme, nous ne savons pas toujours comment les différentes variantes de ce gène affectent l'organisme.

Au fur et à mesure que nous en apprenons davantage sur des gènes et des variants particuliers, les résultats de tests qui étaient auparavant incertains peuvent devenir plus définitifs. Dans certains cas, des renseignements supplémentaires sur la santé peuvent mener à une mise à jour de l'interprétation clinique du laboratoire de tests génétiques, de incertaine à pathogène.

Par exemple, un enfant que nous avons testé présentait une variante de signification incertaine dans le gène WDR45. Les variantes de ce gène peuvent causer l'autisme, un retard de développement et une accumulation de fer dans le cerveau, entraînant des problèmes moteurs et cognitifs. Mais la variante particulière chez cet enfant n'avait jamais été vue auparavant, de sorte que son interprétation clinique était incertaine. L'imagerie subséquente du cerveau de l'enfant a révélé une accumulation de fer, et nous avons donc mis à jour la variante de l'enfant à pathogène ; elle expliquait l'autisme de l'enfant et d'autres caractéristiques cliniques.

Partage des données

Cependant, les tests cliniques ne révèlent pas toujours la signification d'une variante. Dans ces cas, les gens doivent souvent attendre de nouvelles recherches. L'un de nos principaux objectifs de recherche est de déterminer la fonction des gènes et les conséquences des variantes. Les données provenant de personnes qui ont subi des tests génétiques sont importantes dans ce processus.

Certains fournisseurs de soins de santé et certains laboratoires ajoutent des renseignements génétiques et de santé dépersonnalisés aux bases de données. Cependant, les personnes autistes et leur famille peuvent aussi choisir de partager directement leurs données.

Une façon d'y parvenir est d'utiliser GénomeConnexion. GénomeConnexion fait partie du projet ClinGen (Clinical Genome Resource), qui vise à comprendre la relation entre la génétique et la santé. Il est ouvert à toute personne ayant subi un test génétique 4,5. Les informations saisies par les participants sont sécurisées et dépersonnalisées, ce qui signifie que leur nom, leur date de naissance et d'autres identifiants personnels ont été supprimés.

Ces renseignements anonymes sont ensuite ajoutés à des bases de données accessibles au public, où ils peuvent faire progresser la science. L'une de ces bases de données, ClinVar, travaille avec ClinGen pour recueillir des informations sur les variantes génétiques et leurs conséquences à l'intention des professionnels de la santé, des laboratoires de tests génétiques et des chercheurs.

Le partage de cette information peut également avoir des avantages cliniques pour les participants. Les cliniciens et les laboratoires de tests génétiques doivent réévaluer régulièrement les variantes et établir une façon de fournir des mises à jour aux participants. Ce ne sont pas tous les fournisseurs de soins de santé qui le font bien. Grâce à GénomeConnexion, les participants peuvent choisir de recevoir de nouveaux renseignements sur les résultats de leurs tests génétiques dès qu'ils sont disponibles.

GénomeConnexion offre aux familles la possibilité de recevoir des mises à jour directement, sans l'intermédiaire de professionnels de santé. Si l'équipe GénomeConnexion apprend que le statut de la variante d'un participant au registre a été mis à jour, elle peut alerter la personne et sa famille et les encourager à faire un suivi auprès d'un professionnel de santé.

Seulement une personne autiste sur trois aux États-Unis se voit offrir un test génétique clinique. Nous aimerions voir une augmentation de cette statistique, étant donné l'importance de cette information pour les soins cliniques. Nous espérons que les familles prôneront le dépistage génétique et choisiront ensuite de partager les résultats.

Christa Lese Martin est professeure et directrice du Autism and Developmental Medicine Institute de Geisinger à Lewisburg, en Pennsylvanie. Juliann Savatt est conseillère en génétique et coordonnatrice de la recherche à l'Institut.

Références:

  1. Miller D.T. et al. Am. J. Hum. Genet. 86, 749-764 (2010) PubMed
  2. Retterer K. et al. Genet Med. 18, 696-704 (2016) PubMed
  3. Tammimies K. et al. JAMA 314, 895-903 (2015) PubMed
  4. Kirkpatrick B.E. et al. Hum. Mutat. 36, 974-978 (2015) PubMed
  5. Savatt J.M. et al. Hum. Mutat. 39, 1668-1676 (2018) PubMed

Précisions : en France, les tests génétiques sont remboursés s'ils sont prescrits par un neuropédiatre ou un généticien. Les CRA font généralement un test génétique. Ce test n'est pas obligatoire pour le diagnostic.

13 avril 2019

Séquencer son ADN, entre risques et opportunités

 

Séquencer son ADN, entre risques et opportunités - Swiss Digital Health

Le séquençage du génome humain a de plus en plus la cote de nos jours. Il s'agit d'une source importante de données pour offrir une médecine plus préventive et plus personnalisée. Mais, revers de la médaille, c'est également une source de problèmes, notamment du point de vue de la protection des données.

https://swissdigitalhealth.com

 

12 avril 2019

Invitation Handicapades Fontenay-sous-Bois - jeudi 18 avril 2019 Salle Jacques-Brel

12 avril 2019

12ème Congrès International d'Autisme-Europe à NICE du 13 au 15 septembre 2019

 

Si ce message ne s'affiche pas correctement, cliquez ici

 
 
 
 

12e Congrès International d'Autisme-Europe

13 au 15 Septembre 2019

 
 

ÉDITORIAL

 
 

Zsuzsanna Szilvasy

Présidente AUTISM EUROPE 

 

L'édito du congrès est en ligne

 

Nous sommes heureux de vous inviter au 12ème Congrès international d'Autisme-Europe, organisé en coopération avec Autisme France, dans la belle ville de Nice...

 
DÉCOUVREZ L'ÉDITO
 
 

DECOUVREZ

LE PROGRAMME DÉTAILLÉ

 

  • Des symposiums autour de 16 thématiques différentes dans quatre salles en parallèle

 

  • Six conférences principales en auditorium

 

  • De nombreuses sessions de communications orales et posters

 
DÉCOUVREZ LE PROGRAMME
 
 

CONFÉRENCIERS CONFIRMÉS

 
 

Sounia Amrani (Maroc)

Simon Baron-Cohen (UK)

Sven Bölte (Suède)

Stéfany Bonnot-Briey (France)

Thomas Bourgeron (France)
Manuel Bouvard (France)

James Cusack (UK)

Jean Decety (Etats-Unis)

Jeroen Dewinter (Pays-Bas)

Courtenay Frazier Norbury (UK)

Hilde Geurts (Pays-Bas)

Tatja Hirvikoski (Suède)

Ami Klin (Etats-Unis)

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Peter Vermeulen (Belgique)

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La langue principale du congrès sera l'anglais, mais une interprétation simultanée en français et anglais est prévue dans toutes les salles.

 
 
 
 

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13-15 Septembre 2019

Lieu du congrès
Palais des congrès, Acropolis, Nice France

 
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12 avril 2019

Les tests génétiques de dépistage de l'autisme, expliqués

11 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Des mutations dans plus de 100 gènes sont à l'origine de l'autisme. Il existe quatre types de tests permettant de détecter ces mutations, ainsi que des variations structurelles pouvant mener à l'autisme.

 

spectrumnews.org Traduction de "Genetic testing for autism, explained"

par Jessica Wright / 10 avril 2019

L'autisme est avant tout une maladie génétique : La plus grande partie du risque d'autisme provient des gènes1. On sait que des mutations dans plus de 100 gènes sont à l'origine de cette condition.

Il existe quatre types de tests permettant de détecter ces mutations, ainsi que des variations structurelles pouvant mener à l'autisme. À mesure que les chercheurs en apprennent davantage sur la génétique de l'autisme, les tests sont devenus plus informatifs : Un plus grand nombre des mutations qu'ils découvrent sont liées à l'autisme et à des conséquences connues sur la santé.

Voici un abécédaire sur le fonctionnement des tests génétiques, leur valeur pour l'autisme et à quoi s'attendre avec les résultats.

Frozen © Luna TMG
Frozen © Luna TMG


Existe-t-il un test génétique pour l'autisme ?

Non. Un test génétique ne peut pas diagnostiquer ou détecter l'autisme. C'est parce que des myriades de gènes ainsi que des facteurs environnementaux peuvent être à l'origine de la maladie. Environ 100 gènes ont des liens évidents avec l'autisme, mais aucun gène n'entraîne l'autisme chaque fois qu'il subit une mutation.

Par exemple, seule une personne sur quatre à laquelle manque une partie du chromosome 16 appelée 16p11.2 est autiste. Cette mutation et d'autres mutations sont également associées à d'autres affections, comme l'épilepsie ou la déficience intellectuelle.

Pourquoi une personne autiste subirait-elle un test génétique ?

Si un test révèle une mutation nocive ayant des liens connus avec l'autisme, le résultat pourrait donner à la personne autiste et à sa famille une explication de la condition. Certaines familles trouvent également un soutien émotionnel et pratique auprès d'autres familles aux prises avec la même mutation.

Il n'existe pas de médicaments adaptés aux mutations particulières de l'autisme. Mais les mutations sont souvent liées à d'autres problèmes de santé, comme l'épilepsie, les problèmes rénaux ou l'obésité, de sorte que l'information pourrait aider à prévenir ou traiter ces problèmes.

Quels types de tests génétiques sont disponibles ?

Il existe quatre principaux types de tests. Le plus ancien est le caryotype, l'inspection des chromosomes au microscope. Ce test détecte de manière fiable les changements de segments de plus de 10 000 paires de bases.

Un test appelé analyse des microréseaux chromosomiques identifie les duplications ou les délétions d'ADN trop petites pour apparaître sur un caryotype. Néanmoins, un caryotype est nécessaire pour identifier les cas où les chromosomes échangent de façon égale un morceau de matériel génétique.

Pour détecter des duplications ou des délétions encore plus petites, ainsi que des échanges de paires de bases individuelles, les cliniciens doivent séquencer ou analyser les mutations entre les gènes individuels. Certains cliniciens utilisent des tests d'autisme commercialisés [aux USA] qui séquencent un ensemble prédéterminé de gènes, mais ces panels ne comprennent souvent pas le top des gènes d'autisme 2.

Une alternative consiste à séquencer tout l'ADN codant pour les protéines d'une personne, ou l'exome. Les cliniciens peuvent séquencer les exomes des deux parents ainsi que de l'enfant pour trouver les mutations présentes uniquement chez l'enfant. Ces mutations spontanées sont plus susceptibles de contribuer à l'autisme que les mutations héréditaires. Le séquençage de l'exome est coûteux, cependant, et souvent non couvert par l'assurance [privée, USA toujours].

Le séquençage de l'ensemble du génome est la méthode la plus complète. Elle révèle des mutations dans n'importe quelle partie du génome d'une personne, pas seulement le 1 % qui inclut les gènes. Ce n'est encore qu'un outil de recherche, mais à mesure que son prix baisse et qu'il devient plus largement disponible, il pourrait remplacer les autres tests.

Pour l'instant, les académies de médecine américaines ne recommandent que le caryotype ou l'analyse chromosomique par microarray pour l'autisme. Ils conseillent également de rechercher des mutations ponctuelles dans les FMR1, MECP2 ou PTEN, mais seulement lorsqu'un enfant présente d'autres signes des syndromes associés aux mutations dans ces gènes.

Quelle proportion de personnes autistes trouvent des réponses dans les tests génétiques ?

Relativement peu. Le caryotype révèle une mutation pertinente chez 3 % des personnes autistes, et l'analyse des microréseaux chez 10 %3. Le séquençage des trois gènes associés aux syndromes pourrait identifier une mutation de l'autisme chez 14 % des personnes autistes.

La combinaison de ces méthodes avec le séquençage de l'exome pourrait donner des résultats chez jusqu'à 40 % des personnes autistes.

Dans une étude réalisée en 2015, des microréseaux ont révélé des mutations qui pourraient expliquer l'autisme chez 9 % des enfants atteints de cette maladie. Le séquençage des exomes a révélé des mutations dans 8 % des cas4.

La probabilité de trouver une variante génétique connue augmente si la personne autiste a également une déficience intellectuelle, des crises ou des caractéristiques faciales inhabituelles.

Et si un test génétique ne donne rien ?

Un résultat négatif ne signifie pas que la personne n'a pas une mutation qui peut causer l'autisme. Le test en question pourrait ne pas détecter cette mutation particulière, ou peut-être que la mutation n'a pas encore de lien connu avec l'autisme.

Bon nombre des gènes liés à l'autisme aujourd'hui n'étaient pas associés à cette maladie il y a cinq ans. La plupart des centres de tests génétiques réanalysent les résultats une fois par an sur la base des dernières découvertes.

References:

 

  1. Sullivan P.F. and D.H. Geschwind Cell 177, 162-183 (2019) PubMed
  2. Hoang N. et al. NPJ Genom. Med. 3, 27 (2018) PubMed
  3. Schaefer G.B. et al. Genet. Med. 15, 399-407 (2013) PubMed
  4. Tammimies K. et al. JAMA 314, 895-903 (2015) PubMed
11 avril 2019

Rapport ONU et handicap : la France épinglée

article publié sur Hizy

Équipe éditoriale

Rapport ONU et handicap : la France épinglée
Un rapport de l’ONU appelle la France à fermer les établissements spécialisés ! ©iStock

Le rapport de l’ONU sur la question du handicap pointe du doigt les lacunes du régime français en matière d’handicap, que ce soit en matière de scolarisation des élèves handicapés, d’accessibilité des lieux publics et d’accessibilité des logements, de l’institutionnalisation, ou encore d’accès à la citoyenneté et de privation de liberté.

Le rapport de l’ONU publié fin février confirme les mises en garde de l’avocate Catalina Devandas Aguilar un an plus tôt. La rapporteure spéciale des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées avait effectué une visite dans l’Hexagone fin 2017 et avait, à l’époque déjà, fait remonter des points cruciaux à améliorer en matière d’handicap. Son idée : militer pour la pleine citoyenneté des personnes handicapées en milieu ordinaire. Comprendre : la désinstitutionalisation. Le rapport final de l’Organisation des Nations Unies complète ses dires, avec toujours autant de vigueur.

22 pages pour lister « les lacunes et les domaines dans lesquels des améliorations doivent être apportées ». Mais, plus que des remontrances, le rapport a aussi pour vocation de formuler quelques « recommandations pour aider le Gouvernement à transformer la société française ». En ressortent 40 recommandations pour que l’Etat français accorde la pleine citoyenneté aux personnes en situation de handicap

Une proposition choc : fermer les institutions !

Environ 100 000 enfants et 200 000 adultes vivent dans des établissements spécialisés en France. Pourtant, la rapporteure spéciale des Nations Unies pense qu’il songer à la désinstitutionalisation. Son injonction : « fermer les institutions médico-éducatives existantes ». Sa solution ? « Scolariser tous les enfants handicapés qui s'y trouvaient dans des établissements ordinaires ». Puis, de les transformer « en services de proximité » avec des « logements adaptés à leur disposition, en suivant un plan assorti d'échéances », en envisageant « sérieusement d'établir un moratoire sur les nouvelles admissions ».

L’école ordinaire pointée du doigt

Manque d'infrastructures accessibles, absence de formation spécialisée des enseignants et accompagnants, inadaptation des programmes scolaires et des salles de classe… Pour l’ONU, il faudrait que les ressources et responsabilités en matière d'éducation des enfants handicapés soient transférées du ministère de la Santé à l’Education nationale.

Loi handicap 2005 : il faudrait revoir la copie !

Le rapport stipule que la loi handicap 2005 n’est pas pleinement conforme à la Convention de l’ONU. Plus encore, cette loi est jugée incomplète, car à aucun moment elle ne fait référence aux droits fondamentaux tels que les droits à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne… ». Raison pour laquelle est avancée l’idée de la revoir dans la totalité.

Néanmoins, la rapporteure salue tout de même l’adoption d’une feuille de route sur le handicap le 20 septembre 2017

Accessibilité et handicap : la France accuse beaucoup de retard

Les obstacles et bémols pour la mise aux normes et le développement de structures adaptées au public handicapé sont nombreux en matière d’accessibilité universelle :

  • retard dans les travaux d’accessibilité des bâtiments publics
  • lacunes dans les transports à la demande 
  • carence d’interprètes en LSF (langue des signes)
  • retard dans l’apprentissage du braille
  • retard dans la diffusion de documents en FALC (facile à lire et à comprendre)
  • inaccessibilité des sites web

Par ailleurs, le rapport évoque des situations de « privation de liberté », notamment pour le cas de « personnes autistes en hôpital ou en unité psychiatriques ». C’est pourquoi il encourage à « mettre fin à leur traitement sans consentement » et à leur « stérilisation » forcée.

CNCPH : des efforts à fournir

Le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) est aussi mis en cause. Les raisons : les personnes handicapées sont sous-représentées, au profit des prestataires de services et association de parents, qui « continuent d’influencer la prise de décisions ». La rapporteure préfèrerait voir les organisations de personnes handicapées consultées.

De plus, elle se dit « préoccupée par l'absence d'un budget de fonctionnement favorisant la bonne marche » de cette instance.

Paroles aux personnes handicapées !

« Les personnes handicapées n'ont généralement pas voix au chapitre et leurs opinions ne sont pas prises en compte ». D’autant plus lorsque ce sont des femmes.

Une suggestion : « s'entretenir en priorité avec les différentes organisations de personnes handicapées plutôt que de consulter d'abord les prestataires de services » lors de la prochaine Conférence nationale du handicap qui doit être clôturée en juin 2019 par Emmanuel Macron.

Rapport handicap ONU : quelques 40 propositions

Le rapport de l’ONU adresse une quarantaine de propositions au gouvernement, dont :

  • Des mesures administratives
    • mettre en place de données chiffrées sur les personnes handicapées lors des prochains recensements,
    • revoir la feuille de route sur le handicap adoptée par le Comité interministériel du handicap en 2017, 
    • rendre la justice accessible à tous.
  • Des mesures palpables
    • l'organisation de campagnes de sensibilisation grand public,
    • la promotion d'une compensation sans reste à charge,
    • le principe d'aménagement raisonnable dans l'emploi.

Conclusion du rapport de l'ONU sur les personnes handicapées

Ce rapport conclut qu'en France, les personnes handicapées sont mises à l'écart : « Les mesures qui sont prises actuellement pour répondre [aux] besoins [des personnes handicapées] sont extrêmement spécialisées et cloisonnées. En effet, l'accent est mis sur la prise en charge de l'incapacité alors que les efforts devraient converger vers une transformation de la société et du cadre de vie, de sorte que toutes bénéficient de services accessibles et inclusifs et d'un soutien de proximité. [Un] cloisonnement qui ne fait qu'entretenir une fausse image des personnes handicapées [à] prendre en charge plutôt que comme des sujets de droit. ».

 

A lire aussi en matière de handicap, accessibilité PMR, autonomie

11 avril 2019

Lettre ouverte à Sophie CLUZEL, secrétaire d'état aux personnes handicapées

Un exemple de plus de certaines difficultés ... (pour faire court & dans la mesure)
Jean-Jacques Dupuis
10 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Mathieu Bellahsen

Une réaction de professionnels du soins psychiques partie prenante du "printemps de la psychiatrie" aux propos scandaleux de la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées.

 

Madame la secrétaire d'Etat,

Nous avons pris bonne note de vos déclarations récentes dans les médias, à savoir que la psychiatrie ne devait plus rien avoir à faire avec les personnes en situation d’autisme. « Face à ce spectre de l’autisme très large, il faut que l’on arrête de parler de psychiatrie (…) Avec notre plan, il s’agit de ne plus placer de enfants autistes devant des psychiatres » avez-vous dit sur RMC le 2 avril 2019.

En conséquence, en tant que médecin responsable d’un pôle de psychiatrie adulte de service public qui accueille à ce jour des personnes autistes sans solution du fait de troubles du comportement importants, de difficultés avec l’entourage familial et avec les institutions dans lesquelles elles sont, je tire avec gravité la conséquence de ces déclarations, à savoir que toute nouvelle personne avec autisme qui sera hospitalisée dans le service devrait donc être transférée immédiatement au secrétariat d’État au handicap afin que vous-même et vos équipes trouviez une solution.

 En effet, il n’est pas possible de désavouer publiquement la psychiatrie et de ne pas prendre la mesure de ce que cela implique.

En dépit de ce désaveu qui dure depuis longtemps déjà et dont vous êtes la énième représentante, nous continuons d’œuvrer quotidiennement, dans l’ombre des pratiques, pour prendre soin et accompagner ces personnes et leurs familles qui sont souvent dans une détresse absolue et un désespoir très grand. A ce désaveu, à cette détresse et à ce désespoir s’ajoute le naufrage organisé de la psychiatrie depuis des années.

Il faudrait que la société puisse constater que dans la réalité, l’inclusion n’est qu’un vœu pieu, voire la nouvelle forme d’une exclusion. Toute personne qui ne s’adapte pas au cadre inclusif se voit rejeter des institutions que ce soit l’école, le secteur social et médico-social et maintenant le secteur sanitaire

Nous sommes désavoués par ces paroles mais la honte changera un jour de de camp. Ce désaveu ne vous concerne pas dans ses retombées pratiques puisque nous continuons à prendre en charge, comme nous le pouvons, les personnes -toutes les personnes-. Nous avons à cœur d’avoir une hospitalité inconditionnelle et d’ouvrir les portes du service public à tous les publics, personnes autistes comprises si elles en ont besoin. 

Vos déclarations ségrégatives nécessitent que vous preniez, dans la réalité, la mesure de la détresse des familles, des personnes, des professionnels, du manque d’institutions ambulatoires et à temps plein en capacité d’accueillir ces personnes. Que vous preniez également la mesure de la violence brute dont vous êtes la porte-parole. 

Au moment de recevoir dans votre secrétariat d’Etat ces personnes en situation d’autisme qui n’ont rien à faire en psychiatrie, vous auriez donc tout intérêt à leur trouver des solutions avec votre « plan ». A défaut, il s’agira très certainement de non-assistance à personne en danger. 

Nous vous prions d’agréer Madame la secrétaire d’État le sentiment de notre déconsidération.

Dr Mathieu Bellahsen,

Dr Alain Abrieu,

Dr Parviz Denis,

Dr Patrick Chemla,

Dr Pierre Paresys

Professionnels du soin psychique

Parties prenantes du printemps de la psychiatrie

https://printempsdelapsychiatrie.org/

printempsdelapsychiatrie@gmail.com

10 avril 2019

Feu sur Sophie Cluzel : concours de communiqués !

10 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot


Efforts dérisoires des organisations de la psychiatrie pour faire monter la mayonnaise, en passant à côté des vrais sujets.

Samedi soir, la Chaîne Parlementaire PUBLIC SENAT projetait le documentaire "Rachel, l'autisme à l'épreuve de la justice".

copie d'écran Télérama
copie d'écran Télérama

Il doit être rediffusé. Toujours en replay sur Télérama..

Je me serai attendu devant ce documentaire très factuel à ce que les organisations représentatives des professions concernées s'expriment pour que çà s'arrête, pour que les "signalements" injustifiés s'arrêtent, que les personnes concernées bénéficient enfin d'un diagnostic précoce, que les experts arrêtent de fantasmer sur un syndrome de Münchhausen by proxy.

Non, c'est sur deux bouts de phrase sorties de leur contexte que les organisations de psychiatres font un concours de communiqué, du plus lèche-cul * (avec Claire Compagnon, c'est si bien - c'est pas sympa pour elle de la compromettre ainsi) à la plus radicale.

Voici donc les Dr Mathieu Bellahsen, Dr Alain Abrieu, Dr Parviz Denis, Dr Patrick Chemla, Dr Pierre Paresys, médecins responsables d’un pôle de psychiatrie adulte de service public qui déclarent que "toute nouvelle personne avec autisme qui sera hospitalisée dans le service devrait donc être transférée immédiatement au secrétariat d’État au handicap".

Après les 343 "salopes" qui ont lutté pour la liberté de l'avortement, faudra-t-il parler des 5 "salauds" qui refusent d'hospitaliser les personnes autistes ? A cause de deux bouts de phrase d'une ministre à la radio ?

C'est déontologique, çà ?

Ils me rappellent le Pr Botbol, qui lors d'un comité technique régional autisme à Rennes, avait déclaré, devant les représentants de l'association nationale des Centres de Ressources Autisme (ANCRA), qu'il ne prendrait pas en charge les enfants autistes des associations qui défendaient le Dr Eric Lemonnier ! **

Et le serment d'Hippocrate, bordel ?

Curieusement, ces  médecins responsables n'ont pas décidé de refuser les personnes autistes qui viennent aux urgences suite à une tentative de suicide. Cela aurait eu de la gueule !

On dirait cependant que c'est parce qu'ils n'y ont pas pensé, tellement les personnes autistes restent sous le radar de la psychiatrie, et que le fait qu'elles ont autant de risque de mourir suite à un suicide que les personnes schizophrènes n'est pas pris en compte.

La démarche pseudo-radicale de ces médecins responsables est identique à celle des gynécologues du SYNGOF menaçant de ne plus pratiquer l'IVG pour une question de prise en charge par l’État d'une assurance.

Par contre, pas le moindre début de réflexion sur les deux sujets en lien avec la psychiatrie dans l'interview de Sophie Cluzel :

  • comment assurer un diagnostic précoce de l'autisme ?
  • comment éviter des hospitalisations de longue durée*** des personnes autistes ?

* Les organisations signataires du communiqué soulignent néanmoins l'"esprit de co-construction, de confiance et de respect mutuels" qui préside au "travail mis en place depuis plusieurs mois grâce aux efforts conjugués de la déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l'autisme (Claire Compagnon, NDLR]) et du comité national de pilotage de la psychiatrie". Parmi les signataires, la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy) ...Une association que je respecte, mais qui n'a pas de titre à se mêler du rôle de la psychiatrie dans l'autisme. Quel mépris ont ces associations de psychiatres pour prétendre s'appuyer sur les usagers ! Voir déjà communiqué du 13/09/2018. Mais n'imaginez pas qu'il y ait des représentants des personnes autistes et de leurs familles dans le comité national de pilotage de la psychiatrie.

** J'avais préféré lui demander ironiquement la liste des associations concernées, pour nous éviter des démarches inutiles dans son CRA. cool Mais un médecin présent avait parlé de "honte de la profession".

*** Admirez quand même la délicatesse : "personnes autistes sans solution du fait de troubles du comportement importants, de difficultés avec l’entourage familial et avec les institutions "

9 avril 2019

Cluzel -> Je n'ai jamais déclaré illégale la psychiatrie

article publié sur Handicap.fr

La secrétaire d'Etat Sophie Cluzel, "choquée de l'interprétation" faite de ses déclarations sur RMC le 1er avril, indique qu'elle "n'a jamais déclaré illégale la psychiatrie" qui doit figurer "à sa juste place" dans la stratégie pour l'autisme.

8 avril 2019 • Par L'AFP pour Handicap.fr

Illustration article

Sophie Cluzel, qui présentait les premiers résultats de la stratégie nationale sur l'autisme, avait demandé le 1er avril 2019, sur RMC, "qu'on arrête de parler de psychiatrie, et qu'on parle vraiment d'une bonne prise en charge, très précoce" (article en lien ci-dessous). "Je n'ai jamais déclarée illégale la psychiatrie", souligne Mme Cluzel auprès de l'AFP, faisant référence à un titre du quotidien Libération ("Autisme, quand la secrétaire d'Etat déclare illégale la psychiatrie"). Onze syndicats et sociétés savantes de psychiatres avaient dénoncé le 5 avril les propos "irresponsables" et "indignes" de la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées.

Une juste place

"Il n'y a rien d'irresponsable à dire que nous voulons une prise en charge très précoce avec une intervention pluridisciplinaire. La psychiatrie a sa place, mais sa juste place, en coopération et en concertation avec l'ensemble des médecins, des généralistes, médecins de PMI et intervenants médicosociaux." "Il faut absolument que la psychiatrie accélère dans le diagnostic des adultes qui sont en hôpitaux psychiatriques de façon inadéquate" souligne Mme Cluzel, qui estime que les psychiatres "ne collaborent pas assez vite avec le médicosocial. Il y a encore énormément d'adultes qui sont en hôpitaux psychiatriques et il faut qu'on accélère le diagnostic, en collaboration avec le médicosocial, pour pouvoir travailler sur la sortie de ces adultes". Sur les réseaux sociaux, la majorité des personnes concernées avaient d'ailleurs abondé dans son sens.

Des appréciations brutales

Le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), qui regroupe ces 11 organisations, avait pourtant reproché à Mme Cluzel des "appréciations brutales" qui "découragent et affligent" une profession sur laquelle "une membre du gouvernement se permet de jeter l'opprobre", au lieu de "rester en cohérence avec la ministre de la Santé et le président de la République". Fin février, Emmanuel Macron a promis de "réinvestir" dans la psychiatrie, en particulier pour "redonner une perspective à la pédopsychiatrie".

9 avril 2019

Les enfants de Breuil-Magné se sont mobilisés pour les journées de l'autisme

 

LA CHARENTE-MARITIME EN BLEU 2019

Les enfants de Breuil-Magné se sont mobilisés pour les journées de l'autisme avec leur animatrice dans le cadre des activités périscolaires. L'escargot géant, l'emblème de l'association Autisme Charente-Maritime, est visible dans l'entrée de la mairie. Venez-lui apporter des feuilles de salade bleues !!! Breuil - Magné

http://autisme-charente-maritime.blogspot.com

 

9 avril 2019

Autisme : audit du secteur sanitaire en Bretagne

9 avr. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Un audit en 2017 dans 500 unités du secteur sanitaire en Bretagne, sur la prise en charge de l'autisme. Une idée du chemin à accomplir : un article paru dans la lettre d'Autisme France et une brochure de synthèse publiée par l'ARS de Bretagne.

 

A l'origine, une demande il y a quelques années du CTRA (Comité Technique Régional Autisme de Bretagne) de refaire les études sur l'autisme dans le secteur médico-social, à partir de l'enquête dite « ES-2010 », qui a lieu tous les 4 ans (la dernière est ES-2014), et dans le secteur sanitaire, par le biais du RIMp (relevé informatisé médical psychiatrie). Pour l'ES-2010, il fallait inclure les diagnostics de « psychose infantile », majoritaires, particulièrement dans le secteur adulte.

Les études montraient que l'autisme était très présent dans la plupart des établissements et services médico-sociaux : très peu dans ce qui relevait du milieu ordinaire1. Il fallait donc étudier de plus près comment les personnes autistes étaient accueillies dans ces établissements. D'où un audit piloté par l'ARS et les 4 départements bretons (il a fallu un petit coup de pouce associatif pour que tous les départements y participent).

Cet audit a été mené par le cabinet CEKOIA et a conduit à des recommandations2 : la mise en œuvre est laborieuse. L'ARS les a traduites notamment par la détermination de missions d'appui pour chaque type de services et d'établissements, par le financement de formations conformes aux recommandations HAS/ANESM3.

Cependant, le secteur sanitaire n'avait pas été concerné par cet audit. Nous en avons réclamé un. Par ailleurs, le secrétariat d'Etat (Ségolène Neuville) initiait une inspection par les ARS des services de pédopsychiatrie pour vérifier leur conformité aux recommandations de bonnes pratiques concernant le diagnostic des enfants.

Lever de boucliers de la « profession ». Il semble que seule l'ARS Nouvelle-Aquitaine ait osé visiter l'ensemble des services.

L'ARS de Bretagne a choisi de renouveler sur le secteur sanitaire la démarche menée dans le secteur médico-social. Nous avions l'exemple d'un audit précédent, sur le CRA, où seuls les 9 chefs de service de pédopsychiatrie de Bretagne avaient été interrogés, et où les réponses étaient manifestement concertées et peu conformes à la réalité. Mais dans cet audit, 500 structures sanitaires ont été directement interrogées.

L'audit a été réalisé par CEKOIA et Argo4.

Le premier constat est que dans la misère générale, les adultes sont fort peu pourvus :

  • 20 fois moins d'utilisation de l'ADI ou ADOS que chez les enfants ;

  • aucune unité ou professionnel dédié au diagnostic (24% pour les enfants) ;

  • aucun protocole d'annonce du diagnostic pour les CMP/CATTP adultes (contre 68% sans protocole sur l'ensemble) ;

  • la moitié des structures ne font pas de diagnostic (contre 23% pour les enfants).

 Les préconisations étaient regroupées en 6 chapitres :

« 1. Améliorer la réalisation du diagnostic de TED et réduire les délais d’attente »

Contrairement aux inspections prévues par le Ministère, les informations du rapport ne se basent pas sur les dossiers médicaux des structures, mais sur leurs réponses à un questionnaire. Seuls 6 structures enfants sur 104 disent utiliser encore la CFTMEA : mais le logiciel utilisé dans ces structures transforme automatiquement un diagnostic CFTMEA dans un code de la CIM-10... Mais 18 (sur 104) utilisent l'ADI et 15 l'ADOS !

Sur ce point, les préconisations du rapport se traduisent désormais par la labellisation d'équipes par l'ARS pour effectuer les diagnostics de niveau 2 (« simples »). La première série, dont la formation par le CRA se termine actuellement, comporte 24 unités sanitaires (sur 31 : 6 du médico-social, 1 secteur libéral). Si la couverture s'améliore, par exemple dans les Côtes d'Armor, il y a pour l'instant absence d'équipe labellisée dans le Sud-Finistère, alors qu'il y en a 11 dans le 29 Nord.

« 2. Favoriser la réalisation d’actions de sensibilisation et de formation au sein des services de pédopsychiatrie/psychiatrie autour de la thématique de l’autisme/des TED dans un objectif de mise en œuvre des recommandations de la HAS et de l’ANESM »

Si presque toutes les structures pour enfants ont eu une formation sur l'autisme dans les 3 dernières années, ce n'est le cas que de la moitié des structures pour adultes. Les actions du CRA, comme les RBPP, ne sont pas bien connues ni intégrées.

Le rapport préconise des moyens pour rendre efficaces les formations (circulation de l'info sur les actions du CRA, implication des managers, supervision, personnes ressources dans les services moins concernés, …). Le CRA vient d'être appelé pour la première fois dans le secteur adulte à faire une information sur l'autisme à l'encadrement.

« 3. Renforcer les moyens en interne et le recours à des compétences spécifiques aux TED (via les réseaux en place, de nouvelles compétences en interne ou de nouveaux dispositifs) »

Les services manquent de moyens en ressources humaines : de plus, la moitié ne définit pas d’interventions spécifiques pour les personnes autistes. Il manque en outre, particulièrement pour celles-ci, de psychomotriciens et d'éducateurs. Ces besoins sont encore plus criants dans le secteur adulte. « La gestion des situations d’urgences (crises, états dépressifs sévères, épisodes aigus de douleur,.,) laisse souvent peu de place à un accompagnement médico-éducatif  »

Le rapport préconise donc de renforcer certains types de professionnels, d'identifier des personnes ressources et de créer des unités spécialisées.

Les hospitalisations à temps complet résultent de troubles du comportement, mais la prise en charge est basée sur la psychothérapie institutionnelle, les approches psychanalytiques, les prises en charge intégratives (et le MEOPA dans une structure :)!... Il n'est donc pas étonnant que l'application de prises en charges non adaptées conduise à une prolongation des séjours !

La proposition de création d'unités mobiles spécialisées s'est traduite par la création de ces EMIA (à partir de 16 ans) dans chaque département : elles sont formées et coordonnées par le CRA. Dans quelle mesure les services des HP y feront appel ?

« 4. Renforcer et structurer les partenariats à l’échelle des territoires entre les différents acteurs susceptibles d’intervenir auprès de personnes avec TED »

Encore une fois, les structures pour adultes se signalent par une faiblesse des liens avec d'autres acteurs, ce qui accentue les risques de « rupture de parcours ».

A noter cette ouverture : « Les liens avec les associations de personnes autistes5 sont à renforcer selon les professionnels rencontrés. Certains professionnels souhaiteraient mieux connaître les associations présentes sur leur territoire et travailler avec elles afin d’échanger les expériences. »

Le rapport incite les unités de psychiatrie à s'appuyer … sur les établissements ou services spécialisés du médico-social. Une sorte de renversement de la « hiérarchie » habituelle !

La participation des médecins et professionnels libéraux est souhaitée, mais beaucoup d'obstacles sont notés.

« 5 Formaliser et structurer les démarches d’élaboration de projets personnalisés »

Si seulement 11% des structures disent ne pas établir de projet personnalisé, il apparaît que les professionnels du sanitaire, contrairement au médico-social, ne savent pas vraiment ce que c'est.

La moitié des hôpitaux de jour, tant enfant qu'adultes, n'associent les familles et/ou le représentant légal qu'après la définition de ce projet personnalisé.

Aucune structure adulte n'a mis en place un programme d'éducation thérapeutique du patient.

« Aucune structure sur les 8 répondants [services adultes] n’a recours à la chambre d’isolement pour des personnes avec TED »  ?? Comment faut-il comprendre cette réponse ? Avec incrédulité ? En imaginant un usage massif de neuroleptiques ? En fait parce qu'il s'agit d'hôpitaux de jour.

Mais dans les hôpitaux à temps complet pour adultes, une petite moitié des personnes autistes sont hospitalisées sous contrainte. « 4 structures sur les 10 répondants a recours à la chambre d’isolement pour des personnes avec TED (soit 28%) qui se fait majoritairement sur indications. (...) Une structure indique que les rares personnes avec TED prises en charge en hôpitaux à temps complet adultes ne présentent jamais de comportements problèmes. Une autre structure indique que les personnes accueillies sont en état de crise avec agitation psychomotrice et agressivité qui nécessite souvent une mise en isolement au moins en début de séjour. (…)

Les professionnels interrogés ont indiqué que les hôpitaux à temps plein sont souvent sollicités pour la gestion des comportements problèmes des personnes avec TED étant donné qu’il n’existe pas d’autres structures en capacité de gérer ces situations de crise. Or, les équipes sont peu formées aux prises en charge spécifiques et les réponses apportées sont souvent non adaptées notamment pour des raisons de manque de temps et d’effectifs. L’hospitalisation en psychiatrie pour des personnes déjà en crise peut se révéler un facteur aggravant lorsque la prise en charge n’est pas préparée. o Exemple : recours à l’isolement et la contention, sédation. »

L'enquête signale qu'il est difficile d'obtenir qu'un établissement pour personnes âgées accueille un patient provenant de la psychiatrie.

 « 6. Améliorer l’accompagnement des personnes avec TED au quotidien"

Les outils de communication ne sont pas systématiquement connus : Makaton et PECS d'abord, tablettes deux fois moins. Problème notamment dans le secteur adultes.

Le suivi somatique est extérieur au secteur sanitaire (la douleur est cependant surveillée), mais pas toujours possible avec des médecins libéraux. La majorité des structures ne font pas d’évaluation fonctionnelle des comportements problèmes. Les locaux ne sont pas adaptés, notamment dans le secteur adultes.

Les recommandations vont en découler :

  • Utiliser des outils de communication spécifique,

  • Mettre en place des programmes d’Education Thérapeutique du Patient (ETP)

  • Assurer un meilleur suivi somatique et accroître l’accessibilité aux soins courants

  • Assurer un accompagnement des structures de la pédopsychiatrie/psychiatrie autour de la gestion des comportements problèmes

  • Accompagner les structures du secteur sanitaire dans leur démarche d’aménagement / de structuration des locaux aux personnes avec TED

L'audit ne nous étonne pas. Les carences apparaissent : l'intéressant est qu'elles sont signalées par les responsables. Les pistes d'amélioration sont clairement indiquées. L'ARS peut s'en saisir pour définir, établissement par établissement, des objectifs d'amélioration des pratiques.

Si les établissements veulent nouer des liens avec les associations, cela ne peut que favoriser l’accompagnement des personnes autistes. Qui, pour l'essentiel, ne doit pas se faire dans le secteur sanitaire.

 Synthèse et préconisations : https://www.bretagne.ars.sante.fr/system/files/2018-01/Pr%C3%A9conisations_Etude%20ARS%20Bretagne%20TED_Psychiatrie.pdf

Publié dans la lettre d'Autisme France n°76

1 https://www.bretagne.ars.sante.fr/sites/default/files/2017-02/2014-12%20-%20Rapport%20ARS%20Bretagne%20-%20Les%20personnes%20avec%20troubles%20envahissants%20du%20d%C3%A9veloppement%20prises%20en%20charges%20en%20Bretagne.pdf

2 https://www.bretagne.ars.sante.fr/modalites-daccompagnement-des-personnes-avec-autisme-ou-troubles-envahissants-du-developpement-ted

3 https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog/180716/reponse-de-lars-de-bretagne-lunion-regionale-autisme-france-urafb

4 https://www.bretagne.ars.sante.fr/diagnostic-et-prise-en-charge-des-troubles-envahissants-du-developpement-en-psychiatrie-lars

5 représentant les personnes autistes et leurs familles.


Bonne idée de l'ARS de Bretagne, de publier une brochure de 12 pages reprenant des constats de l'étude et surtout les préconisations.

Diagnostic et prise en charge du trouble du spectre de l’autisme dans les établissements de santé autorisés en psychiatrie

Cette publication est le résultat de l’étude menée par les cabinets Cekoïa et Argo Santé, à la demande de l’ARS, auprès des structures de psychiatrie de la région, au moyen de questionnaires et d’entretiens collectifs réalisés au cours de l’année 2017.

8 avril 2019

Dans l'autisme, la dépression prend des formes inhabituelles

8 avr. 2019
Par
La dépression peut se manifester sous forme d'insomnie et d'agitation chez les enfants autistes, plutôt que sous forme de sentiments de tristesse plus courants, selon une nouvelle étude du "Journal of Autism and Developmental Disorders"

 

spectrumnews.org

Traduction de « In autism, depression takes on unusual forms »
par Jessica Wright / 8 avril 2019

La lune rousse - Des nuits blanches : L'insomnie peut être un signe de dépression chez les enfants autistes. © Luna TMG
La lune rousse - Des nuits blanches : L'insomnie peut être un signe de dépression chez les enfants autistes. © Luna TMG


La dépression peut se manifester sous forme d'insomnie et d'agitation chez les enfants autistes, plutôt que sous forme de sentiments de tristesse plus courants, selon une nouvelle étude1.

Les estimations de la prévalence de la dépression chez les autistes varient de 10 à 72 %2,3. Pourtant, une étude réalisée en 2015 a révélé que seulement la moitié environ des personnes autistes qui se sont suicidées avaient reçu un diagnostic de dépression, ce qui donne à penser que leur dépression n'avait pas été détectée.

La présentation unique de la dépression chez les personnes autistes peut expliquer pourquoi les cliniciens l'oublient parfois, selon George Anderson, chercheur principal au Yale Child Study Center.

Les résultats suggèrent que le soulagement des problèmes de sommeil et de l'agitation pourrait soulager la dépression chez les enfants autistes.

"L'agitation et l'insomnie semblent être plus importantes pour comprendre la dépression chez les enfants autistes que chez les autres enfants ", explique Matti Cervin, psychologue clinicien à l'Université de Lund en Suède.

Caractéristiques centrales

L'équipe d'Anderson a analysé les données de 118 enfants autistes et de 2 016 témoins, âgés de 9 à 13 ans et appariés sur le plan de l'intelligence ; les enfants autistes ont participé à un programme de formation en compétences sociales aux Pays-Bas. Tous les enfants, ainsi que les parents des enfants autistes, ont rempli un questionnaire en 47 points qui évalue la dépression, l'anxiété et le trouble obsessionnel-compulsif.

Les chercheurs ont identifié 34 (29 %) des enfants autistes comme étant dépressifs, comparativement à 267 (13 %) des témoins.

Ils ont ensuite utilisé des techniques statistiques pour chercher des liens entre 10 aspects de la dépression et 4 aspects de l'anxiété. L'analyse fait le lien entre des aspects qui ont tendance à se produire simultanément, comme l'insomnie et l'anxiété de séparation, et montre à quelle fréquence ils apparaissent ensemble. Ceux qui ont le plus de liens sont susceptibles d'être au cœur d'un problème de santé et devraient offrir des cibles de traitement, dit M. Anderson.

Dans l'ensemble, les personnes autistes vivent la dépression différemment de la plupart des gens. La dépression est également plus étroitement liée aux caractéristiques de l'anxiété chez les enfants autistes que chez les témoins. Les chercheurs ont publié les résultats en février dans le Journal of Autism and Developmental Disorders.

Les enfants autistes ont souvent d'autres problèmes qui peuvent être à l'origine de leur dépression, explique Ailsa Russel, lectrice au département de psychologie de l'Université de Bath au Royaume-Uni, qui n'a pas participé à cette étude. Par exemple, ils ont souvent des difficultés d'attention, ce qui peut causer de l'agitation.

"L'analyse fournit la preuve des difficultés supplémentaires auxquelles sont confrontés les enfants autistes ", dit-elle.

Cependant, les résultats ne saisissent que ce que les enfants ont vécu à un moment donné et ne donnent pas d'indices sur leur état mental à d'autres moments, dit Cervin. "Pour trouver une dynamique, il faut suivre[ces traits] au fil du temps et voir comment une chose en affecte une autre » selon lui.

Les chercheurs répètent l'analyse avec les données d'une étude à long terme sur les enfants autistes pour voir quels aspects de la dépression apparaissent en premier.

Références:

  1. Montazeri F. et al. J. Autism Dev. Disord. Epub ahead of print (2019) PubMed
  2. Lainhart J.E. and S.E. Folstein J. Autism Dev. Disord. 24, 587-601 (1994) PubMed
  3. Mayes S.D. et al. J. Dev. Phys. Disabil. 23, 325-337 (2011) Abstract

Une conférence des Lundis de la Santé (Brest) sur le suicide et sa prévention.

Pr Michel Walter, chef du pôle de psychiatrie / CHRU Brest - Présentation du dispositif VigilanS - Par l’équipe VigilanS / CHRU Brest

La Bretagne est en tête des régions métropolitaines pour la mortalité par suicide.

Question sur l'autisme à la fin.

Lundi de la santé : les conduites suicidaires et leur prévention © Brest. fr

Dossier suicide et autisme

Dossier sommeil et autisme

8 avril 2019

Limoges 24 juin 2019 -> Conférence formation sur l'autisme avec Isabelle HENAULT

8 avril 2019

IME ECLAIR -> Merci Véronique Gropl et toute l'équipe de RIAU !

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