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"Au bonheur d'Elise"

16 février 2019

Epileptique exclue de sa crèche : contre-attaque des parents

article publié sur Handicap.fr

Après avoir porté plainte contre la crèche de leur fille, exclue à cause de son épilepsie, les parents de Rose ont fait appel de la décision du tribunal. La justice sera-t-elle de leur côté cette fois-ci ? Verdict le 26 février 2019.

15 février 2019 • Par Cassandre Rogeret / Handicap.fr

 

Illustration article

Les établissements d'accueil du jeune enfant pourront-ils bientôt refuser d'accueillir, en toute impunité, des enfants pour cause de maladie ? Tout commence en janvier 2016… Rose Augustin, 2 ans, est exclue de sa micro-crèche en raison de son épilepsie. Ses parents portent plainte, un premier procès les déboute, ils font alors appel, espérant enfin obtenir justice. Réponse le 26 février 2019, à Nîmes… En attendant, ils peuvent compter sur le soutien de l'association Epilepsie-France, qui se porte partie civile « pour la première fois de son histoire ». Ensemble, ils mènent le combat de l'inclusion.

Rappel des faits

Emilie et Fabrice Augustin sont à la tête d'une tribu de cinq enfants. En septembre 2014, ils apprennent que Rose, la benjamine, souffre d'une forme d'épilepsie qui réagit à la fièvre. A 5 mois, ils l'inscrivent dans la micro-crèche de Meyrannes, une petite commune située dans le Gard. Un Projet d'accueil individualisé (PAI), signé entre la directrice de la crèche (infirmière-puéricultrice), le médecin de la PMI (Protection maternelle et infantile), le médecin traitant de Rose et sa famille, lui permet d'aller à la crèche, comme n'importe quel autre enfant. L'équipe est alors formée pour réagir en cas de crise et lui administrer le traitement adéquat, à savoir une pipette de Buccolam pré-dosée à placer entre la bouche et la gencive. « Un geste loin d'être technique », selon Epilepsie-France. En presque 18 mois, Rose ne fait qu'une crise « gérée sans problème par l'équipe et la famille », explique-t-elle.

Une mauvaise surprise

En janvier 2016, la micro-crèche change de directrice. Mme Duval, éducatrice de jeunes enfants, signe, à son tour, le PAI avant de changer « brusquement » d'avis. Selon elle, c'est trop « risqué » d'accueillir Rose sans personnel médical disponible pour lui administrer son médicament. Dès le lendemain, les parents reçoivent un e-mail qui les informe que leur fille est exclue, « sans pour autant proposer de solution alternative », indique Epilepsie-France. « Pour faire court, le message était : 'Débrouillez-vous', en assurant que la place de Rose était dans un établissement médico-social », ajoute l'association. Cette décision révolte les parents qui décident de porter plainte pour discrimination contre la directrice, le gestionnaire de l'établissement et l'élu local pour complicité.

Un flou juridique ?

Lors du procès, la direction « joue sur le flou juridique qui entoure le statut des micro-crèches », explique Epilepsie-France. Sa ligne de défense : l'ancienne directrice, qui avait accepté Rose, avait une formation d'infirmière et pouvait donc administrer le traitement d'urgence. Or elle n'était pas présente tous les jours et cela n'avait jamais posé de problème aux gestionnaires de la crèche… « En réalité, que l'enfant soit en crèche, en micro-crèche ou à l'école, il ne peut pas bénéficier de la présence d'un personnel médical 24/24 », poursuit Epilepsie-France. Autre argument avancé par la micro-crèche : elle ne veut pas être attaquée pour exercice illégal de la médecine. Un réquisitoire injustifié, pour l'association, pour plusieurs raisons : « Le traitement n'est pas complexe, son administration est autorisée dans le cadre du PAI et une formation du personnel peut être dispensée à l'ensemble du personnel avec l'accord du  médecin de la PMI » pour maîtriser les premiers secours et en savoir davantage sur la procédure à adopter en cas de crise.

Le couperet tombe

Le 10 mars 2016, après quatre heures de débats et un mois et demi d'attente, le tribunal correctionnel d'Alès prononce la relaxe des prévenus. Il estime obligatoire la présence d'un personnel médical et justifie ainsi l'exclusion de Rose. Déterminés, les parents font appel. Pour Epilepsie France, cette décision en première instance « équivaut à nier purement et simplement la nature et l'utilité des PAI qui encadrent l'accueil de tout enfant 'différent' en milieu ordinaire et autorisent le personnel formé à administrer le traitement adapté ». En France, près de 100 000 enfants bénéficient de ce dispositif pour cause d'allergie, de diabète, de maladies chroniques ou d'épilepsie.

La crainte d'une jurisprudence

Epilepsie-France craint un effet « boule de neige » si la justice décide une nouvelle fois de relaxer la micro-crèche. « Cette décision pourrait impacter tous les enfants et faire régresser, de manière phénoménale, leur inclusion. » D'autant qu'ils ne seraient pas tous logés à la même enseigne… « Les enfants allergiques sont en quelques sortes immunisés car ils ont pu bénéficier, par le Conseil de l'ordre des médecins, d'un avis qui indique que, dans le cadre d'un PAI, l'administration du traitement d'urgence avec le stylo-injecteur d'adrénaline n'est pas considéré comme un acte médical. C'est deux poids deux mesures… », regrette l'association. Les enfants épileptiques n'ont, pour l'heure, pas cette chance. Le tribunal peut donc considérer que l'administration du Buccolam est un geste médical, « malgré l'avis des médecins et notamment du neuropédiatre de Rose, et malgré le fait que les parents, non issus du secteur médical, puissent eux-mêmes réaliser ce geste », poursuit-elle.

Campagne de soutien

« A Besançon, tous les personnels des crèches publiques sont formés au traitement d'urgence de l'épilepsie, en lien avec le Samu, pour la simple et bonne raison que n'importe quel enfant peut faire sa première crise au sein de sa structure d'accueil, constate Dr Khayat, neurologue épileptologue. Il est impensable d'imaginer de telles disparités au niveau national. » Ce geste permet seulement de parer à l'urgence en attendant l'arrivée du Samu qui est appelé onligatoirement.

Epilepsie -France lancera une campagne de soutien digitale la semaine du 26 février. Les internautes pourront alors changer leur bannière Facebook et mettre la photo de Rose avec le slogan : « La vie en rose », une déclinaison du slogan de l'association « La vie d'abord ».

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15 février 2019

Dragon 3 : le monde caché - Samedi 2 mars au cinéma Kosmos à Fontenay-sous-bois avec Envol Loisirs

 
Envol Loisirs
 
 
Prochaine séance ciné-ma différence. Save the date : atelier et spectacle de danse
 
 
Dragon 3 : le monde caché
 
Samedi 2 mars au cinéma Kosmos, venez retrouver notre héros scandinave
 
Plus d'info
 
 
 
Vous appréciez les séances ciné-ma différence. Vous pourriez les faire connaitre aux familles concernées par le handicap en téléchargeant l'affiche du film sur le site d'Envol Loisirs.
 
 
Save the date : prochainement à Fontenay sous bois, dans le cadre de la campagne de sensibilisation annuelle aux situations de handicap, Les Handicapades, des animations sont proposées à tous.
 
 
 
 
Samedi 6 avril
 
Atelier de danse en famille avec la Cie Kalam, trouppe de danseurs mixtes.
de 14h00 à 16h00. Maison du Citoyen et de la Vie Associative
 
 
Jeudi 18 avril
 
"Less Is More" de la Cie Kalam
Spectacle de danse contemporaine à la Salle Jacques Brel. 19h30.
 
 
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Vous avez reçu cet email car vous vous êtes inscrit sur Envol Loisirs.
 
 
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© 2019 Envol Loisirs
15 février 2019

École inclusive : le manque criant de formation des accompagnants d'élèves autistes à l'école

 

École inclusive : le manque criant de formation des accompagnants d'élèves autistes à l'école

Aujourd'hui, un simple bachelier peut devenir après deux entretiens, Accompagnant d'enfants en situation de handicap (AESH) à l'école. Alors que le ministre de l'Éducation nationale reçoit ce lundi un rapport sur l'école inclusive, les proches d'élèves autistes râlent contre le manque de formation.

https://www.franceinter.fr

 

15 février 2019

Troubles du spectre de l'autisme: déploiement d’un nouveau programme de soutien

article publié dans Le Soleil


déploiement nouveau programme québec

De gauche à droite, Jacynthe Bourassa, du CIUSSS-MCQ, coauteure de la seconde édition, Marie-Claude Hardy, psychoéducatrice et coauteure de la seconde édition, Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux et Lyne Girard, directrice générale adjointe au CIUSSS-MCQ.


Bécancour — Myriam Laurin est la fière maman d’une fillette de quatre ans. Quand la petite était bébé, les inquiétudes à son sujet ont commencé à se multiplier. Elle ne pleurait pas en recevant un vaccin, ne réagissait jamais à la douleur et ne regardait jamais ses parents. À mesure qu’elle avançait en âge, aucun livre ne l’intéressait. Au fil de consultations médicales, les mots «troubles du spectre de l’autisme» ont fini par faire surface.

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a été très interpellé par l’histoire de Mme Laurin et de sa fillette parce que cette jeune maman a eu recours à un nouveau programme pilote très prometteur mis de l’avant par le CIUSSS Mauricie et Centre-du-Québec. Les interventions, sur cette enfant et ses proches, ont débuté dès l’âge de deux ans. «C’est franchement exemplaire. C’est un modèle pour le reste de la province», a-t-il mentionné à l’occasion d’une conférence de presse annonçant le déploiement du programme Au-delà du TSA: des compétences parentales à ma portée qui se déroulait à Bécancour jeudi après-midi. Ce programme est en effet prêt à être déployé dans tous les régions du Québec. Le ministre Carmant indique que 200 000 $ seront dépensés annuellement à cet effet.

Après avoir suivi la partie pilote de ce programme, Mme Laurin s’avoue enchantée. «On trouvait qu’on apprenait beaucoup de choses et qu’on apprenait à mieux nous connaître nous-mêmes et à mieux connaître notre fille aussi», dit-elle.

Le programme se présente sous forme de cinq ateliers de groupes entrecoupés de rencontres individuelles. Ces ateliers, a constaté Mme Laurin, «ont suscité beaucoup de discussions, autant avec les intervenantes qui étaient avec nous qu’avec les autres parents. On pouvait voir leur réalité, notre réalité et comparer. On nous a donné de très bons trucs», dit-elle.

Le ministre Carmant rappelle qu’un enfant sur 68, au Québec, recevra un diagnostic de TSA. Le programme, dit-il, devrait donc toucher beaucoup de personnes. «Le but, c’est de mieux intégrer nos enfants et nos familles, intégrer les enfants qui n’ont pas un parcours neurotypique», dit-il.

Le programme vise à faire de la détection précoce et de l’intervention précoce, indique le ministre. «Et c’est pourquoi qu’avec le programme Agir tôt, on veut ajouter des professionnels pour que le programme soit déployé dans la province», dit-il.

La première version de ce programme est issue d’un projet de maîtrise de Marie-Claude Hardy, psychoéducatrice et première auteure et s’est amorcée en 2004. Il a été accompagné de recherches et d’expérimentations par l’Institut universitaire en déficience intellectuelle et en TSA.

«Ma maîtrise correspond au moment où les centres de réadaptation ont eu le mandat de desservir la clientèle TSA. «J’ai pris conscience qu’il n’existait aucun programme, à ce moment-là, qui était offert de façon spécifique pour les parents d’enfants TSA. J’ai fait un sondage et développé les cinq ateliers», raconte-t-elle.

«C’est à la suite de la recherche qu’on a bonifié le programme. Puis on a fait une nouvelle édition qui, elle, est disponible pour tous les établissements», indique Jacynthe Bourassa, coauteure de la seconde édition. Les autres établissements du Québec sont invités à profiter de l’offre de formation de l’Institut universitaire en déficience intellectuelle et en TSA afin de déployer ce nouveau programme. Les CISSS et CIUSSS du Québec doivent identifier au moins deux intervenants ayant une expertise en TSA et les inscrire à cette offre de formation.

«Je tiens particulièrement à souligner l’apport des parents pour leur contribution inestimable», a tenu à souligner Mme Hardy.

15 février 2019

Stef Bonnot Briey Chevalier dans l’ordre national du mérite - Remise par Sophie Cluzel

Heureuse de reconnaître les mérites de stef Bonnot Briey @StefAspy et sa détermination pour la pleine Participation des personnes autistes. Chevalier dans l’ordre national du mérite

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14 février 2019

Lagny-sur-Marne : une ludothèque pour les enfants porteurs de handicap… mais pas que

article publié dans Le Parisien

Alexandre Métivier| 13 février 2019, 16h37 |0

Lagny-sur-Marne, vendredi 1er février 2019. Luis et Claudia, habitants de Thorigny-sur-Marne, apprécient les lieux en compagnie de leur fille de 2 ans Liana. LP/Alexandre Métivier

Depuis la fin d’année 2018, l’association Handmirable a ouvert sa ludothèque où, dans un but de mixité sociale, elle accueille chacun sans distinction. Il y a quelques jours, elle a reçu la médaille de la ville.

Une ludothèque chaleureuse et lumineuse. Au deuxième étage de la maison des associations, rue Vacheresse à Lagny-sur-Marne, l’association Handmirable (contraction de handicap et admirable) a pris ses quartiers depuis la fin d’année 2018.

« Nous accueillons tout le monde, avec ou sans handicap, dans un but de mixité sociale. Ça permet à chacun d’accepter les différences de l’autre », indique Magali Beaufort, cofondatrice de l’association née en 2015. Depuis, deux livres emplis de pictogrammes destinés à l’enfant ont été écrits par l’association.

 

« Tout le monde vient naturellement »

« Nous nous appuyons beaucoup sur la pédagogie Montessori qui est très adaptée, ajoute Magali Beaufort. Il y a des jeux classiques et des jeux sensoriels, sur la vie pratique, le langage ou les mathématiques. » Son fils Gabriel, 9 ans, est atteint d’une maladie génétique orpheline.

« Nous recherchions une place en IME mais il n’y en avait pas alors on s’est dit qu’il fallait créer quelque chose. Nous recevons des parents avec leur enfant porteur de handicap mais aussi des assistantes maternelles avec des petits. Tout le monde vient naturellement », ajoute-t-elle.

« Je suis orthophoniste et je voyais des familles qui me disaient qu’elles n’avaient pas de structure pour leur enfant sans qu’il soit jugé, poursuit-elle. On s’est dit qu’on ne pouvait pas rester sans rien faire », appuie Véronique de Zan, cofondatrice de l’association.

La mairie leur remet la médaille de la ville

Parents de la petite Liana, 2 ans et victime d’une paralysie des cordes vocales, Luis et Claudia viennent pour la deuxième fois. « Notre fille apprend à partager, elle est à l’aise avec tout le monde », sourit le papa. Son fils Manoé dans les bras, Cécile apprécie aussi le cadre : « Ça ne me dérange pas que des enfants handicapés soient à côté. C’est bien, c’est chouette. Je reviendrai. »

Le maire Jean-Paul Michel (Agir) a remis la médaille de la ville à Handmirable. « C’est l’engagement d’une ville qui nous a soutenus dès le début. La seule qui a mis à disposition un tel espace, 70 m², pour nous », salue Véronique de Zan.

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Lagny-sur-Marne, jeudi 24 janvier 2019. Magali Beaufort (au centre) et Véronique de Zan (à droite) ont reçu la médaille de la ville des mains du maire Jean-Paul Michel. LP/Alexandre Métivier

Aujourd’hui, 30 à 35 familles ont adhéré à l’association qui s’appuie sur 17 bénévoles pour la ludothèque, les ateliers de musicothérapie ou d’art-thérapie. « On sait qu’il y a un besoin. On se sent utiles », conclut Magali Beaufort.

Maison des associations, 7-9 rue Vacheresse à Lagny-sur-Marne. Informations, tarifs et inscriptions sur www.handmirable.fr
14 février 2019

Europe's race to ramp up genetic tests for autism

 

Europe's race to ramp up genetic tests for autism

Gabin Savard had no words. The 2-year-old was full of energy but didn't speak, and his parents, Marylou and Laurent, were becoming increasingly anxious. Gabin was developing more slowly than his older brother, Sébastien, had. The Savards reached for parenting books and pediatrics textbooks, but what they read only deepened their worry.

https://www.spectrumnews.org

 

13 février 2019

Projet de loi École : le gouvernement ajoute des mesures en faveur des élèves en situation de handicap

 

Projet de loi École : le gouvernement ajoute des mesures en faveur des élèves en situation de handicap

La date n'a pas été laissée au hasard : alors que, le 11 février 2005, le gouvernement Raffarin instaurait le droit à la scolarisation pour les enfants et adolescents handicapés, le gouvernement a présenté, lundi, les résultats de la concertation " pour une école inclusive " qui vise à améliorer la scolarisation des 380 000 élèves en situation de handicap en France ainsi que la situation de leurs encadrants dès la rentrée 2019.

http://www.lcp.fr

 

13 février 2019

Autisme : "Il faut attendre entre 5 et 7 ans pour que le diagnostic soit posé "

 

Autisme : "Il faut attendre entre 5 et 7 ans pour que le diagnostic soit posé "

C'est un coup de pouce financier pour les médecins dont l'objectif est d'améliorer la prise en charge des enfants autistes. Prévues par la dernière convention médicale passée entre les médecins et l'Assurance maladie, deux nouvelles consultations viennent de voir le jour.

https://www.francetvinfo.fr

 

13 février 2019

13 900 étudiants en formation d'éducateur spécialisé en 2017

 

13 900 étudiants en formation d'éducateur spécialisé en 2017

En 2017, 13 900 élèves sont inscrits dans l'un des 85 établissements dispensant une formation d'éducateur spécialisé, dont 4 300 en première année. Le nombre de diplômés de cette formation s'élève à 4 100 en 2017. Il a baissé de 10 % en cinq ans, ce qui s'explique en partie par un recul du nombre d'inscrits en première année depuis plusieurs années.

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr

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=> pdf ER 1104 : 13 900 étudiants en formation d’éducateur spécialisé en (...) Téléchargement (346.2 ko)
12 février 2019

A Compiègne, les enfants autistes vont avoir une classe rien que pour eux

article publié dans Le Parisien

Stéphanie Forestier| 06 février 2019, 19h41 | MAJ : 06 février 2019, 21h55 |1
Compiègne, ce samedi. David Texeira a fondé Eclosion Bleue pour aider les parents, qui comme lui, on un enfant atteint d’autisme. Meryem, maman d’Adam, 7 ans, a rejoint l’association. LP/Stéphanie Forestier

David Texeira, président de l’association Eclosion Bleue, a recensé 40 cas d’enfants autistes dans le Compiégnois et le Noyonnais. Une classe va enfin ouvrir à la rentrée.

Scolariser un enfant autiste relève du parcours du combattant. Une association en a fait son cheval de bataille, l’Eclosion Bleue à Compiègne. « En deux ans, nous avons recensé une quarantaine de familles du Compiégnois et du Noyonnais concernées par ce handicap », assure David Texeira, président et papa d’Axel, un jeune autiste de 12 ans. Tous attendaient cette nouvelle avec impatience. Elle vient de tomber. Jacky Crépin, l’inspecteur d’académie vient d’annoncer la création d’une classe Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) Ted (trouble envahissant du développement) à Compiègne.

Crèvecoeur-le-Grand et Attichy aussi concernés

« Elle ouvrira en septembre prochain, nous étudions sa faisabilité dans deux écoles, Robida et Farroux. Ces classes doivent répondre à des réglementations spécifiques, doivent être en rez-de-chaussée, avoir un accès direct vers l’extérieur… Une autre ouvrira à Crèvecoeur-le-Grand et une à Attichy mais elles seront réservées aux troubles du langage. Nous avons aussi deux projets en collège. »

Un maillage départemental inégal

L’Oise compte 70 Ulis, ces classes adaptées en milieu scolaire classique, tous handicaps confondus. L’autisme semble être un des parents pauvres du département. Les Ulis ted, sont au nombre de sept : cinq en primaire, deux en collège à Beauvais et zéro en lycée. Le maillage départemental est donc inégalement réparti. Axel, le fils de David Texeira est scolarisé à Pont-Sainte-Maxence et arrive à l’école 1 h 30 après être parti de chez lui. « Comme il est dans un transport adapté, il y a des arrêts fréquents. Ça le fatigue beaucoup. »

3 ans d’attente pour une place

Ces Ulis affichent une liste d’attente de 3 ans. « Il faut savoir que 20 % des enfants autistes sont déscolarisés », assure David Teixeira. Meryem, une habitante de Compiègne a rejoint les rangs de l’association. « Je me sens moins seule et je comprends mieux le handicap de mon fils, affirme la maman d’Adam, 7 ans. Je ne voulais pas qu’il soit dans un établissement spécialisé. Je voulais qu’il fréquente les autres enfants. Ça a été la galère pour faire reconnaître sa maladie. Maintenant, il suit les cours avec une assistante de vie scolaire. »

L’Eclosion bleue a pris tellement d’ampleur qu’elle s’est étendue dans la Somme et en Normandie. Elle recherche des bénévoles et un local à Compiègne pour recevoir les parents en « pause répit », en ateliers thématiques et les enfants en toute tranquillité. « Nous voudrions aussi ouvrir une ludothèque et une bibliothèque. »

« DES CLASSES C’EST BIEN, AVEC DES SOINS C’EST MIEUX »

« L’autisme, c’est une maladie de riches… » C’est avec désolation que Lucie Deprez, enseignante et maman de Fantine, 6 ans, atteinte d’autisme et de troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), évoque la dure vie des enfants autistes et de leur famille.

« L’ouverture de classes adaptées c’est bien, avec des soins c’est mieux. L’épanouissement des enfants et des familles, un suivi par des établissements sociaux éducatifs, appelés Sessad (Services d’Education Spécialisée et de Soins à Domicile), est nécessaire », explique-t-elle. Sauf que dans l’Oise, pour bénéficier de ces équipes de soignants au sein desquels on retrouve psychomotriciens, ergothérapeutes, orthophonistes ou autres éducateurs spécialisés, la liste d’attente est très longue.

« Il faut compter trois ans », reconnait-on du côté de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de l’Oise. « Pour 15 places, on a près de 100 dossiers en liste d’attente. On a des prescriptions qui nous parviennent alors qu’ils ne concernent pas notre secteur », confie un agent de Sessad. « Les parents expriment leurs difficultés et on voit une hausse constante des demandes », recense Jean-François Vêques, directeur adjoint de la MDPH.

Cette prise en charge pluridisciplinaire permet aux spécialistes d’intervenir dans les écoles, dans leurs locaux, au domicile des familles. Elle favorise un maintien dans un cadre de vie normal. « Malheureusement, les Sessad, financés par l’Agence régionale de santé, ne sont pas assez nombreux. Ils nous demandent de déménager pour habiter plus près des villes et leur éviter des trajets », s’agace Lucie. Ainsi, avec son conjoint, elle a décidé de partir vivre à la frontière belge pour bénéficier de soins pour sa fille. « Sinon on peut faire appel à des spécialistes libéraux, non pris en charge. Mais c’est 1 600 € par mois… »

12 février 2019

Une classe pour insérer les élèves avec un trouble autistique

article publié sur La Dépêche


L'équipe pédagogique de Rochegude, avec Corinne Lacoste, directrice de l'ALAE, Sophie Marcoul Rouanet, responsable des affaires scolaires pour la municipalité. / DDM, Marie-Pierre Volle
L'équipe pédagogique de Rochegude, avec Corinne Lacoste, directrice de l'ALAE, Sophie Marcoul Rouanet, responsable des affaires scolaires pour la municipalité. / DDM, Marie-Pierre Volle

Publié le 11/02/2019 à 09:42

Au sein de l'école élémentaire Rochegude, un dispositif national* adapté aux élèves porteurs d'un TSA (Trouble du Spectre Autistique) vise à améliorer la scolarisation de ces enfants. La classe a ouvert début janvier.

Dans le cadre du 4e plan autisme, une unité d'enseignement élémentaire pour des élèves autistes a ouvert ses portes à Albi. Les enfants bénéficient d'un accompagnement personnalisé médical et éducatif piloté par l'AGAPEI et l'Éducation nationale.

À la différence des Ulis (Unité localisée pour l'inclusion scolaire), les élèves sont suivis toute la semaine, avec un taux d'accompagnement plus conséquent. Ils passent une journée complète dans l'établissement.

«Le dispositif assure toute la coordination qui était faite entièrement par les parents. Ces enfants ne restaient habituellement qu'une demi-journée à l'école», explique Julien Perrin, responsable de l'Unité d'enseignement de Rochegude.

Pour le moment, cinq écoles bénéficient de cet enseignement adapté en France visant au développement d'une école «plus inclusive» pour ces enfants âgés entre 6 et 11 ans.

Une professeure spécialisée, des aides AVS (Auxiliaire de vie scolaire), une éducatrice spécialisée, une aide médico-psychologique et uneAESH (Accompagnante d'élèves en situation de handicap) encadrent les élèves dans leur quotidien.

Elles interviennent aussi à domicile, après l'école ou le mercredi, pour aider les parents.

Des temps d'inclusion seront ensuite proposés à ces cinq élèves dans les classes d'enseignement classique.

Les autres enfants de l'école ont eux aussi reçu quelques éclairages pour mieux comprendre l'autisme. «On leur demande d'être bienveillants et respectueux», souligne la directrice du groupe scolaire Rochegude, Dominique Daniel.

Dans la classe, de grands espaces de jeux ont été aménagés, des supports visuels et adaptés à chacun permettent à Sophie Février, professeure spécialisée de communiquer avec eux et de comprendre ce qu'ils ne parviennent pas à exprimer. Chaque élève détient un emploi du temps adapté.

Créer un déplacement vers l'autre

«Le but est de leur donner les moyens d'aller vers l'autre et l'autonomie», souligne-t-elle. L'expérience est le fruit d'une collaboration entre l'AGAPEI, la municipalité et l'école Rochegude.

* Pour les inscriptions des élèves, contacter la MDPH au 0563433240


Les structures adaptées dans le Tarn

Dans le Tarn, les parents peuvent tout d'abord se tourner vers le CRA, le Centre de Ressource sur l'Autisme de Toulouse et son antenne du Tarn pour les guider dans les différents tests de dépistage du TSA ou les bonnes conduites à adopter chez soi.

L'hôpital de jour du Bon Sauveur propose aussi un accueil des enfants autistes à partir de 3 ans jusqu'à l'adolescence sur prescription médicale. Des activités «adaptées» leur sont proposées.

Les parents peuvent aussi s'orienter vers le CAMSPP (le Centre d'action médico-social précoce polyvalent) du Bon Sauveur pour un accompagnement social ou vers des associations comme l'Adapei 81 ou Envol Tarn.

L'IME de Florentin et celui de Lostange près de Castres proposent aussi un accueil avec celui d'autres enfants porteurs d'autres troubles (trisomie, déficience mentale).


Jennifer, une maman : «L'État doit tendre la main à nos enfants»

Jennifer, s'est installée à Cantepau à Albi avec son conjoint, Julien, il y a trois ans. Son fils Gino, 8 ans, a intégré en janvier l'Unité d'enseignement élémentaire de Rochegude : «Gino a été très chanceux», reconnaît sa mère. Car au départ, lorsqu'on a détecté le Trouble du Spectre Autistique (TSA) chez son fils, les associations l'ont orienté vers un hôpital de jour. «J'étais un peu réticente à cette idée-là. On m'a dit aussi, inscris-le à l'école et ne le dis pas, mais je ne suis pas pour le cacher au contraire», poursuit cette maman de 33 ans, qui a dû arrêter de travailler pour s'occuper entièrement de Gino et de toutes les démarches administratives liées à l'autisme.

«Il faut tous les six mois que je prépare un dossier pour justifier que Gino est toujours autiste», se désole-t-elle. Cette maman est sidérée par le parcours du combattant auquel les parents doivent faire face. Elle n'avait au départ que 18 heures d'aide par semaine pour son enfant scolarisé à son arrivée Saint-Exupéry. «Je lui ai donné des cours à la maison.

Il n'y a pas assez d'AVS en France, le fait qu'il soit accompagné désormais à 100 % en classe toute la semaine, qu'une psychomotricienne et une psychologue de l'unité viennent nous aider, ça va nous changer la vie», confie Jennifer.

Elle constate avec regret que le taux de scolarisation des enfants autistes est bien plus élevé dans les autres pays européens. «Quand je suis arrivée, cela a été la galère pour trouver un médecin généraliste, c'était impossible de trouver un pédopsychiatre.

On m'a dit que j'avais beaucoup d'heures d'AVS, qu'on allait me les réduire», déplore-t-elle.

Pour elle, lorsqu'on parle autisme, on évoque souvent le syndrome d'Asperger, celui de Ray Manou les formes d'autisme «les plus évidentes».

«Il y a aussi ceux dont l'autisme est complexe et peu visible». Gino lui, est un enfant «très vif», décrit sa mère, «très observateur» avec une excellente mémoire. Il a même enregistré toutes les rues d'Albi, tous les drapeaux du monde, les panneaux de signalisation. «Il aime les autres, mais il faut lui donner le mode d'emploi pour aller vers eux», sourit sa mère.

11 février 2019

Une plongée dans un nouvel univers pour des enfants autistes

article publié sur France 3 Nouvelle Aquitaine

Ce nouvel élément permet aussi de canaliser l’énergie. / © André AbaloCe nouvel élément permet aussi de canaliser l’énergie. / © André Abalo

Initier de jeunes autistes à la plongée sous-marine : c'est le projet dans lequel se sont lancés un établissement médico-social dédié à l'autisme et le club de l'ASPTT Limoges.
 

Par François ClapeauPublié le 10/02/2019 à 17:51

Ce dimanche 10 février à Limoges, la piscine des Casseaux a accueilli la 4ème séance d’un projet original : de jeunes autistes ont pratiqué la pongée sous-marine.

Depuis 2 mois, Mylène, Jules, Lucas et Milan découvrent en effet les plaisirs de ce sport. C'est un moment qu'ils apprécient tout particulièrement. Désormais aguerris, ils maitrisent l'équipement et profitent des jeux sous-marins.

La vue, le toucher, l'ouïe… Dans l'eau tous les sens sont perturbés. Cela peut représenter une source d'anxiété pour les autistes. Il faut prendre le temps de les accompagner, mais au final, ce nouvel élément permet aussi de canaliser l’énergie.

Des bienfaits mais surtout du plaisir : ces précieux instants permettent aussi aux enfants de sortir de leur bulle.

11 février 2019

Médiation équine : les handi misent sur le bon cheval !

article publié sur Handicap.fr

La médiation équine intéresse le secteur médical. Recréer du lien social, stimuler les capacités cognitives... Elle offre de nombreux bienfaits aux personnes handicapées. Au fil des séances, une relation bienveillante se crée entre l'homme et le cheval

10 février 2019 • Par Cassandre Rogeret / Handicap.fr

Illustration article

Le cheval, meilleur ami des personnes handicapées ? Il est, en tout cas, « reconnu comme un vecteur de soins, d'inclusion et de mieux-être indiscutable », affirme l'Institut français du cheval et de l'éducation (IFCE)*. Confiance et estime de soi, épanouissement, autonomie, socialisation… En plein essor, la médiation équine offre de nombreux bienfaits tant sur le plan physique que psychique. Alors en selle… ou pas !

Médiateur au sein d'un trio

Il n'est pas question de passer son galop 8 ni même de savoir monter à cheval mais de profiter de l'instant présent en compagnie d'un animal bienveillant. Il apparaît alors comme un remède à la solitude, l'anxiété, les tensions mais également comme un médiateur entre l'équicien, qui pratique la médiation équine, et la personne qu'il accompagne. « Qu'elle soit à visée thérapeutique, sportive ou de loisirs, la médiation équine permet une véritable plus-value dans le parcours de soins », témoigne l'IFCE. Bénéfique pour tous les types de handicap, elle fait travailler la sensori-motricité, l'attachement, la séparation, l'image de soi, la conscience de l'autre…

Un confident hors-catégorie

Dans la médiation animale, on se sert d'un tiers pour améliorer la communication et les apprentissages. Certains utilisent des chiens, des lapins ou même des cochons d'inde mais le cheval a toujours été particulièrement fascinant pour les hommes. Sa taille, son élégance, son énergie, sa puissance… Son aspect rassure, donne envie d'établir un contact. « Le pansage est un moment privilégié. Caresser, brosser, gratouiller, c'est aussi prendre soin en dépassant les appréhensions du toucher, explique l'IFCE. Se préoccuper du bien-être d'un autre 'être' permet non seulement de se sentir utile mais renvoie aussi inconsciemment à son propre bien-être. » Les personnes autistes qui éprouvent parfois des difficultés à s'exprimer peuvent ainsi se confier au cheval sans peur d'être jugé, critiqué, ni blessé.

A cheval ou à pied

Sur son dos ou à pied, à côté de lui, les deux méthodes permettent une proximité plus ou moins importante avec le cheval et présentent des atouts différents. « Monter à cheval mobilise près de 200 muscles et donne l'occasion à une personne avec un handicap moteur de travailler son tonus, son équilibre ainsi que sa motricité fine ou globale », indique Marie Lautier, équicienne. Par ailleurs, ceux qui ne souhaitent pas parler peuvent utiliser la communication non-verbale. En effet, il est possible d'utiliser les jambes et les rênes pour le guider mais aussi de se faire comprendre grâce au mouvement du bassin. Concentration, perfectionnement de l'orientation spatio-temporelle… Les personnes avec des troubles du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) peuvent se focaliser sur l'animal tandis que les dyspraxiques améliorent leur capacité à se repérer dans l'espace et à tenir les rênes.

Retrouver une vie sociale

Comme toute activité de loisir, la médiation équine favorise la rencontre et l'échange. Les personnes présentant des troubles psychiques ou en proie à une dépression peuvent donc retrouver une certaine vie sociale en se rendant au club équestre. « Pour certains, c'est une motivation de retrouver le même cheval chaque semaine », assure Marie Lautier. Cette pratique permet également d'apprendre à appréhender et à gérer ses « humeurs ». Joie, colère, tristesse, incompréhension, stress, excitation… Le cheval est le miroir des émotions. Les différents exercices proposés par l'équicienne génèrent surtout plaisir, valorisation et estime de soi et incitent les participants à renouveler l'expérience.

Une formation reconnue

Pour pratiquer ce métier, les équiciens ont plusieurs possibilités : une formation post-bac en trois ans, une autre en continu sur deux ans pour ceux qui ont déjà de l'expérience ou une VAE (Validation des acquis d'expériences) au centre Equit'aide de Lixières (Lorraine). Mais l'équicie n'est pas la seule activité qui permet de profiter des atouts du cheval. « L'attelage est un loisir accessible à tous, assure Patrice Ecot, directrice de la délégation territoriale de Bretagne de l'IFCE. Sa pratique peut également apporter de la confiance en soi et redonner une certaine autonomie, notamment aux personnes à mobilité réduite. Souvent en fauteuil roulant et habituées à ce que les gens soient au-dessus d'elles, elles prennent de la hauteur dans la calèche et profitent d'une vaste vue sur l'environnement. Elles peuvent guider le cheval où elles veulent, gérer son allure ; le plaisir ressenti est contagieux ! »

* La médiation équine, qu'en pensent les scientifiques, Ifce, Essentiel

Photo : Véronique Cherubin

9 février 2019

Grand débat et handicap : Sophie Cluzel dit non à tout

 

Grand débat et handicap : Sophie Cluzel dit non à tout

Interrogée sur LCI, Sophie Cluzel a redit son opposition à la suppression de la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l'AAH. Mais aussi à l'allègement des conditions ouvrant droit à la retraite anticipée pour cause de handicap. Et s'en est expliquée.

https://www.faire-face.fr

 

9 février 2019

Freud, fin de partie ? (1)

 

 

Je me trouvais la semaine dernière à la projection d’un film, Le Phallus et le néant, qui n’est pas encore distribué, et emprunte provisoirement la formule du ciné-club : une unique présentation promenée de ville en ville par sa réalisatrice Sophie Robert, qui débat ensuite avec le public. Pénible soirée ! Dont je suis ressorti (sans assister à la fin d’échanges assommants) animé de deux sentiments contradictoires.

Une rumeur pour moi alléchante avait motivé ma venue : après le coup d’éclat du Livre noir de la psychanalyse, annonçait en substance « Le Petit bulletin », arbitre de nos sorties grenobloises, on allait voir ce qu’on allait voir, la mise à mort finale d’une imposture qui n’avait que trop duré ! Cette promesse fracassante n’était pas nouvelle, mais la mention du Livre noir me décida ; j’ai très bien connu son maître d’oeuvre Mikkel Borch-Jacobsen, auteur (fort sérieux) d’ouvrages pour moi fondamentaux comme Le Sujet freudien (Flammarion) ou Lacan, Le Maître absolu… Qu’allait-on nous montrer ?

Une série ou une galerie en effet hallucinante de propos tenus par des praticiens ; les uns lacaniens, d’autres « freudiens », certains médecins et d’autres non, y glosent des notions comme phalluscastration, inceste ou quelques autres proposées par la réalisatrice. Dix-neuf (si j’ai bien compté) psychanalystes se prêtent à ce jeu qu’ils ne devinent pas de massacre, avec une inconscience surprenante touchant la réception de leurs propos. Si la règle d’or du patient sur le divan est de « tout dire », celle du psy prié ici de répondre semblait de dire n’importe quoi.

C’est le premier motif de sidération, comment osent-ils ? Quelle bonne conscience, quelle assurance née d’échanges entre soi, quel mépris de la simple interlocution autorisent ces hommes et ces femmes qu’on suppose intelligents, ou doués d’esprit critique, à proférer devant la caméra de pareilles âneries ? Car on n’entend dans leur bouche, à de rares exceptions, que l’arrogance d’une corporation devenue apparemment indifférente à toute vocation thérapeutique. Abrité, embusqué dans un jargon proféré en boucle, d’une circularité indigente, calé dans son piètre raisonnement fait de mots si étranges ou si pauvres, l’oracle-orateur administre au vulgaire, du haut de sa superbe, un catéchisme sans réplique ; quelque argument qu’on lui objecte, chacun semble parti pour avoir toujours raison. Le Phallus et le néant ou le retour consternant de Diafoirus !

Je ne peux, faute d’avoir pris des notes, produire ici des citations, seulement la liste des thérapeutes interrogés : Richard Abibon, Jacques André, Patrick Avrane, Yann Bogopolsky, Emeline Caret, Guidino Gosselin, Jean-Michel Hirt, Eric Laurent, Marie-Christine Laznik, Christine Loisel-Buet, Geneviève Loison, Aldo Naouri, Claude Parchliniak, Gérard Pommier, Jacqueline Schaeffer, Monique Schneider, Estella Solano-Suarez, Alexandre Stevens, Jean-Pierre Winter. On reconnaît dans ce défilé quelques noms illustres, qui ne se privent pas d’alimenter les médias de leur expertise – pour combien de temps encore ?

Jacqueline Schaeffer, particulièrement ridicule et malmenée dans ses déclarations, aurait intenté à la production du film une action en référé, dont elle fut déboutée. La présence de sa voisine de liste Monique Schneider étonne davantage : La Parole et l’inceste, ou Freud et le plaisir (je cite de mémoire, n’ayant pas d’où j’écris ma bibliothèque) sont des livres excellents, qui m’ont servi à composer mon propre ouvrage Le Fantôme de la psychanalyse, Critique de l’archéologie freudienne (Presses universitaires du Mirail, 1991). Et Monique figurait dans mon jury de thèse, que vient-elle faire ici où ses propos n’ont rien que de raisonnable ?

Un autre volet du film consiste en paragraphes tirés de Freud ou de quelques disciples notoires, Dolto ou Winnicott ; ayant oublié mes lunettes, je n’ai pu déchiffrer ces cartons qui suscitaient quelques ricanements du public. Je soupçonne Sophie Robert d’avoir tronqué à plaisir des phrases douées de sens en contexte, mais qui peuvent étonner ou scandaliser le profane ; c’est le reproche qu’une dame, vraisemblablement psychanalyste, lui adressa, on peut ridiculiser n’importe qui avec votre montage… Cette objection pourtant n’exonère pas les praticiens bavards qui ont bel et bien prononcé, avec quelle emphase, les mots pour la plupart ineptes que nous entendons.

Françoise Dolto

Un troisième élément du film consiste en un petit dessin d’animation narrant les affres d’une jeune patiente qui peine à s’allonger, ou à payer sa psy en liquide – cette dernière caricaturée en matrone aux traits de Françoise Dolto.

À l’issue de la projection, la jeune réalisatrice, douée d’un bagout certain, se lança dans de nouvelles diatribes avant de donner la parole au public. La salle bien garnie, assez jeune, m’a semblé peuplée d’étudiants en psychologie rameutés par leurs enseignants, et tous (ceux du moins qui eurent la parole) très remontés contre la psychanalyse. En une heure de débat, je ne réussis pas à obtenir le micro, qu’aurais-je dit ? Que les propos tenus à l’écran sont en effet accablants, mais que ces tristes représentants ne doivent pas nous détourner d’une discipline que d’autres pratiquent honnêtement, avec des résultats appréciables. Et je revoyais ma femme Françoise, qui exerça plus de trente ans ce métier comme thérapeute, et enseignante aussi auprès de petits groupes réunis dans notre salon : avec quel enthousiasme elle leur faisait partager Dolto, Winnicott et, par tranches pédagogiques, progressivement, l’œuvre de Freud ! J’entends encore les témoignages que ces « élèves » prononcèrent à ses funérailles ; sans langue de bois, sans jargon, ces femmes avaient assimilé quelques notions fondamentales capables de modifier leurs vies. Comme moi-même au contact de Françoise. Qu’aurait-elle pensé de ce film ?

Françoise (avec Mathilde)

Elle s’était durement affrontée à la corporation de ses confrères psychiâtres, et avait dû maintenir son cabinet assez seule, à l’écart des réseaux ; elle exerçait son métier avec passion, sans recourir jamais à un vocabulaire abscons mais avec le souci toujours d’expliquer, de déplier, de défaire les nœuds sans en rajouter du côté de l’intimidation, sans jouer au mage ni s’envelopper d’un voile de mystère. Et je me revois de même, jeune normalien, assister en 1966 à quelques séances du « séminaire » de Lacan dans une salle Dussane bondée ; je revois mon camarade Nassif faisant la cour au Maître, ou Jacques-Alain Miller se plaçant pour épouser sa fille Judith, et hériter de l’édition du Séminaire. Je revois Pierre Kaufmann, chez lequel je déjeunais souvent rue du Vieux-Colombier, entraîné par son fils Jacques alors mon copain de khâgne, qui me renseigna le premier sur Lacan et sur le mimétisme fatal qui plongeait ses « disciples » dans une navrante soumission. Je revois Serge Leclaire, chargé d’un cours du soir à l’ENS, peinant à nous tenir un discours pédagogique ; à celui qui n’était pas encore le praticien-vedette de l’émission de télévision « Psy-show », quelques camarades par ailleurs militants de l’UJC-ML lançaient cruellement des colles de philosophie auxquelles il ne savait répondre comme, dans des écoles de moindre rang, des chahuteurs jettent sur le pion des boules puantes…

Je n’ai pas fréquenté très longtemps le Séminaire, insupportable de mondanités, de vanités puériles et baptisé sans doute ainsi par antiphrase puisque personne, à cette date, n’osait plus y prendre la parole. Mais je me suis moi aussi allongé quelques mois sur un divan, grenoblois et lacanien hélas, sans autre résultat que de confirmer mes doutes. Je revois Hildenbrandt, ou quelques émules de son cercle, pauvres clones d’une parole qui les dépasse, petits porteurs d’un habit trop large qui plisse aux bras, aux genoux. Ceux qui, des années durant, ont pris le train chaque semaine pour aller faire chez Lacan ou l’un de ses proches disciples leur « tranche de contrôle » ne se montraient guère tendres avec les patients, vis-à-vis lesquels ils reproduisaient l’humiliation et les brimades endurées lors de leur formation. On observe aussi chez les cuisiniers, ou divers corps de métiers manuels, ce genre de transmission.

Jacques Lacan

En bref l’éthique de la psychanalyse, tant vantée dans ces mêmes milieux, ne saurait consister  à renchérir de superbe, ni de condescendance dans le cadre d’une relation clinique ou d’un échange intellectuel. Si analyser veut dire dissoudre (des liens abusifs, des nœuds psychiques), le rôle du maître-supposé-savoir n’est pas d’en rajouter en plaçant le sujet dans une dépendance infantile, voire une posture d’addiction. Françoise s’est battue pour libérer ses patients ; et quand j’ai moi-même publié mon livre consacré à examiner quelques difficultés de l’archéologie freudienne, je n’ai pas recherché le bouclier d’un ésotérisme enjôleur : les choses de l’amour, ou de l’inconscient sont assez repliées, confinées ou entortillées pour ne pas les obscurcir davantage ! Hélas, je n’avais pour prendre la plume aucune autorisation institutionnelle, je n’appartenais à nul groupe, et mon Fantôme n’eut aucun écho (sinon de la part de Roger Gentis). Beaucoup plus tard, Pontalis qui apparemment m’avait lu me demanda, presqu’avec reproche, pourquoi je ne lui avais pas proposé d’abord ce livre pour sa prestigieuse « Bibliothèque de l’inconscient » – cher vieux Jibé, si j’avais su ! Mais comment depuis ma province, dans ce climat d’intimidation tenace aurais-je osé ?

Lors du médiocre débat qui suivit la projection du film – médiocre par absence de contradiction, Sophie Robert ayant avec ses propos de guérillère conquis la salle –, j’aurais voulu avancer que la psychanalyse n’était pas une pensée négligeable, ni Freud un chien crevé ; qu’il se rencontre des praticiens honnêtes qui vous conduisent à la cure. Ou que par exemple, moi qui me trouvais la semaine dernière accaparé par un séminaire sur Aragon à l’ENS, je ne vois pas comment rendre compte d’un livre comme La Mise à mort (1965) sans le secours d’un minimum de théorie freudienne. On apprécie bien sûr les romans sans avoir lu Freud – mais une connaissance ou une culture tirées de lui peuvent tellement éclairer certains textes ! Au point que les commentaires qui s’en privent tournent en rond, ou demeurent de surface.

Les étudiants qui peuplaient la salle, peu soucieux de théorie psychanalytique, lui opposaient les mérites de l’hypnose, de la psychologie comportementale, des neurosciences ou de tel médicament… Un précieux outil de culture semble avoir fait son temps, victime de ses gardiens mêmes ; la figure du médecin cultivé, passionné d’art et de littérature comme le furent Freud ou Lacan (qui pétillait au moment du « Discours de Rome », ou du séminaire sur La Lettre volée), semble avoir disparu de notre horizon. Qui s’intéresse encore à un sujet comme « Littérature et psychanalyse » qui fut, dans les années 1970, le titre en fac d’un de mes cours ?

Mais j’ai vu la semaine dernière à Paris l’exposition de Jean Clair au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, « Freud du regard à l’écoute » – plus donc sur ce thème, dans un prochain billet.

 

Daniel Bougnoux

9 février 2019

La perception sensorielle chez les personnes autistes

 


La perception sensorielle chez les personnes autistes

La perception sensorielle est restée un champ où peu d'investigations ont eu lieux, bien que les modalités de fonctionnement des personnes autistes soient étudiées depuis le milieu des années 1940. Les premières études argumentées voient le jour au début des années 2000 et s'appuient sur les premiers témoignages de personnes autistes qui rendent compte de leur manière si particulière d'expérimenter le monde au travers d'une autre sensorialité.

http://comprendrelautisme.com

 

9 février 2019

Loire-Atlantique. Après 4 ans de combat, elle obtient la prise en charge de son fils autiste

article publié dans actu.fr

Lucie Michel, la maman chanteuse de rap qui avait interpellé Macron en septembre, a obtenu la prise en charge à temps plein de son fils Malone, autiste épileptique. Inattendu.

Lucie Michel et son fils Malone, en septembre dernier en pleine médiatisation de son clip à
destination du Président de la République.Lucie Michel et son fils Malone, en septembre dernier, en pleine médiatisation de son clip à destination du Président de la République.

La dernière fois qu’on avait parlé d’elle, c’était lors d’un énième appel au secours. En septembre 2018, cette maman célibataire de Saint-Julien-de-Concelles (près de Nantes, en Loire-Atlantique) avait sorti une chanson de rap à destination du Président de la République, Emmanuel Macron, pour qu’il tienne ses promesses suite à l’annonce de son plan Autisme.

« Aucune structure adaptée n’a été créée en France, un pays très en retard dans la prise en charge », dénonçait-elle. Notre journal, L’Hebdo de Sèvre et Maine, en avait fait sa Une. Le Figaro en a aussi fait écho dans un dossier ces derniers jours.

A l’école ABA de Nantes après les vacances de février

Cette maman, c’est Lucie Michel et elle vient d’obtenir la prise en charge à temps complet pour son fils Malone, 7 ans, autiste épileptique sévère. Une sacrée bonne nouvelle pour elle. L’école ABA de Nantes, avec le soutien de l‘IME des Sorinières pour la partie médicale, accueillera son enfant après les vacances de février pour une période d’observation de deux mois, dans un premier temps.

Malone, privé de rentrée scolaire en septembre dernier par manque de place dans les structures sollicitées, sera avec 10 autres enfants autistes. Un gros changement pour lui qui passait ses journées à la maison avec sa maman. Et parfois à l’hôpital suite à de trop nombreuses crises d’épilepsie comme il y a quelques jours.

Cela faisait quatre ans que j’attendais cette prise en charge adaptée, quatre ans qu’on n’a pas respecté les droits de Malone », évoque Lucie Michel, désormais soulagée.

Lire aussi : Près de Nantes, une maman d’enfant autiste en détresse interpelle Emmanuel Macron dans un clip

« Ma musique m’a permis d’en arriver là »

Cette mère de deux enfants a annoncé la « bonne nouvelle » sur les réseaux sociaux le 24 janvier dernier, en sortant d’une réunion avec les services compétents. On la voit fondre en larmes (de joie).

Je suis très émue, j’ai tellement galéré… C’est peut-être la fin du calvaire, Malone va pouvoir voir d’autres enfants. Je ne m’y attendais pas du tout. »

Pour Lucie Michel, « c’est ma musique et mes chansons qui m’ont permis d’en arriver là ». La médiatisation de son combat, surtout à la rentrée 2018 suite à son clip à destination du Président de la République, a « fait bouger les choses ».

Combat depuis 2015

Depuis 2015, Lucie Michel frappait à la porte des structures adaptées, comme l’école ABA de Nantes. En vain. Les places « sont très chères ». La notification de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), qu’elle réclame depuis des années, n’arrive jamais. Désormais, ces soucis majeurs sont derrière elle.

Mais le combat n’est pas fini. S’il ne fait plus de crise d’épilepsie depuis une quinzaine de jours, grâce à un régime naturel, Malone n’est pas encore guéri. « En France, il y a 48 000 personnes qui attendent une solution adaptée. Je vais continuer le combat pour ces familles », rappelle la maman de Malone, qui dit « avoir failli en mourir, tellement c’est dur de s’occuper seule d’un enfant autiste ».

Son 2e album bientôt fini

Lucie Michel aura désormais un peu plus de temps libre pour se consacrer à la musique, son métier. Son 2e album, sous le nom de l’Originale K, sera d’ailleurs bientôt fini. Il s’intitulera Guerrières, « car je suis passée au stade supérieur ».

7 février 2019

Précarité, bas salaire, manque de considération... Pourquoi les accompagnants scolaires d'élèves handicapés sont à bout

article publié dans 20 Minutes

EDUCATION Les AESH ont manifesté ce mercredi  pour demander un meilleur statut et une hausse de salaire

Delphine Bancaud

Publié le 06/02/19 à 20h07 — Mis à jour le 06/02/19 à 20h07

Illustration d'un élève handicapé

Illustration d'un élève handicapé — ATTILA KISBENEDEK / AFP

  • Les AESH sont souvent à temps partiel, en CDD et ont de faibles rémunérations.
  • Ils ont manifesté ce mercredi dans une trentaine de villes de France.
  • Le gouvernement doit faire des annonces lundi prochain, à l’issue d’une grande consultation sur l’école inclusive.

« On fait un travail difficile auprès d’élèves handicapés, on s’investit totalement dans notre mission, mais elle n’est pas valorisée, au sens propre comme au sens figuré », témoigne Hélène Elouard, AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap à Bordeaux). Comme elle, beaucoup de ses confrères sont en grève ce mercredi pour dénoncer leurs conditions de travail et mettre pression au gouvernement qui doit faire des annonces lundi prochain, à l’issue d’une grande consultation sur l’école inclusive. Des rassemblements ont d’ailleurs eu lieu dans une trentaine de villes à l’appel de 8 syndicats.

Ce que les AESH dénoncent en premier, c’est la précarité de leurs contrats. Car selon le Snes, seulement 57 % d’entre eux exercent à temps complet et ils ne sont que 60 % à avoir décroché un CDI. «Nos conditions de travail sont très précaires. Du coup, on n’a pas accès aux prêts bancaires et on a du mal à se loger», témoigne Nathalie Legros, AESH à Reims. Des avancées ont cependant été constatées ces derniers temps : car depuis la dernière rentrée, il y a davantage d’accompagnants embauchés en CDD qu’en contrat aidé. Et dans Le Figaro, Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées a déclaré que «plus aucun contrat du type contrat aidé ne sera recruté à la rentrée 2019».

«On réclame un statut de fonctionnaire»

En outre jeudi dernier, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi PS  via laquelle les AESH se verront proposer des CDD de trois ans, renouvelables une fois avec un CDI à la clé au bout de six ans. Mais selon le groupe PS à l’Assemblée, le texte a été vidé de sa substance, car il proposait à l’origine « un recrutement direct des AESH en CDI », mesure supprimée en commission. «La perspective de CDI pour quelques-uns est insuffisante pour lutter contre le manque d’attractivité du métier», estime Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU.

«Normalement, le statut de contractuel est dédié aux besoins de recrutement ponctuels. Or, l’Education nationale a besoin de nous tout le temps. On réclame donc un statut de fonctionnaire», indique Floris Lemaire, AESH à Paris.

«Je gagne 1.235 euros net pour un travail à temps plein»

Les AESH dénoncent aussi la faiblesse de leurs salaires. «J’ai onze ans d’ancienneté et je gagne 1.235 euros net pour un travail à temps plein», témoigne ainsi Nathalie Legros. «Mais la moitié des AESH travaillant à mi-temps, ils gagnent plutôt autour de 700 euros par mois», souligne Hélène Elouard.

«On fait aussi un travail invisible qui n’est pas reconnu : on s’autoforme sur notre temps libre, on effectue un travail de coordination avec les enseignements. Tout ça, bénévolement. Quant aux Aesh qui bossent dans les REP, ils n’ont pas de prime, alors que les enseignants en ont. Est-ce normal ?», interroge Floris Lemaire.

«On leur demande parfois d’effectuer des tâches qui n’ont rien à voir avec leurs missions»

Quant à la formation des AESH, elle est encore souvent inexistante. Mais le gouvernement a promis 60 heures de formation annuelle dès 2019. «Mais le ministère ne donne aucune garantie que ces heures seront effectivement suivies. Par ailleurs, les AESH devraient être formés dans les Ecoles du professorat avec les enseignants», estime Yvon-Yvan Barabinot, responsable des non titulaires à la CGT  éduc'action.

Parallèlement à des meilleures conditions de travail, les AESH réclament aussi une plus grande considération de la société pour leurs missions. Y compris de la part des équipes pédagogiques : « Dans certaines écoles, les AESH ne sont pas pris en compte, n’ont pas d'échanges avec les enseignants, déjeunent dans leur voiture. Et pire, du fait de la précarité de leur statut, on leur demande parfois d’effectuer des tâches qui n’ont rien à voir avec leurs missions, comme faire des photocopies, garder les enfants à la récrée… Et quand il y a conflit pédagogique entre l’AESH et un enseignant, en général il est réaffecté ailleurs ou son contrat n’est pas renouvelé», révèle Hélène Elouard. Reste à attendre lundi pour savoir quelles remèdes le gouvernement va leur apporter…

7 février 2019

10 février. Manifestation de psychanalystes gilets jaunes

Freud au cigareEnfin la version freudienne des plus démunis !!! ... je vous laisse apprécier.

Jean-Jacques DUPUIS

Mercredi, 6 Février, 2019

A l’appel de 84 psychanalystes, une manifestation « Psychanalystes Gilets jaunes » se tiendra le dimanche 10 février 2019 à 14h30, à l’angle de la rue Rambuteau et de la rue du Temple à Paris. C’est à côté du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme où se tient actuellement une exposition à la mémoire de Freud. Seront également présents à ce rendez-vous des porte-paroles des gilets jaunes.

 

Partout aujourd’hui la parole s’affranchit : c’est l’effet « Gilets jaunes », et la parole qui se libère, c’est aussi l’affaire de la psychanalyse. Elle fabrique des insoumis : celui qui s’émancipe sur un divan de ses oppressions intimes est près à enfiler un gilet jaune dès qu’il se heurte à la réalité quotidienne. Cette liberté est d’abord celle de la parole enfin prise, elle ouvre la porte de « Liberté, Egalité, Fraternité » ! Depuis longtemps en France, il n’y eut jamais tant de débats. Car la démocratie n’est pas une mise en boîte institutionnelle, c’est l’affaire du peuple. Le pouvoir actuel lui-même - si arrogant - est aujourd’hui obligé de sortir des institutions habituelles pour débattre. Hélas ! Les cadres de ce « débat » sont fixés à l’avance en toutes lettres : non au rétablissement de l’ISF et à l’augmentation des salaires, oui au déballage sur l’immigration : c’est le grand danger ! Macron se contente de faire de la pédagogie comme si nous étions des ignorants. L’humiliation continue. Il est pourtant lui aussi obligé de sortir dans la rue pour débattre. Le débat se passe désormais en dehors d’un cadre parlementaire disqualifié. Nous sommes dans un état insurrectionnel pacifique, hors institutions. Macron sera-t-il le plus fort avec l’aide d’une police toujours plus violente ? Cela ne sera pas le cas si nous résistons et apportons plus que notre soutien, car nous aussi nous voulons que la parole se libère.

Le mouvement « Gilets jaunes » est une protestation spontanée pour une vie meilleure, pour en finir avec trop d’injustices et avec le mépris qui réduit chacun à sa solitude. Bien pire encore ! ce mépris risque de pousser le peuple à s’en prendre aux immigrés… Le mur qui sépare le pouvoir de la grande majorité est la source en cascade de toutes les ségrégations. Si ce mouvement de colère comporte des zones d’ombres, c’est aussi notre responsabilité de faire entendre ce que ce mouvement porte de positif.

Nous qui, fidèles à la psychanalyse, voulons nous faire entendre, nous ne sommes pas « Gilets jaunes » seulement pour apporter notre soutien : nous en sommes ! Le pouvoir actuel est l’ennemi de la découverte freudienne, partout il rejette la psychanalyse : des lieux de soins, des universités, des études de médecine, des revues scientifiques, des commissions ministérielles. La seule solution proposée devant les souffrances psychiques qui sont la première pathologie en France est celle de la camisole chimique, même pour les enfants, au seul profit de l’industrie pharmaceutique, et à un prix faramineux.

Nous sommes liés à ce mouvement. La psychanalyse est toujours jeune sans enfiler de gilets jaunes. Elle apporte une compréhension politique élevée au moment historique que nous partageons.

=> Accès à l'article sur le site de l'Humanité & à la liste des signataires ici
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